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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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28 février 2016

Des Aldudes à la dune...

Pourquoi ? Eh ben, pourquoi pas ?
Tout simplement parce que ce titre est magnifique, voici un rapide exposé du chemin séparant la vallée des Aldudes à la dune du Pilat.
Pourquoi ? Eh ben, pourquoi pas ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

L'autre jour, je ne sais pas trop pourquoi : j'avais envie de voir Saint-Jean-Pied-de-Port. Y'avait-il un rapport avec le fait que cette commune de la province basque de la Basse Navarre était connue pour être l'un des lieux de pèlerinage emblématique sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle ? Je ne sais pas.
Toujours est-il qu'après avoir stationné un court moment dans la ville, je me suis retrouvé à emprunter le col de Ronceveaux (Orreaga en basque, Roncesvalles en espagnol). Très étrange comme lieu, entre mythe, légende, bataille et Histoire.
Je me suis ensuite aventuré sur un vaste plateau pour rejoindre le lac d'Eugi pour ensuite attérir, à la nuit tombante, la frontière franco-espagnole, juste au-dessus du petit village d'Aldudes, à hauteur du col d'Esnazu (755 m d'altitude). Je ne sais pas trop pourquoi...

C'est la fin de journée. Hiver. Un peu de neige sur les sommets de cette partie de la Basse-Navarre. Le ciel s'obscurcit lentement, passant du bleu au rose avant la nuit. Je roule quelque part, entre Quinto Real et Aldudes lorsque je vois, non pas une licorne, mais un cheval isolé sur le bas-côté.

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Il semble tout aussi surpris que moi de se trouver là, bien que cela ne semble pas le déranger plus que ça. Il a choisi l'un des meilleurs endroits pour voir briller la lune sur les sommets. Je reste un peu pour profiter du panorama, puis le cheval m'indique la route à suivre d'un mouvement de tête rectiligne...

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Ok. Il était clair qu'il m'indiquait la direction de la Dune du Pyla... Pylat... Pilat... Pila... Je ne sais jamais comment ça s'écrit ! Mais il faut que j'y aille.
Au programme : 225 kilomètres... enfin, si je prenais l'itinéraire le plus rapide, mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Hein ? Non, mais franchement. Alors ce que l'on va faire, c'est que nous allons longer la côte Atlantique. Aldudes, Saint-Etienne-de-Baïgorry, Ossès, Bidarray, Louhossoa, Cambo-les-Bains, Bayonne, Capbreton, Hossegor, Messanges, Lit-et-Mixe, Mimizan, Parentis-en-Born, Biscarosse, la dune ! Soient 230 km ! Oui, c'est cinq kilomètres de plus en passant par la côte plutôt qu'en se fourvoyant par l'Autoroute.

Je reprends la route pour descendre dans la belle vallée des Aldudes. Enfin, belle, étant donné qu'il fait nuit, je ne vois surtout que la lune pleine pour l'occasion. Je ne te parlerai pas des premiers villages et villes traversés car on en a déjà beaucoup parlé ici.

 

   UN PEU PLUS TARD, MAIS LE LENDEMAIN

De petites routes en chemins de traverse...
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J'arrive à Capbreton. Tiens, on va tenter le truc "Une ville, une photo".
Ce jour-là, ce qui m'a marqué en arrivant à Capbreton, c'est son église.

CAPBRETON
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Vestiges d'une ancienne construction, l'église Saint-Nicolas fut construite en 1539. Un an plus tard, le clocher permet d'accueillir une haute tour.
Elle te fait penser à un phare ? C'est normal car cette grande tour qui nous fait face servait à l'époque d'amer (de repère) pour les navires. Culminant à une hauteur de 35 mètres, elle permettait également de repérer des invasions intempestives, d'apercevoir le souffle des baleines et de surveiller d'éventuels incendies. À l'origine carrée, elle fut détruite par la foudre dans la nuit du 19 au 20 février 1824 avant d'être reconstruite ronde.

Je contourne le port. "Chez Minus" en vue. Fermé à cette époque de l'année. Hossegor en travaux. Puis cette route, coincée entre les dunes et les pavillons.

HOSSEGOR
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Un Smiley qui pleure.

De dunes en plages, de forêts de pins en immeubles de vacances, je passe à Vieux-Boucau-les-Bains. Je repense à l'intérieur de l'église, mais premièrement une, j'ai déjà parlé d'église pour Capbreton et, deuxièmement deux, c'est l'heure de la messe donc impossible de prendre des photos ses fresques bibliques peintes au plafond. Je n'irai pas non plus au très beau mini-golf de la ville où souvenons-nous, de grands hommes sont venus s'adonner à la joie de ce sport décompressant.

Et là, j'arrive à Messanges.
C'est mignon comme nom. Et puis il y a un bar le long de la route principale qui possède quelques bonnes bières belges.
Aujourd'hui, en cette heure matinale hivernale, je me souviens surtout d'un bar-restaurant se trouvant face à l'océan, au-dessus des dunes et des pins. En cette saison, il est fermé, mais j'ai tout de même envie d'aller y faire un p'tit tour.

MESSANGES
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Le bar-restaurant est fermé... mais vraiment fermé dans le genre cloisonné, telle une forteresse en bois repliée sur ses planches. La passerelle boisée allant du resto à la plage est elle aussi fermée pour risque de submersion. Bon... L'océan est quand même un peu retiré... Tant pis. Je ne peux pas trop prendre le risque de m'y aventurer quand même car, au loin, le sémaphore messangeot observe du haut de ses 64 mètres.

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Je vais juste me contenter de lire les quelques panneaux "nature" disposés sur l'esplanade du panorama pour parfaire mes connaissances de l'évolution océanique.
"Le phénomène d'érosion marine se concrétise par l'avancée progressive de l'océan sur les terres. Ce processus naturel n'est pas un fait nouveau. Il y a 18 000 ans, le rivage se trouvait à 40 km plus à l'Ouest. Il connaît des cycles où se succèdent des périodes actives et des phases de calme relatif. Durant l'hiver 2013-2014, de fréquentes tempêtes ont frappé la côte, provoquant le recul de la dune de plusieurs mètres et déplaçant la ligne de rivage vers l'intérieur."

Allez, nous allons faire un grand pas en avant sans nous arrêter à Moliet-et-Maa pour voir le superbe courant d'Huchet se jeter dans l'océan. Nous ne marquerons pas non plus une pause au sympathique marché du dimanche matin à Léon, ni même à son étang si paisible.
Vielle-Saint-Girons... Ah, tant de choses à voir à Vielle : son blockhaus-babos ! Sa plage d'été, réservée aux siensiens ! Son ambiance far-west de mois d'avril ! Mais nosu avons déjà vu tout cela. C'était l'année dernière : Vielle-Saint-Girons, début avril.


TIENS MUSIQUE !

Pour patienter...

Passage à Lit-et-Mixe... Tu lis, tu mixes ! Contis-Plage n'est pas loin. Nous le dépassons, cette fois, sans nous y arrêter. Bias, nom étrange pour cette petite commune bien solitaire au milieu de ces pins et de cette zone sableuse. Bias, c'est aussi l'histoire d'un village qui fut submergé par le petit étang de Bourg-le-Vieux en 1772 et dut être déplacé. En 1800, c'est une avancée des sables qui fait fuir les habitants et les oblige une fois de plus à se déplacer. L'église est démolie, puis reconstruite à son emplacement actuelle. En 1809, la population se mobilise pour la fixation des dunes par des plantations. Le village sera ainsi sauvé des sables.

Et j'arrive à...

MIMIZAN-PLAGE
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C'est intrigant ? C'est Mimizan... plage. Qu'est-ce donc que cette chose étrange qui semble se pavaner sur un parvis, un peu à part de la grande plage ? Une coquille de Saint-Jacques fendue en deux pour certifier qu'aucun chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle ne passe par Mimizan ?
Oh que non ! On ne peut pas passer devant un tel monument sans comprendre le pourquoi du comment et, heureusement, la ville nous explique ce qu'il s'est passé ici, à cet endroit même, à Mimizan.
"Le 16 juin 1929 à 8h45, un gros avion d'un jaune éclatant, apparaissait sur l'horizon de l'océan dans un ciel sans nuage. Hélice en croix, moteur silencieux il se posait sur l'étroite bande de sable ferme, laissée par la marée montante, presque haute à ce moment. Sommes-nous les jouets d'une malédiction des sables ? Celle-ci est notre troisième. Notre nouvelle piste n'est pas si large qu'il paraissait de haut ! Il faut éviter la partie meuble de sa surface, où se forment des petites dunes et où les roues s'enfonceraient dangereusement.
Il reste une vingtaine de mètres favorables à l'atterrissage, ce ne serait pas le moment de tout casser. Assollant se pose avec son habileté coutumière. Nous sommes devant Mimizan."
Assollant-Lefevre-Lotti devenait ainsi le premier équipage français à relier l'Amérique et la France en avion, à bord de l'Oiseau canari. Le monument des Ailes témoigne de cet exploit."

L'Histoire (et la plaque commémorative) ne dit pas si, ensuite, ils se sont rendus dans cette (ancienne) boite de nuit, jouxtant le lieu, pour fêter cet exploit.

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Et allez, c'est parti : j'ai mis deux photos d'un même lieu. Merde !

Je quitte Mimizan-Plage. Je tourne à gauche, direction le Nord pour longer le lac d'Aureilhan au bord duquel j'aperçois au loin le château de Woolsack, propriété initiale du Duc de Westminster, réputé pour avoir été l'homme le plus riche d'Angleterre, gentleman le plus brillant du Royaume-Uni et connu pour ses réceptions fastueuses, grandes chasses et voyages.
Venu dans les Landes pour chasser le sanglier, il est finalement séduit par la beauté des paysages. Il fait l'acquisition d'une surface boisée de plus de dix hectares au bord du lac d'Aureilhan. Construit en 1911 par Hughes Richard Arthur Grosvenor, le Duc de Westminster désire que son château soit construit suivant les plans de la propriété Woolsack en Afrique du Sud, bâtie par Cecil Rhodes pour le compte de Rudyard Kipling, l'auteur du "Livre de la Jungle".
"En l'absence à l'époque d'un chemin d'accès terrestre, c'est en barque depuis Aureilhan que le duc gagne sa propriété, d'où il organise chasses et réceptions. Sa venue constitue un événement important pour la région : de nombreux habitants de la ville entrent en effet à son service.(...)
De 1924 à 1930, Coco Chanel est une intime du duc et visiteuse privilégiée du château où elle vient se ressourcer. D'autres personnalités de l'entre-deux guerres la suivront, comme Charles Chaplin, Salvador Dalí, Suzanne Lenglen, Lloyd George, Georges Carpentier ainsi que le roi d'Espagne Alphonse XIII, le dessinateur Sem, sir Anthony Eden. Winston Churchill, ami intime du duc depuis la guerre des Boers, fait de fréquentes visites à Woolsack, seul ou en famille." WIKIPEDIA

Il n'est pas toujours possible de longer la côte Atlantique, surtout à hauteur de Biscarrosse où il y a cette sorte de masse grise sur les cartes, entre l'océan et le lac de Biscarrosse où je venais parfois me baigner quand j'étais plus jeune avec grands-parents, cousins, tante et oncle. Je passe obligatoirement par Saint-Eulalie-en-Born, Gastes et Parentis-en-Born. Je n'aime pas trop cette partie des Landes. Les paysages sont quelque peu désolants, composés d'arbres abattus et de terrains de terre vierge retournée.

BISCARROSSE
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Capitale de l'hydravion, Biscarrosse possède une curiosité touristique devant laquelle j'aimerais me poser quelques secondes. Il s'agit d'un arbre, et plus précisément d'un orme, dont voici l'histoire :
"La légende raconte que, sous l'occupation anglaise, pendant la guerre de Cent Ans, une jeune bergère fut accusée à tort d'avoir trahi son fiancé Pierre avec un officier anglais. Elle fut condamnée par le Conseil des Anciens à être exposée nue devant les habitants de Biscarrosse, sous l'arbre de la justice, pendant toute une journée.
A la nuit tombée, elle en mourut de honte. Depuis, à chaque printemps, une couronne blanche apparaît sur le tronc de l'orme, en signe d'innocence. On peut vérifier la légende chaque année, au mois de mai.(...)" AQUITAINE ONLINE

Je tourne dans la ville, je cherche, je vois un panneau indiquant "Place de l'Orme". Cela doit être dans les parages. Je suis déjà venu par ici et j'avais souvenir que l'arbre était à côté de l'église. Mais j'ai beau passer et repasser, pas d'arbre en vue. Je pose la voiture pour traverser le marché du dimanche, mais je ne suis pas plus avancé. Je m'assois alors en terrasse d'un bar pour boire un petit verre de blanc au soleil avec le parfum des produits du marché. Je demande à la serveuse où se trouve l'orme de Biscarrosse. Elle me répond tout de go :
"Ohla ! Cela fait longtemps qu'il n'existe plus. Je crois qu'ils l'ont abattu il y a cinq ou six ans."
Effectivement, après consultation d'archives, "l'Orme de l'innocence" n'est plus, "exténué par la rigueur de l'hiver 2010 et par une maladie qui le rongeait depuis quatre ans. Bon...

Je repars.
Après être passé par Biscarrosse-plage, je suis une route s'aventurant dans les pins, bordée par un "grand tas" de sable. C'est la dune. La dune du Pilat... du Pyla... de Pylat... Bon, en tout cas, je passe devant un de ces lieux connus cinématographiquement.

DSCN7826Lieu de tournage des films Camping (2006), Camping 2 (2010) et Camping 3 (juin 2016) de Fabien Onteniente.
Grâce à ces trois films, le Camping de la Dune (nom légitime) a triplé son chiffre d'affaires de 2004 à 2008, en vendant des produits dérivés du film (T-shirts, sacs) et en attirant un défilé de touristes qui font des photos souvenirs du portique d’entrée qui a gardé le nom des Flots Bleus.

 

 

 

Pour ceux qui n'aiment pas l'univers du camping, qu'ils se rassurent, Pyla-sur-Mer propose une autre possibilité d'hébergement avec l'hôtel-restaurant La Coorniche, conçu par Louis Gaume, William Téchoueyres et Philippe Starck.

 Mais on peut également préférer aller voir l'océan, tout simplement.

 

PYLA-SUR-MER
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Je ne sais pas toi, mais moi, j'aimerai comprendre pourquoi il existe plusieurs orthographes à ce nom de Pilat, Pylat, Pyla !!!!!
Heureusement, Wikipédia nous explique tout en reprenant l'histoire de cette station balnéaire située à l'entrée du Bassin d'Arcachon.
"Le créateur de la station de Pyla-sur-mer est Daniel Meller, né à Bordeaux le 14 mai 1863 et décédé à Nice le 29 avril 1944. Lors d'une transaction, il échange avec l'État 463 hectares de terrains achetés pour l'occasion sur le territoire de la commune de La Teste et les rives du lac de Cazaux contre un peu plus de 143 hectares de forêts domaniales s'étendant du Moulleau à la dune des Sablonneys. Cet échange, autorisé par un arrêté préfectoral du 13 novembre 1913, est réalisé le 4 avril 1915."
Bon, pour l'instant, cela ne répond pas à notre question, mais... ah voilà :
"La proximité de la grande dune maritime voisine donne à Daniel Meller l'idée d'un nom pour l'entreprise qu'il peut créer. En modifiant quelque peu l'orthographe gasconne communément admise, Pilat, pouvant se traduite par "tas", "monticule" (de sable), il choisit celui du "Pyla" et dès le 2 avril 1917, le cahier des charges de la société civile immobilière de Pyla-sur-Mer est rédigé et déposé. Selon l'article 6, "les pins ou autres arbres de haute tige ne pourront être abattus que sur l'emplacement des constructions à édifier ou des allées à ouvrir". Ceci est à l'origine de la particularité de Pyla-sur-Mer : "la ville dans la forêt".(...)" WIKIPEDIA

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Il ne faut pas faire beaucoup plus de kilomètres pour passer le panneau de la ville d'Arcachon. Celle-ci se partage en plusieurs quartiers.

 ARCACHON,
LE MOULLEAU
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Dans un premier temps, ce qui amène à faire une pause au Moulleau, c'est sa jetée. Et puis, en trainant un peu, les couleurs s'expriment. Mélange de bleu, de blanc et de rouge marins, les bancs disposés ça et là donnent une tonalité particulière au lieu.

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Côté Nord                                                                      Côté Sud

En suivant ces bancs, une mini randonnée de 500 mètres prend forme.

De la jetée...
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...en passant sur l'avenue...
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...pour tomber nez à nez devant un bar au nom peu commun...
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Un peu plus loin encore se dresse face à moi l'église Notre-Dame-des-Passes dans laquelle on peut, entre autre, découvrir la Vierge de l'Avent, représentant l'un des trois spécimens de la Vierge en état de grossesse existant en France. Je n'y suis pas allé. Je n'ai même pas pris de photo de la façade. Mais, par contre, si tu veux, j'ai sous la main une citation d'Oscar Wilde :

PENS2E

Je regagne la voiture en passant devant quelques discrètes cabines de bain.
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Quelques mètres en voiture plus loin, je quitte le quartier des Moulleau pour rejoindre celui des Abatilles. C'est un nom connu. Quand je venais passer une quinzaine de jours chez ma tante et mon oncle, ils avaient chez eux quelques bouteilles d'eau des Abatilles que l'on ne trouvait nulle part ailleurs.

 

ARCACHON
LES ABATILLES
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Très étrange lieu qui ne ressemble pas du tout à ces sources que l'on peut croiser dans les Vosges avec Contrexéville et Vittel, ou dans la Loire avec Saint-Gamier (Badoit), ou dans le Puy-de-Dôme avec Volvic, etc.
Le lieu est posé là, au milieu d'un quartier résidentiel à la route cabossée, jouxtant l'entreprise qui exploite le filon avec ses grandes cuves. Le "kiosque" est posé là, dans une sorte de parc ouvert, non entretenu et dans lequel trône la statue blanche d'un homme dont on ne connaîtra pas de suite l'histoire et la présence ici.

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Sous le kiosque, plusieurs panneaux nous expliquent la naissance, la découverte, l'exploitation, la commercialisation et le merchandising fait autour de ce lieu.
"En Août 1923, l’ingénieur Louis Le Marié, alors qu’il recherche du pétrole, trouve aux Abatilles, à 472m de profondeur, de l’eau chaude sulfureuse à 25°C .
La Source jaillit à plus de 8 mètres du sol à raison de 70 000 litres par heure ce qui en fait une des dix premières sources françaises.
La force de son jaillissement permet en outre de conduire l’eau directement à l’embouteillage et de conserver intactes toutes ses propriétés. Elle est baptisée Sainte-Anne par Louis Le Marié, breton d’origine, en hommage à la Sainte Patronne de Bretagne.
Elle reçoit tour à tour les autorisations de l’Académie de Médecine le 30 juin 1925 et celles de l'état le 10 juillet 1925 avant de se constituer en Société Thermale des Abatilles, présidée par Gabriel Maydieu.
L’établissement thermal est construit en 1928 et connaît un grand succès jusqu’en 1939.
A la grande époque, les curistes du monde entier affluent pour bénéficier de soins basés sur les propriétés thérapeutiques des eaux des Abatilles. La buvette (toujours présente actuellement) ne désemplit pas.
La guerre laissera l’établissement en piteux état. Dans les années 50, il est relancé et connaît un nouvel essor avant de capituler face à la concurrence. En 1969, le Groupe Vittel absorbe la société. Le Centre Thermal est fermé en 1970, Vittel préférant privilégier la production en agrandissant la zone d’embouteillage. (...)" LA SAGA ABATILLES

DSCN7852Toujours est-il qu'il est impossible de goûter cette eau puisque la "fontaine-source" est à sec. Mais on s'en fout car le soleil donnant dans les vitraux cerclant l'endroit produit de belles couleurs.

 

 

 

 

Pour un peu, on se croirait dans un de ces milieux psychédéliques ; un peu comme dans cette tente hippie du film quelques_messieurs_trop_tranquilles (1973) de Georges Lautner.

Bon allez, on va pas y passer la nuit non plus !
Je me dirige à présent vers le centre ville. Un panneau m'indique la direction de la Ville d'Hiver. J'en ai entendu parler. Parait-il que c'est un quartier avec de magnifiques maisons qui ont chacune leur histoire. Des maisons coloniales anglaises côtoient des chalets suisses et des petits palais Renaissance. Tous les styles sont représentés, dus à l'imagination d'architectes originaux du siècle dernier. On me signale une étonnante habitation de brique aux boiseries dentelées au n°7 de l'Allée du Moulin-Rouge. Au n°3 de l'Allée Gounot, c'est un mini château fort où habitait un musicien. Au n°4 de l'Allée Rebsomen, il faudrait aller jeter un oeil sur la villa Theresa. Au n°12 de l'Allée Corrigan, il y a la villa Walkyrie et la villa Vincenette. Da,s l'Allée Faust, plusieurs villas signalées : Athena, Fragonard, Coulaine, Graigcrostan, Faust, Siebel,...
J'y serais bien allé faire un tour, mais je ne comprends pas comment est élaboré le sens de circulation dans ce coin de la ville.

Ce n'est pas si facile que l'on croit de circuler dans Arcachon. Il y a certes des rues parallèles et perpendiculaires, mais elles sont souvent en sens unique et, comme par hasard, je ne suis jamais dans le bon sens pour aller sur le front de mer. Ajoute à cela qu'il n'y a pas de place parce que la ville est en travaux et qu'il y a une braderie à la con, et voilà !
Finalement, je me gare à hauteur de la Chapelle des Marins en espérant rejoindre la plage centrale qui fait face à l'île aux Oiseaux depuis la jetée Thiers.
Maaaaaaaiiiissss, là non plus, ce n'est pas si facile !

DSCN7856En fait, il est impossible de longer les eaux de la baie par la plage car les villas de bord de mer ont investi les lieux et font plonger leurs jardins respectifs sur leurs plages privatives !

 

 

 

 

Cela me rappelle une anecdote concernant Henri de Toulouse-Lautrec. Le peintre a fait partie des premiers touristes de renom à Arcachon. Déjà enfant, il venait passer ses vacances ici. Grand sportif malgré son infirmité, il s'adonnait pleinement aux joies de la voile et de la baignade, comme le relate Sylvain Smague dans son livre "Toulouse-Lautrec en vacances".

Un peu plus tard, à la fin des années 1880, il s'était fait construire une belle maison sur le bord de la plage. Adepte du nudisme, ce qui n'était pas du goût de ses voisins, il dut construire une palissade qu'il recouvra de dessins pornographiques. Lorsque la maison fut rachetée, les nouveaux propriétaires ont brûlé les planches décorées. Ainsi est parti en fumée probablement la valeur de la maison multipliée par cent !

Bon, comme y'a pas moyen de longer la baie par l'océan, on va passer par les rues. Boulevard de l'océan et boulevard de la plage, d'où tu ne vois ni l'un ni l'autre tellement ces villas de bord de mer montent haut.
J'arrive à une ouverture, le boulevard Marcel Gounouilhou, du nom de l'ancien patron de presse et maire d'Arcachon de 1929 à 1938. De là, enfin, je vois la plage, la baie et l'océan.

 

ARCACHON
PROMENADE DU FRONT DE MER
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C'est là, entre les jetées Thiers et Eyrac, que les gens se sont donnés rendez-vous, face à la plage dite du Centre. Il y a beaucoup beaucoup beaucoup de monde. Il fait beau, c'est les vacances. C'est également le lieu de départ pour les excursions en bateau vers l'Île aux Oiseaux et les Cabanes tchanquées... que je ne verrai qu'en cartes postales.

Ile aux oiseaux carte            Arcachon cabanes

Je déambule quelques minutes en passant devant ces nombreuses terrasses de restaurants sur lesquelles les humains se sont entassés pour "profiter" du soleil, qui en mangeant une vieille pizza, qui en mangeant une entrecôte frites à l'huile.
Arcachon, cité balnéaire, a vu le jour en 1845. En 1841, une ligne de chemin de fer relie Bordeaux à La Teste, plage préférée des Bordelais. Avec la construction d'un débarcadère desservi par une route qui traverse les prés-salés, un autre lieu de villégiature prend forme à cinq kilomètres de La Teste. Quelques villas se construisent. C'est Arcachon.
En 1852, les frères Pereire, banquiers bordelais, fondent la Compagnie des chemins de fer du Midi, puis rachètent la ligne Bordeaux-La Teste pour la prolonger, en 1857, jusqu'à Arcachon, lieu où ils ont acheté plusieurs terrains. Pour rentabiliser leur investissement, ils créent alors des infrastructures : gare, "buffet chinois", Grand Hôtel, casino et villas d'accueil. Pour faire parler de la cité naissante, ils organisent la promotion de ce nouveau lieu et font venir Napoléon III. La mode est lancée : le tout-Bordeaux et le tout-Paris se pressent à Arcachon.
Déjà fréquentée pour ses bains de mer depuis 1823, la cité devient également une station d'hiver réputée pour son air balsamique, propice à enrayer la tuberculose pulmonaire courante à cette époque.
C'est ainsi que la ville se divise en deux : la ville d'Hiver pour les gens désireux de vivre loin des agitations de la plage, et une Ville d'été, bordant la mer.

En tout cas, pour moi, il y a trop de monde. Je quitte promptement les lieux.

Cela ne t'aura pas échappé ; le titre de ce billet est bel et bien :"Des Aldudes à la dune..." Alors, allons à la dune... sur la dune !!!
Je tente de sortir d'Arcachon. C'est pas facile, mais finalement, j'y parviens. Je rattrape Pylat-sur-Mer, j'emprunte la route de la Corniche pour aller me poser un peu plus haut ; là où se trouve une ouverture pour escalader la dune sans avoir à payer de parking. Il est 15h30 et là aussi, il y a du monde... mais l'espace est plus étendu.

LA DUNE DU PILAT
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J'enlève les chaussures et les chaussettes et je m'élance à l'assaut des 110 mètres de grimpée sableuse. Un sable froid et sombre en cette période de l'année, mais fin. Sur ma droite, je reconnais cette petit butte sous laquelle, je pense, se trouve un blockhaus qui était encore à l'air libre du temps où je venais en vacances par ici ; c'est à dire en 1982... Putain, la vache, ça fait 34 ans !!!!!!
La dune est en perpétuel mouvement. Elle avance, s'affaisse, se redresse, se retire, se développe, s'élargit sous le souffle des vents allant jusqu'à 100 km/h ou sous l'influence des forts coefficients de marée. En 70 ans, la dune a reculé de plus de 200 mètres par rapport à l'océan. Les spécialistes des lieux n'en finissent pas de s'interroger sur ce qui se cache sous la dune : des paléosols vieux de 3000 ans, une urne et une sépulture qui supposeraient l'existence d'un ancien village, un blockhaus.
J'arrive au premier sommet ; le plus soudainement pentu d'où se dégage déjà une très belle vue à 360°, de l'océan à l'immense forêt de pins parcourue de ci de là par des campings et des usines de fabrication de papier fumantes.

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DSCN7866Même si la dune possède des paysages faisant parfois penser à ceux d'un désert lointain et perdu, force est de constater que, par ce beau dimanche de février, je ne suis pas le seul à fouler le sable de ce monument naturel.
Ce n'est pas grave. La dune est suffisamment haute et longue pour pouvoir trouver quelques lieux isolés et se poser afin d'admirer l'océan de haut. Quelques chiffres ? Fastoche !

 


Plus haute dune d'Europe, la dune du Pilat ("pilat" qui veut dire, rappelons-le, "tas" en gascon) s'élève à 107 mètres, s'étend sur 2,7 km, 500 m de large et comprend, parait-il, 600 millions de tonnes de sable.
Le 12 janvier dernier, au lendemain de la tempête qui a touché la côte Atlantique, il y avait moins de monde sur la dune. En pleine tempête, un photographe, Clément Viala, est resté seul au sommet de la dune pour réaliser une trentaine de photos que tu peux retrouver en cliquant ici : dune du Pilat sculptée par la tempête.

Allez, quelques photos de gens dispercés sur la dune aujourd'hui.

 

Humains sur dune

Dune du Pilat, des gens et du sable_001

Dune du Pilat, des gens et du sable_002          Dune du Pilat, des gens et du sable_007

Dune du Pilat, des gens et du sable_004

Dune du Pilat, des gens et du sable_005          Dune du Pilat, des gens et du sable_006

Dune du Pilat, des gens et du sable_008

C'est marrant de penser qu'en 1855 lorsque les premiers investisseurs ont commencé à acheter les premiers terrains à Arcachon, la dune n'était que dunette avec 35 mètres de hauteur. Jamais aucune plantation n'a réussi à prendre racine pour arrêter sa progression. Elle continue de s'éloigner de la côte de près de 5 mètres en moyenne par an.
Le bassin d'Arcachon, lui aussi, est en perpétuel évolution, en mouvement constant. À l'origine minuscule accroc sur l'interminable côte Aquitaine, le bassin s'est élargi graduellement, creusé par l'océan et l'Eyre girondine. Sa forme triangulaire actuelle date d'entre la fin de l'âge de bronze et l'arrivée des Romains.

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Peu à peu, le soleil descend vers l'océan. Le sable se refroidit, l'air est plus frais. Je ne peux attendre le coucher du soleil. Je repars pour d'autres aventures, ailleurs...

 

 

 

 

Commentaires
J
Cher Polémique<br /> <br /> Je prends note de cette déposition et ne manquerait pas de déposer une photo de Toulouse-Lautrec chiant sur la plage du Crotoy dès que j'ai passerai.<br /> <br /> Toujours est-il que tu peux retrouver le peintre en action dans ce billet qui parlait du petit village de Verdelais.<br /> <br /> http://jenormeg.canalblog.com/archives/2013/05/24/27213562.html
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P
Petite déception, je pensais voir la photo de Toulouse Lautrec chiant sur une plage...(bon c'était au Crotoy en même temps...)
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