Le Marais d'Orx (40)

Il faut bien le dire : le confinement nous a permis de découvrir des lieux à proximité de chez soi. Des lieux où on ne se serait peut être jamais rendu si nous n'avions pas été contraints à ne pas nous déplacer à plus de 10 kilomètres de chez nous.
Bon, OK, ce que je dis là est uniquement valable pour les gens qui habitent dans un rayon de 10 kilomètres autour du marais d'Orx, mais maintenant que nous sommes presque déconfinés, pourquoi ne pas aller découvrir cette réserve naturelle où règnent calme et sérénité ? Hein ? Non, mais je te pose la question ! pourquoi ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Je ne sais pas ce qu'il se passe avec l'espace en ce moment, mais j'ai l'impression que l'on en parle beaucoup...

                       

Pourquoi un tel engouement ?
Peut être parce que le/la Covid19 a amené les gens à ne plus pouvoir bouger de chez eux et comme l'humain n'aime pas être contrarié, il s'est senti obligé de faire tout l'inverse de ce qu'il fallait faire.
Peut être parce que certains milliardaires à outrance ne savent pas/plus quoi faire de leur pognon et préfère investir dans les projets spatiaux plutôt qu'humains et terriens. En somme, la Terre est foutue, allons dans l'espace.
Peut être parce que l'humain en général ne peut pas s'empêcher de vouloir toujours plus sans se soucier de ce qu'il laisse derrière lui.

Cela me rappelle ce court-métrage de 2012, réalisé par Steve Cutts, "Man".

Toujours est-il que je n'ai pas les moyens, ni l'envie de me rendre dans l'espace ; peut être aussi parce que et qu'il y a pas mal à faire sur notre bonne vieille terre. D'ailleurs, j'ai encore pas mal d'endroit à visiter en France et dans le monde avant de vouloir aller coloniser/s'accaparer l'espace.

Restons sur terre...

Et rendons-nous dans un de ces lieux encore préservé, pour le moment.
Et ce lieu est LE MARAIS D'ORX. 
Qu'est-ce que quoi où don qu'c'est ?

Orx. Wouah, ça sonne comme si on avait avalé une arête de poisson qui serait restée bloquée dans la trachée.
Ooorrrxxxxx !!!

Ou alors, pour les férus d'espace, d'horizons lointains... de planètes lointaines, on pourrait penser au nom d'une nouvelle galaxie, digne de celle entendue dans les films de fiction ou autre dessins animés de notre enfance.
Mais oui, la planète Orx, c'est là où se trouve la base d'Hydargos qui ne se déplace qu'en pulvotron avec son golgoth fabriqué sur Véga.

MAIS NON !
Le marais d'Orx  -comme son nom l'indique-  est un marais. Eh ouais, fastoche, HOP, ça, c'est dit, bravo, merci.
Mieux : un lieu classé réserve naturelle depuis 1995 et intégrée au réseau européen Natura 2000 au titre des Directives Habitats et Oiseaux. Il est situé dans les Landes, non loin de l'autoroute A63, juste derrière l'usine Bonduelle.... Hein ? Non, je recommence.

Le Marais d'Orx est situé dans les Landes, entre Bayonne et Dax ; et plus précisément entre Labenne et Saubrigues.

Il s'étend sur près de 1000 hectares, dont 774 sont classés Réserve Naturelle Nationale. Il s'étire sur 3,5 km de long et sur 1,5km de large. Il est composé de trois parties : le marais sud, le Marais Nord et le Marais Central ; ces deux derniers sont interdits au public. 

"Asséché sous Napoléon III à des fins agricoles, cet ancien polder ceinturé de canaux, constitue aujourd'hui une halte privilégiée pour les oiseaux migrateurs qui y trouvent repos et nourriture. Composé d'une mosaïque de milieux (plans d'eau, saulaies, roselières, prairies, jonçaies...), le Marais d'Orx accueille en particulier une grande diversité d'oiseaux d'eau, et est devenu un site d’importance communautaire pour l’hivernage des anatidés. On observe également un grand nombre d'espèces inféodées aux zones humides (amphibiens, reptiles, insectes, mammifères...)." MARAIS D'ORX

Le marais se découvre uniquement à pied et sur son périmètre sud.
Sur la carte ci-haut, on remarque les deux "sens interdit", bloquant les accès derrière la maison de la Réserve à l'Ouest et derrière les gites à l'Est. Toutefois, il est possible de faire le tour de l'autre marais jouxtant le marais d'Orx, appelé Marais Burret.
Personnellement, je croyais que l'on pouvait en faire le tour complet, mais non. Pas du tout. N'y penses même pas. J'ai essayé... Mais non.

La promenade pédestre proposée est facile et peut se faire en deux heures si on est  pressé ; ce qui n'est pas le but car il est quand même intéressant de se rendre ici pour prendre le temps d'observer la faune et de la flore, écouter, sentir, observer et tout ça et tout ça.

Nous allons donc nous concentrer sur le sentier aménagé. D'autant plus qu'il est très bien conçu avec passerelles, observatoires, panneaux explicatifs. Alors pourquoi en vouloir plus ? Hein ? Pourquoi vouloir aller dans l'espace quand on a un si beau lieu de calme aménagé ici, dans le sud des Landes ? Merde alors ?!

Le départ du sentier découverte du Marais d'Orx -également appelé Chemin du retour-  se trouve au lieu dit "Béziers". Oui, oui, oui, à ne surtout pas confondre avec la ville sous-préfecture de l'Hérault. Ah oui parce que là, vois-tu, ça fait de la route si tu as réservé un hôtel à Dax pour aller parcourir le marais d'Orx. Ce nom vient en fait de l’ingénieur Lefevre-Béziers. Ce dernier acheta environ un millier d’hectares en 1850 et fit creuser à grand frais des canaux et des fossés. Il ne parvint pas à assécher complètement le marais d’Orx, le conduisant à la ruine. 

"Béziers" est facilement reconnaissable grâce à sa maison de la réserve du Marais. Devant elle, sur la terrasse, on ne peut pas louper la pompe Tosi, fabriquée en 1923, qu’on a extirpée du marais où elle était enfouie.

              

Aux sons d'oiseaux enregistrés et diffusés depuis le toit de la maison de la Réserve,
on passe ensuite sur une petite passerelle enjambant le canal de ceinture
sur lequel se sont posés quelques nénuphars.

Traversons la D71 pour rejoindre le départ du sentier, indiqué par un panneau nous rappelant que...

Ce n'est donc pas ici que je croiserai un sportif. Eh oui, ici, il est interdit de courir, de faire du vélo, de la moto, du  foot, un tennis, du jokari, de l'haltérophilie,... BREF : il est interdit de faire du sport autour du marais d'Orx !
On peut se poser les questions : y'a-t-il une vitesse de marche à ne pas dépasser afin de ne pas passer pour un sportif ? Y'a-t-il des contrôles radar tout au long du sentier découverte ?
Autre chose à savoir : les chiens sont interdits sur le site, même tenus en laisse. 
Je dis ça parce que les mauvais avis sur Google maps sont en rapport avec ce décret qui est là pour que la faune présente ne soit pas perturbée ; même si certains se défendent en disant que leurs chiens sont aussi des animaux.
BREF : je n'ai pas l'intention de faire du sport et je n'ai pas de chien DONC...

Entrons !

             

Très vite, le calme apparait. Le chant des oiseaux devient dominant, apaisant. Le son des voitures a presque disparu. La route au loin s'efface derrière les arbres et la végétation variée.
Le premier enfilement de passerelles nous permet de passer au-dessus d'une zone fortement marécageuse. Des panneaux explicatifs nous informent sur la faune et la flore présentes à cet endroit.

                 

La passerelle devient sentier sur planches dans un premier temps. Celui-ci longe le canal de ceinture, caché sous les arbres.

                

Un peu plus loin, sur ma gauche, le marais d'Orx.

Deux casemates sont posées là ; l'une au centre du marais Sud et l'autre au centre du marais Central. Il s'agit d'anciennes stations de détections radios construites par les Allemands lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Quelques minutes de marche tranquille plus tard, j'arrive au premier observatoire, l'Observatoire des Plumes.

           

               

Dans ce bâtiment de bois, nous nous retrouvons "cachés" de la faune afin de pouvoir observer les mouvements des animaux, tels que  l'Aigrette garzette, le Héron cendré, la Spatule blanche, le Canard colvert, le Canard chipeau, le Cygne tuberculé, le Cygne noir, le Grèbe castagneux, le Grèbe huppé, le Balbuzard pêcheur…
Bon, de toi à moi, je n'ai pas vu grand monde, mais peut être que ce n'était pas le moment. Mais rappelons-le : le Marais d’Orx est un site ornithologique majeur qui ne compte pas moins de 290 espèces, dont nombre d’oiseaux migrateurs comme la Spatule Blanche devenu symbole du lieu. Cet oiseau de 80 à 90 cm de hauteur possède un immense bec aplati comme une spatule.
De multiples panneaux apposés sur les planches recouvrant la cabane-observatoire nous expliquent la vie des différentes espèces animales présentes dans le marais : la nidification, la migration, l'alimentation, leur rapport à la nature...

Je reprends le sentier pour continuer à avancer en direction du sud. Le silence est de mise afin d'ouïr le moindre chant d'oiseau ou le plus petit mouvement dans les eaux du marais ou dans les feuillages.

Un aménagement sonore a même été conçu
pour écouter le moindre petit bruit au loin.

 
Je me pose. J'attends. J'écoute. Puis je repars.
Je croise des couleurs, des panneaux intrigants nous informant que des tortues sont également présentes en ces lieux.

                

LES TORTUES CISTUDES
La cistude d'Europe est une espèce "ombrelle", c'est à dire que les mesures de protection dont elle fait l'objet, profitent aussi à de nombreuses autres espèces et habitats menacés.
Le marais d'Orx lui offre un domaine vital avec ses eaux peu profondes, des milieux ouverts ensoleillés pour se consacrer à ses activités favorites :
- manger des larves, des insectes, des gastéropodes, des crustacés
- s'immobiliser au soleil jusqu'à 12 heures par jour en avril
- Se reproduire.

 
Un peu plus loin, je remarque l'accès à l'Observatoire des Pattes. Celui-ci est situé au bout d’un long platelage de 300 mètres de long dans le marais.
Malheureusement, il est pour l'instant interdit suite aux intempéries qui ont fragilisé l'édifice.

J'arrive à l'extrémité sud du marais ; là où le sentier opère un virage à 90° vers l'Est. Un coude marqué par la rencontre entre le canal de ceinture et la petite rivière du Boudigau.
Dans le ciel, juste au dessus, des cigognes virvoltent...

Je me dirige à plein présent plein Est.
Le sentier se poursuit toujours entre le marais à gauche et le canal de ceinture à droite.

Il n'est pas rare de faire quelques rencontres inattendues.

LE RAGONDIN
"Le ragondin (Myocastor coypus) – nom que l’on a orthographié rat gondin jusqu’en 1869 – est un mammifère semi-aquatique qui appartient à la famille des Echimyidae.
Le ragondin possède une épaisse fourrure brun foncé, totalement imperméable, qui a d’ailleurs largement encouragé son introduction dans de nombreux pays du monde car elle était utilisée pour la confection de manteaux et de tapis. Sa queue est de forme cylindrique, ses pieds arrière sont palmés et ses quatre pieds se terminent par des doigts équipés de griffes longues et solides. Il possède 20 dents, dont 4 longues et larges incisives de couleur orangée.
Pour communiquer il utilise différents sons tels que des cris stridents, des babillements, des sifflements ou bien encore des gémissements, chacun ayant une signification bien particulière. De ce fait, il est relativement bruyant. (...)" LE MAG DES ANIMAUX

On peut également croiser des fleurs étranges.

                   

Et des panneaux qui nous expliquent comment faire des photos et comment dessiner un héron cendré.

                 

Mais, dis moi, ne serait-ce pas le moment de parler un peu de l'histoire de ce marais. Comment est-il apparu ? Pourquoi ? Quand ? Et dans quel but ?
Pour cela, référons-nous au site officiel du marais : RESERVE NATURELLE MARAIS ORX.

"UNE HISTOIRE D'HOMME, UNE HISTOIRE D'EAU
Le Marais d'Orx est une entité géologique dont la création remonte à 3 millions d’années. Avec la formation d’un cordon dunaire le long du littoral landais, empêchant les eaux de ruissellement de s’écouler vers la mer, un chapelet de zones humides se crée (lacs, étangs et marais). Jusqu’à la fin du Moyen âge, les Landes ne sont alors qu’une vaste zone humide marécageuse.
En 1808, Napoléon Ier ordonne l’assèchement du Marais aux frais de l’Etat. C'est à partir de cette date que les véritables travaux commencent. L’écoulement naturel de l’eau vers l’exutoire ne suffisant pas, des systèmes de pompage sont installés afin de permettre un assec quasi total du Marais et une maïsiculture intensive. Le dernier propriétaire du site, dans les années 80, cesse petit à petit l’activité agricole, faute de rentabilité, et laisse les eaux reconquérir les terres jadis asséchées.
Au regard de l’intérêt écologique grandissant du site, le Conservatoire de l’Espace du Littoral et des Rivages Lacustres décide de racheter le domaine en 1995, avec l’aide financière du WWF. La présence et le passage d’un grand nombre d’oiseaux migrateurs sont à l’origine du classement du site en Réserve Naturelle Nationale en 1995."  MARAIS D'ORX

            

"LA NATURE EN EMBUSCADE
En 1913, la famille Coyola devient pour plus de 50 ans le nouveau propriétaire du Marais ; avec l’arrivée de l’agriculture moderne, intensive, celle-ci se dote d’une station de pompage à énergie électrique. Même si la deuxième guerre mondiale voit la création de deux casemates de détection radio par les allemands, le domaine prospère jusqu’aux grands chocs pétroliers des années 1970.Mais face aux surcoûts de production, les divers propriétaires qui suivent sont contraints de cesser petit à petit l’activité agricole. Inexorablement, les eaux reconquièrent les terres, jadis asséchées, et la nature reprend ses droits. « L’arrêt de la culture lance le signal d’un assaut gigantesque » (J-S Devisse). Hérons pourprés, Grèbes huppés, Hérons bihoreaux, Canards sauvages, poissons, grenouilles…la vie sauvage renaît au Marais d’Orx.
Le Marais d’Orx fait alors l’objet de bien des convoitises. Heureusement, avec la promulgation de la loi littoral en 1986, les projets économiques et touristiques ne peuvent aboutir. Le Conservatoire du Littoral possède l’opportunité en 1989 de mettre en action son plan d’acquisitions foncières à des fins de protection et de réhabilitation du patrimoine naturel avec le soutien financier de la première organisation mondiale de protection de l’environnement qu’est le WWF.
Le Marais d’Orx est doté des statuts de Zone de Protection spéciale en 1990 et de Réserve Naturelle Nationale en 1995, puis finalement intégré au réseau européen Natura 2000." MARAIS D'ORX

 Je continue d'avancer entre canal de ceinture et marais. J'arrive à présent à hauteur d'un autre observatoire aménagé : l'Observatoire des Becs.

En silence, je monte les petits escaliers de bois pour rejoindre la grande salle d'observation dominant le marais.

           

                

Je quitte l'Observatoire des Becs pour reprendre le sentier. Je reste attentif à ce qui se passe autour de moi. Le moindre mouvement, le plus petit bruit sont souvent le signe d'une présence inattendue. Il faut parfois marquer un temps d'arrêt, écouter les oiseaux, regarder dans une partie profonde du marais pour que le regard croise un animal, un oiseau, une présence...

"La cigogne est le symbole de la naissance et du renouveau. Une légende raconte que celle-ci apporterait les nouveau-nés à leurs futurs parents.(...)
La représentation de la cigogne porteuse de bébés est apparue vers 1850.
La légende de la cigogne est également appelé la légende du Kinderbrunnen, ce qui veut dire, puits à enfants, les femmes qui voulaient avoir un enfant devaient faire un vœu au-dessus de ce puits, entendu par un gnome à barbe blanche.
Il se dit qu’au-dessous de la cathédrale de Strasbourg, il y avait un lac souterrain où s’amusaient les âmes des enfants en attendant de venir au monde.
Pour assouvir le souhait de ces dames désireuses d’enfants, le gnome prenait donc sa barque argentée et à l’aide d’un filet d’or attrapait délicatement un bébé pour le déposer au bord du puits. C’est à cet instant que la cigogne venait chercher le bébé pour l’amener à ses nouveaux parents à l’aide d’un panier et se faisait une joie de le déposer dans son berceau.
En Alsace, on dit que si une cigogne vole en rase-mottes au-dessus d'une jeune femme, elle attendra un bébé dans l'année." PLANETCARDS

Le sentier change, bordé de fleurs. 

                  

J'arrive dans un lieu soudainement bruyant.
Il s'agit de l'Observatoire des Pompes.

"Prenez de la hauteur, devenez guetteur de nuages !
Situé à 10m de hauteur, une structure métallique construite sur le toit de la station de pompage, le "parcours sensoriel", offre un point d'observation atypique sur le marais. Par une simple échelle, mais très raide (enfants sous la surveillance des parents!), grimpez pour devenir guetteur de nuages." MARAIS D'ORX

OK !

Tout un parcours est proposé pour comprendre la faune, mais également pour apprendre comment fonctionne et comment a été mis en place le système hydraulique qui régie le marais.
"On vous explique ici l'histoire du génie hydraulique, des pompes napoléoniennes, aux premières pompes électriques Tosi (1920) jusqu'aux pompes modernes (2007).
Pour gérer cet ancien polder, les outils du passé sont encore utilisés : pompes, canaux, digues et ouvrages hydrauliques de délestage. Les niveaux d'eau dans les casiers du marais sont ainsi gérés, dans un double objectif de gestion hydraulique (crues) mais aussi écologique.
La "renaturation" est favorisée ainsi que l'accueil des oiseaux. En hiver par exemple, les vasières sont découvertes pour qu'ils puissent s'y nourrir. Au printemps, des niveaux plus hauts favorisent le développement de la vie aquatique."  LE MARAIS D'ORX

Car oui, comme nous l'avons déjà vu plus haut, si le marais d'Orx est un territoire géologique dont la création remonte à environ trois millions d’années, il a connu plusieurs tentatives d’assèchements, dont la première remonte à Napoléon 1er, qui de passage à Labenne en 1808, annonce l’assèchement du marais.
Au fil des siècles, les tentatives d’assèchement ne donnent aucun résultat durable et l’eau reprend ses droits.

"En 1858, Napoléon III, très sensibilisé à la mise en valeur des Landes, achète le domaine d’Orx aux frais de l'Empire et l’offre à son cousin, le comte Alexandre Colonna Walewski, fils naturel de Napoléon 1er en remerciement des services rendus comme ministre des Affaires Etrangères. Ce nouveau propriétaire, avec l’ingénieur des Ponts et Chaussées, Henri Crouzet poursuit les travaux assèchement par le creusement d’un canal de ceinture de 22 kilomètres isolant les 1200 hectares du marais des bassins versants et par d’installation en 1863 de puissantes pompes refoulant les eaux du marais vers le Boudigau se jetant vers l’Océan. Un vestige de ces pompes frappées de l’aigle impérial est encore visible sur le site. (...)

        

En 1913, le domaine est vendu à Antoine et Louis Coyola. Les nouveaux propriétaires modernisent et mécanisent l'exploitation qui devient un modèle des expériences de développement agricole dans le sud ouest de la France. Les Coyolla installent des pompes à vapeur en 1918 puis des pompes électriques en 1923 ce qui permet de bien assécher le marais et l’exploitation agricole fait vivre une quarantaine de fermiers et une trentaine d’ouvriers. (...)
Le choc pétrolier marque le déclin du domaine. Les coûts de pompage et d’entretien du polder sont alors prohibitifs et l’exploitation agricole du domaine conduite alors par monsieur de Château Vieux.est en grande partie abandonnée en 1984. Le site laissé en friche est régulièrement inondé par les crues. La zone humide n'existe donc que depuis fin 1985, et sa capacité d'accueil pour les oiseaux migrateurs n'est véritablement révélée que depuis l'hiver 1988-89, date de la fermeture de la chasse." WIKIPEDIA

           

Tout au long de la montée vers le panorama, on retrouve plusieurs panneaux d'interprétation sur le fonctionnement du marais et son histoire, ainsi que plusieurs explications sur la présence de certaines oiseaux en cet endroit. Un écrit est également présent pour nous parler des oiseaux migrateurs, nombreux dans le marais.

"Pour parcourir des milliers de kilomètres, les oiseaux migrateurs économisent leur énergie. En automne, avant de quitter leur lieu de reproduction au nord, ils amassent de la graisse sur le corps comme réserves énergétiques utilisées pendant leur voyage vers le sud.
Le phénomène de la migration reste encore assez mystérieux, les oiseaux jonglent avec toutes sortes de boussoles différentes : le magnétisme de la terre, le soleil, les étoiles et même une forme de GPS interne hérité de l'espèce. Le géographie offre également des lignes guides sur les routes migratoires avec les rivages et les reliefs.
Les plus grands oiseaux profitent des ascendances thermiques. En entrant dans ces courants d'air chaud qu'on appelle des pompes dans l'aviation, les oiseaux s'élèvent très haut sans effort, et lorsqu'ils quittent l'ascendance en son sommet, ils se laissent descendre doucement sur de longues distances sans battement d'ailes.
Les oiseaux groupés voyagent plus vite qu'isolés. Dès qu'un oiseau repère une colonne d'air chaud, tous les autres suivent dans cet acsenseur invisible.
Quand le vent bute sur un relief, on parle d'ascendance dynamique. En revanche, il n'y a pas "d'ascenseurs" au-dessus de la mer, les oiseaux doivent battre des ailes."

Et maintenant, une fois arrivé au sommet des 10 mètres de hauteur de l'observatoire, admirons le marais.

            

Je reprends ma route. 
Quittons les Pompes pour prendre la route, puis un petit chemin navigant entre le marais et le canal de Burret.

LE MARAIS BURRET

                 

Le Marais Burret est situé hors réserve naturelle. Il est possible d'en faire le tour sur 11 kilomètres par un chemin herbeux bien délimité et qui, lui aussi, possède certains points d'observation de la faune. Tout au long de cette belle balade au calme et moins fréquentée que le sentier découverte du Marais d'Orx, le chemin alterne passages à découvert et dans une petite forêt avec des vues très différentes du marais suivant les lieux.

VUE SUR LE MARAIS
DEPUIS LE SENTIER OUEST

            

VUE SUR LE MARAIS
DEPUIS LE SENTIER NORD

              

Fleurs, oiseaux et ragondins sont présents.

               

          

N'ayant plus le temps de faire le tour complet du marais Burret, je décide de faire demi-tour à hauteur du lieu dit L'isle.

Je retrouve ensuite la route de Labenne à hauteur des gites. Ces habitations situées au bord du marais d'Orx central sont d’anciennes fermes Napoléoniennes rénovées.

Ne pouvant faire le tour du marais central, je suis la D71 pour retourner à la Maison de la Réserve.

                

La D71 est actuellement barrée à la circulation pour travaux. Celle-ci passe au milieu du marais, séparant le Marais Sud -dont nous venons de faire le tour- du Marais Central, plus sauvage.

               

                 

Le tour se termine. J'arrive au bout de la digue-barrage du marais pour retrouver la maison "Béziers" de la Réserve Naturelle.
Un peu avant la passerelle, j'aperçois un nid de cigogne...

 
                                      ZOOM !

ZOOM !                              

J'ai mis un peu de 3h30 à faire cette randonnée-balade.

Et maintenant,
un petit résumé en vidéo.