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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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26 décembre 2021

BIDART-BIARRITZ, plage d'Ilbarritz, plage de la Milady et rochers sculptés (64)

L'autre jour, fin novembre, une belle lumière est apparue sur le Sud-Ouest. Je dis "belle lumière", attention, il ne s'agit pas d'un OVNI ou d'une comète, mais de cette lumière naturelle automnale qui est venue colorer les paysages côtiers du Pays Basque et des Landes.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Les OVNI. Une réflexion est apparue à ce sujet sur le net dernièrement...
               analysons l'ovni
Hein ? Hein ? Ouais, on a bien avancé là.
Et c'est bien que ce soit le sosie de Spîderman qui nous le dise.

 

Tiens en parlant de Spiderman,
retrouvons de suite les aventures de Gaëtan.

 

 

 

DONC nous sommes... nous étions fin novembre.
C'est... c'était également la période du BlackFriday ; ce truc commercial inventé pour que les gens croivent... croient qu'ils font des bonnes affaires alors que cela a surtout été mis en place parce que c'est la période où les commerçants vendent moins car impôts et taxes tombent à ce moment de l'année. Ainsi, pour éviter cette "période noire", le black Friday voit le jour tout d'abord aux Etats-Unis en 1970. Chose rigolote, en 1951, le Black Friday était utilisé par les employeurs pour parler du long week-end que prenaient leurs employés. Ils avaient alors un jour de congé le vendredi, ce qui provoquait des bouchons conséquents sur les routes.
En France, le Black Friday est apparu en 2013 pour connaitre une véritable envolée à partir de 2016.
Pour ne pas se laisser dépasser, un cybermonday a été inventé...
                 black Friday
Oui, ne nous cachons pas : le Blackfriday, c'est le nouveau règne de l'hyperconsommation et des pseudo promotions éternelles.
Alors qu'on nous répète qu'il faut changer nos modes de consommation afin de "sauver" la planète, de plus en plus d'offres de consommation à outrance sont créées.
Peu importe, l'Afrique est là pour "recueillir" les surplus occidentaux et autres gaspillages capitalistes...

 

Eh oh, si ça ne me plait pas, j'ai qu'à faire aut'chose !
Eh ben d'accord.

 

 

Il a beau faire un peu froid, comme en témoignent le désir des animaux de rester à l'intérieur des maisons plutôt que de sortir. Pas de BlackFriday ou de Cybermonday ou de Spacethuesday pour eux. C'est plutôt Canapéweek et Croquettesday !

Fait froid dehors, chaud dedans             Pompon dedans, Marcel dehors
Siensienne en sécurité                                                       Pompon chambreur

Le soleil est là, les températures sont fraiches, mais ce n'est pas grave.
En cette période de "nouvelle-nouvelle-nouvelle- pandémie, je jette un petit regard sur la carte de France du jour...

carte des bistrots

Oui, un petit bistrot, un bar, c'est bien pour fêter le BlackFriday.
Il n'y a pas de promos ou de réductions ou de "3 verres bus, le 4ème est à moitié prix".
Non, il y a plutôt cette sentence promotionnelle autre qui est :
"Un verre ça va, trois verres, bonjour le Blackfriday... les dégâts !"
Pas d'incitation à la consommation à outrances.
C'est ainsi que je m'arrête boire un petit cocktail maison Chez Carolina, à Mouguerre.
Mouguerre, cocktail chez Carolina (64)

Et puis, de discussions en discussions avec les habitués du bar, nous en venons à parler de météo pour constater après 3, 4 cocktails que mercredi dernier...

point météo

Bien réchauffé par cette idée, je décide alors de me lancer sur la côte basque. Je ne sais pas trop où aller. Je connais un peu tous les endroits par coeur ; même si chaque lumière est différente suivant la saison et la météo.
Allez, je prends la direction de Bidart, et plus précisément d'Ilbarritz. Je ne sais pas trop pourquoi, c'est comme ça. Peut être une envie de revoir l'incroyable château d'Ilbarritz, demeure excentrique, là, dominant de la colline Handia, l'océan et les Pyrénées, à 360°.

Fascinant château voulu par cet homme original et excentrique que fut le Baron Albert de l'Espée (Metz 1852 - Antibes 1918), étrange et autoritaire, héritier des fonderies de Wendel en Lorraine. Il acheta le terrain parcelle par parcelle pour 350 000 francs or, voulant, entre autres, profiter du climat basque pour soigner ses bronches fragiles.
L'outrance d'un black Friday avec ses 60 hectares de domaine clôturés par deux rangées de grillage métallique galvanisé. Le baron ne souhaite pas être dérangé et ne souhaite pas recevoir.
Construit entre 1895 et 1897 par l'architecte biarrot Gustave Huguenin, le château coûta la modique somme de cinq millions de francs et possède alors les équipements les plus modernes ((eau filtrée, électricité à tous les étages, téléphone, système de monte-plats, sept cuisines extérieures reliées entre elles et réseau de climatisation). Tout autour, sur la colline, un réseau de 4 kilomètres de chemins couverts rythmés par 35 petits pavillons chauffés, un pavillon chinois, un pont romain, un petit château fort de style moyen âge, deux chenils, une étable, une tour hexagonale posée sur la plage pour y jouer du piano les jours de grand vent...
Autre particularité du château  -et non des moindres-  , la demeure a été construite pour accueillir un orgue ; e plus grand jamais commandé par un particulier et le troisième plus grand orgue fabriqué en France derrière celui de Saint Sulpice à Paris et celui de Notre Dame de Paris. Tout le château a été construit autour de l’orgue, l’acoustique de la salle était parfaite car entièrement pensée pour l’instrument.
Monté en 1898, il sera démonté en 1903. Cet orgue se trouve aujourd'hui dans la basilique du Sacré-Coeur, à Paris.
En fait, le baron n'aura séjourné que quelques mois à Ilbarritz. C'est à la suite de sa rupture amoureuse en 1898 (l'année même où il aménagea) avec l'actrice Biana Duhamel qu'il décida de ne plus revenir. Il reviendra pourtant en 1905 avec sa nouvelle maitresse, fit venir un nouvel orgue, y passe les mois de septembre et d'octobre jusqu'en 1911 où il décide de revendre le domaine.

C'est Pierre Barthélémy qui rachète le château et le domaine pour en faire un golf. Mais la Première Guerre Mondiale intervient et le château est réquisitionné pour devenir un hôpital. Le domaine morcelé en 1923.
Plusieurs projets sont annoncés, puis abandonnés : un casino, mais un pan de mur s'écroule lors de son inauguration, puis une luxueuse cité mais la crise de 1929 enterre l'idée et laisse le château à l'abandon jusqu'en 1932 où il est racheté par deux armateurs basques qui s'en désintéressent. A partir de 1940, il sert de maison de convalescence pour les réfugiés de la guerre d'Espagne, puis pour une garnison allemande, puis une annexe de ferme. Il est ensuite victime de dégradations et de pillages jusqu'en 1958. Restauration partielle. En 1959, il est racheté par René et Jeanne Massiaux, le transforme en Relais et Châteaux en 1963. On évoque ensuite la volonté du maire de le transformer en station balnéaire, mais cela ne se fera pas et le couple Massiaux est obligé de revendre.
Revendu en 1986 à Adrien Barthélémy pour 3 millions de francs, le château est classé en 1990 (toiture, façades, salle d’orgue, grand escalier, décoration intérieure), empêchant donc l'acheteur de réaliser son projet de centre post-cure de thalassothérapie. Refus.
Le château ferme à nouveau pendant plusieurs années. Revendu en 2014 à Bruno Ledoux, ce dernier prévoit à son tour de réaliser un centre spa avec l'aide du célèbre designer Ora-Ito. Mais....
Aux dernières nouvelles.... pas de nouvelles.... si ce n'est ce fait divers d'avril 2020.

dernières nouvelles

Mystère, psychose, peur, doute... Le château d'Ilbarritz reste là, au sommet de sa colline, avec ses secrets et ses nombreux projets avortés.

 

C'est donc sur ces notes mystiques que je décide d'aller apprécier la lumière d'automne de bord d'océan.
Je pose ma voiture au pied de la colline, non loin du Blue Cargo fermé en cette saison, seul rescapé des ruines basses du château.

Vue sur la plage d'Ilbarritz
avec les 3 Couronnes et Jaizkibel
en fond de champs
Biarritz, plage d'Ilbarritz, automne 2021 (64)


Même s'il y a des nuages, le soleil parvient parfois à percer ces derniers pour jeter un rayon de lumière sur l'océan et la plage. 

Biarritz, plage d'Ilbarritz, miroir d'eau, automne 2021 (64)

 


Rochers, océan et plage se mêlent.

Biarritz, plage d'Ilbarritz, rochers et océan, automne 2021

"Les terrains les plus anciens sont d’âge triasique. Ils sont constitués par les argiles rouges ou bariolées du Keuper qui affleurent à Bidart sur la plage du Pavillon Royal. Cette formation ne constitue que quelques dizaines de mètres de côte sur la commune de Bidart. Elle est particulièrement instable. Elle contient des masses de gypse très déformées qui constituent un important niveau de décollement pyrénéen. Des phénomènes de dissolution dans le gypse ont créé des effondrements et des dépressions en surface. Des plans d’eau occupent ou ont occupé ces dépressions, comme l’étang de Mouriscot ou l’étang Marion." SIGES AQUITAINE

Biarritz, plage d'Ilbarritz, rochers et océan, automne 2021

Le rocher ci-dessus est appelé "Peyre que Bève", signifiant en patois "la pierre qui boit" ; à peine visible à marée haute. Ici, elle semble défier de loin la montagne basque-espagnole des Trois Couronnes.
Je suis sur la plage du Pavillon Royal, dominé par... le Pavillon Royal, villa construite en 1877 destinée, à l'origine, devenir un hôtel luxueux avec casino. Plusieurs fois achetée-revendue, elle resta un moment à l'abandon avant que la famille Latécoère ne la rachète définitivement, rebaptisée "villa des ailes" en rapport avec l'activité de la famille Latécoère dans l'aéronautique.

Demi-tour pour revenir sur la plage d'Ilbarritz, puis passer de Bidart à Biarritz en atteignant la plage de la Milady sur laquelle, à marée basse et sur sa partie sud, on découvre un bel ensemble de rochers aux formes multiples.

Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021           Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021

Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021

Le nom de cette plage vient de Lady Mary Caroline Bruce.
"Descendante des Rois d’Ecosse, elle était l’épouse du marquis d’Ailesbury qui présida durant 12 ans le British-Club de Biarritz. En 1863, elle fit construire la Villa Marbella (d’où le nom de l’avant-dernière plage de Biarritz), magnifique villa de style mauresque perchée sur des rochers.
Les Biarrots lui donnèrent l’affectueux surnom de "Milady". Puis à son décès, on nomma les deux plages à proximité de sa Villa, Marbella et Milady." BIARRITZ INSPIRATIONS

Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021             Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021

Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021

 

Le travail de l'océan, de la nature sur la roche.

Biarritz, plage de la Milady, la roche trouée, automne 2021 (64)             Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021

Forme surprenante qui peut faire penser
à un animal figé dans la roche.
Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021 (64)

Biarritz, plage de la Milady, rochers et océan, automne 2021 (64)

Je ne sais pas trop ce que cela pourrait représenter comme animal, mais bon... Ah un autre rocher en forme d'animal...

Biarritz, plage de la Milady, oiseau face à l'océan, automne 2021

Ah non, c'est un vrai oiseau, appelé Tourne-pierre ou une aigrette garzette. Il est posé, tranquille, regardant au large, attendant que la marée monte.

J'arrive à hauteur de deux rochers emblématiques de Biarritz, et de la plage Milady : les rochers de Peyreblanque, appelés aussi "les deux soeurs". On aurait pu les appeler "les jumeaux", mais la désignation était déjà prise pour les rochers d'Hendaye.

Biarritz, plage de la Milady, les Jumeaux, automne 2021

Biarritz, plage de la Milady, les Jumeaux, automne 2021 (64)

 

Voilà.
Le petit tour de plage se termine.
Je retourne à la voiture pour prendre maintenant la direction de Tarnos et de sa grande digue.

 

 

 

 

 

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