Biarritz en lumières 2021 (64)
Comme chaque année, et ce depuis ohlalalala je-sais-plus, Biarritz se pare de lumières... sauf l'année dernière où l'évènement avait été abandonné par mesures sanitaires.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Après avoir passé quelques jours sous le ciel nuageux nivernais, je reprenais la route, direction le sud ouest. C'est dans les environs d'Angoulême que, tout à coup, je vis la lumière.
Mais qu'était-ce donc ? Un OVNI ? Un explosion ? Oh que non, il s'agissait tout simplement des lumières de la ville Biarritz, une fois de plus illuminée pour ces fêtes de fin d'année. Et quelles lumières puisqu'on les voyait depuis Angoulême !
Hein ? Mais non, j'exagère pas.
Ouais, ok, si, un peu. Mais c'est pour l'intro de ce nouveau billet.
C'est juste pour éviter des infos qu'il y avait alors dans la radio...
En effet, de nouveaux protocoles en nouvelles mesures, on ne sait plus, on ne sait plus quoi faire, comment faire, quoi comprendre, que comprendre. Les nouvelles mesures tiennent du problème mathématique insoluble. Trop de chiffres, trop d'aléas, trop d'aléatoire, trop de contraintes... On a l'impression que ceux qui nous dirigent sont perdus, ont perdu pied ; et pour un parti En marche...
Compliqué. Qui pouvait prévoir. Qui sait faire face.
Un virus que l'on ne maitrise pas, qui mute, qui bouge, qui bouleverse les convictions de cet humain qui se croyait maitre du monde au point d'aller sur la Lune pour faire du tourisme.
Les critiques pleuvent, surtout en période de course présidentielle ; ce qui n'arrange en rien le climat conflictuel de ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le pouvoir en place ou le pouvoir opposé.
Nous arrivons à une sorte de consensus improbable et incompréhensible concernant le schéma vaccinal et autres façons de vivre... Ne plus boire debout, ne plus manger dans les trains, jauges de 5000 pour stades de plus de 70 000 spectateurs, concerts debout interdits, meetings politiques autorisés sans jauge, passe-vaccinal devant passe-sanitaire, soignants allant travailler même si positifs, lits hospitaliers fermés,...
Si bien que tout s'excite.
Patience terminée.
Donc, je me suis mis un petit Patrice dans le poste de la voiture pour regarder le soleil se coucher sur cette route me menant à l'Ouest.
Ouais, c'est plus calme. C'est pas que je m'en fous des infos, mais j'ai vraiment envie d'écouter autre chose que cette redondance. S'en foutre n'est pas la solution, mais se barrer dans les montagnes et vivre en ermite peut l'être. En attendant, je vais à Biarritz. Et à chaque fois que je prends la direction de cette commune bourgeoise basque, je pense à cette planche d'Edika, dessinateur, 81 ans depuis le 17 décembre dernier.
BREF : quelques kilomètres plus tard et après avoir passé les traditionnels bouchons quotidiens bordelais, j'arrivais de nuit à Biarritz.
Je pouvais à présent déambuler tranquillement dans la ville à la découverte des nombreuses illuminations présentes depuis le 26 novembre.
J'arrive par la Grande Plage.
Si le magnifique Hôtel du Palais reste encore dans l'ombre car en travaux, le Casino Barrière, lui, a revêtu ses habits de fêtes.
Rapprochons-nous !
Aaah, trop près !
Reculons-nous un peu.
Immeuble de style art déco, le casino de Biarritz a été édifié en 1929 d'après les plans de l'architecte biarrot Alfred Lamoureu, dit Laulhé. Il est construit sur les anciens "bains Napoléon".
Il est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1992 et héberge des salles de jeux, des salons de réception, un théâtre, une piscine, un restaurant et un bar sportif.
Et là, tu me dis : "Mais qu'est-ce que c'est qu'un bar sportif ?"
Il est vrai que l'intitulé peut faire penser que l'on va entrer dans la salle du bar sportif et voir alors des gens faire du sport, comme du foot, du rugby (faut de la place et pousser les tables), du lancer de javelot, du saut en longueur, du tir à l'arc acrobatique,... Eh bien non ! Quand on parle de "bar sportif", il s'agit en fait d'un bar où l'on fait des paris sur des disciplines sportives.
Je quitte l'esplanade du casino pour prendre des escaliers nocturnes en direction de l'ancien casino Bellevue, reconverti en hôtel.
Ici, sont projetées deux projections animées sur la façade de l'établissement : "Un autre monde" et "De l’Art Nouveau à l’Art Déco".
Quand j'arrive sur place, c'est "Un autre monde" qui est projeté ; un travail réalisé par Artslide avec Laurent Langlois, Sarah Bonneville, Jean-Sébastien Martin, Eric Ourth pour les images et Ivan Lattay pour l'habillage sonore. Nous avions déjà vu cette réalisation en 2016.
Je reste un peu pour regarder la seconde projection, "De l'Art Nouveau à l'Art déco", qui avait déjà été projetée en 2019. Quelques photos.
Je reprends ma marche nocturne éclairée. Je passe par ce petit passage étroit, Bellevue, en regardant la façade de l'hôtel s'éclaircir une nouvelle fois aux lumières de la prochaine projection.
De la ruelle étroite du passage de Bellevue, j'entre dans la rue Mazagran, une longue rue piétonnière et commerçante se côtoient boulangers, chocolatiers, marchands de tableaux, bureau de presse, souvenirs, mode vestimentaire, épicerie fine, savons, surf, bars,... Pourquoi ce nom ? Qui était Mazagran ? Souvent, je m'interroge sur les noms des rues et leur emplacement par rapport à la géographie de la rue. alors pourquoi cette rue si commerçante de Biarritz s'appellerait-elle ainsi ? Qui était ce Mazagran ?
En cherchant un peu, je n'ai trouvé aucune personne correspondant à ce nom. Par contre, une ville, un objet, un cocktail, une expression.
Mazagran, ville algérienne. Mazagran, expression berbère composée de deux mots : ma (l'eau) et zagran (abondance).
Un mazagran peut être une tasse haute en forme de verre à pied devant son nom à la ville de Mazagran en Algérie où, en 1840, un détachement français soutint un siège contre une importante troupe algérienne. "L'idée, outre l'intention de célébrer un fait d'armes, est celle d'un café bu à la va-vite, comme à Mazagran." (Dictionnaire historique de la langue française)
Mais un mazagran est également une boisson sucrée à base de café, proche de l'actuel café glacé. Pourtant, le mazagran peut être préparé de deux façons.
Au Portugal, on la prépare en mêlant expresso, jus de citron et rhum, En Autriche, elle ne comprend que du rhum et des glaçons, à boire d'un seul trait !
Et puis, il y a l'expression de la fin du XIXème siècle, "Boire son café comme à Mazagran", qui signifie "On désigne surtout par le nom de mazagran le café servi dans un verre, pour le distinguer de celui qui est versé dans une tasse qui serait trop petite pour qu’on pût y ajouter de l’eau." Eugène Muller
Multiples éclairages, multiples décorations. Je trouve que cette année Biarritz a chargé la mule. Pas un endroit d'ombre dans la ville.
Depuis que je vis dans le Pays Basque, je me suis demandé pourquoi Biarritz était si différente de... de... du pays basque. Cette ville me fait penser à Monaco, là, sur son rocher, fière, principauté, casino, riche, bourgeoise, propre. Impopulaire, non festive, calibrée, rigide, austère. Loin du folklore. Attention, quand je dis folklore, je n'entends pas qu'il faille danser à poil dans les rues avec un litre de sangria à la main en chantant en boucle l'Aviron bayonnais, mais... il y a une retenue à cette ville qui, pour moi, en fait une sorte d'ilot surréaliste au milieu de toute cette vigueur, cette générosité baskoï. Et si Biarritz s'était trompée de département, de région... Et pourquoi est-elle aussi différente et, à mes yeux, éloignée des autres communes voisines ?
"La localité résulte de l'union de deux centres de peuplement ancien, l'un voué à l'agriculture et l'autre tourné vers les métiers marins. Ancienne paroisse de Bayonne, le quartier Saint-Martin s'en émancipe à une date encore inconnue, à la fin du XVIème siècle ou au début du XVIIème siècle. D'abord port de pêche à la baleine, la localité connaît un bouleversement économique au XIXème siècle à l'avènement des bains de mer. Napoléon III et l'impératrice Eugénie en font leur lieu de villégiature et créent une résidence et son parc avec une cité nouvelle en prolongement. Grâce à eux, le gotha et toute la belle société européenne fréquentent la station balnéaire. Cette activité ne faiblit pas durant le XIXème siècle et le début du XXème siècle (Belle Époque, Années folles) jusqu'à la crise de 1929. Aujourd’hui encore, l'économie reste tournée vers le secteur tertiaire, dont l'hôtellerie de luxe, les soins à la personne et les loisirs marins constituent le vecteur prédominant." WIKIPEDIA
Je quitte la rue Mazagran en tournant sur la droite pour rejoindre la place Sainte Eugénie dominée par l'église... l'église... l'église... Sainte-Eugénie ! Ben oui !
Là aussi, une projection vidéo est diffusée sur la façade néogothique en pierres grises.
Et la projection-mapping a pour titre "Floraison : la fleur dans les arts décoratifs, du Second Empire à aujourd’hui", rappelant l’influence de l’Impératrice Eugénie, dont on a commémoré le centenaire de la disparition en 2020. Ce mapping a été réalisé par Elodie Poidatz pour "ça va être beau" avec un graphisme 3D composé par Pierre-Alexandre Loy.
Edifiée entre 1898 et 1903, l'église est dédiée à Sainte Eugénie, patronne de la femme de Napoléon III, l’impératrice Eugénie de Montijo.
"Patronne de la femme de Napoléon III" ? Comprends pas.
Mais une chose est sûre, c'est bel et bien Eugénie de Montijo que Biarritz doit son essor.
"La petite Eugénie, 9 ans, passe l'été dans cette ville côtière du Sud-Ouest. Elle tombe vite sous le charme de ses longues plages balayées par d'énormes vagues. La jeune Madrilène grandit, épouse Napoléon III et fait découvrir la ville à son empereur de mari. Et voilà le petit port de pêche à la baleine propulsé au rang d'antichambre du pouvoir. Rois de Belgique et du Portugal, princes russes, polonais et roumains, grands d'Espagne et lords anglais..." ANNE GHIRINGHELLI
Je reprends ma route ; celle qui domine le port des Pêcheurs (à ne pas confondre avec le Port-Vieux). Boulevard Maréchal Leclerc. Passage sous le tunnel de l'Atalaye, du nom de la colline dans laquelle il a été percé. "Atalaye", "promontoire" en basque. C'est du haut de cette colline que les Biarrots guettaient le passage des baleines, le retour des pêcheurs et le passage des vaisseaux ennemis. Ce tunnel de 75 mètres a été creusé à l'initiative de Napoléon III en 1864.
C'est notamment à ce rocher de l'Atalaye, et à celui qui lui fait face surmonté du phare de la Pointe Saint-Martin, que Biarritz trouve l'origine de son nom. Bi qui veut dire deux en basque et arri qui se traduit par rocher.
Au bout du tunnel de l'Atalaye, le musée de la Mer ce soir illuminé d'un rouge vif.
Face à lui, le Rocher de la Vierge et la passerelle Eiffel datant de 1887. Celle-ci a été également illuminée pour ses fêtes de fin d'année.
Avant sa construction, il y avait un pont en bois qui n'a pas supporté les vagues océaniques. Bien avant encore, le rocher de la Vierge était une presqu'île appelée rocher de Cucurlon.
La statue de la vierge, elle, a été installée en 1865. La légende raconte que les pêcheurs biarrots, baleiniers à l’époque, furent pris dans une tempête terrible. Une lumière divine les guida pour rentrer au port. Les rescapés érigèrent en remerciement une statue de la vierge sur ce rocher.
Je continue ma marche en passant au-dessus de la plage de Port-Vieux, bien blottie dans sa anse rocheuse. Pas d'ours blancs en vue ce soir, mais toute une ribambelle de guirlandes lumineuses faisant le tour de l'anse.
Port historique de la baleine, la plage de Port-Vieux est bordée, entourée d'arceaux sur lesquels sont disposées les guirlandes en cette fin d'année. C'est sous ces arceaux et passages couverts que les femmes récupéraient l’huile issue de la fonte des graisses du cétacé.
En face, sur la petite place de l'esplanade du Port Vieux, une baleine lumineuse expose ses belles lumières bleues et blanches.
Je quitte l'esplanade du Port Vieux pour traverser l'un des centre-ville de Biarritz par la rue du Port Vieux. Celle-ci est parsemée de restaurants, d'hôtels, de bars où les gens ont pris place pour boire un verre ou manger quelques poissons et crustacés. Je retrouve ensuite la rue Mazagran, puis l'avenue Edouard VII.
J'aperçois Teddy, le grand ours lumineux.
Derrière lui, l'esplanade du casino
avec un grand sapin et un traineau.
Face à lui, l'Hôtel de ville s'est habillée de lumières changeantes.
C'est ainsi que se termine mon tour des illuminations de Biarritz pour cette année 2021.
N'ayant pas bien regarder le programme, je ne savais pas qu'il y avait également une projection sur la façade de l'office du tourisme, qui se trouve juste derrière l'Hôtel de ville.
Mais Stéphanie langlet, elle, y est allée et a réalisé cette vidéo d'un des deux programmes présenté.
ici, il s'agit d' "Un jeu d'enfant".
Elle s'est également rendue à la Gare du Midi où, pour la première fois, des images étaient également projetées sur la façade de l'établissement.