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LE VOYAGE DE JéNORME

LE VOYAGE DE JéNORME
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13 novembre 2025

Points de vue et Etienne de Crécy, épisode 2 (64)

Ah, ah, ah !!!! Mais quelle énigme ?!
Hein ? Non. T'es allé voir sur internet qui était Etienne de Crécy ?
Bon, ben. tant pis pour le suspense. Place à la musique !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

    

   

C'était le 30 octobre dernier, veille du 31 octobre ; plus connue aujourd'hui comme veille d'Halloween et avant-veille de la Toussaint. La Toussaint, jour où nous célébrons tous les saints comme son nom l'indique après s'être déguisé en mort-vivant-zombie-diable-clown-terrifiant le soir d'avant.
Mais qu'est-ce qu'un saint de nos jours ? Hein ? ah, ah, ah : c'est une bonne question, non ?
Hein ? Non... Ah, bon, passons !

   

Nous sommes donc le 30 octobre 2025.
Après un petit périple dans les rues bayonnaises à la recherche des nouvelles fresques créées pour le Festival street art Points de vue (que tu peux retrouver en cliquant sur le lien suivant : SUIVANT), je prends la direction de la salle de spectacles de L'Atabal, à Biarritz ; non loin de la gare et du quartier de la Négresse, fraichement débaptisé en quartier de l'Allégresse. Véridique. si, si. On en a déjà parlé ici lors d'un précédent billet.
Par contre, nous n'avons jamais parlé de l'origine du mot "Atabal" ("tambour" en espagnol). Eh bien, saches qu'il s'agit du nom d'un instrument à percussions, cylindrique à deux peau, originaire du Pays Basque, appartenant à la famille des membranophones similaires au tabl arabe.

       

L'Atabal est une salle de spectacle vivante du Pays Basque... et du sud-ouest. Programmation éclectique ; du reggae au métal en passant par l'électro, le rap, le rock, la pop et la musique française sirupeuse. De tout ! La salle fête ses 20 ans cette année, au mois de novembre.
  
Ce soir, 30 octobre 2025, c'est de la musique électro qui est au programme.... ah oui, j'entends Françoise, alias Fan  -que je salue bien haut au passage et la remercie de sa fidélité dans le fait de lire et commenter ces billets qui se suivent et ne se ressemblent pas trop-  DONC j'entends Françoise Fan se dire :
"Oh non, de la musique répétitive !? J'aime pas la musique électro !"
Maaaaaaiiiissss non, Françoise Fan, ce n'est pas que de la musique ou des compositions répétitives la musique électro !

 

Déjà, pour virer une appréhension première quand on parle de ce genre de son, il faut savoir que la musique électro, ce n'est pas forcément ce genre de musique au son de laquelle des woiche-woiches à moitié à poil sous exta-taz-buvard viennent bousiller les récoltes d'un champ amoureusement et difficilement entretenu par un agriculteur qui bosse 18 heures par jour sept jours sur sept. Là, ce genre de son, c'est plutôt de la techno-hardcore. Mais bon, vu que je n'y connais rien, je n'irai pas plus loin.

  

Après, il y a plusieurs "styles", "genres" de musiques électro.
Comme disait l'un des surfeurs-braqueurs à Bodhisattva (Patrick Swayze) dans le film "Point break" : "Tu vas comparer les vagues de Belabeach avec celles de Waimea ???!!!!"

 

Eh ben là, c'est pareil : tu vas pas comparer la musique de Fakear avec celle de Pinocchio (souviens-toi dans les années 80 avec Tutatu tatu tata), ou Robert Miles avec Rakoon, ou Confetti's (groupe belge sympathique des années 80 avec leur "This is the sound of C") avec Thylacine...
   

Tiens, en parlant de Thylacine, son dernier album  -Roads vol.3, vient de sortir. et une fois de plus, il est fantastique.


    

Très bel album ouaip, mais aujourd'hui, on parle d'Etienne de Crécy. Un vieux de la vieille, comme on dit. c'set ce que j'ai entendu aporès le concert de la part d'un spectateur : "Eh, il a encore la pêche le vieux !"
Mais alors qui est Etienne de Crécy ? Oui, qui est-il ? D'où vient-il ? Formidable robot des temps nouveaaaaauuuuuxxx...
Ah non merde, je me gourre, ça, c'est le générique du dessin animé Goldorak, chanté par Noam en 1978.

  

    

Rapide biographie.

 

ETIENNE DE CRECY

Etienne de Crécy est le 25 février 1969 à Lyon ; ce qui fait qu'il est poisson, mais ça, on s'en fout un peu. DJ, compositeur et producteur français de musique électronique et de trip-hop, il est considéré comme un membre important du mouvement de la French Touch.
Après quelques années passées à Dijon, puis dans la banlieue de Marseille, il part vivre à Versailles avec sa famille au milieu des années 1980. Il dira de ce changement brutal : "Je venais d'une ville où les mecs se font la bise, et je suis arrivé à Versailles où l'on serre la main des filles."
Bon, voilà, d'accord.
A Versailles, il fait partie du groupe Louba. Passionné de musique, il devient ingénieur du son au studio parisien +XXX.
Lors d'un enregistrement avec la groupe Niagara, il rencontre Philippe Zdar (Cassius). Ensemble, ils découvrent les raves et la musique techno au début des années 1990. Après plusieurs maxis, ils enregistrent, en 1995, le disque Pansoul sous le nom de Motorbass. Ce disque est considéré comme l'un des éléments fondateurs de la French Touch.
Etienne de Crécy créé le label Solid avec Jean-Pierre Levallois et Alex Gopher.
 

L'année suivante, il sort une compilation Super Discount regroupant des morceaux enregistrés par des amis et par lui-même sous divers pseudos.
"Super Discount a d'abord été un plan marketing, un plan de sortie. On avait dit : On va faire quatre maxis qui s'assembleront comme un puzzle. Il n'était pas encore question de musique à ce moment là."
Mais la musique suit et le disque reçoit de bonnes critiques. Il se vendra à 200 000 exemplaires dans le monde entier.
En 2000, il sort Tempovision, son véritable premier album. Puis en 2004 sort Superdiscount 2.

 
C'est ainsi qu'Etienne de Crécy va être également reconnu pour ses shows visuels et hypnotiques. Il s'est ainsi imposé comme une figure incontournable du live électro, soucieux de redéfinir le lien entre musique, image et espace.

  

Le vendredi 12 juin 2009, il mixe dans son cube sur le lac d'Enghien-les-Bains à l'occasion des Bains  numériques, festival de création numérique.
              
 

(...)

En janvier 2015 sort le troisième volet de Super Discount avec une pochette verte. Il est perçu par son auteur comme la "synthèse" des deux précédents volets : "Le côté funky du 1 mélangé avec le côté électronique froid du 2."
  

   

    

Le 13 avril 2019, le pionnier de la house made in France présente à la Philharmonie de Paris son nouveau dispositif live : Space Echo.
               

"Un dispositif impressionnant comme à son habitude, pour une expérience sans cesse différente.(...)
Le dispositif scénique d'Etienne de Crécy est presque indescriptible. L'artiste, avec ses machines, est entouré de panneaux lumineux avec des milliers de LED, pour autant de tableaux fantastiques."
FRANCE INFO

   

En mars 2025 sort son dernier album à ce jour : "Warm up".
 

Celui-là même qu'il vient nous présenter ce 30 octobre sur la scène de L'Atabal, avec encore une fois, une nouvelle mise en lumière étonnante. Un show entièrement réinventé qui se distingue par une scénographie précise et entièrement conçue de lumières en total synchronisation avec le son dans la lignée des spectacles qu'il présente depuis le début de sa carrière. 

    

En ce qui la teneur de l'album, quelques mots de Patrice Bardot pour le journal "Libération" :
"Sur la papier, ce n'était pas gagné. Un DJ producteur, cador de la French Touch, plus de trente ans de pratique du dancefloor au compteur, se lance dans l'aventure périlleuse d'un album en format pop, entièrement vocalisé par un casting hétéroclite. Car, au fil des plages, on rencontre Alexis Taylor de Hot Chip, le barde suédois Peter Von Poehl, l'ex de The Do, Olivia Merilahti, un groupe indie américain Sports, des rappeurs-chanteurs relativement inconnus au bataillon (Frank Leone, Sugar Pit), les Londoniens similis J-Pop, Kero Kero Bonito, ou encore la délurée New-yorkaise Caroline Rose et même ce bon vieux Damon Albarn. Pour citer l'un de ses titres les plus célèbres : le patron serait-il devenu fou ? A l'écoute, on se dit que pas tant que ça, voire pas du tout.(...) Une œuvre musicale cohérente, malgré la diversité de ses featurings."

  

Allez, les lumières s'éteignent. On diffuse beaucoup de fumigène. La salle se remplit d'un blanc tourbillonnant.

  

Deux minutes avant l'entrée en scène.
Epuré, solitaire.

 

Etienne de Crécy entre sur scène. Tranquille. Il se pose, assis, derrière ses claviers.
Le concert s'ouvre avec le titre "We can have fun", extrait de son dernier album, où il est accompagné par la voix de Caroline Rose.


 

  

Durant un peu plus d'une heure, les morceaux vont s'enchainer  -extraits du dernier album et autres-  sous un "déluge" organisé de lumières envoutantes et hypnotiques, faisant de ce concert un spectacle complet.

  

 

Un autre extrait que j'ai capté pendant le concert avec "World away", premier morceau sur "Warm up" avec la voix d'Alxis Taylor.



 

   

Et toujours ces magnifiques lumières et cette composition qui hypnotisent...

 

Après plus de 30 ans de carrière, Etienne de Crécy étonne encore et toujours.
Il n'a pas fallu plus de deux minutes de concert pour commencer à secouer la tête et à bouger les jambes.

  

Un dernier extrait du concert avec le morceau "No brain", issu de l'album compilation "Beats'n'cube", volume 1 (2011).


   

Après un rappel, le concert se termine. Encore hypnotisé, je sors de la salle pour rejoindre la voiture.
Belle soirée.

  

En ce 13 novembre  -jour où j'écris ce billet-  je pense également aux victimes des attentats parisiens de 2015. Il y a 10 ans... Et ces 92 victimes au Bataclan lors du concert du groupe Eagles of Death metal.

   

 

  

10 novembre 2025

POINTS DE VUE ET ETIENNE DE CRECY, épisode 1 (64)

Ah non, ce n'est pas une nouvelle énigme lancée par le Kamoulox de Kad et Olivier.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

 

 

  

Tu te souviens de Kamoulox ?

 

Hein ? Alors ! Voilà.


Eh oui, Camou, petit village de la Soule, situé situé non loin de l'entrée du col de La Pierre-Saint-Martin.
Camou, c'est une église romane, une mairie-école, un château et une source miraculeuse. Si, si, si ! Tu as bien lu : "une source miraculeuse", ou plutôt fontaine d'eau chaude-source thermale, portant le nom basque de Lamina Ziloa ("Le trou des Laminak").

    
Souvenons-nous :
nous nous y étions rendus  en 2016.

 

"Ses eaux jaillissent dans une petite grotte. Ces eaux chaudes se mêlent ensuite à des eaux froides provenant d'une source minérale (de nature bicarbonatée calcique et magnésienne) dont la température avoisine les vingt degrés, et qui sortent d'une petite anfractuosité rocheuse située juste à côté.(...)
Aujourd'hui, il est possible de se baigner directement à la source."
NATURE ET SOURCE CHAUDE

     

BREF, recentrons-nous sur le titre de ce nouveau billet : "Points de vue et Etienne de Crécy".
On pourrait faire une réponse à la Kamoulox, genre : "Bien joué, vous marquez huit merguez !" ou "Bien joué, vous soufflez l'as de cake et vous avancez en case bisounours".
Mais non.
Allez, on y va.

   

L'automne est bel et bien là. Il a étendu son beau manteau de couleurs et tout ça et tout ça.
Dès le matin, le ciel de Mouguerre se pare de nuages aux formes colorées captivantes.

  
Intrigant ? Inquiétant ? Captivant !

 

Mais l'automne, c'est aussi le feuillage des arbres qui se métamorphose... ouais ouais, métamorphose, carrément... avant de disparaitre pour se regénérer.
Quand on se rend au bar-restaurant La terrasse à Sauveterre-de-Béarn, on peut remarquer ce changement depuis la magnifique terrasse panoramique dominant le Gave et les Pyrénées.

  
Mais, en cette fin de mois d'octobre, d'autres éléments viennent s'ajouter aux paysages.

  
Eeeeeh oui, c'était Halloween !
 

Depuis quelques années, cette "fête" d'origine celtique irlandaise de plus de 2500 ans a gagné et envahi le territoire français chaque 31 octobre. Les gens se déguisent et se maquillent, cherchant à être le plus effrayant possible. Les boutiques et les maisons aussi sont décorées avec le plus d'éléments macabres possibles.
Un petit rappel des origines de cette "célébration".

A l'origine, cet évènement annuel se prénommait "Samain" ("novembre" en gaélique). Il représentait le passage à la nouvelle année. Le terme Halloween est venu plus tard, e traduisant par "All hallow eve's" ("fête de tous les saints").
Les Celtes célébraient Samain durant plusieurs jours ; le tout se terminant par un grand repas le 31 octobre au soir réunissant tous les habitants. Lors de cette nuit, les Celtes pensaient qu'un passage pouvait être ouvert pour permettre aux défunts de passer la nuit aux côtés des vivants. Les villageois se plongeaient alors dans le noir pour les accueillir...

   

Mais l'automne et les jours qui suivent sont aussi l'occasion de manger de bons petits plats réconfortants, comme, par exemple, cette tartiflette revisitée par Maitre Arnaud ; le tout devant un "bon" reportage sur les buffets à volonté.

 

    

    

Bon, ben c'est bien tout ça. Mais cela ne nous fait pas vraiment avancer sur l'origine du titre de ce billet qui, rappelons-le, est : "Points de vue et Etienne de Crécy".
   

Eh bien, il faut rappeler que le mois d'octobre, c'est aussi le mois pendant lequel a lieu chaque année  -et ce depuis neuf ans-  le festival Points de vue-street art à Bayonne.
Chaque année, j'aime aller vagabonder sur les avenues et dans les rues bayonnaises et alentours à la découverte des nouvelles fresques annuelles.
Nous avons souvent parlé de ce festival sur ce blog :
- Automne en sud-ouest, festival Points de vue 2021
- Bayonne, balade et Street art Points de vue 2017
- Bayonne, 5ème édition du festival Points de vue 2023
- A la recherche des fresques du festival Points de vue-street art 2018

- etc.

 
Quelques photos
des oeuvres réalisées
lors des éditions précédentes.

 

 

 

 

 

 

   

    

    

Alors, quelles nouvelles fresques allons-nous découvrir cette année ?
Pour le savoir, je regarde la carte de localisation de toutes les oeuvres, disponible sur le site du festival.

Depuis 2016, c'est plus d'une centaine d'oeuvres qui ont été créées dans l'espace public bayonnais et dans plusieurs communes du Pays Basque, comme Irouléguy, Isturits, Urt, Ustaritz,... Certaines ont disparu, d'autres ont résisté.
Comme je le dis chaque année, ce festival et cette recherche des fresques permettent également de découvrir un quartier ou une ville ou un village avec son Histoire, ses habitants, sa vie locale, sociale et culturelle.

  

Cette année 2025, et pour cette neuvième édition, ce sont huit artistes qui sont venus réaliser leurs(s) fresque(s) en parallèle des différentes activités proposées pendant cinq jours par les organisateurs du festival (expos, atelier, projection de films, concerts,...).
Les artistes en présence étaient Monkeybird, Spidertag, Nadège Dauvergne, Mioshe, C215, Penique Productions, Refreshink, Muraleslian.

   

Je commence mon périple en me rendant au 8 avenue du Capitaine Resplendy, à Bayonne. Ce lieu se trouve sur les bords de l'Adour ; celle la même qui nait au pied du Pic du Midi de Bigorre pour aller se jeter dans l'océan Atlantique à hauteur de la Barre, à Anglet. Ici, elle passe à hauteur du petit port improvisé, entre bleu et verdure.


L'avenue du Capitaine Resplendy a déjà été le terrain de plusieurs fresques les années précédentes avec les oeuvres de Sismikazot, Mantra, Alecrim et Nelio.

  

Cette année, c'est l'artiste italien Refreshink qui est venu mettre formes et couleurs sur deux murs de l'annexe du Canot Club, jouxtant l'historique club de La Nautique qui fête cette année ses 150 ans d'existence. C'est l'une des plus anciennes associations sportives de Bayonne. Elle a formé et continue de former les adhérents à l'aviron et à la pelote.

  

   

 

REFRESHING

Le projet de Refreshink fait écho à l'histoire du musée Bonnat-Helleu où, lors de sa rénovation en 2024, les vestiges d'une mosaïque monumentale fut re-découverte après avoir disparu dans les années 1970.

  


"En revisitant l'art de la mosaïque à travers un vocabulaire mêlant héritage antique, pop art et street art, Refreshink fait dialoguer ces deux patrimoines  -artistique et sportif-  autour d'une même exigence : transmettre la mémoire, non comme un vestige figé, mais comme une expérience vivante et partagée."  POINTS DE VUE

  

Je prends à présent la direction du centre-ville de Bayonne, et plus précisément cette partie que l'on nomme le Petit Bayonne.

  
Et plus précisément,
aux alentours du musée Bonnat-Helleu...


C'est autour du musée des Beaux-Arts de Bayonne que l'artiste C215 a "déposé" ses pochoirs sur quelques murs de la ville.

   

   

C215
  

C215 (Christian Guémy) est un street artiste reconnu dans le monde entier pour ses pochoirs urbains. C'est en 2006 dans la ville de Vitry-sur-Seine où il réside qu'il a commencé à exercer son art. En 2007, il participe au MUR (association dont l'objet est de promouvoir l'art contemporain et l'art urbain). En 2013, il réalise un mur peint de 25 mètres au métro National à Paris. La même année, il peint également le visage de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, alors cible d'attaques racistes. En 2016, c'est un portrait multiple du policier Ahmed Merabet qu'il peint sur une boite à feu, orné du fameux "Je suis Ahmed".
En 2018, il réalise deux portraits de Simone Veil  sur des boites aux lettres du XIIIème arrondissement à Paris, à l'occasion de la panthéonisation de la magistrate et femme d'Etat française qui fut déportée à Auschwitz-Birkenau parce que juive. Quelques mois plus tard, en février 2019, ces portraits sont tagués de croix gammées, suscitant l'émoi et la colère dans les médias et le public.
En 2020, il réalise une fresque dans le Xème arrondissement de Paris à la mémoire de Laurent Barthélémy, adolescent ivoirien de 14 ans décédé dans le train d'aterrissage d'un avion en tentant de rejoindre la France. En juin de la même année, il réalise le portrait d'Aïcha Issadounène, première caissière victime du Covid, sur un mur de la ville de Saint-Ouen où elle résidait.
Le 22 mars 2022, C215 se rend en Ukraine, moins d'un mois après l'invasion russe. Juste avant son départ, sa fresque représentant une fillette aux couleurs de l'Ukraine est dévoilée sur la façade d'un immeuble parisien. En 2023, la Rada (assemblée nationale ukrainienne, l'invite à Kyiv pour peindre sur l'un de ses murs haut de 25 mètres un portrait d'Oleksandr Matsievsky, célèbre héros et martyr de l'armée ukrainienne. Quelques semaines plus tard, c'est devant cette fresque que le président de l'Ukraine Volodymir Zelensky tient son discours de la fête de l'indépendance ukrainienne.

  

Comme on peut le voir avec ces différentes interventions et créations (je n'en ai cité que quelques-unes), C215 est également un artiste engagé. Il était déjà venu à Bayonne pour le festival en 2017 et avait réalisé plusieurs pochoirs sur des boites aux lettres de la ville...

 

 

 

Cette année, C215 a réalisé sept portraits au pochoirs choisis et directement inspirés des oeuvres de Léon Bonnat, grand peintre bayonnais du XIXème siècle. On découvre ainsi les visages du Cardinal Lavigerie, de la comtesse Potoka, de Madame Albert Cahen d'Anvers, de Victor Hugo, de Jules Labat, de Léon Bonnat lui-même.

  
"En faisant dialoguer le travail d'un portraitiste académique du XIXème siècle avec celui d'un artiste urbain contemporain, ce parcours propose une nouvelle manière de découvrir les collections du musée. La rue Jacques Laffitte devient alors le lieu d'un patrimoine vivant, en résonance avec l'ambition du musée Bonnat-Helleu rénové : faire vibrer ses collections et les partager avec les Bayonnaises et les Bayonnais à la veille de sa réouverture." POINTS DE VUE

  
Etonnante promenade dans le Petite Bayonne, entre le musée Bonnat-Helleu et le musée basque  avec ces visages qui apparaissent ici et là. Cela donne envie d'en savoir plus sur chacun d'eux, mais j'en resterais à ces pochoirs.

 

En ce qui concerne le musée Bonnat-Helleu, il réouvrira ses portes le 27 novembre avec plus de 2500 oeuvres des plus grands artistes européens, tels Rubens,

El Greco, Goya, Ingres, Delacroix, Géricault, Degas,...

 

Je déambule un peu dans le Petit Bayonne, autour de la rue Jacques Laffitte et l'église Saint-André. Je croise quelques graffs et compositions, comme celles d'Ender et d'Invader ou encore Exist et Phil Quatre.

 

Des petits détails et autres lieux d'histoire(s).

 


 

Un petit passage par la place Patxa
et des revendications.


 

 

 

 

Traversons l'Adour pour rejoindre le quartier Saint-Esprit où l'on peut découvrir bon nombre de fresques réalisées lors des éditions précédentes.
Cette fois-ci, nous allons longer la rive droite de l'Adour jusqu'au square Bergeret.

   
Ce matin là, les bords d'Adour ont des airs de peintures de Jongkind. Il faut tourner le dos au fleuve pour voir la fresque réalisée par Mioshe.

   

   

MIOSHE

Beaucoup d'interdictions et de restrictions par ici. On n'est pas vraiment habitué à cela à Bayonne et au Pays Basque en général.
Bref... La fresque de Mioshe est un peu cachée par les arbres malgré sa grandeur. Il faut se décaler un peu pour en apprécier toute la teneur.

"Cette oeuvre est nourrie par la collection d'objets antiques du musée Bonnat-Helleu et par l'histoire de Bayonne, appelée Lapurdum à l'époque romaine.
Issu de la scène graffiti et originaire de Rennes, Mioshe (Antoine Martinet) a rapidement privilégié le pinceau à la bombe aérosol. Son trait épuré et stylisé reflète sa passion pour l'Antiquité, la peinture flamande et l'univers fantastique de Jérôme Bosch.
Ses compositions, soigneusement architecturées, oscillent entre visions surréalistes et réalités prosaïques.(...)"
POINTS DE VUE

   
Voici ce que dit l'artiste lui-même à propos de sa fresque :
"Lors de notre visite virtuelle du musée Bonnat-Helleu, nous tombons sur un cliché qui attire notre attention : un doigt géant recouvert d'un gant en latex s'appuyant sur une miniature féminine en terre cuite à peine drapée, que l'on qualifie sur le moment de 'tanagra' et qui s'avère par la suite être une poignée d'épée en os.
C'est d'abord ce contact étrange entre l'homme et l'objet qui me frappe : une image forte comme une allégorie du lien entre les humains et l'art ancien, et c'est aussi la confusion que l'on peut avoir à qualifier les reliques millénaires qui me trouble.
Je décide alors de traduire en peinture cette photographie soulevant plusieurs interrogations : que se passe-t-il lorsqu'une miniature antique de 5 cm de hauteur se retrouve peinte sur une façade de 12 m, soutenue et maintenue en équilibre par une main géante ?
Cette fausse tangara est avant tout un prétexte pour se questionner : qu'est-ce qui fait la valeur d'un objet historique ? Comment acquiert-il une relative authenticité ou à l'inverse un statut curieux et fantaisiste ?"
MIOSHE


    

Cette année, dans le cadre "Artistes en territoire", Mioshe a également officié à Hasparren avec cette idée développée par le dispositif : s'interroger comment l'art peut conserver, transmettre et valoriser des traces éphémères ou des mémoires partagées.
A Hasparren, Mioshe a créé une oeuvre murale en résonnance avec un témoin rare de l'histoire ancienne : la "pierre d'Hasparren", une inscription gallo-romaine qui évoque la reconnaissance d'un territoire aux contours culturels et linguistiques de l'Antiquité.
Conservée aujourd'hui dans l'enceinte de la mairie, cette pierre gravée rejoindra bientôt l'espace public.

   
Ouais, bon, par contre, dommage, la fresque a été conçue sur un mur devant un parking. On aimerait la contempler dans son intégralité, mais ce n'est pas facile. Je m'approche alors pour en consulter les nombreux "détails".


Sa fresque monumentale, "Novempopulania", est inspirée des neuf peuples protobasques.
"La pierre gallo-romaine d'Hasparren découverte en 1660 nous raconte une autonomie culturelle distincte du reste de la Gaule. Au fil de mes précieuses rencontres, j'apprend que les peuples protégés par la chaine pyrénéenne sont moins romanisés et conservent un lien fort avec les puissances de la nature et le monde de l'invisible, entre sorcières guérisseuses (sorginak), elfes enchanteresses (laminak), femmes et hommes de la forêt (basandere et basajaun) ou encore chasseuses du mauvais esprit (Joadunak). En dessinant ces puissances ancestrales sur le mur à gauche "Harana", les locaux me confirment que certains rituels sont encore célébrés. La mythologie basque est aussi vivante que les Basques eux mêmes." MIOSHE

   

 

Je quitte les quais d'Adour pour prendre la direction plein nord en remontant le boulevard Jean Jaurès jusqu'au rond-point  dominé par la sublime fresque de Monkeybird, Le Passeur.

   

    

MONKEYBIRD

"Neuf ans après leur première intervention à Bayonne, le duo Monkeybird revient sur le boulevard Jean Jaurès pour restaurer et enrichir Le Passeur, fresque créé en 2016 en référence à Charon de la mythologie grecque. (...°
C'est une première pour Points de vue : inviter des artistes à réintervenir sur une œuvre existante, non pour l'effacer mais pour la prolonger et lui offrir une nouvelle vie."
  POINTS DE VUE

  
Voici la fresque de 2016.

  
Et voici la fresque "revisitée" en 2025 !

  
"Les Monkeybird, duo bordelais reconnu pour la finesse de leurs pochoirs en noir et blanc, façonnent un univers où figures hybrides, motifs architecturaux et symboles cosmogoniques interrogent la place de l'homme dans le temps et dans l'univers.

 

A travers la réinterprétation du Passeur, ils rappellent que les œuvres dans l'espace public partagent la vulnérabilité de nos propres existences : elles s'altèrent, disparaissent parfois, mais continuent de nourrir la mémoire. Entretenir leur trace devient alors un devoir collectif.(...)" POINTS DE VUE

   

  
Je continue de remonter vers le nord en prenant l'avenue de Plantoun qui longe le stade Didier Deschamps... Oui, oui : Didier Deschamps, la dèche, footballer, sélectionneur de l'équipe de France, né à Bayonne. Un peu après le stade, je tourne à gauche pour rejoindre la rue Jeanne Peyré et la salle Albizia. C'est sur sa façade qu'a officié l'artiste espagnol Spidertag. Seulement voilà, son oeuvre n'est visible et appréciable que la nuit...

   

   

SPIDERTAG

Ah ben oui, ben oui... On voit bien le blanc du bâtiment qui a pour vocation d'accueillir des manifestations et des réunions organisées par des particuliers ou des associations. On voit bien également qu'il y a des sortes de "batonnets" apposés qui sont, en fait, des néons interactifs. Mais de jour, on ne se rend pas compte du tout du travail de Spidertag.

Alors, quand vient la nuit...

Photo : Ville de Bayonne

 
"Connectée à une application mobile, l'œuvre permet au public de modifier les couleurs de la lumière, prolongeant dans l'espace public l'esprit collectif, festif et culturel de ce lieu de vie du quartier.(...)
En puisant dans les formes les plus anciennes de l'art humain  -lignes, totems, géométries-  et en réinterprétant à travers une technologie lumineuse interactive, Spidertag invente une forme d'archéologie du futur.(...)"
  POINTS DE VUE

  

Allez, on continue. Toujours plein Nord ! Le quartier Habas La Plaine, composé essentiellement d'immeubles, séparés par des petits jardins publics.
Et qui dit immeuble, dit grande façade. Comme cela est le cas avec la cité des Hauts-de-Sainte-Croix avec son cordon continue d'immeubles-blocs en forme de vague, dessiné et conçu par l'architecte Marcel Breuer entre 1964 et 1974.


 


 

 

 

 

 

 

Cette année, pas de nouvelle fresque aux Hauts-de-Sainte-Croix. DONC direction Habas La Plaine pour découvrir l'œuvre de l'artiste française Nadège Dauvergne, née à Ouagadougou, intitulée "L'Italienne", reproduction au format XXL de la peinture de Léon Bonnat (1869).

  

   

NADEGE DAUVERGNE

"(...) Nadège Dauvergne développe un projet autour de la notion de paysage, en écho à la riche collection de peintures paysagères conservée au musée Bonnat-Helleu.
Formée aux Beaux-Arts, Nadège Dauvergne vit et travaille dans l'Oise. Son travail, nourri par l'observation de la nature, se distingue par une technique exigeante : le mélange optique. Chaque fresque est composée d'un enchevêtrement de hachures colorées qui, vues de près, révèlent leur complexité, et de loin compose une image vibrante et lumineuse.

En confrontant précision scientifique, douceur et poésie, l'artiste inscrit ses œuvres à la croisée de plusieurs époques et sensibilités. A Bayonne, son intervention propose aux habitants de réinterroger leur environnement, entre mémoire picturale et nature vivante, entre patrimoine artistique et vie quotidienne."  POINTS DE VUE

 

C'est sur cette belle et étonnante fresque que se termine mon périple bayonnais, à la recherche des fresques du Festival street art Points de vue 2025
Toutefois, avant de rejoindre Biarritz et la salle de concert de L'Atabal pour le concert d'Etienne de Crécy, je prends la direction de Ciboure où l'artiste espagnole Lian Murales, surnommée Muraleslian, a peint sa fresque sur l'un des murs du trinquet Ttiki, au bord de l'avenue Jean Jaurès.

  

   

MURALESLIAN

En mémoire des conserveries de sardines de Ciboure, des pêcheurs et des ouvrières.
"(...) Ce choix trouve un écho direct avec la démarche artistique de Lian : rendre visibles ce qui est souvent relégué dans l'ombre, qu'il s'agisse de gestes, de figures ou de fragilités. A Ciboure, cette attention se déplace vers une autre forme d'invisibilité :celle des vulnérabilités d'un paysage et des traumatismes laissés par le seaux."  POINTS DE VUE

  

Bon, là, en fait, par rapport à ce qui est écrit sur le site du festival, on ne retrouve pas vraiment les teneurs de la démarche artistique initiale. Mais il y a là tout de même une volonté de rappel à la mémoire, et plus précisément ici la mémoire de ces métiers quelque peu oubliés et qui ont fait la réputation d'une région, d'une ville.

 
"Né aux Etats-Unis, ayant grandi en Catalogne et désormais installée à Bilbao, Lian développe une pratique figurative et contextuelle, profondément engagée dans l'espace public. ses fresques monumentales donnent visibilité aux femmes travailleuses, aux artisans, aux communautés minorisées.
En 2022, sa peinture 'The hands of Many" à Ondarroa, rendant hommage aux ramendeuses de filets, a été élue troisième plus belle fresque au monde par les internautes."
POINTS DE VUE

  

Allez. C'est la fin de journée. La nuit tombe, est tombée. Direction Biarritz et L'Atabal pour la suite de ce billet kamouloxé....
Un autre jour...

      

    

   

  

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Points de vue, c'est vue. Etienne de Crécy, c'est qui ?
Vous le saurez dans le prochain billet.

  

  

   

   

  

30 octobre 2025

UNE RANDO, UNE BIèRE : RETOUR A AGUAS TUERTAS (Espagne)

Oui, j'ai écrit "Retour" car j'y suis déjà allé deux fois, mais cela n'empêche pas d'être émerveillé à chaque fois...
Enfin, peut être si le brouillard se lève !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   

  
C'était au mois de juin dernier... Ah ouais, la vache, déjà !
Une vague de chaleur s'est abattue sur l'Europe, faisant les gros titres des informations de l'époque et réveillant les craintes et critiques les plus acerbes.

   

Tout cela bien avant l'actualité de ces jours derniers relatant l'entrée (non pas au Panthéon, faut pas confondre avec Robert Badinter) d'un ancien président de la République française à la Prison de la Santé, le bien nommé Nicolas Sarkozy.

   

   

Eh hein oh, on va pas pleurer, non, hein ?! On rappelle les faits ? Non, on n'a pas le temps.
Autre gros titre média du moment en France, le cambriolage du Louvre... en 7 minutes. Le musée le plus visité au monde. 88 millions par un monte charge après cassage de vitres au marteau et ponçage de vitres de protection à la disqueuse.
Yann Marguet disait justement l'autre jour, et toujours avec cet humour particulier et corrosif qui lui est propre : "Y'a plus de caméras pour filmer 12 connards dans "secret Story" que dans notre musée de 60 hectares où sont exposées de véritables oeuvres d'art".

Mais pas de crainte : les plus grands limiers français sont sur le coup pour retrouver les "bijoux de famille de la France".



 

 

   

La France cambriolée, la France avec Président incarcéré, la France sans gouvernement proclamé... mais la France... euh... euh... Ouaip, bon...

   

  
C'est sur ces bonnes paroles que j'ai donc décidé de me rendre en montagne, loin de tous ces tracas, à plus de 1500 mètres d'altitude, et du côté espagnol. Non, je ne fuis pas mon pays, c'set juste que j'en ai marre d'entendre ces infos en boucle avec toutes ces hypothèses fallacieuses qui ne font, finalement, que nourrir les médias d'informations en continue.

 

ALLEZ :
direction la vallée d'Aspe !

    

Un peu de musique dans le poste avec -encore oui, mais c'est bien !-  le dernier album de Feu Chatterton! dont le seul mot-titre n'est pas sans nous inspirer sur les méandres politico-sociaux du moment.

   

    

DE LA ROUTE !

   

Bayonne  Bardos  Bidache  Sauveterre-de-Béarn  Navarrenx  Oloron-Sainte-Marie  Bedous → Col du Somport  Les Forges d'Abel  parking d'Espélunguère 
 

A hauteur des Forges d'Abel et de l'ancien camp de vacances, je découvre les "restes" des ravages causés par les intempéries en septembre 2024.

  

La route est sinueuse et encore endommagée par endroits avant d'atteindre le point de départ de la randonnée du jour, à hauteur du parking d'Espélunguère... ou plutôt à hauteur de la centrale hydroélectrique d'Estaëns.

  C'est pas très beau, hein ?

   

Attends...

Voilà, c'est mieux
avec une petite fleur devant.

  

Voiture garée le long de la piste, je chausse le sac à dos pour marcher un peu sur ce large chemin bordé de verdure, de fleurs et d'un petit cours d'eau discret.

  

Quelques mètres plus tard, j'arrive devant le panneau indiquant le début du sentier pour se rendre à Aguas Tuertas.

Et comme tu peux le voir, la direction d'Aguas Tuertas n'est pas du tout mentionnée.
Ah, ah : on veut que cela reste confidentiel !
En fait, c'est surtout que ce n'est pas le chemin le plus emprunté et le plus connu pour se rendre sur ce morceau de terre espagnole reculée.
Ici, depuis le parking d'Espélunguère, on privilégie plutôt les départs de randonnées pour le lac d'Estaens (1h45 de marche avec un dénivelé de 500 mètres sur 3km) ou pour le lac et refuge d'Arlet (3h40 de marche avec un dénivelé de 820 mètres sur 8km).

   

Je me suis déjà rendu en ces deux endroits magnifiques, mais en partant depuis d'autres lieux.

  

Pour le lac d'Estaens,
je suis parti depuis le parking du Sansanet...

 

    

Pour le lac et le refuge d'Arlet,
c'est depuis la maison Lamourane...

 

      

Donc bref, là, aujourd'hui, c'est direction Aguas Tuertas.
Ties, tiens, mmmh mmmh, quel nom bien étrange quand on ne parle pas espagnol ?! Aguas Tuertas... Décomposons. 
  
Aguas = eaux.
Citons, par exemple, dans cet excellent film des frères Cohen "No country for old men"(2007), cet homme coincé dans une jeep en plein désert à la frontière américano-mexicaine qui demande de l'eau à Liewelyn : "Agua... Agua....". Hein ? Oui, c'est très précis comme référence.
 

Tuertas = Borgne.
Souvenons-nous par exemple de Willy le Borgne dans l'excellent film "Les Goonies" (1985) de Richard Donner ou encore de ce bandeau sur l'oeil que portait en permanence le réalisateur américain John Ford.

 
Rapprochons mainteant ces deux mots espagnols une fois traduits en français et remarquons que cela nous donne le nom du lieu : Aguas Tuertas veut tout simplement dire Eaux borgnes.
Ben ouais ! Voilà. Merci.
   

Bon, allez, on se lance sur le sentier de la randonnée.
   

Tout de suite les chiffres
(puisque les mots ne veulent rien dire !) :

7,18km aller/retour
335 mètres de dénivelé
Temps de marche aléatoire suivant
si tu te perds ou pas.

 

ET MAINTENANT,
le moment que le monde entier attend....
   

LA CARTE !


Je ne sais pas trop comment ils ont placé les lieux sur Google maps, mais il y a plantade. Puerto de Escale est trop au nord et le dolmen de l'Escale est trop au sud. Mais bon, on va tout de même tenter de ne pas se perdre...

 

    
Cela ne faisait pas 10 mètres que j'étais parti que déjà (ooh c'est pas beau ça !) j'arrivais à hauteur d'un bel endroit : la cascade d'Espélunguère.

 
Je continue à monter doucement dans la forêt où la couleur verte de la mousse sur les pierres et rochers ressort de façon virulente.

 

 

 

 

Très vite, le sentier sort de la forêt pour laisser apparaitre le lit asséché de la rivière d'Espélunguère.

 
L'autre particularité que tu peux constater sur les photos ci-dessus, c'est la présence du brouillard, très bas. Oui, ce n'est pas un trucage, ni un problème avec l'appareil photo. Ce voile blanc épais est bien du brouillard qui ne me permet pas de voir à plus de quatre mètres d'altitude.
Je ne vois pas les sommets environnants, ni le sentier à suivre au loin.
Pour le moment, je laisse la rivière d'Espélunguère sur ma gauche en n'empruntant pas la passerelle qui permet de rejoindre le sentier qui va en direction du parking du Sansannet.
Je traverse les estives, sans animaux. Quelques panneaux jaunes me réconfortent et m'indiquent le chemin à suivre.

 

 

Je quitte la piste couleur ocre, propre à ce coin des Pyrénées, pour m'aventurer sur une petite sente pas très bien marquée et pas très bien balisée. Celle-ci monte à flanc de colline avec une vue sur la ferme Larraillet où, en période d'estives, on peut acheter du fromage.

  
Comme la  vue ne se dégage pas et que le brouillard est de plus en plus épais, je me concentre sur les fleurs et la couleur de la roche à proximité.

    
Voici quelques Améries Alliacés et autres Gaillets jaunes.

  
Je quitte les estives pour ré-entrer dans le bois d'Espélunguère.
C'est un peu flippant ce bois par brouillard ; surtout quand on sait que l'ours est dans les parages.


J'entends des bruits, ou j'en devine, ou j'en invente.
A la sortie du bois, le sentier est maintenant bien marqué et balisé. Il grimpe plus sévèrement aussi, parfois à la limite du vide, au milieu des rochers.


 

 

 

 

 

C'est le signe que je vais bientôt atteindre le col d'Aygue Torte.
Tiens, ben d'ailleurs, dans un premier temps, voici le panneau m'indiquant que j'entre dans le parc national d'Aragon, également appelé ici le parc naturel des vallées occidentales.

Je ne connaissais pas ce parc naturel.
"Situé à l'extrémité des Pyrénées Aragonaises, cet espace naturel englobe l'un des endroits les plus sauvages de la chaine montagneuse. C'est l'une des zones les plus difficiles d'accès d'Espagne. Elle couvre une extension de 27 073 hectares à l'extrémité la plus occidentale des Pyrénées d'Aragon ayant au nord la France comme frontière et la Navarre à l'ouest." ESPAGNE FASCINANTE

  

Eh oui, on ne dirait pas comme ça, mais je suis maintenant en Espagne.

 
"L'origine glaciaire des Vallées Occidentales a crée tout un ensemble de pics, cirques, vallées en U, formations karstiques ou ibones (c'est le nom que l'on donne aux lacs de haute montagne, dont l'Estanes-Estaëns et l'Acherito).
On peut visiter des espaces de grande valeur naturelle comme la vallée de Zuriza, la Selva de Oza ou la Vallée de Aguas Tuertas. Dans ces vallées, l'homme a laissé quelques vestiges archéologiques préhistoriques et romains."
ESPAGNE FASCINANTE

   
Le parc naturel des Vallées occidentale se caractérise par ses forêts luxuriantes et également par des sommets atteignant plus de 2600 mètres d'altitude comme celui du Bisaurin (2670m), ou la Mesa de los Tres (la Table des Trois Rois), le Castillo de Archer, le mont Aspe ou la Pena Forca.

La faune de la région réunit divers oiseaux, comme le Pic à dos blanc et le Gypaète barbu, entre autres. Les rivières sont l'habitat du Desman des Pyrénées, de la loutre et de la grenouille des Pyrénées.
On découvre également plus de 1200 espèces de plantes.

   

J'arrive à hauteur du col d'Aygue Torte, frontière franco-espagnole, située à 1635 mètres d'altitude...

...et comme tu peux le voir, la vue est magnifique.
Le brouillard est de plus en plus épais. Heureusement, malgré cette visibilité très restreinte, je reconnais le sentier (ou l'orientation) à suivre.
C'est plein Ouest !
Simple, faut suivre un petit vallon dans lequel s'écoule le Barrenco de Escalé...

Bon, là aussi, comme tu peux le voir (si, si, là, ça se voit parce qu'on est juste à côté), la rivière est plutôt à son bas niveau.
   

J'avance sur ce beau plateau herbeux...

... avec une seule question :
est-ce que ça vaut le coup d'aller
jusqu'au mirador d'Aguas Tuertas
si je ne vois rien ?

   
Il me revient alors en mémoire cette phrase
qu'avait dit je ne sais plus qui je ne sais plus où...

  

On verra... ou pas. Je marche depuis un peu plus d'une heure (oui parce que je me suis perdu après la cabane d'Espélunguère) avec un  dénivelé de 300 mètres DONC cela m'embête un peu de faire demi-tour DONC je continue et me nourris des paysages de proximité que je peux entrevoir.

 
DES FLEURS

  
   

LES MEANDRES DE LA RIVIERE

    

 

LA PLUS PETITE CASCADE DU MONDE

  


   
L'INTRIGANTE DISPARITION DE LA RIVIERE
DANS UN TROU.

  
Ben mince alors ! Même elle, elle disparait. C'est ce que l'on appelle "la perte du ruisseau de l'Escalé". Après avoir dessiné une série de méandres sur les argiles rougeâtres et imperméables du vallon (que nous verrons peut être plus loin), il disparait brutalement au contact des calcaires du Carbonifère pour s'écouler sous terre dans les fissures du karst formant les montagnes environnantes.

   

je continue d'évoluer dans le vallon. Parfois, le soleil fait paraitre sa forme ronde lumineuse à travers les épais nuages, me donnant un peu d'espoir quant à la possibilité d'entrapercevoir un bout des eaux sinueuses d'Aguas Tuertas.

 

   
On y croit, on y croit !!!!

 

D'ailleurs, en arrivant à hauteur de Puerto de Escalé, le soleil semble vouloir définit ment anéantir le brouillard par la force de ses rayons.

 
Puerto de Escalé se trouve à 1663 mètres d'altitude. Il est reconnaissable à la présence d'une petite retenue d'eau faisant face au Secus et ses belles couleurs ocres (pas faciles à voir sur la photo ci-dessus), propres à cette partie des Pyrénées.
C'est également de Puerto de escalé que l'on peut prendre la direction du lac d'Estaëns qui se trouve à 3,8km, soit environ 1h25 de marche.
On peut également se rendre au refuge de Lizara, perché à 1540 mètres d'altitude, situé au pied du Bisaurin, à 11km d'ici.
Ou encore, pourquoi ne pas aller esclader cette belle montagne qu'est le Castillo de Archer (château de Archer), à 2390 mètres d'altitude. Seulement, il te faudra prévoir de marcher encore une bonne dizaine de kilomètres avec un dénivelé de plus de 500 mètres. Randonnée que tu peux retrouver sur le toujours excellent site de Mariano, Topopyrénées : CASTILLO DE ACHER PAR CHEMINEE LEDORMEUR.

   

Pour ma part, je vais rester sur la première idée qui est de rejoindre, tout d'abord, le mirador d'Aguas Tuertas avec l'espoir de plus en plus vivace de découvrir un beau panorama car le brouillard semble définitivement se défiler.

  
Incroyable !

  
Ouais bon, on va se calmer quand même parce que c'est pas gagner. Un coup, il fait beau avec du ciel bleu et un beau soleil. Un coup, on retombe dans le brouillard et la fraicheur des altitudes pyrénéennes.
Est-ce que cela va définitivement se dégager ? Suspense !!!!! Insoutenable !!!!!!

  

J'avance en descendant légèrement en direction du mirador d'Aguas Tuertas...

 
Aaaaaaaaahhhhhhh....

   
Encore quelques mètres !!!! Cette fois-ci, ça a l'air bien parti pour ne plus voir le brouillard. Ce dernier semble s'enfuir au fur et à mesure que je m'approche du but.

 

Et puis, après plus de deux heures de marche tranquille avec un dénivelé de 335 mètres sur 3,9 km, j'arrive au mirador d'Aguas Tuertas ; c'est à dire au point où le randonneur domine ces magnifiques méandres du Rio Aragon Subordan.

   
Le brouillard et la brume se retirent définitivement de ce lieu magique pour laisser place à un ciel bleu parcouru par quelques rares nuages fugaces.
Le vallon d'Aguas Tuertas laisse alors apparaitre toute sa splendeur naturelle et paisible.

  
Je ne me lasse pas de cette vue. Je tourne un peu sur le rocher qui domine le vallon pour prendre plein de photos. Tous les cadrages sont différents. Les nuages déploient parfois leurs ombres sur le plateau.

  

VUE SUR LE NORD

    
Le Rio Aragon Subordan serpente sur ce large plateau d'alluvions subactuelles. Il y a plus de 20 000 ans, c'était une langue de glace qui occupait cet espace entouré de schistes et conglomérats du Permien.
Le vallon-plateau est dominé par les cimes des pics d'Aillary (2215m) et d'Arlet (2207m).
  

Je me souviens de cette surprise que j'avais eu en arrivant au sommet du pic d'Aillary, en septembre 2019 (cf : EN ROUTE POUR LE LAC D'ARLET, part 2).

     

      

   

PETIT RECAPITULATIF DE LIEUX
COMME çA POUR RIGOLER.

   
Lors de la randonnée au pic d'Aillary, j'étais ici.

 

 

Aujourd'hui, je suis ici.

 

Voilà, ça, c'est dit.

   

    

    

Voyons maintenant quelle vue nous avons quand on regarde vers l'Ouest.

     

VUE SUR L'OUEST


Magnifiques méandres dans ce paysage de solitude, teinté de vert, de jaune et d'ocre. Face à moi, le Punto del Huerto au pied duquel un troupeau de chevaux se repose.

  

En suivant la rivière du regard, on découvre une autre vue du Castillo de Acher (2384m).

   

La vue est très différente quand je me tourne vers le Sud avec la chaine montagneuse dominée par le Visaurin (2668m), ou Bisaurin, en espagnol.
Mais d'ici, on voit surtout la chaine du Portaza (2377m).

   

    

 

VUE SUR LE SUD


 

      

Et voici maintenant une petite vidéo à 360°
prise depuis le mirador d'Aguas Tuertas.

 

   

Avec autant de beauté, j'en oublierais mon objectif premier : boire une bonne bière !
Et aujourd'hui, c'est une bière IPA biologique de la brasserie artisanale Aussau basée à Pau qui est au programme avec un nom pas banale.

  
Aaaaah, il est content Jénorme que le brouillard se soit définitivement levé.

 

   

    

Après cette petite pause bière-pique-nique, je décide d'aller vagabonder un peu autour du mirador. Une belle herbe bien grasse emplie le lieu, parcouru par un petit torrent à la mélodie délicate, se changeant parfois en petites cascades.

 

    
Quelques fleurs colorent sympathiquement l'endroit.


 

   

Comme toujours, quand je suis en montagne et dans de tels lieux, j'ai beaucoup de mal à entreprendre la redescente. J'aime bien flâner, vagabonder autour, regarder un peu partout. M'asseoir un peu, puis me relever. M'arrêter. Faire des photos, dix fois la même parfois.
  
Je décide de descendre... mais pas encore sur le chemin du retour. Non, là, je vais plutôt aller marcher un peu sur le beau plateau en suivant un peu le Rio Aragon Subordan.
J'emprunte la passerelle qui enjambe la rivière.

 

   

 

J'avance en regardant tout autour de moi. Plein les yeux !

  

Quelques fleurs et un troupeau de vaches au repos.

 

L'une d'elles a décidé de me suivre...

  

  
Je lui fais comprendre que cette idylle ne sera pas possible. Elle lève un peu la tête, me regarde passer le ruisseau, puis, finalement, s'arrête pour brouter quelques brins d'herbe.

  

Je quitte le plateau sans être allé jusqu'au dolmen qui se trouve à l'entrée du nord. Emblématique de la Haute Vallée d'Hecho, il est composé de blocs de conglomérats d'âge Permien. Il était un peu trop loin pour que je m'y rende, vu l'heure avancée. Une prochaine fois...

  
Je remonte vers le mirador en ne cessant de me retourner pour admirer maintes et maintes fois le paysage.

 

   

Bon... allez... C'est pas qu'il faudrait, mais il faut... Oui, il faut redescendre.
Au revoir Aguas Tuertas, vaches, chevaux, méandres du Rio.
Au revoir grands espaces et fleurs colorées.
Au revoir pic d'Aillary, au revoir Pic d'Arlet, au revoir Castillo de Acher.
Au revoir petite cascade.
Au revoir.... OUAIS BON ALLEZ !!!!

    

Vu que le brouillard s'est levé, la descente va être plus agréable ; du moins au niveau de la vue.
Chemin faisant, je découvre donc les lieux que j'ai traversé sans le savoir et les voir.

  

AVANT-MAINTENANT

   
Aaaaah, pas pareil, hein !!!

  

AVANT-MAINTENANT

  

Lors de l'ascension, j'entendais également des sons de chute d'eau sans pouvoir voir leurs origines. Cette fois, la cascade apparait.

  

  

Je parviens même à distinguer
le fameux Pic du Midi de Jean-Pierre d'Ossau.

   

Mais si, regarde bien. La réponse est sous tes yeux. Tu ne vois pas ? Zoom.

   

Arrivé au col d'Aygue Torte, je parviens même à découvrir la vallée d'Espélunguère.

   

AVANT-MAINTENANT

   

La descente prend fin avec ce nouveau passage à hauteur de la cascade d'Espélunguère qui bénéficie au moment où je passe d'un petit rayon de soleil sur ces eaux chutant.

   

Voilà.
C'était une belle randonnée, pleine de suspense, mais au bout du brouillard, quel paysage !

 

   

 

    

Et maintenant,
la petite vidéo récapitulative
de cette rando-bière !
  

 

  

   

     

13 octobre 2025

Birrd et Mezerg en concert (64)

Pendant que valsent les Premiers Ministres en France, la musique était au rendez-vous à L'Atabal Biarritz le 4 octobre dernier.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

    

 

   

  

  
Eeeeeeh oui :
c'est un petit peu surréaliste
ce qu'il se passe en ce moment, non ?


  

  

   

 

 

 

 

 

 

 

Hein, eh oh !
C'est le bordel ?!

    

   
Mais c'est pas de ce bordel là dont je voulais parler. Non, non, non !
C'est le bordel politique français actuel avec cette incapacité à trouver un Premier Ministre !

 
Depuis 2022, ce sont cinq premiers ministres qui se sont succédé (oui, il n'y a pas de S à "succédé" dans ce cas) avec des records de non-longévité battus, notamment par Sébastien Lecornu et ses 27 jours de... de... comment on peut appeler cela ? Ouais bon.
A peine arrivés ou nommés que les membres du nouveau gouvernement provisoire doivent déjà repartir...

 

     
Avec tous ces changements, on a parfois l'impression que c'est le début du calendrier de l'Avent avant l'heure. Ouvre une case et trouve quel chocolat... quel Premier Ministre se cache derrière !

   

   
Bon... Allez, changeons de sujet !
On en parle trop, on donne trop la parole à ces gens qui devraient au contraire se taire et agir !

   

Tiens, je ne sais pas si tu sais, mais à Paris, à partir du 14 octobre, au Musée des Arts et Métiers, il y a une exposition qui semble très intéressante :

"En s'appuyant sur plusieurs cas d'école, l'exposition Flops ?! s'intéresse aux causes du ratage, dans différents secteurs techniques (transport, télécommunication, mécanique,...) ou parfois un peu moins technique (jeux, jouets, communication graphique, biais psychologique,...). Elle interroge l'ingénieur, le designer, le commercial, le publicitaire mais aussi l'utilisateur pour décortiquer les mécanismes de l'échec et mieux comprendre ce qui a cloché !
Et parce que certains flops se révèlent finalement de stops, l'exposition explore des trajectoires de réussite inattendues : celle d'une bonne idée qui était trop en avance sur son temps, d'une technologie encore immature, ou d'un objet qui a vu son usage détourné...
Bref : loin de se moquer des échecs, Flops ?! en propose une lecture bienveillante et met en lumière la nécessité d'oser et de rater, pour enfin innover."
  MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS

    

Comme je disais : rien à voir avec la situation politique en France actuellement !
 

Personnellement,
j'ai créé ceci. 

Mais, apparemment, la prévention et la sécurité routières
ne sont pas pour son homologation.

   

  

    

 

Bon,
allez, on avance un peu là !

   

 

   

     

Nous sommes, nous étions le samedi 4 octobre 2025. Le jour se lève, se levait sur la commune de Mouguerre, bien perchée sur sa petite colline, à quelques 146 mètres d'altitude. Oui, c'est pas si haut que ça, mais, quelques fois, quand le brouillard s'installe sur les rives de l'Adour situées en contrebas, les Mugertars ont l'impression de voler au-dessus des nuages. 
  

Comme ceci :

 
   
Ouahou, c'est beau comme un poster que l'on pourrait mettre dans ses toilettes en 1978.
   
Mais ce matin, les nuages sont hauts dans le ciel.
Une belle lumière et un vent d'altitude les colorent en les formatant aléatoirement. Poésie ? Non, juste un moment de pause pour observer les mouvements aléatoires des nuages au grès du vent et de la lumière en ce début de journée .


   

   

Ah , Ohla !
   

Attention ! On vient de me dire dans l'oreillette qu'il y a du nouveau au sein de la formation du futur hypothétique nouveau gouvernement aléatoire...

 

   

   

      

    

FLASH INFO EXCLUSIF
DIRECT LIVE DE SUITE
  

Ah ohla, dernière info exclusive en direct on vient de l'apprendre, c'est une info exclusive "Voyage de Jénorme", ça vient de tomber attention restez avec nous ça chauffe ohlalalala on ne s'attendait pas à un tel rebondissement exclusif mais là c'est du lourd attention on ne sait quoi dire devant cette info qui vient de nous parvenir en direct et c'est une exclusivité "Voyage de Jénorme", vous en êtes les premiers informés, priorité au direct, c’est incroyable, on ne s'attendait pas à un tel retournement de situation, tous nos reporters sont mobilisés pour vous faire vivre ce moment unique dans la vie de chaque humain et ce depuis des siècles et des siècles amen, incroyable, on ne sait que dire tellement on ne pense plus mais ça y est c'est officiel, ça vient de tomber et c'est une info exclusive "Voyage de Jénorme" attention, vous n'allez pas y croire tellement tous nos reporters sont sur place pour en témoigner mais ça y est, c'est officiel et c'est une info exclusive enfin parce que bon on n'y croyait plus mais tous nos reporters sont sur place, voilà, c'est acté, c'est dit, c'est fait :

Tout de suite, les réactions de nos envoyés spéciaux sur place qui n'ont pas mangé ni dormi depuis trois semaines afin de recueillir les premiers témoignages sur cette info incroyable, mais surtout exclusive, qui vient de tomber de suite, on se retrouve après une page de pub, restez avec nous, c'est incroyable ce que l'on va dire...

   

   

Bon ceci étant dit,
retournons à nos nuages.

 

    

Le jour s'est levé... Non, non, non : me casse pas les couilles avec Téléphone, j'aime pas !
Le jour s'est levé, puis s'est bien s'installé.
La journée a pris le relai et s'est déroulée.
Nous voici maintenant arrivés au soir bien prononcé.


Ouaouh, c'est beau comme du Gaétan Roussel ce que je viens d'écrire... Les répétitions de mots à outrance en moins ! Inoubliableeeeeeeeeee....
   
Direction Biarritz, et plus précisément le quartier de la Négresse... Ah merde, on n'a plus le doit d'appeler ce quartier ainsi depuis quelques mois.

    
BREF : nous arrivons avec les amis voisins à la salle de L'Atabal pour le concert de ce soir qui se composent de deux parties : Birrd, puis Mezerg.

  

C'est de la musique électro ; c'est à dire de la musique électronique.
Commençons avec Birrd ; comme un oiseau, mais avec deux R.

 

BIRRD

De son vrai nom Stefan Vogel, BIRRD a 32 ans, natif de Rouen. BIRRD, l'oiseau en anglais. Vogel, l'oiseau en allemand. C'est lors du confinement qu'il a déployé ses ailes pour se consacrer entièrement à sa passion : la musique électronique mélodique, planante, entrainante et dansante.
Après un séjour de quatre ans à Munich où il découvre la techno locale, il préfère rester sur ses goûts personnels avec des mélodies comportant des progressions d'harmonies.
Son premier album, Takeoff est disponible depuis le 10 octobre.
Un petit extrait ? Fastoche. Avec le morceau Khasmin en collaboration avec Fakear.

"Pour BIRRD, le voyage n’est pas qu'un thème : c'est une philosophie. De ses racines multiples, françaises, italiennes et américaines, tout dans sa musique évoque le mouvement, la liberté, le besoin d'explorer.
Sur
Takeoff, ce voyage se matérialise en dix morceaux reliés par une même idée : raconter l'ascension, le départ, la transformation.
Conçu comme une bande-son imaginaire, l'album oscille entre techno mélodique, electronica planante et influences UK où chaque morceau devient une étape du périple.(...)
Chaque morceau de Takeoff est une escale : entre introspection et évasion.
BIRRD explore des textures riches, des harmonies amples et une écriture instinctive où la nature n'est jamais loin, on y retrouve d'ailleurs ses propres enregistrements de terrain, du bord de mer aux forêts normandes.(...)
L'album s'écoute comme un voyage en boucle, un vol continu entre ciel et terre."
  HANDS UP

   

   

   
Quelques photos de sa prestation
à l'Atabal.

 

     

Et deux captations vidéos !

   

Un peu plus tard...

 

   

    

    

La prestation de BIRRD n'aura duré qu'une grosse demi heure, mais c'était très bien.
Après une petite pause au bar de l'Atabal, place maintenant à Mezerg.

 

MEZERG
Marc Mezergue est né dans la région bordelaise en 1993. Voilà ! Et ça, c'est comme ça !
Passionné par les Beatles grâce auxquels il va se mettre à la guitare et au piano, c'est finalement avec les Doors et le jeu de Ray Manzarek, le claviériste du groupe américain des années 1970, que la révélation s'affirme.
Il apprend le piano et entre au Conservatoire de jazz de Bordeaux. Mais très vite, le clavier montre ses limites, notamment au niveau du rythme. Il ajoute alors une charley et une grosse caisse pour donner libre cours au "piano-boum-boum", comme il le dit lui-même à ses débuts.
En 2017, il décide de s'appeler Mezerg. Il s'installe à Paris pour suivre une formation d'ingénieur du son tout en se lançant dans le piano-bar. Il découvre alors la musique électro, écume les soirées balkan-beats et multiplie les performances dans les rues qu'il filme, puis diffuse sur les réseaux sociaux.
C'est parti ! Mezerg se produit dans le tramway de Bordeaux, au festival de Sziget à Budapest. Il multiplie les petites prestations, découvre le Thérémine...

   

AH ?! Mais qu'est-ce donc, le Thérémine ?
"C'est un instrument pour le moins étrange, dont le son est produit sans que le musicien n'ait besoin de le toucher. Son timbre fascine pour ce qu'il a de proche de la voix humaine.
Inventé il y a 102 ans (en 1923),, le thérémine a connu son heure de gloire dès les années 1940 à Hollywood, utilisé pour imiter le son d'un vaisseau spatial, ou pour amplifier les moments de suspense."
 
RADIO FRANCE

  

Voici comment Mezerg l'utilise en 2018
accompagné par ses percussions au sol.

Et devant un tel mécanisme original, devant une telle composition, je ne peux m'empêcher de tenter d'en savoir plus sur cet objet original avec les interventions du spécialiste Grégoire Blanc :
"Le thérémine est composé de deux antennes et d'un boitier dans lequel il y a tous les composants électroniques. L'antenne droite permet de contrôler la hauteur du son : plus j'approche ma main, plus le son va être aigu. Et l'antenne gauche permet de contrôler le volume. La difficulté, c'est de parvenir à maitriser ces deux champs électromagnétiques distincts. A la main droite, on peut imaginer une corde invisible qui serait tendue entre moi et l'antenne sur laquelle je glisse pour chercher la note souhaitée. En tout, on a à peu près 7 à 8 octaves."  Grégoire Blanc pour RadioFrance

  

Si tu veux en savoir plus sur cet instrument, ses origines et son utilisation, rendez-vous sur le site de Radio France : LE THEREMINE, l'instrument bizarre proche de la voix humaine.

  

Reprenons avec Mezerg !

   
Pendant le concert, on découvre un artiste-compositeur très actif, accompagné du batteur-percussionniste incessant Brülin.
Tiens, prends cet extrait du concert, Décollage, un morceau de son dernier album "Vol retardé de 42 minutes".


A eux deux, ils ne cessent de produire du son, du rythme... Bon, je t'avouerais que des fois, je trouvais ça un peu long.
Le morceau d'ouverture envoie de suite la sauce... mais, déjà, je trouve, ils auraient pu faire un peu plus court que 7 minutes. C'est peut être du à l'inspiration jazz de Mezerg que certains morceaux joués pendant ce concert m'ont paru un peu trop étendus... Mais on ne peut ignorer cette putain d'énergie que le duo dégage pendant plus d'1h30 de concert.

 

 

Debout derrière ses claviers et son Thérémine, Mezerg est toujours en mouvement. Cheveux longs qui montent, descendent, bras qui bougent : habité par le groove, il danse avec les ondes magnétiques et se défoulent sur les touches de son clavier aux sonorités doorsiennes.
C'est une expérience originale, parfois qui frôle le trip, emballé et emporté par les rythmiques et le soutien du public de l'Atabal, complètement complet ce soir là.

  

Allez, un dernier extrait pour la route...
ou pour le décollage !

  
HOTESSE DE L'AIR
 

      
 

Une bien belle soirée, éclectique, avec des gens heureux dans le public, ravis d'entendre de la musique sans paroles en ces temps où beaucoup d'autres personnalités, politiques et autres, parlent bien trop !

   

 

Allez,
c'est l'heure de l'apéro !!!!

   
Touche d'histoire :
"Né de l'imagination géniale et débridée de Joris-Karl Huismans dans "A rebours" avec son orgue à bouche, puis de celle de Boris Vian dans "L'écume des jours", le piano-cocktail est avant tout une invention littéraire. Mais s'il aurait pu rester une formidable manifestation de l'espièglerie des ces deux auteurs, Voel Martin et Aurélie Richer ont eu l'idée géniale de le mettre en forme. A la fois concert et piano-bar, cet étonnant piano permet de composer un cocktail en jouant une mélodie. Chaque note téant reliée à une fiole, l'enfoncement de la touche provoque un goutte à goutte du breuvage qui lui est associé...."

 

 

 

 

   

     

 

 

 

     

9 octobre 2025

A la recherche des biblio-lavoirs de la Nièvre, partie 4 (58)

Bon ben, on quitte la trilogie pour... euh... comment ça s'appelle quand il y a quatre épisodes... Une quadrologie ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

    

Alors, HOP : copier-coller du précédent récapitulatif qui résume les deux épisodes précédents que tu peux retrouver en cliquant sur les liens ci-dessous :
A LA RECHERCHE DES BIBLIO-LAVOIRS DE LA NIEVRE, épisode 1
A LA RECHERCHE DES BIBLIO-LAVOIRS DE LA NIEVRE, épisode 2
A LA RECHERCHE DES BIBLIO-LAVOIRS DE LA NIEVRE, épisode 3

    
    

J'étais dans la Nièvre et, comme ça d'un coup, je me suis dit : "Tiens, et si je me lançais à la recherche des différents biblio-lavoirs existants en parcourant les routes nivernaises ?!"
 
Suite à cette décision, il est bon de préciser que :
1) Un biblio-lavoir est un lavoir aménagé en bibliothèque (ou boite à livres géante et bucolique).
2) Routes nivernaises = route du département de la Nièvre.

  

Un itinéraire routier a ainsi été élaboré,
comme ceci :

 
Mais nous ne sommes pas à l'abri d'un petit détour ou d'une découverte inattendue qui prolongerait ou dévierait ce périple routier.
Lors du précédent routier, après avoir traversé et/ou visité les villes, villages et lieux-dits de Saint-Firmin, Saint-Sulpice, Nolay, les Gobets, Lurcy-le-Bourg, Moussy, Crux-la-Ville, la Goute du Charme, Saint-Révérien, Compierre, Champlin, Arthel, Saint-Bonnot, Notre-Dame-du-Charme, Dompierre-sur-Nièvre, Chateauneuf-Val-de-Bargis, Saint-Malo-en-Donziois, Colméry et Menou avec sa biblio-cabine téléphonique.
Je prenais à présent la direction du petit village dynamique de Nannay avec une seule question : Y'aura-t-il un biblio-lavoir à Saint-Bonnot ?

   

 

Quittons la campagne nord nivernaise pour reprendre la direction du sud et la Nationale 151. Prochain arrêt Nannay.

   

  

NANNAY

Ici aussi, il y a plusieurs lavoirs. Mais nous sommes ici dans un village à dimension artistique. Conclusion : les lavoirs sont décorés, et pas forcément fournis en livres.
Le premier visité se trouve rue... des lavoirs. il est situé en bord du ruisseau le Sillondre. Une fois entré, je découvre des photocopies de photos accrochées au mur et un tabouret au-dessus duquel sont posés quelques livres.

  
Bon. Comme c'est la rue DES lavoirs, je vais un peu plus loin pour rencontre un  autre lavoir ; toujours au bord du Sillondre. Bucolique, un peu en retrait de toute habitation, au milieu de la verdure.

   
Quand je me rends sous son toit, je ne vois aucun livre, aucune photocopies de photos, mais un tableau.


C'est une oeuvre de l'artiste Natalia Volpe et qui a pour titre "Ragout graphique".
"C'est avec un 'ragoût graphique' que tout a commencé : les habitants ont été invités à s'exprimer sur le village de Nannay (sentiments, expériences, histoires) par des dessins qui ont été découpés et organisés ensemble pour construire cette fresque.
Le travail laisse voir un processus créatif adapté aux matériaux donnés par les habitants ou récupérés en déchetterie, à la générosité et à l'engagement des habitants dans l'activité, au festival et à l'amour du lieu où ils habitent."

  

Eh oui : Nannay, ce ne sont pas que des lavoirs. Nannay, c'est aussi une vie culturelle plurielle et variée avec des festivals et des rencontres, comme en parle si bien le site Ici Nannay :
"Parce que même dans un petit village on peut prendre la parole dans le champ culturel et social, lutter contre les idées reçues qui veulent que les campagnes soient réduites à des zones sans vie où ne règnerait que l'ennui, et qui ne sauraient être à la hauteur de ce qui peut être proposé dans le contexte citadin."

   
Ainsi, à différents endroits du village et un peu en dehors, on découvre des oeuvres réalisés par différents artistes lors de leurs venues lors du festival des Conviviales qui se tient chaque année mi-août.
Faisons un petit tour...

 

"L'arche bariolée" de Tuttut, "Floraison XXl" de Marc Walter,
"L'homme à la traine" de Fiona Paterson et "Moins 80%" de Can B.
 

 


"La belle" de Didier Delpeux, "Un cactus pour Nannay" de Regina Sigmaringa,
"Les porteurs d'eau" de Suzanne Ruoff et "Mémoires en terroir" de Bruno Marion

Sur les hauteurs du village, avant que la campagne n'apparaisse dans toute sa splendeur, une danse a été créée avec des personnages en matériaux naturels et recyclés par l'artiste Fiona Peterson.

 

J'aime beaucoup cette oeuvre et le parcours de l'artiste qui l'a créé est intéressant.

"Fiona est née et a grandi au Zimbabwe de parents écossais. Dans son enfance au Zimbabwe, où le recyclage fait partie intégrante du mode de vie, elle a gardé une implication forte dans cette démarche, faisant acte évident et instinctif. Ceci se reflète dans son travail, par sa sensibilité à la nature, aux matériaux naturels et aux paysages.
Elle travaille et vit désormais en France avec sa famille. Ses inspirations viennent de la nature, des questions environnementales, l'humanité, la sexualité, l'Afrique qui est toujours dans son cœur et des textures découlant des effets du temps et des éléments sur le bois et les métaux.
Elle utilise des matériaux naturels ou recyclés, qu'elle combine souvent avec des objets neufs, donnant ainsi une nouvelle jeunesse et une nouvelle utilité à ces vieux objets abandonnés.

'Travaille comme si tu n'avais pas besoin d'argent, aime comme si tu n'avais jamais été blessé et danse comme si personne ne te regardait.'
L'idée de cette sculpture est née de mon premier séjour à Nannay, où l'esprit du village m'a fortement marqué. J'ai décidé de faire une sculpture qui véhiculait cet esprit communautaire, rendant hommage à la peinture de Matisse, La danse."
LES CONVIVIALES

   

Je quitte Nannay et ses multiples sculptures en empruntant la rue de la Belle Catherine. C'est marrant comme nom de rue... Quelle est son origine ?
 

 

 

Sur les hauteurs de Nannay, les tournesols se mêlent à quelques pieds de vigne.

   

    

Direction plein Ouest pour rejoindre Nevers... ou presque. Car avant cela, j'ai envie de passer à Mesves-sur-Loire afin d'assister à une course de caisses en savon appelée La Savonnade de Mesves-sur-Loire.


   

 

 

 

 

 

 

 

   

    

Je continue sur la RN151 jusqu'au lieu-dit Les Bertins où se trouve une autre rue-route au nom original.

Et là aussi, je n'ai trouvé aucune explication. Peut être que dans un nombreux biblio-lavoirs nivernais se trouve un livre qui parle de l'origine de ces noms de rues insolites.

  

   

Après avoir traversé Varennes-les-Narcy et Bulcy, j'arrive à Mesves-sur-Loire.

Hein ? Oui, là, OK, y'a du soleil, mais c'est parce que j'avais pris cette photo il y  a deux ans.
Bon, à Mesves-sur-Loire, il y a la Loire, mais pas de lavoir. La ville est traversée par l'ancienne mythique route nationale 7 !

  

Mais ce n'est pas sur le tracé de l'ancienne Route Bleu des vacances que se tient la Savonnade. Il faut aller un peu en dehors de la ville pour retrouver la petite descente sur laquelle vont s'élancer les petits bolides créés de toutes pièces par les nombreux participants.
Malheureusement, cette année, la course n'a pas eu lieu.
Nous allons donc faire un Retour vers le passé avec ces photos que j'avais prises en septembre 2024. J'avais été surpris par la foule présente malgré le temps pluvieux. de plus, la manifestation était super bien organisée avec des stands de jeux, de bouffe locale et autres.
La course en elle-même était très rigolote et bon enfant avec des commentaires de courses et des caisses à savon ingénieuses et originales.

  

Dommage. C'était sympa.

    

Je repars.
La Nationale 7 disparait pour laisser place à l'A77, autoroute de l'Arbre. Une autoroute qui file, se déploie sans passer par les villes et villages typiques nivernais. Elle les évite, les contourne. Quand tu tentes de sortir de l'autoroute, tu te heurtes à des impasses ou des routes mal entretenues. Quant aux villages, il n'est pas rare de croiser des façades de maisons ou d'anciens commerces noircies par le temps, volets fermés, abandonnés.

   

   

Je quitte l'A77 à hauteur de Pougues-les-Eaux et son casino pour retourner dans la campagne. Passage rapide à Parigny-les-Vaux (et son bar "Au rendez-vous de la jeunesse", tant pis pour les vieux), puis Guérigny avec son ancien cinéma, Le Rex, inactif depuis 1968 après 18 ans de projections, mais à la façade toujours aussi fascinante et majestueuse.

A l'époque, 400 spectateurs pouvaient entrer dans la salle. Si l'exploitation du cinéma a cessé en 1968, la municipalité l'a racheté en 1998. Après des travaux de désamiantage entrepris en 2009, le Rex a réouvert ses portes pour une projection unique du film de Jacques Tati, "Jour de fête", devant une salle comble.
De juin 2011 à février 2018, l'association Cinérex avait tenté de faire renaitre le cinéma en préservant son patrimoine architectural et en proposant la projection d'un ou deux films par an ; tout en continuant d'oeuvrer pour une réouverture définitive. Malheureusement, l'association fut dissoute en février 2018.
Aure anecdote rapportée par Claude46 au sujet de ce cinéma :
"A l'origine, ce cinéma devait être une salle paroissiale. Vers la fin des années 1970, pendant les travaux à l'église, le cinéma, qui ne fonctionnait pas mais avait conservé ses fauteuils, était utilisé pour les messes. Je vous laisse imaginé le bruit des fauteuils qui claquaient chaque fois qu'on était appelé à se lever au cours de la messe."

    

Je quitte Guérigny et son cinéma abandonné pour suivre la D977 jusqu'à Urzy, village étendu et éparse, dont les habitations sont séparées par les multiples lacets et divagations de la rivière Nièvre. La commune s'étend sur plus de 2341 hectares de part et d'autres de la vallée de la Nièvre, dont 1111 hectares sont couverts de forêts.
Mais attends, eh oh, il n'y a pas que de la forêt, de la rivière et des champs à Urzy ! Oooooooh que noooooon !
Il y a aussi le réjouissant restaurant gastronomique "La table des Bordes" qui propose des plats fabuleusement délicieux et en rapport avec les produits du terroirs nivernais, comme...

 

 

 

 

 

 

L'église, elle, se trouve un peu en dehors de la route principale, au milieu de la verdure et des eaux vives de la rivière qui a donné son nom au département que nous avons arpenté pour ce périple "A la recherche des biblio-lavoirs".
On termine ce voyage nivernais avec une dernière boite à livres sans lavoir.

   

URZY

 

Une belle boite à livre, propre, massive et bien protégée, qui a été posée ici devant un petit jardinet bien vert, à l'ombre de grands tilleuls.
Mais pas de lavoir dans les parages.


 

 

  

Je retrouve Nevers et quelques bars. Pas de biblio-livres, mais des affichettes posées aux murs qui, en une phrase, font des propositions. 

   

 

   
    

Voilà, c'est ici que se termine ce beau périple "A la recherche des biblio-lavoirs de la Nièvre".
On en aura fait des kilomètres, on en aura vu des choses, on en aura appris des histoires... La route est un livre. Le livre est une route... Ohla, je ne suis pas sûr de la conclusion.

  

En tout cas, j'aime ce département de la Nièvre pour ces paysages, son Histoire, ses histoires, ces petits villages aux vies variées et au dynamisme parfois innovant.

   

Allez, à plus tard, pour un prochain périple.

  

5 octobre 2025

Voici revenu le bel automne...

Hein, eh, oh : l'automne ! Tiens.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   

Ouah, elles sont de mieux en mieux mes intros !

   
Bon, depuis le 22 septembre de cette année 2025, nous sommes entrés dans cette belle saison qu'est l'automne.
Attention : j'aime bien toutes les saisons. Je ne suis pas sectaire !

  

OUUUUUIIIII : j'aime toutes les saisons car chacune a ses particularités.
Elle est belle notre Terre ! Elle est riche ! Elle est généreuse ! Mais qu'est-ce que l'humain peut parfois être con à en essorer au mépris et au malaise toutes ses nombreuses ressources jusqu'à la moelle !
Oui, moi, j'aime la Terre ! Je la chérie, je la console, je l'aimeeeeeee !

 

J'AIME L'éTé et cet esprit de vacances avec ces jours qui s'étirent en même temps que les apéros, les discussions devenues nocturnes sans que l'on s'en rende vraiment compte tellement l'air est bon et doux quand le soleil s'est couché après que l'on ait cherché une bonne partie de la journée un petit coin fraicheur insolite.
 

    

J'AIME L'HIVER avec ces paysages parfois enneigés, à l'arrêt. Et ces plats qui tiennent chaud dedans quand il fait froid dehors. Ces nuits longues à rechercher de la chaleur en s'enfouissant sous les draps ou à se poser devant un feu de cheminée ou d'insert avec une couverture sur les genoux.
 

 

 

J'AIME LE PRINTEMPS, renaissance. Les oiseaux inspirés qui chantent au lever du soleil pendant que les campagnes refleurissent pour se parer de couleurs détonantes aux parfums avenants de ces fleurs et ces plantes revenues.

 

 

 

  

Et puis, le voilà :
LE BEL AUTOMNE !




 

 

 

    
Ses couleurs orangées, jaunes, marronées, carmins. Le parfum des feuilles mortes et l'odeur des sous-bois accompagnés par le craquement des pas sur les branches égarées. Les jours raccourcissent, les déjeuners et les repas changent, se font parfois plus longs. Au revoir salade de tomates. Bonjour Aligot-saucisse, cèpes, girolles et trompettes, en omelettes, à la poêle ou avec des pâtes.

 

Aaaaaah oui : AUTOMNE !
Me viennent alors à l'esprit les mots de Raymond Richard :

"A pas menus, menus,
le bel automne est revenu,
dans le brouillard, sans qu'on s'en doute
il est venu sur la grande route
habillé d'or et de carmin
et tout le long de son chemin
le vent bondit,
les pommes roulent
il pleut des noix,
les feuilles croulent...
ne l'avez-vous pas reconnu ?
Le bel automne est revenu."

  
Mais on peut également penser à ceux de Verlaine, en 1866, avec les Poèmes saturniens :

"Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure.
 
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deça, delà,
Pareil à la
Feuille morte."

   

Pas la grande forme Verlaine. Apparemment, l'automne, c'était pas trop sa saison.
Je me souviens de ces kilomètres que j'avais parcouru dans les Ardennes, de Charleville-Mézières à Juniville en passant par Roche et Givet.

 
Mais, bien sûr, quand on évoque les premiers mots du poème "Chanson d'automne" de Verlaine, on pense au Débarquement du 6 juin 1944 sur les plages normandes.
Revenons au contexte...

Mai-juin 1944, des millions de Français espèrent et attendent le fameux Jour J, débarquement allié, l'oreille collée au poste de radio afin d'écouter clandestinement les quelques 200 messages codés énoncés par la Radio Londres depuis les studios de la BBC.
Le 1er juin, le message "Les carottes sont cuites" annonce l'imminence du débarquement et a pour but de mettre les combattants en état d'alerte. D'autres messages suivent afin d'avertir les différents réseaux de Résistance : "La girafe a un long cou", "Il fait chaud à Suez", "La flèche ne percera pas", Le sapin reste toujours vert", "Le coq dresse sa crête"...

 
Le chanteur-compositeur Axel Bauer a écrit une chanson en hommage à ses messages et à son père, Frank Bauer, qui fut le dernier speaker de Radio Londres. Il prononcera, entre autres, 517 fois la phrase "Ici Londres, les Français parlent aux Français".

 
Le 4 juin 1944, le speaker annonce : "Les sanglots longs des violons de l'automne, je répète : les sanglots longs des violons de l'automne". Ce message est diffusé à l'attention du réseau Ventriloquist charger de saboter diverses installations ferroviaires et téléphoniques de Normandie et de Bretagne.
Durant la journée du 5 juin, ce sont plus de 350 messages personnels qui sont diffusés ; un signal qui permet aux différents groupes de se mettre en position.
Le soir de ce même 5 juin, à la "faveur" d'une accalmie météorologique, Radio Londres complète le vers de Verlaine : ""Bercent mon cœur d'une langueur monotone. Je répète : Bercent mon cœur d'une langueur monotone"."
Il est 21h15. C'est le signal : le début de l'Opération Overlord qui débutera le 6 juin au matin. es forces alliés vont débarquer sur les plages de Normandie.

   

   

Voici pour la partie historique de ce billet consacré sommairement à l'automne et qui, pourtant, reprend un fait historique qui eut lieu en été.

  

Pour cette rentrée d'automne 2025, on apprend que Nicolas Sarkozy devrait passer quelques jours en prison pour "association de malfaiteurs dans l'affaire des financements libyens."
Verdict tombé en pleine fashion-week de merde, comme chaque année en octobre, avec ce déluge de défilé de connasses et de connards à paillettes avec des parapluies dans le cul et des plumes dans les oreilles.

  
Mais tout cela ne va pas nous empêcher d'aller faire un petit tour dans les bois pour tenter de trouver quelques champignons.
Pour cela, direction un petit coin du Béarn que l'on garde secret car, comme le disait le Groland :

  
  

C'est avec Mélanie et siensien Fébus que nous prenons la route sous un ciel gris traversé par un bel arc-en-ciel.

 
Très marqué cet arc-en-ciel. Mais sais-tu comment et pourquoi cela se produit ?
Explications :
"De l'eau en suspension dans l'air et, surtout, la lumière blanche du soleil. Le spectre de la lumière devient tout à coup perceptible et s'étend du rouge au violet, en passant par les principales couleurs qui sont l'orange, le jaune, le vert, le bleu et l'indigo.
La lumière provenant du soleil se reflète sur les gouttes d'eau selon un angle d'environ 40°. Les gouttes d'eau de réagissent pas tout à fait comme un miroir, sans quoi le reflet du soleil lui-même serait observé, mais plutôt comme un prisme qui réfracte la lumière blanche en un spectre multicolore."  
FUTURA SCIENCES

   
L'autre question qui se pose souvent face à ce spectacle de la nature est "Y'a-t-il un trésor au pied d'un arc-en-ciel ?"
Eh bien, c'est difficile à savoir car il est impossible de se rendre au pied d'un arc-en-ciel car la lumière du soleil et les gouttes d'eau sont toujours parfaitement alignés et si l'observateur se déplace, l'arc-en-ciel bouge avec lui.

  
Voilà. On a bien avancé là.
Nous garons le véhicule pour marcher un peu.

 
Le vert est dominant. L'automne n'a pas encore déployer son beau manteau coloré. Quelques rencontres animales en cours de route.

  
   
Allez, entrons dans les bois à la recherche de quelques champignons.

  
Ah non, c'est pas ça.
On recommence.

  

Allez, entrons dans les bois à la recherche de quelques champignons.
   

   

Cela fait très peu de temps que j'ai pris goût à cette quête, encouragée par Mélanie. C'est plaisant, ludique. Cela détend. Tu es en plein air, tu respires les bonnes odeurs de la forêt. Tu es à l'écoute du moindre bruit. Tu cherches, tu farfouilles sous les feuilles mortes. Tu découvres des formes et des silhouettes particulières d'arbres, de souches  et de graines.

 

 

 

Quant aux champignons, je me contente de ramasser ceux que je connais, comme les cèpes, les trompettes de la mort et les chanterelles. Les autres, je me contente de les photographier s'ils ont une forme et une disposition particulières, comme ces Asterophora lycoperdoides qui me font penser à des soucoupes volantes.

 
C'est beau, mais ce n'est pas comestible. De plus, leur nom est vraiment compliqué. On peut se demander qui leur donne. En ce qui concerne cette espèce, c'est le mycologue français Jean-Baptiste François Pierre Bulliard (la vache, quel défilé de prénoms !) qui les baptisa ainsi en 1784.
"Astephora" vient des mots grecs "a'ster"(étoile) et "phor-" une forme de "phero"(porter ou transporter). L'épithète spécifique "lycoperdoides" se réfère à "Lycoperdon" qui signifie "flatulence de loup", et le suffixe "-oides" implique simplement une similarité avec "lycoperdon".
Tout simplement. J'aime bien l'idée qu'un champignon non comestible porte le nom de "flatulence de loup".

    

 

Mais pourquoi certains champignons sont-ils comestibles alors que d'autres non ? Et comment naissent les champignons ?
 

"Il suffit qu'une averse alterne avec un beau soleil et voilà les champignons qui sortent de terre.(...)
C'est du chapeau que s'échappent les spores, de microscopiques cellules qui vont permettre la multiplication du champignon, à la manière de graines. Et pour se donner toutes les chances, lui et ses congénères en produisent une quantité phénoménale : ainsi, les spores constituent 45% des particules de l'air qu'on respire.
Pour celles qui, transportées par le vent, atteignent le sol, l'aventure de la reproduction commence. Et c'est sous terre que cela se déroule. Si la chaleur et l'humidité sont suffisantes, les spores vont germer, c'est à dire émettre un filament blanc : le hyphe. Fin comme un cheveu, il est essentiel au développement du champignon car il lui permet d'explorer le sous-sol environnant pour trouver les nutriments nécessaires  à sa croissance. En poussant, ces hyphes s'enchevêtrent formant un vaste réseau souterrain : le mycélium.
C'est là, tout au long de ces ramifications invisibles, que des bourgeons se forment donnant naissance à de nouveaux champignons."
 
LA DEPECHE

  

Et pourquoi certains champignons sont comestibles et d'autres non ?

"La nature étant bien faite, ce sont principalement les champignons qui poussent lentement qui développent des toxines très difficile, voire impossible à digérer pour beaucoup de mammifères, dont l'humain. C'est une sorte de moyen d'autodéfense pour le champignon, dans le but d'arriver à maturité en prenant tout son temps sans se faire manger, et d'ensuite donner naissance à d'autres champignons. On peut donc considérer que les champignons vénéneux sont souvent ceux qui poussent le plus doucement ; même si bien évidemment, il y a toujours des exceptions." RTL

  
  
Dans le bois où nous nous trouvons, l'originalité se trouve aussi lorsqu'on lève la tête dans les arbres.

  
Ce sont des palombières.

 

    

Impressionnantes constructions, comme en équilibre dans les arbres. Pour atteindre la plateforme de la cabane perchée, les paloumayres (chasseurs de palombe) utilisent des échelles impressionnantes, très fines et allant très haut. Certains passages sont même aménagés sous la forme de planchettes clouées au tronc de l'arbre.

Une palombière est donc une cabane perchée dans les arbres. On en trouve beaucoup dans les forêts des Landes, de Gascogne, du Béarn et du Pays Basque (notamment du côté de Sare avec le circuit des palombières).

   
Chaque année, en octobre, ce sont des millions de palombes qui migrent depuis les pays nordiques pour rejoindre le sud de l'Europe. Cette migration passe par le sud-ouest de la France.
Bon, moi perso, je ne suis pas très chasse ; voire même pas du tout... Voire même plus...
Mais en ce qui concerne la chasse

à la palombe, je suis intrigué par ses constructions de cabanes dans les arbres. Il existe également des palombières au sol.
Dans ces deux cas, le principe immuable est de manoeuvrer des appeaux afin d'attirer les vols de passage. Ces appeaux reproduisent les sons quotidiens des oiseaux. L'objectif est de les faire atterrir non loin de la cabane.

    

 

Mais bon, aujourd'hui, le but est de trouver quelques champignons.
Cette fois-ci, la récolte est moins abondante que l'année dernière où nous avions trouvé plein de trompettes de la mort et de pieds de moutons (cf : Couleurs, champignons et solex).

 
Et voilà quelques petites chanterelles que l'on va faire cuire avec quelques pâtes ; le tout sous un ciel automnale de fin de journée.

 

Il peut faire penser à une invasion extraterrestre camouflée...

 

Mais que viendraient alors nous dire
ces bons-non-hommes venus de l'espace ?
Peut être ceci..


En clair, que l'humain continue à consommer en masse et à épuiser les multiples ressources de la planète en achetant sur Shein et Temu des fringues jetables et inutiles, que les peuples continuent leurs guerres à base de drones et de missiles, que les milliardaires poursuivent leur quête de Mars en envoyant des fusées qui explosent dès qu'elles quittent l'atmosphère...


 

 

 

 

26 septembre 2025

A la recherche des biblio-lavoirs de la Nièvre, partie 3 (58)

Eh ben dis don' : c'est carrément une trilogie ce périple à la recherche des biblio-lavoirs nivernais ?!
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

    

Alors, HOP : copier-coller du précédent récapitulatif qui résume les deux épisodes précédents que tu peux retrouver en cliquant sur les liens ci-dessous :
A LA RECHERCHE DES BIBLIO-LAVOIRS DE LA NIEVRE, épisode 1
A LA RECHERCHE DES BIBLIO-LAVOIRS DE LA NIEVRE, épisode 2
    
    

J'étais dans la Nièvre et, comme ça d'un coup, je me suis dit : "Tiens, et si je me lançais à la recherche des différents biblio-lavoirs existants en parcourant les routes nivernaises ?!"
 
Suite à cette décision, il est bon de préciser que :
1) Un biblio-lavoir est un lavoir aménagé en bibliothèque (ou boite à livres géante et bucolique).
2) Routes nivernaises = route du département de la Nièvre.

  

Un itinéraire routier a ainsi été élaboré,
comme ceci :

 
Mais nous ne sommes pas à l'abri d'un petit détour ou d'une découverte inattendue qui prolongerait ou dévierait ce périple routier.
Lors du précédent routier, après avoir traversé et/ou visité les villes, villages et lieux-dits de Saint-Firmin, Saint-Sulpice, Nolay, les Gobets, Lurcy-le-Bourg, Moussy, Crux-la-Ville, la Goute du Charme, Saint-Révérien, Compierre, Champlin et Arthel, je prenais à présent la direction du petit village de Saint-Bonnot avec une seule question : Y'aura-t-il un biblio-lavoir à Saint-Bonnot ?"

   

Et nous allons très vite répondre à cette interrogation car, a y'est, je suis à...

SAINT-BONNOT

  

En tout cas, de prime abord, il a toutes les caractéristiques géologiques de ce que l'on attendait d'un lavoir à l'époque de leur implantation puisqu'il se situe à côté d'un cours d'eau. un peu stagnant, certes, mais cours d'eau... étendue d'eau... étendue de vase plutôt.

Une fois à l'intérieur, déception de constater que la petite armoire contenant des livres en 2021 a disparu. Des bancs l'ont remplacé pour n'accueillir pêle-mêle que des bouquins de maths et de géométrie.

 

Bon. C'est pas mon truc les maths et la géométrie. Je me casse.

     

Quittons Saint-Bonnot par la D140.
J'étais parti pour prendre la direction de la petite commune de Menou, plein nord. Mai, en cours de route, un panneau m'intrigue.

  

Comme pour le lieu-dit "la Goute du Charme" croisé quelques kilomètres plus tôt, le mot "charme" m'interpelle et me donne à penser que ce lieu et cette chapelle a peut être un autre intérêt que celui d'être construite à proximité d'un arbre, aussi beau et majestueux soit il.
Et, effectivement, lorsque j'arrive devant la clôture encerclant la petit chapelle, un charme indéniable se dégage de l'endroit reculé, situé sur les hauteurs de Saint-Bonnot, bien isolée.
  
 

NOTRE-DAME-DU-CHARME

 
Quelques légendes entourent la chapelle.
La première donne le nom à l'édifice. On raconte que deux pâtres égarés auraient retrouvé leur chemin grâce à l'aide de Notre-Dame, apparue dans un charme. Cet arbre est d'ailleurs resté attaché au vocable du site et les villageois auraient édifié une chapelle dans le courant du XVIIème siècle.
Une autre version raconte qu'en 1628, des bûcherons qui devaient abattre un gros charme ont eu une apparition de la Vierge. Ils n'ont pas coupé l'arbre et ont construit une chapelle en bois. Cette chapelle tombe en ruine après bien des années. Les archives de la commune précisent que le charme datait d'environ 1520.
On raconte qu'une statue aurait été ôtée de cet endroit et transportée au fond des bois ; elle serait revenue seule pour reprendre sa place.
 
La chapelle actuelle a été construite par la commune en 1831, inaugurée le 8 septembre 1855 jour de la naissance de la Vierge et du pèlerinage.
Elle fut reconstruite en 1885 par le Baron de Balorre. Ce dernier offrit également l'autel qui ses trouvait dans la chapelle saint-Hubert de la Vénerie.
De plan rectangulaire, elle possède un petit clocher, coiffé d'une grande flèche recouverte d'ardoises.

 

 

Je pousse la porte d'entrée de la chapelle pour découvrir un intérieur décoré par de multiples objets. Certains sont protégés par une grille.

 

Le tout faiblement éclairé par deux fenêtres recouvertes de vitraux colorés.

 

Je ressors pour faire un peu le tour du parc.
Le terrain faisait partie de la propriété de Bellary. A l'entrée de l'enclos, une colonne surmontée d'une croix fut placée en 1832 face au charme.
Mais où est donc ce fameux charme ?
Eh bien, malheureusement, après avoir affronté plusieurs tempêtes, il est tombé en 2000. Un rejeton pousse actuellement dans la souche.


   

 

 

 

  

Au fond de l'enclos, derrière la chapelle, le curé Bion a fait construire en 1945 une grotte, copie de celle de Lourdes en mémoire des prisonniers de Nevers et de ceux qui les ont aidés. Cette grotte est à la place de la fontaine de la Vierge, vénérée par les pèlerins et les malades qui venaient y puiser de son eau.

 

Une petite vidéo pour visiter en mouvement
ce lieu isolé et reposant.


 

 

 

 

 

Oui alors oui, je sais : au départ, on était censé rechercher des biblio-lavoirs. Bon... mais que veux-tu, ce sont les aléas de la route qui t'invitent à découvrir d'autres lieux, d'autres choses.

    

 

Je ne passe pas par Dompierre-sur-Nièvre... Boh... Allez... Un petit détour de rien du tout... Mais si... Allez...

  

DOMPIERRE-SUR-NIEVRE


Il y a un beau lavoir bien fleuri avec une toiture originale, mais sans livres.
Dans la rue principale  -qui est en fait la D17-, je trouve de ces petits bars typiques de campagne à la devanture toute simple : Chez Titine.

"C'est en 1933 que les parents de Colette ont acheté le café dans la grande rue du bourg. Une époque où 'Titine' faisait à la fois épicerie, café, restaurant, agence postale... Et comme les activités ne suffisaient pas à cette boulimique de travail, Titine exploitait aussi une petite entreprise agricole, de quoi mettre du beurre dans les épinards.(...)
On y venait chaque jour pour y chercher son épicerie, son courrier, boire un verre entre artisans et conclure des marchés, pour téléphoner aussi. Durant des années, Titine a travaillé sans relâche et c'est dans son café, derrière son comptoir, qu'elle est décédée à 89 ans.(...)
Colette et son mari Pierrot refusent de fermer l'établissement. La retraite arrivée, Pierrot reprend à son nom le petit commerce dont l'activité se résume au débit de boissons.(...)"
LE JOURNAL DU CENTRE

    
  
Presque en face, une devanture d'ancien bar-restaurant-hôtel au charme surannée devant laquelle se trouve une fontaine avec un panneau prévenant...

      

 
Bon, allez, reprenons l'itinéraire initial pour rejoindre le petit village de Menou où j'ai cru voir non pas un Grosminet, mais une boite à livres très originale.
Je rejoins la Nationale 151, qui relie Déols à Auxerre, à hauteur de Chateauneuf-Val-de-Bargis qui, comme tout le monde le sait, est la ville du trèfle à quatre feuilles. Ah ben oui !

   

CHATEAUNEUF-VAL-DE-BARGIS

   

Bon, on ne va revenir sur cette idée car nous en avions déjà parlé dans un précèdent billet en août 2021 : NIEVRE ET LAVOIRS, part 4.
Nous avions également vu qu'il y avait un circuit de randonnée de 10 kilomètres pour découvrir les lavoirs environnants. Mais je n'ai pas trop le temps de me lancer dans un aventure pédestre.
Par contre, je m'en vais faire un petit tour rapide au cimetière pour "voir" la tombe de l'acteur Jacques Seiler.

Oui bon, je sais : c'est pas très joyeux de se rendre dans les cimetières pour aller voir les tombes de gens connus ou non. Mais, dans ce cas précis, cela m'a intrigué pour deux raisons :
 

1) Le nom de cet acteur (Jacques Seiler-j'accélère) dont je croyais que c'était un pseudonyme, vu qu'il avait joué, entre autres, dans les films des Charlots (qui soit dit en passant ont super mal vieilli) et son visage connu (avec ce crane rasé car il faisait de la plongée) alors qu'il n'a jamais eu de premier rôle au cinéma. Il était cependant plus reconnu au théâtre.
2) Ils ne sont pas si nombreux les actrices, acteurs et autres célébrités reposant dans les cimetières nivernais. Citons pêle-mêle : la chanteuse Buzy, l'acteur Paul Frankeur, la compositrice Marguerite Monnot, Violette Nozières, Jules Renard, Vauban, Rika Zaraï et bien sûr Bernadette Soubirous.

   

 

Nous aurions pu ainsi vadrouiller de villages en cimetières, de tombes en hommages ; mais ce n'est pas le sujet. Et c'est un peu... comment dire... glauque.
Tiens, puisque nous parlons de ce que nous n'avons pas et que nous n'allons pas faire, j'en profite pour placer deux, trois lieux où  nous n'irons pas pendant ce périple. Ouais, pourquoi pas, ça fait une pause.

   

Alors, durant ce périple,
nous n'irons pas au Tacot à Saint-Saulge.

 

Nous n'irons pas non plus à Tannay
voir la devanture abandonnée
de l'ancienne librairie de la ville.

   

Nous ne passerons pas à Villiers-sur-Yonne
voir
"La niche aux bouquins".

 

Et nous ne nous arrêterons pas  non plus à Nitry
car ce village se trouve dans l'Yonne, et non dans la Nièvre...
Même s'il y a une très belle horloge comtoise à livres.


 

Allez, reprenons le fil de notre itinéraire initial en traversant la campagne nord nivernaise. Ici, les tournesols sont toujours en fleurs ; même à la mi-septembre.

 
Ils font face à un beau panorama appelé "site panoramique du moulin à vent", à 348 mètres d'altitude.

Bon, je n'ai pas trouvé le moulin à vent, mais le panorama s'étend sur les plaines nivernaises à l'Est, non loin du village de Saint-Malo-en-Donziois que je traverse à présent.
    

   

SAINT-MALO-EN-DONZIOIS

  
C'est marrant de trouver le nom de "Saint-Malo" ici, en pleine campagne, loin des côtes bretonnes. Enfin "marrant", on ne va pas se rouler par terre non plus, mais bon, c'est intrigant de voir que ce saint gallois est mentionné ici, dans ce coin reculé de la Nièvre. Ce nom viendrait de la première église dont l'existence est attestée en 1152 ; et non du rapport avec le fait qu'un défrichement récent du village (XVIème siècle) fut effectué par des colons bretons et normands.
En bref, le nom de Saint-Malo se réfère donc soit à sant Malou (saint breton du VIIème siècle), soit à Malo, martyr du IVème siècle.
Après quelques recherches, j'ai trouvé un Malo (ou Malosse), ancien soldat de la légion thébéenne et martyr du IIIème siècle qui serait venu dans le nivernais pour se cacher après une sévère défaite des troupes en 302 près du lac Leman.


Toujours est-il que la petite commune de 142 habitants porte ce nom depuis le 11 février 1937. Pas de supermarché, ni de petite épicerie, mais un service de restauration itinérante est mentionné avec un nom original : Le couteau et la grâce.
Un petit coup d'œil sur le site internet pour découvrir Céline Merrien, Nivernaise originaire de Saint-Malo-en-Donziois, qui met en valeur les produits du terroir dans la conception de sa cuisine traditionnelle.

Le site : Le couteau et la grâce
 
Le food-truck de Céline n'était pas présent le jour de mon passage.
 
Au centre du village, une stèle attire mon attention par son entretien et sa présentation soignée au milieu d'un petit jardin clôt.

 
Cette stèle, ce lieu rendent hommage à Huguette Geoffroy, "héroïne oubliée".
"En 1943, Huguette est une adolescente (elle est née en 1927 à Choisy-le-Roi), elle vit au foyer de sa mère, veuve de la première guerre mondiale et remariée, dans le petit hameau de Plainefas, commune de Saint-Martin-du-Puy dans le Morvan, là où s'est fixé, dans le bois, le maquis Camille.
L'accueil fait à Plainefas aux Résistants est exemplaire et leur vaut une belle citation à l'ordre du régiment : 'Habitants animés d'un courage sans égal, n'ont jamais cessé d'apporter à la résistance l'aide matérielle et morale dont elle avait besoin...'
La jeune Huguette baigne dans l'atmosphère exaltante de la lutte, elle veut y participer et rejoint le groupe Félix. Elle assure les liaisons avec l'état-major des FTP de la Nièvre.
Au lendemain du combat de Vermot au cours duquel Marcel Isidore, chef du maquis Felix est tué, ordre est donné au groupe de rejoindre Entrains-sur-Nohain pour fusionner avec le maquis Tonton, septième compagnie du maquis Roland Champenier. Huguette quitte sa famille, son village et suit ses camarades. Elle participe à la bataille de Donzy le 1er juillet 1944, échappant à la souricière tendue par les Allemands.
C'est le 21 juillet 1944, alors qu'elle effectue une mission qu'elle disparait. Inquiets, ses compagnons partent à sa recherche et la trouvent, agonisante sur un talus en bordure de forêt à Saint-Malo-en-Donziois. Les circonstances exactes de son transport à l'abbaye de Bourras et celles de sa mort demeurent confuses.
Elle repose aujourd'hui au cimetière de Saint-Martin-du-Puy. Par acte transmis le 12 mai 1948, son décès est transcrit à la mairie du village avec la mention 'mort pour la France' citée à l'ordre du corps d'armée le 28 avril 1947 en ces termes 'S'est particulièrement distinguée à la bataille de Donzy où, malgré l'encerclement ennemi, elle réussit à franchir les lignes allemandes.'
A elle seule, elle représente l'héroïsme de milliers de femmes résistantes que l'Histoire a trop souvent oublié."

   

 

Je reprends la route, direction Colméry où se trouve un beau lavoir, bien entretenu. Un petit bassin circulaire jouxte l'édifice. Contrairement à la plupart d'autres lavoirs, celui-ci n'est pas alimenté par une rivière ou une source, mais par un système d'adduction partant de la fontaine Moutots conduisant à une citerne munie d'une pompe à bras. Six autres lavoirs existent sur la commune. Mais pas de livres dedans.

  
Jouxtant la commune, je passe au lieu-dit Malicorne.

Aaaah de suite, je pense bien évidemment à cet animal légendaire qui hante les goûters d'enfant sous la forme, par exemple, d'une pinata sur laquelle ils vont s'en aller taper à coups de bâton jusqu'à ce qu'elle éclaaaaaaatteeeeee !!!!

Pardon, je m'emporte. Malicorne, cela peut également faire repenser à cette descente du Gave d'Oloron que nous avions faite mi-août en bouée licorne (épisode que tu retrouves en cliquant ici : LA GAVALCADE).

 

  

Mais ici, en banlieue de Colméry, Malicorne n'a rien à voir avec la créature à corne, parfois symbole de pureté et de grâce. Non, ici, à Colméry, le nom de Malicorne viendrait de la mauvaise réputation de ses premiers seigneurs, peu accueillants et même franchement hostiles. Mal y corne : "Pour ton malheur en vain, là, appelle au son du cor !"
J'ai rien compris, mais c'est pas grave car j'arrive à présent à Menou ; à ne pas confondre avec un autre animal mythique, le minou, ou encore avec le phare du Minou. Menou, on a dit.
Et à Menou, il n'y a pas de lavoir.... BEN ALOOOOOOOORRSSSS ????!!!!.... mais il y a une boite à livres originale.

   

MENOU

 
C'set dans la Grande Rue que se trouve cette magnifique ancienne cabine téléphonique restaurée et reconvertie en "bibliothèque de rue". Elle est bien fournie.

Menou, c'est aussi une épicerie-dépôt de pain-bar-restaurant baptisée L'Ecourieux. Un lieu de convivialité où peuvent se retrouver les habitants de Menou que l'on appelle les... les... non, pas les Menouilles, ou les Menouillais, ou les Menois... mais.... mais... les Nantivinoises et Nantivinois. Cela est en rapport avec l'ancien nom de Menou qui était Nanvignes ("vallée des vignes") jusqu'en juin 1697. C'est par une lettre patente de Louis XIV que le village est érigé en marquisat sous le nom de Menou en faveur de son seigneur, Armand-François de Menou.
  
En descendant la Grande Rue, je passe devant d'enseignes effacées d'anciens commerces.

   

 

Je poursuis ma route...

   

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Bon ben finalement, la trilogie continuera avec un prochain épisode parce qu'on n'est pas encore arrivé là !?

 

 

 

16 septembre 2025

LA GAVALCADE (64)

On n'en a pas beaucoup parlé dans les médias. Normal, cela devait rester très confidentiel car même nous, on ne savait pas trop où on allait.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

  

Je ne sais pas si tu sais si, toi lectrice/lecteur qui vient ici sur ce blog qui a, déjà !, plus de 18 ans d'âge...

   
Oooooh fi d'canaille ! 18 ans, vain dieu quand même !!!!!
Souvenons-nous, c'est par un beau jour (ou pas) d'avril 2007, le 15 pour être précis. 15 avril , jour où l'on fête les Paterne (?), les Anastasie, les Stacey et les César. Bref : un jour qu'il ne faut pas choisir pour donner un prénom à son enfant !
Oui, c'était un 15 avril, jour du naufrage définitif du Titanic (amorcé la veille),  jour de libération du camps de Bergen-Belsen en 1945, du décès de Jean-Paul Sartre en 1980, de l'incendie qui dévasta Notre-Dame-de-Paris en 2019. C'est également le jour où naquirent Léonard de Vinci (en 1452) et Josiane Balasko et Jango Edwards (en 1950).
Le 15 avril, oui oui oui : naquit le blog "Le voyage de Jénorme" avec ce premier billet qui  -on peut le dire-  fut des plus prenant.

   

15 avril 2007

carte pop-stale

Quand tu pars en voyage,
même dans le coin le plus paumé du monde,
il est très important d'envoyer de
tes nouvelles à tes amis...

 

 

 

 

 

 

   

Hein, eh oh ! Alors ! Tout était déjà rassemblé : le voyage, la découverte, les cartes postales, les lieux insolites, le terroir, euhhhh... VOUAIS : tout ! Et en très peu de lignes et photos, contrairement à maintenant. Simple, efficace, court... Un peu nul quand même ! Moulins-Englibert, c'est peut être pas super extra génial, mais c'est quand même pas mal : il y a des commerces, des fêtes estivales, des randonnées dans le Morvan à rpoximité, des rivières, de l'espace, la nature,... Bon hein alors ?!

   

Force est de constater que les comptes-rendus de voyages ou de périples ou d'itinéraires ou de randonnées ou de visites   -appelles ça comme tu veux-  sont beaucoup aujourd'hui plus longs que ce premier billet du 15 avril 2007.

  

BON, qu'est-ce qu'on disait et pourquoi ?
Ouais, on s'en fout ! Ah si, attends ! Reprenons les premiers mots. 

   

 

Je ne sais pas si tu sais si, toi lectrice/lecteur qui vient ici sur ce blog qui a, déjà !, plus de 18 ans d'âge... mais... mais... Mais quoi ? Je ne sais plus ce que je voulais dire ! Ah si !
 

Je ne sais pas si tu sais si, toi lectrice/lecteur qui vient ici sur ce blog qui a, déjà !, plus de 18 ans d'âge..., mais depuis quelques années maintenant, je suis devenu un adepte  -je ne sais pas si ça se dit pour le genre de formulation qui va suivre-  du Béarn.
Si, si, si. 
Oui, je sais : en ce moment, si on te dit "Béarn", tu vas de suite penser à l'actualité politique française rythmée par un seul et même homme natif de Bordères et maire de Pau depuis 2014 tout en devenant Premier Ministre en décembre 2024 avant d'être contraint de démissionner après un vote de confiance défavorable le 8 septembre 2025 ; tout cela deux jours après la mort de Rick Davies, un des membres fondateurs du groupe britannique Supertramp ; ce qui permit au journal Libération de nous livrer une de ses fameuses une dont le quotidien a le secret.


     

Mais non, ce n'est pas que ça le Béarn ! Ne nous laissons pas bêtement embrigader par les médias !
Nous l'avions vu lors d'un précédent billet (cf : Et le Béarn ?, parties 1 et 2), le Béarn,, ce sont des montagnes, des espaces, des villes et des villages, une gastronomie, un patrimoine, des rivières et des Gaves...
 
Ah ! PAF : a y'est : le mot est lancé :
GAVE !
Pas si courant que cela dans les autres régions de France et de Navarre... Si, en Navarre, si, on connait, on sait ce qu'est un Gave.

Attention, plusieurs définitions apparaissent dans la langue française quant à l'interprétation de ce mot.
1) GAVE : Du verbe gaver, genre "Tu m'gaves".
2) GAVE : Torrent pyrénéen.

  

Nous allons donc attacher d'avantage d'importance à la seconde définition puisque c'est elle qui nous préoccupe. Ohla, cette phrase contient beaucoup trop de mots.

   
Il y a plusieurs Gaves dans les Pyrénées, et plus précisément dans le Béarn : le Gave d'Ossau, le Gave d'Aspe, le Gave d'Oloron et le Gave de Pau.
Après, il faut faire de petits calculs pour comprendre que les Gaves d'Aspe et d'Ossau se réunissent à Oloron-Sainte-Marie pour donner vie au Gave... au Gave... ben d'Oloron, tiens !
Mais c'est pas fini parce qu'une fois que le Gave d'Oloron s'est formé, celui-ci s'en va dévaler vers le nord afin de se jeter dans le Gave de Pau pour donner vie au Gaves réunis qui s'en vont alors se jeter dans l'Adour, 10 kilomètres à l'Ouest de Peyrehorade, capitale du kiwi.
Mais revenons un peu en arrière pour constater que nous, nous ne descendrons que le Gave d'Oloron, et plus particulièrement une infime partie de cette rivière sauvage pyrénéo-béarnaise.

  

LE GAVE D'OLORON EN PHOTOS

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais aujourd'hui, pour ce nouveau billet,
le Gave aura plutôt cette allure :

  
Eh hein, bon : ça a d'la gueule, hein, bon ?! Mais finalement, ce ne sera pas l'affiche officielle puisque diverses personnes présentes sur cette affiche, tels que Maitre Arno, Fifou, siensien et Xavier Dupont-de-Ligonesse, n'ont pas pu se libérer pour l'occasion. De plus, nous avons changé le titre de cet évènement qui ne s'appellera plus "La grande descente", mais "La Gavalcade" (nom que l'on doit à Xabi que l'on salue au passage). Gave-Gavalcade-cavalcade, tu l'as ?

    
DONC on refait l'affiche !

Mais là, même si on est sûr que ce participant viendra, c'est un peu égocentré-égocentrique.

  

DONC on refait l'affiche !

  
Là, on reprend l'idée de patrimoine, loisir et tourisme béarno-navarrais, représenté par ce rond-point situé à la sortie de Susmiou où l'on voit un pêcheur taquiné le saumon ici remplacé par une bouée licorne et tout ça et tout ça. Mais... bon... le montage est un peu pourri.

  

DONC on refait l'affiche !

  

Oui, voilà, allez, c'est bien ! Licorne, Gave, parfait !

   

Et maintenant, posons-nous LA bonne question : Comment est née cette idée un peu débile de la Gavalcade ?

   

Pour cela, il faut revenir à la mi-août, comme dirait petite Mimine.
Par une belle matinée caniculaire du mois d'août, je m'en allais faire quelques courses dans un hypermarché d'Oloron-Saint-Marie à la recherche d'un peu de fraicheur dans quelques rayons de surgelés.
En furetant hasardement dans les rayons, mon regard s'arrêta sur une vision inattendue.

  
Oui, là, sur le haut d'une étagère consacrée aux jeux de plage et d'eau, c'était bel et bien une grande bouée licorne qui me tournait le dos comme pour me défier. Mais c'est surtout à ce moment précis que me vint cette idée de génie... si, si, si... y'a pas d'autres mots.
"Il fait chaud, on habite près du Gave, il y a une grande bouée licorne face à moi. Et si on organisait une descente du Gave sur cette bouée licorne ?!"
 
Je prenais alors quelques renseignements auprès d'un vendeur absent: le prix et, surtout, quel poids cet engin en plastique mou pouvait-il supporter.
Prix : 25 balles. Poids supportable : 80 kilos. Parfait ! Vendu !
   
Je ramène mon butin à la maison d'Ossenx en disant à Mélanie :
JENORME : "-Eh, c'est pas une bonne idée à la con ça ?! Descendre le Gave de Viellenave-de-Navarrenx à Ossenx sur des bouées licorne ?"
MELANIE : "- Ah oui, effectivement, c'est une belle idée à la con. J'appelle Txitxi et Tao pour savoir si ils veulent en être."

   
Quelques minutes plus tard, Mélanie, Txitxi et Tao étaient OK pour descendre le Gave. On arrête alors la date du 17 août, jour de la saint Hyacinthe qui nous rappelle en mémoire la chanson de Thomas Fersen.


 

   
Je t'ai déjà raconté comment j'ai découvert les chansons de Thomas Fersen ? Hein ? Ah oui. Je l'ai écrit dans ce billet d'octobre 2007 : DE LA VIGNE, Pouilly, Sancerre et Chavignol.
Mais tout cela n'a rien à voir avec la Gavalcade.

  

Alors, oui, je sais : se lancer sur la rivière "à bord" de ces choses en plastique n'est pas très naturel. Ce Gave souvent sauvage dans lequel s'ébattent quelques-uns de ces poissons sportifs  -tel que le saumon qui reviennent ici sur leur lieu de naissance pour mourir après un long périple- mérite-t-il une telle expédition ? N'est-ce pas lui manquer de respect ?
 

Nous savons aussi apprécier, contempler, savourer et rester à l'écart de la rivière pour en apprécier ses charmes naturels et autres, comme celui que nous avions avec Siensienne de regarder l'eau des montagnes s'écouler sur les rochers ou encore d'admirer la chorégraphie de quelques pêcheurs à la mouche venus ici pour taquiner le saumon, la truite de mer, l'alose ou la lamproie. Chorégraphie de cette ligne virevoltante au-dessus du Gave pour aller se déposer un peu ou beaucoup plus loin.
Je repense alors au magnifique film que Robert Redford réalisa en 1993 : "Et au milieu coule une rivière" avec Brad Pitt et Craig Sheffer.

J'y pense d'autant plus aujourd'hui, 16 septembre 2025, car, au moment où j'écris ces mots, je viens d'apprendre son décès à l'âge de 89 ans.


 

Acteur, réalisateur, mais aussi grand défenseur du cinéma indépendant, engagé politiquement et grand défenseur de la nature. Ce n'est pas incompatible. Un retour aux valeurs de la nature. La préserver avec un engagement très fort ; et ce bien avant ce que l'on appelle aujourd'hui le "réchauffement climatique".
"Partout, le profit l'emporte. Un jour, seul le profit restera. Il n 'y aura plus nature, ni culture.  Ce jour-là, il sera trop tard pour faire machine arrière et dire qu'on ne savait pas." Robert Redford
Il avait cette capacité extraordinaire d'être sur plusieurs fronts à la fois : comédien, réalisateur, producteur de documentaires, parrain d'association, donneur de fonds à des cinéastes de minorité ethnique et aux causes environnementales et politiques. Il ne s'est pas focalisé que sur la politique américaine, il s'est attaché aux causes mondiales. Son intérêt pour l'Amérique fut lié à son intérêt pour la planète.

"Peu à peu, tout se font en un. Et au milieu coule une rivière..."
Que l'on y pêche, que l'on s'y prélasse, que l'on s'y baigne, que l'on tente de la descendre en bouée licorne...

    

HOP, tu l'as pas vu venir l'enchainement à la con, là ?!

 

     

 

Avant de se lancer dans cette grande descente du Gave à bord de bouées licorne, il faut se préparer. Et se préparer, c'est aussi se protéger.
Le Gave, c'est une rivière, sauvage parfois, qui s'écoule sur des pierres et des rochers. Il faut donc se protéger des éventuels chocs avec casque, coudières, genouillères et combinaison.

 
Il est également nécessaire de pré-gonfler les bouées afin de voir si elles ne sont pas crever et si elles peuvent supporter les poids de nos corps humains.
Testons, par exemple, la bouée flamand rose, capable de porter un poids de 100kg.

 
Tests validés. Nous pouvons à présent sereinement attendre le 17 août pour nous lancer dans cette grande aventure de la Gavalcade.

  

 

QUELQUES JOURS PLUS TARD
Nous sommes le 17 août. Il fait beau. Les journées précédentes ont été chaudes ; ce qui nous rassure quant à la hauteur d'eau dans le Gave. Eh oui, s'il avait beaucoup plu, le débit de la rivière aurait été plus violent. On n'est pas des fous de l'équilibre sur l'eau non plus !

  

Dans un premier temps, je me rends à Ossenx, sur les rives du Gave, pour marquer avec un gilet jaune notre lieu d'arriver.
Ouais parce que vu que les rives se ressemblent, ce serait dommage que l'on se retrouve à Sauveterre-de-Béarn  -soient 10 bornes plus loin-  après avoir loupé Ossenx.

Pour bien marquer la ligne d'arrivée, j'utilise un gilet jaune que j'accroche à une branche d'arbre... en espérant que personne ne vienne le décrocher.
On le voit bine, là, hein, ouais, mais oui.

 

 

 

 

Une fois que ça c'est fait, il faut gonfler toutes les bouées, puis les chargées dans le camion afin de les amener au point de départ qui se trouve à Viellenave-de-Navarrenx.

   
   
Tiens, d'ailleurs, puisqu'on en parle, retrouvons de suite la carte de l'itinéraire de la Gavalcade.

  
Sur place, à Viellenave-de-Navarrenx, on retrouve Txitxi et Tao. On ressort les bouées, on vérifie la pression de gonflage. Important. On se sécurise le corps en enfilant combinaison, genouillères, coudières, casque et chaussures.

  
Tout est en place !
Bouées gonflées ? OK !
Corps protégés ? OK !
Smartphone isolé ? OK !

Il n'y a plus qu'à traverser le village incognito pour rejoindre les rives du Gave et le point dé départ, situé à côté des vestiges de l'ancien pont.

  
Et nous voici au point départ !

 
Il faut encore bien s'assurer
que les bouées sont reliés à nos corps par une ficelle
afin qu'elles ne fassent pas la descente sans nous si on tombe.


Ehla qu'on a l'air intelligents !
Les bouées sont mises à l'eau. Des eaux calmes pour le moment. Il faut pagayer avec les mains et les bras pour avancer... dans un premier temps.

  
Maaaaaaaiiiisss, quelques mètres plus tard, le courant apparait et les eaux prennent de la vitesse. Les premières chutes apparaissent...

  

Durant tout le périple, nous allons alterner comme ça les passages tranquilles avec un Gave calme, puis rapide. Quelques fois mouvementés, en pleine nature en croisant parfois quelques oiseaux étonnés.

   

Nous pensions mettre un peu plus d'une heure pour rejoindre la "plage" d'Ossenx.

 

Finalement, il nous aura fallu plus de 2h15 ! Ah ben ouais ! Entre les chutes, les échanges de bouées et les passages où il n'y avait pas de courant, cela a été plus long que prévu. Mais très agréable.

  

Il nous faut maintenant rejoindre la maison et la voiture qui se trouvent dans le centre d'Ossenx, à 2 kilomètres du Gave.

 
Je peux te dire que c'est ce moment qui fut le plus dur car, en fait, on est bien rincé par cette aventure.

      

Et maintenant,
place aux vidéos.

  

Deux versions disponibles, comme pour "Le grand bleu".

   

   

LA VERSION COURTE

   

   

LA VERSION TRES LONGUE
 

   

    

Voilà !
A la prochaine pour de nouvelles aventures.

   

     

9 septembre 2025

A la recherche des biblio-lavoirs de la Nièvre, partie 2 (58)

Après le premier épisode, voici venu le temps du second.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

Alors, rapide récapitulatif.
Comme ça d'un coup, je me suis dit : "Tiens, et si je me lançais à la recherche des différents biblio-lavoirs existants en parcourant les routes nivernaises ?!"
 
Suite à cette décision, il est bon de préciser que :
1) Un biblio-lavoir est un lavoir aménagé en bibliothèque (ou boite à livres géante et bucolique).
2) Routes nivernaises = route du département de la Nièvre.

  

Un itinéraire routier a ainsi été élaboré,
comme ceci :

 
Mais nous ne sommes pas à l'abri d'un petit détour ou d'une découverte inattendue qui prolongerait ou dévierait ce périple routier.
Lors du précédent routier, après avoir traversé et/ou visité les villes, villages et lieux-dits de Saint-Firmin, Saint-Sulpice, Nolay, les Gobets, Lurcy-le-Bourg et Moussy, j'arrivais à présent non loin de Crux-la-Ville. Mais avant, il me fallait traverser une belle et grande forêt, riche d'Histoire et d'histoires.

 


 

Je quitte la grande route pour aller vers le sud en direction de Crux-la-Ville par la D34. Je vois la présence de deux étangs sur ma gauche, les étangs de Chausselage et d'Aron. Le GPS de la voiture a du mal à se repérer et me situe carrément dans l'étang.

  
Ce sont des étangs isolés, au calme, en pleine forêt.

   
Je quitte la piste pour retrouver la route et passer devant un mémorial : la Colonne du Maquis Mariaux.

"En ce lieu, la 2ème compagnie aux ordres du lieutenant Juvanon tenait un point d'appui important. Elle a reçu le 12 août 1944 la 2ème attaque allemande.(...)
Le 14 août, l'ennemi attaque Forcy et la Colonne. La ferme est prise par les Allemands. Une contre-attaque permet aux Résistants de la reprendre.
Dans la nuit, après des combats d'une rare violence, les maquisards reçoivent l'ordre de décrocher.
Entre le 12 et le 14 août 1944, le Maquis Mariaux a eu à déplorer 21 tués et 40 blessés."

 

 

 

Un peu plus loin, au lieu-dit peu correspondant aux évènements et répondant au nom de "Goute du Charme" que l'on trouve un autre monument à la mémoire du maquis Mariaux.

  

Un petit panneau nous explique cette position et l'histoire de ce maquis isolé.

"Le Maquis Mariaux est né début juin 1944 dans les bois de Prémery où il est installé, près de la Fontaine du Coursier. Il regroupe des hommes du réseau "Vengeance", des réfractaires au Service de Travail Obligatoire (STO) et des officiers provenant de l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA).
Le chef est Robert Gaudry et le capitaine Fernand Vessereau est chargé des questions militaires.
D'abord appelé Maquis de Prémery, il prend le nom de Mariaux en juillet 1944, suite au décès de Robert Mariaux lors d'une embuscade à Lurcy-les-Bourg le 19 juillet.
pour des raisons de sécurité, le maquis quitte les bois de Prémery pour s'installer ici entre Moussy et Crux-la-Ville.
Lors de l'attaque d'août 1944, le Maquis compte 535 hommes répartis en trois compagnies."

   

Nous sommes ici, entre Moussy et Crux-la-Ville, en pleine forêt, sur une terre de Résistance ! Où des hommes ont vécu dans des conditions minimales, se sont battus, sont morts...
  

J'ai cherché, deviné la raison du nom de ce lieu-dit, "Goute du Charme".

  

Pas de réelles réponses. Mais si nous décomposons le nom de ce lieu dit  -haut lieu de la Résistance- , nous pouvons distinguer le mot "Goute" qui serait une variante du mot "goutte", ou encore une conjugaison du verbe "Gouter", ou encore ce qui dans la région s'apparente à une eau-de-vie (la goute), ou encore "avoir la goutte" qui est une maladie chronique due à la présence d'un excès d'acide urique dans le sang. Cool hein ? Non. Bon.

Quant au Charme, il ne s'agit pas de l'associer ici à un quelconque charisme ou autre attribut naturel attirant. Non, ici, le Charme s'associe à l'arbre : le charme.
Enfin, c'est ce que j'en déduis...

   

 

 

Je reprends la route pour arriver à Crux-la-Ville. Il y a un beau lavoir, bien entretenu, mais pas de livres à l'intérieur. C'est le lavoir de la Grande Fontaine.

  

CRUX-LA-VILLE

 
Un petit bâtiment en pierre de taille protège le bassin. La vasque ronde ne dehors du petit édifice servait d'abreuvoir. L'ensemble fait l'objet d'une restauration grâce à l'association La Camosine depuis 1980.

   

Un petit panneau explicatif jouxte l'édifice :
"Bâtis comme de véritables maisons, au début du XIXème siècle, les lavoirs sont des éléments importants du patrimoine, au même titre que la Rigole de la Vaucreuse.
Crux-la-Ville a compté jusqu'à 21 lavoirs.(...)
Son architecture de pierres larges façonnées est cousine du château des Comtes de Damas. L'édicule contenant la fontaine est une pure construction en pierres aussi étonnante que la vasque ronde du bassin (ancien abreuvoir) alimentant le lavoir lui-même. Les dix piliers de ce dernier, semblables à ceux d'une halle, reçoivent une charpente qui, selon les Anciens serait une réutilisation de celle de l'ancienne église de Crux-La-Ville. Elle est couverte de tuiles espacées."

   

Une petite plaque non loin de l'église montre que la commune reçoit des activités culturelles, tels que La Nivernaise du cinéma et autres.

 

On continue.
Remontons vers le nord en empruntant la route D34 pour arriver à hauteur de la commune de Saint-Révérien.
Ici, avant d'entrer dans la ville, sur les hauteurs, dans un virage, il y a un bibliolavoir bien fourni en livres variés, appelé "Source du savoir".

 

SAINT-REVERIEN

  
ENTRONS !

 

 

    

    

Mais Saint-Révérien est également connu pour être une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (Voie de Vézelay), notamment par la présence sur la commune de son église.
Bon, vu que j'ai oublié de faire une photo de l'extérieur, entrons directement dans l'édifice religieux.

   
Cette église romane (choeur, déambulatoire et absidiole) et néo-romane (nef et clocher) est l'une des plus remarquables du département. Elle recèle de magnifiques chapiteaux, dalles funéraires, ainsi que des fresques des XIIIème, XIVème et XVIème siècles. Plusieurs fois fragilisée ou détruite au cours de son histoire, elle est reconstruite aux XVIIIème et XIXème siècles.

Je "déambule" dans l'église en observant les différentes fresques et éléments sculptés.
 

La chapelle centrale


Elle est dédiée à la Vierge et fut ornée au XVIème siècle d'une fresque en voûte représentant l'Assomption. On en connait ni le mécène, ni le nom du peintre.
 

La chapelle de droite

Peints au XIIIème siècle directement sur la pierre avec des colorants naturels (ocre), ces personnages ne sont pas tous identifiés formellement. Ces peintures firent cachées par un badigeon en 1840, au moment de la restauration importante de l'église.

 

La chapelle nord

La statue de Saint Révérien (Réverianus) martyr et évêque, décapité au IIème siècle porte sa tête selon la tradition iconographique traditionnelle. Cette statue, classée monument historique, date du XVIème siècle.

  

Les chapiteaux


"Dans la nef et le chœur, les chapiteaux ne sont pas là pour 'raconter' l'histoire religieuse à des personnes qui ne sauraient pas lire. ici, il s'agit d'émailler la circulation des moines dans l'église prieurale, leur montrant de façon suggestive le bien et le mal." STFA

   
  

Chapiteaux et peinture "Tout est possible"

Pas plus de précision.

 

 

 

 

 


Dalle funéraire de Marguerite de Thianges, peinture du Jugement dernier et tronc Sainte Vierge.

  

Je sors de l'église, un peu embrumé, car sa visite est très prenante de par les différents éléments à voir.
Je reprends le voiture pour traverser Saint-Révérien.
Le prieuré, les moines et les habitants furent plusieurs fois victimes de pillages et d'exactions en 1343, 1360 et 1423. Pendant la Révolution, la commune changea même de nom pour devenir Brutus-le-Bourg.
Après la Révolution, Saint-Révérien prospéra grâce à l'élevage de charolais, à l'artisanat, à l'exploitation des carrières de grès et au flottage de bois.
Aujourd'hui, cela a bien changé. La commune semble un peu délaissée. A certains endroits, ce sont des ruines qui ont remplacé les commerces.

 
C'est triste.

    

Je quitte Saint-Révérien par le nord en empruntant la D140, en direction de Champallement, commune située non loin du Site archéologique de Compierre.
Là aussi, il y a des ruines, mais plus anciennes.

   

    

SITE ARCHEOLOGIQUE DE COMPIERRE

  
Ce site Gallo-romain est blotti dans la forêt et présente les ruines d'une bourgade disparue à la fin du IVème siècle : ruines d'un théâtre, de la Maison du Boucher, d'un Temple octogonal, d'un ensemble d'échoppes artisanales ; le tout situé le long d'une voie romaine importante qui reliait Autun à Auxerre.

 

  
Une charmante promenade bien balisée et explicative grâce à de nombreux panneaux présents sur tout le parcours de quelques mètres dans une belle forêt. Histoire et nature.
"Perdues dans un bois magnétique que domine un tilleul colossal, les ruines d'une cité gallo-romaine sans nom ont commencé à être mises à jour au XIXème siècle. La mémoire d'une ville de 1000 ou 2000 habitants vidée de toute vie au IVème siècle, dont subsistent des vestiges d'ateliers et de temple, l'empreinte d'un théâtre. Les Amis de Compierre entretiennent et font visiter un site fascinant, insuffisamment connu." NIEVRE.FR

 

   

 

Quelques kilomètres plus loin, je découvre le magnifique biblio-lavoir de Champlin.

 

CHAMPLIN

 
D'extérieur, on voit déjà qu'il est bien entretenu. A l'intérieur, on découvre tout un univers soigneusement agencé.

 
Calme et reposant. Des fleurs colorées soigneusement entretenus, un grand choix de livres classés par genres, un jeu d'échecs, des tables et des chaises.

Je quitte Champlin et la quiétude de son lavoir.
Pour changer, nous allons prendre une route qui va d'Est en Ouest, la D140. Celle-ci passe par le petit village d'Arthel, bien dynamique touristiquement et culturellement, notamment avec La Grange de l'Oiseau Bleu.
Petit havre de paix en pleine campagne avec ses châteaux environnants, Arthel a également son lavoir, bine restauré et entretenu.

   

ARTHEL

  
Non, pas de biblio-lavoir. Mais la boite à livres... L'arrêt de bus à livres, ou la cabane à livres, se trouve à quelques mètres du lavoir.

  

Continuons, toujours par la D140. Virages, champs, vaches, on coupe la D977 qui vient de Varzy (et son sympathique Musée Auguste Grasset) pour rejoindre le petit village de Saint-Bonnot.
Et là, il y a un lavoir. Mais sera-t-il "biblio-lavoir"  ?

   

   

   

DANS LE PROCHAIN EPISODE

Y'a-t-il  -non pas un pilote dans l'avion-  un biblio-lavoir à Saint-Bonnot ?

Mais quel suspense, c'est incroyable !!!! On ne tient plus !!!!

   

   

6 septembre 2025

A la recherche des biblio-lavoirs de la Nièvre, partie 1 (58)

Bien sûr, la Nièvre, ce sont des lacs, des rivières, c'est le décor du Connemaraaaaaaaa... Hein ? Ah non, pas là !
La Nièvre, ce sont des villages, des villes, des monuments, de la gastronomie, du vin, des châteaux, des églises, des musées, la Loire, le Morvan,...
Mais la Nièvre, c'est aussi des biblio-livres, ou boites à livres, ou cabines à livres, et même plus si affinités.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

  

   

Je ne sais ce qui m'a pris d'un coup, là, v'lan, paf, mais comme ça, une interrogation à base d'objectif pour un nouveau périple.
Et cetet question-questionnement fut : "Pourquoi ne parcourririons-nous pas (en fait, on dit "ne parcourrions-nous pas") la Nièvre par ses petites routes et villages en visitant des lavoirs et des boites à livres ; voire même des biblio-lavoirs ?"

  
Ah, ah, ah ! Biblio-lavoir ! Hop, a y'est : le mot est lancé. C'est bien, mais qu'est-ce que ça veut dire ?
Si tu te réfères au Petit ou Grand Robert : voire même Petit ou Grand Larousse, eh bien tu ne trouveras pas ce mot. Mot nouveau alors ? Peut être. Lieu original ? Sûrement.
Décomposons-le ! Dans Biblio-lavoir, bien sûr, il y a lavoir.

 

Définition :
LAVOIR : Endroit aménagé au bord d'un cours d'eau ou local contenant des bacs alimentés d'eau courante pour le lavage du linge. PETIT LAROUSSE (deviendra grand).

 
On ne va pas faire tout l'historique de ces édifices destinés à l'origine à rincer le linge après lavoir... l'avoir lavé.
Ils sont apparus lors de la Révolution Industrielle (début du XIXème siècle en France) alors que la pollution, les épidémies et l'hygiénisme entrainèrent le développement de constructions spécifiques et "naturelles". Les communes s'équipèrent alors de bassins situés en contrebas d'une source ou d'une fontaine, en bordure d'un ruisseau, d'un canal, d'une rivière voire d'un fleuve. 
En France, les épidémies de choléra, de variole et de typhoïde ont ainsi incité le Parlement à voter la loi du 3 février 1851 accordant un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30% la construction de lavoirs couverts afin d'éviter le blanchissage du linge dans l'habitation.
En fait, c'est à cette époque  -milieu du XIXème siècle-  que l'on prend conscience du fait que l'utilisation indifférenciée des points d'eau favorisaient les épidémies précédemment citées. Il fallait donc recentrer les activités ménagères et autres autour de lieux "surveillés" et encadrés. D'où la naissance des lavoirs.
Un exemple ?
   

Fastoche,
comme d'hab' avec celui
de Mendionde, Pays Basque.

  
Ensuite, il est vrai que j'avais déjà un petit périple nivernais à la recherche de lavoir il y a quatre ans dans six billets.
Pour retrouver cette incroyable aventure, c'est ici : "Nièvre et lavoirs, partie 1".

   

   
Mais là, attention : dans ce nouveau billet, on ne parle plus simplement de lavoirs, mais bel et bien de Biblio-lavoirs. Aaaaaah, pas pareil !

On n'entend pas souvent ce mot ! Il n'est même pas présent encore dans le Petit Larousse (ni le Grand !) ou le Petit Robert (ni le Grand).
Eh ben, chercher des biblio-lavoirs dans la Nièvre, c'est pas plus con que de chercher du beurre en branches ou l'Arche perdue ?! Eh oui !
OK, c'est parti.

   

J'ai fait quelques recherches sur des sites internet et c'est Boites à livres Nièvre qui donne le plus de lieux, accompagné du site Lavoirs de la Nièvre. Mais pas trop de bliblio-lavoir, sauf sur le site du village de Moussy. Mais on ne peut pas dire que ce soit très instructif...

 

 

 


Maintenant, il s'agit de concevoir un périple en voiture.
Ben ouais parce qu'à vélo, ce serait trop long. A pied, c'est possible, mais faut poser un an de congés sans solde.
Ouais parce que y'en a des tours et des détours, des communes et des villages à visiter.

  

ALLEZ :
TOUT DE SUITE,
LA CARTE !

    

J'ai cherché à voir s'il y avait un dessin, un schéma spécifique quant à ce tracé qui pourrait nous indiquer un lieu secret. Mais force est de constater que non. L'itinéraire routier sur cette carte et le dessin qu'il forme ne forment aucun indice évident quant à la possibilité de trouver un biblio-lavoir secret.
Attends... Si on tourne la carte, peut être...


Hein ? Non... Un oiseau sur une branche ? Un crabe ? Un gymnaste qui fait l'équilibre sur un bras sur des barres parallèles ?
Ouais bon.

   

Avant de quitter Nevers et sa proche banlieue pour se lancer dans cette recherche aventureuse incroyable, ne sacrifions pas à la coutume de ce jeu que le monde entier nous envie et qui est lui aussi basé sur une quête : Où est Mimine ?
Comme on est un peu pressé par le temps, on va la faire courte.

 

ATTENTION !
Où est MIMINE ?

   

Ouais, eh, hein, fastoche !

  

UN PETIT ZOOM !

  

C'est son nouveau coin, empli d'herbe à chats.
Mais qu'est-ce que l'herbe à chat ou herbes aux chats ?
A toi Wikipedia avec cette magnifique photo illustrative.

"C'est une expression regroupant diverses plantes provoquant un effet euphorisant ou excitant sur certains félins, notamment les chats. En France, l'appellation commerciale "herbe à chat" désigne les jeunes pousses de diverses espèces de graminées ou de souchets"

 

 

   

Ceci étant dit, partons sur les routes nivernaises. 173 kilomètres au compteur d'après Google Map.

En route, quelques champs de tournesols défraichis.
Pas de panique. Ce n'est pas la canicule. C'est de saison. En septembre, les tournesols ont tourné de l'oeil et la récolte de leurs graines va commencer, comem chaque année fin août-début septembre.

  

Dans un premier temps, direction Saint-Benin-d'Azy où les agriculteurs ont fait des nounours avec des bottes de paille.

   

Je quitte la route de Château-Chinon pour prendre la direction de Saint-Firmin où se trouve une première boite à livres, mais sans lavoir. Donc pas biblio-lavoir. Enfin.

   

SAINT-FIRMIN

 
Très belle boite à livres, massive, propre. Elle se trouve sur un petit parking jouxtant un petit jardin, face à l'église et au cimetière communal. Le lavoir, quant à lui, se trouve un peu plus bas.

 
 
A l'entrée du cimetière, je découvre un panneau qui révèle que le poète Louis Simonet (1905-1928) repose ici. C'est pas que je connaisse vraiment, mais un de ses poèmes "A mon cœur") est retranscrit sur le panneau :

"Puisqu'ici bas, mon dieu, la vie est éphémère
Puisqu'on arrive au soir rêvant au matin
Puisqu'à l'aube d'amour le cœur chante incertain
Et que son crépuscule est une plainte amère ;
Puisque la fleur naissante, en sa grâce première,
A des charmes plus beau que la fleur s'est éteint,
Puisque l'aile des vents emporte sa chimère
Quand l'homme se croit sûr et sourit au destin
Ah ! déteste ô mon cour, toutes les fleurs fanées,
les belles dont le rire et l'éclat son faux,
Que le temps, dans sa course, effleure de sa faux ;
Mais préfère ces lys, naïve dulcinées,
Ou miroite un abime immense de splendeur
D'innocence, de grâce et de douceur !"

 
Autre particularité du cimetière de Saint-Firmin, ces grandes colonnes surmontées d'une croix qui trônent sur les autres pierres tombales environnantes.

  

Je quitte l'église, le cimetière, la boite à livres et le parking de Saint-Firmin.

Petites routes sinueuses, chevaux au passage. Des champs, des collines.
Peu de kilomètres après, j'entre à Saint-Sulpice, que l'on nomme ici dans la Nièvre : Saint-Spi.
C'est en bas du village que se trouve un lavoir et...

 

  
SAINT-SULPICE

Beau lavoir, bien entretenu, massif. Si il pleut, tu peux venir t'y abriter.
Mais ce n'est pas un biblio-lavoir. En tout cas, pas encore.
Par contre, on peut l'appeler lavoir-livre car, effectivement, comme tu peux le voir sur la photo ci-dessus : il y a un livre ; ou plutôt une bande dessinée... qui semble s'être égarée. C'est un début... peut être.

  

Je traverse Saint-Sulpice. Une école primaire, une église, une mairie. Je continue par la D104. Passage non loin d'un lieu-dit au nom peu engageant...

  
   
Un peu plus loin, sur la droite, à une intersection, je découvre une ancienne école bien solitaire, au milieu de la campagne.

 

 

Quelques minutes plus tard, j'arrive à Nolay. A ne pas confondre avec Nolay en Côte d'Or.
   

NOLAY

Voici le lavoir qui se trouve à la sortie nord du village, juste à côté de la stèle-mémorial en souvenir de la résistance du Nivernais et plus précisément à la mémoire du commandant Roland Champenier, né le 5 mars 1924 et décédé le 14 novembre 1944.
 

En 1941, c'est à l'âge de 17 ans que Roland Champenier est repéré pour ses multiples actions de sabotage :
- mars 1943, il fait sauter le pont canal de Marseilles-lès-Aubigny alors qu'il avait refuser de faire sauter le pont-canal du Guétin jugeant que c'était un ouvrage d'art. C'est à partir de ce fait qu'il prend le commandement de maquis nivernais.
- mai 1943, il fait évader Georges Roger, prisonnier des gendarmes français.
- Juillet 1943, à l'aide de huit de ses hommes, il attaque un train de permissionnaires allemands après avoir essayé de déboulonner les rails de chemin de fer sous le tunnel de Tendron.
- novembre 1943, à l'aide de ses hommes, il délivre sept prisonniers admis à l'hôpital de Nevers.
- Juillet 1944, pendant la bataille de Donzy, il met en avant ses qualités de stratège.
- Août 1944, il attaque trois camions.
- 9 septembre 1944, il entre en libérateur dans la ville de Nevers libérée à la tête de ses troupes.
- Novembre 1944, à côté de Belfort, Roland est grièvement blessé. Il décède de ses blessures le 14 novembre 1944.
INFOS :
WEBCROQUEUR-NIEVRE PASSION

  

Un petit panneau situé à côté du mémorial rappelle le lourd tribu nivernais pendant la Seconde Guerre Mondiale :
"Le prix de la liberté, un lourd sacrifice consenti par la Résistance et les familles des Résistants. 1055 patriotes emprisonnés, 413 déportés dont 234 décédés, 72 fusillés, 122 otages exécutés dont 4 femmes, 53 otages massacrés dont 6 femmes, 212 Résistants tués au combat, SOIT 1927 VICTIMES DU NAZISME DANS LA NIEVRE, en plus des blessés, des malades non dénombrés à qui nous devons d'être délivrés de la plus tyrannique, de la plus bestiale et cruelle domination."

   

Je me dirige vers le lavoir, mais celui-ci  -bien que bien (c'est moche comme formulation ça ?! "Bien que bien") entretenu-  n'a plus d'eau et les armoires  -peut être destiné à recevoir des livres-  sont pour le moment vides.

  
Mais ça, c'était en septembre 2024.
En septembre 2025, des livres ont été ajoutés pour que le lavoir de Nolay devienne un biblio-lavoir.

   
Par contre, comme tu peux le voir, le bassin est vide. Il faut dire que la rivière qui est censée l'abreuver est à sec.

 

 

 

Je reviens vers le centre du village pour emprunter la petite route départementale D107 qui m'amène au lieu-dit Les Gobets où se trouve également un beau lavoir.

   
 

LES GOBETS

 
L'extérieur est original avec ses nombreuses ouvertures type œil-de-bœuf laissant passer la lumière naturelle sur l'intérieur.

  

On continue par les petites routes. Je traverse quelques lieux-dits bien tranquilles, comme Pignault, Sangué, Vilaine ; sans oublier la petite commune de Lurcy-le-Bourg.

  

J'aime bien ces petites communes de campagne qui affichent un certaine dynamisme avec des propositions variées avec un bar, une petite épicerie et un cinéma (salle des fêtes améliorée pour des projections).

 
L'église Saint-Gervais-Saint-Protais semble bine sobre d'extérieur. Quand tu entres, tu découvres des "fresques" dans les chapelles latérales.


 

Je quitte Lurcy-le-Bourg, toujours par les petites routes en passant par Vilaine.
Je rejoins une plus grande route roulante qui longe de beaux champs.

 

Quelques kilomètres plus loin, après être passé à proximité du premier poulailler roulant en France baptisé "L'oeuf qui roule", j'arrive à Moussy.

  

MOUSSY

  
Là, on est sur un lavoir de compétition qui est aussi un biblio-lavoir !
Magnifique initiative et superbe endroit, calme et reposant, très bien aménagé.

Il y a même quelques poissons dans le bassin central.

Tout autour, des centaines de livres bien posés sur des armoires et des étagères avec des tables et des chaises pour profiter du calme de ce lieu.

 

 

Je quitte la grande route pour aller vers le sud en direction de Crux-la-Ville par la D34.

   

  

 

DANS LE PROCHAIN EPISODE

Nous continuerons ce "petit" périple sur les routes nivernaises à la recherche des fameux biblio-lavoirs... et autres.

   

   

   

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