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LE VOYAGE DE JéNORME

LE VOYAGE DE JéNORME
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30 juin 2025

Un lac, une bière : LE LAC D'OURREC (65)

"Il fait  beau, il fait bon...", chantait Claude François avant de prendre une ultime douche.
Peut être aurait-il remplacé le "bon" par le "chaud" en ce mois de juin-juillet 2025 que l'on dit
caniculaire.
Eeeeh oui, il fait chaud. Alors pour ce billet, nous allons prendre la direction les Hautes-Pyrénées pour retrouver de belles altitudes et un petit lac sympathique.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   


Oui, oui, oui : on parle beaucoup de canicule ces jours-ci !
Mais il ne faut pourtant pas oublier que les médias ont longtemps privilégié d'autres mauvaises nouvelles avant ce changement de températures.
Il est vrai que nous traversons une période difficile et compliquée avec toutes ces guerres : Ukraine, Russie, Israël, Iran, Gaza, Syrie,... Tous ces morts, toutes ces armes. A la recherche du pouvoir suprême, pour "défendre sa religion", conquérir toujours plus de territoire...

   
 

 

Et une fois que les journalistes ont bien "épuisé" leurs recherches sur les guerres, on passe à la canicule.

  
Alors que l'on demande au citoyen lambda de faire du co-voiturage, d'économiser l'énergie, de bien éteindre les lumières, nous voyons ces missiles, ces drones qui s'écrasent sur des civils.
Nous constatons que les milliardaires s'amusent, notamment en tentant d'envoyer une énième fusée dans l'espace et qui, finalement, explose ; ou encore des politiciens en plein paradoxe.

 

Alors, on s'étonne que la météo change, que les intempéries sont de plus en plus violents, la grêle, les orages, le réchauffement climatique, inondations, incendies,... Mais les milliardaires continuent. Les dictateurs continuent.
"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", disait Jacques Chirac en septembre 2002 lors de l'ouverture de son discours devant l'assemblée plénière du IVème sommet de la Terre à Johannesburg.
Les humains  -ou du moins les plus fortunés-  semblent en avoir fini avec les précautions terriennes afin de satisfaire leur trop plein d'argent à des fins égoïstes.
Pas étonnant alors que la Terre se révolte et décide, peut être aussi, d'en finir avec l'humain.

   

🍾Ouuuuaaaaaiiissss !!!!🙌
 

Bon, allez, on se reprend ! Puisque nous parlions de météo, je ne sais pas si tu as vu cette info...
 

 

 

Et puis, et puis : l'été est là avec son lot d'insectes que l'on n'aime pas trop, comme par exemple le moustique.
Aaaaaaah, on a beau aimé la nature, ça, le moustique, on n'aime pas tellement tellement ! Il pique, ça gratte, ça siffle à  nos oreilles quand on dort !
Heureusement, pour toi, j'ai créé un piège naturel pour s'en débarrasser. 

CECI !

  

Hein ? Hein ? Voilà !

Bon, maintenant, revenons à notre billet du jour.
Ouuuiiii, fuyons les infos et l'urbanisation à outrance  -non pas en prenant une fusée pour aller sur Mars ou sur la lune-, mais en allant randonner dans les belles montagnes pyrénéennes.
Aujourd'hui, direction le département des Hautes-Pyrénées, et plus précisément la région de Bigorre, et plus précisément la vallée de Lesponne, et plus précisément au bout du bout de la vallée de Lesponne afin de rencontrer le petit lac d'altitude d'Ourrec.

   

   

C'EST PARTI !!!!

    

  

Je quitte Bayonne, Mouguerre et le Pays Basque en empruntant l'A64. Oui, ben oui, je sais, c'est l'autoroute, c'est pas bien, pollution, destruction des espèces. Mais bon, je vais pas faire les 177 kilomètres à pied, faut que je sois de retour au boulot le lendemain. 
Je monte dans la voiture et je me passe le dernier titre de Feu! Chatterton : "Allons voir", dont l'album, "Labyrinthe", sortira le 12 septembre.

  .  

   .

Oui, voilà : allons voir... du côté du lac d'Ourrec.

185 kilomètres pour 2h10 de route.
Pour l'instant, je quitte le Pays Basque dans le brouillard.

 
Mais j'ai confiance... Effectivement, à hauteur de l'Aire des Pyrénées, le brouillard n'est plus qu'un vague souvenir.
La météo est idéale pour faire une pause et aller faire le tour de la sculpture monumentale rendant hommage au Tour de France cycliste, dont le départ sera donné samedi prochain.

 
Un énorme ruban d'acier se déroule sous nos yeux. 18 mètres de haut, une boucle de 30 mètres de diamètre !
Réalisée par l'artiste Jean-Bernard Métais entre 1995 et 1996 et inaugurée le 11 juin 1996 par Jean-Claude Killy et Jean-Marie Leblanc, cette œuvre met en scène huit coureurs lancés dans l'ascension d'un col pyrénéen. Un de ces cols mythiques : Tourmalet ? Aubisque ? Aspin ? Portet d'Aspet ? Marie Blanque ? Peyresourde ?...
Echappée solitaire, course en file, chute libre... les cyclistes sont représentés dans différentes postures, propres à leur métier. En bas de la boucle, l'un d'eux triomphe et lève les bras en l'air. C'est le maillot jaune.

  
   

Alors, bien sûr, qui dit "Aire des Pyrénées", dit "Pyrénées". Et l'A64 longe cette chaine montagneuse naturelle magnifique avec cette succession de pics et de sommets, parfois encore enneigés.

 
 

Je quitte l'autoroute à hauteur de Tarbes et de ce rond-point surmonté d'un avion, rappelant que... que... qu'il y a un aéroport à Tarbes pour accueillir tous les pèlerins qui veulent se rendre à Lourdes (à 23km). Mais cet avion posé rend également hommage à l'entreprise aéronautique Daher, située à Louey.
Ouais, ben, c'est important de savoir pourquoi il y a tel ou tel objet sur un rond-point. Hein ? Non ? Mais si.

 

 

A la sortie de Tarbes et en roulant sur la D935, une succession de villages rythme la route qui s'en va droit en direction du Pic du Midi de Bigorre qui se dresse fièrement du haut de ses 2877 mètres d'altitude.

 
Ici, à Momères.

   

   
Ici, à Saint-Martin.

  

   
Ici, à Hiis.

Ooooooh... hiiiisss !
  

Oui, ok d'accord, pardon.
On reprend.

  

Ici, à Hiis.

  

Bon, c'est bien gentil de regarder les montagnes de derrière un parebrise, mais à un m'ment donné, il faudrait tout de même arrivé au but.
Après avoir traversé Bagnères-de-Bigorre, je rejoins la belle vallée de Lesponne et son lavoir où doit régner le silence.

  
C'est au bout du bout de cette belle vallée que se trouve le départ de notre randonnée pour le lac d'Ourrec, au lieu-dit Le Chiroulet, "matérialisé" par un hôtel-bar-restaurant, un grand parking et ces petits panneaux caractéristiques des randonnées.

 
Ah oui, comme tu peux le voir, c'est ici aussi que débute la randonnée pour se rendre au magnifique lac Bleu de Lesponne, situé à 1977m d'altitude et accessible après 2h30 de marche par un dénivelé de 900 mètres pour 12 kilomètres.

Quand on y arrive,
cela donne à peu près cette vue là...

   
Ah ben oui, c'est beau. Et pis, c'est bleu. C'est bleu car c'est le lac le plus profond des Pyrénées.
Mais ce n'est pas que nous nous rendons aujourd'hui parce que nous y sommes déjà allés à plusieurs reprises, et notamment en mars 2024 (cf : LE LAC BLEU DE LESPONNE).

   

NON, aujourd'hui, direction l'autre lac : le lac d'Ourrec, où je ne suis jamais allé.
en fait, c'est en voyant une vidéo des Sentiers d'Aurore, puis de Res Pyr Rando (excellente chaine Youtube de randonnées, tenue par Katya et JP !) que j'ai eu envie de m'y rendre.

  

   

Oui, alors, là, aujourd'hui  -ou du moins quand je m'y suis rendu il y a quelques semaines-  ce n'était pas du tout le même temps.

   

Bon, allez,
la carte et les chiffres !


Comme tu peux le voir, l'itinéraire est assez simple à suivre. Le sentier longe l'Adour de Lesponne avant d'entamer une petite montée sympathique vers des hauteurs insoupçonnées et insoupçonnable... je ne sais pas pourquoi je dis ça...
C'est donc une randonnée en aller-retour de 9,67km pour un dénivelé de 616m sur un temps de 4h30 environ. Le sentier est balisé en jaune.
Il est possible de réaliser une  boucle et rejoindre la lac Bleu depuis le lac d'Ourrec ; tout cela sur une distance de 17km pour une durée de 8h50 avec un dénivelé positif de... de... de 1400m (cf : Randonnée Lac Bleu et pic Bizourtère, par Mariano).

    

    

   

C'EST PARTI !

   

      

Je m'élance (ah oui carrément !) sur le sentier en direction de la petite chapelle Notre-Dame-des-Lacs.


On ne peut pas entrer à l'intérieur qui est très petit et étroit ; juste rester en dehors et regarder de derrière la grille.

 

Je laisse la petite chapelle pour, un peu plus loin, passer sur une passerelle en bois enjambant l'Adour de Lesponne.

   

Oui, oui, oui : l'Adour de Lesponne, connue aussi sous le nom de l'Adour. Cette Adour qui serpente dans les départements des Hautes-Pyrénées, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques avant de rejoindre l'océan Atlantique à hauteur de la Barre à Anglet.
Elle prend sa source entre le lac d'Ourrec et le col du Tourmalet, à l'ouest du Lac Bleu. Puis elle "parcourt" plus de 308 kilomètres.
En gascon, adour signifie source, cours d'eau et adourga ou adorgar signifie irriguer. En basque, Aturri se rapproche de Iturri qui signifie également source.
    


BREF !
 

Un petit panneau nous rappelle qu'il ne faut pas faire de petits barrages en galets sur les rivières, ou du moins ne pas les laisser une fois que l'on part.
"En automne, les truites migrent pour la reproduction. Ces poissons doivent aller vers l'amont afin de trouver le milieu nécessaire au développement des oeufs et des juvéniles et faire perdurer l'espèce. Plus les obstacles sont nombreux dans le cours d'eau, moins les poissons migrateurs peuvent se reproduire."

 

    

Une fois la passerelle enjambé, j'entre dans le bois de Bizourtère ; toujours en suivant l'Adour qui se livre parfois à quelques cascades.

   

Je croise quelques arbres aux silhouettes biscornues et des rochers recouverts d'une mousse bien verte.

  

Attention, devant un tel spectacle de la nature, il est l'heure de retrouver notre rubrique culturelle que le monde entier nous envie...
 

LE SAVAIS-TU ?

L'hymne national japonais, le Kimi ga yo ("votre règne"), est un poème qui fait référence à la mousse, extrait d'une anthologie de poésie datant du IXème siècle et d'auteur inconnu.
"Que le règne de notre Seigneur
Dure mille et huit générations
Jusqu'à ce que les pierres
Deviennent rochers
Et se couvrent de mousse
."

C'est l'hymne national le plus ancien du monde, mais aussi l'un des plus court.
Voilà, merci.

 

Quelques fois, j'ai l'impression de voir des visages dans ces rochers et cette mousse, comme...

 
Eh, hein : on ne dirait pas une tête de gorille là dans les rochers ? Hein ?
Non... Bon...

   .
.

   

Avant de sortir du bois de Bizourtère, je passe sur une autre passerelle.

   
J'entre sur une clarière appelée sur les cartes IGN Cumviehl. Un eblle herbe bien grasse, toujours l'Adour qui s'écoule tranquillement avec un bon débit dû aux dernières fontes des neiges de la saison.

   
Je découvre également quelques murs en ruine ; sûrement d'anciennes cabanes de bergers.

  

Derrière moi, à l'Est, discret mais attentif, le Pic du Midi de Bigorre montre le bout de son sommet, facilement reconnaissable à son émetteur et à son observatoire astronomique.

 
Comment ça on voit rien ?
Mais si.

  
ZOOM !

Enorme cône de gneiss, situé sur le point le plus avancé du principal contrefort des Pyrénées centrales dont il constitue le sommet, le Pic du Midi de Bigorre atteint 2876 mètres d'altitude. Sa situation privilégiée en a fait le site idéal d'un observatoire astronomique qui, depuis 1880, fixe imperturbablement les étoiles.
Pour atteindre ce sommet, tu peux prendre le téléphérique qui part de la station de La Mongie, "survolant" un océan de vallées et de crètes.
Le Pic est le seul point qui permet d'embrasser d'un seul regard la quasi-totalité des Pyrénées, du Pays Basque à l'Andorre. Par temps clair, les lumières du phare d'Alexandriiiiiieee me rappellent la même mélodie... Oups, non, pardon.
Par temps clair, les lumières du phare de Biarritz, situé à 150km, ou encore la Montagne Noire, dans le Massif Central (320km), sont également visibles.
    
Le pic du Midi de Bigorre est connu depuis l'Antiquité. Les plus anciens témoignages se retrouvent dans les récits de la mythologie pyrénéenne, mélange des panthéons locaux et grecs.
Ainsi les Pyrénées seraient le tombeau de Pyrène, morte de trop avoir aimé Héraclès. Celui-ci lui fit le plus beau et les plus grand des tombeaux : les Pyrénées. De leurs amours était né Python, serpent mythique qui garde le tombeau de la belle Pyrène, sa tête se trouve à Gavarnie et sa queue au Pic du Midi de Bigorre, que les strates de gneiss permettent parfois d'imaginer.

   

Après être passé sur une nouvelle passerelle, je re-rentre dans une petite portion de bois, puis je passe à proximité d'une réserve d'eau.
Ensuite, à nouveau, le paysage se dégage. J'entre sur un plateau : le plateau d'Herraou.

   

Très beau plateau sur lequel reposent deux cabanes de berger.

  
Il est dominé à l'Ouest par le pic de Barran et à l'Est par la crète des Conques.

 

 

 

 

 

 

 

 

J'arrive en haut du plateau.

Ah, tiens, encore une passerelle enjambant toujours cette même rivière de l'Adour de Lesponne.

 

 

 

 

 

Attention : à partir de là, on va monter dans les tours, ou plutôt dans les airs.

Jusqu'ici, le chemin était agréable à suivre, tranquille, pas trop de dénivelé, fraicheur avec la rivière. Mais là, maintenant : on grimpe ! Sèchement ! Le chemin est devenu sentier. Balisage jaune. Un petit 200 mètres de dénivelé sur 1 kilomètre dans les bois.

 

 

 

A la première sortie du bois, dans un virage, je marque une pause pour remarquer les différents petits cours d'eau sortant des montagnes environnantes pour venir "enrichir" l'Adour de Lesponne.

  
Un peu plus loin et un peu plus haut encore, une ouverture panoramique offre une magnifique vue sur la cascade d'Ouscouaou ; là où l'Adour de Lesponne fait le grand saut.

  
Une fois cette belle vue passée, petit virage serré et sortie de bois pour découvrir... Non pas encore le lac d'Ourrec... mais une belle et courte montée dans les rochers, un peu secoués par un ancien passage d'eau.
   

EN BAS / EN HAUT

   

     

Maintenant, plus de bois, plus de forêt. La lumière. Montagne dégagée. On approche du but. Un petit surplomb, un col. On passe le col et HOP : un panorama inattendu. Sublime. Magnifique !

   

L'Adour de Lesponne serpente sur cette étendue herbeuse, dominée par les montagnes encore enneigées en leurs sommets. Le pic de Bizourtère (2311m), Les Aiguillettes (2399m), le Soum de Lascours (2485m), le Soum Arrouy (2488m),...

J'entre dans ce magnifique paysage par le petit sentier qui descend légèrement vers la rivière. Par contre, je ne vois pas le lac d'Ourrec.


J'espère que je n'ai pas fait la même erreur que lorsque j'ai voulu rejoindre le lac d'Isabe... (cf : A la recherche du lac d'Isabe). Je m'étais tout simplement trompé de vallée et de vallon.

  

  
Petite pause au bord de l'eau.

    

Et on reprend la marche.
 

Le sentier remonte derrière une petite butte. Derrière moi, le paysage est toujours magnifique avec cette Adour qui serpente sur le plateau.

 

 

 

 

J'arrive à hauteur du déversoir, c'est à dire l'endroit où l'eau du lac s'échappe pour créer un ruisseau ou une rivière.

 

 

 

Une fois la petite butte contourné, le lac d'Ourrec apparait. Silencieux.

  

Nous sommes ici à 1667 mètres d'altitude. Le lac a une superficie de 1,3 hectare. Il peut atteindre une profondeur de trois mètres.

  
Le lac se trouve dans une ancienne petite vallée glaciaire, juste au niveau d'un petit ombilic glaciaire fermé par un verrou glaciaire côté nord ; verrou qui est environ 65 mètres plus élevé que le lac.

   
Il est dit que le lac d'Ourrec a la forme d'un coeur. J'ai beau tourné au tour, monter et descendre, je ne vois pas trop...

   

Pour moi, il a plutôt la forme d'une bottine ou de... Je sais pas. Mais il parait que sa forme de coeur est beaucoup plus évidente quand on effectue la randonnée au départ du col de Moulata, côté Hautacam, à l'Ouest.
  
Toujours est-il qu'il est temps de se poser pour boire un e petite bière.

   
Je suis étonné de voir des canards évoluant à la surface de ce lac d'altitude.

  

Couleurs.

 

 

 

 

 

  .

   .

Sur la rive sud du lac d'Ourrec, il y a un refuge, ou plutôt une cabane. Ouverte. Bien posée au pied des montagnes du Soum de Lascours (2490m), du Pène de Lounqué (2275m) et du pic du Montaigu (2339m).

  
Il propose un espace pour deux personnes avec cheminée, dortoir à l'étage, un placard, des chaises délestées de leurs assises en bois, des mots et des phrases sur les murs...

 

   

  

 

 

 

 

Bon... Derniers regards sur les montagnes environnantes. Derniers regards sur le lac silencieux dont les eaux sont à peine troublées par les mouvements des canards.
Il va falloir redescendre. C'est toujours difficile de quitter ce genre de lieu, isolé, sans personne.
Je repense à ces mots de Jacques Mayol à Johana dans "Le grand bleu" :
"- Quand tu plonges comme ça, qu'est-ce que ça te fait ?
- C'est comme si je glissais sans tomber. Le plus dur, c'est une fois en bas...
- Pourquoi ?
- Parce qu'il faut une bonne raison pour remonter."

  
Là, c'est un peu pareil, mais inversé. Il faut à présent refaire le chemin en sens inverse et quitter ces altitudes.
C'était une belle petite randonnée pour se dégourdir les jambes et atteindre une belle altitude et un lieu reposant, calme.

    

   

ET MAINTENANT,
LA PETITE VIDEO RECAPITULATIVE !

   

     

27 juin 2025

UN PEU DE MUSIQUE...

Au hasard des rencontres et des humeurs, Du matin ou du soir, chaud ou froid, débordé ou reposé, curieux ou aigri, mais toujours alerte.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   
   

 

On commence avec un grand Melody Gardot d'il y a 10 ans, certes, mais qui est soudainement revenu à mon esprit un soir pluvieux...

 

   

   

   

Une petite sortie sur le balcon de l'appartement, de nuit, en ce mois de juin si chaud, trop chaud. Je regarde le ciel sombre s'illuminer de mille éclairs lumineux et aléatoires. Pas un bruit n'accompagne ces flash devant ces arbres en silhouettes...
 

   .

.

   

Posé.
Je trouve ce spectacle naturel beau, mais naturellement inquiétant. Trop chaud. trop sec. Il interpelle. Il fascine.
Mais il interroge.
Une question d'angle, de perception, de composition, de décomposition. Une liberté, une ouverture, des possibilités dont certains ont abusé jusqu'à l'abus irréversible...
   

  

  .

.

Changement. Rythmique. Sans musique. Rythmique de la voix... Rien à voir. Soudain.

  

  .

.

   

Et pour finir, une chanson dynamique, vigorante, revigorante. Un homme seul qui danse devant le guichet d'un cinéma...
 

   

   

Et hop !
Prochainement, on part en captation amateur pour les concerts de
Mezerg, Birrd, Etienne de Crécy, The Liminanas et... et... et THYLACINE !

  

  

  

  

20 juin 2025

D'Anglet à Biarritz : les trois sommets, partie 2 (64)

Et voici la suite de cette balade urbaine qui nous amène à atteindre trois sommets de la côte Atlantique basque : la Love Tower, le phare de Biarritz et le Rocher de la Vierge.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   

Eeeeh oui, souviens-toi : lors du précédent billet, nous avions parcouru quelques kilomètres de cet itinéraire urbain qui doit nous amener de la Love Tower à Anglet au rocher de la Vierge à Biarritz : D'ANGLET à BIARRITZ : LES TROIS SOMMETS, partie 1 (64).
  

Quelques photos ?
Fastoche.

 

 

 

 

Voilà.
Allez, salut.

  

  

 

    

Non, bon, hop : on reprend la route... ou plutôt le trottoir... puisque je suis à pied et en ville.
Je quitte l'esplanade Elisabeth II ; esplanade qui a servi de décor au film d'André Téchiné en 1981, "Hôtel des Amériques", avec Patrick Dewaere et Catherine Deneuve.
Je recommence.

  

Je quitte l'esplanade Elisabeth II... Pourquoi avoir donné ce nom à ce lieu ? Hein ?
En fait, ce n'est que depuis septembre 1997 que cet endroit a été baptisé ainsi, suite à la semaine britannique organisée en l'honneur du jubilé de sa Majesté.
Je recommence.

 

Je quitte l'esplanade Elisabeth II et le phare de Biarritz pour traverser le jardin qui surplombe la falaise de la plage Bernain. Cette plage est interdite au public car de nombreux éboulements se sont produits, notamment en janvier 2000 où 20 000 tonnes de rochers se sont brusquement effondrés sur l'estran.
 

Une autre importante partie s'est écroulée en juin 2018, interdisant aux propriétaires des maisons situées sur le haut de la falaise d'aller dans leur jardin.

 

   

Le parc-jardin surplombant la plage Bernain est composé d'un dédale de petits chemins goudronnés qui montent et qui descendent parmi les nombreux tamaris.

  
Des terrasses aménagées proposent de beaux panoramas sur la falaise du cap Saint-Martin et celle surplombant les plages Bernain et du Miramar...

 

 

 

 

 

On peut également apercevoir au loin l'objectif ultime du jour : le Rocher de la Vierge, en contre-jour.

   

Ouaip. Y'a encore un peu de chemin.
Tiens, d'ailleurs, en parlant de ça, voyons la carte et ce qui reste de chemin à parcourir... en vert.

 

Je sors du jardin pour tomber nez à nez avec l'imposante façade de l'hôtel Regina expérimental.
 

 

 

 

Je descends à présent l'avenue de l'Impératrice, bordée de belles villas, comme  -par exemple-  la villa Cyrano, art nouveau, mâtinée de style gothique.

"Cette villa est datée de 1900. Phénomène particulier, elle ne se trouvait pas à l'origine à son emplacement actuel. Elle était située au croisement entre l'avenue de l'Impératrice et l'avenue de la reine Victoria. Condamnée à la destruction avec l'agrandissement de l'hôtel Carlton, elle est sauvée in extremis par Alfred Boulant, homme d'affaire local, propriétaire du Casino Bellevue et surtout très attaché au patrimoine. Il la fera déplacer et reconstruire pierre par pierre plus haut sur l'avenue. A l'origine appelée "Villa Labat", elle sera renommée "Cyrano" en l'honneur de la pièce de théâtre à succès d'Edmond Rostand, dont Alfred Boulant est un fervent admirateur."  TOURISME 64

   

Je quitte l'avenue de l'Impératrice... Dis don', y'en a des rues et des avenues avec des dénominations royales et autres... Avenue de l'Impératrice, d'Edouard VII, de la Reine Victoria, de Napoléon III, boulevard du Prince de Galles,...
Bon, moi, je bifurque sur ma droite par un escalier assez étroite appelée "Descente de l'océan". Je croise cet étonnant édifice, appelé la Villa Roche-Ronde.

 

"La Villa Roche-Ronde est un manoir néo-gothique, construit en 1884 par l'architecte Alphonse Bertrand. Elle présente l'aspect d'un château fort avec ses machicoulis, ses créneaux et échauguettes, ses cheminées en fût de canon.(...)
Des hôtes de marque y séjournèrent, tels que Mata Hari ou la reine Fabiola de Belgique. Cette dernière participa aux soirées régulières données à la villa.
Abandonnée quelque temps, elle fut sauvée grâce à une restauration."
PAYS BASQUE 1900

 

Je poursuis ma descente vers l'océan par ces escaliers escarpés, mais qui proposent déjà une belle vue sur l'océan, et notamment sur la Roche Percée ou Roche Ronde.

Elle abrite de nombreux oiseaux, notamment une colonie de goélands et l'océanite tempête, le plus petit des oiseaux de mer d'Europe. Depuis avril 2006, le secteur comprenant les rochers Bouccalot et Roche Ronde est classé Zone Natura 2000.

   
Mais ce rocher à l'apparence si particulière, est aussi connu pour sa légende locale.
"Un jour, une traînière de Biarritz rentre bredouille de la chasse à la baleine. Le capitaine et ses hommes restent silencieux tant ils sont déçus. Alors qu'ils atteignent les rochers qui abritent le port, les rameurs entendent soudain un chant extraordinaire. Ce sont des voix de femmes qui viennent du côté de la Grande Plage. Les matelots savent que là-bas, se trouve la Roche Percée, un rocher étrange qui abrite des Laminak, des femmes très belles avec une queue de poisson à la place des jambes. Les rameurs échangent quelques regards furtifs et d'un commun accord, ils modifient leur trajectoire pour se diriger vers la Roche Percée. Leur capitaine qui n'a rien vu venir se met à crier : "Malheureux, qu'allez-vous faire ? N'écoutez pas ces voix. Vous savez que cet endroit est maudit !"
Les marins n'obéissent pas et souquent ferme dans la direction d'où vient le chant. Le capitaine crie de plus belle : "Je vous en conjure, arrêtez tout de suite et retournez vers le port ! Ce rocher est le domaine de créatures diaboliques !"
Les rameurs détournent la tête sans cesser de ramer. Ils approchent rapidement de la Roche Percée. Alors, le capitaine se jette à genoux, ôte son béret et implore Dieu de pardonner à ses hommes accablés par leur mauvaise pêche. Il sait qu'ils vont vers une mort certaine mais il demande à Dieu de leur épargner les souffrances de l'Enfer. Du haut du ciel, Dieu écoute la supplication du brave capitaine. Il comprend le désespoir des marins. Dans sa grande bonté, il décide de ne pas faire périr ces hommes mais ne pouvant admettre non plus qu'on ne respecte pas ses lois, il transforme tout l'équipage en cormorans."
CLAUDE LABAT pour
 MUSEE BASQUE.COM

  

Cette Roche Percée fait également face à la plage du Miramar. Oui, oui : la même dont nous avions parlé dans le billet précédent à propos de l'échouage du navire Frans Hals en novembre 1996.


C'est plus calme et dégagé aujourd'hui. 

  
J'arpente maintenant l'allée Winston Churchill, petite allée bordant l'océan Atlantique et la plage du Miramar. Les maisons, villas et immeubles se succèdent, comme le Sofitel à l'architecture plongeante ou encore la Villa Begonia d'inspiration art déco.

 

  
 

Presque à mi-chemin de l'allée Winston Churchill, je bifurque sur ma gauche par un petit passage afin de rejoindre la rue Louison Bobet.

 

Je suis surpris de trouver le nom de ce coureur cycliste ici à Biarritz.
En fait, s'il est né le 12 mars 1925 à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine), il est décédé le 13 mars 1983 à Biarritz.

 

Cycliste professionnel de 1947 à 1961, il est considéré comme l'un des plus grands coureurs de l'histoire du cyclisme et possède l'un des palmarès les plus riches de son sport. Il a jouit d'une immense popularité durant toute sa carrière. Celle-ci s'acheva en 1961 après avoir été victime d'un accident de voiture entrainant plusieurs factures du fémur et de la cheville. Il s'est alors reconverti dans la thalassothérapie et ouvrit le premier institut moderne de ce genre à Quiberon en 1964. En 1979, il ouvrira un nouveau centre à Biarritz, ici, entre la plage du Miramar et le centre ville.

  
Coïncidence ou pas, Fifou vient juste de m'offrir un étrange album à colorier, chiné sur le marché d'Ahetze.

 

  
Voilà ! Sache-le : si tu veux devenir un grand coureur cycliste, faut que tu boives du Viandox. Ce n'est pas un nom très inspirant... Viande... Ox... Viandox. Et puis, ce n'est pas une boisson, mais un assaisonnement salé pour les viandes, le riz et les pâtes. Pas sûr que ce ne soit que grâce à cela, qu'il a gagné trois Tours de France.

   

BREF ! Reprenons.
Je passe devant la porte de l'ancien spa impérial.

 
Hein ? Bon. Alors ?
Je redescends sur l'allée Winston Churchill pour passer sous l'hôtel du Palais par un passage couvert où le sable est venu se poser par la force des vagues.

    

 

Cette allée couverte débouche sur la Grande Plage, dominée par le majestueux Hôtel du Palais.

 
La Grande Plage. Deux kilomètres de sable doré. Des commerces lui font face (restaurants, cafés, piscine, souvenirs, vêtements).
Au début du XVIIème siècle, les médecins étaient convaincus par les vertus thérapeutiques des eaux de mer afin de traiter certaines maladies (dépression, troubles nerveux, tuberculose). La situation de la plage centrale de Biarritz correspondait aux critères recommandés pour les traitements, à savoir une plage sablonneuse et plate avec une certaine ampleur de vagues et de salinité des eaux.
La Grande Plage était appelée "Plage des Fous" car les bains de mer ici étaient réservés aux aliénés, immergés et poussés dans les vagues  afin de les aider à retrouver la raison.

Mais au XIXème siècle, la Plage des Fous devient Grande Plage sous l'essor de l'Impératrice Eugénie qui en fait sa station de cure favorite grâce à son air salin. Ce nouveau standing attire l'aristocratie européenne.

   

Je traverse le quai de la Grande plage en passant devant les terrasses des cafés, puis devant la façade Art Déco du casino. Je remonte ensuite le Boulevard du Général de Gaulle jusqu'à la passerelle du rocher du Basta.

  
Le rocher est accessible et propose de beaux panoramas.
Côté Nord, sur la Grande Plage et le phare. Côté sud, sur le port des Pêcheurs.

 

 

 

 

Le port des Pêcheurs, c'est notre prochaine destination.
il ne faut pas trop trainer car la lumière commence à faiblir en cette fin de journée et si je veux rejoindre le dernier sommet de la journée de jour, ce serait habile d'activer le pas.
Mais le port des Pêcheurs  -hors saison-  est un endroit bien tranquille et sympathique.

 

Il y a ces restaurants où il est interdit de plonger sur leur terrasse.

 

 

 

 

Il y a ces bateaux sur le parking, faisant aux restaurants, spécialisés en fruits de mer.

 

 

 

Il y a cette vue en contre-plongée sur l'église Sainte-Eugénie.

 

 

Il y a les emblématiques crampotes.

  

Ouais, bon, je sais, les photos sont pas top. Mais si tu veux en voir des mieux, tu peux aller sur le billet écrit en novembre 2024, DE BIARRITZ A BAYONNE, paysages urbains.
Rappelons-le pour ceux qui ne connaissent pas : les crampottes sont de petites cabanes de pêcheurs, soigneusement aménagées et joliment décorées.
C'est au début du XXème siècle que les marins biarrots obtiennent l'autorisation d'installer ces petites maisons colorées. Ils entreposent ici leur matériel de pêche et y pratiquent la salaison des sardines. Ce sont alors 300 pêcheurs qui travaillaient ici. Dans les années 1950, il n'en restait plus que 50. Aujourd'hui, c'est la navigation de plaisance, le tourisme et la restauration qui dominent.
Les crampottes sont la propriété de Biarritz et sont attribuées aux propriétaires de bateaux qui mouillent dans les bassins du port.

  
Ooooh le soleil étend ses derniers rayons sur le cap Saint-Martin...
Ah merde, il faut que je me dépêche de rejoindre le rocher de la Vierge. Il n'y a que quelques mètres à parcourir. Je voulais passer par le rocher de l'Atalaye, mais je n'ai plus le temps.
Je passe sous le tunnel du boulevard du Maréchal Leclerc pour atterrir directement face au rocher ultime.

   
Au XVème siècle, le rocher était une presqu'île et s'appelait Rocher de Cucurlon, mais avec la montée des eaux, il s'est retrouvé encerclé par l'océan.

  

Belle lumière changeante de fin de journée.

 

Dernières lumières sur les nuages à l'horizon.

  

Dernière luminosité sur les rochers sculptés
jouxtant le rocher de la Vierge.

   

Allez, on va se rapprocher de la dernière ascension du jour.
Pour cela, il faut emprunter la passerelle métallique de 75 mètres conçue de 1886 à 1887 par les ateliers Schryver et Compagnie de Haumont (Nord) ; et non par les ateliers Eiffel comme beaucoup le croivent... le croient, pardon. Elle remplace une ancienne passerelle en bois datant de 1863 qui fut brisée par les vagues.

   
Je me trouve maintenant au pied du rocher surmonté de la statue de la Vierge.

   
Un goéland a pris position...

  
Pourquoi une vierge ici, sur ce rocher ?
Pour le savoir, il faut revenir en 1864. Des baleiniers biarrots de retour d'une pêche sont pris dans une tempête. Proche de la côte basque, ils n'arrivent pas à rejoindre le Port Vieux (situé au sud du rocher) et croient leur mort prochaine. En plein désespoir, ils sont éblouis par une lumière qu'ils vont suivre pour regagner la terre ferme, sains et sauf pour la plupart.

Lors de l'exposition franco-espagnole de 1864 à Bayonne, on exposa une statue de trois mètres de hauteur en bronze de la Vierge Marie, des ateliers Ducel et fils de Bordeaux. Un Biarrot, M. Blanchard, eut l'idée de placer cette statue au sommet du "Cucurloum" après l'avoir achetée et offert à la municipalité.
La Vierge fut bénie le 11 juin 1865 par le curé de Biarritz, l'abbé Casaux.

 

Je me trouve à présent au pied du rocher sur lequel repose la statue. L'ascension va être très courte car le rocher ne mesure que seize mètres de hauteur.

 

 

 

 

Une fois au sommet, juste à côté de la statue, un magnifique panorama à 360° apparait. L'océan Atlantique à perte de vue.

    

Au nord, les plages landaises, la Barre d'Adour et le Cap Saint-Martin surmonté du phare de Biarritz...

 

 

 

 

 

 

Certes, mais aussi, au sud, la villa Belza et les côtes basques françaises et espagnoles (de la Rhune à Jaizkibel)...


 

 

Ce soir, l'océan est calme.
Quelques jours auparavant, de forts coefficients et un vent accompagnateur donnaient une toute autre apparence à ce lieu.

  

Mais ça, nous en reparlerons un autre jour.

   

En attendant, je redescends de mon rocher pour retourner à la voiture... qui se trouve à côté de la Love Tower.

  

   

Et maintenant, revenons en vidéo
sur ce périple urbain.

    

      

16 juin 2025

D'Anglet à Biarritz : les trois sommets, partie 1 (64)

Comment ? Des sommets à Anglet et à Biarritz ? Mais what ???
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

 

 

 

L'autre soir, avec les amis voisins basques, nous sommes allés au café-cabaret Le petit Bijou, à Biarritz pour assister au spectacle-représentation de Pierre Aucaigne, "Cessez !".

  

 

 

Je connaissais déjà Le Petit Bijou pour y être allé voir un autre spectacle. C'est un bel endroit, intimiste, bien décoré et agencé, qui propose de nombreuses représentations, choisies par les tenanciers du lieu, le couple Virginie Stevenoot et Mehdi... Oui, oui : le Medhi qui jouait le rôle du petit garçon dans la série de 1964, "Belle et Sébastien", puis dans "Le jeune Fabre".
Je ne connaissais pas Pierre Aucaigne. Les spectacle-one man show qu'il nous a présenté a 15 ans, mais il est étonnant et très drôle. Sa performance est très... très... intense ; tant sur les textes, la prononciation que la prestance physique.
Un petit extrait ?
Fastoche.

  

Voilà !
Bon, alors ? Hein ? ça va ?

   
Nous étions donc à Biarritz et, à la sortie du spectacle, je me suis dit : "Tiens, et si demain, j'allais me promener dans les parages, histoire de bien voir tout ce qu'il y a à voir ou presque !"
C'est ainsi que j'ai eu l'idée d'appeler cette randonnée-balade urbaine : "D'Anglet à Biarritz : les trois sommets".

   

Ah, ah, ah ! Eh oui, ça change des Alpes et des Pyrénées : des sommets en bord d'océan Atlantique.
Bon, les plus girondins d'entre vous connaissent bien évidemment le sommet de la dune du Pilat...

   
Ah ouais, ok, d'accord, c'est une belle montagne... De sable, mais belle. 115 mètres de hauteur. 15 minutes pour atteindre son sommet (cf : Des Aldudes à la dune).
Ok, d'accord. Bon... allez, on retourne au Pays Basque maintenant.

     

Un peu comme pour le sentier du Mojito que j'avais parcouru (et inventer) il y a quelques années, en 2014, de la plage d'Erretegia à Bidart au bar Le Bibam à Saint-Jean-de-Luz (cf : Le sentier du mojito). On avait vu de beaux paysages.

 

   

   

Cette fois-ci, pas de Mojito, pas de dune, mais des sommets !
Enfin, des sommets... Disons plutôt des hauteurs urbaines. Au nombre de trois et qui sont la Love Tower, le phare de Biarritz et le rocher de la Vierge.

   

Tout de suite,
la carte.

Distance : 5km.
Dénivelé : J'en sais rien.
Durée : ça dépend.
On ne peut pas être plus précis.

   

    

    

ALLEZ,
C'EST PARTI !

    

 

Je me gare à Anglet, et plus précisément sur la rue de la Promenade du Grand Large. J'emprunte ensuite la piste cyclable qui descend jusqu'à la Chambre d'Amour. Maaaaaaaiiiissss je m'arrête à hauteur du premier sommet de la journée que l'on distingue déjà par sa forme pas banale.

   
C'est la Love Tower.

   
Quand je prononce son nom  -Love Tower-, je pense au film Les sous-doués en vacances (1980) de Claude Zidi avec le Love computer, présenté par Guy Marchand. Mais ça n'a rien à voir.

BREF !

La Love Tower est une tour tout en bois. Elle a été réalisée par l'artiste japonais Tadashi Kawamata lors de la Biennale d'Art contemporain d'Anglet en 2018.
Né en 1953 à Mikasa sur l'île de Hokkaido, Tadashi Kawamata est plasticien et réalise des œuvres, éphémères et durables, à travers le monde entier depuis 1979, aidé d'assistants. Il créé ainsi des installations en fonction des lieux choisis ou offerts, sur des chantiers de démolition ou de construction, les entourant radicalement de planches et de poutres de récupération très serrées les unes contre les autres, avec lesquelles il édifie des structures, sortes de charpentes ouvertes à l'air, à la lumière, à l'espace extérieur. Il installe aussi des sortes de cabanes ou de ruelles dans des lieux d'exposition traditionnels ou publics, comme, par exemple, ce nid de chaises à Paris ou l'Overflow à Lisbonne.

   
Ici, à Anglet, la Love Tower haute de quatre mètres offre une belle vue panoramique sur les plages angoyes et landaises.
Conçue comme une échelle imaginaire reliant la grotte de la Chambre d'Amour à la tour, elle est un symbole poétique d'amour éternel.
L'escalier hélicoïdal et la plateforme couronnée permettent de contempler une vue à 180° sur l'océan Atlantique, la falaise du Cap Saint-Martin, le phare de Biarritz, le bateau-béton du Belambra club, le grand parking de la Chambre d'Amour et les plages angloyes.

 

   

   

Je redescends de la Love Tower pour me lancer plein sud sur ce qui est appelé "Les chemins de la forme" ; deux boucles de 3,6 et 3,8km balisées par des clous dans le sol entre le front de mer et la Côte des Basques pour tous ceux qui aiment courir en ville... et qui nous font chier.

   

Ouais ben ouais ! T'es peinard en train de marcher et t'entends derrière toi des "Pfff pfff" qui "t'obligent" à te ranger ou encore des footingueurs qui te foncent dessus ! Ahlalalalala, je ne sais pas ce qui est le pire : les joggeurs urbains ou les traileurs des montagnes...

 

 

Je remonte à présent la promenade du Grand Large en passant devant, d'un côté, une belle maison et, de l'autre, un aménagement angloye pour permettre aux gens de se poser dans des transats en bois faisant face au phare de Biarritz. Chacun son luxe.

 
Au bout de la Promenade du Grand Large, grande esplanade longeant le Boulevard de la Mer d'un côté et un beau panorama sur l'océan et le  "paquebot de béton" du Belambra club.

  
On peut faire une petite pause au bar Kostaldea en regardant le phare de Biarritz sur sa langue de pierre.


Quelques panneaux nous expliquent la formation du Cap Saint-Martin.

"L'affleurement du Cap Saint-Martin.
L'inclinaison des strates indique l'existence d'un pli en cuvette (synclinal), ce qui prouve que les roches ont été déformées par leur dépôt (banc calcaire gréseux et banc marneux).
Les falaises d'Anglet sont formées d'alternances de strates sédimentaires, grès, calcaires, marnes (mélange de calcaire et d'argile). Les calcaires et les grès, plus résistants, sont en relief alors que les marnes, plus tendres, sont en retrait.
Les marnes contiennent des fossiles de bivalves (pectens, huitres), de coraux, de vers et d'organismes unicellulaires marins planctoniques (nummulites), indiquant un milieu marin peu profond. Les traces laissées par différents organismes vivants fouisseurs (terriers) attestent de la présence d'une faune variée sur le fond marin. Le type de structures sédimentaires montre que les sédiments à l'origine des roches se sont mis en place sous l'action de la marée. Le dépôt des sédiments est daté de l'Oligocène (-30 millions d'années), par la présence des nummulites."

  

Te voilà prévenu ! Tu viendras pas dire qu'on te l'a pas dit, hein !!
Ah oui, non mais attends : il y a un autre panneau un peu plus loin.

   

"Qu'observe-t-on de la jetée d'Anglet jusqu'au Cap Saint-Martin ?
Au nord du cap Saint-Martin, la côte sableuse est rectiligne jusqu'à l'embouchure de la Gironde. Elle est constituée d'un sédiment meuble du Quaternaire récent : le sable des Landes. La dérive littorale, qui est un fort courant côtier Nord-Sud généré par les houles, contribue à modeler la côte.
Au Sud, la côte rocheuse est plus découpée. Elle est constituée de roches indurées plus anciennes (Cénozoïque), des calcaires et des marnes (argiles+calcaire). Selon la position du trait de côte et la résistance des roches, l'érosion marine est plus ou moins intense.
La "Chambre d'Amour" est une grotte naturellement creusée par la mer dans la falaise calcaire située actuellement à plus de cent mètres du rivage, elle marque l'évolution du trait de côte. L'océan atteignait le pied de la falaise "morte" à l'époque historique. La légende raconte que deux jeunes amants s'y retrouvaient en cachette, surpris par la marée, ils périrent."

Si j'étais allé voir cette grotte,
j'aurais vu ceci :

Mais comme je n'y suis pas allé cette fois-ci,
je ne l'ai pas vue.

 

       

Par contre, j'ai croisé du regard ce panneau...



 

 

 

 

Un piéton-surfeur... Voilà qui nous rappelle que nous entrons maintenant à Biarritz, cité du surf.

  
Bon, la photo ci-dessus est prise à Anglet, mais on est presque à Biarritz !
Et pourquoi dit-on de Biarritz qu'elle est la cité du surf ? Hein ? Hein ? Bon, on ne le dit pas à chaque conversation non plus, mais quand même.
Par exemple :
"- Ah, tiens, tu vas à Biarritz cet été ?
 - Biarritz, la cité du surf, tu veux dire ?!"

 

Bonne question, oui, merci, d'accord. Eh bien, pour le savoir, l'apprendre et pourquoi pas le comprendre, il faut revenir en septembre 1956. Ah ouais.
En effet, en septembre 1956, vers 15h34, le surf débarque sur la côte basque. PAF, comme ça. Y'avait l'océan, une vague POF une planche sur la vague BLING la planche se pose sur le sable de la Grande Plage LAF le surf a débarqué.
Non, bon.

C'est à l'occasion du tournage du film "Le soleil se lève aussi", l'adaptation d'un roman d'Ernest Hemingway que le surf a fait son apparition à Biarritz. Deux Californiens -Dick Zanuck et Peter Viertel-  se retrouvent alors ici à Biarritz. Etant surfeur, Dick remarque les beaux rouleaux de la cité basque et ceux-là n'ont rien à envier à ceux de Malibu où il surfe depuis longtemps déjà.
Il se fait alors envoyer sa planche de surf. Chose que les Français n'ont jamais vue. Mais il est obligé de partir avant que sa planche n'arrive, c'est donc Peter qui va réceptionner la planche. Mais il n'a jamais pratiqué le surf. Il se jette à l'eau et fait une première tentative sur les vagues de la Côte des Basques.
En 1957, la Côte des Basques devient un lieu emblématique. On compte quatre surfeurs initiés : Peter Viertel, Georges Hennebutte (inventeur du leash) et les Français Jacky Rott et Joël de Rosnay.
Voilà comment est arrivé le surf à Biarritz et en France.

   

Ah ben oui, ben oui. Quoique... attends... ah non, je suis encore à Anglet... Mais... là...

  
Voilààààà ! Là, on est à Biarritz. Pas entre mer et montagnes, mais entre mer et golf ! C'est Pierre Aucaigne qui disait ça hier dans son spectacle : "Biarritz, ouais bon... Heureusement qu'il y a l'océan parce que sinon... Mais bon, il y a du poisson. C'est bien quand il y a du poisson dans une ville. Mais il faut faire attention de ne pas tomber dedans. Ah oui, parce que c'est horrible de tomber dans le poisson."

  

Bon. On va quand même aller se promener dans son antre  -surtout en bord d'océan-  pour tenter de remarquer que la cité balnéaire n'est pas si désuète que cela. Hein, bon.

Il y a tout d'abord de belles maisons et villas, aux architectures variées... avec parfois des détails surprenants.

 

  

Je quitte l'avenue du Général Mac Croskey (et le portail de la maison de la fille cadette de Poutine) pour... Mais qui était le Général Mac Croskey ?
Eh bien, c'était l'un des créateurs et dirigeants de la première université américaine en France, et plus précisément à Biarritz en août 1945.

 

DONC je quitte l'avenue du Général Mac Croskey pour bifurquer à droite sur la rue d'Haitzart afin de rejoindre le phare. Je passe devant une magnifique villa basque, puis devant un espace-sport en plein air face à l'océan.


Et puis, après avoir passé l'espace sport en plein air, j'arrive au pied du phare de Biarritz, deuxième sommet du jour.

 
"Imaginé par la commission du service des phares et balises, et construit à partir de 1830, le phare de Biarritz guide les navigateurs depuis le 1er février 1834. Cette superbe tour conique blanche de 47 mètres de haut se dresse majestueusement à l'extrémité de la pointe Saint-Martin. Visible jusqu'à une quarantaine de kilomètres en mer, il élève sa lanterne à plus de 70 mètres au-dessus du niveau de la mer. Agrandi dans les années 1950 pour les besoins de l'électrification, puis automatisé en 1980."
DESTINATION BIARRITZ

 

Pour atteindre son sommet, il faut payer 5 euros, puis gravir 248 marches ; ce qui ne correspond absolument pas au nombre de jours dans l'année.

   

C'EST PARTI !

 

 

Et donc, 248 marches plus tard, j'arrive au sommet du phare, juste sous l'optique, composée de lentilles de Fresnel et d'anneaux catadioptriques, installée en 1904.

   Ah pardon, je suis devant...

   
Voilà :

Elle balaye la nuit de deux éclats lumineux de dix secondes pour une portée visuelle de 26 000 nautiques, soient 48 kilomètres.
Faisons maintenant le tour du sommet en longeant la rembarde de sécurité et découvrons le magnifique panorama à 360°.

  

Plein Sud, ce sont les plages biarrotes et les montagnes espagnoles de la côte qui apparaissent à cette heure-ci en contre jour.

   

   

Le Rocher de la Vierge


 

 

 

 

 

 

       

Les Trois Couronnes

 

      

La Rhune

   
     

Un peu plus à l'Ouest, vue panoramique sur la falaise devançant la plage du Miramar.

 

       

Et puis, au Nord, vue sur la Chambre d'Amour et la Barre jusqu'aux plages landaises.

   
Le sommet du phare propose vraiment une très belle vue sur les environs. Je penche un peu la tête pour regarder le jardin entourant le phare. Des arbres, des gens, des bancs, des ombres qui s'étirent...

   

Je redescends tranquillement de l'édifice. Avant de reprendre le cours de ma déambulation biarrote, je fais un peu le tour autour (oui, c'est pas très beau comme expression) du lieu.

   

Les Tamaris communs dans le vent.

 

Des panneaux prévenants.

 

Des âmes solitaires.

 

Des couleurs, des lettres et des chiffres.

   

Un peu d'histoire...

AUGUSTIN FRESNEL
Augustin Jean Fresnel est un savant visionnaire né le 10 mai 1788 à Broglie et mort le 14 juillet 1827 à Ville-d'Avray. Ingénieur et physicien français, ses recherches en optique ont conduit à l'acceptation définitive de la théorie ondulatoire de la lumière en remplacement de la théorie balistique qui s'était imposée depuis Newton.

   

  

L'hélice du navire Frans Hals.

Au pied du phare, on découvre l'hélice d'un navire : le Frans Hals.
Frans Hals(1580-1666) était un peintre baroque hollandais. Artiste majeur, considéré comme l'un des grands maitres du portrait, il a également réalisé, surtout au début de sa carrière, plusieurs scènes de genre. Son style a par ailleurs exercé une influence considérable, plus de deux siècles après lui, sur les représentants des courants réaliste  -comme Gustave Courbet-, et impressionniste -comme Van Gogh.
Mais là, on ne parle pas du peintre, mais bel et bien du navire qui s'échoua le 20 novembre 1996 sur la plage du Miramar.
Ce n'est qu'en décembre 1996 à la faveur de hauts coefficients de marée que le navire sera remorqué vers la fosse de Capbreton pour être océanisé. Ne reste que cette hélice qui repose sur l'esplanade Elisabeth II, au pied du phare de Biarritz.

   

    

Un dernier regard sur le phare pris dans les "griffes" des Tamaris communs...

  

...Et je poursuis ma balade urbaine en me dirigeant vers les bords de l'océan Atlantique, encore appelé ici Golfe de Gascogne.

 

  

  

A SUIVRE... 

 

 

 

3 juin 2025

Jour d'Ascension : Larla (64)

Eeeeh oui, il y a quelques jours, c'était le jeudi de l'Ascension. Afin de célébrer l'élévation de Jésus vers le ciel, nous allons, de notre côté, nous attaquer à l'ascension d'une belle montagne basque au nom presqu'enchanteur : Larla.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

    

L'Ascension, je le sais, tu le sais, il le sache : c'est une fête chrétienne célébrée quarante jours après Pâques. Elle marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples après sa Résurrection ainsi que son élévation vers le ciel. En latin, ascensio signifie "monter vers". L'Ascension annonce également la venue du Saint-Esprit dix jours plus tard et la formation de l'Eglise à l'occasion de la fête de la Pentecôte. Elle préfigure enfin pour les chrétiens la vie éternelle.

   
Bon, eh, comme chaque année pour l'Ascension, on ne va pas se priver quelques images de Jésus montant au ciel.

 

 

 

 

De son côté, pour le Tampographe Sardon, pas d'ascension ou d'apparition, mais un magnifique autoportrait en endives cuites.

C'est beau.

    

   

Bon alors, qui dit "ascension", dit "montée", dit "montagne", dit "randonnée" et tout ça et tout ça.
Aujourd'hui, nous prenons donc la direction du Pays Basque, et plus précisément de Saint-Martin d'Arrossa. L'objectif : atteindre le sommet de la montagne basque prénommée Larla.
A ne pas confondre avec l'Autza que nous avions fait il y a quelques semaines (cf : Randonnée en Pays Basque : l'Autza). Je dis ça parce que Larla-L'Autza... euh... hein... bon... ça s'écrit pas pareil, mais... ouais bon !
Il ne faut pas non plus confondre Larla et Iparla où nous nous étions rendus à plusieurs reprises (cf : Iparla, c'est par là !).
Hein, ok, bon, alors, voilà.

    

   

Tout de suite,
la carte, des chiffres et tout le bazar !

    

Et plus précisément...

   

Ce qui fait que...

Carte : Rando Blog spot

 

 

 

Cette randonnée s'étire sur 12 kilomètres avec un dénivelé de 630 mètres pour une durée de marche d'environ 4h30... Mais, comme à chaque fois, je vais mettre plus de temps car le but est d'atteindre le sommet de Larla, certes, mais aussi d'y boire une petite bière belge. Juste une bière belge, hein, pas de substances hallucinogènes, comme, par exemple, ces randonneurs de l'erreur.

    
Ah, au fait, le sommet de Larla se trouve à 705 mètres d'altitude.
Et là, tu m'dis : "Ouah bah dis don', tu t'foules pas trop aujourd'hui ?!"
Ce à quoi je te répondrai : "Ouais ben hein, eh, oh, on part quand même d'une altitude de 75 mètres alors hein, mates le dénivelé, oh ?!"

  
Autres intérêts de cette randonnée typique de la région : la découverte des anciennes exploitations minières, les différentes techniques du pastoralisme local et la rencontre avec les animaux des montagnes basques.

   

   

ALLEZ,
C'EST PARTI !

    

   

Parti de Mouguerre vers je-ne-sais-plus-quelle-heure, j'arrive sur le coup des 10h30 du mat' à Saint-Martin d'Arrossa. Je passe devant le cinéma pour rejoindre le seul bar-restaurant du village.

  
Fermé.
Je gare la voiture sur le parking jouxtant le fronton du village où chaque dimanche dans la matinée, des gens viennent échanger quelques pas de danse sur de la musique basque (PS : sur la photo ci dessous, cela ne se verra pas car je l'ai prise en revenant de la randonnée vers 17h).
L'itinéraire de randonnée pour Larla part de là, en empruntant la route prénommée Xerrendako Bidea (chemin de Xerrenda). Le balisage est clair et précis avec de petits panneaux jaunes marqués "Larla".

   

Et quand j'entends "Larla", de suite, je pense au refrain de la chanson de Nick Cave en duo avec PJ Harvey : "Henry Lee".

   

    

Bon eh oh,
on part là !

   

Je remonte tranquillement la Xerrendako Bidea qui me fait progressivement sortir du village en longeant quelques beaux jardins et belles bâtisses.

   
Quelques mètres d'asphalte plus tard, dans un virage apparait le vrai sentier à suivre, juste à côté d'une bergerie-étable.

  
Sur la panneau direction, il est écrit la direction d'Haritzondo qui est le nom d'une autre randonnée sur le Larla. Celle-ci, balisée de jaune, ne passe pas par le sommet et ne traverse pas non plus l'ancienne exploitation minière.
Pour la randonnée que nous avons prévu de faire, il faudra suivre des points rouges qui apparaitront subitement au niveau du lieu-dit Haritzondo, proposant un beau point de vue sur Saint-Martin d'Arrossa et la vallée de la Nive.

   

Pour le moment, je suis un étroit sentier qui longe un petit ruisseau dans les bois. Quelques chants d'oiseaux viennent s'ajouter au coulis de l'eau sur les rochers en contrebas. C'est très agréable.

    
Quelques mètres plus haut et plus loin, l'étroit sentier débouche sur une piste de terre beaucoup plus large et sans arbre.

Il ne faut faire que quelques mètres pour apercevoir au loin une belle et haute cascade, déboulant d'une montagne aux allures désertiques, prémisse de l'exploitation du minerai de fer qui eut lieu dans les parages jusqu'au milieu du XXème siècle.


 

 



 

 

 

 

 

Juste au-dessus de cette belle cascade, une falaise-faille percée semble être l'abri parfait pour quelques vautours tournoyant dans le ciel, ailes tendues, le corps évoluant au grès des vents faibles du jour.

 

   

Je quitte la large piste de terre en empruntant à nouveau un petit sentier sur la droite. Toujours bien marqué par un balisage jaune.
Celui-ci monte un peu plus sèchement.
Derrière moi, la vue sur Saint-Martin d'Arrossa et ses alentours apparait beaucoup plus vaste.

   

  
Je passe à côté d'une ancienne bergerie en ruine, rattrapée par la nature, qui étend ses feuilles, son lierre et sa mousse sur les murs de pierres.

  
Une soudain virage en épingle sur la gauche propose des vues dégagées sur la vallée d'Arrossa et un début de panorama sur quelques cimes pyrénéennes encore enneigées, telles que le Pic d'Orhy (2017m).

  

Là... Maintenant... On attaque un passage bien pentu !... Accompagné de quelques arbres aux silhouettes élancées...

   
Juste derrière ces quelques arbres à flanc de montagnes, les pentes enneiges du pic d'Orhy apparaissent d'avantage.



 

 

 

 

Au bout de cette belle pente et après avoir passé un petit muret en pierres sèches (ancien corral), j'arrive à un point de vue, composé d'un parc à brebis délimité par des barrières métalliques, de quelques chênes et d'une étendue herbeuse assez large. Je suis à Haritzondo, 535 mètres d'altitude.

     
Très beau panorama sur les montagnes basques et
le pic d'Anie (2504m) lui aussi encore enneigé.

     


Saint-Martin d'Arrossa.

    


Quelques arbres aux silhouettes biscornues...

    
...ou beaucoup plus amples.

   

Par contre, happé par ce paysages varié, je n'ai pas vu qu'au-dessus de ma tête un autre manège prenait place...

Une bonne dizaine de vautours fauves s'est en effet approchée de moi sans que je m'en rende compte. Animal silencieux dans les airs, il se laisse porter par les vents d'altitude pour approcher au plus près de son objectif.

    

C'est fascinant... ou inquiétant... surtout quand tu as lu cet article dans le journal il y a quelques jours...
  
Pourtant, le vautour est aussi le "compagnon" des bergers. Il se nourrit des bêtes mortes et grâce à son suc digestif, il neutralise les maladies et évite la propagation des virus.

  

Mais ne nous laissons pas déconcentrer... surtout à cet endroit précis.
Car oui, attention, à partir d'ici, il ne faut plus suivre le balisage jaune car sinon tu te retrouves à contourner Larla par la face Ouest sans jamais y monter. De plus, tu louperas le sentier des anciennes mines de fer.

    
   

Une fois le panorama sur Saint-Martin d'Arrossa et les Pyrénées vu, il faut rebrousser un peu chemin en direction de l'Est pour emprunter un sentier plus large qui descend. Celui-ci est marqué de gros points rouges.

   .

   .

   .

 

Et ce nouveau balisage point rouge m'amène à présent sur un sentier à flanc de montagne sur laquelle je découvre les vestiges de l'exploitation minière.

   
"LE SITE GEOLOGIQUE
La montagne Larla renferme un puissant filon de minerai de fer qui s'étend sur une distance de 3,5km, depuis le ravin Larraburu au Sud-Ouest, jusqu'à Pikasari au Nord-Est. La minéralisation comprend de la sidérite et de la goethite. Le filon atteint localement 15m de puissance. Il est encaissé dans les grès roses du Permo-Trias.
  

LES MINES DE FER
L'exploitation du filon de Larla s'inscrit dans la durée ; les travaux miniers s'y sont échelonnés sur plus de deux millénaires, depuis le IIIème siècle avant J.C. (Jésus Christ, hein, pas Jacques Chirac) jusqu'à la veille de la Première Guerre Mondiale.
Aux premières mines et ateliers métallurgiques protohistoriques et antiques installé aux abords du filon, à flanc de montagne, succédèrent d'imposants travaux miniers. Lors de la dernière période d'exploitation du filon, 250 000 tonnes de minerai furent extraites et expédiées par voie ferroviaire. L'année 1914 marqua la fin de l'exploitation du filon d'Ustelegi et plus globalement celle de toute activité minière dans la vallée.
 
Les mines de fer exploitées pendant 20 siècles ont fortement marqué la montagne Larla. Vestiges de mines à ciel ouvert, galeries et mines souterraines témoignent avec force de ce riche passé industriel.
L'ancien site sidérurgique compte encore aujourd'hui plusieurs kilomètres de travaux miniers, une soixantaine d'ateliers métallurgiques d'époque romaine, une usine de grillage du minerai de fer du XXème siècle, les ruines d'un imposant câble aérien pour le transport du minerai, une dynamitière..
." GEOVAL

   
Pour plus d'informations sur le site et sur la géologie du lieu, je te conseille de lire et de consulter les cartes de l'excellent site GEOVAL.
J'avance sur le sentier qui traverse les ruines. Un plan fourni par Géoval permet de mieux comprendre chaque mur restant.

Des panneaux explicatifs sont également dispersés devant chaque ancien bâtiment.

 

  

 

 

J'avance, j'avance... en suivant le nouveau balisage rouge et vert.
Ah oui, faut suivre. Et il ne faut pas être daltonien.

  

   

   

   

   

SOUDAIN,
UN OBSTACLE !

  

Des vaches assez maigrichonnes barrent le chemin. Même si elles ont l'air pacifiques et en pleine digestion, je préfère les contourner en passant dans des ronces. Merci.
Obstacle contourné, je peux poursuivre la randonnée en passant devant une bergerie, puis devant une ancienne entrée de galerie de mine.

  
Le petit sentier qui défilait à flanc de montagne se termine à hauteur d'un arbre original dominant un champ dans lequel viennent parfois des brebis. Ce lieu s'appelle Zeztokokaskoa, à 494 mètres d'altitude.

  
Maintenant, c'est une piste qui apparait. Elle part de Bidarray. Large, bétonnée, blanche, longue.

Celle-ci va m'amener jusqu'au col d'Harretxeko Borda... que l'on voit tout là-haut, au bout. C'est long, ça monte sec sur un peu plus d'un kilomètre.
Mais on a une belle vue sur Bayonne (très loin), Artzamendi (la montagne de l'Ours) et Bidarray (tout en bas), facilement reconnaissable à son église et son clocher-mur ainsi que ses façade sen grès rouge.

  
Arrivée au bout de la longue piste, reconnaissable à sa bergerie fermée et à un panneau explicatif sur l'exploitation du minerai de fer dans le pays basque. C'est le col Harretxeko Bordea, à 620 mètres d'altitude.

  
Côté Nord, une belle vue sur Artzamendi et Bidarray, jusqu'à l'océan.
Mais c'est quand on dépasse la bergerie pour se poser au sommet du col que l'on a une des vues les plus étonnante et grandiose sur les crètes d'Iparla, plein Ouest.

 

 

 

 

 

 


 

Nous aurons l'occasion d'admirer une vue encore plus surprenante et magnifique un peu plus haut.
Mais là, depuis ce col d'Harretxeko Bordea, je distingue facilement l'objectif du jour : le sommet de Larla.

  
La montée se fait tranquille, en douceur, en suivant une sente au milieu d'une belle étendue herbeuse avec le Larla en ligne de mire en permanence.

  

Le Larla est aussi bien connu pour accueillir sur ses flancs plusieurs dizaines de pottoks.

  


Pour ceux qui ne connaissent pas le Pays Basque et qui pensent que ces animaux sont des chevaux ou des poney, reparlons un peu de ce que sont les pottoks.

"Le mot pottok est originaire de la langue basque. il se prononce "poh-tiok" et signifie petit cheval.
Son origine remonte à des millénaires et sa morphologie est très proche du cheval de Przewalsky. Il fait partie d'un petit groupe de races très anciennes dites "cantabrique-pyrénéenne". On retrouve d'ailleurs des peintures rupestres représentant le pottok dans les grottes d'Isturitz et Oxocelhaya, à Saint-Martin d'Arberoue, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le pottok vécut ensuite longtemps dans les massifs pyrénéens, notamment l'Ursuya, le Baïgura, l'Artzamendi et celui de la Rhune. Les Basques eurent la sagesse de ne pas décimer les troupeaux avant de les utiliser pour le travail. Ils s'en servaient par exemple pour la contrebande à la frontière franco-espagnole ou encore le travail de la mine.(...)
Aujourd'hui, le pottok n'est représenté que dans trois pays ; l'Espagne, la France et la Suisse.(...)
La taille du pottok est au minimum de 1,15m. Son poids varie entre 200 et 400kg.
Le pottok est un cheval docile, vif et généreux. Il est aussi célèbre pour sa rusticité et sa résistance. Cela lui permet de vivre dans les hauteurs, notamment pour le type montagnard.
Son espérance de vie est assez longue, avoisinant les 30 ans."
CLASSSEQUINE

   

Voyant qu'il y avait beaucoup de monde au sommet de Larla (et qu'ils sont très bruyants), je décide de faire une pause un peu avant, non loin des ruines d'une bergerie, d'où se dégage un magnifique panorama sur les cimes enneigées pyrénéennes à l'Est et sur les crètes d'Iparla à l'Ouest, ainsi que sur Saint-Martin d'Arrossa en contrebas.

    

      

Un lieu unique pour lequel Jénorme Plozzo, agent immobilier, ne peut s'empêcher d'intervenir...

Ok, bon.

     
N'empêche que De Gaulle avait dit : "Atteignez les sommets ! Il y a moins de monde." Eh ben, perdu ! Là, pour le moment, il ne bouge pas le troupeau humain assourdissant !
Pas grave. Je reste sur mon lieu intermédiaire.

 

Lieu magique. Reposant. Je m'assois et décide de boire la petite bière belge ici. Deux pottoks viennent prendre la pause à mes côtés, en silence.

  

Je ne me lasse pas de la vue et de la présence de ces animaux à mes côtés.

 

 

 

 

 

 

 

Les crètes d'Iparla me fascinent. Cette montagne semblant sortir soudainement de terre... Vertigineuses ! Quelle explication ?
Tout de suite, quelques chiffres.

  
Iparla, c'est le premier sommet français de plus de 1000 mètres (1049m) en venant de l'océan Atlantique. Son nom vient du basque ipar qui signifie nord.
Formées de 6 pics, les crètes d'Iparla s'étendent sur 2,3 km, du nord au sud, de Bidarray à Ispéguy.
Fascinantes crètes où d'un côté, on découvre des prairies d'altitude en pente douce ; de l'autre, des falaises qui plongent dans le vide.

   
Ici, on déambule entre deux pays car ces crètes définissent la frontière entre le Pays Basque français et le Pays Basque espagnol, mais aussi entre la vallée du Baztan et celle de Baïgorry. Ces espaces sont sauvages, mais sont depuis toujours par les bergers et leurs troupeaux.

    

   

J'aurais aimé trouvé plus d'informations sur ce magnifique lieu (comment il s'est formé, quand, pourquoi), mais je n'ai rien trouvé.
DONC reprenons le fil de notre randonnée du jour.

  

Les gens bruyants du sommet de Larla sont parti. Je jette un dernier regard sur les pics pyrénéens enneigés, à l'Est, du Pic d'Anie au pic d'Orhy...

 

 

 

 

 

 

 

Un p'tit coup d'œil
sur Saint-Martin d'Arrossa et la Nive  en bas...

  
Et j'attaque l'ultime montée. Tranquille. Encore 45 mètres de dénivelé. Je traverse l'enclos de pierres sèches Palengoborda.

   

Et 18 minutes plus tard,
c'est fait !

Je suis au sommet de Larla,
705m d'altitude.

(immortalisé par un super selfie)

   .

   .

    . 

Quelques photos...

   

VUE SUR LE SOMMET

  
Ouais bon, c'est pas la vue la plus intéressante. Le sommet de Larla se caractérise par un tas de pierre aléatoire, surmonté d'une pierre plate sur laquelle sont gravés le nom et l'altitude.

   
Changeons d'angle de vue.

    

la chaine pyrénéenne

VUE DEPUIS LE SOMMET

Iparla et Bayonne

    

     

 

Artzamendi et Saint-Martin d'Arrossa
 

VUE DEPUIS LE SOMMET
 

L'Adartza, Mont Ahadi et l'Autza

  
Eh oui : l'Autza !
Tu t'souviens, on était au sommet il y a quelques semaines (cf : Randonnée en Pays Basque : L'Autza).

     

  

Allez, petit panoramique
avec les noms des montagnes, en vidéo.

Bon, allez... Comme à chaque fois, il va bien falloir redescendre. C'est difficile. Je suis bien ici, avec les pottoks, le silence, la vue.
Mais il faut redescendre.

  

Je continue la boucle en repartant plein sud. Belle descente dans l'étendue d'herbe grasse dont se gavent quelques pottoks également présentes sur ce versant de la montagne basque.

  
Je croise aussi de belles vues variées, voire poétiques...

 

 

 

 

 

 

 

   
Et ces arbres !
Toujours et encore ces arbres !
Elancés, aux branches multiples, courbées, élancées. Magnifiques !

 

Ils ont parfois repris leur droit de terrain en envahissant ou en enlaçant les ruines de cette bergerie.

  

Eh, eh, eh : et puis les crètes d'Iparla, juste derrière...

  

Je retrouve le sentier officiel de la randonnée. A flanc de montagne, avec vue sur l'Autza et avec quelques panneaux explicatifs sur l'exploitation du minerai de fer, également possible à l'époque sur ce versant de Larla.

  
Puis le sentier devient piste caillouteuse à hauteur d'une maison isolée, bien gardée par deux chênes lièges majestueux ou/et inquiétants.

   

Approchons-nous...

 
Plus près...

   

Plus près...

AAAAAAAAHHHHHH !!!!

     

   

Bon, eh, oh, on se calme.
Le sentier qui est devenu piste qui est devenue route. 
Il faut le dire : la fin de cette belle randonnée est un peu pénible. Trop de route.

Heureusement, je croise quelques fois quelques brebis parquées dans des champs et que je me plais à siffler.

 

 

 

Mais, apparemment, j'ai loupé un embranchement qui permettait de rester sur un sentier.

  

Toujours est-il qu'après deux kilomètres d'asphalte, je retrouve Saint-Martin d'Arrossa par l'entrée sud qui passe par la petite église du village, l'église Saint-Martin, tout simplement.

Entourée de son cimetière, elle surplombe le village au pied des pentes de Larla. Son existence remonte au moins au Moyen Âge puisque la première mention de l'église Saint-Martin date du milieu du XIIème siècle.
Impossible d'entrer, l'église est fermée. Je reste donc sous le porche, composé par une reproduction de la grotte de Lourdes protégée par un verre et d'une porte entourée de vitraux.

  

L'un d'entre eux m'intrigue plus que les autres. Mais je n'aurais pas d'explication quant à sa présence et sa signification.

 

 

Et voilà. La randonnée se termine. Je retrouve la voiture que j'avais quitté vers 10h30 du matin.
Quelle heure est-il ? 17h00. Ah ouais, d'accord. J'ai pris mon temps. J'ai fait beaucoup de photos et de vidéos. Je me suis un peu égaré, attardé avec les pottoks, devant de magnifiques panoramas.

   

   

Allez !
Pour finir, voici la petite vidéo récapitulative
de la randonnée.

 

   

A plus.

   

   

   

26 mai 2025

L'étang Boiré, la randonnée (58)

Bon alors, lors du précédent billet, on a parlé de la randonnée à l'étang Boiré, mais vu qu'il y avait des choses à voir en chemin,  -entre le point de départ de Nevers et le point d'arrivée à Saint-Honoré-les-Bains- , que nous n'avons pas du tout parlé du périple concerné de prime abord.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

    

C'est ainsi, on le dit, on le redit : souvent lors d'un voyage ou d'une randonnée, le plus important, ce n'est pas l'objectif, mais le périple... Comment on dit déjà ?! "L'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage". Hein, c'est bien ça, ouais allez, on va pas y passer la nuit non plus.

   

Mais tout de même, il y a des livres qui parlent de ces périples et de ces idées de voyage ou de randonnées avec des objectifs variés.

   

Tiens, par exemple, pour mon anniversaire,
Nicouane m'a offert ce livre de randonnées très original :

   

Mais on peut également parler du livre
de Bruno Léandri...

   

Car oui, lire, c'est chouette ! Bon, moi, j'ai pas le temps, mais on peut le trouver grâce à plusieurs méthodes.
Tiens, par exemple, en Bretagne, découvrons la belle histoire du chat Hector.

 

 

 

Voilà, ça, c'est dit : revenons à nos chatons... à nos moutons !
Bourgogne, Nièvre, Morvan, Saint-Honoré-les-Bains, étang du Boué, randonnée !

 

La randonnée du jour est celle-ci :

   
On ne comprend pas bien.
Voyons cela de plus près avec le site très complet de Nièvre tourisme qui propose plein de randonnées, de tous niveaux :

  
Et maintenant, les chiffres : 11 kilomètres pour un dénivelé de 234 mètres sur une durée d'environ 3h30 tranquille. Balisage jaune et bleu.
   
Comme nous l'avions vu dans le précédent billet (cf : L'étang Boiré : prologue), le départ de la randonnée se fait de la ville de Saint-Honoré-les-Bains à hauteur de l'office du tourisme.
Par contre, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais nous avons fait l'itinéraire à l'envers de ce que le site proposait.

   

    
Après être passé devant le petit cinéma, nous suivons un temps la route D299 jusqu'à arriver au croisement avec la rue des Réservoirs sur la gauche ; que l'on peut repérer grâce à cette composition humoristique.

 
Quelques mètres plus loin  -toujours sur la gauche-, nous quittons l'asphalte pour emprunter un premier chemin d'où se dégage une belle vue sur Saint-Honoré-les-Bains et son église Saint-Loup.


A cette période de l'année, la nature est en éveil et très vite, nous croisons bon nombre de fleurs diverses et colorées.

  

Hein ? Mais non, il n'y a pas que des pissenlits graciles, également appelés Taraxacum erythrospermum.

   

   
Mais il n'y a pas que des fleurs dans cette belle nature verdoyante. Nous croisons également quelques beaux arbres à la silhouette majestueuse ou originale.

  
J'aime bien regarder les multiples branches partant du tronc principal.

   

Le chemin devient parfois sentier, alternant terre et herbe ; avec toujours ce balisage jaune et bleu, parfois bien caché.

  

Un petit salut aux copines...

 

Et après une petite demi-heure de marche et après avoir traversé la très petite rivière le Donjon, nous arrivons au village de Préporché.
Nous pourrions aller visiter l'église Saint-Pierre et ses vitraux contemporains, mais nous gardons cette découverte pour plus tard lorsque nous repasserons.
Pour le moment, après avoir fait un très petit bout de route, nous repartons dans les chemins pour passer au-dessus de Préporché et de son cimetière.

   

De là, c'est à nouveau un beau sentier alternant herbe et terre sous lequel viennent se poser nos pas.


Nous passons les Vignes de la Croix, grimpons un peu pour ensuite redescendre vers le lieu dit Montgaudon.
Je marque un arrêt au niveau d'une petite cabane dans la forêt autour de laquelle des oiseaux sont venus pousser la "chansonnette".

  

Retour sur l'asphalte de la route de la Milande qui devient route du Caruze jusqu'au lieu-dit Achez.
A hauteur de la Mouille du Grand pré, nous quittons à nouveau la route au niveau d'habitations, sur la droite, pour retrouver un nouveau chemin assez large.
C'est ce chemin qui va nous amener sur les rives du fameux étang du Boiré.

On le distingue là-bas, au loin...

   

Puis nous arrivons à hauteur de ses rives après un peu plus d'1h30 de marche.

   

C'est un lieu magnifiquement calme, au milieu d'un petit bois.
Nous nous posons dans l'herbe tendre des rives pour regarder les nuages se mirer dans l'eau de l'étang, parfois troublée par quelques poissons sautillant.

  
Un vrai tableau. Un peu de vent dans les feuilles des arbres alentours. Quelques oiseaux sifflotant de curiosité ou d'appel printanier. Nous nous posons un instant à côté d'une petite cabane jouxtant l'étang.

  
Aaaaah, on n'est pas bien là, hein ?! Il ne nous manque qu'une petite bière et quelques morceaux de saucisson.
N'ayant pas prévu de pique-nique, nous repartons afin de poursuivre la randonnée.

Après avoir contourné l'étang par le nord en passant sur un pont large enjambant le déversoir sous forme de petite cascade, nous entamons une petite montée.
Des genets viennent ajouter de la couleur au bleu du ciel et au vert des chemins.

 

 

  
Mais il n'y a pas que des genets dans les fossés ou dans les haies. Nous remarquons également ces sortes de toiles d'araignée qui n'en sont pas du tout.

Ce sont des chenilles qui, comme Cristo, ont emballé la haie avec ce voile blanc qui a également grignoté la végétation.
Il ne s'agit pas de chenilles processionnaires, mais de chenilles hyponomeutes. Elles ne sont pas urticantes. Ce phénomène de voile sur la végétation ne dure pas longtemps et les végétaux attaqués refont des feuilles quelques jours plus tard. Malgré cette vision qui peut surprendre et inquiéter, cela ne remet pas en cause la survie du végétal.
Personnellement, une fois de plus, cela me fait penser aux cocons dans lesquels se trouvent certains personnages de "L'invasion des profanateurs", le film de Philip Kaufman en 1978.

   

Un peu plus loin, une fois passé cette grande maison au lieu dit "Le Haut des vignes", ce sont d'autres animaux originaux qui nous attendent... Surprenants.

  
Approchons-nous...


Ah oui, il s'agit bien d'un lama et d'un alpaga ; ici, dans un champ reculé du Morvan.
Le lama est curieux, mais il aime aussi prendre une pause qui le met en valeur.

C'te classe !
Il n'empêche qu'on est en droit de se demander qu'est-ce que ces deux animaux "exotiques" font ici et comment ils sont venus ?
Animal endémique d'Amérique du sud, les utilisations du lama là-bas sont multiples : animal de compagnie (oui, ça prend un peu de place dans l'appartement, ou dans le salon), entretien de parc et débroussaillage, animal de bât pour la randonnée, zoothérapie et laine.
En France, on l'utilise pour l'entretien de parc, de champ et pour le débroussaillage. Il se nourrit de feuillages, d'herbes, de ronces, de lichens et d'arbustes coriaces tout en respectant l'écorce des arbres.
Il peut également être utilisé comme animal de compagnie par son caractère doux et docile, mais aussi par sa propreté. Toutefois, dans les jardins, il ne fait pas la différence entre les ronces et les rosiers.
BREF : incroyable lama dont on n'oublie un peu la représentation qui en était faite dans un album de Tintin, "Le temple du soleil" : "Quand lama fâché, lui toujours faire ça.".

   

Nous reprenons la route de la randonnée après ce petit intermède original. Petite descente sur la route appelée "Le pré du moulin". Effectivement, au bas de cette route, une intersection marquée par une bâtisse privée sous laquelle coule une rivière provenant de l'étang Boiré.
Juste après ce carrefour, nous décidons de ne plus suivre l'itinéraire officielle de la randonnée pour prendre un petit sentier montant sur notre gauche.
Nous croisons quelques arbres aux silhouettes élancées.


Ce sentier aléatoire et parallèle est moins bien entretenu. L'herbe est haute, quelques branches d'arbres obstruent parfois le passage, mais nous finissons tout de même par arriver à Préporché après une bonne demi-heure de marche.

   

Cette fois-ci, nous décidons d'aller visiter l'église Saint-Pierre, réputée pour ses vitraux contemporains.

Edifiée au XIIème siècle, l'église Saint-Pierre est construite en moellon partiellement enduit, en granit du Morvan et en grès rose. Région particulièrement marquée par les guerres de Religion, elle fut détruite par les Huguenots en 1570, puis reconstruite au XVIème siècle.

Restaurée en 1872, façade reconstruite en 1912, elle possède quelques objets remarquables, comme cette statue en bois de Saint-Pierre. Datée du XIVème siècle, elle est recouverte d'un badigeon gris, traces de polychromie. La clé que tenait le saint dans sa main a quant à elle disparu...

  


En 2000, l'artiste peintre Isabel Michel gagne un concours organisé par la commune de Préporché pour réaliser huit vitraux contemporains sur le thème des quatre saisons. Elle fut aidée par le maitre-verrier Guy Méliava.

   

Dans l'ordre :
Printemps, été, automne et hiver.

 

 

  
Etonnant.
Nous sortons de l'église pour retourner sur les chemins. L'arrivée à Saint-Honoré-les-Bains n'est plus très loin.
 

Nous passons par le lieu dit...
(c'est moi ou y'a une faute à "trous" ?)

  
...sous les regards attentifs et curieux des copines.

  

Nous traversons la D985 pour rattraper un petit sentier herbeux, parallèle à la route, mais suffisamment éloigné pour ne pas entendre les bruits de la circulation.
  

Une herbe bien épaisse et bien verte.

   
Qui n'est sûrement pas pour déplaire aux copines
qui nous regardent passer de loin.

   

Saint-Honoré-les-Bains est en vue.

   

Un dernier passage devant un très bel arbre au feuillage fourni.

  
Un petit bonjour au passage à quelques génisses curieuses...

  

Nous entrons dans un ultime petit morceau de bois en remarquant la présence de plusieurs terriers au même endroit.
Peut être des blaireaux, des renards...
C'est étonnant car ce n'est pas loin de la ville.

 

Nous entrons dans le bas de la ville de Saint-Honoré-les-Bains. Nous avons pris notre temps et avons finalement fait douze kilomètres au lieu des onze annoncés par les cartes.
Nous sommes samedi. Il est 14h30. On aimerait bien boire un verre et manger un petit truc dans un bar ou autre, mais tout est fermé. Rien à boire, rien à manger.

  

Nous reprenons donc la voiture pour nous diriger dans la ville la plus proche qui est Moulins-Engilbert.


Là, au moins, les bars sont ouverts et accueillants. Nous choisissons le bar du Commerce où la tenancière nous reçoit très sympathiquement. Même à 15h00, elle nous confectionne une belle planche de charcuterie. De plus, l'intérieur du bar est très chouette.

   

Voilà.
Fin de la randonnée. Très agréable, en pleine nature morvandelle, avec pluseiurs curiosités.

   

Tout de suite,
la vidéo.

  

   

21 mai 2025

L'étang Boiré, prologue (58)

Aujourd'hui, direction la Bourgogne, et plus précisément la Nièvre, et plus précisément le Morvan, et plus précisément Saint-Honoré-les-Bains, et plus précisément l'étang Boiré... Entre autres.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   

   

Allez, restons en Bourgogne.
Et qui dit Bourgogne, surtout au printemps, dit escargots. Et qui escargots, dit Churchill... Si, si.

Voilà. Faut pas l'oublier ça.
La Bourgogne est constituée de quatre départements que sont la Côte d'Or (Dijon), l'Yonne (Auxerre), la Saône-et-Loire (Macon) et la Nièvre (Nevers).
Les habitants de la Bourgogne sont appelés les Bourguignonnes et les Bourguignons.

Joyeux enfant de la Bourgogne
Je n'ai jamais eu de guignon
Quand je vois rougir ma trogne
Je suis fier d'être Bourguignon !
Je suis fier, je suis fier
Je suis fier d'être Bourguignon, gnon !


Restons dans la Nièvre pour cette petite randonnée. Et plus précisément dans le Morvan.
Alors, c'est marrant  -ou pas-, mais le Morvan  -qui est un massif de moyenne montagne mais aussi un  parc naturel régional-, se répand lui aussi sur quatre départements qui sont... l'Yonne, la Côte d'Or, la Saône-et-Loire et la Nièvre. Hein ? Eh, c'est marrant. Bon.

   

Nous sommes donc à Nevers, préfecture de la Nièvre et nous allons prendre la direction du Morvan, et plus précisément de la ville de Saint-Honoré-les-Bains. Je quitte Nevers pour m'aventurer sur la D978 qui relie, entre autre, la préfecture de la Nièvre à Château-Chinon, la capitale du Morvan. Mais tu peux aller jusqu'à Autun si tu veux. En ce moment, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet y tourne son nouveau film "Changer l'eau des fleurs", adapté du roman de Valérie Perrin.

  
Le trajet est simple. Je le connais et le fais depuis que je suis tout petit, petit.
Je me rendais à Château-Chinon pour passer les vacances chez mes grands-parents maternels et paternels.
Les lieux-dits- villes et villages défilent. Ainsi que les paysages à majorité composés par de vastes champs de cultures diverses. Le bocage créé une mosaïque de couleurs variées. Mais à cette époque, en ce moment, c'est surtout le colza qui domine et qui étend sa couleur jaune vive sur les surface terreuses.

C'est notamment le cas à hauteur et autour de Billy-Chevannes.

  

Mais il n'y a pas que du colza à Billy-Chevannes.
Il y a quelques années, l'émission Strip Tease s'était rendue dans le village pour relater une histoire de voisinage baptisée "la guerre du fumier" avec dans le rôle principale Chantal Jeux, célibataire de son état et agricultrice.
L'histoire : Chantal Jeux charrie des quantités de brouette de fumier qu'elle déverse devant la propriété de ses voisins. L'affaire est portée en justice, mais les villageois soutiennent Chantal la considérant comme le symbole de "la France rurale et ancestrale", victime de "citadins friands de loisirs à la campagne".

Juste en face de Billy-Chevannes, il y a une petite route qui s'en va vers un lieu-dit appelé Dumphlun.
C'est très particulier les noms par ici : Billy-Chevannes me fait penser à un nom de héros de western et Dumphlum à une sorte de potion magique. Mais il n'en est rien.
Le nom de Dumphlun vient des racines celtes "dun" (place forte) et "flun" (cours d'eau), rappelant que le site est habité depuis longtemps. Aujourd'hui, le lieu-dit est "habité" par une ferme classée ainsi qu'un château.

J'aime bien la petite route qui y mène.

   

Je reprends la route D978 en direction de Rouy. Une fois dans le village, je décide de suivre la direction de Biches pour prendre en photo le panneau pour ma collection de noms de villes et villages.
La petite route de campagne D132 me fait passer par Fleury-la-Tour qui, comme son nom l'indique, est dominée par une tour. Mais on découvre également un petit étang, paradis pour les pêcheurs de carpes.

Mais pourquoi une tour ici spécialement ? Bonne question, mais pas de réponse. Juste un petit panneau explicatif qui nous dit ceci :
"Appelée 'la bande de l'étang', cette haute tour est construite sur le cours de la Canne, en bordure du grand étang de Fleury, dont elle devait à l'origine contrôlée l'accès de la pêche.
De plan rectangulaire, elle est épaulée à l'ouest par deux puissants murs boutants. Plusieurs consoles à ressauts en quart-de-rond, vestiges vraisemblables de mâchicoulis, couronnent le mur occidental. Les autres parties du mur sont percées en partie haute d'archères canonnières caractéristiques de la seconde moitié du XVème siècle."

   

Quelques kilomètres plus tard,
j'arrive à Biches.

Hormis le nom sympathique, Biches propose un petit sentier pédagogique dans un espace naturel sensible appelé la Buxaie de la fontaine Chamont.

Malheureusement, le seul restaurant du village est fermé.
 

 

On continue notre vagabondage routier qui doit, normalement, nous mener à Saint-Honoré-les-Bains. Mais... Je m'égare un peu sur ces routes nivernaises qui peu à peu se morvandalisent... Non, c'est moche comme mot... qui peu à peu deviennent morvandelles.
Et c'est comme ça que j'arrive à Château-Chinon pour faire un petit arrêt traditionnel devant la fontaine de Niki de Saint-Phalle...

  
Une fois la capitale du Morvan passée, je m'aventure sur les routes sinueuses de basses montagnes. Il fait chaud, les vaches dans les champs environnants se sont mises à l'ombre... enfin, presque.

Remarquons qu'elles n'ont pas choisi le bon arbre.
  

Un peu plus loin, passage à Saint-Léger-de-Fougeret où la mairie a gardé les couleurs de Pâques.

 

J'emprunte la D137, très belle route qui suit une ligne de crète proposant un très beau panorama sur le bas Morvan ouest.

  
Petit passage à...

   

  
Et restons dans la musique
en arrivant à...

   

Ah merde, j'ai mis l'affiche à l'envers.
On recommence.

   

Ouais, là, on comprend mieux cette référence à la célèbre balade romantique de 1954 chantée par les Platters. 

 

Il faut encore parcourir dix kilomètres pour atteindre le point de départ de la randonnée du jour : Saint-Honoré-les-Bains... que voilà.

   
Il est dit sur le site de randonnée de partir de l'office du tourisme, mais nous, nous décidons de commencer depuis l'établissement thermal, situé en bas de la ville.
Cela me rappelle mon enfance quand je venais ici pour voir mon grand-père paternel en  cure ou pour jouer avec mon bateau dans le bassin du parc thermal.
Bon, aujourd'hui, ce serait un peu plus compliqué...

Tu m'étonnes que l'eau est non potable.
 

Quand j'avais bien joué avec mon bateau, mes grands-parents m'emmenaient au mini-golf ; le seul et unique du département. Mais aujourd'hui...
 

 

 

 

 

C'est un peu triste tout cela. Le parc est bien vert, mais semble un peu délaissé.

  
   

L'établissement thermal semble toujours debout et entretenu, facilement reconnaissable avec sa façade original créée par Honoré Pons en 1907.

On y fait toujours des cures soignant les affections rhumatismales, ORL et broncho-pulmonaires.
Cela est possible grâce à l'exploitation de trois sources. Il y en avait cinq à l'origine. Ces eaux de source proviennent des eaux pluviales infiltrées à 30 kilomètres de la station, sur les pentes du Mont Beuvray, dans des failles granitiques atteignant une profondeur de 2500 mètres et rencontrant des températures élevées.
Après un parcours souterrain d'une vingtaine de kilomètres, elles remontent en surface par les trois sources encore utilisées au niveau des thermes. Elles se chargent en éléments minéraux qui leur donnent leur qualité thérapeutique.

   

Les premiers thermes de Saint-Honoré (qui ne deviendra Saint-Honoré-les-Bains qu'en 1974) ont été construits par les Romains en 52 avant JC. Ils fonctionnèrent jusqu'à la fin du Vème siècle, puis furent détruits par de multiples invasions qui ne laissèrent que des champs de ruines. De cette cité si animée ne resta que silence et désolation : les thermes furent ensevelis sous cinq mètres de terre accumulée pendant les 14 siècles suivants.
En 1773, on redécouvre les sources suite à de violents orages. Elles passent "de mains en mains" avec plusieurs tentatives d'exploitation infructueuses, fautre d'argent et/ou de compétences.
C'est le marquis Antoine Théodore de Viel de Lunas d'Espeuilles  -que nous appellerons plus simplement le marquis d'Espeuilles la prochaine fois-  que l'on doit les plus profondes et réalistes modifications du lieu afin d'en faire ce qu'il est aujourd'hui. L'établissement thermal est terminé et inauguré en juillet 1855. Il fait classer les eaux d'intérêt public en 1860. Un casino et des hôtels sont édifiés entre 1863 et 1870. Il modernise l'établissement avec, entre autres, la construction du hall monumental coiffé d'un dôme à terrasse faitière s'ouvrant sur deux niveaux d'arcades avec de hautes baies vitrées. La décoration du sol et du plafond est confiée à Pietro Favet de Nevers, maitre mosaïste. Piscine, salles d'inhalation et bâtiment de soins pour enfant s'ajoutent à l'expansion du site.
Depuis la Belle Epoque, les thermes ont accueilli des milliers de curistes. Parmi les plus illustres figurent Sidney Bechet et son fils, Fernandel et ses enfants, Christian Lacroix, Marcel Pagnol, Pierre Bonnard, Tino Rossi, Philippe Noiret,...
   

Mais aujourd'hui, qu'est devenu cet élan thermaliste ?
Il faut contourner l'établissement thermal pour rencontrer l'ancien hôtel de prestige qu'était le Bristol, aujourd'hui fermé ; voire abandonné.

  
Tout comme les boutiques de la galerie marchande situées juste en dessous de l'hôtel...

 

 

Nous quittons le lieu thermal pour remonter la ville.
Nous croisons un arrêt de bus transformé en boite à livre... arrêt de bus à livres...

  

Quelques anciens commerces...

   

Et le petit cinéma rose,
Le Sélect,
toujours actif.

 

C'est d'ici que part vraiment la randonnée du jour en direction de l'étang Boiré.
Mais ça, on en parlera finalement dans un prochain billet.

   

   
 

13 mai 2025

Merci Mamie Nine...

J'avais tout d'abord prévu de relater cette belle petite randonnée dans le Morvan, du côté de Saint-Honoré-les-Bains, mais un triste évènement est intervenu.
  

  

 

Oui, le Morvan. J'aime le Morvan. Cette terre de résistance, éclectique, nature, entre bois, forêts, lacs, rivières et basses montagnes. Ses petits villages et hameaux. Sa gastronomie avec son jambon, sa râpée, ses crapiaux, omelette au lard et fromage blanc...
Le Morvan, c'est aussi un patois avec des mots que je connais depuis l'enfance, comme m'zer(manger), dreumi(dormir), coutiau(couteau), dévouéré(déchirer), margouner(bougonner), treuffe(pomme de terre),...
Le Morvan, c'est la terre de mes ancêtres. C'est la terre où est née Mamie Nine, du côté de Châtin, le 8 octobre 1925... et qui nous a quitté le 29 avril dernier.
99 ans. Une vie bien remplie, active. Proche, très proche de la famille.

C'est toujours difficile d'avoir les bons mots pour parler d'une personne que l'on aimait, de la famille. Juste envie de regarder quelques photos d'elles, de tous ces moments passés ensemble. Des vacances, des week-ends, des journées,... Juste dire merci.

   

Merci ma mamie Nine !
Merci pour ta présence, ta générosité, ton affection débordante, ton attention de tous les moments.
Merci pour ton caractère, ta détermination, ta patience, ton indulgence, les remontrances, les réconforts, les messages de prudence.
Merci pour les Noël, pour les vacances d'été, d'hiver, d'automne, de printemps, les voyages, les séjours, les balades pour trouver des mûres.
Merci pour les repas, les confitures, les desserts, les crapiaux, la rapée, les oeufs en gelée, les oeufs au vin, les parties de belote,...
Merci pour tous ces moments.
Merci ma Mamie Nine.

      

    

Mamie Nine et Papi.


 

 

 

 

 

    

Mariage de mes parents, mars 1968.

      

 

Ces moments en famille...

 

 

 

 

 

 

  

   

Les petits moments souvenirs.

 

   

  

Les vacances d'été, du côté de Bordeaux,
du Haillan, d'Arcachon...


 

   

  

Ce voyage en Italie et cette photo souvenir...

Eh oui, ça, c'est quand Mamie Nine veut me prendre en photo devant la tour de Pise... Ben oui.

   

Mamie Nine et la famille.
Ses enfants, ses petits-enfants,
ses arrières petits enfants...

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

  

   

La cuisine, les confitures...
Pour faire plaisir.

 

 

      

Les petits moments complice.

 

 

 

 

 

Notamment avec Nebbia...

 

 

 

 

ENCORE MERCI MAMIE NINE...
Et repose-toi en paix à présent.


 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

5 mai 2025

DE NEVERS A NOYERS-SUR-SEREIN, MAIS OUI ! (58-89)

Ouuuuuaaaaiiisssss ben, je sais pas ce qu'y s'est passé lors du précédent billet ?! On aurait du parler de Nevers et de Noyers-sur-Serein, et puis POOOOOOOUUUUUUFFF ! On a atterri à Paris.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

   

"Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent (x2)
Où les fleurs volent au vent si jolie mignonne,
où les fleurs volent au vent, si mignonnement
 
Le fils du roi s'en va les ramassant (x2)
S'en va les ramassant si jolie mignonne,
S'en va les ramassant si mignonnement.
 
Il en ramasse tant qu'il en remplit ses gants (x2)
Qu'il en remplit ses gants si jolie mignonne,
Qu'il en remplit ses gants si mignonnement...."

   

EHLA, putain que c'est chiant cette chanson !!! Aussi chiant que les chansons de Charlotte Cardin ou de Doechii ! Et ça n'en finit pas, et ça se répète, et ça m'énerve !
   
Bon, nous sommes donc au mois de mai. Et qui dit "mois de mai", dit "1er mai", et qui dit "1er mai", dit "Rassemblement du Rassemblement national". Hein ? Ah non. Enfin oui, mais non. C'est pas ça qu'on veut !
Qui dit "1er mai", dit "fête du travail" et "Muguet".

Mais le saches-tu d'où viennent ces festivités divers et pas si variées ?

  

FETE DU TRAVAIL, le 1er mai. Pourquoi ?
La fête internationale telle qu'elle est célébrée de nos jours tire son origine des combats du mouvement des syndicats ouvriers américains pour obtenir la journée de huit heures en 1884.
Le 1er mai devient jour férié en 1947.

     
OFFRIR DU MUGUET, le 1er mai. Pourquoi ?
Cette tradition remonterait au XVIème siècle, époque où un chevalier, Louis de Girard, avait offert au roi Charles IX, un brin de muguet, symbole du printemps et de renouveau. Un geste qui avait plu au roi, décrétant l'instauration de cette pratique pour les dames de la cour chaque année (d'après Le Figaro).

    

Mais le 1er mai, on peut aussi parler d'autre chose, comme, par exemple, au pif, le déluge et l'arche de Noé. Ben oui, ben oui. Pourquoi pas ?! Après tout. N'importe comment. On ne sait pas trop si le jour du déluge ne serait pas aussi tombé un 1er mai. Bon, certes, 2348 ans après la naissance du Christ, mais bon. Pourquoi pas ?! Et puis moi, ça me permet de caser ce dessin que je trouve rigolo.

 

Bon. Nous sommes à Nevers.
Et là, tu me dis : "Mais eh oh dis don', ça fait longtemps que l'on a pas eu une énigme de ce jeu incroyable qu'est "Mais où est Mimine ?" ? !"
Aaaaaaaah oui, dis don' la la la !
Rattrapons de suite cette erreur avec ce jeu de photos pris dans le jardin familial.

  

MAIS Où EST CACHéE MIMINE ?

 

Ah, ah, ah !
Pas facile, hein !
Et pourtant, elle est belle et bien là
quelque part dans la photo.

   

Un indice ?
Fastoche !
 

HERBE à CHAT

.

 .

   .

.  

Toujours pas ?

   .

.

   

Réflexion...

.

.

   

   

Non...

.

.

.

   

   

Eh bien,
la réponse était ici :

SACRéE MIMINE !

  



Bon, sinon, comme à chaque venue dans la Nièvre, je m'en vais faire un petit tour de vélo en passant par Fourchambault, Cuffy, Le Guétin, Gimouille, Plagny, Sermoise et... Nevers.
C'est sympa, c'est plat, ça détend. Cela me permet d'emprunter cette voie cyclable qui longe, entre autre, le canal latéral à la Loire.
Des photos ?
Fastoche.

   

Passage au Bec d'Allier, non loin de Cuffy, avec un mélange de paysages.

  
Parfois poétiques et bucoliques.

   

Quelques petits endroits sympathiques avec des panneaux parfois rigolos.

 

C'est aussi d'ici que part l'itinéraire cyclotouriste de La Loire à vélo.

   
900 kilomètres de Cuffy à Saint-Nazaire.

  

Mais attention, parfois, il ne faut pas forcément suivre le fléchage...

Ah ben oui ! Il faut aussi regarder les merveilleux paysages que propose cet itinéraire qui se veut aussi  touristique.

  

En ce qui me concerne, je ne me dirige pas vers Saint-Nazaire, mais carrément à l'opposé pour rejoindre Le Guétin, bien connu pour son célèbre et étonnant pont-canal et son écluse.

 

 


 

Il y a aussi quelques commerces et bar-restaurants où ils fait bon faire une pause.

   
Après être passé sur le Pont Canal du Guétin, je traverse Gimouille avant de rejoindre Plagny.
Ici, au sud de Nevers, il y a un petit port qui héberge quelques bateaux de particuliers et de tourisme. Il est possible de louer un  bateau pour naviguer sur le canal pendant quelques jours.
Il y a également quelques commerces ouverts et fermés, ainsi qu'un intrigant rond-point sur lequel ont déposées des morceaux de voie ferrée.

  
Alors, bon, bien sûr, ça m'intrigue et je veux savoir pourquoi on a posé ça ici.
Après recherches, résultat :
"Le 6 avril 1917, au 65ème congrès des Etats-Unis, le président Wilson annonce que l'état de guerre existe entre le gouvernement et le peuple des Etats-Unis d'Amérique et le gouvernement impérial allemand.
A compter de ce moment, la machine de guerre américaine se met en route et plus rien ne l'arrêtera. Dès juin 1917, le général Pershing, désigné pour commander le corps expéditionnaire, arrive au Havre avec un état-major. La Lorraine est choisie comme front de combat américain. Il faut donc rapidement organiser le transport des troupes et du matériel américain, qui débarquent dans les ports de l'Atlantique, principalement à Bordeaux, La Rochelle, Saint-Nazaire et Brest, vers l'Est de la France. La ligne ferroviaire, reliant Nantes à Dijon puis Is-sur-Tille, passant par Bourges, Saincaize, Nevers, Le Creusot et Chagny est retenue pour cette mission.
Les Américains prévoient la présence d'une armée de 4 millions d'hommes sur le sol français à l'horizon 1919, ce qui nécessite un trafic évalué à 15 000 tonnes par jour, soit 30 trains de 500 tonnes. Les infrastructures de la gare de Nevers ne sont pas en capacité d'absorber un tel trafic et constituent un "nœud ferroviaire", que les Américains décident purement et simplement de contourner. Ils conçoivent donc la création d'une déviation, "un cut-off", qui permettra de rejoindre la ligne de Bourges à Chagny sans passer par Nevers. Les embranchements sont fixés à Pont Carreau sur la commune de Challuy et Hariot, sur la commune de Saint-Eloi.
Le projet nécessite donc la construction d'une double voie, qui traversera la commune de Sermoise , et d'un pont enjambant la Loire. Les travaux, menés principalement par le 16ème régiment commandé par le colonel H. Burgess, débutent le 20 juin 1918. Grâce à la mise en œuvre d'une véritable armada de machines modernes, actionnées par plusieurs centaines d'hommes, le "cut-off" de Nevers est déclaré terminé le 20 octobre 1918.
Durant ses 22 jours d'activité, jusqu'à l'Armistice du 11 novembre 1918, les estimations évaluent le trafic à 66 000 tonnes de matériel et 60 000 soldats au minimum ayant emprunté cette voie.
Devenue inutile après la guerre, il fut décidé que cette voie serait démontée, et c'est lors de ces opérations de démontage que le père de Monsieur Favier, habitant du Crot de Savigny, a récupéré un morceau de voie ferrée, ainsi que des éléments de la voie "Deceauville", qui servit à l'acheminement du ballast et l'évacuation des gravats.
Ces morceaux de voie, dont M. Favier a fait don à la commune en 2013, sont présentés sur ce rond-point, symbolisant l'importance de l'engagement américain dans ce conflit et la reconnaissance du peuple français au peuple américain pour son soutien essentiel dans le déroulement de cette guerre."

    

Bon, et aujourd'hui, on en pense quoi en France de la politique de Trump ? 

   

Je passe Plagny, son port et son rond-point pour suivre la voie sur berge longeant le canal latéral à la Loire.
J'arrive au lieu dit La Jonction qui, comme son nom l'indique, réalise une jonction. OK, d'accord, très bien. Mais la jonction de quoi ?

Pour le savoir,
il suffit de regarder la carte.


Hein, voilà, tu comprends. La Jonction passe que tu arrives à une jonction, ou carrefour, où il te faut choisir une direction.
Soit tu pars pour de longues aventures en suivant le canal latéral à la Loire, puis Mulhouse, puis Munich, puis Vienne, puis Budapest,... jusqu'à Constanta et la Mer Noire. C'est l'Eurovélo 6.

Ah ben, c'est un sacré voyage, ou périple ; comme tu veux. Mais nous, on va plutôt prendre à gauche pour rejoindre Nevers. Ben oui parce que j'ai pas pris mes barres de céréales, ni mon Isostar, ni ma montre connectée pour voir mon temps sur Strava.

Je passe l'écluse. Je longe un canal qui est maintenant perpendiculaire à la Loire, pusi soudainement parallèle. Je passe sous un pont sur lequel passe la fameuse A77 Autoroute dite de l'Arbre et sous lequel un gros tag nous rappelle qu'il est important de...

   
Le bar-restaurant La Promenade est malheureusement fermé aujourd'hui. Je poursuis ma course jusqu'au bassin de la Jonction où se trouve toujours le second fameux E-Tree, arbre solaire connecté...
"Donner sans rien attendre en retour qu'un peu des respect et de considération. Offrir des besoins essentiels, tel que l'eau, l'énergie, la lumière, la fraicheur, la chaleur, un abri pour se protéger ou se reposer..." E-TREE

   
Une fois le bassin de la Jonction passé, la vue panoramique sur Nevers apparait depuis le Pont de Loire.

  
Ah oui, y'a un gros truc blanc sur le côté droit. C'est fait exprès, c'set pas à l'abandon. il s'agit de la Maison de la Culture, ou MACU, rebaptisée il y a peu La Maison.
Les travaux de ce bâtiment quelque peu "original" dans le paysage urbain neversois commencèrent fin 1965 pour s'achever en 1971. Ce projet répondait à une volonté du ministère des Affaires Culturelles d'André Malraux qui souhaitait rendre l'art accessible au plus grand nombre de personne. Sous le nom de "maison de la culture", des établissements furent construits un peu partout en France pour que chacun soit tenté de venir, qu'elle que soit sa condition sociale, pour prendre connaissance d'oeuvrs relevant de différentes formes d'art. Les oeuvres de culture étant, par essence, le bien de tous et le miroir de la société.
Le lieu de construction de la maison de la culture de Nevers ne fut pas choisi au hasard : il était, et est encore, à la jonction (eh oui, encore la jonction) du fleuve Loire et de la rivière Nièvre, ancien quartier des pêcheurs (détruit en 1961) où le port des mariniers avait une vocation commerciale, notamment pour le transport de la faïence.

   
OK d'accord, mais pourquoi une telle architecture ?
Bonne question. C'est du béton, coulé et recomposé par les architectes Guillaume et Vauzelles ; et pour en savoir plus, je te conseille d'aller sur le site : ITINERAIRE CAUE parce que, bon, là, tu vois, c'est l'heure d'aller manger.

   

Mais quel restaurant choisir dans cette bonne vieille ville de Nevers ? Y'a du choix, hein faut pas croire ! Mais on va plutôt aller à Sauvigny-les-Bois et au fameux restaurant "Le Moulin de l'étang".
Accueil toujours sympathique, un cadre reposant et soigné, une belle terrasse, mais il pleut donc on va manger dedans dans une des salles personnalisées.
Une cuisine gastronomique et raffinée, pleine de saveurs variées. Une carte qui change suivant les saisons, composée de produits frais.
Ce jour-là, c'est oeuf parfait en entrée, suivi d'un dos de cabillaud, asperges et brocolis enchainé avec un dessert succulent aux agrumes.

 

 

 

 

 

 

 

Et une fois que l'on a bien mangé, qu'est-ce que l'on fait ?
Eh bien, on repart pour de nouvelles aventures, ou du moins un nouveau périple.

     

Cette fois-ci, direction Noyers-sur-Serein.
Non, pas en vélo. On va y aller en voiture parce que... euh... bon... On va y aller en voiture.

   

TOUT DE SUITE,
LA CARTE !

 
Et là, tu m'dis : "OK, t'es bien mignon, mais qu'est-ce que tu vas foutre à Noyers-sur-Serein ?"
Et là, je te répondrais : "Comme d'hab', j'ai un objectif !"

Et pour nous accompagner en musique, un petit son de Robert Garcia avec Waves.

Je quitte donc Nevers, son Donald's Pub avec ses nouvelles tireuses, sa plage (pas à cette époque, mais c'est une belle photo) et son pont de Loire....

...pour prendre la direction du Nord. Mais pas trop quand même.

  

Les paysages, les villages défilent. Les champs aussi. Nous sommes en pleine période du colza fleuri. C'est beau. Mais ça pue. Mais c'est beau. Mai ça pue.

  
Y'en a beaucoup cette année. C'est beau. Mais ça pue quand même.

 

BREF ! On va pas y passer la nuit non plus, mais ça pue, mais c'est beau.
Nevers ➡ Guérigny  ➡ Prémery 
➡ c'est moche ces flèches hein ?! ➡ Arzembouy ➡ Varzy  ➡ Clamecy ➡ Chamoux ➡ Vézelay ➡ Asquins...
Aaaaah, STOP : Asquins !
Pourquoi ?

Parce que ceci :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu
une ancienne cabine téléphonique sans livres dedans.

  

Asquins ➡ Voutenay-sur-Cure ➡ Précy-le-Sec...
Aaaaah, STOP : Précy-le-Sec !
Pourquoi ?
   

Pour aller sur la tombe
de Jean-Pierre Marielle.

    

Oui, je sais : nous nous y étions déjà rendus lors d'un précédent billet en février 2021 (cf : DE NEVERS à PRéCY-LE-SEC), mais je ne vais pas m'étendre sur la vie et la filmographie de cet acteur à part qu'était Jean-Pierre Marielle avec cette présence, cette gueule, ce phrasé, cette éloquence et... et... cette voix reconnaissable entre milles !
Je me souviens de cette phrase de Jean Rochefort :
"Avec Jean-Pierre, nous luttons contre la nostalgie en étant le plus con possible. On se trempe dans l'imbécilité avec un bonheur total. On a cette joie d'être cons."

  

   

Allez, on continue. Y'a encore un peu de route. Ooooh pas beaucoup. 20 bornes à tout péter.
Précis-le-Sec ➡ Joux-la-Ville ➡ Nitry...

Aaaaah, STOP : Nitry !
Pourquoi ?

  

Parce que c'est la première fois que
je vois des livres dans une horloge comtoise en pleine rue.

  

Allez, on est presque arrivé à l'objectif du jour qui, rappelons-le, est Noyers-sur-Serein.
Est-ce que ça valait le coup de faire autant de kilomètres pour arriver là ? On verra. On arrive.



 

Et quand on arrive à Noyers-sur-Serein depuis Nevers, c'est la Porte peinte que l'on découvre en premier. On l'appelle aussi porte de la Ville, porte d'Avallon, Porte du Midi, porte Afaux... ah non, pas porte à faux.

La ville est cernée par les portes. Tu ne peux entrer en son antre sans passer ou sortir par une porte imposante.
La construction de la porte Peinte est contemporaine à celle des remparts de la ville, édifiés à la fin du XIIème siècle par Hugues de Noyers, évêque d'Auxerre et tuteur de Miles VII.
Petit historique de la ville ?
OK.

Epargné par les guerres, le village a conservé son patrimoine. Nombreux sont les batiments du XIIème, XVème, XVIIème et XVIIIème siècles, témoins de l'Histoire dominée par les masses de l'église et du Collège du XVIIème siècle.

 
Lové au creux d'un méandre élégant de la rivière nommée Serein, il existe deux Noyers : médiéval et vigneronne. Des petites places aux noms enchanteurs, devins et poétiques aux demeures du XVème siècle à pans de bois dans des ruelles pavées reflètent l'époque florissante de l'activité agricole et commerciale du village.

    

Une petite cour baignée par le soleil, des fleurs éparses et colorées de variétés diverses, des jardins secrets et clos.


  
L'Ordre de la Toison d'Or s'est réuni ici dans un batiment mystérieux orné de gravures ésotériques.

Plus tard, c'est le photographe Henri Cartier-Bresson qui viendra y passer ses vacances d'été d'enfant. Est-ce de cette architecture et de ce calme ambiant hantant les ruelles pavés qu'est né sa passion pour la photographie ?
Et puisque l'on parle de "photographie", on peut également parler de cinéma. Hein ? Non pas tout de suite. Mais saches tout de même que Noyers-sur-Serein fut le lieu de tournage de la série "Une famille formidable" entre 2010 et 2013.
Mais nous avons parlé de méandre, "méandre élégant de la rivière nommée Serein". Serein, serin, être serein. Rivière, nigaud, niais, petit passereau chanteur au plumage jaune, pur et calme. Noyers. Se noyer. Se noyer dans le Serein. Quel étrange rencontre de mots.
Mais pour rencontre la rivière sereine... Serein, il faut passer les remparts par une porte. Peu im-porte laquelle... La porte de Tonnerre, par exemple, sur laquelle trône une Vierge à l'enfant et dont le passage est interdit au bétail.


  

 

Avant cela, on sera passé devant le beau cadran solaire à la sentence redoutable raisonne dans notre esprit en même temps que nos pas sur les pavés du village.

"Quel meilleur guide de notre vie, qui nous enseigne mieux les choses d'ici-bas que l'heure, par le seul pas rapide dont elle s'enfuit ; tu n'en as qu'une à craindre : elle va et vient, accompagnant ta route, l'ombre que tu redoutes. Nous ne sommes nous autres hommes, qu'une ombre fugace, qui ne reviendra pas."

Youpi !
Marchons un peu le long du Serein qui s'écoule dans une belle verdure, en dehors des murs.

 

Et puis... et puis... Je m'éloigne quelque peu beaucoup du centre-ville historique pour arriver à l'entrée du cimetière.
Je pousse la porte discrètement pour aller sur les hauteurs du lieu de recueillement. C'est ici, à Noyers-sur-Serein, que reposent les cendres de la famille Dupont de Ligonnès ; Agnès et ses quatre enfants.

 
L'affaire peut être la plus intrigante de ces dernières décennies : l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès.


LE RAPPEL DES FAITS :

Le 1er avril 2011, Xavier Dupont de Ligonnès, 50 ans, achète du ciment, une bêche et une houe dans divers magasins. Le lendemain, il se procure quatre sacs de 10kg de chaux.
Selon l'enquête, le père de famille aurait tué son épouse et trois de ses enfants dans la nuit du 3 au 4 avril. Le 5, il demande à son autre fils, Thomas, de rentrer à Nantes. Il est probablement tué cette nuit là. Le 11, le collège des deux benjamins de la famille et l'employeur d'Agnès reçoivent des lettres expliquant leur absence par une mutation en Australie. Des proches de la famille reçoivent un courrier expliquant le départ précipité de la famille pour les Etats-Unis ; Xavier Dupont de Ligonnès expliquant être un agent secret.

 

Dans la nuit du 12 au 13 avril, il dîne seul et dort dans une belle auberge du Vaucluse. Le lendemain, des voisins signalent à la police nantaise être inquiets de ne plus voir personne. Le 15 avril, Xavier Dupont de Ligonnès est vu au Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var.
Le 19 avril, une enquête pour disparition inquiétante de l'ensemble de la famille est ouverte et, le 21, la police découvre cinq corps. Tous ont été tués par balle et enroulés dans des  draps et de la chaux sous la terrasse de la maison. L'autopsie révèle une "exécution méthodique" avec chacun au moins deux balles tirées dans la tête. Le 29 avril, un mandat international est émis à l'encontre de Xavier Dupont de Ligonnès. Des fouilles dans des cavités sont organisées, des perquisitions, des auditions parmi les proches sont réalisées. Aucun résultat.
En juillet 2015, un courrier adressé au bureau de l'AFP à Nantes est signé "XAVIER Dupont de Ligonnès". La police juge que ce message énigmatique  -"Je suis toujours vivant", puis en minuscule : "de là jusqu'à cette heure" -au dos d'une photo de deux de ses fils, ne permet pas d'identifier Ligonnès.
Le 9 janvier 2018, la police procède à une nouvelle opération dans un monastère à Roquebrune-sur-Argens. Des fidèles avaient signalé y avoir vu, fin 2017, un moine ressemblant à Ligonnès. Mais la piste était erronée.
Le 11 octobre 2019, un homme est arrêté à l'aéroport de Glasgow en provenance de Roissy-Charles-de-Gaulle. Selon la police écossaise, ses empreintes correspondent partiellement à celles de Ligonnès. Le lendemain, un test ADN montre qu'il ne s'agit pas du même homme mais d'un possible retraité français d'origine portugaise qui rejoignait son épouse écossaise et a été victime d'une dénonciation calomnieuse.
Fin mars 2024, le procureur de la République de Nantes avait souligné que, à ce jour, "plus de 1750 signalements" de personnes ayant aperçu Xavier Dupont de Ligonnès ont été "reçus et exploités" en France et à l'étranger.

D'après LE FIGARO.

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Ce nom raisonne dans les têtes comme un mystère. Que s'est-il passé dans sa tête ? Où est-il ? Est-il encore en vie ? S'est-il suicidé ?


Des livres, des films, des téléfilms, des suppositions, des erreurs, des témoignages, des analyses,...
Mais pourquoi les cendres de la famille Dupont de Ligonnès ont-elles été transférées ici à Noyers-sur-Serein ?
Le couple et ses enfants avaient des attaches familiales dans l'Yonne et venaient très souvent en vacances ou en week-end à Noyers-sur-Serein, chez une tante.

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Je retourne dans le centre-ville médiéval en empruntant quelques ruelles très étroites...

 
...qui m'amènent sur des places et face à des nouvelles façades à pans de bois et colombages.

   

J'arrive sur une des places les plus actives de Noyers. Restaurant, bar, hôtel, mairie, galerie,... C'est là que se trouve mon objectif du jour.

Voilà !
Tu reconnais ? Non ?
Un indice.

Eh oui, c'est ici qu'ont été tournées quelques scènes du film La grande vadrouille, réalisé en 1966 par Gérard Oury, avec Louis de Funès et Bourvil.
Cette scène est censée se passer dans la ville de Meursault, en Côte d'Or.
Magie du cinéma et de la narration, La grande vadrouille fut tourné dans divers lieux de Bourgogne (Vézelay, Meursault, Pierre-Perthuis, Beaune, Dijon, Pouques-Lormes, Asquins,... ainsi qu'à Paris, Montpellier-le-Vieux, Saint Flour... qui ne correspondaient pas toujours aux lieux énoncés dans le scénario.

 
Dans le film, l'hôtel du Globe de Meursault est tenu par Juliette (Marie Dubois) et Germaine (Colette Brosset), cheffe d'une réseau de résistance, "très à cheval sur la literie".
Augustin (Bourvil) et Stanislas (Louis de Funès) arrivent à vélo à l'hôtel dans la nuit. Ils tentent d'être le plus discret possible lorsqu'en entrant dans l'hôtel les lumières s'allument soudainement. C'est l'anniversaire d'un général allemand. Grande tablée et danse avec les chaises ! Il se font passer pour les maris de Juliette et Germaine. La nuit est mouvementée. Normalement dans la même chambre, Stanislas et Augustin sont séparés pour diverses raisons et erreur de numéro de chambre. Ils quittent finalement l'hôtel tôt le matin.
Après Le corniaud(1965) et son succès public, Gérard Oury avait une nouvelle fois envie de réunir le duo de Funès-Bourvil à l'écran pour un nouveau road-movie.
Le film fut longtemps en tête du box-office avec le plus grand nombre d'entrées, avant d'être détrôné par "Titanic", "Bienvenue chez les Ch'tits" et "Intouchables". Il totalise aujourd'hui une audience de 17 317 745 spectateurs.
Aujourd'hui, l'hôtel du Globe du film est une jolie maison privée.

  

Noyers-sur-Serein fut le lieu d'autres tournages. On l'a dit pour la série "Une famille formidable", mais il y eut aussi les tournages de "Amour, délices et orgues"(1946), "Mon oncle Benjamin"(1969), "Le chevalier de Pardaillan"(1988), "L'enfant des loups"(1990), "Molière"(2006), ou encore du clip du groupe Duran Duran, "New moon on monday"(1983). On note également que les studios Disney se sont inspirés de Noyers-sur-Serein pour reconstituer le village de leur dessin animé La Belle et la Bête (2017).

   

Bon, allez, il est temps de repartir pour de nouvelles aventures.
A plus.

   

   

    

30 avril 2025

DE NEVERS A NOYERS-SUR SEREIN, MAIS NON !

Alors, comme nous sommes de passage à Nevers et que j'ai du retard dans les billets, revenons sur cette petite virée faite en août 2024 en direction de Noyers-sur-Serein.
Mais, finalement, ce n'est pas du tout de cela que je vais parler dans le billet qui va suivre.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

  

  

Déjà à cette époque, les paris à la con de TikTok retenaient l'attention des plus stupides.

 

 

 

 

Comme quoi, le temps passe, mais les oeufs durent... non. Le temps passe, mais les souvenirs restent... Non plus. Le temps passe, mais les... euh... Oh pis merde !
Mais pourquoi je parle de ça moi ?
Peut être parce que l'on parle beaucoup de l'I.A. (Intelligence Artificielle) avec ce questionnement :

  
Ah oui. Ben oui. Mais, finalement, c'est quand on voit les humains relever les défis TikTok qu'on se dit qu'elle n'est pas encore tout à fait prête à nous remplacer.
Attention, on s'est tous lancer des défis et on en fait parfois encore. Tiens, par exemple, moi, en 2009, j'avais fait le paris que j'irai me prendre en photo sous le panneau de ville au nom le plus con d'Europe. J'ai fait plus de 3500 kilomètres en voiture et en moins d'une semaine pour faire cette photo, quelque part en Croatie :

Ah oui, ben oui. Un jour, je te raconterai cette belle histoire et ce beau périple européen car l'important, ce n'est pas l'objectif, mais le trajet.

   

BREF !

   

De quoi on parlait au début déjà ?
Ah oui, du retard dans les billets de voyages et périples.

Mais ne dit-on pas...


BON !

   

T'as vu, avec l'I.A., les utilisateurs transforment leur tronche ou déplacent des personnalités médiatiques dans des situations qu'elles n'ont jamais vécues.
Je ne sais pas pourquoi, mais peut être que si, cela me fait penser aux sculptures de cet artiste germano-autrichien Franz-Xaver Messerschmidt (1736-1783).

 
Tout semblait bien tracé pour ce sculpteur : formé à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne, il jouit d'une certaine notoriété où il séduit grâce à un style réaliste. Il réalise des bustes, notamment de et pour la famille royale, et enseigne aussi aux Beaux-Arts.
Mais dans les années 1870, sa vie bascule. Il tombe malade et, en 1774, il se voit refuser le poste de professeur. En cause ? sa santé mentale. L'Académie craint pour ses élèves. Suite à cette décision, la famille royale décide de se passer de ses services. Dépourvu de commandes et de protecteurs, Franz Xaver Messerschmidt se résout alors à quitter Vienne. Après avoir essayé de s'établir à Munich, il trouve finalement refuge chez son frère  -lui aussi sculpteur- à Presbourg, capitale du royaume d'Hongrie.
C'est là qu'il débute la série dite des "Têtes de caractère". il en sculptera 69.
Ces têtes sculptées exhibent une émotivité exacerbée, au sourire grimaçant. Elles sont en métal (alliage d'étain et de plomb) et en albâtre. Elles paraissent incroyablement réalistes.



 

 

 

 

Photos : Wikipedia

   
A la mort de l'artiste en 1783, son frère se sépare de plusieurs de ses œuvres et vend à un cuisinier un ensemble de 49 têtes. Celles-ci seront exposées en 1793 à Vienne et feront dire de cet artiste que c'était un illuminé ; à défaut de reconnaitre son véritable talent.
Quelques décennies plus tard, on découvrira par des recherches faites à l'époque par un certain Friedrich Nicolai que Franz Xaver Messerschmidt était victime d'hallucinations et de démence. Pour défier cette folie, il se mettait alors face à un miroir et se pinçait les cuisses si fort qu'il grimaçait. C'est avec cette "technique" qu'il réalisait ensuite ses fameux têtes.
Toutefois, ces propos et conclusions furent à nouveau contestées quelques années plus tard puisque le sculpteur fréquentait alors la haute société de Presbourg.

  

J'ai découvert cette histoire et cet artiste en me rendant au musée d'Orsay ; bien qu'aucune de ses œuvres ne soient exposées dans le musée parisien.
C'est en sortant de ce même musée que je me suis rendu ensuite dans le XIIIème arrondissement pour me balader un peu rapidement, et sous la pluie, le long du boulevard Auriol.
   

"Ah oui, tiens, pourquoi ?", me demanderas-tu.
Eh bien tout simplement parce que j'aime beaucoup les œuvres de street-art, comme tu a peut être pu le lire dans différents billets posés ici ces mois et ces années passées. Que ce soit à Bayonne avec le Festival Street-art Points de vue ou cette visite de l'incroyable Street Art city à Lurcy-Lévis.

Ici, à Paris, tout le long des 1410 mètres du boulevard Vincent Auriol -et dans certaines rues parallèles et perpendiculaires-, se trouvent plusieurs immenses fresques murales. C'est ce que l'on appelle le Boulevard 13.

BOULEVARD 13

"Le projet Boulevard Paris 13 est dirigé par l'association de Promotion des arts Urbains et Contemporains, une association à but non lucratif et reconnue d'utilité publique. sa démarche est d'insuffler des actions urbaines et artistiques sur le territoire du 13ème arrondissement.
Depuis 2009, le 13ème propose aux Parisiens et aux touristes un parcours de fresques réalisées par des artistes français et internationaux. Initiée par la Galerie Itinérance en partenariat avec la mairie du 13ème, cette balade a été pensée comme un véritable musée à ciel ouvert. En offrant un lieu d'expression à des artistes majeurs de l'art contemporain, cet arrondissement écrit progressivement l'une des plus belles pages de l'histoire de Street Art et offre au quartier une renommée internationale."
BOULEVARD 13 

 
On dénombre jusqu'à 35 œuvres, réalisées par des artistes reconnues comme Shepard Fairey, C215, Seth, Pantonio, Stew, Vhils, Invader, Conor Harrington...
Quelques exemples que j'ai photographiés au passage.

 

 

 

 


 

 

 

 

Bien inspiré par cette balade artistique urbaine, j'ai poursuivi un peu ma visite parisienne rapide en parcourant quelques rues alentours et un peu plus loin.
j'ai ainsi croisé quelques places, monuments et lieux parisiens, notamment  -dans un premier temps-  dans le IIIème arrondissement.

  

C'est parti et je commence avec la rue Rambuteau qui, comme sa plaque l'indique doit son nom à Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau...

Il mit également en place les premiers éléments de la transformation de Paris, poursuivie par le baron Haussmann sous le Second Empire (1852-1870) : percée de nombreuses artères dont les Champs-Elysées, achèvement de nombreux édifices et constructions d'importants monuments (Arc de Triomphe, église de la Madeleine, obélisque de la concorde, quais de Seine, six ponts sur la Seine,...), sans oublier l'agrandissement des hôpitaux de Paris. Il fait également moderniser le réseau des égouts, construire de nombreuses fontaines, installa les arbres dans les rues et développa les espaces verts et la plantation d'arbres le long des avenues.
Oui, énormément de conceptions urbaines nouvelles, "modestement" résumées sur cette plaque par le fait d'avoir "remplacé l'éclairage à l'huile par le gaz".
Bon. C'est bien aussi. Peut être. Je sais pas.

 

  

Je poursuis toujours complètement au pif cette déambulation aléatoire en traversant le passage Molière, comme ça, pour le nom. Et j'aime bien les passages parisiens qui permettent de passer d'une avenue à une autre par une sorte de rue presque secrète à l'éclairage et à la décoration parfois hors du temps.

J'avais mijoté un petit périple parisien pour rencontrer et emprunter les beaux passages présents dans la capitale, comme les passages Choiseul, des Deux Pavillons, du Grand cerf, des Panoramas, du Cerf,...

 

 

Mais je n'ai pas le temps.
Quant au passage Molière, il doit son nom à l'ancien théâtre Molière qui se trouvait à proximité. Il fut fermé en 1807 pour devenir une salle de bal au XIXème siècle.

   

Au bout de ce passage, sur la gauche, je découvre une imposante sculpture, suspendue à une façade d'immeuble de la rue Bernard de Clairvaux, dans le quartier de l'Horloge.

Cette sculpture-automate est appelée "Le défenseur du temps".
Qu'est-ce que c'est quoi don' ?
C'est une horloge à automates. Voilà. Maaaaaaiiisss c'est pas tout !
Elle mesure 4 mètres de hauteur et pèse une tonne. A côté du cadran sphérique, un homme, sorte de soldat, porte un glaive et un bouclier, comme pour défendre l'horloge contre trois créatures : un crabe, un oiseau et un dragon. Ces trois animaux représentent le ciel, le feu et la mer. Toutes les heures, entre 9h et 22h, le soldat combat l'une des trois créatures à tour de rôle. En revanche, à 12h, 18h et 22h, les trois créatures l'attaquent simultanément.

 
Cette œuvre a été commandée en 1975 par la société Cogedim et a été réalisée par Jacques Monestier, aidé par les artistes Louis Desouches pour les écailles du dragon et Alain Moirod pour la structure en acier. 
Elle fut installée en 1979, puis inaugurée le 8 octobre par le maire de Paris, Jacques Chirac.
En juillet 2003, l'horloge tomba en panne. Jacques Monestier décida de la débrancher, faute de moyens pour effectuer la maintenance nécessaire à son fonctionnement.
Mais en février 2023, l'artiste Cyprien Gaillard la restaurera intégralement. Celle-ci est ainsi de nouveau en fonctionnement.

Un peu plus loin, on retrouve le nom de Molière avec la Maison de la Poésie., et son alignement poétique de poubelles vertes de la ville.

 
Toutefois, Molière n'est jamais venu ici puisque ce passage a pris son nom une bonne centaine d'années après sa mort en 1673.

   
Je continue ma promenade aléatoire en passant devant quelques boutiques artistiques et aux noms poétiques.

   

Et puisque nous parlons d'enchanteur... Un peu plus loin, dans la rue Montmorency, je croise une maison au nom pas méconnu : la maison de Nicolas Flamel.

 
Un nom qui peut faire penser aux fans d'Harry Potter qui voit en ce nom le personnage de l'alchimiste qui a fabriqué la pierre philosophale ; une pierre permettant de transformer n'importe quel métal en or et de rendre immortel grâce à l'élixir de longue vie.

Mais quant est-il dans la vraie vie ? Qui était Nicolas Flamel ? a-t-il vraiment existé ?
Il faut croire que oui puisque sa maison est ici et qu'une plaque apposée sur la façade nous rappelle que : "Maison de Nicolas Flamel et de Pernelle sa femme. pour conserver le souvenir de leur fondation charitable, la ville de Paris a restauré en 1900 l'inscription primitive datée de 1407."
Ah ouais, ok, génial. T'as la ville de Paris qui s'enorgueillit d'avoir restauré une plaque commémorative. Par contre, on ne sait absolument pas qui était Nicolas Flamel.
Cherchons. Trouvons.
"Né vers 1330 peut être à Pontoise, Nicolas Flamel est décédé le 22 mars 1418 à Paris."
Voilà. Merci.
Non, bon, allons plus loin.

"Bourgeois parisien du XIVème siècle, écrivain public, copiste et libraire-juré, sa carrière prospère, son mariage avec Pernelle, une veuve ayant du bien, et ses spéculations immobilières lui assurèrent une fortune confortable."
Voilà. Merci.
Non, bon, allons plus loin.
Il consacra cette fortune à des fondations et constructions pieuses (un asile pour les veuves et les orphelins, 14 hôpitaux, 3 chapelles, 7 hospices,...).

Mais la rumeur alla bon train et on s'interrogea très vite sur la dite fortune. Comment était-il possible de construire et entretenir toutes ces constructions aussi pieuses soient elles avec une si hypothétique fortune ?
Leur fortune restait une énigme... sauf si...
C'est alors que naquit la légende, le mythe de la Pierre Philosophale. Nicolas Flamel était donc cet alchimiste qui parvint à conquérir cette "pierre" permettant de transformer les métaux en or.
Par cette réputation, plusieurs traités alchimiques lui furent attribués, de la fin du XVème siècle au XVIIème siècle, le plus célèbre étant Le livre des figures hiéroglyphiques paru en 1612. Ainsi, "le plus populaire des alchimistes français ne fit jamais d'alchimie."(Didier Kahn).

   

Etonnant, non ? Et énigmatique surtout.
Tout autant que ce Centre Pompidou qui sortit de terre, en plein centre de Paris, pour être inauguré le 31 janvier 1977 par Valéry Giscard D'Estaing, son premier Ministre Raymond Barre et Mme Claude Pompidou...
Ah désolé, quand j'entends le... les noms de Giscard d'Estaing, il me vient à présent plusieurs images...


 

 

 

 



 

Ah ben oui : mon vieux Tampographe Sardon avec ses multiples idées de tampons (que tu peux retrouver dans sa boutique tous les samedis au 4 rue du Repos, face au cimetière du Père Lachaise) et là, pour le coup, son idée de ballon gonflable à l'effigie de l'ex-président de la République.
Maaaaaaaaiiiisss les noms de Giscard d'Estaing me donnent aussi envie d'écouter un  peu de musique foutraque, comme celle que nous propose maintenant Dombrance, bien peinard, tranquille...

Ben oui, des fois, tu sais pas... Il y a des chansons, des airs qui te viennent en tête... Inconsciemment. Un parfum, un mot, une apparition, un souvenir...

    

  

BON EH OH,
on se disperse !

   

   

Mais il est vrai qu'il n'est pas toujours facile de rester concentrer quand on arrive sur Paname.
il y a tellement de choses à voir, de lieux à découvrir... Comme euh... je sais pas... euh... par exemple... L'Île aux Cygnes, le canal Saint-Martin, le Sacré-Coeur, la Tour Eiffel,...

  


   

Nous parlions donc de Giscard d'Estaing... Non de Pompidou... Non du centre national d'art et de culture Georges Pompidou.

Hein ? Eh ? Oh ! Alors.
Quelles ont été les réactions de ces frustrés de Parisiens quand ils ont vu ce monument apparaitre dans leur champ de vision ?

Aaaaah ben ! Tout est dit, non ? Et puis quelle musique de fond ?!
Bon, quelques infos en plus : Le centre d'art et de culture Georges Pompidou fut donc inauguré le 31 janvier 1977 par Valéry Giscard D'Estaing, son premier Ministre Raymond Barre et Mme Claude Pompidou. Il est également appelé "Centre Beaubourg". Pourquoi ? Parce qu'il est construit sur l'ancien plateau de Beaubourg. Voilà !
Et l'architecture ? On en parle de l'architecture du centre Pompidou Beaubourg ?
Après concours international et propositions de 681 candidats quant à leur version du futur batiment, ce sont deux architectes italiens et un anglais qui remportent la mise : Renzo Piano, Gianfranco Franchini et Richard Rogers.
L'idée, résumée par Enzo Piano :
"Pour le Centre Pompidou, on aimait l'idée de faire un paquebot spatial qui atterit au milieu de Paris. Il y avait déjà une belle clairière, c'était le plateau de Beaubourg... Mais au départ, ce n'était pas un manifeste, c'était une idée un peu confuse, provocatrice."

  

C'est ce qui a séduit le président Pompidou qui, par ce centre, voulait créer au coeur de Paris une institution culturelle originale entièrement vouée à la création moderne et contemporaine où les arts plastiques voisineraient avec les livres, le dessin, la musique, le spectacle vivant, les activités pour les jeunes publics, ainsi que le cinéma.
Non loin du centre... qui va fermer ses portes prochainement pour rénovation et qui ne réouvrira qu'en 2030... ah oui, putain, ça fait long quand même comme rénovation !!!!
Tout autour du centre Pompidou, de l'espace, de l'esplanade, laissant libre cours et libre spectacles à quelques artistes de passage (peintres, jongleurs,...)
Et puis, et puis, et puis... Tiens, on se croirait à Chateau-Chinon... Une fontaine... Mais pas n'importe quelle fontaine puisque celle-ci (comme celle de Château-Chinon, Montreal ou de Duisbourg) a été réalisée par Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely. Son nom : Fontaine Stravinsky.

Bon, il faut le dire : ma photo est nulle. On ne voit rien du travail réalisé par les artistes en 1983. On ne voit pas vraiment les 17 mètres de largeur sur 33 mètres de longueur du bassin avec ces 580m2 sur lesquels sont disposés 16 sculptures montées sur des systèmes hydrauliques, mécaniques et électriques.

   

Allez,
petite vidéo !

 

  

    

Toujours dans le IIIème arrondissement, rue des Haudriettes, levons les yeux pour percevoir la fresque monumentale de Robert Combas, réalisée en 2000 : "La femme, lumière de l'homme".

"Epaisseur du trait, explosion des formes, rondeur du dessin, foisonnement des motifs, cette réalisation entre en écho avec les interventions d'art urbain nombreuses dans le quartier. Commandée par la ville de Paris en 2000, l'œuvre fait appel à l'imaginaire collectif, la culture populaire en évoquant le personnage de Don Quichotte créé par l'écrivain espagnol Miguel de Cervantès. Un homme s'est endormi dans son fauteuil, un livre sur les genoux laissant à penser que le reste de l'image est l'expression du songe inspiré par sa lecture. détail curieux, grotesque, provocateur, un lampadaire à corps de femme éclaire la scène. Au-dessus, comme une représentation du rêve de cet homme endormi dans une position similaire entouré de livres se trouve Don Quichotte qui lui semble rêver du plus célèbre chapitre du roman de Cervantès, celui où le chevalier à la triste figure combat des moulins à vent.
Cocasse, poétique, cette réinterprétation d'un sujet classique vient jouer les trublions dans l'espace public à l'instar de Robert Combas dans le monde de l'art.(...)"
  
PARIS LA DOUCE

   

 

Voilà, cette petite balade urbaine parisienne se termine.
Certes, on aurait pu voir tellement d'autres choses, comme... euh... je sais pas...  les jardins de l'hôtel de Sens, l'île de la Cité, le jardin du Luxembourg, le mémorial de la Shoa, la plaque en hommage à Boris Vian et Jacques Prévert...

   

Mais il faut rentrer... avant de repartir pour de nouvelles aventures, aléatoires ou pas.

   

     

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