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LE VOYAGE DE JéNORME

LE VOYAGE DE JéNORME
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15 mai 2024

VALLEE DE LABETXU ou Vallée des couleurs, épisode 2 (Espagne)

Et nous nous retrouvons tout de suite avec la suite de cette incroyable randonnée qui a pour titre ce que j'ai écrit ci-dessus ; c'est à dire "La vallée de Labetxu, ou Vallée des couleurs".
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

    

Souvenons-nous.

   

Dans l'épisode précédent, je me rendais sur la côte basque espagnole, au pied du mont Jaizkibel pour effectuer une randonnée de quelques kilomètres afin de rejoindre un lieu nommé "Vallée de Labetxu".

    

    

Vu comme ça, ça avait l'air simple.

Il faudra marcher sur un peu plus de 9 kilomètres aller-retour par un dénivelé de 323 mètres pour une durée de 4h30 environ en prenant son temps.
Important : il faut suivre le balisage blanc-rouge, puis jaune, puis blanc-blanc, puis se démerder quand il n'y a plus du tout de balisage.
Beaucoup pense que cette absence de balisage est faite pour dissuader les touristes en tongs du dimanche à venir "saccager" un des lieux les plus magiques de la Côte Basque.

Voilà, voilà.
Après avoir quitté le presque sommet de Jaizkibel à presque 532 mètres d'altitude et son magnifique panorama sur la baie de Chigoundy, j'avançais sur un sentier tour à tour large et en terre, puis herbeux, puis peuplé de pierres, puis... plus de sentier !
J'étais perdu ! Enfin, égaré, dirons-nous plutôt.
Après plus d'une demi-heure en position stagnante, un randonneur imprévu passa devant moi en me disant "Bonjour". Mai surtout, lui, il connaissait le sentier à suivre. Un sent

ier devenu sente ; une sente qui  -en faisant un petit détour-  s'en allait me faire découvrir une incroyable falaise-corniche morcelée-travaillée par l'air océanique et le temps.

   

Incroyable nature !

 

Je venais de retrouver le chemin de la vallée de Labetxu et le balisage adéquate.

   

    

Bien !

    

C'set rigolo : alors que j'écris ces mots de suite en cette mi-mai sur la Vallée de Labetxu, dite Vallée des Couleurs, la France s'émeut d'un autre spectacle insolite offert par la nature : des aurores boréales.

    

     

Photos : Brigitte Duha

      

Bon, personnellement, je les ai un peu loupées. J'ai bien tenté de regarder le ciel le lendemain, mais le temps avait changé.

   

   

Mouaip ! Loupé quoi !
Il ne restait plus que l'humour pour rattraper ce coup manqué.

   

    

    .

   .

    

Bon, allez ! Reprenons !
Qui dit "aurores boréales", dit "couleurs" ; et qui dit "Couleurs", dit "Vallée des couleurs".
DONC revenons à nos moutons... à nos couleurs.

 


Après avoir découvert et longé la Corniche morcelée (également appelée vallée d'Erentzin... même si nous sommes au-dessus de la vallée... c'est encore une feinte pour nous embrouiller... bref...
Après avoir découvert et longé l'étonnante Corniche morcelée, je reprenais le chemin du sentier égaré. Cette fois-ci, bien balisé par deux traits blancs parallèles.

    
Ce petit sentier s'en va serpenter dans une petite forêt à flanc de colline.

    

   

Quelques mètres plus tard, avant d'attaquer une courte remontée, je tombe nez à nez avec une petite mare isolée...

   

       

Oui, OK, rien de bien captivant.
Pourtant, je suis sûr que dans d'autres régions de France, on n'aurait pas hésité à donner un nom légendaire à cette petite flaque... cette petite mare venue de nulle part. Peut être l'aurait-on nommé "la mare au Diable" ou "La cuvette des fées" ou "Le lavabo de Merlin"...

   

BON BREF !

   

Je passe la mare sans nom pour redescendre légèrement vers la côte sans vraiment le savoir puisque je ne vois rien.

    

MAIS SOUDAIN !
    

Là, en pleine forêt, isolé, une étrange apparition rocheuse !

   

Un rocher ouvert. Original. A part. Seul. Perdu... et pleins d'autres mots du même acabit pour qualifier le positionnement soudain de ce rocher morcelé lui aussi. C'est ce que l'on appelle  -et appellera désormais-  géoformes ou formations gréseuses (à base de grès).
Je m'approche à tâtons...

   

Définition de "à tatons" : En tâtonnant.
Merci.

    

Et là,
surprise et étonnement.

 

     

C'est beau. Surprenant, et beau. Sculptures naturelles. Fragiles. Ne pas toucher. C'est comme su sable délicat, collé, posé. La structure ressemble à une grande éponge.
Pierre Thomas compare ces rochers sculptés au gothique flamboyant de certaines églises (cf : Planète Terre, Lyon).

   

Comment la nature parvient-elle à créer ce genre de formes diverses ?

"Interférence entre érosion, diagenèse... apparentées aux tafoni affectant les grès de l'Eocène inférieur (Yprésien) des monts Jaizkibel..." Pierre Thomas

       

Nous en reparlerons plus tard.
Je continue à suivre le petit sentier qui ressemble plutôt à une trace dans des herbes de plus en plus hautes.
Je commence à entendre le bruit de l'océan et des vagues.

  

QUAND SOUDAIN ENCORE !

  

Un visage ? Une tête de mort ? J'approche...

   

   

ça fout les bouuuulllleeeesssss !!!!

 

Juste derrière cette tête naturelle improvisée, l'océan !
En suivant le sentier, j'arrive au lieu mentionné sur la carte sous le nom de "La Concha".

   

   

Mais pourquoi ?
Pour le savoir, il faut s'approcher un peu. De toute façon, je ne suis pas venu jusqu'ici pour faire demi-tour !

 

 

 

   

En espagnol, la "Concha" se traduit en français par la "coquille" ; ce que l'on comprend mieux quand on est au plus près du lieu dit.
Attention : ne pas confondre avec "La Concha" de San Sebastian qui se trouve être la plage centrale de la ville côtière basque.
Moi, ce lieu, je l'aurais peut être plus appelé "Iglù" qui se traduit en français "L'igloo". Hein, voilà, bon, fastoche.
Un igloo... Une coquille grande ouverte.

   

   

Derrière cette coquille ouverte, on découverte une nouvelle corniche, différente de celle que nous avions vue quelques mètres plus haut.

   

 

  

Moins morcelée que celle croisée précédemment plus haut, cette corniche de la Concha offre de belles couleurs variées, parfois "pastels", avec quelques courbes vagabondes.

   

   

C'est étonnant. La roche est fragile, se transformant en sable si on l'effleure. Chose qu'iul ne faut pas faire afin de préserver le lieu.

    

Un peu de blanc...

   

  

L'imagination travaille spontanément pour deviner, en ces couleurs et ces formes, des visages, des silhouettes, des objets.

   

   

Je fais des allers-retours sur le petit sentier de la "corniche" qui domine la côte sur laquelle l'océan étend ses vagues bien fournies.

  

   

Au loin, un bateau...

   

Pas un bruit si ce n'est celui des vagues et de quelques oiseaux curieux de passage.

     
Il est un peu plus de Midi. Il fait bon.
C'est l'heure de l'apéro.
Je me pose sous les étranges falaises de sable et de grès fragiles. Face à l'océan, sous les couleurs et les formes surréalistes.

    

 

   

  

    

    

Après une bonne heure passée à écouter l'océan en regardant les falaises, je reprends la marche. Car oui : la "Concha" n'est pas l'objectif du jour qui est, rappelons-le, "La vallée de Labetxu", dite "vallée des couleurs".

  

Je quitte la Concha et sa corniche spectaculaire par un petit sentier qui monte dans la pampa... Boh, la pampa, disons plutôt un lieu où l'herbe est plus haute qu'ailleurs et possède, elle aussi, plusieurs coloris, du marron au vert en passant par le jaune.

   

   

Quelques rochers camouflés exhibent leurs apparences travaillées par le temps.
Une fois de plus, on peut y trouver quelques formes ou silhouettes communes.

   

 

Je traverse à nouveau une petite forêt.
Un bruit d'écoulement d'eau discret attire mes oreilles. Une sorte de grotte humide discrète apparait.

   

  

Je m'approche.
Là aussi, ce sont couleurs variées et formes étranges.

  

 

  

On se croirait parfois dans le musée HR Giger, à Gruyères, en Suisse ; ou dans un film de science fiction.

   

Je quitte la petite forêt. Un croisement. Pas de balisage. Je décide de m'approcher de la falaise et de l'océan ; même si ce dernier est à une dizaine de mètres plus bas.

   

A mes yeux apparaissent maintenant des dizaines de rochers disparates.

Il semble avoir atterris ici et là, lors d'une attaque ou d'un débarquement surréaliste.

   

   

Il y en a des gros, des petits, des cassés, des ronds, des verticaux. Ce lieu est appelé par certains "Le labyrinthe blanc" (ou "Laberinto blanco").
Je déambule dans ce paysage incroyable où mon regard se pose sur chaque rocher pour en admirer les formes et le travail de la nature sur chacun d'eux.

   

 

    

   

"Les Taffoni (ou Tafoni, nom corse, invariable) sont des cavités creusées dans la roche, par attaque des éléments les plus fragiles. L'attaque est une combinaison de facteurs locaux : vent, humidité, sel (embruns), température. La cavité se creuse par le haut : la gravité entre donc aussi en jeu.
Les Tafoni existent aussi dans les formations granitiques, c'est sur des roches granitiques que les tafoni corses se développent.
Elles naissent au flanc d'une paroi rocheuse à la suite de la désagrégation de la roche, dans ses parties protégées du soleil, sous l'action de l'humidité ambiante. Plus la cavité est vaste et s'ombrage elle même-, plus le tafoni se développe en particulier vers le haut."
GEOLVAL

   

On dirait des requins
avec la gueule ouverte.

  

"Un tafoni a souvent un plancher constitué d'éboulis, sa visière est relativement stable. Il progresse vers le haut et vers l'intérieur. Les grandes tafoni ont toutes les apparences de pseudo-karst pour le massif de Jaizkibel.
A l'intérieur des cavités se développent généralement des structures en nid d'abeille, caractéristiques des tafoni. Leur formation précise n'est pas encore étudiée."
 GEOLVAL

   

   

       

Captivantes

sculptures

naturelles !

   

     

 

 

     

Je poursuis mon évolution dans ce chaos magnifique, au bord des falaises océaniques. 
Au loin, je vois les côtes basques espagnoles, du côté de Pasaïa, Punta Putakio, Baja Aundi,... Et plus loin encore.

   

    

Le sentier rétrécit pour devenir sente. Une sente qui serpente entre cailloux et rochers. Il faut être prudent, évoluer doucement pour ne pas trébucher.
Des couleurs plus contrastées apparaissent alors.

   

   

   

Les côtes, elle aussi, se parent de couleurs dynamiques.

   

   

      

 

    

C'est le signe que je suis bientôt arrivé à cette mystérieuse vallée de Labetxu, dite "vallée des couleurs".

   

Effectivement, un petit regard vers le sud ouest et j'aperçois la falaise-rocher rose qui illustre ce lieu unique.

   

   

Approchons.

    

APPROCHONS !

    

Oui, bon, Ok, c'est bien elle ! C'est la vallée de Labetxu !
Je reste au dessus de la vallée où la rivière Gastarrotz vient se jeter dans l'océan.

   

   

Symphonie chromatique de rouge, vert, jaune, orange, marron...
Ces couleurs variées proviennent des oxydes et hydroxydes de fer présents dans les falaises et la roche.

"Pour comprendre la création de Labetxu, il faut remonter dans le temps, lorsque la Terre bouillonnait et se transformait constamment. Les mouvements tectoniques, ainsi que l'érosion hydrique et éolienne, ont progressivement usé les couches supérieures de la terre, révélant un  orchestre de minéraux qui, réagissant avec les éléments, ont donné vie à cette palette de couleurs.
En bref : l'oxydation, les réactions et une interaction constante avec le climat ont été les pinceaux et les peintures que la nature a utilisés pour dessiner ce paysage. (...)
Témoignage vivant de l'histoire géologique de la planète."
ESCAPADARURAL

    

       

Il y a  possibilité de descendre à hauteur de ces rochers-falaises pour en apprécier les couleurs et les différentes formes géologiques.
Tout le long de la côte, on parle même d'une véritable cathédrale de couleurs avec des falaises de grès colorés morcelées de plusieurs mètres de hauteur ; seulement visible à marée basse.
Malheureusement, je n'ai plus le temps.

   

"Ainsi, Labetxu se présente comme un temple naturel, un autel où l'on rend hommage à la danse éternelle entre terre, mer et ciel. C'est un coin où les couleurs racontent des histoires, où chaque ton est un vers et où chaque rocher est un poème. C'est, par essence, une merveille qui nous invite à regarder, à ressentir et surtout à rêver."  ESCAPADARURAL

      

Je reste un peu sur le point panorama, puis je reprends le sentier... enfin, j'essaye car le balisage a de nouveau disparu.
Je prends donc le sommet du mont Jaizkibel en repère pour remonter et rejoindre le point de départ.
Après dix minutes de marche, je me retrouve dans un trou. Demi-tour. Je remonte et passe, un peu par hasard quand même, devant une magnifique grotte-falaise rose et jaune.

   

    

Je m'approche pour passer sous les rochers et admirer la composition.

    

    

En se rapprochant un peu plus, on peut s'amuser à distinguer ou imaginer des visages, des scènes...

 

Je repense alors aux propos de Victor Hugo dans son livre "Le voyage aux Pyrénées", écrit en 1843 lors de sa visite, entre autre, du Pays Basque.

"Chaque fois que la nature morte semble vivre, elle nous émeut d'une étrange émotion... Les montagnes de Pasaia ont pour moi deux attraits particuliers.
La première est qu'elles font face à l'océan. La seconde est qu'elles sont en grès. Le grès est la pierre la plus drôle et la plus étrange qui existe. Il n'y a aucun aspect qu'il n'adopte, il n'y a aucun caprice qu'il n'ait pas, il n'y a aucun rêve qu'il ne réalise, il a tous les visages, ça fait toutes les grimaces..."

   

   

   

On se croirait dans une autre galaxie, peuplée d'étoiles et de planètes.
Au bout de la falaise, un petit lézard a entamé une course sur les parois... avant de disparaitre dans un des nombreux trous présents dans la roche.

   

   

Je quitte ce lieu magique pour tenter de retrouver un sentier.
Il suffit de longer les falaises et repérer, parfois, deux traits blancs.
J'avance dans une petite forêt quand tout à coup, un dernier tafoni !

    

   

Approchons-nous !

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Allez.
J'ai encore envie de trainer dans les parages à la découvert de ces merveilles de la nature. Mais il est temps de remonter avant la nuit.

    

Quelle magnifique randonnée ! Exigeante certes, mais fabuleuse.
Tour à tour, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un  décor de film de science fiction, puis dans une mer où l'eau se serait retirée pour laisser apparaitre éponges, coraux et algues. Et puis, et puis, ces couleurs, ces géoformes qui, parfois, lorsque l'on pénètre dans une de ces grottes improvisées par la nature, donnent l'impression d'être en apesanteur dans une autre galaxie.

    

"Des légendes racontent que la nature, dans sa palette infinie de couleurs, aurait décidé de répandre ses teintes les plus vibrantes dans ce coin reculé de Guipuzcoa, en pays basque.
Un coin où la mer se confond avec la terre et où le vent murmure des histoires anciennes.(...)
Sorte de toile géologique, une oeuvre d'art forgée au fil du temps. Depusi des millions d'années, les phénomènes naturels ont façonné et coloré les roches, créant une harmonie de tons rougeâtres, jaunes, verts et ocres qui éblouissent tous ceux qui les contemplent."

 
ESCAPADARURAL

    

   

 

 

Après une petite traversée de forêt survolées par quelques vautours, je retrouve le sentier initial et l'embranchement que j'avais loupé.

   

Je remonte par le chemin caillouteux avec un fort dénivelé.

Après plus de 5h30 de marche aléatoire, de pauses et de photos, je retrouve la voiture au parking Santa Barbara.

   

   
 

. . .
4 mai 2024

UN PEU DE VACANCES EN NIEVRE : Saint-Parize-le-Châtel (58)

Ah ben ouais, quand même !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

C'est pas simple.
Comme je le disais dans le précédent billet (cf : La vallée de Labetxu ou Vallée des couleurs)... Ouais ben, du coup, hein, je vais pas répéter la messe.
BREF : je suis parti dans la Nièvre retrouver un peu de climat familial, de bon air nivernais et morvandiau.

   

Oui, j'ai quitté le Pays Basque et ce bar fermé à Dantxarria... 

   

   

Je dis ça parce que je ne comprends pas pourquoi, dès que ce bar a fini ses travaux et poser ses affichages aguichants, eh ben... eh ben... plus rien ! Il n'a jamais ouvert.
Avant de regagner la Nièvre, j'ai fait un petit détour... Ben oui, le plus long chemin entre deux points, c'est de contourner la ligne droite !
J'ai fait un petit détour dans les Landes chez les amis Landais et au marché des Halles bien déserté en ce dimanche de mi-avril...

   

 

Puis j'ai fait un petit tour rapide chez Maitre Arnaud du côté d'Ozenx, le temps de boire une bière sous surveillance...

   

     

Elle fout les boules mimine, là !!!!
Puis un petit aller-retour du côté de Viellenave-de-Navarrenx où les pêcheurs s'inquiètent du manque de saumon dans le gave habituellement bien fourni à cette époque...

   

     

 

ALLEZ !

   

C'est parti pour 800 kilomètres de routes, du sud-ouest au centre.
Dans la radio branchée FM grandes stations style RTL, c'est  -comme d'habitude-  les musiques du moment avec les... ah l'autre américaine là qui explose tout qu'on comprend pas pourquoi en France mais que les gens écoutent quand même parce que c'est américain donc c'est bien... et puis Sia, et puis Kyo, et puis Pierre Garnier, et puis MERDE !!!!!
On se met un peu d'infos ?
Kendgi , attaque au couteau, gifle à instit, viticulteurs qui gueulent parce qu'il fait froid, guerre en Ukraine, PSG champion de France ou pas,...

   

  

   

Et c'est vrai que l'on en parle beaucoup de ces JO à Paris. Je devais peut être dire "ces J.O. parisiens", tellement qu'ils ont l'air d'être à Paris, que ce sera les plus beaux JO du monde, que l'on n'aura jamais vu ça, qu'on est les meilleurs, que c'est pas la peine d'en refaire après tellement nous, les Parisiens... les Français, on va tout déchirer !
Quand tu vois et que tu entends tout le bordel autour, tu ne peux que penser à la célèbre phrase de ce misogyne de Pierre de Coubertin : "L'important, c'est de ne pas y aller"... Merde, non. C'était comment déjà sa sentence là ???  "L'important, c'est de ne pas se faire chier"... ou non, ah oui, c'était "Nous estimons que les Jeux Olympiques doivent être réservés aux hommes. Une Olympiade femelle serait inintéressante, inesthétique".
Bon, pour la petite histoire, il restera Président du CIO jusqu'en 1925 avant d'être mis en minorité au sein du Comité, notamment en raison de sa volonté à ne pas accepter les femmes athlètes aux JO ; mettant fin pour le coup à sa célèbre sentence : "L'important, c'est de (ne pas être une femme pour y) participer."
Ruiné, aigri et esseulé, il mourra soudainement en Suisse en 1937 à l'âge de 84 ans. Enterré à Lausanne, son cœur, lui, sera placé dans un monument sur le site des ruines d'Olympie dans le Péloponnèse en Grèce.
Voilà, hop, ça c'est fait et il ne verra donc pas les fabuleux-géniaux-incroyables-inoubliables JO de Paris 2024... avec cette question qui hante tous les esprits : "Est-ce que les athlètes pourront se baigner dans la Seine ?"

    

   

Ah ben ouais ! C'est LA question  2023-2024 !
Il y a des lacs, des étangs, des mers, des océans... mais non : faut aller se baigner dans le fleuve le plus pollué de France ! Pile poil à l'endroit où, certes, les quais et la vue urbaines sont prenantes, mais où là aussi, on rejette les égouts.
"Ce n'est plus des épreuves de natation, c'est des épreuves de survie.(...) On trouve de tout dans la Seine. On trouve même des Vélib. C'est pour ça qu'on met en place le triathlon dans la Seine, parce que les vélos sont déjà dans l'eau. (...) Et on fait un bon nettoyage social aussi. On délocalise les SDF de Paris, on les met dans des communes au hasard en France. Y'en a qui vont être ravis, ils vont voir débarquer le tour bus de ZAZ. (...)
Le passage de la flamme olympique dans une ville ou un village, ça coûte 180 000 euros. Saint-Dizier, 20 000 habitants, ils ont craqué ! Ils ont acheté la flamme. Ils ont fumé leur budget. Pendant 10 ans, y'aura pas de feux d'artifices là-bas. Ils ont même vendu leur école primaire. Je le sais, c'est Morandini qui l'a achetée... (...) La flamme ne passera pas par la Creuse, par contre. Voilà, parce que pour un relais, il faut qu'il y ait minimum deux personnes. On n'a pas trouvé assez d'habitants.(...)"
FRANJO

Si ça, c'est pas de l'acharnement à la française !?

   

Et tiens, puisque l'on parle de la Creuse, j'y passe en ce moment même.
   

   

J'aime bien la Creuse, moi. 
Pendant que je traverse le département, les infos s'inquiètent du sort de Mona Lisa, dite La Joconde ; tableau réalisé par Léonard de Vinci entre 1503 et 1506, ou entre 1513 et 1516. Bon, déjà, c'est pas clair !
Mais les infos du moment non plus...

   

   

Mais... la vraie question... n'est-ce pas...

    

Mais... Mais... Quel trucage photo étrange ?!
En fait, j'ai trouvé un super déguisement de Mona Joconde Lisa...

...que je me suis amusé à détourner, comme ça, voilà.
   

AMUSE-TOI à RETROUVER MONA JéNORME
DANS LES PHOTOS CI-DESSOUS.

   

 

 

 

     

Et me voici arrivé dans la Nièvre ! Et plus précisément dans la banlieue de Nevers.
Et, bien sûr, quand j'arrive chez mes parents, la première chose à faire est de jouer.
Oui, de jouer à ce jeu que le monde entier nous envie et qui s'appelle : "Mais où est Mimine ?"
Eeeeh ouais ! C'est souvent pas facile de la retrouver car elle sait se fondre dans le paysage.

      

EXEMPLES

 

 

 

 

 

 

   

Eh ouais. Attention, nouvelle photo, nouvelle énigme...

    

Où est cachée Mimine ?

   

Oui, bon, là : il faut bien admettre que c'est facile.

   

Tiens, en parlant de mimine et donc de chat, connais-tu cet artiste qui fait de la musique avec des miaulements de chats ? Non ?

   

EH BEN VOICI !

 

    
Comme je sens que tu aimes bien ce rythme, en voici une autre...

    

 

         

.

Une fois que ça c'est fait et que c'est dit, on pourrait aller se promener un peu dans les parages pour prendre l'air. Malheureusement, cette fin avril de début mai, la météo est plutôt humide et fraiche.
Je vais donc en profiter pour faire un peu de tri ou plutôt pour faire un inventaire des armoires et placards qui m'entourent dans ma chambre.

   

C'est ainsi que je découvre...

    

Des vieux 45 tours de l'enfance.

   

Mon Kiki, première édition,
qui vaut aujourd'hui plus de 250 millions d'anciens francs.

   

Un vieux téléphone portable
et une tortue miniature qui a la tête qui bouge.

   

Des boules à neige victime du réchauffement climatique
car il n'y a plus d'eau dedans.

   

Le grenier à souvenirs avec, notamment,
une peluche de souris habillée en bagnard (???)

    

Un autographe de Mike Patton,
datant de l'après-concert de
Fantomas
au Bataclan en juin 2005.

    

Et plein d'autres trucs, mais il est l'heure d'aller au resto.
Direction Sauvigny-les-Bois et l'excellent restaurant gastronomique : "Le moulin de l'étang" où officie le chef François Martin.

Au menu, rouget, puis dorade royale, puis volaille fourré aux encornets, délice passion. Je résume car je ne me souviens plus des intitulés exacts.

    

 

    

Et après ce bon restaurant, allons marcher un peu pour prendre l'air.
Malheureusement, il pleut. Il faut donc trouver un lieu couvert. Nous sommes dimanche. Dans la Nièvre. Voyons, voyons.
Il y a peu, je suis tombé sur des photos extraites d'un site appelé "Bourgogne insolite". Et ces photos montraient des chapiteaux d'une crypte romane qui se trouvait dans une église non loin du circuit de Nevers-Magny-Cours. Et cette ville dans laquelle se trouve cette église dans laquelle se trouve la crypte romane dans laquelle se trouvent d'intrigants chapiteaux... ehla, où j'en suis ?

     

BON BREF :
faut aller à Saint-Parize-Le-Châtel !

   

 

   

La commune de Saint-Parize-le-Châtel se trouve à 17 kilomètres au sud de Nevers.
Outre le circuit de Nevers-Magny-Cours qui se trouve en grande partie sur son territoire, Saint-Parize-le-Châtel accueillit un des plus grands hopitaux de campagne militaire américain de France de janvier à août 1918. Une véritable ville de 200 hectares avec des centaines de baraquements qui ont accueilli 40 000 personnes. Il ne reste que le château d'eau de cette époque.
La commune est également entourée de plusieurs châteaux, ainsi que de fontaines bouillonnantes et de sources minérales autrefois exploitées (Les Fonts Bouillonnants, la fontaine des Vertus). Une légende locale raconte que Jeanne d'Arc serait venue y laver son épée après avoir libéré Saint-Pierre-le-Moûtier le 4 novembre 1429.

   

Mais si nous sommes ici, à Saint-Parize-le-Châtel aujourd'hui, c'est pour nous rendre à l'église Saint-Patrice.

    

    

Comme ça, elle a l'air bien tranquille. Discrète, mais secrète. Effacée, mais bien présente.

L'église Saint-Patrice a été construite au XIIème siècle en remplacement de l'oratoire de l'ancienne abbaye édifiée 300 ans plus tôt par le moine Patricius sur les lieux de l'évangélisation de Saint Patrice, situés entre la Loire et l'Allier.
Il aurait été inhumé en 555 dans l'église qu'il avait fondée sur le site d'un temple païen alors appelé Gentilico.

L'église Saint-Patrice fut presque entièrement refaite au XIXème siècle.
Je m'approche de la porte d'entrée ouverte en jetant un coup d'œil sur les hauts côtés avec deux chapiteaux montrant des têtes de monstres.

    

  

 

 

Entrons.

   

Lumière discrète. Gris.

   

   

     

L'entrée de la crypte romane se trouve desservie par des escaliers modernes aménagés de part et d'autre de l'entrée du chœur.
Je descends par l'escalier de gauche pour atteindre la salle de la crypte.

   

   

    

Silence. Recueillement. Ca sent la pierre.
Je navigue entre les colonnes pour observer les différents chapiteaux et leurs sculptures. Des sujets animaliers et fantastiques chers aux sculpteurs romans, exécutés dans un style original et avec beaucoup de fantaisie.

     

     

"On notera trois types de chapiteaux : deux à motifs végétaux (qui peuvent relever d'une intention symbolique), deux avec des répétitions de figures animales symétriques et deux historiés.
Nous nous bornerons ci-dessous à leur seule description, laissant le visiteur libre de son interprétation, chaque époque ayant eu sa "lecture" propre : une illustration des pêchés capitaux pour des auteurs du XIXème siècle, le combat spirituel pour d'autres au XXème siècle, sans compter des nouvelles pistes toujours ouvertes..."
MAIRIE DE SAINT-PARIZE-LE-CHATEL

    

 

Des feuillages, des lions, un acrobate, un sciapode, une tortue, le cerf et le centaure, l'avare et le démon, une sirène, un cuisinier diabolique, un porc jouant de la harpe, un singe musicien ou des monstres vomissant des rinceaux de feuillages.

   

 

 

Intrigant.
Dans la crypte se trouvent également des tombeaux. Elle abritait les reliques de Saint-Patrice jusqu'en 1793, date à laquelle elles furent dispersées.

  

    
L'église, vendue à la Révolution, fut rachetée par la commune en 1817. La crypte a été classée Monument Historique en 1862.
Un petit arrêt devant la croix de l'autel, surmontée d'un crucifix ressemblant à celui de Saint-Damien.

  

    

La minuterie de la lumière pour la crypte arrive à son terme. CLAC. Je suis dans la presque obscurité.

   

   

Je reprends les escaliers pour retourner dans le choeur de l'église, puis rejoindre l'extérieur ; un peu embrumé.

   

Voilà, c'était ma petite visite du jour à la Crypte Romane de l'église de Saint-Parize-le-Chatel.

   

    

    

 

. . .
25 avril 2024

VALLEE DE LABETXU ou Vallée des couleurs, épisode 1 (Espagne)

    

Quel bien étrange titre énigmatique pour ce billet-article à venir présentement ?
"
Labetxu"... Prononce "La bête chou" car le lieu en question se trouve dans le Pays Basque, et comme tu le sais  -ou pas-  les X se prononcent Che et les U se prononcent Ou.
Et les
A ? Non, les A se prononcent A. Par contre, les S, c'est plus SH et les E, c'est é, sans oublier que les J, c'est plutôt I.
Mais "
Vallée des couleurs", alors ? Qu'est-ce don' ?

Une vallée repeinte ? Une vallée de fresques ? Une vallée où la nature a laissé exploser sa joie dynamique dans la confrontation terre-océan ? Ou simplement un nouveau supermarché spécialisé dans la vente de peintures et qui t'offre le café si tu vas acheter 200 pots avant 7 heures du mat sachant que le magasin n'ouvre qu'à 8 heures ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

    

    

 

     

 

   

Alors ? Comment ça va ? Bien ? Ouais bien ? 
Bon, bien !
Moi aussi, mais ça me fait un peu chier ce blog en ce moment.
Je n'écris pas beaucoup là-dessus car je n'ai pas trop le temps mais, en plus surtout !,  je n'aime pas trop leur nouvelle configuration.
Je ne veux pas parler comme un vieux con, mais n'empêche que... CanalBlog, c'était mieux avant !
Ben ouais, c'est le bordel lààà : y'a des pointillés qui apparaissent de nulle part, des albums-photos qui disparaissent, des typo et des topos qui se modifient toutes seules, des photos pas alignées, des trucs qu'on peut pas centrer... 

    

OOOOOOOOOOOOHHHH
MERDE !!!!!

   

ça pue l'intelligence artificielle de merde là ! Ou je sais pas quoi ! Encore un truc que l'on a laissé faire à des machines et du coup, c'est de la merde ! ça va pas ! Tiens, regarde, je ne peux même pas foutre le ç en majuscule, ça m'énerve !!!

    

BON, ON SE CALME !

       

C'est comme Spotify, làààààà !
Putain, avant je découvrais des artistes et de la musique internationale grâce aux playlist "Radar des sorties" ou à "Découvertes de la semaine".
Mais depuis quelques semaines, Spotify ne me balance que de la merde de musique française à la con avec des artistes qui jouent de la guitare comme si ils avaient un arrosoir entre les mains ; le tout avec des paroles à se trancher la gorge dix fois de suite si c'était possible... "Je t'ai quitté, j'sais pas pourquoi", "La vie c'est long", "Le bonheur comme une gage d'ascenseur", "Popcorn salé pour un nouveau monde à nos pieds", "j'ai froid, tes cheveux sur l'oreiller, où allons-nous""Pourquoi pourquoi pourquoi... Aaaaaaaahhhhhh". Et j'en passe.
Je n'ai rien contre la musique française, mais pas tout le temps quoi ?!

    

INSUPPORTABLE !!!!

    

Putain, tout fout l'camps !
Là, au moment où j'écris ces mots, je suis en vacances.
J'avais prévu d'aller dans le massif de Néouvielle faire quelques trois jours de randonnées parce qu'il faisait beau et chaud avec ce petit vent jaune qui nous venait du Sahara... ET V'LAN... du jour au lendemain, une fois que tu as bien tout prévu les itinéraires, les réservations : on passe de 30° à -1° !!!!! De la pluie de sable des dunes à la neige blanche des montagnes.
Après le soleil et la chaleur, c'est neige, froid, pluie dans le Massif de Néouvielle et même au cirque de Trémousse où j'avais prévu d'aller en cas de plan B.

    

MEEEEEEERRRRDDDEEEE !

    

Je prévois autre chose, à une altitude plus basse ; genre arpenter les côtes vendéennes, et là : BING ! J'ai une fuite d'huile inconnue qui sort de dessous la voiture !
Tous les garagistes basques sont débordés ! Personne ne peut prendre la voiture avant deux semaines.
Finalement, Mélanie parvient à convaincre un ami garagiste à elle de contrôler ma voiture avant que je partes.
ET PAF ! Le pauvre meurt d'une crise cardiaque la veille du contrôle !
Non, mais... Oh !

     

IL FAUT PRENDRE DU RECUL !
Parfois.

     

Reprenons les choses qui ne vont pas. Dans l'ordre.

Pour Canalblog, on va continuer à écrire en essayant de rester clair et intéressant malgré toutes les nouvelles configurations qui font chier et qui sont nulles. Si, si : c'est nul !
Pour Spotify et sa musique française de merde. Si, si, c'est de la merde... Et je ne parle même pas de Vitaaaaaaaaaaaaaaaaaaa avec ses "Je n'oublie pas" répétés 15 000 fois dans une même chanson pour que les auditeurs la garde en mémoire inconsciente toute la journée !
Je ne parle pas non plus de son pote Slimane qui nous fait le même coup avec ces "Je t'aime, j'sais pas pourquoi", répétés autant de fois que le jour se lève en un mois.
Bordel : mais pourquoi j'ai ça qui apparait sur ma playlist alors que je ne les écoute pas ?! Pourquoi Spotify me balance ça alors que ce n'est pas la musique que j'écoute ?!
Ahlalalalaalla, j'ai une saturation de sons répétitifs en ce moment ; que ce soit par la musique (Santa, Louane, Vianouche, U2, Pink, Joseph Kamel, et l'insipide Taylor Swift), les publicités (Carglass, Pochtron et sofa, Intermarché, Lidl patron on est mal, voitures électriques, Leclerc bonjour,...) et les infos. Et les infos ! Et les infos !!!
Ahlalalalala, en boucle !!!! Les chaines infos en boucle !!! Reprises par les autres chaines qui montrent que les chaines infos sont en boucle ! Du coup, c'est boucle de boucle sur boucle !

   

 

 

 

 

 

 

      

 

 

 

     

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Et je ne comprends pas.
Je ne comprends pas pourquoi cette chanteuse quelconque qu'est Taylor Swift a autant de succès. Je ne comprends pas pourquoi il y a toujours plus de milliardaires en France et de moins en moins d'agricultrices/teurs, de médecins, d'instits...
On parle d'argent facile, d'influenceurs, d'actionnaires, d'investisseurs. Ceux qui gagnent trop de pognon et qui nous pourrissent notre univers mentale (via la pub;, les réseaux sociaux, les médias) pour gagner encore plus afin de s'acheter des villas dans lesquelles ils n'iront jamais, ou se trimballer en vestes de fourrure dans une station de ski à Dubaï en juillet.
On parle de ces métiers qui n'existent pas et qui ne servent à rien hormis à s'autosatisfaire et à rendre plus riches encore ceux qui le sont déjà trop.
On parle de ces vrais métiers qui disparaissent dans nos villes et nos campagnes : médecins, instituteurs, agriculteurs, garagistes. Et...

     

ALLEZ :
RESTONS SIMPLES !

    

 

    

 

 

    

Oui, tu as raison Adèle : parlons "contemplation". Voilà, c'est ça ! Contemplation, contemplons. Victor Hugo, poésie, observation, méditation, et pourquoi pas recueillement aussi pendant qu'on y est, tiens ?!
Comme disait Molière à Jean-Claude Brialy... Hein ? Mais non, qu'est-ce que j'raconte ?!
Comme disait Fernand Ouelette :
"La contemplation est un acte de solitude. L'homme, seul avec son regard, comme il est seul avec son âme."

    
Voilà, voilà ! On aurait pu également citer Lucien Clergue, Pierre de Bérulle, André Frossard, Marcel Pagnol, Zidane,... Zidane qui passe à Deschamps sur la gauche, Deschamps, Leboeuf, tire de Leboeuf... ah, dommage, au-dessus !

    

    


On arrête avec les citations à la con, là, un peu, hein.
Aujourd'hui  -comme l'annonçait le titre de ce nouveau billet-article (je sais pas comment ils appellent ça Canalblog, ça m'énerve !)-, nous allons partir pour la Vallée de Labetxu, encore appelée "El valle de los colores", plus communément connue (mais pas trop quand même) en France sous le nom de "La vallée des couleurs".

   

C'est un bel endroit pour contempler, et surtout pour s'éloigner de tous réseaux et bruits polluants car, dans cette vallée, il n'y a pas de réseaux. Les falaises abruptes donnant sur l'océan nous séparent de toute urbanisation et de toutes ondes surhumaines.

   

Ce jour là, avant de partir pour ce lieu où débute la randonnée, je me trouvais sur le plateau du Bénou, Pyrénées-Atlantiques, mais surtout Pyrénées.
Oui, l'Atlantique était encore loin de ce sommet plat pyrénéen ; environ 150 kilomètres à vol d'oiseau.
En entendant le mot "Plateau", certains penseront : "Ah tu vois, je te l'avais dit que la Terre était plate !"
Mais non ! 
Est appelé un plateau en montagne "un objet-support plat servant à transporter ou présenter des..."
Merde, je me suis planté de définition !
Un plateau, en montagne, est "une surface plane, parfois situé entre deux montagnes et patati et patata."

Exemple en photo.

   

Voici le plateau du Bénou.

  

On voit bien la forme plate de cette étendue d'herbe grasse et verte en cette saison, et sur laquelle viennent prêtre quelques troupeaux de vaches et de chevaux sauvages.
Nous sommes , non pas entre "mer et montagnes" (comme dirait Jérôme Commandeur), mais entre vallée d'Aspe et vallée d'Ossau.

   

   

On est bien là. Au calme. Verts pâturages à perte de vue. Vaches tranquilles. Sons de clochettes se mêlant à celui du roulis de petits ruisseaux s'écoulant sur le plateau. Discrétion.

   

 

    

Allez !
Je quitte le plateau de Bénou aux sons de la musique du nouvel album ("Promis le ciel") de Delgrès avec ce premier titre "A la fin".

 

    

   

On descend sur la vallée d'Aspe, pour rejoindre le village d'Escot, Arette, Montory, Tardets, Mauléon...

   

HOP, ATTENTION :
nouveau rond-point à Mauléon !

    

Ah oui.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Mauléon-Licharre est la ville de l'espadrille.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Eh bien, que l'espadrille est fabriquée ici, à Mauléon.
Par contre, on oublie un peu de mentionner que son origine est catalane ; et non basque ou béarnaise.

On continue.

   

Odiarp,
ascension du col d'Osquich et son panorama... 

   

Musculdy, Bunus, Lacarre, Saint-Jean-Pied-de-Port, Bidarray, Cambo-les-Bains, Esquelette, Saint-Pée-sur-Nivelle, Ascain, Urrugne, Irun, mont Jaizkibel.

    

Voilà, on y est.
Après plus de 183 kilomètres sans vol d'oiseau, nous avons quitté les montagnes pyrénéennes françaises pour rejoindre les Côtes océaniques Basques espagnoles. 

  

   

Le départ de la randonnée du jour se fait depuis le sommet du mont Jaizkibel, Espagne.

    

Le Mont Jaizkibel, vue de la route depuis Irun

   

 .
Tu vois le sanctuaire de Guadalupe avec son retable ?

    

   

Eh ben, on passe devant, mais c'est pas là le départ ! C'est encore un peu plus haut après quelques virages et quelques mètres d'ascension sauvage car, oui, le Mont Jaizkibel reste un des rares endroits à présent, dans le Pays Basque, à ne pas être constructible ! Ici, pas de villas, de piscine, de résidence ! Tout est vierge !
Quelques kilomètres après le sanctuaire...

   

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Le départ de la randonnée,
c'est là !

   

Oui d'accord : pour l'instant, on ne peut pas dire que ce soit très coloré et très avenant. La contemplation de ce parking ne va pas durer longtemps ; moi j'te l'dis.

Je gare la voiture. Je chausse chaussures et sac à dos. Je fais un peu le tour de ce presque sommet de Jaizkibel... En fait, le vrai sommet est un peu plus haut, à 547 mètres d'altitude.
Là, on est à tout péter 532 mètres. Ce lieu où je me trouve est appelé Santa Barbara ; non pas en hommage à la ville californienne ou à la série américaine sirupeuse des années 1980, mais plutôt à la ruine qui domine le parking.

   

     

Il existe cinq tours similaires sur le mont Jaizkibel. Constituées à l'origine de deux étages et d'une terrasse, elles datent du XIXème siècle, époque des guerres cartistes, et servaient d'observatoire.

Effectivement, un magnifique panorama à 300° se présente.

    

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Au nord, Hendaye et sa plage,
la baie de Chigoundy,
le fleuve Bidassoa, Hondarribia...

      

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A l'Ouest,
l'océan à perte de vue.

    

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A l'Est,
Irun, la Rhune, les Trois Couronnes, le pic d'Orhy.

   

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Et au Nord, ben... vue à 300° oblige, on voit surtout la route et une cabane de berger plus ou moins abandonnée.

    

    

C'est juste derrière cette cabane que part le sentier qui doit nous conduire à la fameuse et intrigante vallée de Labetxu, ou vallée des couleurs.

   

STOP !

    

Il est l'heure de se faire un petit topo pour savoir où nous allons, comment et pourquoi.

   

La randonnée du jour doit nous amener dans la vallée de la Labetxu, située quelque part au pied du mont Jaizkibel.
Il faudra marcher sur un peu plus de 9 kilomètres aller-retour par un dénivelé de 323 mètres pour une durée de 4h30 environ en prenant son temps.
Important : il faut suivre le balisage blanc-rouge, puis jaune, puis blanc-blanc. Bonne chance.
Bon, ça, c'est ce qui est prévu, mais...

   

Tout de suite,
la carte.

   

C'est à peu ce tracé que nous allons suivre.
Je dis "à peu près" parce que... bon... je vais me perdre un peu en route.
Mais c'est pas ma faute : c'est leur balisage là, les Espagnols. Tu marches, tu marches et, d'un coup, PAF : plus de sentier, plus de balisage, plus rien et t'es au bord d'une falaise.
Et puis t'as pas de réseau DONC tu ne peux pas aller sur les cartes IGN Espagne ou sur Google Map avec ton portable. Quant à la carte papier, elle n'était pas à jour et elle ne connaissait pas la randonnée !

    

BON, ALLEZ !
C'EST PARTI !!!

     

Je quitte Santa Barbara "🎵qui me dira pourquoi j'ai le mal de vivreeeeee 🎶". Hein, eh, tu t'souviens, le générique de la série télé américaine ?!
Je contourne la cabane de berger pour rejoindre un large chemin caillouteux. Quelques brebis se trouvent là, surprises de me voir traverser leur troupeau bien paisible.

   

    

Large chemin qui descend rapidement vers les côtes... apparemment.
Je croise quelques ajoncs apportant une touche colorée détonnant harmonieusement sur le bleu lointain de l'océan.
Un peu de houx, parfois, et quelques pommes de pins naissantes.

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rencontre avec des chevaux sauvages...

...bien occupés à manger des branches
ou à garder leur regard dans le vide.

   

Et là : un arbre ! Dénudé.

   

J'approche...

   

Et je découvre un visage, taillé dans le bois naturellement.

   

    

Mais si, c'est un visage ! C'est un signe !

    


Un signe de quoi, je ne sais pas.
Une sorte de visage de Freddy Krueger en bois.
Mais si ce visage pouvait parler, il nous dirait... Il nous dirait... je sais pas... que Taylor Swift, c'est nul et que les canapés Pochtron et Softla, c'est de la merde.
Hein ? Non ? Ohlalala, même ici, je suis rattrapé par la médiatisation.

    
Une demi heure après le départ de Santa Barbara, j'arrive à un croisement.
Et qui dit "croisement", dit "plusieurs chemins qui vont dans toutes les directions sans que tu ne saches forcément laquelle suivre quand tu es en pleine nature".
Toujours est-il que l'on distingue bien le tracé du sentier du Littoral. Celui-ci va de la Pointe du Figuier-Hondarribia à Pasaia, ou l'inverse suivant d'où tu pars (logique).

   

   

Un peu déstabiliser par tous ces panneaux qui semblent m'indiquer des destinations que je ne veux pas suivre, je décide de continuer à descendre tout droit sans être vraiment sûr que c'est la bonne route.

   

    

Et là, maintenant, à partir de là et je ne sais pas pour combien de temps : ça descend brutalement ! C'est raide ! Faut freiner des genoux en bloquant tes péronés sur l'arrière des fibulas tout en ménageant le fémur et les muscles jumeaux internes-externes.
Tout en freinant des dents, je croise des sortes de mangeoires pour les animaux du coin ; le tout face à une belle vue sur les côtes basques espagnoles en toile de fond.

   

   

Quelques fois, un rocher aux formes et à la silhouette étranges apparait, comme ça, sur le bord du sentier.

   

    

pour un peu, on se croirait dans Jurassic Park. Chaque rocher croisé a sa silhouette, son allure et propose une interprétation diverse suivant l'état d'esprit dans lequel on se trouve au moment de le/les croiser.
Au bout de cette descente abrupte, j'arrive à un autre croisement. Des sentiers à droite, à gauche, devant, derrière. Pas de panneau par contre.

   

   

Le tout surveillé par un arbre mort qui, par sa silhouette élancée, semble se foutre de ma gueule en indiquant une direction qui n'existe pas, se précipitant vers le ciel avec ses longues branches élancées dépourvues de feuillage et de vie. Telle une danse immobile, invitant le randonneur égaré à s'effaroucher canaillement avec lui le temps d'une valse impromptue et désespérée.

  

  

    

Pas de balisage. Je décide d'aller tout droit, en direction de la côte puisque l'objectif du jour  -rappelons-le-  est la vallée de Labetxu, qui se trouve sur la côte !

     

   

Dans un premier temps, je remarque une propriété privée au loin, sur ma droite.
Ah, ils sont bien là, loin de tout, face à l'océan, avec un beau terrain environnant. Pas de bruit si ce n'est le son des vagues au loin.
Le sentier et le jardin de la propriété sont séparés par une petite falaise trouée par les aléas des temps.

   

    

Le sentier de terre devient herbeux, le long duquel je trouve une série de mangeoires.

   

    

Au bout de ce chemin herbeux,
soudain : une barrière !

   

Ah merde ! Un écrit en basque dessus que je ne comprends pas. Je regarde sur mon portable si j'ai du réseau pour accéder à la traduction, mais non. Pas de réseau.
Bon... Qu'est-ce que je fais ? je passe ? Je suis peut être sur une propriété privé, vu que je ne vois pas de balisage ?
Allez, je passe sur le côté comme le permet le petit escalier.
Plus tard, j'apprendrai que ce qui est écrit sur le panneau signifie : "Fermez la porte, s'il vous plait !!!" (="Langa itxi mesedez !!!"). Les trois points d'exclamation semblent dire "Putain, mais tu vas la fermer cette putain de porte espèce de connard de randonneur-touriste ! J'ai mes bêtes qui se font la malle après le long des falaises et qui se font bouffer par les vautours !!!"

    

J'avance à présent dans une petite forêt. Un peu plus loin, un autre panneau indique une direction avec ces mots basques et espagnols : "Labetxuko Bidea" et "Camino a Labetxu 50m" ; ce qui veut dire "Chemin de Labetxu 50m".

   

    

Je marche, je marche. Je suis content car, apparemment, je suis sur le bon chemin... sauf que...
Quelques mètres plus tard, au bout du chemin, j'arrive au bord d'une falaise au-dessus de laquelle planent quelques dizaines de vautours.

   

   

Bon... Je cherche une trace, un signe...
Autour de moi, la nature, un champ, une pente, quelques arbres...

   

    

Mais pas de sentier. Pas de sente. Pas de signe.
J'ai beau chercher, je ne trouve aucune trace.
Je me prépare à faire demi-tour en pensant que je me suis complètement planté de chemin. Le dernier panneau croisé semblait pourtant indiquer la bonne direction 50 mètres plus tôt.

    

 MAIS RIEN !
PEAU D'BALLE ! 

   
Je m'apprête à faire demi-tour et partir en râlant quand soudain tout à coup subitement : un randonneur passe devant moi. Il me salue et continue à marcher tranquille, plein nord, en sifflotant.
Je le regarde s'éloigner, puis disparaitre derrière un rocher.
Mais qu'est-ce que... J'ai rêvé... Il y a bien quelqu'un qui vient de passer... Je n'ai vu personne depuis deux heures... Et là... Au milieu de nulle part...
Je m'approche de la ligne suivie par le randonneur-fantôme, je lève la tête vers le nord où il se dirigeait avant de disparaitre comme il était venu... et... et je découvre...

    

   

Ah ben oui : le sentier.
Très petit, sous la forme d'une sente, mais sentier quand même.
C'est reparti. Plus de trace de ce randonneur fantôme qui est passé au bon moment.
Au bout de cette trace, une magnifique vue sur les côtes. Lesquelles, je ne sais pas, mais des côtes.

   

   

J'avance au bord de la falaise. Sous mes pas, elle semble découpées, voire fragiles, avec des formes biscornues, sans doute travaillées par l'air océanique et la qualité de la roche présente ici.

    

   

Cela m'intrigue.
Y'a t-il moyen de se rendre sous cette "corniche" pour voir ce qu'il s'y passe ?
Je reprends ma marche, regarde par ci par là s'il y a un moyen de descendre sous la roche.
Oui, je sais : je vais encore me perdre !

    

Mais comme dit ce proverbe bolivien :
"Mieux vaut se perdre que ne jamais partir."

   
Et puis, ce n'est pas dangereux : j'ai l'océan face à moi et l'antenne de Jaizkibel derrière. Je ne suis donc pas en manque de repères pour rentrer au cas où cela se gâte.

J'arrive au bout de la sente pour contourner un de ces rochers troués, mais sur lequel je découvre deux marques blanches qui sont les marques du balisage de la randonnée.
Soudain, une fois le rocher passé, une apparition, une vision, une vue incroyable !

   

    

Ouahou ! Impressionnant ! Magnifique ! Le "travail" de la nature !
Quand l'océan rencontre les rochers. J'avance doucement sous ces sculptures naturelles qui me semblent tellement fragiles...

   

    

  

 

    

Approchons-nous un peu...

      

   

   

Alors, comment expliquer de telles sculptures naturelles ?
Il s'agit d'érosions aux formes plus ou moins complexes. Certaines ont une structures en nids d'abeille, résultats de caprices particuliers de la nature, liés aux spécificités du climat et de sa rencontre avec ce massif de grès éocène inférieur dominant l'Océan Atlantique.
C'est ce que l'on appelle les "tafoni". Oui, même au pluriel, ça ne prend pas de s.

   

     

"Les tafoni, fréquents dans les grès, calcaires bioclastiques, granites... résultent de l'interaction entre une érosion actuelle, des circulations de fluides sub-actuelles et d'infimes variations de la roche, infimes variations souvent d'origine diagénétique ou sédimentologique dans le cas de roches sédimentaires. (...)" PLANET-TERRE.ENS LYON

   

 

   

Au loin, en direction du sud, j'observe quelques vautours qui ont, apparemment, trouvé un bel endroit pour nicher.

   

   

Je quitte cet endroit inattendu puisque je ne l'avais vu sur aucun site de randonnée que j'avais étudiés avant de partir.
En sortant de cette "corniche", je découvre à présent un balisage net et franc, représenté par deux traits blancs parallèles.

 

 

     

Va savoir ce que me réserve la suite de cette randonnée troublante...

   

   

    

    

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

   

Jénorme parviendra-t-il à trouver cette bien mystérieuse vallée des couleurs de Labetxu ? Ou va-t-il encore se perdre et découvrir d'autres lieux secrets ?
Le suspense est à son comble. C'est l'heure de l'apéro, à plus tard.

 

    

13 avril 2024

Balade dans Dijon (21)

    

Aaaah là, pas de grandes marées à Dijon ! Et pour cause, la capitale bourguignonne se trouve dans les terres.
Quand soudain, ne voilà-t-il p
as...

    

   

Pas de grandes marées, certes, mais comme dans pas mal de régions en France ces derniers temps : il y a débordement et inondations.

   

    

Qui l'aurait cru ? Dijon inondé ! Mais c'est partout alors ?!
Dans d'autres conditions, on pourrait se dire que c'est une super idée cette terrasse pour boire l'apéro les pieds dans l'eau. Mais non.
Suite à la répétition de ces intempéries et de ce bouleversement climatique, les autorités s'interrogent et émettent des avertissements.
Nous apprenons ainsi que certains partie côtières françaises (20%) ne seront plus habitables d'ici quelques décennies.

   

Capture : Charente Libre

    

Combinaison d'éléments divers et variés, tant naturels qu'artificiels.
"En construisant de nouvelles routes, des centres commerciaux, des entreprises, des logements, en développant l'agriculture intensive, en déforestant ou en modifiant le tracé des cours d'eau, nous avons détruit les espaces naturels qui absorbent normalement l'eau des crues et entravé le bon fonctionnement des cours d'eau." OFFICE FRANCAIS DE LA BIODIVERSITE

    

"La France est particulièrement vulnérable au recul du trait de côte, limite entre la terre et la mer, qui se déplace sous l'effet de phénomènes naturels (houle, vent, marée...), de la hausse du niveau de la mer liée au réchauffement et des interventions humaines (barrages, artificialisation des sols, extraction de sables...). Le recul du trait de côte est un phénomène ancien. En 50 ans, environ 30 km2, soit 4200 terrains de foot (pas de rugby, hein, de foot !) ont été laissés à la mer. Il va être aggravé par la multiplication des tempêtes et l'élévation du niveau de la mer." CHARENTE LIBRE

   

Bientôt, peut être, nous poserons-nous la question à Trip Advisor et autres google trucs : "Où boire un verre peinard sans risquer qu'une falaise nous tombe sur la gueule ou qu'une montée d'eau interrompt notre Snapchat ?"
C'est vrai quoi, merde ! A quoi ça sert de sortir de chez soi si non ne peut pas se prendre la gueule en photo en train de boire un smoothie ou un toast à l'avocat au jus de quinoa dans un canapé lunch au milieu d'un champ ? Hein ? Hein ? Alors, merde ! Tout fout le camps, bordel !!!!

   

Bon, et sinon, ça va toi ? N'oublies pas de bien trier tes déchets : le recyclable, le carton, le papier, le composte, ne mange pas trop de viande, privilégie les transports en commun pour tes déplacements, et tout ça et tout ça !

Tiens, d'ailleurs, en parlant de transport en commun, si tu cherches un boulot...

   

Capture : LES ECHOS

     .

 

Ah merde, je me suis planté de capture...

   

Voilà :

   

Bon, allez, on va avancer un peu là !
DONC Dijon !

   

Quand on prononce ce nom, de suite, on pense bien sûr aux fameux motards... de Dijon... Non, c'est la moutarde de Dijon. On pense aussi au vin et à la crême de Cassis et DONC au Chanoine Kir à qui l'on doit l'invention du... du...Kir. Ben oui !

  

Né le 22 janvier 1876 à Alise-Sainte-Reine, Félix Kir est connu sous le titre de chanoine Kir. Prêtre séculier, il fut aussi résistant, puis député-maire de Dijon durant 22 ans. C'est dans les années 1950 que son nom est associé à un célèbre cocktail : le kir.
Mais c'est en 1904 qu'a été créé ce mélange de vin blanc avec de la crème de cassis par un serveur du café Montchapet (à l'angle de la rue de Montchapet et de la rue Constantine).
Ce n'est qu'en 1951 que le chanoine Kir donnera l'autorisation au fabricant dijonnais de crème de cassis Lejay-Lagoute d'utiliser son nom pour faire la promotion du blanc-cassis.

   

Mais Dijon, ce n'est pas que ça et nous allons tenter de le prouver avec ce nouveau billet composé par une déambulation complètement aléatoire dans la capitale bourguignonne, chef lieu de la Côte d'Or.
Rien à voir avec le chocolat qui a un éléphant en effigie. Et pourquoi d'ailleurs le chocolat "Cote d'or" prend-il un éléphant comme symbole de son produit ?

"Cet éléphant majestueux est souvent représenté sur l'emballage des produits Cote d'or, symbolisant la force, la qualité et l'exotisme des ingrédient utilisés."

 

Ah bon, ok. Même si l'éléphant ne mange pas de chocolat.
Alors à ce moment là, perso, je veux ouvrir un food-truck avec des tartines de confiture à base de saucisses, je peux me permettre de prendre l'image ou le dessin d'un éléphant pour montrer-prouver que mes tartines confiture-saucisse ont la force, la qualité et l'exotisme des ingrédients utilisés... Non, mais je pose la question ? Hein ?

   

Bon eh oh, on n'avance pas là !
Allez, partons dans les rues dijonnaises avec Flavie et Flo qui résident dans la capitale bourguignonne depuis quelques années.

   

Nous partons du quartier de la gare pour s'en aller traverser un des plus beaux parcs de la ville : le parc du jardin Darcy.

  

    

Endroit de fraicheur et de verdure en  -presque plein centre-ville-  de Dijon. C'est là le début de la grande aventure d'une randonnée urbaine dans cette ville aux multiples surnoms : "les champs-Elysées de Bourgogne" ou "Capitale des Ducs de Bourgognes" ou "la ville aux 100 clochers" ou encore "La belle endormie".
Faut s'calmer quand même !
Parlons un peu de ce parc et de cette fontaine assez imposante.

   

   

    

Premier jardin public créé à Dijon, c'est ici que l'ingénieur dijonnais Henri Darcy a conçu un réservoir pour alimenter Dijon en eau potable dès 1838. L'architecte Emile Sagot a ainsi réalisé cet imposant monument de style néo-renaissance au-dessus de ce réservoir. Puis, en 1880, c'est un jardin qui voit le jour, conçu par Félix Vionnois.

   

Un ours accueille le visiteur du parc à l'entrée, côté place Darcy. C'est une copie réalisée par le sculpteur Henri Martinet en hommage au sculpteur bourguignon François Pompon, natif de Saulieu.
C'est parc bien ombragé, avec des terrasses, des bassins et des jeux de cascades où viennent se poser canards et pigeons. Quelques massifs floraux et des jeux pour enfants en font un parc agréable et reposant
 où se croisent jeunes avec casque sur le oreilles chantant seuls, personnes âgées promenant leur chien assis sur un banc et cadres de passage entre deux rendez-vous.

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Sortie du parc. Regarde à gauche, regarde à droite, regarde devant et derrière. Tram, taxi, voiture. Tous se mélange sur une seule voie assez large mais qui comprend plein de transports divers.
OUF ! On traverse pour arriver sur la place Darcy.

   

Ooooh,
une fontaine étrange !

  

Il s'agit de la "Fontaine aux grenouilles" (également appelée "Fontaine jeunesse"), une reproduction de la fontaine conçue en bronze en 1904 par le sculpteur Max Blondat. Elle représente trois personnages en train d'observer trois grenouilles.

   

"Né sur les bords de l'Yonne, j'éprouve toujours pour l'eau mouvante et vivante un irrésistible attrait. Un jour, j'aperçus, assis sur une berge dominant ma rivière préférée, trois enfants cramponnés les uns aux autres et penchés en avant pour regarder un objet flottant en contre-bas. Le groupe était charmant, j'y vis un sujet de fontaine. Empoigné par mon idée, je saute dans le premier train en partance pour Paris, je gagne en hâte mon atelier et me mets à broyer fièvrement la glaise. Jamais aucune œuvre depuis ne m'est venue plus facilement, plus joyeusement." MAX BLONDAT

    

On peut se demander si cette fontaine intimiste et remarquable par sa forme et son sujet n'aurait pas mérité une place plus intimiste que celle qu'elle occupe, perdue sur la grande place cernée de hauts monuments.
Réutilisée en réduction pour divers objets décoratifs, on retrouve la même version fonctionnelle que celle de Dijon dans les villes de Zurich, Düsseldorf, Denver, Buenos Aires, Nacozari de Garcia et Odessa.
Nous quittons rapidement la grande et aérée place Darcy pour nous engouffrer dans la petite rue du Docteur Maret. Celle-ci nous fait passer devant la cathédrale Sainte-Bégnine de Dijon.

       

  

Oui, je sais, c'est pris d'un peu près, mais on n'a pas trop de recul pour la prendre en photo de façon plus empirique. De plus, le clocher s'élève à 93 mètres de hauteur.
Bon, eh, oh, hein !

   

Eglise catholique de style néo-gothique du XIIIème siècle, elle retient surtout mon attention pour ce qu'il s'y est passé le 23 décembre 1951.

En effet, le vicaire de la cathédrale, Jacques Nourissat, en accord avec l'évêque, fit brûler l'effigie du Père Noël sur le parvis de cette cathédrale afin de protester contre la dérive commerciale et païenne de la fête religieuse. Le tout devant 250 enfants dijonnais. (Photo : France bleu)

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Nous poursuivons notre périple urbain aléatoire par la rue Michelet, puis en remontant la rue du Chapeau rouge vers la rue piétonne de la Libération.
Très longues rue piétonne et très aérée qui relie la Place Darcy à la Place de la Libération, on y trouve les grands noms de la mode et autres spécialités gastronomiques de la ville.
De grands immeubles des XVème et XVIIIème siècles imposent également leurs hautes façades, ainsi que quelques maisons à colombages.

Au n°9, l'ancien hôtel de la Cloche (transféré place Darcy) qui a, entre autres, accueilli les écrivains russes Tolstoï et Tourgueniev.
au n°32, la maison de la moutarde Maille, puis les galeries Lafayette, l'ancien magasin "Au pauvre diable" avec sa façade art déco. Nous passons le carrefour dit "le coin du miroir" en souvenir de l'ancienne maison du Miroir qui devait son nom à ses grandes baies ogivales et à sa situation géographique dans la rue.
Nous arrivons à hauteur de la célèbre place François Rude, facilement reconnaissable à sa fontaine, son carrousel et ses façades à colombages entourant le lieu.

  

  

Sans oublier l'étrange visage végétal baptisé "L'arbre à visage" ("Semper Virens") par sa sculptrice et plasticienne Gloria Friedmann.

   

  

"L'arbre à visage" et vendangeur pigeonné.

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Malheureusement, quelques semaines après mon passage, le carrousel emblématique de la ville a été ravagé par un incendie. Ce "drame" a réveillé les Dijonnais qui se sont empressés de faire des dons afin de redonner vie à ce lieu avec un "autre" manège.

  


   

Nous pénétrons à présent dans le vieux Dijon avec son méandre de petites rues et ruelles. La rue des Forges est bordée de belles façades, dont celle qui se trouve au n°38.

   

   

Il s(agit de la Maison Maillard, encore appelée Maison Milsand. Hôtel particulier de style renaissance, il est classé monument historique depuis 1889.
Il fut construit par Jean Maillard en 1561.
Le niveau supérieur de la façade et la façade de la cour intérieure sont attribués à l'ébéniste et architecte comtois Hugues Sambin.
Car oui, si la façade attire de suite l'œil, il faut également passé un petit couloir sombre et étroit pour rejoindre la mystérieuse cour intérieure.

   

La cour intérieure avec ces sculptures évoque les atalantes de la Grotte des Pins à Fontainebleau, réalisé par l'italien Le Primatice à la demande de François 1er.

   

Juste derrière la maison Maillard-Milsand s'ouvre la rue de la Porte aux Lions par ces belles façades à colombages et pans de bois.

   

   

Continuons pour nous avancer vers un des monuments emblématiques de Dijon. Ce monument se trouve non loin de la place de la Chouette...

    

   

Dans la rue de la Chouette...

   

Un indice au sol.

    

Et un peu plus haut,
juste en face de cette plaque dorée...

       

 

Eeeeeeh oui :
la seule, l'unique Chouette de Dijon !

   

    

Si, si, c'est une chouette. Enfin... Si, si.

Comme dit plus haut dans la vidéo, cette petite statuette se trouve sur le flanc d'une chapelle de l'église Notre-Dame. Elle daterait du XVème siècle.
Il semble que l'on reconnaisse les oreilles pointues, mais l'usure laisse pantois et interrogatif.
Cette usure provient, entre autres, de cette croyance populaire : il faut caresser la chouette de la main gauche en espérant que le vœu formulé soit exaucé.
Une autre légende circule comme quoi un fantôme aurait hanté l'église Notre-Dame. Le fait de caresser la chouette permettait de se protéger des mauvais esprits.
D'autres légendes et interprétations circulent autour de cette sculpture pas banale :
1) Elle serait l'œuvre d'un sculpteur nommé M. Chouet
2) Il s'agirait de la représentation de l'animal de la déesse Athéna.
3) Elle symbolise le peuple juif.
4) Elle est symbole de protection, notamment contre les incendies.
5) Cette chouette est en fait un hibou grand duc, hommage aux Ducs de Bourgogne...

  

Voilà. Débrouilles-toi avec tout ça !

   

D'autres animaux peuplent la rue si on s'attarde un peu en regardant partout.
On peut ainsi découvrir une sculpture de salamandre à quelques centimètres de la chouette. Ou encore un chat perché sur le toit de la maison Millière.

   

 

Attention, aucune légende ne dit d'escalader les toits pour aller caresser le chat et ainsi voir son vœu se réaliser.
Si notre regard redescend sur la rue pour se concentrer sur la maison Millière, on découvre d'étonnantes sculpture sur la façade.

   

 

   

Maison à colombages de style gothique datant du XVème siècle, la Maison Millière a été construite pour le marchand drapier Guillaume Millière et son épouse Guillemette Durand. D'autres marchands et artisans se succédèrent ensuite dans cette maison jusqu'à ce qu'elle devienne une boutique de vente de produits artisanaux, un salon de thé et un restaurant en 1998.
En 1989, quelques scènes du film "Cyrano de Bergerac" de Jean-Paul Rappeneau furent tournées devant la maison avec Gérard Depardieu, Vincent Perez et Anne Brochet.

 

 

Nous allons au bout de la rue de la Chouette pour découvrir l'extraordinaire façade de l'église Notre-Dame, peuplée de gargouilles.

    

    

Ah merde, non, c'est de l'autre côté qu'il faut aller.

   

Voilà !

    

PLUS PRES !

    

Explications ?
Fastoche !

   

Chef d'œuvre gothique du XIIIème siècle, elle propose une façade orientale d'une planéité singulière, unique dans l'architecture gothique française. 51 gargouilles ornent cette façade, mais elles sont seulement décoratives car elles n'évacuent pas l'eau de pluie.

"Selon le récit du moine Etienne de Bourbon, les gargouilles originelles sont restées peu de temps en place : elles ont été déposées dès 1240 environ, à la suite d'un accident mortel. En effet, un usurier trouva la mort sur le parvis de l'église alors qu'il allait se marier, après qu'une figure de pierre représentant justement un usurier se fut détachée, le tuant sur le coup. Les confrères de la victime auraient alors obtenu la destruction de toutes les fausses gargouilles de la façade. Seule demeura, comme témoin, la gargouille de l'angle supérieur droit, jusqu'aux années 1960, époque à laquelle elle fut remplacée.
Les fausses gargouilles (aussi appelées "chimères") qui ornent actuellement la façade et qui représentent des êtres humains, des animaux et des monstres, ont été réalisées de 1880 à 1882, lors de la restauration de l'église." WIKIPEDIA

   

Un petit tour à l'intérieur...

   

Une des curiosités de l'intérieur de l'église est la présence d'une statue de la Vierge, Notre-Dame-du-Bon-Espoir.

   

    

Ah merde, attends, on la voit mal. Je vais me rapprocher un peu...

   

    

Ouais, bon... Bizarre, je n'arrive pas à faire une photo nette...
Datant du XIème ou du XIIème siècle, cette statue est considérée comme l'une des plus anciennes de France. Elle était représentée différemment avant la Révolution française en 1794 : elle était assise sur un trône, portait l'enfant Jésus sur ses genoux et avait deux mains.
Aujourd'hui, seul son visage est presque entièrement indemne.
On attribue à la statue plusieurs miracles, comme la levé de camp des Suisses lors du siège de Dijon en 1513 ou encore le départ des Allemands de Dijon en septembre 1944.

    

Croyance en cette Vierge ou en Dieu ?
Du côté de Timisoara, y'en a un qui n'est pas content content !

   

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Nous sortons de l'église Notre-Dame.
Encore un petit regard sur la façade orientale...

   

   

Mais, tiens, que se cache-t-il donc là-haut ?

   

    

Tout là-haut là !!!

   

Làààààààà !!!!

  

C'est le Jacquemart ! Le plus vieux citoyen de Dijon !
Il est né vers 1382 et sonnait les cloches à Courtrai, en Belgique. Il fut ramener par Philippe le Hardi après que celui-ci ait mis à sac et pillé la ville.
A l'origine, un seul personnage frappe les heures sur la cloche pesant aujourd'hui 3400 kilos. Cette dernière fut brisée pendant son transport, puis refondue à Dijon pour recevoir le prénom de sa marraine, la duchesse Marguerite de Flandre.
Un second automate, figurant une femme, fut ajouté en 1651 pour sonner les heures alternativement avec Jacquemart. Les Dijonnais l'appelèrent Jacqueline. Puis ce fut un enfant, Jacquelinet, en 1714 pour sonner les demi-heure. Puis une jeune fille, Jacquelinette, en 1884 pour frapper les quarts d'heure avec son frère.

   

Nous empruntons la rue Jeannin, puis la large rue Lamonnoye d'où l'on peut voir la façade de l'église Saint-Michel...

   

  

Eh oui, encore une église ! Ce n'est pas pour rien qu'un roi de France  -François 1er ou Henri IV-  ont appelé Dijon "la ville aux cent clochers". Mais bon, quelques autres villes sont aussi surnommées ainsi (Arras, Rouen, Caen, Poitiers, Liège, Prague,...).
Bon, il n'y a pas cent clochers à Dijon, mais il faut bien admettre qu'il y a une belle densité d'édifices religieux en rapport avec la surface qu'occupe la ville (97 hectares de Secteur sauvegardé classé au patrimoine de L'UNESCO).

   

Nous descendons la rue Chabot Charny. Des immeubles, de la pierre, longue avenue. Des murs. Nous prenons à droite pour emprunter la rue de l'école de droit afin de quitter cette monotonie architecturale.
de là, nous rejoignons la belle rue de l'Amiral Poussin.

    

   

Et puis nous remontons vers le centre du centre par de petites rues tortueuses nous faisant "atterrir" sur la place aérée de la Libération.

    

   

Ouuuuuaaaaah, le monde !
Les terrasses des bars et restaurants qui bordent cette place en forme d'hémicycle sont remplies. Moi qui croyais que Dijon était une ville renfermée, peu active, je découvre une ville vivante où les gens aiment sortir et se retrouver dans les rues et dans les bars. Durant tout notre périple effectué de 17h30 à 21 heures, je n'ai pas vu une seule place libre en terrasse, pas un bar ou un restaurant déserté ! Tout Dijon est dehors. Du bruit, de la vie, convivialité, discussions, rencontres. C'est chouette.

   

Nous remontons la rue de la Libération avec ces commerces  -toujours-...

   

  

Bon, ces commerces ne se trouvent pas dans la rue de la lib', mais j'avais envie d'en évoquer la présence quand même.

   

 

   

Nous quittons la rue de la Libération à hauteur de la rue du Château pour rejoindre la place Grangier, dominé par cet imposant et surprenant immeuble art nouveau.

   

   

Bâti par l'architecte Louis Perreau, il fut délivré le 31 décembre 1906. Ses deux fenêtres en encorbellement aménagée (oriels) sont terminées par de grandes lucarnes cintrées, couvertes par des toitures à croupe ronde débordante. On découvre également de multiples sculptures, comme des feuilles de marronniers, de pommiers, de noisetiers, de poiriers en fleurs ainsi que des feuilles de vignes et des grappes de raisin.
Magnifique batiment avec de véritables prouesses décoratives et architecturales ; des consoles aux recoins d'angle en passant par les fenêtres en saillie...

   

Au centre de la place Grangier, on découvre une autre œuvre de l'artiste Gloria Friedmann... Oui, souviens-toi, celle qui a conçu "L'arbre à visage" ("Semper Virens") sur la place François Rude...
Cette œuvre-sculpture se prénomme "Le compteur de temps" ("Zeitzähler") et a été installée le 8 juin 2020.

 

Elle se présente sous la forme d'une sphère de trois mètres de diamètre surmontée d'un personnage haut de plus d'un mètre tenant dans ses mains une horloge indiquant l'heure dijonnaise. Sur la terre qu'il surmonte, treize horloges incrustées donnent l'heure de treize villes différentes dans le monde, de Riga à La Havane.

    

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Et puisque l'on parle d'horloge et donc d'heure : allez, c'est pas l'tout, mais c'est l'heure de bouffer !
Il n'est pas loin de 20h30.
Nous nous dirigeons vers les halles gourmandes, à quelques rues de la place Grangier.
   

 
C'est en 1868 que la ville a décidé de construire un marché couvert.
Ce fut le Dijonnais Gustave Eiffel (oui, oui, le gars de la tour) qui fut pressenti pour la construction de ce projet. Mais c'est finalement l'architecte Louis-Clément Weinberger qui décroche le contrat.
Naissance des halles avec une construction allant de 1873 à 1875, bâties par les Fonderies et ateliers de Fourchambault... Je dis ça parce que je connais bien cette ville nivernaise, autrefois cité Vespa (cf : La Loire à vélo, épisode 2).
D'une surface de 4000 m2 pour une hauteur allant jusqu'à 13 mètres, elles abritent 246 boutiques, 14 annexes et 728 bancs.
Les différents marchés de la ville se retrouvent donc réunis en un seul lieu avec le confort et les normes d'hygiène nécessaires pour de telles activités artisanales et gastronomiques.

   

A l'heure où nous arrivons les halles sont fermées. Mais celles-ci sont entourées de multiples bars et restaurants. Les terrasses, ici aussi, sont bondées. Après quelques tours de halles, nous parvenons à nous installer en terrasse du restaurant "Gustave".
Très bon accueil, une belle carte, un bon rapport qualité-prix. Entrée-plat-dessert : 23,90 euros avec des assiettes bien fournies. Perso, j'ai pris les œufs meurettes, puis une bonne Poutine pour finir avec un crumble servi tiède.

   

 

Fin de cette petite balade dijonnaise où j'ai été surpris par la richesse architecturale  -même si je en suis pas fan de murs et de hauts immeubles-  et par la population qui aime se retrouver dehors, dans les parcs et aux terrasses des bars-restaurants.
Bien sûr, nous aurions également pu parler d'autres sites touristiques de la ville, comme le musée des Beaux-Arts, le Palais des Ducs de Bourgogne, l'Hôtel de la Cloche, le pain d'épice et tout ça... Mais bon, eh hein, voilà.

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5 avril 2024

LES GRANDES MARéES (64)

    

Non, ce n'est pas le titre de la future grande série-saga télé de l'été en 10 épisodes.
Ici, présentement, il s'agit plutôt de revenir vite fait sur les grandes marées qui ont lieu le 12 mars dernier.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

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On parle de grande marée lorsque le coefficient (de marée) dépasse les 90. Et ce jour là  -c'est à dire le 12 mars dernier-  ce dernier était de... de... 116 ! ET PAF ! C'est le plus gros coeff de l'année, de la décennie, et peut être même du siècle, qu'y disaient. La marée d'équinoxe ; qui veut dire que le jour et la nuit ont exactement la même durée.
Alors, je peux te dire que quand y'a un coefficient comme ça, je te prends la voiture et direct je vais voir l'océan !

Mais attention : il ne faut pas se tromper et bien regarder les heures de basse et de haute marées.
Pour le coup, en ce jour du 12 mars, journée mondiale contre la censure sur Internet et où l'on fête les Justine, je constate que, dans la région de Boucau-Biarritz-Bayonne, la marée (très très) basse a lieu à 11h52 et la marée (très très) haute se tient à 18h11.

   

Une fois que ça c'est dit, où aller ?
Pour la marée basse, je décide de me rendre à Guéthary.
Pourquoi ?
Eh bien, parce que j'ai souvenir que quand l'océan se retire, on peut remarquer une côte morcelé avec des blocs rocheux étonnament superposés ; ce qui s'explique géologiquement et historiquement.

   

Allez,
c'est parti !

    

     

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Quelques minutes plus tard, j'arrive à Guéthary.

Alors bon, Guéthary, on en a déjà beaucoup parlé ici sur ce blog DONC on ne va pas répéter la messe et aller directement à l'essentiel en empruntant un petit bout du Sentier du Littoral pour rejoindre la plage Harotzen Costa, encore appelée "Les Alcyons".
Sur cette partie de la côte basque, lorsque l'océan se retire, on voit des bassins d'eau salée apparaitre dans les plissements rocheux.

  

   

    

 

   

Ah oui, c'est impressionnant cet océan de pierres et de rochers, de flysch et de plissements.
Mais pourquoi un tel paysage ?
Explications.

    

"Les roches de la plage de Guéthary (appelées flysch calcaires à silex) se sont déposées il y a environ 88 millions d'années dans une mer profonde de plus de 1000 mètres par succession d'avalanches sous-marines. Ces couches initialement horizontales ont été déformées il y a environ 40 millions d'années lors de la collision entre les plaques continentales ibérique et européenne qui a conduit à l'identification de la chaine des Pyrénées. Des plis se sont formés alors que la roche était déjà indurée et enfouie. La surrection des Pyrénées a ensuite permis la mise à l'affleurement de ces roches plissées que l'on peut observer ici, sur la côte basque.(...)

Le plissement de la roche indurée induit la formation de fissures ouvertes sur la partie externe de la voute du pli. Le calcite se dissout dans les zones de plus fortes pressions et se recristallise dans les zones de plus faibles pressions."  GUETHARY.FR

   

 

     

 

J'avance sur la plage de cailloux. Certaines personnes se risquent à partir dans les vagues rocheuses statiques pour ramasser quelques coquillages et autres mollusques. En se retirant aussi loin, l'océan laisse l'estran à découvert. L'estran, c'est cette zone de balancement des marées, encore appelée zone de marnage ou zone intertidale, dans laquelle se constitue un biotope spécifique qui peut abriter de nombreux sous-habitats naturels. Ici, à Guéthary, pas de sable, mais des récifs dans lesquels on peut trouver crabes, étrilles, oursins, bulots, bigorneaux, crevettes, coques,...

    

 

    

Je quitte la plage d'Harotzen Costa pour marcher un temps sur la route de la jetée des Alcyons. De là, nous avons une magnifique vue sur la côte nord basque avec Bidart et Biarritz en fond.

   

     

J'emprunte la jetée pour marcher, non pas sur l'eau comme Jesus, mais entre sable et rochers.

   

     

Au  bout de la jetée, l'Ikurrina (drapeau basque) en haut d'un mat sans vent.

    

     

Derrière et au bout de la jetée, une vue panoramique sur un fond d'océan non retiré, emprisonné dans les récifs. Juste derrière, la plage de Parlementia et les falaises de Bidart.

    

   

Et sur les récifs, il n'y a pas que des mollusques et autres algues variées.

   

Eeeeeh oui, une petite Mimine, bien peinarde, tente de capter quelques rayons de soleil entre deux nuages ; là, posée sur les rochers à marée très basse.

   

    

  

Je quitte la jetée des Alcyons pour traverser le petit port aujourd'hui vidé de ses habituelles embarcations colorées.

   

   

Inclinaison, largeur. C'est ici que l'on débarquait les baleines en d'autres temps.
Selon les sources, la chasse à la baleine remonterait au XIème siècle, voire au VIIème siècle. Les Basques furent les précurseurs de cette pêche dans un but commercial -contrairement aux peuples indigènes qui la pratiquaient pour se sustenter.

 

"La capture d'une baleine est une aubaine économique considérable : la chair est une nourriture précieuse, la graisse sert à fabriquer de l'huile d'éclairage et du savon, le squelette est utilisé pour les clôtures, les charpentes et les sièges de maison, les fanons deviennent des "baleines" de parapluie ou de corset. La langue, tendre et délicieuse, est réservée aux personnalités." GUETHARY.FR

  

Les Basques dominèrent le marché et le commerce de la baleine pendant cinq siècles, allant pêcher de plus en plus loin de par la raréfaction du mammifère sur les côtes européennes. C'est ainsi que les bateaux et leurs marins-pêcheurs se lancent jusque dans les eaux canadiennes et de Terre-Neuve.
La pêche à la baleine par les Basques atteint son apogée à la fin du XVIème siècle, puis déclina un siècle plus tard. La baleine franche était en voie de quasi-extinction et la baleine boréale décimée. Les marins basques développent alors la pêche côtière. Thons, sardines, langoustes abondent et le port de Guethary connait son apogée dans les années 1920.

  

Le blason de la commune rappelle fièrement la tradition que fut la pêche à la baleine. On retrouve un guetteur sur un promontoire ainsi qu'une chaloupe de chasseurs en train d'harponner une baleine. Une représentation que l'on retrouve également sur les balises du sentier des baleines qui longe la côte.

   

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Je longe la plage de Parlementia, réputée pour ses vagues et ses surfeurs. 
Bon, aujourd'hui, pour le moment, point de vagues et de surfs en vue.

  

 

     

Mais habituellement, cela donne plutôt ceci.

 

 

Ah ben oui. Pas pareil.

  

Cette plage porte le nom de Parlementia en relation avec sa position géographique puisque elle se divise en deux. Une partie se trouve à Guéthary et une autre à Bidart. Au temps de la chasse à la baleine, les pêcheurs de Bidart et de Guéthary se disputaient ces eaux. Pour régler les différents, les référents de chacun des deux villages se trouvaient sur la colline séparant Guéthary et Bidart pour parlementer. D'où le nom "Parlementia".

Aujourd'hui, le mot Parlementia se rapporte certes à cette colline "parlementaire et à la plage, mais aussi à une vague.

   

En effet, haut lieu du surf mondial, Guéthary propose deux vagues mythiques.
La "Parlementia" est une "droite" somptueuse qui se forme à Guéthary pour aller s'échouer à Bidart. Elle a un déroulé parfait, sa grosseur et sa dangerosité en font la réputation. Il est difficile d'évaluer sa taille car elle se situe au large des côtes basques, mais elle peut atteindre facilement 5 mètres de haut.
"Avalanche" est, elle, une vague "gauche" rare qui se forme face à la jetée des Alcyons, au bout du port de Guéthary. C'est un long spot de gros qui n'apparait que sous certaines conditions météorologiques avec un mélange complexe de vent, de marées et de houle. Vague réservée aux experts, elle caresse les rochers invisibles à l'oeil nu.

         

J'aurais bien pu un coup dans un bar de bord d'océan, mais à cette époque de l'année, ils sont encore fermés. 

Je quitte le bord de mer en grimpant sur la falaise aménagée.

  

 

En haut de la falaise, le sémaphore, également appelé Phare de Koskenia.

    

     

Ancien poste d'observation, c'est ici que se plaçait le guetteur de baleine qui, lorsqu'il apercevait une baleine au large, donnait l'alerte en sonnant la cloche. Les pêcheurs descendaient alors leurs traînières de la cale et se lançaient à la poursuite du cétacé.

  

J'emprunte le Chemin du phare encadré par de hauts murs blancs de propriétés privées. Je rejoins ainsi la terrasse panoramique, puis je passe devant l'imposant immeuble de la résidence Guetharia.

   

    

On doit la conception de cet immeuble de style art déco à l'architecte basque Joseph Hiriart. Construit en 1926, il accueillait dans une première vie un hôtel, puis fut reconverti en copropriété d'appartements.

    

Je rejoins ensuite la voiture qui était garée sur la route du chemin des falaises.

    

     

    

La haute marée est annoncée pour 18h11 avec un coefficient de 116.
Pour assister à ce phénomène, j'ai décidé de me rendre à Biarritz où les vagues sont souvent impressionnantes lorsqu'elles viennent se heurter aux rochers de l'Atalaye et de la pointe de Biarritz.

   

Je me gare un peu plus loin, sur l'avenue de l'Impératrice, à hauteur de la Villa Roche Ronde, facilement reconnaissable à son architecture.

  

    

Elle doit son nom au rocher qui émerge de l'océan un peu plus bas, sur la plage de Miramar. C'est un manoir néo-gothique, construit en 1884 par l'architecte Alphonse Bertrand pour la famille Bernain ; famille qui donna son nom à la plage et à la falaise situées au pied du phare de Biarritz, au nord de la plage Miramar.

  

    

   

Cartes postales : PAYS BASQUE 1900

   

On se croirait face à un château fort avec ses créneaux, ses échauguettes, ses machicoulis, ses pseudos meurtrières,... à la différence que la villa est aujourd'hui cernée par les autres villas et immeubles biarrots.

 

    

La Villa eut plusieurs propriétaires et hébergea également plusieurs personnalités, telles que Mata Hari et la reine Fabiola de Belgique.
La villa fut abandonnée pendant plusieurs années, puis sauvée par des restaurations récentes.

   

La descente de l'Océan est fermée. Impossible de rejoindre la plage de Miramar par ici pour des raisons de sécurité. Je tourne un peu dans le quartier et découvre un escalier art déco descendant vers l'océan, entre deux immeubles.

   

   

Je marche le long de la côte avant de remonter vers l'avenue pour contourner l'Hôtel du Palais que je retrouve un peu plus tard. Sa façade est baignée par le soleil.

   

   

   

Il est aux environs de 17h22... Oui, je sais, si je donne une heure aussi précise, ce n'est pas environ, mais bon...
Il n'est pas loin de 17h22 quand je me retrouve à marcher sur la promenade de la Grande Plage.

   

   

L'océan est haut, certes, mais il n'y a pas de vent DONC pas de vagues DONC pas de risques de submersion.
Tout avait été prévu au cas où...

   

   

Renversant, non ?

   

Je continue mon petit périple en suivant la promenade le long du Boulevard du Général de Gaulle, puis du Maréchal Leclerc.
Je passe à proximité du rocher de Basta, inaccessible également par grandes marées.

   

   

Pas d'écume, pas de vague. C'est calme. Les rochers de Biarritz sont caressés par les mouvements lents de l'océan.
Cette promenade de bord d'océan permet de voir différents rochers : les rochers de Biarritz. Ils ont tous un nom : la Frégate, la roche ronde, la roche percée, le rocher des enfants, l'artillerie, le Chanin, le Gamaritz, Lou Couloum,...

   

Je passe au dessus de l'étonnant port des pêcheurs, bien blotti dans sa anse artificielle construite à base de plusieurs digues de béton. Tous les bateaux sont hors d'eau, garés sur le parking du restaurant "Chez Albert".
Le port des pêcheurs -et ses crampottes- est dominé par l'église Sainte-Eugénie dont la façade sert chaque fin d'année d'écran aux projections animées et musicales de "Biarritz en lumière" (cf : Biarritz en lumière 2023 : Essentia).

   

Je continue mon petit périple en attaquant la montée de l'Atalaye.
Une fois sur le plateau, le constat est sans appel : on est en pleine haute marée et il n'y a pas de vagues.

   

   

Je traverse le plateau pour rejoindre le rocher de la Vierge ; là où par grand vent et haute marée, les vagues sont les plus impressionnantes.
L'océan vient se heurter aux rochers creusés par les fortes vagues dans un bruit assourdissants.
Mais là, non.

   

   

C'est calme. C'est pas grave, hein, mais c'est calme.
Je m'attendais à voir de hautes vagues déferler sur des rochers battus par les vents. Mais non.
Je descends à hauteur du musée de la Mer qui fait face au rocher de la Vierge, interdit d'accès ce jour.

    

   

Les mouettes et autres goélands peuvent tranquillement profiter des derniers rayons de soleil de la journée en bullant sur la côte rocheuse à proximité de l'océan.

   

    

Un petit coup d'oeil sur la Villa Belza...

   

   

Au risque de me répéter, il faut bien le dire : c'est calme.
Pas d'agitation au niveau du "Trou du Diable" ; ce gouffre où les vagues passent sous la route lors de fortes tempêtes.
On peut parler un peu de cette villa posé sur la falaise face à l'horizon ouest.
Eh bien, comme pour la Villa Roche Ronde, elle a été conçue par l'architecte basque Alphonse Bertrand entre 1880 et 1895 dans un style néo-médiéval.

   

Je reste un peu. Puis... demi tour... Je retourne à la voiture sous la lumière du soleil disparaissant.

   

   

   

   

    

21 mars 2024

Et v'lan : 50 ans !

Ah ben oui ! Ah ben voilà !

50 ans ! 50 piges ! 50 balais !

    

   

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    .

   

12 mars 2024

LE LAC BLEU DE LESPONNE (65)

Prenons un peu d'altitude à présent en nous rendant au Lac Bleu.
Mais pas n'importe quel Lac Bleu puisqu'il s'agit du Lac Bleu de Lesponne.
Eh ouais, ah, ah, ah !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

   

      

    

Bon, question technique tout d'abord : je en sais pas si tu as remarqué, mais l'organisation de ce blog a quelque peu changé. C'est pas ma faute à moi, c'est Canalblog !
C'est un peu le bordel dans l'organisation des photos et sur la mise en page.

  

BREF !
Faisons comme si de rien n'était et continuons en souhaitant que ces changements et ces modifications se terminent vite.

   

ALORS !
Après les deux derniers billets où nous étions en Suisse, on m'a demandé :

   

"Ah euh, toi Jénorme qui t'y connais en cimetières, tu saurais me dire où est enterré Elton John ? Merci d'avance."
Par ce nouveau billet (ou article, ils appellent ça article maintenant Canalblog), j'en profite pour répondre à ce lecteur nommé Babel :
"Salut Babel. Elton John n'est pas mort et donc pas enterré. Tu es un peu en avance."

 

  
DONC
Aujourd'hui, pas de cimetière puisque nous allons nous rendre au Lac Bleu de Lesponne. Enfin, je dis aujourd'hui... Pas aujourd'hui puisqu'il est sous la neige et donc inaccessible et invisible. Je recommence.

En septembre dernier, je me suis rendu au Lac Bleu de Lesponne.
J'ai bien dit Lac Bleu de Lesponne, et pas Lac Bleu tout court.
Le Lac Bleu tout court, lui, ne se trouve pas dans les Hautes-Pyrénées, mais dans la Nièvre, non loin de Chaulgnes.

    

SOUVENONS-NOUS !
 

Nous avions marché pendant plus de deux minutes pour finalement arriver sur les rives de ce lac secret nivernais, situé presque en pleine forêt, mais plutôt en lisière, au bord d'une départementale.

  

   

 

C'est beau hein ?
Si tu veux voir plus de belles photos de ce lieu, tu peux retourner le résumé de cette magnifique randonnée en cliquant ici : UN LAC, UNE BIèRE : LE LAC BLEU (58).

    

Voilà !
Aujourd'hui... enfin, en septembre dernier, je me suis rendu au Lac Bleu... de Lesponne ! Dans les Hautes-Pyrénées. Et qui dit "Hautes-Pyrénées", dit "Hautes"... Oui, certes... Mais dit aussi "Pyrénées". Eeeeh oui... Et qui dit "Pyrénées", dit "montagnes". Et qui dit "montagnes", dit... Ouais bon, ça  va aller !

Je me suis déjà rendu à hauteur de ce lieu en novembre 2012.
Mais une fois arrivé au lac  -c'est à dire à 1968 mètres d'altitude-   eh bien, je voyais plus de blanc que de bleu.

     

    

Une magnifique expédition que tu peux retrouver en te rendant ici : CLIP DE MOUTONS ET LAC BLEU (65).

   

Je ne pouvais pas rester sur cette mauvaise impression. C'est donc 11 ans plus tard que j'ai pris les chevaux par la queue... Non, la chèvre par la barbe... Non, le taureau par les cornes... voilà.
C'est donc 11 ans plus tard que j'ai pris le taureau par les cornes afin de retourner au Lac Bleu de Lesponne afin de constater si oui ou non, il était effectivement bien bleu.

   

   

DE NOS JOURS, MAIS EN SEPTEMBRE

Le jour se lève sur Mouguerre.
Ici, on sait qu'il va faire beau et chaud quand on voit que Jean-Paul a mis son parasol à l'ombre sur son balcon.

  

       

Une  météo parfaite pour se rendre en montagne.
Le trajet en voiture va être simple car le plus important est d'arriver le plus vite possible afin d'en profiter un max.

  

MOUGUERRE - A64 - PAU- SOUMOULOU...

   

Ah tiens, on va sortir de l'autoroute et passer par Lourdes.

   

SOUMOULOU - PONTACQ LOURDES - LOUCRUP - REBONS - BAGNERES-DE-BIGORRE - BEAUDEAN - LESPONNE - LE CHIROULET   173 KM

     

C'est parti mon Kiki !

   

A la radio de la voiture, quelques infos régionales, comme...

 

 

    

Du côté des infos nationales, un petit moment de rigolade à la fashion week new yorkaise...

   

Sur ce, j'arrive à Lourdes, le Las Vegas de la religion chrétienne, sauf que la ville n'est pas construite au milieu du désert, mais bel et bien au pied des montagnes.

  

  

 

  


Elle me fascine cette ville avec ses commerces, ses touristes, ses pèlerins, ses lieux de culte.
Que serait Lourdes si Bernadette Soubirous n'avait pas eu ses 18 apparitions de la Vierge en 1858 ? Hein ? Non, mais je pose la question.
Maaaaaaiiisss la ville existait bien avant ces apparitions de l'Immaculée Conception à la petite bergère de 14 ans.
Mais oui ! Le lieu était même habitée dès la Préhistoire !

 

  

Après avoir traversé une partie de la ville en empruntant ces rues bordées de magasins de souvenirs, j'arrive à hauteur de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire.

   

 

 

Et au pied de la basilique, je retrouve la grotte de Massabielle.

  

  
Pas de peintures rupestres ici, mais de nombreux pèlerins et touristes venus se recueillir en ce lieu où Bernadette Soubirous vit pour la première fois le 11 février 1858 celle qu'elle appelait alors "Aquero" ("Cela" en occitan). Ce n'est que lors de la seizième apparition, le 25 mars, qu'Aquéro donnera son nom : "Que soy era l'immaculada Concepciou" ("Je suis l'immaculée Conception").

 

Au dessus de la grotte est bâtie de 1866 à 1871 une double basilique sur deux niveaux : la basilique de l'Immaculée Conception, suite aux propos tenus par la "Dame" à l'encontre de Bernadette le 2 mars : "Allez dire au prêtre qu'on vienne ici en procession et qu'on y batisse une chapelle."

  

   

Maaaaaais, très vite, je me rends compte que l'objectif du jour n'est pas de visiter Lourdes, mais bel et bien d'aller randonner dans les montagnes pyrénéennes du côté de la vallée de Lesponne.

    

   

30 kilomètres plus tard, j'entre dans la belle vallée de Lesponne, comme me l'indique sommairement le GPS.

  

   

C'est une belle vallée bien enclavée au pied du Pic du Midi de Bigorre sur dix kilomètres. La seule route, la D29, suit le cours de l'Adour de Lesponne ; l'un des trois torrents qui formera ensuite dans la vallée de Campan la seule et unique Adour qui s'en ira vers Bayonne pour se jeter dans l'océan Atlantique.
A hauteur du village de Lesponne, je passe devant l'auberge Chez Gabrielle, café d'autrefois.

   

   

Trois services y sont proposés : bar-restaurant, hôtel et épicerie.
Quelques kilomètres plus loin, j'arrive au point de départ de la randonnée pour le Lac Bleu de Lesponne : le Chiroulet.
Le lieu se compose d'un grand parking, d'un hôtel-restaurant-bar, d'un refuge, d'une maison autour de laquelle gravitent quelques chevaux sauvages...

   

 

  

Je chausse le sac à dos, je quitte le parking en descendant vers la rivière Adour de Lesponne. Une passerelle l'enjambe. Sur ma gauche, une sorte de petite centrale électrique. A ma droite, le sentier...

      

 

Oui, 2h30 de marche pour atteindre la lac. Sept kilomètres avec un dénivelé de 900 mètres.
Ah oui, y'a un beau dénivelé.

  

La randonnée commence par un passage dans une forêt de hêtres.

   

   

    

 

Dans les virages, un peu en retrait du sentier, je découvre de belles petites cascades venant écouler leur eau fraiche sur des rochers ronds couverts de mousse.

   

 

   

 

Cette montée s'accompagne également de quelques rencontres façonnées par la nature...

 

Mais aussi...

  

 

 

   

Ooooh, un gros tuyau !!!
C'est tout à fait normal. Oui, oui, oui. Si, si, si.
Explications.

  

"Tout a commencé avec les moulines apparues au XIVème siècle. Celles-ci utilisaient l'énergie mécanique apportée par l'eau. C'étaient des forges dont le perfectionnement n'a pas cessé jusqu'au XIXème siècle, période de l'apogée des forges à la catalane. Les forges ont disparu depuis la fin du XIXème siècle, mais la force de l'eau a continué à être utilisée pour produire de l'électricité. (...)
Le défi de l'exploitation hydroélectrique dans les Pyrénées françaises, c'set la faiblesse des bassins versants et donc l'impossibilité d'exploiter des barrages contenant suffisamment de volume. C'est pourquoi la méthode privilégiée est celle des conduites forcées ayant un maximum de hauteur et de débit. D'où ces tuyaux qui précipitent une grande quantité d'"eau sur des hauteurs de plusieurs centaines de mètres vers les turbines d'une centrale électrique dans la vallée.
L'autre conséquence de la faiblesse des bassins versants, c'est la nécessité de réunir plusieurs bassins pour avoir un débit suffisant. D'où le percement de multiples tunnels traversant les montagnes et permettant d'additionner les débits de plusieurs bassins versants. Il n'est pas rare d'apercevoir dans nos belles Pyrénées ces tunnels fermés par de robustes grilles en fer s'enfoncer dans la roche. Si l'on mettait bout à bout la totalité de ces ouvrages sous terrains, on pourrait traverser les Pyrénées de Banyuls à Biarritz puisqu'ils totalisent plus de 400 km.(...)" 
CHEMINS OCCITANS

   

  

Ces gros tuyaux impressionnants qui traversent la forêt sont bel et bien là pour acheminer l'eau des montagnes dans la vallée pour, ensuite, être "transformée" en électricité

  

Et puisque nous parlions de bassin de retenue, me voici sortant de la forêt pour arriver à hauteur du réservoir du Lhécou. Son nom vient de la rivière-torrent qui descend du lac Bleu.

  

   

C'est pas très beau, mais efficace.
Nous sommes ici à 1271 mètres d'altitude. Plus loin, plus haut, on distingue une ouverture. C'est là-haut que se trouve le lac Bleu.

   

   

Vu comme ça, on n'a pas l'impression que c'est haut et loin, mais.... il y a tout de même un petit 600 mètres de dénivelé à emprunter pour atteindre l'objectif du jour ; et ce sur une distance de 4,5 kilomètres.

  

Allez, prenons de la hauteur.
Je dépasse le réservoir pour m'aventurer dans des "pâturages".
Un petit regard sur le bassin dans lequel se reflètent les montagnes environnantes, tel que le Pic de Montaigu...
  La digue, la digue  ...

  

   

Ah ben non.
Quelques vaches sont bien posées en ce lieu de transition qui n'a pas encore vu le soleil ce matin.

  

    

   

   

Je ne croise pas grand monde. C'est agréable. Hormis quelques... quelques... comment on les appelle, ces gens là qui courent dans les montagnes, les yeux rivés sur leur montre cardio-GPS... Aaaah, ils m'énervent !!!!

   

   

Allez, concentrons-nous sur les beaux paysages pyrénéens.
Tiens, d'ailleurs, je me suis toujours demandé pourquoi on disait "Crétin des Alpes", et pas "Crétin des Pyrénées" ?
Recherches.
 Pour en savoir plus, je me suis rendu sur le site internet très instructif de National Geographic.

  

Gravure de Franz Sartori, Vienne, 1819

    

"« Crétins des Alpes » n’a pas toujours été une des insultes favorites du capitaine Haddock. Au 19ème siècle, l’expression désignait une réalité médicale. Avec le développement du tourisme, la bourgeoisie urbaine découvre le sublime des sommets alpins en même temps que les handicaps physiques et mentaux de nombre de ses habitants. Petits en taille et incapables d’intelligence, près de 20 000 « crétins » peuplent alors les Alpes françaises et intriguent les touristes.
Jusqu’en 1922, les médecins n’arrivent pas à expliquer les causes de cette infirmité. Les hypothèses foisonnent, et les traitements aussi. Ce sont finalement des médecins suisses qui vont isoler la véritable cause de la crétinerie : le manque d’iode dans les terres alpines, éloignées de la mer.(...)"
NATIONAL GEOGRAPHIC

   

Intrigant, non ?
Je trace, je continue, je suis le chemin, devenu sentier. Un sentier qui serpente sur le flanc de la montagne ouverte. Parfois, je croise le Lhécou en franchissant une passerelle...

   


   

Parfois, je franchis une passerelle sans eau en dessous...

  

   

Parfois, je vois le Lhécou en cascade avec l'arrivée du soleil...

  

   

Et puis, je baisse un peu la tête pour savourer les couleurs de quelques Rhododendrons ferrugineux...

  

   

Un peu de couleur. Et je ne sais pas si tu sais, mais cette fleur de montagne, qui préfère l'ombre au soleil, peut vivre 300 ans minimum ! Par contre, ce même Rhododendron ferrugineux renferme de l'arbutine, de l'aricoline et de la rhodoxanthine. De toxicité moyenne certes, ils peuvent tout de même provoquer des vomissements, des troubles digestifs, des troubles nerveux, respiratoires et cardiovasculaires.
Voilà !
On va continuer.

   

On a bien progressé là, avec tous ces virages en épingles.
Je regarde derrière moi pour jeter un oeil sur la vallée de Lesponne et la D29...

   

  

Mais en levant un peu plus haut encore les yeux, ce sont les nuages qui m'intriguent, m'interpellent, m'inquiètent...

   

   

Bon. Pour l'instant, ils semblent bloquer sur Tarbes, mais... Le temps change vite en montagnes.
Mais pour l'instant, la vue est belle et impressionnante sur la vallée., 900 mètres plus bas.

  

    

Après une belle série de virages en lacets répétitive, j'arrive en un lieu un peu moins "naturel". Un mur de pierre ne te propose qu'un seul itinéraire avec un petit précipice sur le côté.

   

      

C'est le signal !

  

Le signal que le lac Bleu approche. Que le lac Bleu n'est plus très loin. Qu'il est quelque part, là, ici.
Nous sommes à 1968 mètres d'altitude, très précisément.
La montée s'est bien passée. C'est pentu, mais agréable. Et pas très long, contrairement à d'autres randonnées comme celle qui t'emmène, par exemple, au lac du Montagnon, entre vallées d'Aspe et d'Ossau.

  

J'emprunte le sentier rocailleux qui redevient sentier de terre. Il y a beaucoup de rochers éparpillés.
Mais tout à coup, je vois du bleu... et une sorte de cabane qui n'est pas une cabane de berger, mais plus de contrôle.

   

   

Mon premier réflex est de m'approcher de ses rives. Le voir de très près, le toucher.

   

   

   

Je suis fasciné par la pureté de l'eau. Limpide. Transparente. Claire.

   

   

J'adore. Je reste. Je ne me lasse pas de regarder ce paysage, cette eau.

   

   

Je quitte les rives du Lac Bleu... Oui, j'en ai marre d'écrire à chaque fois "Le lac Bleu de Lesponne".  Je sais bien qu'il y a une dizaine de lacs Bleus dans les Pyrénées, mais bon hein !
Je retrouve une sorte de sente qui semble faire le tour de l'étendue aquatique. Cette sente s'en va sur des hauteurs aléatoires, mais panoramiques. Le silence règne et c'est beau.

    

 

 

 

On n'est pas bien là ?

  

 

    

Entouré du Col de Bareille (2338m) au nord, du Pic de Merlheu (2638m) à l'est, de la Soum de Moutarra (2452m) au sud-est, du Pic d'Ourdégon (2436m) au sud et de la Soum de Lascours (2485m) à l'ouest, le site est magnifique. Le Bleu de l'eau est cerné par les pentes vertes des montagnes. Le niveau du lac est bas en ce mois de septembre.

 

 

 

   

Oui. On est bien.
Parlons un peu de ce lac Bleu en buvant quelques gorgées de bière belge...

   

Nous sommes donc à 1968 mètres d'altitude. Ce lac naturel a une superficie de 51 hectares pour une profondeur de 121 mètres ; ce qui en fait le lac le plus profond des Pyrénées. C'est profondeur qui donne cette couleur bleu au lac.

    

      

Le lac Bleu de Lesponne a également sa légende qui explique son origine.

   

"Dans les temps anciens, quand Dieu parcourait la terre en pauvre, il arriva un soir au fond de la belle vallée de Lesponne où s'élevait un village. Il demanda à loger, mais personne n'eut pitié de lui. Au contraire, les villageois le recevaient armés de fourches, de bâtons ou de faux et vociféraient pour le faire partir.
Horrifié, le vagabond reprit son chemin et, légèrement au-dessus du village, il aperçut une petite maison esseulée. Elle appartenait à un pauvre vacher qui dormait avec ses bêtes dans son étable. Celui-ci accueillit l'étranger et, n'ayant rien à lui offrir à manger, tua le seul veau qui lui restait, et lui servit à dîner.

Le divin voyageur, quand il fut rassasié, garda l'os qu'il venait de manger et dit au pauvre vacher de mettre à part tous les autres. L'homme obéit et les rangea sur le seuil de l'étable. Puis ils allèrent dormir dans la paille. Durant la nuit, l'orage s'abattit violemment sur la contrée.
A l'aube, le vagabond avait disparu. Et quand le vacher sortit, il eut l'heureuse surprise de voir le veau qui l'attendait à la porte, paissant l'herbe. Dans la cloche qu'il avait au cou, pendait l'os gardé par le visiteur. La joie de l'homme, qui était grande, se changea tout à coup en épouvante quand il vit, à la place où se trouvait le village, une immense étendue d'eau bleue qui miroitait au soleil. Le Lac Bleu était né. Les gens au cœur dur avaient été engloutis dans leurs demeures closes et le redoutable voyageur était parti parti semer sa justice en d'autres lieux..."

    


    

Après cette petite pause pique-nique-bière, je décide de prendre la direction du Lac Vert situé un peu plus haut, à 2009 mètres d'altitude.
Pour le rejoindre, il faut marcher environ deux kilomètres en suivant un petit sentier quelque peu escarpé au départ.

   

   

Mais je m'arrête très vite en voyant que les nuages montent depuis la vallée.

   

   

    

Je décide de faire demi-tour. Le lac Vert, ce sera pour une autre fois. Tout comme la boucle prévue par le col de Bareilles et le lac d'Ourrec.

Je quitte le lac Bleu en empruntant le même chemin qu'à l'aller. Pas de risques inutiles.
Face à moi, les nuages recouvrent petit à petit le panorama sur la vallée de Lesponne.

   

   

   

     

Une heure plus tard, je retrouve le parking du Chiroulet.
Juste à temps avant la pluie.

   

En tout cas, ce fut une belle petite randonnée. Pas trop difficile et très bien balisée.

 

  

 

 

 

     

    

29 février 2024

Pourquoi aller en Suisse 3 ? La fin

Bon, normalement, cette fois-ci, on devrait arriver à Gruyères, comme cela était prévu au départ.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Rapide rappel des deux épisodes précédents.
Nous sommes partis de Nevers par un beau jour de la fin août. L'objectif était d'atteindre la ville de Gruyères en Suisse pour visiter le musée dédié et créé par Hans Ruedi Giger, plasticien-graphiste-illustrateur-sculpteur-designer suisse, à qui l'on doit, entre autre, la création de la créature Alien et du vaisseau Nostromo pour le film (et la série de films) du même nom.

 

Tout de suite,
la bande annonce 

  

Ah mince. je me suis planté de lien.

    

  

Et tout de suite, 
la vraie bande annonce :

   

L'HISTOIRE
Durant le voyage de retour d'un immense cargo spatial, le Nostromo, en mission commerciale de routine, ses passagers, cinq hommes et deux femmes plongés en hibernation, sont tirés de leur léthargie dix mois plus tôt que prévu par Mother, l'ordinateur de bord. Ce dernier a en effet capté dans le silence interplanétaire des signaux sonores, et suivant une certaine clause du contrat de navigation, les astronautes sont chargés de prospecter tout indice de vie dans l'espace.
Mais, au cours de cette vérification sur une planète désertique, ils découvrent les restes d'un vaisseau extraterrestre, mais aussi un immense champ d'étranges oeufs qui renferment des créatures inconnues. L'une d'elles attaque l'officier Kane en recouvrant son visage et en l'étouffant avec sa queue...

   

Boudé par le public dans un premier temps, le film deviendra ensuite un film culte ; loué notamment pour la beauté artistique des décors et du monstre, créés par Giger qui obtiendra pour son travail l'Oscar des Meilleurs effets visuels en 1980.

Inquiétant, non ?

Le trajet semblait tout tracé, comme le trajet de retour du Nostromo...

   

Carte nevers Gruyères

   

403 kilomètres pour plus de 6 heures de route en traversant la Bourgogne, une partie de la Franche-Comté et du Jura avant de rejoindre les montagnes suisses pour plonger sur le lac Leman en rejoignant Lausanne, Corsier-sur-Vevey, puis Gruyères.
Mais tout ne se passa pas comme prévu.

  

Comme nous l'avons vu dans le premier épisode (cf : Pourquoi la Suisse ?, épisode 1), notre trajet connut quelques détournements impromptus.
certes, nous passâmes bien par la Bourgogne et le Jura en croisant quelques lieux touristiques...

Chateau-Chinon, rond pointChalons sur saone, musée NiepceTronchy, panneauLac de Val, barque
le Grand sautMorez, lettresMorbier, rond-pointCol de la faucille, lac leman

Mais une fois la frontière suisse passée au niveau de La Cure, un peu après Les Rousses, station de ski alpin/nordique familiale (quand il y a de la neige), ce fut le bazar.
J'avais subitement décidé de passer par le petit village de Céligny afin de me rendre dans le vieux cimetière pour...
Une fois le cimetière visiter, je n'avais plus le temps de me rendre à Gruyères ce jour là. C'était donc vers Sallanches  -où résident ma sœur et mon beau-frère Lapin-  que je me dirigeais.
Fin du premier épisode.

Le surlendemain, je reprenais la route avec un itinéraire simple et presque rapide ; même s'il n'empruntait pas les autoroutes car, comme tu le sais peut être, en Suisse, les autoroutes sont payantes à l'année, et non au trajet.

   

carte itinéraire

    

157 kilomètres pour 3h30 de route environ. Tranquille, pas de soucis, on va y être vite fait à Gruyères !
Mais comme je ne prenais pas l'autoroute, j'empruntais alors des départementales et des nationales qui passaient par des cols, des villes et des villages. Et dans ces villes et villages, il y avait des choses à voir (Cf : Pourquoi aller en Suisse ? 2, le retour).

plateau d'assy, égliseLe chatelard, frontièreMontreux, palaceMontreux, statue Freddie Mercury
Montreux, statue Ray CharlesLac lemanCorsier-sur-Vevey, musée ChaplinCorsier-sur-Vevey, panorama

Maaaaaaaaaiiiisssssssss, enfin ! J'arrivais à Gruyères.

    

       

      

DE NOS JOURS, MAIS UN PEU PLUS TARD
Oui, enfin, je la voyais là-bas au loin : la ville de Gruyères, perchée sur une petite butte également appelé éperon rocheux. La cité culmine à une altitude de 800 mètres.
Comme je n'ai pas pu m'arrêter faire des photos depuis la route, voici deux captations via Google maps.

arrivée à Gruyères       arrivée à Gruyères

C'est beau, hein ? Ça valait le coup, hein ?
Bon, allez demi-tour, on retourne à Nevers.

 

 

Non, j'déconne ! Quoique...
Eh, c'est déjà arrivé. Tiens, par exemple, ce périple Nevers-Krk en 2010 dont je n'ai pas parlé ici.
Eh ben, j'ai fait plus de 1300 bornes sur quatre jours pour prendre ma tronche en photo sous le panneau du nom de la ville parce que je le trouvais drôle...

carte Nevers Krk

Jénorme est à Krk

C'était un beau voyage et comme le disait je-sais-plus-qui : "L'important ce n'est pas l'objectif, mais le trajet." Ou un truc dans le genre.

BREF : te voilà Gruyères ! Ah, ah, ah ! A nous deux Gruyères !!!! Ah, ah, ah !!!!!! Un Gruyères pour tous, tous pour Gruyères ! Ah, ah, ah !!!! Mais qu'est-ce que j'raconte, moi ?

Hein ? Ah. OK.
On me signale dans l'oreillette que la vraie phrase de tout à l'heure est :
"L'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage en lui-même."  Et on la doit à l'écrivain et grand voyageur écossais Robert Louis Stevenson (1850-1894).
Bien. Tout rentre dans l'ordre.
En parlant de destination et d'objectif, j'avais repéré un lieu au nom rigolo juste au pied de la colline de Gruyères : le Pont qui Branle.
Mais n'ayant vraiment plus le temps de m'y rendre, j'ai renoncé.
Une prochaine fois peut être...

 

Bon, déjà, premièrement dans un premier temps, ici, à Gruyères, il faut se garer. C'est pas compliqué. Au pied de la petite colline sur laquelle est venue se poser la ville-village, plusieurs grands parkings sont à disposition. Cela répond à deux questions que je ne me suis pas encore posé et dont les réponses sont :
1) Parkings en dehors de la ville = interdiction de rouler dans la ville.
2) Beaucoup de parkings autour de la ville = ville très touristique.

Je choisis le parking P3 dit "de la Catze". C'est un parking de belle facture, gravillonné, avec quelques arbres éparses lui donnant un côté... Oui, eh oh : on n'est pas là pour parler des parkings !!! Toutefois cependant et pourtant, saches qu'il est payant et qu'il te faudra débourser la modique somme de... je ne sais plus. Mais c'set abordable, et ce n'est pas si courant en Suisse.

Une fois le parking payé (2,10 euros), direction le centre du village historique. Pour cela, il faut emprunter un petit chemin montant afin d'atteindre le cœur de la cité médiévale. Car oui, Gruyères est une cité médiévale.
Au bout du chemin montant, une porte.

Gruyères, entrée (Suisse)

C'est le passage du Belluard (= boulevard), accès principal à la ville au Moyen Age. Il date de 1475. Deux autres portes existent à l'est et à l'ouest. Sur cette porte, on peut voir un écu aux armes des comtes de Gruyère, peint vers 1860, encadré par deux sauvages. Ils symbolisent deux héros de la guerre d'Everdes de 1349 entre l'Ours et la Grue.

Derrière la porte,
regarde ces beaux créneaux.
Gryuères, créneaux (Suisse)

   

Une fois la porte du Belluard passée et les créneaux longés, nous entrons sur la grande place de la cité.

    

Gruyères, rue du Bourg, commerces

Gruyères, rue du Bourg, commerces

   

Grande rue pavée, bordée de magasins, de restaurants et de maisons à colombages. Tout autour, des ruelles étroites et sinueuses. Fenêtres richement ornées et portes en bois sculpté.

    

Gruyères, rue du Bourg, commerces (Suisses)         Gruyères, rue du Bourg, commerces

    

Gruyères, c'est aussi un château que j'ai miraculeusement réussi à ne pas prendre en photo. Ben oui, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais tellement obnubilé par le fait de chercher et trouver le musée Giger que j'ai passé outre quelques autres curiosités de la cité.
On le voit un peu sur une des photos précédentes après zoom :

Gruyères, rue du Bourg, commerces

Edifié au XIIIème siècle, il offre, parait-il, une magnifique vue sur les alentours verdoyants de la ville. Plusieurs salles richement décorées proposent au visiteur de plonger dans l'histoire des seigneurs de Gruyères.
Malgré le mauvais temps, il y a du monde dans les rues. Ce qui m'interpelle également, ce sont les nombreux restaurants avec leurs grandes terrasses. Sur les ardoises de menu, deux plats reviennent souvent : la fondue et la meringue. Mais il y a aussi la soupe de chalet, des röstis et les macaronis d'alpage.
La fondue et la meringue, on sait ce que c'est... Encore qu'ici, il y a plusieurs sortes de fondues : la fondue moitié-moitié, la fondue vacherin, la fondue aux échalottes, la fondue provençale (???), la fondue aux chanterelles, la fondue aux bolets, la fondue royale, la fondue aux truffes, la fondue à la raclette...
Mais la soupe de chalet, les röstis et les macaronis d'alpage ? Hein ? C'est quoi ?
La soupe de chalet est une soupe mêlant oignons, carottes, poireaux, épinards, lait et pommes de terre. Le tout recouvert d'une bonne couche de gruyère.

Les röstis ? Ooooh, on connait les röstis ! C'est ce que l'on appelle la râpée dans le Morvan, mais c'est un plat d'origine suisse. Composés de pommes de terre râpées, on y ajoute des oignons et du lard et on fait revenir le tout dans une poêle. 
Quant aux macaronis de l'alpage (ou du chalet, ou du chalet des alpages), même si leur nom intrigue, il s'agit tout simplement de macaronis avec une sauce au lard-oignons-Gruyère.

Et oui : Gruyère ! Avec un S quand on parle de la ville. Sans S quand on parle du fromage.
Le gruyère est un des fromages les plus consommés dans le monde avec l'emmental. Son nom vient du mot gruière qui veut dire vert en ancien haut allemand. La traduction en ancien français est un peu plus longue puisque Gruyère signfie "forêt soumise à la juridiction du gruier ou juge gruier, appelé aussi verdier, garde forestier et garde-chasse chargé de juger les délits qui y sont commis". Ben oui.
La première mention du mot gruyère comme fromage remonte au XVIIème siècle, mais depuis l'Antiquité cette région est connue pour produire un fromage gras. Le gruyère tel qu'on le connait aujourd'hui est différent suite à l'évolution agro-pastorale des populations des Préalpes fribourgeoises et de leur économie au cours du XVIIème siècle.
Ne vas pas croire que le gruyère exporté dans le monde entier est simplement fabriqué ici dans la cité médiévale. Oh que non ! Sa zone de production s'étend du canton de Fribourg au Jura en passant par les cantons de Vaud, Neuchâtel et Berne.
Nous pourrions parler de la fabrication du gruyère, mais il serait temps d'avancer un peu plus d'avantage en direction de notre objectif premier.

Gruyères, c'est aussi de la culture avec des festivals, des expositions et des musées. Musée de la Tapisserie, maison du gruyère, le Tibet Museum et... et.... celui pour lequel nous sommes venus ici aujourd'hui : le musée Giger.

   

Aaaaaaaaaaaaaah,
quand même !!!!!!

  

 

Après être passé devant tous les restaurants et autres boutiques à souvenirs sans oublier la chapelle à Calvaire, j'arrive enfin devant l'entrée du Museum H.R. Giger, facilement reconnaissable ; une fois les boutiques de souvenirs et de fondues passées.

 

 

On découvre, entre autre, la sculpture qu'il a réalisée en 1999 : "Birth Machine" (ou "Machine de naissances"), elle-même tirée d'une de ses  peintures réalisée en 1967.

 

"Birth Machine" où l'on découvre des fœtus dans le chargeur et le canon d'un révolver ; prêt à être expulsés pour rejoindre un monde de violence aveuglé et assourdissant comme semblent l'évoquer leurs visages et leurs postures. La chaleur du ventre maternelle est remplacée par la froideur de l’arme. Les enfants ont la couleur froide de l’acier.

Ces enfants étranges, comme des extraterrestres, ne sont pas simplement assis dans la pose du pistolet dans des poses inconfortables en prévision d'un «coup de feu». L'avenir de chacun d'eux est déjà déterminé: entre leurs mains se trouvent des copies miniatures du même pistolet avec les mêmes clips d'enfants. 
Il est raconté que, pendant l'accouchement de sa mère, l'enfant Hans Ruedi était coincé et la sage-femme a dû le sortir avec l'aide de forceps. Le psychologue Stanislav Grof, ami de l'artiste, a fait valoir que c’est précisément dans ces circonstances que la cause des cauchemars de l’artiste est devenue l’intrigue de ses peintures.

Bon...

Je pousse la porte du musée.. pour entrer dans un autre monde. Quitter les rues pavés et jolies-mignonnes de Gruyères pour pénétrer dans l'univers artistique de Giger.
De suite, nous entrons dans un autre monde. Même le guichet au milieu duquel se tient l'hôtesse d'accueil, souriante et bienveillante, est façonné pour correspondre à l'univers de l'artiste suisse.

  

Je prends un ticket d'entrée
et un petit prospectus.

Ah ben oui : 12,5 francs suisse.
Et c'est parti pour la visite.

    

La visite commence par la traversée d'un petit couloir étroit sur les murs duquel sont apposées quelques peintures de Giger. 

  

   

Et puis, j'emprunte un petit escalier pour atteindre le cœur du musée et de l'œuvre de l'artiste suisse, non sans longer quelques visages d'enfants platrifiés.

  

   

Il est peut être grand temps avant d'aller plus loin de se poser une question essentielle : mais qui était Hans Ruedi Giger ?
Revenons sur sa vie en parcourant les différentes salles et couloirs labyrinthiques de ce musée incroyable, ouvert depuis le 20 juin 1998.

   

   

En fait, c'est en 1990 lorsque Hans Ruedi Giger expose au château de Gruyères que l'artiste suisse tombe amoureux de la cité médiévale. Avec son épouse Carmen, ils acquièrent un bâtiment en septembre 1997 pour deux millions de francs suisses afin d'y composer un musée : le musée Giger.

  

Alors, bon, avant toute chose, il y a quand même quelque chose d'intéressant à soulever lorsque l'on écrit. Et ce quelque chose est : comment se prononce tel mot ou tel nom ?
Ici, en l'occurrence, la question est : comment se prononce HR Giger quand on ne l'écrit plus ?
Doit-on dire Jigé ? Ou Gigé ? Ou Guigé ? Ou Jigé ? Ou Gigair ? Ou Gaïgair ? Ou Gaïgé ? Ou Guy ? Ou Jean Guy ?
Hein ? Ah ben oui, quand même.
En bien, saches que HR Giger se prononce HR Guiguair ou Guiguerre (suivant si tu es suisse-neutre ou autre).
Voilà. Merci. Continuons.


Né le 5 février 1940 à Coire (Suisse), Hans Ruedi Giger grandit dans un milieu familial classique. Ou presque.
Il a seulement cinq ans lorsque son père, pharmacien, lui offre un crâne humain. Très vite, le jeune Hans Ruedi se l'approprie. Il l'attache à une ficelle et l'emmène partout avec lui. Entre chien et nouveau compagnon. Tout un programme.
Un peu plus tard, l'enfant Hans se passionnera aussi pour la momie d'une princesse égyptienne, conservée et exposée dans un musée de sa ville natale, Coire.
En parallèle à ses nombreuses activités, l'enfant aime passer des heures de solitude dans la cave de la maison familiale.
Plus tard, il dira :
"Les endroits que j’aimais le plus étaient sombres. Dès que j’ai pu m’habiller seul, j’ai porté du noir." 

Autre tournant dans sa vie (et il y en aura plusieurs), à l'âge de 10 ans, il se découvre une véritable fascination pour les armes. Fascination qui, aujourd'hui, serait peut être perçue comme inquiétante, voire dangereuse, suspicieuse et bien d'autres mots du même acabit pouvant faire penser qu'il est alors urgent de l'interner.
Son père soutient cette fascination. Du coup, le petit Hans Ruedi s'y consacre à plein temps et à plein cœur, inventant lui même ses propres armes dans l'atelier du paternel. Toutefois   -encore plus inquiétant-  cette période de créativité "armesque" coïncide avec ses premières terreurs nocturnes. Rêves et cauchemars qui, à partir de cette époque, en le lâcheront plus jamais.

L'enfant grandit. L'enfant créé. L'enfant, peut être un peu tourmenté.
L'enfant devient adolescent, peut être un peu tourmenté.
L'adolescent devient adulte. 

Poussé par ses parents, il étudie l’art industriel à l’Ecole des arts appliqués de Zurich.
Cette passion pour les armes se mêle aux craintes de l'époque : Guerre Froide, après Hiroshima, bombe nucléaire, technologie. Tension, paranoïa, peur, doute.
C'est avec ces "notions" que va naitre la série de peintures en noir et blanc "Enfants nucléaires" avec des têtes de bébés atrophiés par les radiations nucléaires. C'est aussi une première "approche" de ce que va devenir et être le travail artistique de Giger sur l'humain, le progrès, l'avenir, la technologie, la confusion-communion machine-humain.
A la même époque, durant de longs mois, Giger retranscrit ses rêves dans un carnet et les analyse. Il en résulte 12 sérigraphies qu'il intitulera "Un festin pour le psychiatre".

   

   

  

En 1966, il rencontre Li Tobler qui deviendra sa muse, modèle et compagne pendant neuf ans. Plus ou moins. On se quitte. On se retrouve. On se fâche. On se retrouve. On se trompe. Elle apparait-imprime différentes compositions de l'artiste, comme...

   

Li I (œuvre 250) (1974) de HR Giger          30 1969 Li mit Skulptur Biomechanoid

 

Egalement actrice de théâtre, Li Tobler souffrait d'insécurité émotionnelle, d'une forte dépendance aux drogues et d'un épuisement physique dû aux tournées théâtrales.
En 1968, Giger décide de quitter définitivement son métier d'architecte d'intérieur pour ne se consacrer qu'à la création artistique.
En 1972, il commence à utiliser l’aérographe, un petit pistolet à air comprimé dont il deviendra virtuose. Cette technique, plus rapide et plus souple que la peinture à l’huile, est mieux adaptée à son processus créatif. Les encres utilisées (noires, grises, bleues acier) renforcent l’aspect froid et futuriste de ses oeuvres et participent à l’esthétique biomécanique.

Mais en 1975, Li Tobler se suicide avec une arme à feu à l'âge de 27 ans. Tiens, le Club des 27. Comme Jim Morrison, Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Kurt Cobain, Amy Winehouse.
Selon Giger, Li Tobler avait "une énorme vitalité et un grand appétit pour la vie" et souhaitait que sa vie soit "courte et intense".

Ce dramatique évènement va à jamais bouleverser la vie du peintre. Déjà pas très coloré et optimiste, son art va s'assombrir encore d'avantage. La femme va devenir prédominante et la biomécanique, tant chérie par l'artiste, va recevoir une dose de sensualité morbide.

  
"La femme y est la déesse d’un futur en ruine où le plaisir charnel est roi. Les poses deviennent explicitement sexuelles et l’Humain n’a jamais semblé autant en osmose avec la technologie. Aujourd’hui, il est indéniable que cette mort n’aura cessé d’hanter Hans Ruedi Giger et son œuvre." BEWAREMAG

DEATHBIRTH MACHINE III

"L’image de la femme devient le centre de l’esthétique biomécanique. Les femmes deviennent des déesses monstrueuses et sublimes, à la beauté hypnotique. Des prêtresses extra terrestres, mi-humaines mi-machines. Des mutantes, belles et bêtes (animales) à la fois. " MA PETITE HISTOIRE DE L'ART


En me remémorant la vie et les tumultes de Giger, j'entre dans différentes salles du musée. Un peu sur la défensive. Me demandant ce que je vais voir et ne pas voir. Connaitre et ne pas connaitre.

Après le petit escalier et un étroit couloir, nous entrons dans une salle aux multiples vitrines derrière lesquelles on découvre quelques unes des sculptures de Giger... Plus ou moins grandes.

 

ATTENTION,
JUSTE AU-DESSUS DE TOI
VISITEUR !!!!

Oh putain, ce goître !!!!
Enlevez ça de suite,
c'est horrible !!!!

   

 

 

Ah oui : il fallait s'y attendre ! Il/elle est bien là !
Le goître ? Non : l'Alien, également appelé xénomorphe !!!!
C'est chouette comme nom, Xénomorphe. Si j'avais eu un fils, je l'aurais appelé ainsi.
Mais avant le film "Alien, le 8ème passager" réalisé par Ridley Scott, Giger eut un premier contact avec le cinéma et le réalisateur Alejandro Jodorowsky.

"Un artiste au style si reconnaissable ne pouvait rester bien longtemps sous le radar des cinéastes. Pourtant, celui qui l’introduira dans ce milieu n’est autre que… Salvador Dali. Nous sommes en 1975 et le réalisateur chilien Alejandro Jodorowsky compte bien réaliser sa propre version du roman culte de Frank Hebert : Dune. Ce projet sera (et est toujours) unique dans l’Histoire du 7ème art. Jodorowsky ambitionne, en effet, de réaliser le film qui révolutionnera le Cinéma. Plus qu’un simple long-métrage, Dune sera une expérience longue, psychédélique et surtout qui se mérite. Pour mener son plan à terme, le réalisateur va s’entourer des plus grands esprits artistiques de l’époque. Et alors que Salvador Dali est attaché au projet en tant qu’acteur, il va personnellement recommander Giger à Jodorowsky pour la création du monde des antagonistes. Jodorowsky tombe immédiatement sous le charme de l’univers du peintre. (...)
Il sera, avec Moebius, à la direction artistique. Orson Welles, Salvador Dali et Mick Jagger seront casting et, enfin, Magma, Tangerine Dream et Pink Floyd se chargeront de la création de la BO. Hélas, ce projet est bien trop ambitieux pour les studios hollywoodiens et Jodorowsky n’arrive pas à rassembler le budget nécessaire. Dune ne verra donc jamais le jour."
 
BEWAREMAG

J'avance dans cette salle dominée, dans le fond, par une grande sculpture d'alien. Tout autour, diverses peintures de paysages futuristes et de monstres en tout genre.

  


  

 

   

On peut le dire : ici, nous sommes dans une pièce consacrée à Alien et aux différents projets autour de la créature ; représentés par des sculptures, des peintures. et des esquisses-croquis.
Alors : Alien, c'est quoi ? Comment Giger en est venu à concevoir la créature du film de Ridley Scott ?

Tout commence en 1977.
Hans Ruedi Giger publie un recueil de peintures intitulé "Giger's Necronomicon". C'est un hommage à l'écrivain américain H.P. Lovecraft, écrivain américain connu pour ses récits de science fiction (Weird fiction), de fantastique et d'horreur. Sa source d'inspiration principale : l'être humain est insignifiant à l'échelle du cosmos qui lui est profondément étranger.
Tiens, tiens... N'est-ce pas le sujet principal du film "Alien, le 8ème passager" ?

A la même époque, le réalisateur britannique Ridley Scott travaille sur l'histoire d'Alien avec le scénariste américain Steve O'Banon.
Alors que Scott recherche l'aspect visuelle de sa bête, O'Banon lui présente les œuvres de Giger.
C'est comme ça qu'il découvre "Giger's Necronomicon", et plus particulièrement l'un des tableaux titré Necronom IV.

   

   
Ce qui attire Ridley Scott dans ce tableau et au sujet de la bête qui y est représentée, c'est "le fait que la créature avait une attitude agressive et sexuellement vorace, tout en manifestant une certaine beauté." 

Si certains disent que l'origine de la création du xénomorphe provient de l'admiration de Giger pour les limules... Oui, oui : les limules.

  

Appelé également "crabe fer à cheval", la limule est dotée d'une carapace, de cinq paires de pattes articulées, de dix yeux. Elle a le sang bleu et son âge dépasse celui des dinosaures : plus de 350 millions d'années !
Incroyable croisement entre l'araignée, le crustacé marin et le scorpion, la limule vit dans les océans Pacifique et Atlantique.

"Depuis son apparition sur terre, cet animal étonnant a su affronter les conditions climatiques et s'adapter aux changements de notre planète. En 350 millions d'années, son aspect et ses propriétés n'ont pratiquement pas évolué. Elle peut mesurer jusqu'à 70 centimètres et possède une longue queue rigide appelée telson qui lui sert à se diriger et à se redresser. (...)
Elle n'est pas mortelle pour l'homme (contrairement à l'Alien du film de Ridley Scott). D'ailleurs, 
son sang bleu a permis de sauver de nombreuses vies. Quand elle est blessée, les cellules de son sang forment un caillot — une masse semi-solide et visqueuse composée de cellules sanguines — qui détruit des bactéries qui peuvent être dangereuses pour les humains.(...)"
MILAN JEUNESSE

  

Si nous quittons les anthropodes marins pour nous concentrer sur le processus artistique technique de Giger, on remarque que pour composer la créature, l'artiste suisse s'est inspiré d'un mélange de fragments organiques avec des pièces mécaniques. La maquette a ainsi été conçue avec de vrais ossements assemblés avec de la plasticine sur des tuyaux et des pièces de moteur (Cf : H.R.Giger et son personnage : Alien).

  

Pour certains, il faut voir en la composition du xénomorphe "une dimension sexuelle avec cette tête à la forme phallique et cette bouche en forme de pénis pénétrant. On peut y voir l'évocation d'une phrase de la Génèse : 'Le pêché n'est-il pas à la porte, une bête tapie qui te convoite ?'. On a l'idée que Satan, c'est la sexualité, le désir, la luxure." (Williman Audreau pour Le Monde)

   
 

Bon, tout ça, c'est bien joli gentil, mais la structure seule de la créature ne suffit pas pour donner vie au monstre dans le film de Ridley Scott. Il a fallu trouver un acteur capable d'entrer dans la peau du xénomorphe.
Un casting est mis en place, mais aucun acteur ne correspond aux critères physiques.

C'est finalement le producteur associé Ivor Powell qui débusquera l'oiseau... l'alien rare en se rendant dans un pub. Il rencontre par hasard un homme gigantesque, 2,10 mètres, nigérien et étudiant en design. Il s'appelle Bolaji Badejo.
On le fait venir aux studios Shepperton et la magie opère. Il sera l'acteur jouant le xénomorphe sous une épaisse couche de "maquillage" et autres compositions.
L'étudiant sera déçu par son expérience en constatant que son nom ne figurera pas au générique des acteurs, mais à celui des cascadeurs. Il ne refera jmais plus de cinéma et mourra en 1992, à l'âge de 39 ans, d'une drépanocytose, une maladie sanguine génétique.

  

Mais revenons à cette histoire, cette composition artistique de Giger avec ce mélange de fragments organiques, de tuyaux, d'ossements et de plasticine.

C'est ce que l'artiste appellera le "bio-mécanique" ; l'humain fondu dans une machinerie poisseuse pénétrant les corps de tuyaux et découvrant les mécanismes greffés sous la peau.
C'est une des particularités de l'art de Giger ; que l'on a trop souvent tendance à réduire à sa création alienesque.

Pour connaitre un peu mieux le travail de l'artiste suisse, il faut poursuivre notre visite du musée.
Je quitte la salle "Alien" non sans avoir fait quelques selfies...

   

    

    

Il est content Jénorme.
Imaginons l'inverse...

  


 

Allez, je quitte la salle pour rejoindre une autre salle, juste à côté. Ici, de grandes peintures qui semblent me regarder d'un air sombre. Intrigant. Captivant. 

  

   

Univers sombre et inquiétant. Ici, la chair côtoie le métal. Organique et mécanique. La peau devient armure. L'homme fait corps avec la machine.
Mais ce qui captive, ou gène également, c'est la représentation plus ou moins évidente d'une sexualité morbide.

  


  

Très vite, Giger s'est intéressé aux travaux de Freud et à l'analyse de ses propres rêves et cauchemars. Ces recherches se joignent à des expériences traumatisantes, comme celle qu'il a vécu lors d'un séjour à l'île Maurice alors qu'il était encore enfant :

  

"Les vers d'eau transparents, d'un mètre cinquante de longueur et de quatre centimètres de diamètre, que la mer faisait flotter vers la plage, furent un véritable cauchemar. Les tuyaux presque inanimés, pliés à plusieurs endroits comme des préservatifs usés, avaient à un bout des anneaux de vers qui se resserraient de plus en plus et une ouverture qui se dilatait de façon rythmique afin de retenir la nourriture contenue dans l'eau. A peine arrivé sur l'île, je me baignais dans la mer, la nuit était tombée. Mes amis n'avaient pas envie de se baigner. Ainsi, je nageais sur le dos dans l'eau profonde parmi les algues – sans me douter de la présence de ces bestioles dégoûtantes. Ce n'est que le lendemain que je découvris avec horreur que ce que j'avais pris pour des algues étaient en réalité ces vers écœurants. Ils avaient cependant attirés également l'attention des autres baigneurs. En pataugeant dans l'eau peu profonde, ils piquaient avec des baguettes dans cette masse visqueuse et mi-morte d'un air écœuré. Moi, je ne voyais plus que des vers." GIGER

  

Cette expérience, accompagnée de la découverte des ouvrages de H.P. Lovecraft trouvent un échos dans bon nombre de ses oeuvres, notamment la série des Biomecanoides (1969).
Giger peint pour se délivrer de ses peurs et de ses fantasmes ; ce que Freud appelait la sublimation. Louise Bourgeoise disait à ce sujet que l'art était un refuge.

    

"En général je commence une œuvre sans plan préconçu, par le coin en haut à gauche et je finis dans le coin en bas à droite comme dans un état second. La plupart du temps, je suis le premier surpris du résultat… (...)
Je plonge dans un monde où mes mouvements sont guidés par une force extérieure, comme si mon subconscient prenait le pas sur l’aspect conscient de mon cerveau. " GIGER

Je poursuis mon évolution hasardeuse dans les méandres labyrinthiques du musée, de pièces en pièces, de peintures en sculptures. Je m'y perds un peu, mais ce n'est pas désagréable. Il faut juste aimer lacher prise le temps d'une visite dont on ne sait finalement pas quand et où elle va se terminer.

  
Tiens, ici, une peinture qui me rappelle le film "Poltergeist 2", réalisé par Tobe Hooper en 1986.

  

 

    

Le travail sur ce film fut une déception pour l'artiste suisse. Ne voulant pas se déplacer trop longtemps de Zurich, c'est son collègue Cornelius De Fries qui a été embauché pour le représenter au studio pendant la production.

   

"Quand le film est sorti, par la suite, je me suis dit “Oh merde.” Mais je ne pouvais pas changer. Il n'y avait pas assez de temps. Donc je pensais que c'était la mauvaise façon de travailler. Si vous travaillez sur un film, il faut être là tout le temps et toujours être attentif à ce qu'ils font sinon ils font ce qu'ils veulent." HR GIGER

   

Seulement deux des conceptions de Giger apparaissent dans le montage final du film, y compris celle de "la Bête" de Kane. C'est devant celles-ci que je passe alors.

  

           
Intrigante série de trois films que ces Poltergeist qui ont vu leurs actrices/acteurs mourir dans d'étranges conditions avant, pendant et après les tournages...

Un peu plus loin, toujours en rapport avec le cinéma, on retrouve l'Oscar remporté par Giger en 1980 dans la catégorie Meilleurs effets visuels (cf : Alien reçoit l'Oscar).

   

  

Je passe ensuite devant une autre sculpture...

 


  

J'aime beaucoup les questions que pose Julie Opstaele sur son site "Ma petite histoire de l'art" :
"En quoi l’oeuvre de Giger est-elle à ce point dérangeante ? Est-ce à cause de la sexualisation à outrance ? Et si le trouble provenait plutôt du fait que l’obscénité, l’horreur, la sauvagerie y sont représentées de manière esthétique ? Ou bien serait-ce l’illustration de l’inconscient qui nous renvoie à nos propres peurs, à nos propres désirs refoulés. Ou bien la justesse avec laquelle Giger dévoile l’âme de l’Homme moderne ?"

 

Et puis, un petit escalier nous fait grimper au deuxième étage.
L'architecture et la mise en place des salles et des pièces de ce musée me rappelle, malgré moi, l'architecture et l'agencement du musée du Septennat à Château-Chinon, consacré aux cadeaux que le Président de la République française François Mitterrand avait reçu pendant ces deux mandats présidentiels... (cf : "Demi-tour de France : Château-Chinon-Nevers")
Oui, je sais, ça n'a rien à voir... Mitterrand-Giger... Bon.

  
Une fois le petit escalier escaladé (oui, je sais, c'est moche comme formule, mais je m'en fous !), une première salle étonnante apparait !
Cette fois-ci, c'est le mobilier créé par Giger qui est mis en valeur. Le tout illustré par diverses peintures.

  

     

   

ATTENTION !!!

  
JEU
Un Jénorme s'est caché sur la photo ci-bas.
retrouve-le et devine ce qu'il va t'arriver...


      

Juste à côté une autre salle, plus longue avec peintures, sculptures, mobilier... Un véritable feu d'artifices !!!

  

  

 

   

  

Et les montres de Giger,
on en parle ?

  

Et ces visages ?

   

Encore un étage ? Le troisième. L'ultime. Un grenier aménagé dans lequel H.R.Giger a regroupé les œuvres d'autres artistes qu'il aimait. Une collection privée avec des œuvres d'artistes, tels que Dado, Arman, Coleman, Sandoz, André Lassen...

  

Ainsi que cette composition photo-piano-peinture...

  

Ça te rappelle quelque chose ?
eh bien oui : c'est la première photo que j'ai postée en après être entré dans le musée.

  

Maintenant... Le temps passe... Il va falloir reprendre la route... Mais avant, il faut retrouver le chemin de retour vers la sortie dans le musée.
escaliers, marches, alien, sculptures, peintures, impasse, sortie de secours, alien au plafond, croquis, silence, noir, blanc, extincteur...
J'arrive finalement à retrouver la sortie et le guichet fantastique. T'as vu : je ne mets pas de photo pour que tu ailles te rendre compte par toi-même.

   

Je contourne le guichet pour accéder à une autre petite salle en sous-sol où tu peux acheter souvenirs et autres œuvres de l'artiste, comme...

   

  

Son prix ?
Ah, ah, ah !!!
Les mugs, eux, sont à 5 francs-suisses pièce.

    

  

Je sors tout étourdi de cette visite incroyable. Il ne faut pas trop en dire, pas trop en montrer ; tout comme cette visite que nous avions faite au Street Art City, à Lurcy-Lévis où le patron de l'endroit m'a carrément foutu à l'amende pour avoir dévoilé quelques passages de ce fabuleux Hôtel 128 (cf : Street art City (03)).
Bon, il n'avait pas tort, mais il n'a pas eu la manière.

   

BREF : cette visite de musée incroyable m'a donné soif !!!!!
Et ça tombe bien car, juste en face, que ne vois-je pas ?
Un bar ! Mais pas n'importe quel bar !
Oui, Giger avait eu également l'idée de concevoir son bar ! Avec sa décoration !

    

 

 

 

 

 

  

 

 

Ah ben oui.
Une sorte d'impression de boire une bière dans ce vaisseau extraterrestre du film "Alien, le 8ème passager".

 

  

     

Un petit coin pour boire un verre en amoureux ?
Voici : 

 

 

Avant de reprendre la route, je m'offre une dernière rasade sur la vie de Giger et ses dernières années.

Je découvre qu'il adorait les trains fantôme. Il en a même construit un dans son jardin à Zurich.
Vu comme un passe-temps pour l'artiste, ce train demeure pourtant l'une de ses œuvres les plus imposantes et constitue un véritable petit musée dédiée à ses travaux.

    

C'est d'ailleurs avec cette même optique qu'il a créé ses quatre bars "Giger", à Chur, Gruyères, New York et Tokyo.

H.R. Giger n'a jamais cessé de travailler : de chercher, de créer, d'interroger, de pousser sa vision créative au niveau supérieure. Jusqu'où ?
Les dernières années de sa vie, il les passe à dessiner chez lui.
Il inspirera également les musiciens. Lui même fan de musique métal, il réalisera des clips, des pochettes d'album (Celtic Frost, Magma, Dead Kennedys) ou encore le fameux micro du chanteur de Korn.
Un documentaire très intrigant revient sur la vie et les créations de Giger : DARK STAR H.R. GIGER'S WORLD.

   

Bon... Voilà...

  

Il pleut dehors, mais il faut repartir.
Durant ce périple suisse, j'ai visité quelques cimetières  -qui de la tombe de Richard Burton ou de Charlie Chaplin. Je n'allais pas partir de Gruyères sans me rendre au cimetière de la cité médiévale pour voir quelle hypothétique création l'artiste suisse avait pu créer pour sa dernière demeure.
Un tombeau à la Facteur Cheval ? Un ornement comme sur la tombe de Noureev ? Un buste original comme sur la tombe en perdition de Georges Meliès au Père Lachaise ?

  

Je quitte le bar, emprunte une de ses petites rues pavées de Gruyères pour me rendre à l'église. Ce jour là, il y avait une cérémonie funèbre. Discrétion. Je passe.
J'entre dans le cimetière en pensant trouver, très naïvement, une sculpture, un signe, un alien...
Je ne suis pas le seul à chercher la tombe de Giger. Une, puis deux, puis trois personnes, solitaires comme moi en ce jour pluvieux sur la Suisse, semblent chercher un indice.
Tout comme moi, ils tentent de se faire le plus discret possible pour ne pas passer pour des touristes morbides ou sans respect.
Je tourne. Je regarde. Je furte. Je ne vois rien d'original. Les autres non plus. Ils ressortent. Je continue mes recherches en arpentant les quelques allées étroites et aérées. Puis... Soudain... Non, pas soudain, mais finalement... Là, contre le mur Ouest du cimetière...

  

   

Tout simplement.
Hans Ruedi Giger est décédé à Zurich le 12 mai 2014.  Une mort un peu surréaliste puisqu'il est tombé dans les escaliers de sa maison en voulant apporter un gâteau à son épouse.

  

Je quitte le cimetière ben repassant devant la porte d'entrée de l'église qui accueille un cercueil devant une foule de personnes habillées en noir. Je remonte par la rue pavée jusqu'à la rue centrale. Je passe sous la porte Belluard en longeant les créneaux, puis regagne le parking.

   

J'entre dans la voiture.
Musique.

   

 

Une question me taraude quand même :
Alien, il était vegan, végétarien, carnivore ou flexitarrien ?

   

    

   

28 février 2024

En attendant...

Bon.
Vu que
Canalblog est plus ou moins en maintenance pour modifier mise en page et autres avec un peu synchronisation à mettre en place, nous allons regarder, en attendant, une petite vidéo d'une randonnée que j'ai faite la semaine dernière, du côté de l'Espagne, dans la Vallée des Couleurs...
Quand soudain, ne voilà-t-il vraiment pas...

 

20 février 2024

Pourquoi aller en Suisse ? 2, le retour

Tu as aimé le premier ?
Tu aimeras peut être le second !

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Dans le précédent épisode, nous partions de Nevers, préfecture de la Nièvre, pour rejoindre un seul et unique objectif : le musée H.R.Giger à Gruyères, en Suisse.
Seulement voilà, comme d'habitude, en cours de route et de périple, je me suis un peu dispersé pour finalement arriver, non pas à Gruyères, mais à Sallanches, en Haute-Savoie, chez ma sœur Karine et mon beau-frère Lapin. Oui, ben c'est comme ça, nous nous appelons mutuellement Lapin. "Ça va Lapin ?" "Oui, et toi Lapin ?".
Mais qu'est-ce que c'était-il donc passé en cours de chemin sur la route pour atterrir à Sallanches plutôt qu'à Gruyères ??

Pour le savoir, tu peux aller lire le précédent billet : POURQUOI ALLER EN SUISSE ? épisode 1.
Eh bien, de fil en aiguille, nous avons traversé la Bourgogne, le Jura, la Suisse, la Haute-Savoie,...

Nevers, rugbyChateau-Chinon, rond-pointTronchy, panneauLac de ValLe grand saut

NEVERS → CHATEAU-CHINON → AUTUN → CHALONS-SUR-SAONE → THUREY → SAINT-GERMAIN-DES-BOIS → BLETTERAN → LONS-LE-SAUNIER → CLAIRVAUX-LES-LACS → LA CHAUX-DU-DOMBIEF → LES ROUSSES → SAINT-CERGUE → GINGINS → CELIGNY → GENEVE → SALLANCHES  405 km

Morbier, rond-pointMorez, lettrescol de la FaucilleCéligny, cimetièreCéligny, Richard Burton

 

Nous avons vu des choses, des trucs et des machins en nous rendant dans des lieux secrets, parfois impromptus. Une belle épopée, certes, mais qui ne nous a pas fait arriver au lieu prévu initialement.

 

DE NOS JOURS, MAIS PLUS TARD

C'est donc à Sallanches que je me réveille ce matin... et non à Gruyères, comme prévu initialement.

Sallanches, panorama (74)

Pendant que Gucci teste les nouvelles jardinières, Nebbia sympathise avec un nouveau copain en peluche.

Chez Karine et Christophe, Gucci dans son bac à fleurs        Chez Karine et Christophe, Nébia dans son couffin

De mon côté, je m'en vais faire un petit tour au pied de la cascade de Reninge située sur les hauteurs de Sallanches, pour faire un point météo.

Et le verdict est sans appel...

Même constat en se rendant sur les rives du lac de Passy et sa plage désertée.

Passy, lac de Passy et Mont Blanc dans nuages         Passy, lac de Passy et Mont Blanc dans nuages (74)

Dans ces conditions,
pas facile d'apercevoir le Mont Blanc...
Jénorme est à Passy face au Mont Blanc (74)

Qui, en d'autres météos plus propices,
se mire dans les eaux claires du lac de Passy.
Passy, lac de Passy et Mont Blanc (74)


Ouais bon : on ne voit pas le sommet et les eaux sont troubles, mais bon, hein, eh oh !
Par contre, on voit très bien la cime de l'aiguille de Varan qui domine Sallanches.

 Passy, aiguille de Varan, brouillard        Passy, aiguille de Varan, brouillard (74)

Et avec ce brouillard, ces nuages bas, cette faible luminosité et ce ciel gris, elle arbore une silhouette quelque peu inquiétante, hein... Ah, ah, ah !!!! Elle fait peur !!!! Tu trembles ???? Ah, ah, ah !!!! Regardeeeeeeeee !!!!!!

20240220T172505

Ça fout les booooouuuullllesssss !!! On entre dans la dimension "Alien" !!!!!
Voilà, voilà.
Bon ben, je vais reprendre la route sous ces magnifiques nuages gorgés de pluie. Direction Gruyères et le musée Giger.

TOUT DE SUITE,
LA CARTE !!!
carte itinéraire

Pour bien faire, nous allons éviter les autoroutes puisqu'elles sont payantes à l'année en Suisse ; et comme je n'y resterai que quelques heures, faut pas déconner.

SALLANCHES → PASSY → CHAMONIX → ARGENTIERE → VALLORCINE → MARTIGNY → SAINT-MAURICE → VILLENEUVE → MONTREUX → CORSIER-SUR-VEVEY → CHATEL-SAINT-DENIS → SEMSALES → BULLE → GRUYERES  157 km

Et Google Map nous annonce un petit trajet de... 3h39 !!!! Oh putain !!!!

Pour mettre un peu de soleil à ce voyage qui s'annonce pluvieux, écoutons nous un petit Bon entendeur et Nicoletta...


Magnifique performance d'Audrey Fleurot, folle dingo, dans ce clip ! Belle recomposition de Bon Entendeur ! Magnifique montage, esthétique, couleurs, filtres, rythme ! Ok !
Mais bon, c'est pas le tout d'écouter de la musique des années 80 !!! Et s'habiller en fluo et dire que c'était mieux avant !
Hein, bon eh, faudrait peut être savoir pourquoi où qui comment est née telle ou telle chanson ?! Hein eh oh !

Bon, on ne va pas rechercher l'origine des chansons, telles que "Capitaine abandonné" de Gold, ou "Des démons de minuit" d'Images sans parler du "Born to be alive" de Patrick Hernandez
Là, nous allons nous pencher un court instant sur la chanson originale dont le titre est  -rappelons-le "Fio Maraviha"-  et qui date de 1973.
Car, à l'origine, cette chanson, "Fio Maraviha" est brésilienne et date de 1972, interprétée par Jorge Ben Jor. Son titre est le nom d'un joueur de foot brésilien, moins connu que Pelé ou Zico ou Socratès ; et qui portait le nom de... de... Ben... Mais oui : Fio Maraviha ! Alors, faut suivre ! Oui, il est vrai que le vrai nom de Fio Maraviha était João Batista de Sales. Mais ça, ce sont les joueurs de foot brésiliens, ils ont toujours eu des surnoms. Zico s'appelait Arthur Antunes Coimbra, Pelé était Edson Arantes do Nascimento et Socratès se prénommait simpelment Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira.
La chanson originale évoque la rapidité et le jeu de jambe de ce joueur brésilien, né en 1945, avec ce but resté dans la mémoire du Maracanã lors du match amical entre le Flamengo et le Benfica Lisbonne, le 15 janvier 1972. Un but, une musique, une chanson qui devient un des emblèmes de la bossa-nova brésilienne.

Deux ans plus tard, la version française interprétée par Nicoletta et adaptée par Boris Bergman évoque une autre approche du Brésil.
On oublie le foot pour se concentrer sur la pauvreté des favelas, la musique et la samba.  Extraits.

♫ Ton palais était trois bouts de tôles
Deux planches de bois
Un paradis de bidonvilles
Qui s'appelle Favela ♫
Sur les bidons on peut aussi
Faire de la musique
Et refaire l'Amérique
♫ Fio Maravilla, ton père c'était le soleil
Fio Maravilla, musique et toi c'est pareil
Fio Maravilla, elle était pauvre ta mère
Fio Maravilla, et ta mère c'est la terre ♫
Nicoletta avouera d'ailleurs que pendant longtemps elle ne savait pas que Fio Maravilha était le nom d'un footballeur, mais plus un cri de révolte ou de rassemblement.
Bon Entendeur reprend la chanson avec sa propre rythmique, ré-orchestration et ré-arrangement ; le tout illustré par un clip où l'on voit Audrey Fleurot danser, déguisée en hôtesse de palace hôtelier ?
Et là, on peut se poser la question : quel rapport avec les paroles et la chanson originales ?
Tout se déplace.
Et puisque tout se déplace  -tant psychologiquement que culturellement que géopolitiquement que...-  revenons à la route que nous allons emprunter maintenant pour rejoindre la Suisse et Gruyères.
Après Passy...
Ah tiens, connais-tu cette histoire qui s'est passée un peu au-dessus de Passy, sur le plateau d'Assy, en 1954 ?
Noooooon. Aaaaaaah !
Attention, on a bien dit "Plateau d'Assy", et non "Plateau de Plaine-Joux" qui se trouve un peu plus haut et d'où, en 2018, nous avions sauté en parapente après le remariage de ma sœur avec Lapin...

BREF !
Mais que s'est-il donc passé en l'église de Notre-Dame-de-Toute-Grâce sur le plateau d'Assy en 1954 ?
Pour le savoir, référons-nous au texte, tiré du site ARTIPS.

le christ de Germaine Richier

"1954, Haute-Savoie. Alors qu'un mariage se prépare dans la petite église du Plateau d'Assy, un scandale éclate. Impossible de procéder à la cérémonie devant l’autel principal : la mariée s’y refuse !
Cette dernière n’est autre que Germaine Richier, une sculptrice illustre... et l’auteure du crucifix qui orne le chœur de l’église. Commandée quatre ans plus tôt, l’œuvre s’inscrit dans un ambitieux projet d’art sacré. Des artistes comme Matisse, Chagall et Richier se sont réunis à la demande de deux prêtres pour décorer cette nouvelle église à la pointe de l’art moderne. Le tout est destiné aux tuberculeux des hôpitaux environnants, privés d’église.
 
Lorsque la sculptrice décide de se marier, quoi de plus logique que de le faire au pied de "son" Christ ? C'est là que les ennuis commencent...

En effet, en entrant dans l’église, Richier ne retrouve pas son œuvre dans le chœur. Le Christ en bronze a été relégué dans la discrète chapelle des morts, tout au fond de l’édifice. La raison ? Le Christ, silhouette décharnée au visage lacéré, évoque la souffrance des tuberculeux. Il semble même fusionner avec la croix qui le soutient...
Et son aspect passe mal auprès de certains croyants qui crient à l'outrage. Un cardinal parle même de "scandale pour la piété des fidèles" !
L'œuvre a beau être défendue par d'autres prêtres et les historiens de l'art, cela ne suffit pas... Voilà pourquoi Richier constate qu'on a préféré la placer loin des regards. Mais l'artiste ne l'entend pas de cette oreille : ni une, ni deux, elle exige de déplacer son mariage dans la chapelle des morts.
Hélas, la sculptrice ne verra jamais le retour de son œuvre dans le chœur de l’église en 1969, dix ans après sa mort. Mais elle aura au moins vécu une cérémonie inoubliable en sa compagnie !" ARTIPS (Photo : Le Dauphiné Libéré)

Plateau d'Assy, église

Etonnante histoire.
Aussi étonnante que le nombre d'œuvres d'artistes reconnus qu'accueille l'édifice religieux quelque peu perdu en des lieux reculés sur cette montagne haute-savoyarde. De Bonnard à Braque en passant par Matisse et Chagall, ces artistes ont tenu à laisser une "empreinte personnelle" ici et pas ailleurs.
Passé Passy Ooooouuuaaaaaiiisss... Passé Passy.... Yeah ! C'est beau comme un rap contemporain à base d'auto-tune :
"Passé Passy yeah, brother, ouais, j'déglingue tout, yaeh, woh, anh ! Passé Passy hein ouais, merci Toulouse han !"
DONC passé Passy, j'arrive très vite à Chamonix.
Cela m'émeut toujours de passer par cette ville car j'y ai beaucoup de souvenirs, tant familiaux que curieux et insolites. J'en ai déjà parlé ici sur ce blog lors de l'ascension de l'Aiguille du Midi en téléphérique pour constater le recul et la disparition progressive de la Mer de Glace en 2017...


Sallanches, cascades, lacs et glaciers

Aujourd'hui, certes, il pleut. Certes, ça caille, mais cela ne va rien résoudre.
Je passe Chamonix pour continuer de suivre la D1506 qui navigue dans la vallée entre montagnes et rivière (L'Arve).
Après quelques lacets sur une route confortable, j'arrive à la frontière suisse... encore !...

Pour moi, il y a toujours quelque chose d'inquiétant à quitter mon pays natal.
Si, si, c'est vrai. Même si c'est la Suisse et qu'ils parlent  -à peu près-  la même langue que nous Français. Je me dis toujours : "Est-ce que je roule du bon côté de la route ? Est-ce que je ne fais pas une connerie en ne laissant pas passer les piétons même quand ils sont engagés sur un passage piétons ? Est-ce que j'ai tort de traiter les Suisses de bande de neutres ? Dois-je leur poser la question pour savoir pourquoi autant de sportifs français  -même les plus insignifiants et surtout les tennismen-  viennent habiter chez eux ? Quelle est la différence entre un cunnilingus et un chalet suisse ?"

Voilà ! Plein de questions dans la tête, doublées de sentences prononcées par des comiques français, comme Coluche qui disait : "Y'a un pays qui est bien, c'est la Suisse. C'est propre la Suisse. On peut pas attraper de maladie; on peut attraper que des médicaments.". Ou encore "Non, les Suicidés ne sont pas les habitants de la Suisse." (Alphonse Allais). Ou encore cette citation d'Hugo Loebcher que j'aime beaucoup : "Si Dieu avait été suisse, il serait toujours en train d'attendre le moment favorable pour créer le monde."

On les dit lents, on les dit amoureux de chocolat, on parle de fromages, d'autoroutes payantes, de montagnes, de banquiers, de station de ski bourgeoises avec ses hôtels de luxe, d'asile politique et culturel...
Papon Suissez


La Suisse. La neutralité ? Jusqu'où et jusqu'à quand ? Est-ce possible en ces temps troublés ? Mais finalement, a-t-on connu une époque, un siècle, un décennie, une année, un mois sans guerre dans ce bas-monde ?
Tout ça.

Personnellement, j'arrive au Chatelard. Et c'est plutôt calme, niveau guerre et conflit.

Le Chatelard, frontière (Suisse)

Le Chatelard, frontière

Ah oui. C'est plutôt raclette et dinosaure casqué, comme auraient pu le soumettre Kad et Olivier dans un de leur Kamoulox.

Que dire d'autre sur Le Chatelard ? Hein ?
Ben rien. Allez.

Une fois Le Chatelard passé, il faut redescendre. Virages multiples en épingles entre montagnes vertigineuses  -dont je ne vois pas les sommets en raison du brouillard-  et forêt verte dont les arbres se rapprochent parfois de la route.
Très vite finalement, j'arrive dans un virage à 180° d'où l'on a une vue panoramique sur Martigny. Après les montagnes et les forêts, c'est quelque chose de décevant de revoir autant d'urbanisme subitement.
Martigny atteinte, puis passée, puis dépassée, une longue plaine traversée par cette ligne droite composée par la route 21 nous amène tranquillement sur les rives sud du Lac Leman.
Je traverse Villeneuve pour m'arrêter ensuite à Montreux.

Je m'y étais promené il y a quelques années quand j'avais fait le périple Nevers-Krk (Croatie) ; un périple que je n'ai toujours pas retranscris ici, sur ce blog, bordel !
J'avais notamment fait quelques pas dans ce parc faisant face à l'hôtel Fairmont Montreux Palace, ou Palace Fairmont hôtel Montreux ou Montreux Palace Fairmont... Enfin, tu vois quoi.

Montreux, Fraimont Palace (Suisse)

Ah oui,  la particularité de ce parc est qu'il arbore plusieurs bustes en bronze d'artistes, tels que Quincy Jones, B.B. King, Ray Charles, Ella Fitzgerald, Aretha Franklin, Carlos Santana,...

Montreux, jardin du Fairmont, statue de Ray Charles (Suisse)        Montreux, jardin du Fairmont, statue d'Aretha Franklyn (Suisse)

Montreux, jardin du Fairmont, statue de Quincy Jones (Suisse)       Montreux, parc Fairmont, statue de Santana (Suisse)

Pourquoi ?
Eh bien tout simplement que ces artistes-musiciens de jazz sont venus ici à Montreux, notamment lors du fameux Montreux Jazz Festival, créé par Claude Nobs en 1967.
Un autre festival existe également ici : le festival Montreux Comedy. Tiens, un petit extrait du spectacle donné par Eric Antoine, habitué des lieux, en 2012.

Il n'existe pas encore de parc dédié à ce festival.
Dans le parc de Fairmont se trouve également également une grande statue de bronze de Vladimir Nabokov, l'écrivain américain d'origine russe, auteur de "Lolita", entre autres.

Montreux, jardin du Fairmont, statue de Nabokov (Suisse)     Montreux__jardin_du_Fairmont__statue_de_Nabokov__de_dos__Suisse_

Il n'était pas musicien, mais a vécu 16 ans dans une chambre du palace de Montreux, de 1961 à 1977. Il repose aujourd'hui dans le cimetière de Clarens de Montreux.

Et allez : encore des morts ! Encore des cimetières !
Eh bien non, nous n'irons pas dans le cimetière de Clarens voir la tombe de Nabokov. Non !
Quant à Miles Davis qui a éclairé les nuits montroises de ces notes trompettisées, il a son buste, quelque part, sur les rives du lac Leman ; tout comme le chef d'orchestre et pianiste russe Igor Stravinsky ou encore le gymnaste chinois Li Ning.
Mais en passant ce jour là à Montreux, c'est la statue de Freddie Mercury qui m'appelait. Elle aussi se trouve quelque par sur les bords du Lac Leman.
Je me gare dans un parking souterrain pour me lancer dans une recherche aléatoire de l'objet en question en longeant les quais du lac.

Montreux, le lac Léman (Suisse)


Très vite, je la vois de loin. Je me rapproche...

Montreux, statue de Freddie Mercury

Pourquoi une statue de Freddie Mercury ici, à Montreux ?
Allez, on tente de répondre à cette énième question !

Né le 5 septembre 1946 à Stone Town dans le protectorat de Zanzibar, Freddie Mercury, de son vrai nom Farrokh Bulsara, est un auteur-compositeur-interprète britannique, l'un des cofondateurs, en 1970, du groupe de rock Queen, dans lequel il fut chanteur et pianiste.
C'est en 1970 que Freddie Mercury rejoint le groupe Smile et décide d'en changer le nom pour Queen sans laisser le choix aux autres membres fondateurs. Un an plus tard, un bassiste est recruté, Queen est à présent au complet avec Freddie Mercury au chant et au piano, Brian May à la guitare, Roger Taylor à la batterie et John Deacon à la basse.

OK, tout ça, c'est bien joli gentil, mais pourquoi une statue de trois mètres de haut de Freddie Mercury à Montreux ?
Le groupe vient à Montreux pour la première fois en juillet 1978. Il vient de terminer la tournée de l'album "News of the world" (sur lequel on retrouve, entre autres, les titres "We will rock you" et "We are the champions"). Queen choisit les Mountain Studios, installés dans le casino de Montreux pour enregistrer leur septième album "Jazz". L'enregistrement se passe tellement bien que le groupe rachètera les studios en 1979, travaille dans la foulée sur le mixage de l'album live "Live Killers", synthèse des sept premiers album du groupe, enregistré au printemps 1979 lors de la tournée européenne.
Six albums studio suivront cette première démarche, entre 1978 et 1995. Puis en 1995 viendra "Made in Heaven", 15ème album de Queen, produit avec les parties vocales enregistrées par le chanteur avant sa mort.
Freddie Mercury meurt le 24 novembre 1991, à 45 ans, des suites d'une pneumonie, un jour après avoir révélé au public qu'il était porteur du VIH et atteint du sida.

C'est à partir de 1987 que le chanteur s'est attaché à la ville suisse. Il partage alors sa vie entre le Garden Lodge, sa résidence principale Londonienne, et les rives du lac Leman
D'abord résident dans des villas louées, il s'installe plus ou moins au Fairmont Palace Montreux où, aujourd'hui, la suite qu'il occupait porte son nom. En 1991, il fait l'acquisition d'un appartement alors qu'il se sait gravement malade. Son but : trouver le calme et la sérénité.
Il disait à son amie Montserrat Caballé  -avec qui il avait enregistrée à la fin des années 80 le fameux titre "Barcelona", hymne officiel des Jeux Olympiques Catalans de 1992- : "Si tu veux la paix de l’âme, viens à Montreux".

Queen made in heaven

L'album posthume "Made in heaven" sort en 1995, ultime album de Queen dont les morceaux ont été achevés et réarrangés inlassablement au Mountain Studios. La pochette de l'album reprend cette vue que Freddie Mercury avait des montagnes et du lac Leman depuis la terrasse de son appartement.

Plus d'infos sur FREDDIE.TOURS.

Des visites guidées sont organisées pour découvrir, entre autres, les onze dernières années de la vie de Freddie Mercury à Montreux (cf : Freddie Tours).
On peut passer par la résidence Les Tourelles devant l'appartement de 207 m2 avec sa terrasse de 33m2 situés au troisième étage et de laquelle le chanteur contemplait le lac Léman et les montagnes.
Une vue qui lui aurait inspiré les paroles de sa dernière chanson "A Winter’s Tale", chanson parue en 1995, quatre ans après son décès : "Il y a une sorte de magie dans l’air / Quelle vue magnifique / Une scène à couper le souffle." Il conclut ainsi : "Suis-je en train de rêver?"

On peut également visiter le musée des Studios Mountain qui se trouve au sein du casino de Montreux. Hormis Queen, d'autres artistes sont venus enregistrer certains de leurs albums ici, tels que David Bowie, Iggy Pop, AC/DC, Chris Rea, Les Rolling Stones,...

La statue de bronze de Freddie Mercury a été créée par la sculpteuse tchèque Irena Sedlecká. Elle mesure trois mètres de haut et représente le chanteur tel qu'il était vêtu en ouverture du concert de Wembley en 1986. La statue fut inaugurée le 25 novembre 1996.

Montreux, statue de Freddie Mercury (Suisse)

La statue se trouve à côté d'une autre curiosité locale.

La cabine Allo Claude !
Montreux, allo Claude (Suisse)

Œuvre de Pascal Bettex, artiste suisse, il rend ici hommage à Claude Nobs, fondateur du Festival de Jazz de Montreux. Cette cabine, sculpture cinétique, regroupe des objets de et en relation avec Claude Nobs décédé le 10 janvier 2013 à Lausanne des suites d'un accident de ski de fond survenu sur les hauts de Montreux.

 

Allez, je quitte Montreux avec quelques chansons dans la tête...


Il ne faut pas faire beaucoup de kilomètres pour atteindre un autre lieu de la culture en Suisse : Corsier-sur-Vevey.
C'est ici que Charlie Chaplin est venu s'installer en 1952 avec toute sa famille pour fuir le Maccarthysme aux Etats-Unis. Là, sur les hauteurs de la ville, le manoir de Ban, devenu musée...

Chaplin's world par Jénorme      Chaplin's world par Jénorme

Nous ne reparlerons pas de ce fantastique-extraordinaire musée qu'est "Chaplin's world", installé dans le manoir où vécut la famille Chaplin de 1952 à 1977, année de la mort du réalisateur-acteur-scénariste-musicien-compositeur-producteur.
Nous en avons déjà parlé sur ce blog dans deux billets, rédigés en septembre 2017 : CHAPLIN'S WORLD, le musée et le parc  et CHAPLIN'S WORLD, le studio.

Nous ne nous rendrons pas non plus dans le petit cimetière
où il repose aux côtés de sa femme, Oona...
Corsier-sur-Vevey, tombe de Charlie Chaplin, banc (Suisse)

Non. On n'a pas l'temps ! Il y a encore quelques 34,6 kilomètres à parcourir pour atteindre notre objectif d'hier, qui devient l'objectif du jour : le musée Giger à Gruyères.
Giger-Gruyères, ressemblance sonoritale troublante.

Je quitte Corsier par une belle route large et sillonnante qui s'en va vagabonder sur des hauteurs peuplées de vignes et d'où l'on peut souvent apercevoir, ici et là, la présence passée de Charlie Chaplin.

Corsier-sur-Vevey, la route

Corsier-sur-Vevey, vue panoramique depusi la route (Suisse)

Nous quittons la vue panoramique sur le lac Leman pour nous aventurer dans de beaux paysages à la verdure grasse et apaisante. Ce ne sont pas des plateaux, mais un paysage en mouvement géologique. Des champs, partout, grands. Des étendues herbeuses qui nous permettent de mieux comprendre pourquoi la Suisse est aussi le pays du fromage avec ces vaches qui viennent paitre cette belle herbe verte intense et tendre.
Mais la Suisse, c'est aussi le pays du chocolat. parait-il. Connais-tu cette anecdote à propos de Churchill, adepte de chocolat, et qui a bien failli y laisser sa peau en 1943 ?
Noooon. Ooooohhhh.
OK. Allons-y. Petite histoire dans la Grande pendant que nous traversons ces beaux paysages helvétiques.

"Quand les Nazis pensaient gagner la guerre avec des bombes en chocolat
(...) Si on a vraiment envie de marquer le coup – disons que l'avenir de l'Europe en dépend – pourquoi ne pas utiliser une tablette de chocolat pour tenter de supprimer Winston Churchill ? Aussi débile que cela puisse paraître, la bouffe piégée était apparemment l'une des options privilégiées des saboteurs nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale pour éliminer leurs adversaires. (...)
Pour la fameuse bombe en tablette de chocolat – sans doute le dispositif à la fois le plus appétissant et le plus vicieux du lot – il s'agit tout simplement d'une grenade dissimulée sous une couche de cacao. La légende présente sur le croquis apporte quelques précisions : « La bombe en acier est recouverte d'une fine couche de vrai chocolat. Si on casse un carré de chocolat à l'extrémité de la tablette, la goupille en toile se tend et le dispositif explose au bout de sept secondes. ».
Des espions britanniques infiltrés en Allemagne ont eu vent de ce projet et donné l’alerte. Il a donc été fait en sorte que Winston Churchill soit privé de ce chocolat." VICE

Et nous voici en approche de Gruyères.

Gruyères, vue panoramique alentours (Suisse)

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Pire qu'un film "Alien", ce périple devient insoutenable au niveau du suspense.
Jénorme arrivera-t-il un jour à Gruyères, et surtout parviendra-t-il à visiter le musée H.R.Giger avant que celui-ci ne ferme par respect des horaires de visite ?

 

 

 

 

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