Soirée diapos !
C'est en revenant sur Nevers pour passer les fêtes de Noël en famille que je suis tombé sur des photos oubliées.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ça va ?
Tout le monde a bien pris sa dose de chants de Noël ?
Bon, parfait. On va donc pouvoir remettre en boucle les Vianney, Christophe Maé, Louane, Obispo et autres.
Comme chaque année, retour aux sources : la Nièvre, département qui m'a vu naitre un jour de 21 mars 1974, époque à laquelle où l'on fêtait encore le printemps ce jour là. C'était il y a presque 50 ans... Aaaaah fi'd'canaille, ça file quand même ?! 50 ans !!! Et y'en a plus derrière que d'vant ! Faut pas perdre trop de temps !!!
DONC, comme chaque année, je quitte le Pays Basque pour rejoindre la Bourgogne et le Nivernais.
Pas de grande expédition cette fois-ci. Pas de détours, ni de lieux insolites à aller voir.
L'année dernière, je m'étais rendu aux lacs bleus de Guizengeard et à la maison décorée pour Noël de Bonnac-La-Côte.
Malheureusement, il faisait un temps de merde alors les lacs bleus étaient plutôt gris.
Quant à la maison décorée de Bonnac-La-Côte, eh ben, il faisait jour donc on ne se rendait pas bien compte de l'effet Noël illuminé.
Cette année, pas de détour extravagant à la recherche d'un lieu insolite ou d'une histoire à raconter. Non... Bon... Enfin... Je me suis quand même rendu dans un petit village du Cher qui n'était pas sur la route Bayonne-Nevers. Et ce village, c'est Plou.
Ah oui. Autant te dire que j'y suis passé surtout pour son panneau afin de faire quelques jeux de mots...
Ben ouais. Faut dire que ce n'est pas facile d'aller visiter des sites touristiques en plein air en ce moment puisqu'il pleut et il fait pas chaud. Mais bon...
BREF : je suis arrivé à Nevers.
Et pour ces vacances de Noël, je profite de ces jours de mauvais temps pour me replonger dans les photos de périples passés que je n'ai jamais posté ici.
J'en profite également pour retomber sur des diapos. Oh, tu te souviens des diapositives et de ces soirées diapos...
Photo : etsy
Tiens, par exemple, les diapos-photos de mon premier Noël en 1974.
L'année d'après, en 1975, chez mes grands-parents paternels, je recevais ma super voiture de course... que j'ai toujours.
Par contre, je ne tiens plus dedans.
Ah ben eh oh : 48 ans ont coulé sous les ponts... et au-dessus, comme diraient les habitants du Ch'nord et de Saintes.
Alors, pas de séances-photos-soirées diapos qu'affectionnaient tant le groupe VRP dans les années 1980 avec leur chanson "Mardi Gras"...
Retour vers le futur du présent. Finies les diapos, fini l'argentique ! Nous voici au numérique ! Pas de mardi gras, c'est Noël !
Et cette année, après être tombé dans les méandres de l'histoire des photos numériques archivées, mais jamais utilisées pour raconter une histoire ou un périple, je suis tombé sur...
Non pas sur la légende du Lac Bleu de Lesponne,
dont nous parlerons d'ici peu ici.
Non pas sur le périple réalisé en 2021
sur la côte Cantabrique.
Non pas sur la balade touristique effectuée en 2023
à Dijon, capitale de la Bourgogne.
Non pas sur la visite du cimetière de Céligny, en Suisse...
Ou sur l'errance aléatoire dans le musée de Giger à Gruyères...
Sans parler de ce détour dans la Vallée des Merveilles en 2007...
Ou encore de ces 4500 km effectué en 2009 et en voiture pour aller se prendre
en photo sous le panneau du nom le plus absurde de ville croate...
What a fuck : 2009 déjà ?!
Non, aujourd'hui, je suis tombé sur les photos faites en 2008 en Bretagne, sur l'île de Batz et autour de la baie de Douarnenez.
Tiens, comme ça, pour l'anecdote, "Plou" en breton, cela veut dire "communauté".
Je me suis dit que cela tombait pas mal avec les fêtes de fin d'année car qui dit "Bretagne", dit "fruits de mer" et, en fin d'année comme ça, on aime bien manger des fruits de mer. Si, si, si. Et puis moi, ça m'arrange !
DIRECTION LA BRETAGNE,
et plus précisément
L'ÎLE DE BATZ.
Quand on dit "Batz", peut être que tu penses à Guillaume Bats ou à Joël Bats. Mais comme tu peux le remarquer, l'humoriste mort et le gardien vivant ont leur nom qui se termine par un S, et non par un Z.
Quand on dit "Batz", certains lecteurs pourront penser à l'excellent album de Rodolphe Burger, "Hôtel Robinson", enregistré en 2002.
"Hôtel Robinson évoque l’île de Batz, en Bretagne : des bribes de récits et de souvenirs d’îliens, une répétition de la chorale de Batz habillée d’électronique et de guitare, James Blood Ulmer parlant sur un répondeur téléphonique, une énième version du classique burgerien “Cheval-Mouvement”, les voix d’Henry Miller ou d’Ingrid Bergman, un étonnant montage musical sur un extrait de cours de Gilles Deleuze (“Je sais nager, je sais voler, vous sentez bien que c’est un étrange bonheur”)…"
RODOLPHE BURGER
Remettons les choses en place. Voyage dans le temps. Pas aussi loin qu'avec les retrouvailles de ma première voiture en 1975 retrouver dans le grenier en 2023.
Nous sommes en 2008.
Pendant que Carla Bruni devient la première dame de France en épousant Sarkozy, le soleil est éclipsé par la lune quelques instants. Marion Cotillard reçoit un Oscar pour "La môme" alors que "Bienvenue chez les Ch'tis" de Dany Boom bat des records d'entrées ; ce qui n'empêche pas le dernier Poilu de la Première Guerre Mondiale de décéder. JO de Pékin, offensive russe en Georgie... déjà... Mais l'homme oiseau traverse la Manche et Barak Obama est élu Président des Etats-Unis et Martine Aubry Première secrétaire du Parti Socialiste.
De mon côté, je passe mes derniers jours chez Time avant de me lancer dans une prochaine aventure dont je ne connais pas encore les tenants.
Comme à chaque changement de cap, je pars sur les routes. Aléatoires. Direction pour le moment, la Bretagne. Et plus précisément l'île de Batz. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Le côté insulaire, éloigné de la terre, du continent. Un peu Victor Hugo sur les bords lorsqu'il partit s'exiler sur Guernesey après avoir vécu trois ans sur Jersey. Mais avec un peu plus le moral quand même. C'est vrai, quand on lit les écrits de Victor, exilé sur ces îles, c'est pas toujours la fête...
"La vie n’est qu’une longue perte de tout ce qu’on aime.”, “On passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu’on aimera et l’autre moitié à quitter ceux qu’on aime.”,...
En même temps, on ne peut pas en vouloir à ce fervent défenseur des libertés, obligé de fuir la France et le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte qui a transformé la IIe République en second Empire.
BREF : l'île de Batz. C'est qui, quoi, comment, où ?
Tout de suite,
des cartes.
Eh oui, l'île de Batz se trouve en France, et plus précisément en Bretagne.
Eh oui, l'île de Batz se trouve en Bretagne, et plus précisément dans le nord du Finistère.
Et voici la carte de l'île de Batz.
Pour se rendre sur l'île, il faut tout d'abord rejoindre la ville de Roscoff.
Roscoff est une commune située sur la côte nord du Finistère, sur une presqu'île de la baie de Morlaix. Roscoff vient du breton ros signifiant promontoire, et de goff qui signifie forgeron. Sa devise est "A rei, a skei atao" ("Donner et frapper toujours").
Ancien havre de corsaires puis de contrebandiers, d'où partirent les Johnnies vendre leurs oignons rosés, elle est aujourd'hui le point de départ français de la Vélodyssée qui relie le Cap Nord en Norvège à Caminha au Portugal sur une distance de11150 km ; ce qui en fait la plus longue véloroute d'Europe. Eh oui, en Bretagne on parle souvent bateau, mais on peut aussi parler vélo.
Tout de suite,
une carte... postale !
Je marche au hasard dans la ville, à la recherche et à la découverte des différents lieux touristiques et autres monuments.
Tout d'abord, l'église de Roscoff : l'église Notre-Dame de Croaz-Batz (croix de l'île de Batz).
De style gothique flamboyant, sa construction a été entreprise vers 1520. Elle est facilement reconnaissable à son clocher Renaissance de 1575-1576 avec ses clochetons ciselés dans le granit.
Ses façades possèdent des sculptures de caravelles de pierre, et 18 crossettes figurées, hommes et bêtes. Sur la façade du porche occidental, on découvre ainsi une carvelle.
Entrons.
je remarque des personnages sculptés.
L'autel du XVIIème siècle avec un superbe retable aux colonnes torses.
Je sors de l'église. Petite marche urbaine. Je croise un panneau évoquant trois artistes roscovites.
Le poète Tristan Corbière (1845-1875) dormait dans un canot et n'a écrit qu'un seul poème, "Les amours jaunes". Ebahis ou indignés par ses farces et ses cocasseries, les Roscovites ne virent en lui qu'un original, ignorant l'artiste.
Michel Bouquet (1807-1890) était un peintre de marines et de paysages, faïencier. Il fit connaitre Roscoff comme station balnéaire.
Kerga (1899-1956), de son vrai nom Charles de Kergariou, mena une vie de bohème dès 1920. Il se déplaçait en triporteur, avec son matériel de peinture et de cuisine, couchant à l'occasion dans la caisse arrière. On lui offrait parfois le gite et le couvert en échange d'une de ses œuvres. Il réalisa la décoration de l'Hôtel de France, puis celle de la salle des fêtes du sanatorium de Perharidy.
Il n'exposa jamais de son vivant et décéda en 1956 sans avoir connu la notoriété. On lui connait quelques 1500 aquarelles, bois gravés, gouaches, huile et lavis.
J'arrive au phare. 24 mètres de haut. 95 marches. Commencé en 1914, il est mis en service en 1934.
Avec sa forme différente des autres phares, il est aussi original de par sa position puisqu'il est situé en centre-ville de Roscoff.
Et qui dit "Phare", dit "port".
Je prends la direction du port de plaisance en eau profonde et du vieux port pour aller respirer le bon air breton.
C'est du vieux port que partent les navettes pour l'île de Batz. C'est 10 euros la traversée qui dure 15 minutes.
J'embarque.
Je laisse Roscoff derrière moi...
Et l'île de Batz apparait.
Une fois à terre sur l'île, je loue un vélo afin de parcourir "plus rapidement" les 3,7 km2 de superficie par les quelques routes et sentiers, vagabondant entre dunes, plages de sable fin, pointe rocheuse et terres agricoles.
L’origine du nom de l’Île de Batz vient du latin insula bassa, île basse. En breton, elle se nomme Enez-Vaz.
Presqu’île jusqu’à l’âge du fer, elle reste accessible, à marée basse depuis le continent, jusque vers l’an mille.
Place aux paysages, dans le silence...
Etendues herbeuses et bleu de mer.
LE JARDIN GEORGES DELASELLE
"Son exubérance contraste avec le paysage maritime environnant. Plantes d’Amérique, d’Australie, d’Afrique et d’Asie se côtoient dans cette oasis insulaire.
Lorsqu'en 1897, Georges Delaselle, un assureur parisien, décide de transformer ce petit coin de dune en un jardin colonial, l'île ne compte aucun arbre. Il entreprend de creuser dans le sable de larges cuvettes pour s'abriter du vent, et met alors à jour, une nécropole datée de l'Âge de Bronze.
En 1918, la maladie le pousse à s'installer définitivement sur l'île. Il se consacre alors uniquement à son jardin. Obligé de vendre en 1937 l'œuvre de sa vie, il s'éteint quelques années plus tard, rassuré de voir un particulier continuer à s'occuper de son jardin. En 1957, la propriété est transformée en centre de vacances. Peu à peu le jardin va tomber dans l'oubli. Une équipe de bénévoles se lance, à partir de 1987, le défit de réhabiliter ce précieux témoin de l'acclimatation des végétaux exotiques. Cent ans après le début de sa création, le Conservatoire du Littoral en fait l'acquisition pour protéger ce site exceptionnel.(...)" ILE DE BATZ
Une côte déchirée par endroits.
"Paul Aurélien est un moine venu évangéliser cette partie de la Bretagne, depuis le Pays de Galles, au VIème siècle. Le comte Withur l'accueillit avec la plus grande bienveillance sur ses terres de l'île de Batz, à la condition de délivrer le pays d'un dragon qui portait la terreur dans l'île en dévorant femmes, hommes et bestiaux. Tous ceux qui, jusque là, avaient essayé de détruire le féroce animal, avaient péri dans leur entreprise.
Après une nuit entière de prières, il se fit accompagner d'un jeune guerrier des environs de Cléder dont il bénit l'épée et se rendit au repaire du monstre. Sur l'ordre du saint, le dragon parut en poussant d'horribles sifflements. Aussitôt il le lia de son étole et le conduisit jusqu'à la pointe ouest de l'île. Là, il commanda au dragon de ce précipiter dans la mer, dans l'endroit que l'on appelle depuis ''Toull ar Zarpant'', le Trou du Serpent.
Withur récompensa magnifiquement Paul Aurélien en lui donnant l'île entière.
Les vagues, en se fracassant sur ce rocher, produisent toujours un bruit étrange. Les jours de tempête, la mer offre un spectacle magnifique, tout au long de cette portion de côte." ILE DE BATZ
L'île de Batz,
ce sont aussi de magnifiques plages
de sable fin blanc.
Le phare au loin...
J'approche.
Phare de granite, planté au milieu des champs depuis 1836, dans l'ouest de l'île.
Pour 5,50 euros, on peut gravir les 42 mètres d'altitude du phare et ses 198 marches.
Une fois en haut, un panorama à 360°. Magnifique, prenant.
La terre à la mer. La mer à la terre.
Des vues sur Roscoff, sur les côtes morcelées de la baie de Morlaix, des plages de sable fin de Porz Ar Raouenn...
Une vue magnifique et surprenante également sur ces terres cultivées.
La population trouve ses ressources dans la pêche au maquereau et les cultures de primeurs, fertilisées par les algues.
L'originalité de l'île de Batz par rapport aux autres îles du Finistère est qu'elle a conservé une agriculture active du fait que, le continent la protégeant des vents de suroît, ses récoltes sont plus précoces que sur le continent .
"Le climat doux favorise la montée du niveau de la mer, et l’est de l’île, alors avantagé par le passage permettant l’accès au continent, perd sa prédominance. Dès lors, les habitants se regroupent autour de Porz-Kernok, une anse protégée de la mer par des récifs." BRETAGNE DECOUVERTE
Après quelques minutes passées au sommet du phare, je redescends pour récupérer le vélo de location et terminer ce tour de l'île de Batz en revenant au port.
Le port surveillé par l'église Notre-Dame-de-Bon-Secours.
Ici, c'est Pors Kernoc.
Et c'est ici que je vais reprendre le ferry pour rejoindre Roscoff.
Et hop, fin de ce petit périple sur l'ile de Batz.
Et fin de la rétrospective photo 2008... pour le moment.
ET MAINTENANT,
LES VOEUX POUR 2024 !