AUTOMNE en Sud-Ouest : festival Points de vue 2021 (64)
Et voici qu'arrive l'automne avec son cortège de temps gris, de couleurs, de jours qui raccourcissent et de températures rafraichissantes.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Ben oui, ben oui. Qu'est-ce que tu veux, c'est la nature ! C'est le rythme des saisons qui va au grès de cette Terre qui tourne autour du soleil.
Petit rappel de CM1 :
"Lorsque la Terre tourne autour du soleil, on appelle ça la Révolution. Il faut un an à la Terre pour faire le tour du soleil. Si on observe la position du soleil en été et en hiver exactement à la même heure, on remarque qu'il n'est pas au même endroit. En été, il est plus haut dans le ciel qu'en hiver. C'est pour ça qu'il y a des saisons.
Mais pourquoi le soleil est plus bas en hiver ?
Tout simplement parce que la Terre tourne sur un axe incliné de quelques degrés. En fonction de la position de la Terre par rapport au soleil, les saisons changent.
En été, les rayons du soleil sont concentrés. Il fait donc plus chaud. Alors qu'en hiver, les rayons sont étendus, il fait donc plus froid."
Eh oui, c'est la vie, c'est ainsi. Chaque mois, la météo change. La luminosité aussi. Octobre-novembre, c'est le froid qui arrive, les jours qui raccourcissent, la nature qui se pare de belles couleurs orangées-rouges-marrons. Les maladies d'hiver arrivent elles aussi, comme le résume Gros par ce dessin...
Et toujours cette crainte permanente...
Et là, attention enchainement hop hop hop !
Puisque l'on parle dessin et que nous sommes en novembre, pourquoi ne pas parler, comme chaque année à cette période -et ce depuis 2017- du Festival Points de Vue-Street art à Bayonne.
Oui, on a beaucoup parlé sur ce blog : Festival points de vue 2017, Festival Points de vue 2018, Festival Points de vue 2019 et Festival Points de vue 2020... ah non, pas 2020 puisque l'évènement a été annulé pour les raisons que l'on sait.
Cette année, le festival a bien eu lieu et s'est tenu du 20 au 24 octobre 2021. Comme chaque année, de nombreuses activités étaient proposées : ateliers, visites, balades sonores, concerts, expositions.
"Le festival Points de Vue va au delà d'un embellissement des bâtiments : à travers leurs œuvres, les artistes expriment surtout l'histoire d'un lieu, d'un sujet, d'une cause qui leur sont chers, offrant ainsi à la ville de Bayonne une valorisation toute particulière de son patrimoine."
Bon, je n'ai pas trop pu y assister parce que... bon, je n'ai pas pu. Mais, il est toujours possible de se rendre sur les lieux où certains artistes présents ont réalisé leurs œuvres ; c'est à dire des fresques.
Depuis que la création de ce festival, Bayonne compte quelques 65 fresques aux quatre coins de la ville.
C'est donc par une assez moche journée de novembre que je me suis lancé dans les rues de Bayonne pour aller découvrir quelques-unes de ces nouvelles œuvres urbaines qui sont au nombre de huit.
Comme toujours, il faut faire la différence entre grafs, tags, fresques.
Par exemple, ici, à Mouguerre, devant le regroupement électrique, sur le mur de séparation, nous avons des tags.
À Saint-Pierre d'Irube, nous avons plus un exemple de tag.
Tout comme sur le pont de chemin de fer passant au dessus de l'avenue du Capitaine Resplendy, à Bayonne, le long de l'Adour.
Eh oui. Alors que sur ce même quai Resplendy, nous avons deux fresques réalisées les années précédentes lors des différentes éditions du festival.
Pas de nouvelle fresque cette année sur ce quai, mais toujours une belle vue sur l'Adour et Bayonne.
Je me guide avec la carte fournie par le festival Points de vue afin de découvrir les nouvelles fresques 2021.
Pour commencer, je me pose sur la place Saint-André où Piet Rodriguez a réalisé sa fresque, rue des Lisses, non loin du bar La Treille.
Je suis surpris car il y a quelques semaines encore, sur ce même mur, c'était cette fresque réalisée en 2020 qui était présente...
Intitulée "Garaipena" ou "La victoire" en basque, la fresque de Eva Mena, alias Den XL, a été recouverte. Pourquoi ? Je ne sais pas.
Maintenant, c'est celle-ci que tu pourras découvrir à la même place.
"Autodidacte ayant joué du crayon toute sa vie, Piet Rodriguez s’est découvert une passion pour la peinture en 2012. Après des études en hôtellerierestauration, il se tourne vers la publicité qui attire son attention par son aspect créatif. À l’occasion d’une visite d’exposition de peinture amateur, l’envie de prendre une toile à son tour le gagne : c’est le coup de foudre. Il se lance alors dans le portrait réaliste et d’autres compositions, entre surréalisme et symbolisme. Travaillant essentiellement le noir et le blanc, il utilise la lumière pour faire ressortir l’âme des sujets qu’il peint. Fin 2015, le collectif belge Propaganza lui fait découvrir la peinture à la bombe ainsi que le monde du street art dans lequel il se distingue rapidement." FESTIVAL POINTS DE VUE
Je reprends la voiture pour me rendre à une autre fresque ; celle réalisée par Taquen à sur le bâtiment de l'Office du tourisme, place des Basques.
"Diplômé des Beaux-Arts de l’Université Complutense de Madrid, Taquen s’intéresse dans son travail aux changements, aux mouvements et à la relation entre les êtres humains et l’environnement. Pour Taquen, l’art urbain est un outil de transformation positive et de cohésion sociale, comprenant l’espace comme quelque chose de partagé et qui doit être respecté. Animé par la recherche d’un processus collaboratif, le travail de l’artiste est basé sur sa propre expérience et son rapport à la nature où il passe le plus clair de son temps. Taquen utilise des éléments naturels pour parler métaphoriquement des problèmes humains, de nos relations, de nos sentiments, de nos instincts…" FESTIVAL POINTS DE VUE
Je repars. Direction le mythique stade Jean Dauger, et plus précisément le passage inférieur André Grimard où Aurélie Andrès a réalisé sa fresque.
En 2019, c'est MIKA qui avait réalisé celle-ci.
Oui, on ne le voit pas très bien car l'accès au stade est interdit hors match.
Celle réalisée par Aurélie Andrès cette année est plus accessible.
AURELIE ANDRES
"Après s’être formée au design et à la mode, où elle apprend les techniques de broderie, tissage, print et teintures, elle débute sa carrière comme designer textile pour plusieurs griffes de prêt-à-porter. À l’occasion de longs séjours à l’étranger, Aurélie rencontre de nombreux artisans, peaufine son savoir et sa fièvre créatrice s’emballe. En véritable touche-à-tout, elle se lance dans la peinture murale forte d’une approche maîtrisée de la couleur et d’un savoir faire décomplexé. Depuis, son carnet de commandes ne désemplit pas, son style pop, coloré et graphique s’affirme au gré de ses nombreux projets autour du monde et dans lesquels le partage tient une place prépondérante." FESTIVAL POINTS DE VUE
Et puisque je suis dans le coin, j'en profite pour me rendre à la tribune Est pour voir la fresque réalisée également cette année par Mr Sor2. Malheureusement, la tribune n'est pas accessible hors match DONC pas moyen de voir la fresque.
Un peu plus bas, en suivant la rue Pierre Rectoran, j'arrive à l'Aviron Bayonnais. Eh oui, c'est lié : le stade de rugby, l'Aviron bayonnais.
C'est sur le mur du Club House Maurice Celhay-Aviron Bayonnais Omnisport que Rouge a réalisé son œuvre.
"En 2014, Rouge choisit un nom qu’elle veut proche de sa pratique : commun, appropriable, multiple. Ni vandale, ni graffitiste, c’est par impulsion contextuelle qu’elle en vient à la peau des villes : chercher un public, supprimer la latence entre l’instant de l’atelier et l’instant d’exposition. Citadine convaincue, elle cherche le vert trottoir, la fable, la mythologie latente dans l’identité d’une rue, d’un quartier. Le but est toujours un peu le même : déplacer le regard par le biais de petites fables, souvent imprégnées de violences délicates et de littérature un brin obsolète, ouvrir un interstice dans un espace quadrillé, plaider l’option de la poésie, fabriquer des oasis d’un instant dans le désert." FESTIVAL POINTS DE VUE
Je repars. Direction Cam de Prats. Je tente de prendre une sorte de raccourci inutile qui me fait finalement arriver chemin de l'Estanquet. Rien à voir avec Cam de Parts qui est beaucoup plus à l'Est. Mais cela me permet d'approcher une fresque réalisée en 2017 que je n'avais jamais vu.
Celle-ci a été réalisée par Nils Inne et s'intitule Skateboard 3.
"Nils Inne est né à Nice en octobre 1986 et il vit à Biarritz. Cela se voit dans cette fresque où l’on retrouve quelques indices de la ville comme le phare, le surfeur et aussi le Skateboard dont Nils est un adepte. C’est aussi sa signature en quelque sorte car on retrouve souvent une planche de Skateboard dans ses fresques avec des personnages qui nous rappellent ceux de Keith Haring." TROMPE L'OEIL
Finalement, je retrouve mon chemin et celui de Cam de Prats pour aller à la rencontre de la fresque impressionnante réalisée par Spear.
"Corentin Binard, aka Spear, a peint dans plus d’une vingtaine de pays. Ses expériences lui ont permis de prendre conscience de différentes réalités sociales, de lui ouvrir les yeux sur la condition humaine à travers le monde et l’ont amené à questionner, dans son travail, notre mode de vie et nos valeurs. À travers une peinture mêlant la technicité des grands maîtres à celle, plus contemporaine, usant de formes spontanées et déconstruites, Spear cherche à traduire l’état émotionnel d’une condition humaine en perdition. Ses peintures portent en germes les interrogations de l’artiste sur le devenir de notre société et nous invitent à briser les préjugés sur autrui grâce à une narration puissante et de riches compositions." FESTIVAL POINTS DE VUE
Comme chaque année, le festival permet également de découvrir un quartier de Bayonne.
En ce qui concerne Cam de Prats, Spear nous parle de ce quartier historique de Bayonne...
"Le mur est situé à "Cam de prats", un quartier juste à l'extérieur du centre de Bayonne. Cam de Prats a d'abord été créé comme un refuge pour les sans-abri. Après, c'est devenu une maison de retraite, et maintenant le site est un hôpital psychiatrique depuis 1975.
Après réflexion, je me suis dit "ce site a toujours eu une fonction sociale, oui, mais il a aussi servi à mettre de côté des gens que la société ne veut pas voir". Je voulais partager un message d'aide et d'entraide. La composition que j'ai faite représente quelqu'un de fort (puissant) aidant quelqu'un de plus faible (dans le besoin, plus vulnérable) ou dans une mauvaise situation car personne ne doit être laissé pour compte ou mis de côté. La société doit se construire avec l'inclusion de chacun, quelle que soit sa situation.
Dernièrement, j'ai travaillé sur l'insurrection sociale et le rôle des citoyens. Je n'ai absolument aucune foi dans le système politique tel qu'il est aujourd'hui, donc la seule solution repose sur la (la volonté du) peuple. Les citoyens doivent en être au centre et s'impliquer pour changer et guérir notre société. Être militant, éduquer les enfants (et les adultes), aller manifester, cultiver des légumes...
J'ai représenté ce citoyen actif avec un t-shirt sur le visage, c'est une image qui avait été vraiment connotée de violence donc j'ai voulu marquer une opposition à ça et l'utiliser plus positivement. C'est l'engagement et les actions des gens qui élèveront notre société.
Le dernier point et peut-être le plus important est qu'il était important pour moi de demander à quelqu'un d'un groupe minoritaire, ici un homme noir, d'être présenté comme personnage principal, regardant vers l'avenir tandis que l'autre regarde vers le passé. De cette façon, cela envoie le message que seule une société basée sur l'inclusion sera en mesure de balayer les mentalités archaïques dans lesquelles vivent encore trop de gens."
J'ai également pu remarquer l'architecture originale environnante de certains bâtiments, comme ceux de la résidence Opalescence.
Après cette découverte urbaine, je reprends la direction des bords d'Adour
en passant par l'avenue Duvergier de Hauranne
où l'on peut voir la fresque réalisée par Douronne en 2017.
Je passe le pont Saint-Esprit qui offre une belle vue
sur la fresque de Nevercrew en 2019.
Je traverse ensuite le quartier Saint-Esprit où se trouvent les locaux de Spacejunk Arts Centers, ainsi que plusieurs fresques réalisées les années précédentes, comme celles de DEIH (2017), de RNST (2017) et de Sebas Velasco (2017).
Je continue en empruntant le boulevard Jean Jaurès qui croise la fresque réalisée par Koralie en 2018, rue Brigadier Muscar.
J'arrive à un rond-point non loin duquel se trouve la fresque de Metyl'mne en 2019.
Puis, un peu plus loin, voici le stade Didier Deschamps -nous rappelant que le sélectionneur de l'équipe de France de football est né ici à Bayonne en 1968. Juste derrière le stade, avenue du Béarn, sur le fronton Sainte-Croix, la fresque de Murmure, réalisée en 2020.
Et j'arrive dans le quartier du Grand Basque, et plus particulièrement la rue de Potus et ses immeubles.
C'est ici qu'en 2018 Pixel Pancho a réalisé cette magnifique fresque.
Cette année, c'est l'artiste suisse STOM500 qui est venu mettre de la couleur sur ces grands murs blancs.
"Cultivant un univers délirant et humoristique nourri de l’énergie euphorique des dessins animés, ce virtuose autodidacte d’un village voisin de la commune suisse de Bâle multiplie ses talents. Formé en graphisme, illustrateur professionnel et graffeur de renom, Stom500 est, comme il se définit lui-même de façon drôle, un véritable « couteau suisse ». Spray, pinceaux, acrylique … Grandes fresques murales ou petites toiles : il utilise des médiums et des styles aussi divers avec une prédilection pour les thèmes animaux qui, sous le vernis de l’amusement, portent un message souvent humaniste ou écologique, à l’image de ses abeilles tourbillonnantes ou de ses bestiaires apparemment incompatibles, comme le corbeau et le renard inspirés des fables de La Fontaine." FESTIVAL POINTS DE VUE
Magnifique, colorée, immense, surréaliste.
C'set sur cette fresque que mon Points de vue tour prend fin cette année. Je ne suis pas allé voir la fresque de Mural studio sur l'un des murs de l'école Charles Malegarie.
Au même endroit, lors du festival de 2019, Etien avait réalisé une étonnante fresque...
Je reprends la route en quittant le Grand Basque. Mon regard s'arrête sur ce bel arbre automnal aux couleurs jaunes vives.
Tiens, et si j'allais faire un petit tour dans la nature pour voir les couleurs automnales...