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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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1 novembre 2022

BALADES EN NIEVRE : les moulins de Champvoux (58)

C'est l'automne ! Et moi, quand on me dit "automne", je pense de suite "forêt, odeurs terreuses, marrons chauds, vendanges, couleurs,..." Et pleins d'autres mots encore !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Mais qui dit "automne", dit "chasse" aussi. Et là, c'est moins drôle.
Bien sûr qu'en cette belle saison chassant l'été... non, c'est pas comme ça que je dois enchainer...
Bien sûr, en cette belle saison où les jours raccourcissent et les paysages changent, on a envie d'aller humer les parfums des forêts, notamment celle des champignons.

Attention toutefois !
Bien choisir les champignons

Eh oui, en automne, on a envie de se remplir les yeux de ces couleurs vives que la nature nous offre... Mais il est là, il rôde, on l'entend au loin... PAN... PAN... PAN... Le chasseur.
Attention, je ne suis pas anti-chasseur. Certains jouent un rôle de régulateur. Mais, depuis quelques années, j'appréhende un peu plus d'aller me perdre dans les bois et forêts alentours.

Avec mon père, nous avons fait quelques balades dans ce Morvan changeant d'octobre...

RETOUR VERS LE MORVAN (2015)
retour vers le morvan


BALADE A
UTOMNALE MORVANDELLE (2017)
balade automnale


TOUR DU LAC DES SETTONS
(2018)
lac des settons

 

 

Aujourd'hui, pour raisons professionnelles, je suis bloqué en cette saison dans le Pays Basque. Finies les balades automnales dans le Morvan.
De chez moi, j'entends les multiples coups de feu, émis d'une forêt pas si lointaine, dès le lever du jour. Ici, dans le Pays Basque, on chasse surtout la palombe.

BREF !
Cela ne t'aura pas échappé : en cet automne 2022, il fait chaud !
Ici, dans le Pays Basque toujours, nous avons ce vent chaud venu d'Espagne que l'on appelle le foehn. Enfin, ici, on n'aime pas trop l'appeler comme ça parce que c'est un mot plutôt suisse-allemand.
En tout cas, on se retrouve avec des températures de 30°. Si bien que j'ai été obligé de prendre quelques dispositions afin de répondre aux exigences gouvernementales en rapport avec la température ambiante intérieure.

Météo et contraintes gouvernementales

Ah ben moi, je suis un b on citoyen, un bon Français ! Quand on me dit de faire, je fais... surtout si c'est pour le bien de la planète.

Je reste donc chez moi en me remémorant les dernières balades nivernaises effectuées l'été dernier.
J'avais d'abord vadrouillé un peu à vélo. C'est si agréable de le faire le long du canal latéral à la Loire... du temps où il y avait encore de l'eau dans la Loire et dans son canal latéral.

Fourchambault, la Loire (58)

Ouais, c'était quand même pas terrible lorsqu'on regarde le fleuve sauvage depuis le haut du pont de Fourchambault.

Fourchambault, pont de Loire, insta (58)       Fourchambault, pont de Loire, insta

Un pont de belle facture qui fut construit et ouvert pour la première fois en novembre 1836. Il sera reconstruit en 1950 pour réouvrir en juin 1951. 317 mètres de long pour une largeur de 5,50 mètres avec six travées métalliques.
Ce pont ne fait pas que traverser la Loire, il relie également le département de la Nièvre à celui du Cher. De plus, côté Cher, on trouve à son extrémité un excellent restaurant, "L'auberge de l'écluse". Nous sommes allés y déjeuner un dimanche midi avec mes parents.

Givry, auberge de l'écluse, tartare de cabillaud (18)Givry, auberge de l'écluse, givryotte de Givry (18)Givry, auberge de l'écluse, filet de flétan (18)
Givry, auberge de l'écluse, menu (18)
Givry, auberge de l'écluse, steak de thon rouge (18)Givry, auberge de l'écluse, tarte fine citron gingembre (18)Givry, auberge de l'écluse, chèvre à la menthe et framboises (18)

C'est beau, c'est beau, c'est calme, c'est bien.

Mais de quoi on parlait déjà ?
Ah oui, de Fourchambault.
Fourchambault, ce n'est pas qu'un restaurant ou un pont. C'est aussi  -et nous en avons déjà parlé plusieurs fois sur ce blog (cf : La Loire à vélo, épisode 2)-  la ville où furent fabriqués les Vespa.

Fourchambault, cité Vespa (58)

Cela fait maintenant 60 ans que l'usine qui les fabriquait a fermé, laissant pour seule mémoire de longs locaux abandonnés et une plaque commémorative sur le bord de la route allant vers Garchizy.

Fourchambault, anciens ateliers Vespa (58)     Fourchambault, anciens ateliers Vespa (58)Fourchambault, anciens ateliers Vespa, dedans, insta (58)
Fourchambault, anciens ateliers Vespa, derrière, insta (58)      Fourchambault, anciens ateliers Vespa, devant, insta (58)

Fourchambault, anciens ateliers Vespa, plaque (58)

"En ce lieu, succédant à la société Farman SNCAC (Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre), la société italienne Piaggio s'installe en 1950 pour produire des scooters Vespa, éléments forts de la mobilité après-guerre, dans sa filiale ACMA (Ateliers de Construction de Motocycles et Accessoires).
En 12 ans, cette usine produire 300 000 scooters, 30 000 voitures Vespa 400, 7000 triporteurs Vespa canon à destination des troupes aéroportées (TAP) de l'Armée Française.
En 1958, ce site atteint son effectif maximal de 2800 salariés supervisés par une équipe de cadres essentiellement italienne.
Société paternaliste et progressiste, l'ACMA se préoccupe du bien-être de ses salariés et de leurs familles : construction de logements, clubs sportifs, musique, centre social et culturel, colonies de vacances.
L'usine ferme en décembre 1962, suite au déclin du marché des deux roues et d'un marché très concurrentiel sur le segment des petites voitures. Elle est reprise en 1963 par SIMCA industrie qui deviendra FIAT-IVECO"


Je me balade un peu dans la ville à vélo...
Ben oui parce qu'au début, c'est ce que je disais :
"J'avais d'abord vadrouillé un peu à vélo. C'est si agréable de le faire le long du canal latéral à la Loire..."
Depuis la fermeture des usines Vespa, Fourchambault a changé. Cette ville qui comptait le plus grand nombre de bars par habitants a vu ses vitrines disparaitre peu à peu. Mais il y a toujours une belle activité avec, entre autres, un magnifique marché le dimanche matin. Et puis, et puis : il y a cette Loire et cet itinéraire cycliste qui longe le fleuve sauvage : La Loire à Vélo.
Tu peux ainsi capter ce trajet et partir pour Saint-Nazaire en parcourant 623 kilomètres. Ou, comme moi, partir vers le sud pour rejoindre Le Guétin en pédalant sur 9 kilomètres, croisant ici et là une écluse ou un héron caché.

Cuffy, écluse de Laubray (18)             Le Guétin, vélo canal (18)Fourchambault, ruisseau de la Presle héron (58)

 

Arrivé au Guétin, tu peux flâner un peu dans le village avec son auberge, son barn sa pizzéria, son coiffeur, son Karibu Kenya.
Il y a également possibilité de louer un bateau pour naviguer sur le canal le temps d'un apéro (on ne parlera pas des fautes d'orthographe sur le panneau).
                Le Guétin, bateau apéro (58)

Si tu as le mal de mer... de canal, tu peux préférer rester à terre et profiter des petits tarifs culinaires de L'Escale.
                  Le Guétin, bateau apéro, tarif (58)

Toutefois, si tu n'as pas faim et que tu n'as pas envie de naviguer, il te reste encore le fameux pont-canal du Guétin sur lequel il fait bon marcher pour apprécier le paysage environnant et philosopher juste au dessus de l'Allier en suivant le canal latéral suspendu.

Le Guétin, pont canal (18)        Le Guétin, pont canal, stop (18)

Philosopher, oui. As-tu remarquer ce petit texte
sous le feu rouge du pont canal ?
Le Guétin, pont canal, stop (18)

 

 

Et si tu n'as pas faim, si tu n'aimes pas naviguer, ni faire du vélo, ni marcher, eh ben... eh ben... j'ai envie de te dire... euh... Ooh...

Relisons les propos d'Edouard Baer.
Edouard Baer


Alors, faisons un point.
Au début de ce billet, nous devions parler de balade automnale nivernaise. Mais finalement, vu que je suis bloqué dans le Pays Basque, j'ai décidé de parler d'une petite randonnée que j'avais faite avec mon père cet été. Voilà, on en est là... et je constate que je n'en ai pas du tout parlé.


ALORS,
ALLONS-Y !

 

En ce jour d'été de juillet, mon père et moi avons décidé de nous lancer pour une petite randonnée nivernaise nommée "Les moulins de Champvoux".

Tout de suite,
la fiche technique.
carte moulins champvoux

On nous annonce trois heures de marche pour 12 kilomètres. Pas ou peu de dénivelé. Nous sommes dans la Nièvre, pas dans les Pyrénées pour rejoindre la magnifique lac d'Aule, dominé par le Pic du Midi d'Ossau...

Lac d'Aule, au bord du lac, Pic du Midi d'Ossau au loin (64)

Mais ça, ce sera le sujet d'un prochain billet.
Revenons dans la Nièvre, et plus précisément à Champvoux puisque c'est de cette petite commune que nous partons pour cette randonnée tranquille.
Son nom vient de la contraction de deux mots latins "campus" et "votum" ce qui veut dire "champ" et "vœu".
Champvoux n'a pas de bar, ni de restaurant, ni de commerces. C'est un ensemble de lieux-dits où vivent quelques 260 habitants sur une superficie de 10,67 km2, soient 28 habitants au km2. Une anecdote tragique : en août 1916, le maire de la commune, René Simonot, fut frappé par la foudre au cours d’un violent orage et en mourra quelque temps plus tard.
Et s'il n'y a pas de commerce et de bars pour boire une petite bière, il y a des fermes et des artisans ; ainsi qu'une belle petite église classée au titres des Monuments Historiques depuis 1897.
Devant l'entrée close par une grille de fer, un panneau retrace l'histoire de ce beau monument.

Champvoux, église (58)

"C'est à la fin du XIème siècle que le site de Champvoux rejoint la constellation clunisienne. En dépit de la proximité du grand prieuré de La Charité-sur-Loire, c'est sous la dépendance d'un autre établissement clunisien majeur qu'est placé le petit monastère Saint-Pierre : Souvigny, éloigné pourtant de 80 kilomètres. Cette possession est confirmée le 14 novembre 1100 par le pape Pascal II.
Ses effectifs modestes, sa situation isolée, l'absence de bourg et l'éloignement de Souvigny ont compliqué le maintien de la discipline monastique et l'entretien régulier des bâtiments.
Les rapports des visiteurs de l'ordre de Cluny constatent, dès la fin du XIVème siècle, l'absence des moines et le mauvais état de l'église, des bâtiments conventuels et du vignoble. Les religieux doivent alors intégrer leur prieuré de tutelle, Souvigny.
L'impôt spécial levé par la Charité-sur-Loire, dans le but de répondre à l'urgence de la situation, ne parvient pas à enrayer le déclin du prieuré.
Des vestiges admirables de l'église Saint-Pierre ont néanmoins été préservés jusqu'à aujourd'hui, comme les éléments du chœur de la fin du XIème siècle ou la tour-lanterne carré reconstruite au XVIème siècle puis remaniée ultérieurement.
Son intérêt réside également dans les sculptures qu'elle abrite : des chapiteaux naïfs et plein de charme et les bas-reliefs du portail roman."

Champvoux, église et grilles (58)        Champvoux, église

Même ici, dans ce lieu reculé nivernais, on nous parle de Cluny. Mais qu'est-ce donc exactement que ce "Cluny" ?

CLUNY EN EUROPE
"C'est en 910 qu'est fondée l'abbaye bénédictine de Cluny, en Bourgogne. De centre de réforme d'importance régionale, elle devient une véritable Eglise au XIème siècle : son réseau de plus de 1800 "lieux clunisiens" épouse en effet les dimensions de la Chrétienté, jusqu'à Jérusalem !
Cluny est un creuset de renaissance et de création sur les plans spirituels, artistique, social et économique. Elle accompagne et infuse le développement de la société médiévale et marquera à jamais le continent européen de son empreinte. Ce rayonnement extraordinaire se traduit à Cluny par la construction de la plus grande église abbatiale de tous les temps, aux XIè-XIIIème sicle : la Maior Ecclesia. L'ordre de Cluny est supprimé à la Révolution Française.
Champvoux conserve, comme des centaines d'endroits en Europe, la mémoire du rayonnement de l'abbaye de Cluny, entre le Xème et le XVIIIème sicle. Ici, se trouve une parcelle de l'héritage de cette extraordinaire histoire européenne."

L'église est fermée, mais un numéro de téléphone est donnée sur une petite pancarte en carton pour appeler une personne susceptible de l'ouvrir et nous la faire visiter. Mais bon, là, on est plutôt centré sur la randonnée et la marche. Nous nous contentons de tenter de voir le portail aux détails remarquables avec une sculpture de marguerite et un bas-relief représentant la fuite en Égypte.

Nous prenons ensuite la direction du nord en suivant la petite route sans nom qui monte vers la D110, reliant Guérigny à La Marche, village natal de Jean Linard (cf: La cathédrale Jean Linard). Nous laissons derrière nous l'église Saint-Pierre dans la verdure, entretenue par le petite ruisseau de la Fontaine en contrebas. Un petit ruisseau qui entretenait un moulin devenu une belle demeure rénovée et discrète.

Champvoux, église et verdure (58)

Petite montée. Passage devant le cimetière communal en pente. Carrefour route sans nom et D110. Nous allons tout droit pour récupérer le chemin reconnaissable par un balisage jaune. Celui-ci s'en va traverser les champs nivernais peuplés à cette époque de quelques tournesols un peu défraichis.

Champvoux, tournesol (58)         Champvoux, tournesols (58)

Par contre, nous sommes début août et il y a déjà beaucoup de mûres.
Nous suivons le chemin, tranquillement, alternant ombres et plein soleil, chaleur. Nous croisons quelques arbres aux racines extériorisées.

Champvoux, arbre (58)

Au bout du chemin, nous arrivons au lieu-dit Les Coques où des copines prennent un petit bain de pattes à l'ombre dans un petit ruisseau.

Champvoux, vaches dans ruisseau (58)

De là, nous récupérons une route peu passagère, prénommée route du four à chaux. Ah oui, c'est pas "La route de Memphis" d'Eddy Schmoll Mitchell.
Et tiens, d'ailleurs, puisque nous sommes sur cette petite route nivernaise entre deux moulins qui n'existent plus, sais-tu pourquoi Eddy Mitchell  -de son vrai nom Claude Moine- a été surnommé Schmoll ?

La réponse par Eddy lui-même :
"Quand j'étais môme, j'étais grand. J'appelais tout le monde 'petit', 'small' en anglais, et cela a été déformé. Mais surtout une amie de religion juive m'appelait 'Schmock' parce que je faisais tout le temps le con. 'Schmoc', ça veut dire idiot, crétin. Et cela aussi a été déformé en Schmoll"

OK, cool, bien. Mais pourquoi Schmoll s'est-il appelé Eddy Mitchell alors que dans l'état civil il était Claude Moine ?
La réponse par Claude Moine lui-même :
"Eddy, en référence au chanteur et acteur Eddie Constantine, et Mitchell pour sa consonance américaine."

OK, bien. Bon, on avance. Mais avec une petite chanson d'Eddy Claude Schmoll Moine Mitchell. 

Etonnant ? on ne sait pas si on doit pas rajouter un petit Elvis entre chaque noms déjà pré-cités.

BON, on est où ?

Nous remontons la route dite des Coques puisqu'elle traverse le lieu-dit du même nom. La randonnée du jour titrée "Les moulins de Champvoux" prend toute sa signification, un peu surréaliste, imaginaire.

Traverser le lieu dit des Conques est comme un voyage dans le temps en l'espace de 400 mètres.
Nous quittons les vaches tranquillement apaisées dans le ruisseau sans nom pour remonter la route des Conques avant de redescendre vers une ancienne scierie. C'est du moins ce que nous annonce un panneau en bois, accroché à un arbre, tombé de travers. Un peu comme à l'entrée de ces villages abandonnés dans les western.

Nous avançons. Lentement. Un peu dans une expectative heureuse, curieuse, inattendue. Dans ces moments là, quand des panneaux sifflent au moindre coup de vent parce qu'ils sont mal accrochés et que des morceaux de taules abandonnés apparaissent, tu te dis que cela peut être uen expédition découvertes. Et puis, tu te rends compte que des gens habitent là et tu ne veux pas les déranger.

Alors, nous passon sur cette route-chemin sans nom, en silence. Peut être nous sommes-nous trompés d'itinéraire parce qu'à aucun moment sur la fiche technique, il n'ait fait allusion à une aciérie abandonnée. Nous croisons même une moissonneuse-batteuse aux couleurs de l'Aviron Bayonnais (pour ceux qui connaissent un peu le rugby).

Suite à ce déluge de ferraille laissée là, une maison, un chien. Du goudron, de l'asphalte qui disparait pour nous donner à marcher à nouveau sur un vrai sentier. Loin de l'urbanisation et des machines agricoles abandonnées... Du moins, nous l'espérons... Quelques jours auparavant, en me baladant du côté de Chasnay (cf : Chasnay, petite randonnée), déjà, cette vue immonde au milieu des bois à l'affût...
    Chasnay, décharge (58)
Nous passons. Je pense à Fourchambault, Vespa. Peut être que ces moissonneuses batteuses à l'abandon et autres véhicules pourraient trouver leur place dans un musée ou dans un lieu où elles seraient customisées, arrangées... mais pas ici, à ne servir à rien.
Nous passons cette maison, sans bruit,  juste là, peut être oubliée.
Un autre chemin, longeant un petit cours d'eau à notre gauche, une forêt à notre droite. Eclaircissement. Un champ de noyers jeunes.

Champvoux, noyers (58)

Avec mon père, de suite, nous pensons à une personne qui a décidé de faire face à cette pénurie de moutarde et d'huile en France depuis le début du conflit russo-ukrainien. Le propriétaire de ce champ se serait dit : "Oh pis merde, je vais vivre en autarcie complète en fabricant ma propre huile et ma propre moutarde à partir de mes propres noyers que j'aurais planté ici, à Champvoux, entre des moissonneuses batteuses abandonnées et des moulins oubliés."

Cela me fait penser à cette belle chanson de Ridan, "L'agriculteur" (2004).

C'est en pensant à cette chanson que nous suivons un petit cours d'eau sans nom qui nous même à deux, trois maisons. Urbanisation de campagne. Dont l'une magnifique, dans un arbre.

Champvoux, cabane dans les arbres (58)

Nous sommes dépaysés. et j'ai envie de te dire : "Pourquoi pas ?"
Certains vont à l'autre bout du monde, voire même cherchent à aller dans l'espace ; alors que là, regarde, à quelques dizaines de kilomètres de Nevers, tu es sur une autre planète et sans surconsommer. Hein ? Hein ? Hein ?

Nous passons cette belle cabane dans les arbres pour suivre une autre route sans nom, mais qui fait bel et bien partie  de la randonnée initiale. D'ailleurs, un peu plus loin, des panneaux nous montrent et nous expliquent le rôle des moulins ici présents...

Champvoux, le moulin, panneau (58)

Le problème, c'est qu'il n'y a plus de moulin derrière ce genre de panneau. Nous avons un peu de mal à nous projeter, mais bon, eh oh, c'est comme ça, c'est la nature. On ne va pas tout mettre en 3D non plus !
Contentons-nous de lire ce qu'il y a écrit sur ce panneau et imaginons.

LES MOULINS DE CHAMPVOUX
"Ils étaient neuf, échelonnés sur les deux cours d'eau qui arrosent la commune, la Sourde qu'on appelle aujourd'hui Le Mardelon et le ruisseau de la Fontaine, qu'on appelle aussi rivière de Champvoux."

Dis don', c'est un peu comme Eddy Mitchell, ici, on a plusieurs noms. Du coup, on ne retrouve plus rien.

"Le ruisseau de la Fontaine avait un débit irrégulier et l'eau y était rare en été. C'est la raison pour laquelle le moulin de la Fontaine, premier en amont sur les cours d'eau, était pourvu d'un bief important de quelques 800m3 de retenue.
On y entretenait aussi des fossés qui ramenaient de la route vers le bief l'eau des champs.
Le moulin de Champvoux se trouvait, comme tous les moulins occupant une position secondaire, en meilleure posture ayant la possibilité de récupérer "l'eau du flot" lorsque celui de la Fontaine ouvrait ses vannes et moulinait. Un moulin existait entre le domaine du Battoir et la Tuilerie sur le ruisseau de la Fontaine. Il n'en reste aucune trace aujourd'hui.
Les moulins installés sur la Sourde bénéficiaient d'un cours d'eau plus important et régulier et les biefs pouvaient être plus réduits.

panneau Moulins

Le rendement des moulins était faible. Ils pouvaient traiter chacun environ 60 kg de grain à l'heure.
Dans le tournant du siècle, divers moulins furent intensivement modernisés. Tous adoptèrent le convertisseur, dispositif de mouture à cylindres cannelés tangents.
Le rendement élevé, le taux d'extraction de la farine amélioré que permettaient ces moulins industriels, ainsi que le développement des tournées des boulangers apportant le pain à domicile, provoquant la mort progressive des petits moulins de Champvoux. Le dernier à fonctionner fut celui de la Fontaine qui cessa son activité en 1914."

 

C'est un peu délicat de faire une randonnée pour voir des moulins alors qu'il n'y en a plus, mais l'idée ici, c'est aussi de prendre l'air et de vagabonder dans ces paysages nivernais où l'activité professionnelle et artisanale étaient bien présente autrefois.
N'empêche que si Don Quichotte venait dans les parages, il serait beaucoup plus calme que dans la Mancha.

Don quichotte

"Roman écrit par Miguel de Cervantes et publié à Madrid en deux parties, la première en 1605 puis la seconde en 1615.
L’intrigue de couvre les aventures d'un pauvre hidalgo (gentilhomme) de la Manche, dénommé Alonso Quichano, et obsédé par les livres de chevalerie, qu'il collectionne dans sa bibliothèque de façon maladive.

Ceux-ci troublent son jugement au point que Quichano se prend un beau jour pour le chevalier errant Don Quichotte, dont la mission est de parcourir l’Espagne pour combattre le mal et protéger les opprimés. Il prend la route, monté sur son vieux cheval Rossinante, et prend pour écuyer un naïf paysan, Sancho Panza, qui chevauche un âne (Rucio dans le texte espagnol, Grison dans la version française).
Don Quichotte voit dans la moindre auberge un château enchanté, prend les filles de paysans pour de belles princesses et les moulins à vent pour des géants envoyés par de méchants magiciens. Il fait d’une paysanne de son pays, Dulcinée du Toboso, qu’il ne rencontrera jamais, la dame de ses pensées à qui il jure amour et fidélité.
Sancho Panza, dont la principale préoccupation est, comme son nom l’indique, de se remplir la panse, estime que son maître souffre de visions, mais se conforme à sa conception du monde, et entreprend avec lui de briser l’envoûtement dont est victime Dulcinée." WIKIPEDIA, Illustration : Collection JPH Azéma

 


Un peu plus loin, nous n'avons pas d'hallucination : nous voyons un vrai édifice devant lequel, par contre, il n'y a aucun panneau explicatif.
Là, au fond d'un champ, il semble ne vouloir déranger personne et surtout ne pas attirer l'attention.

Champvoux, lavoir

Je me rapproche. Toujours pas de panneau. Je ne sais pas ce que c'est. Mais sur le toit, une jolie girouette.

Champvoux, lavoir, girouette (58)

Et en contournant le bâtiment

Champvoux, lavoir (58)

C'est un immense lavoir à la structure architecturale originale et étonnante. On dirait une entrée de gare ferroviaire.
Pas de panneau, pas d'explication. Pourquoi pas. On n'est pas obligé de tout expliquer.
Je repars en direction de la route-sentier officielle en longeant un jardin où somnole un ancien Tube Citroën...

Champvoux, lavoir, tube (58)

Puisque l'on parlait de boulanger, je repense à mes vacances à Château-Chinon, chez mes grands-parents. C'est ce genre de véhicule que Théo Veuillotte passait à grands coups de klaxon dans les rues de la capitale morvandelle pour vendre pains, croissants et bonbons au temps des épiceries-boulangeries ambulantes. Je devais avoir 5 ou 6 ans, mais je m'en souviens encore. je me souviens du son du klaxon enrhumé, des parfums qui se dégageaient de son camion quand il ouvrait la porte latérale, de son accent et de son visage émacié aux yeux exorbités avec un accent qui roule les R.

Continuons.

Nous quittons ce lieu-dit un peu fantomatique qu'est les Coques. D'ailleurs, nous ne savons même pas si nous sommes vraiment là. Les Coques, le moulin de Soury, le Grand Soury ?
Heureusement, en rejoignant une route départementale, la D138, nous apercevons au loin, sur notre gauche, une église ou chapelle qui, elle, figure bien sur l'itinéraire de la randonnée prévue.

Chaulgnes, chapelle de Tigran (58)

Ah oui, faut pas la louper. Elle est un peu loin de la route. Nous quittons la D138 pour nous engouffrer dans un chemin carrossable, à hauteur d'une haute antenne relais qui ne fait pas l'unanimité dans le bourg du Grand Soury au vue des banderoles, croisées pendant que nous traversions le quartier.
Ce petit édifice solitaire se prénomme chapelle du Tigran. Elle jouxte le club hippique du haras de Tigran. D'ailleurs, trois beaux chevaux nous accompagnent un temps pendant que nous suivons le chemin-sentier pour rejoindre la chapelle.

Mais qu'est-ce donc que cette chapelle de Tigran ?
La première chose qui me marque, c'est son "aspect intact, propre, très bien entretenu".

Chaulgnes, chapelle de Tigran

Un panneau explicatif évoque la création et l'histoire de ce bel édifice.
"Son nom évoque Tigrane, le roi d'Arsacide d'Arménie de 95 à 94 avant J.C.
Les propriétaires font acquisition du domaine en 1965 et transforment la chapelle attenante en lui donnant, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, un aspect conforme aux édifices religieux arméniens.
Une plaque de marbre fixée au mur commémore le 50ème anniversaire du génocide arménien perpétré par le gouvernement turc en 1915 dans les provinces arméniennes occupées par la Turquie."

 Chaulgnes, chapelle de Tigran           Chaulgnes, chapelle de Tigran, plaque (58)

La propriété est privée. Je n'ose pas pénétrer dans el jardin, fermée par une grille, pour faire le tour de la chapelle. Je reste en retrait.

Chaulgnes, chapelle de Tigran

 

Je trouve étonnant de voir un ouvrage en hommage à l'Arménie ici, dans un lieu retiré de la Nièvre. Je fais quelques recherches sur ce Tigran pour n'en retirer que quelques infos :
"Il conquit un vaste royaume et se bâtit une capitale, Tigranocerta. Allié de Mithridate, battu par Licinius Lucullus (69 et 68) et Pompée (66), il devint vassal de Rome."
Pour en savoir plus, tu peux aller voir le site de L Jallamion  : TIGRANE II LE GRAND.
Quant au génocide arménien perpétré par le gouvernement turc, il eut lieu perpétré d'avril 1915 à juillet 1916 (voire même jusqu'en 1923). Il causa la mort de plus d'1 200 000 Arméniens, soient deux tiers de la population arménienne vivant alors sur le territoire actuel de la Turquie. Ils périrent de déportation, famine et massacre, organisés depuis Constantinople.


Le génocide des Arméniens from Herodote.net on Vimeo.

 
Nous laissons la belle chapelle derrière nous pour passer devant le manège du club hippique.
Ce club fut créé par Dikran Achdjian, décédé en mai 2012 à l'âge de 75 ans. Il avait créé cette activité en 1971 sur cette propriété que son Albert, immigré arménien, avait acquis.

Le domaine de Tigran ouvre également la porte sur la forêt des Bertranges, une des plus grands massifs forestiers de France, deuxième forêt productrice de chênes en France. 7 600 hectares sur un vaste massif d’environ 10 000 hectares.
Le sentier que nous empruntons à présent nous fait entrer dans un long tunnel de verdure. A partir de là, il n'y a plus que la forêt sur une distance de trois kilomètres. Pas un bruit si ce n'est que quelques sifflements d'oiseaux ou un léger vent dans les arbres.

Chaulgnes, Tigran, chemin forestier, les Bertranges

"La forêt des Bertranges est une forêt étonnante ! En plus de ses chênes de haute qualité, elle était autrefois une place forte de l’industrie des forges royales... Je trouve encore des trous d’extraction de minerais dans certaines parcelles. S’ils ne sont que de simples creux pour les promeneurs, ils retracent pourtant bien l’historique de cette forêt." SAMUEL BLAIS, responsable de l'Unité territoriale des Bertranges à l'ONF (cf : ONF, la forêt des Bertranges)

Chaulgnes, Tigran, chemin forestier, les Bertranges


Au bout de ces trois  kilomètres silencieux, nous arrivons à un carrefour... Pas le magasin hein... Imagine : tu marches dans l'une des plus belles forêts de France et PAF, d'un coup, après une heure de marche, au milieu de la forêt, un centre commercial ! Merde !
Non, bon, allez, on se recentre.
Nous arrivons à un carrefour, dominé par un platane majestueux et remarquable, aux branches tentaculaires. Il a même représenté la Nièvre lors du concours de l'arbre de l'année en 2013. Alors t'as qu'à voir !

Chaulgnes, maquis Bernard, chêne

Solide, grand, fort, il aurait entre 150 et 200 ans. Circonférence du tronc : 4,88 mètres (à 1,20 m du sol). Haut de 25 à 30 mètres, il répand son ombre sur ce carrefour un peu surréaliste lorsque tu viens de marcher sur un sentier droit. Il est, parait-il, le seul platane de toute la forêt des Bertranges. Il faut dire qu'il est rare de croiser cet espèce d'arbre au milieu de chênes.

Chaulgnes, maquis Bernard, chêne (58)         Chaulgnes, maquis Bernard, chêne

Ce carrefour forestier dominé par cet élégant platane est également entouré d'eau. C'est la fontaine de Vaux, un lieu où jaillit l'eau à trois endroits.

Chaulgnes, fontaines des Vaux (58)             Chaulgnes, fontaines des Vaux, pont

Chaulgnes, fontaines des Vaux, pont (58)


Ce n'est pas la seule marque d'intérêt de ce lieu également historique.
En effet, à quelques pas du platane, juste au-dessus du petit cours d'eau circulaire, nous apercevons une stèle.

Chaulgnes, maquis Bernard, stèle (58)

Cette stèle rappelle qu'ici, le 6 juin 1944, a été créé le maquis de Chaulgnes, également appelé Maquis Bernard.
Un panneau explicatif retrace l'histoire de ce groupe de Résistants venus s'implanter dans cette partie de la forêt pour lutter contre l'ennemi nazi.

"Dès les premiers jours de juin 1944, l'Etat Major de la Nièvre donne l'ordre aux maquis de se rapprocher de Nevers.
Le 6 juin, jour du Débarquement allié en Normandie, Roland Champenier, commandant des maquis FTP du département, implante un maquis dans la forêt des Bertranges, au nord de Chaulgnes. C'est le Maquis de Chaulgnes qui s'installe aux Fontaines de Vaux. A cette date, le maquis ne se compose que de 14 hommes. Il est commandé par Barnard Fremion alias "Gergaud". Le Maquis prend alors le nom de Maquis Bernard.
Ce maquis prend bientôt de l'extension car il a une grande activité : tout le mois de juin, il se déplace beaucoup :
- Chaillaut, commune de Poiseaux.
- Villemaigre, près de Murlin
- Les Rapies, près de Soury
- Puis retour aux Fontaines de Vaux, le 7 juillet.

Après la bataille de Crux-la-Ville, le 15 août, le maquis est fort de 300 hommes et organisé en trois compagnies de la manière suivante :
 Chef de maquis : Bernard Fremion
1ère compagnie : "Roger", commandée par Arnaud Tiphaine, adjoint Lhospied
2ème compagnie : "Balthazar", commandée par Marcel Henry, adjoint Etienne Betin
3ème compagnie : "Duprillot", commandée par Pierre Tachon, adjoint Chéri.
Une grand nombre de maquisards vient de la région de Fourchambault, Vauzelles et Guérigny.
L'ordre d'opération imparti à la Nièvre prévoit les opérations suivantes :
1) Paralyser les mouvements stratégiques et entrainer l'exercice du commandement ennemi.
2) Empêcher la destruction des ouvrages d'art et des installations vitales de l'économie nationale.
3) Créer des zones d'insécurité sur les arrières de l'ennemi.

Il y a deux catégories de mission :
1) Effectuer et entretenir les coupures sur les voies ferrées et neutraliser les liaisons électriques allemandes
2) Prendre le contrôle du pays de façon à rendre la zone infranchissable pour l'ennemi.

Ces trois compagnies libéreront Fourchambault, Vauzelles et participeront à la libération de Nevers le 13 septembre 1944."

Certains de ces maquisards périrent en mission. Ce fut le cas notamment de Louis Bodin.
"Né le 18 janvier 1913 à Limanton (Nièvre), mort en action le 15 août 1944 à Sichamps (Nièvre) ; cheminot ; résistant des Francs-tireurs et partisans (FTP) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Louis Bodin fut embauché comme auxiliaire SNCF en 1943, au 1er arrondissement Voie et Bâtiments, en Seine-et-Marne. En 1944, il fut nommé cantonnier auxiliaire à La Houssaye, près de Varennes-Vauzelles. Il était marié et domicilié avec son épouse à Varennes-Vauzelles. Il entra dans la Résistance au début de l’été 1944 et rejoignit le maquis FTP du camp Bernard à Chaulgnes, dans la forêt des Bertranges.
Le 15 août 1944, une section du maquis de Chaulgnes, forte de 30 hommes et commandée par le lieutenant Bodin, se mit en embuscade sur la route de Nevers à Prémery entre Sichamps et Le Chaillou et détruisit un camion bourré de munitions et de ravitaillement qui se rendait à Crux-la-Ville. Huit soldats allemands furent tués et deux blessés. Malheureusement, le lieutenant Louis Bodin trouva la mort au cours du combat.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), dossiers SHD GR 16 P 66636 et AC 21 P 25264 (non consultés)." FUSILLES 40-44


Le lieu est également propice au pique-nique. Ben oui que veux tu. Des tables aménagées au bord du ruisseau nous permettent de faire une pause après ces quelques huit-neuf kilomètres parcourus.

Chaulgnes, maquis Bernard, pique nique (58)

Après cette petite pause gastronomique, nous repartons. Direction l'Ouest par un chemin forestier. Celui-ci devient sentier pour nous amener à descendre en direction de Chaulgnes dans le quartier du Pertuiseau. Nous y croisons un ancien puits, puis remontons le bourg pour accéder à un autre petit sentier par la route.

Nous croisons des arbres aux belles racines...
Chaulgnes, arbre (58)

...ainsi que des bardanes.
Chaulgnes, bardanes (58)

C'est rigolo les bardanes parce que ça s'accroche partout et ça ne te lâche pas.
Elles sont originaires de l'Ancien Monde et plusieurs espèces ont été largement dispersées par l'homme et par zoochorie (dispersion des graines par les animaux) dans le monde entier. Ce mode de dispersion est d'ailleurs à l'origine de la création du système Velcro (ou scratch dans el langage familier). Eh ouais, la nature ! L'histoire de l'invention du Velcro est assez "simple" quand on y pense. Encore fallait-il y penser et, surtout, savoir observer ce qui nous entoure, dans les moindres détails.

INVENTION DU VELCRO
Velcro"En 1941, au retour d'une partie de chasse dans le Jura, un ingénieur électricien suisse du nom de George de Mestral doit enlever quantité de fruits de bardane accrochés à ses vêtements et dans les poils de son chien. Observant le fruit au microscope, il constate que les épines du fruit sont terminées par des crochets déformables. Ces crochets se prennent dans les poils et les tissus à boucle et reviennent à leur forme initiale une fois arrachés d'un support. Cela lui donne l'idée de créer un type de fermeture rapide pour vêtement.
Sur une bande de tissu, il implante des crochets déformables et sur une autre des boucles de fil. Appliquées l'une contre l'autre, les crochets se prennent dans les boucles et fixent ensemble les deux bandes. Conçu à l'origine en coton, le système s'avère insatisfaisant. Après plusieurs années de développement avec un professeur de l'ITF de Lyon, le nylon et le polyester remplacent le coton.
Par apocope des mots "velours" et "crochet", il nomme son invention Velcro et dépose des brevets à partir du début des années 1950 et dépose la marque en 1952."
WIKIPEDIA

Le petit sentier nous fait passer par une petite forêt dans laquelle nous croisons deux jeunes hommes occupés à monter une cabane en bois.
Ils ont bien choisir leur lieu car de là, la vue sur Chaulgnes est panoramique.

Chaulgnes, église (58)

Notamment sur l'imposante église Saint-Etienne.
Chaulgnes, église

Sur la droite de l'église, on peut apercevoir la mairie et le groupe scolaire Raymond Devos, du nom du célèbre humoriste français.


D'ici, nous ne voyons pas le grand skate-park de la commune où eut lieu il y a quelques années le festival de ska punk Skalimouchaulgnes, dont le nom n'était pas sans rappeler une boisson alcoolisée mêlant vin rouge et coca cola : le kalimotxo. une boisson d'origine basque-espagnole. Tiens, c'est marrant comme, même dans la Nièvre, j'arrive à parler du pays basque...
Ce breuvage rappelle également un autre apéritif bourguignon : le kir, dont attribue l'invention au chanoine-député-maire Félix Kir, également résistant qui fit évader 5 000 prisonniers de guerre français du camp de Langres en 1940.
C'était également un personnage truculent aux répliques mordantes. Ainsi, un jour où un député communiste qui l'invectivait sur sa foi, refusant qu'on pût croire en Dieu sans jamais l'avoir vu, il répondit : "Et mon cul, tu l'as pas vu, et pourtant il existe !".
Ceci dit, même s'il avait pris l'habitude dans les années 1950 de ne boire rien d’autre que son petit blanc-cass’au bar de l’Assemblée nationale, il n'en est pas l'inventeur.
Non, le kir  -ou blanc cassis, aurait été inventé "un jour de 1904, dans un bar de Dijon, le Montchapet, à l’angle de la rue du même nom et de la rue Constantine, un serveur aurait eu l’idée d’améliorer un vin blanc ordinaire en lui ajoutant de la crème de cassis. Le nom du serveur ne nous est pas parvenu, en revanche, Henri Barabant, maire de Dijon de 1904 à 1908, qui avait la bonne idée d’habiter juste au-dessus du bar, aurait été séduit par ce nouvel apéritif au point de l’introduire aux réceptions de l’hôtel de ville." (cf  : LE MONDE)

Mais de quoi parlions-nous avant de dériver sur cet apéritif bourguignon ?
Ah oui, de Chaulgnes, Skalimouchaulgnes et de kalimotxo.
Eh bien, le Kalimotxo (prononce Kalitmocho car en basque le X se prononce CHE) fut inventé lors d'un efête typique basque par des serveurs de l'un des txosna (stands dans les fêtes basques où des boissons sont servies) en 1973. Ces derniers auraient remarqué que le vin qu'ils avaient acheté était piqué. Ils ont donc décidé de le mélanger à quelque chose qui supprima ce goût aigre-acide. Les inventeurs du mélange l'ont baptisé du nom de deux amis de la cuadrilla nommés Kalimero (d'après le personnage de dessins animés Calimero) et Motxo, d'où le nom Kalimotxo.

Le festival connaitra sept éditions, de 2004 à 2010, avec près de mille spectateurs à chaque fois.


REVENONS
A NOTRE RANDONNEE !


Nous quittons le petit sentier pour rejoindre un moment la route D110. Oui, celle-la même que nous avons croisé au début de cette randonnée et qui relier La Marche à Guérigny en passant par les hauts de Champvoux.
Mais nous ne la suivons pas longtemps car, déjà, le balisage jaune nous invite à prendre un autre chemin nous faisant grimper à nouveau sur des hauteurs, à travers champs, sous un ciel bleu immense sur lequel se détachent quelques beaux gros nuages blancs.

Chaulgnes, nuages (58)

Nous redescendons ensuite vers la D110 que nous traversons rapidement pour capter un autre chemin qui monte à nouveau vers une forêt, bordée par un champs dans lequel des copines bovines restent en arrêt devant notre passage.

Champvoux, vaches qui posent (58)


Un chemin boisé sans dénivelé nous ramène à présent tranquillement vers notre lieu de départ, au pied de l'église de Champvoux que nous apercevons au loin, comme un point de repère, un phare dans la forêt. 

Champvoux, église et champ (58)


Et nous voici arrivés après plus de 4h30 de marche tranquille, entre champs, forêts, hameaux et villages.
Très bons moments, Histoire, histoires, nature, patrimoine oublié, patrimoine disparu, patrimoine entretenu.

Nous reprenons la voiture, puis la route...  

 

 

 

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