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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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23 juin 2023

LA FABULOSERIE, la maison musée (89)

Allez, on profite de ce petit séjour dans le centre de la France pour perdre les papiers de voiture... Euh non, bon, c'est pas ça l'intérêt On recommence.
Allez, on profite de ce petit séjour dans le centre de la France pour activer la curiosité et se rendre dans les lieux insolites.
Aujourd'hui, direction le département de l'Yonne.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Ouais, chacun son truc : y'en a qui sont prêt à payer 250 000 dollars pour descendre en toute insécurité dans un gros tampax en fonte à plus de 3000 mètres de profondeur pour voir les restes d'une épave de bateau mythique et puis y'a les autres.

Exploration sous marine titanesque

Ceux qui restent humbles, ceux qui pensent qu'il n'est pas concevable de payer aussi cher pour un tel voyage, ceux qui ne comprennent pas pourquoi l'humain a toujours besoin de plus quand il est trop fortuné.

Pas de vol dans l'espace à 50 millions de dollars, pas d'expédition au fond de l'Atlantique nord. Nous, nous restons dans la Nièvre ! C'est moins cher et beaucoup moins dangereux, mais, peut être, tout aussi insolite et instructif.

 

Je me trouve  donc dans la Nièvre et, comme à chaque séjour nivernais, il faut que je me trouve une petite expédition insolite que je fais généralement avec McFly. Il y a quelques années de cela, nous avions, notamment, fait un périple dans la ville des boites aux lettres, à Saint-Martin-d'Abbat, dans le Loiret.

Pendant le confinement, nous avions également monté une chaine Facebook au joli nom de "La confinerie".

La confinerie


Cette fois-ci, notre choix s'est porté sur un lieu un peu perdu dans le département de l'Yonne et ce lieu porte le nom intrigant de Fabuloserie.
Pour s'y rendre depuis Nevers, c'est pas compliqué : il ne faut surtout pas passer par Clamecy, comme nous l'avons fait. Ah oui, là, on s'est complètement planté.

Tout de suite,
la carte.
carte

Nous aurions du emprunter la légendaire Autoroute de l'arbre, mais nous avons préféré nous égarés en prenant les petites routes.
Toujours est-il que nous avons finalement rejoint Saint-Fargeau, bien connu pour son château, mais pas assez pour son église. Nous n'en parlerons pas non plus ici car nous n'avons pas le temps. On aurait également pu évoquer l'architecture des maisons jouxtant l'édifice religieux...

Saint Fargeau, Église Saint-Ferréol (89)            Saint Fargeau, maisons (89)

Mais là non plus, pas le temps. Juste comme ça, au passage, sachons que les habitants de Saint-Fargeau se prénomment les Fargeaulaises et Fargeaulais. Parlons également de ce musée original qu'est le musée de l'Aventure du Son avec plus de 1000 instruments de musique mécanique, phonographes et radios ou encore du lac de Bourdon dans son éclat de verdure, situé au sud de la ville.

Pour rejoindre La Fabuloserie depuis Saint-Fargeau, il faut prendre les petites routes de campagne en passant par des petits villages, comme Septfonds, Villeneuve-les-Genêts (et son temple shintoïste), Champignelles ou encore...

Malicorne, panneau (89)

Rien à voir avec l'animal légendaire. En fait, le nom de Malicorne est réminiscent de seigneurs localement importants et redoutés, abusant de leurs privilèges : c'est la forme du XIème siècle Mal y corne, un endroit où il ne faisait pas bon frapper à la porte.
C'set également ici, à Malicorne que l'astro-physicien et écrivain Hubert Reeves possède une résidence secondaire avec sa femme. Le village lui a inspiré l'un de ses ouvrages de vulgarisation les plus connus, Malicorne, Réflexions d'un observateur de la nature.
"Au loin, par-dessus les nappes de feuillages, je revois le clocher de l'église de Malicorne. Cette modeste architecture, [...] reste encore à nos yeux le symbole de ce que nous ressentons en profondeur devant l'insondable mystère de la réalité."

Nous arrivons à Charny-Orée-de-Puisaye. Pas beaucoup de panneau indiquant la direction à suivre pour aller à la Fabuloserie. On peut même dire qu'il n'y en a pas du tout. A se demander si ce musée existe vraiment.
Finalement, avec l'aide du GPS, nous arrivons à bon port : dans le petit village de Dicy.
Un grand parking au bord de la petite rivière canalisée de la Chanteraine nous invite à nous garer. Nous supposons que la Fabuloserie n'est pas loin ; même si rien n'est indiqué.

La Fabuloserie, parking

Dicy est un tout petit village, une ancienne commune même, faisant partie de Charny-Orée-de-Puisaye. Dans les années 1960, l'écrivain Michel Thomas est venu passer une partie de son enfance ici, chez sa grand-mère paternelle. Il prendra son nom comme pseudonyme : Houellebecq.

Le parking se trouve également à côté d'un étang et d'un jardin, appelés le Jardin habité. Ce lieu fait partie du musée.
Nous suivons une petite rue qui remonte vers le "centre" du village. Sur la droite, un peu plus haut, enfin : un panneau nous indiquant l'entrée du musée.
Nous payons. 10 euros par personne. Nous entrons par un petit couloir étroit appelé le Tunnel.

La Fabuloserie, entrée (89)

Quelques œuvres sont égrainées... ça se dit ?... oui... ici et là, derrière des vitrines et dans des niches qui font penser à un univers d'inspiration Gaudienne..

La Fabuloserie, le tunnel (89)       La Fabuloserie, le tunnel

Un petit escalier sur la droite nous mène à une salle à part.

La Fabuloserie, salle Giovanni-Battista Podesta (89) 

Cette pièce et son mobilier ont été conçus par Giovanni-Battista Podesta.
Né en février 1895 à Torre Pallavicina en Italie, il se distingue comme céramiste, sculpteur et peintre d'art brut. Il est le douzième enfant et le seul garçon d'une famille de paysans lombards qui compte treize enfants dont douze filles. Orphelin de père très jeune, il est entouré par ses sœurs dont six vont mourir de tuberculose, et de sa mère.
Devenu adulte, il travaille dans une fabrique de céramique. Le soir, il travaille à ses œuvres dans son atelier au sous-sol de sa maison.
Son œuvre est indissociable de son épouse, Marie-Henriette Nobili, pour laquelle il crée de nombreuses peintures selon sa demande. La mort de celle-ci, en 1974, marque la fin de son activité artistique en même temps que les débuts de son déséquilibre mental qui le conduit en centre psychiatrique dont il essaiera de s'échapper à plusieurs reprises avant de mourir dans sa famille à l'âge de 81 ans, en février 1976.
Jean Tinguely fut un admirateur assidu des œuvres de Podesta, constituant une collection importante tout en lui apportant un soutien financier.

La Fabuloserie, le tunnel, Simone Lecarré-Galimard (89)

Il commença sa vie artistique avec des peintures à l'huile sur toile, puis il travaillera sur des objets usuels : plateaux, vases, boites à coudre et bientôt, vaisselier, buffet, table sur lesquels l'iconographie reste semblable à celle de ses toiles, avec beaucoup de thèmes religieux.
C'est ainsi qu'il redécorera son appartement selon son inspiration. Il se prend lui-même comme objet de création, se parant de costumes et accessoires de sa confection avec lesquels il défile en ville.

 

 

 

 

Des petits écriteaux évoquent la vie et les œuvres de ces artistes originaux. Car, oui, la Fabuloserie, ce sont des œuvres originales et variées, mais ce sont aussi des histoires : celles des personnes exposées et des propriétaires des lieux.

Ah, au fait, il est très important de parler de la "thématique" de cette maison musée qu'est la Fabuloserie.
Ici, on parle d'art brut. Le plus célèbre des ouvrages d’art brut est sans nul doute « le Palais Idéal » du Facteur Cheval édifié de 1879 à 1912 à Hauterives dans la Drôme et classé par André Malraux en 1969 "Monument Historique". 
Mais la Fabuloserie se distingue de cette dénomination art brut avec la variété des oeuvres exposées et les artistes exposants.

La Fabuloserie existe depuis 1983 ; maison-musée conçue par Caroline et Alain Bourbonnais afin d'y exposer leur collection d'oeuvres d'art brut et d'art populaire, encore appelé art hors-les-normes par Jean Dubuffet.
Alain Bourbonnais voulait "un temple du rêve, de l’imagination, de l’émotion", ce que Michel Ragon résuma parfaitement :
"Avec toute l’ingéniosité de l’architecte qui en avait soupé de l’architecture rationnelle et rêvait d’anarchitecture, Alain Bourbonnais aménagea un parcours initiatique, un labyrinthe avec des chambres à surprises que l’on ouvre subrepticement, quitte à en ressortir avec frisson et horreur, comme dans la chambre noire où s’affalent les bourrages de Marschall. On gravit des escaliers de meunier. On traverse des murs. Tout est étrange. Tout est surprenant. Tout est insolite. Tout vous agresse. Tout vous enchante."

Un véritable cabinet de curiosités.
Architecte et créateur, Alain Bourbonnais est également un collectionneur. C'set ainsi qu'en 1971 il "récupère" la collection d'art brut de Jean Dubuffet (après que ce dernier l'ait donné à la Suisse). En 1972, avec sa femme Caroline, il ouvre une galerie d'art hors-les-normes (expression de Jean Dubuffet) à Paris. La galerie attire des artistes singuliers, devenant un lieu de rencontres, de ventes et d'expositions.
En 1979, Alain Bourbonnais veut mettre fin à l'aventure de la galerie pour regrouper ses collections dans un véritable musée. La galerie parisienne ferme en 1982 et la Fabuloserie est inaugurée en 1983 dans un cadre champêtre dans le petit village de Dicy, dans l'Yonne.

L'art hors-les-normes est donc apparenté à l'art brut en se distinguant de l’art enfantin, l’art populaire et l’art naïf. Les créations ne s’inscrivent pas dans une culture ou une tradition donnée, mais bien dans une vision personnelle et singulière. Il ne relève pas de l’art naïf, car les auteurs n’envisagent pas de rivaliser avec les grands maîtres. En outre, ils n’utilisent pas de matériaux traditionnels mais des matériaux de leur environnement proche.

Aventure familiale, La Fabuloserie est dirigée par Alain et Caroline Bourbonnais de 1983 à 1988. À la suite du décès d’Alain Bourbonnais, sa femme continuera à faire vivre le musée jusqu'à sa propre disparition en 2014. Depuis, leurs deux filles, Agnès et Sophie Bourbonnais et leurs compagnons respectifs, assurent la direction du musée.
"Notre père était architecte, et collectionneur d’art brut pendant son temps libre. Pour lui, c’était vraiment une histoire d’échange et d’amitié avec les créateurs d’œuvres, il allait à la rencontre de ces personnes avant de récupérer leurs créations. Il avait une véritable démarche spécifique. Jean Dubuffet (qui a été le premier à définir l’art brut) lui a donné les adresses de nombreux créateurs, et notre père est allé à leur rencontre, est devenu ami avec eux, a fait des courts-métrages sur eux. Il éprouvait autant d’intérêt pour la personne que pour ses œuvres, et a créé des liens qui perdurent avec le temps." AGNES BOURBONNAIS pour ETAPES

 

Nous continuons d'avancer dans le couloir., appelé également le Tunnel.
Chaque œuvre est accompagnée d'un texte sur la vie de l'artiste et sa conception de son art.
Plusieurs compositions de Simone Le Carré-Galimard sont exposées dans ce "Tunnel".

La Fabuloserie, la passerelle, Simone Lecarré-Galimard (89)

La Fabuloserie, le tunnel, Simone Lecarré-Galimard

Née à Troyes en 1912 d'une mère lorraine et d'un père breton. Ce dernier meurt écrasé par un camion en 1919. Elle est alors élevée dans la famille de sa mère dans un milieu austère et puritain, dans une ferme isolée en Champagne. Après avoir suivi trois ans d'études à l'Ecole des Arts Décoratifs de Paris et ne trouvant pas de travail à sa sortie en 1929, elle préfère finalement retourner vivre chez sa mère pour devenir apicultrice.
"Peut-être est-ce en observant les abeilles que j'ai acquis cette patience inlassable qui m'est précieuse pour mon travail ! Comme elles, je démolis, je reconstruits sans arrêt."(cf : Le site artistique de Jeanine Rivais)

La guerre arrivant,, elle entre dans la Résistance et obtiendra la Croix de Guerre à la Libération. A la fin de la guerre, elle se marie avec un ami d'enfance, Maurice, rescapé des camps de concentration
Elle se met à dessiner, puis réalise des collages à partir de photographies avec une technique qui lui permet de mettre en scène des corps féminins disloqués dont les attributs sexuels sont mis en évidence.
Autre activité, le couple ouvre un restaurant à Paris, quartier Strasbourg-Saint-Denis, connu alors pour être mal famé. Ils seront embarqués dans plusieurs histoires de racket avant d'abandonner le restaurant pour s'installer dans le XIVème arrondissement dans un petit pavillon.
"L'une des fenêtres était couverte de barreaux qui me contrariaient beaucoup ! J'ai donc pioché dans le sac de jouets de mes petits-enfants et commencé à agglomérer sur ces barreaux toutes sortes de minuscules personnages. Sans le savoir, je venais d'entrer dans l'Art brut et cette expérience m'ayant infiniment plu, j'ai continué. Cela a été, en 1974, le début de mes "accumulations" qui ont, depuis, fait tant d'émules." (cf : Le site artistique de Jeanine Rivais)

Dans les années 1970, Simone Le Carré-Galimard créé beaucoup d'assemblages et collages, composés de personnages et d'animaux fantastiques. Ces œuvres sont confectionnées à partir de matériaux et d'objets divers récupérés dans les brocantes, marchés aux puces et autres déchetteries : boutons, perles, morceaux de poupées, capsules écrasées,...
"Tout à coup, tout ce qui m’avait manqué dans mon enfance, j’ai pu l’accumuler. Je me suis vengée en réunissant tous les objets que je n’avais pas eus. Tous les rêves d’enfance sont ressortis. J’ai collé, assemblé et au fond j’ai pu recréer un monde qui vivait en moi et que je n’avais pas pu exploiter jusqu’alors."
Elle surnomme sa maison "la petite maison d’un autre monde", et de la cave au grenier celle-ci est envahie de ses créations, Maurice très admiratif, lui, fait les cadres.
Parallèlement, elle continue à dessiner au stylo bille. Grâce à Alain Bourbonnais, elle expose pour la première fois à l’Atelier Jacob en 1976.
Elle meurt en 1996.


Toujours dans le Tunnel et sous vitrine, quelques œuvres d'André Robillard.
 La Fabuloserie, le tunnel, André Robillard (89) 

"Né en 1931 à Gien, fils d’un garde forestier de la forêt d’Orléans, André Robillard est interné à l’âge de 19 ans pour troubles mentaux. Après plusieurs tentatives de remise en liberté, toutes suivies d’échecs, il est recruté comme auxiliaire pour s’occuper de la station d’épuration de l’hôpital. Cet emploi lui confère une certaine autonomie et un grand espace lui est attribué. C’est là qu’il fabrique depuis 1964 des fusils et des engins spatiaux à partir d’objets récupérés à la décharge publique, assemblés avec des clous, des fils de fer, du scotch.
Au-delà d’un bricolage oisif, les fusils d’André Robillard, loin de s’apparenter à de simples jouets, ont une vraie efficacité magique : ils sont destinés à « tuer la misère ». Les engins, avions, machines volantes (spoutniks et fusées), ainsi que les cosmonautes assemblés et dessinés par André Robillard sont des réminiscences des images de la Seconde Guerre Mondiale et de la conquête spatiale menée par les américains et les russes qui le fascinent." LA FABULOSERIE

Nous quittons le Tunnel pour entrer dans une grande pièce, située sur la gauche : c'est la salle des Turbulents.

La Fabuloserie, les Turbulents, Alain Bourbonnais (89)

La Fabuloserie, les Turbulents, Alain Bourbonnais        La Fabuloserie, les Turbulents, Alain Bourbonnais

Principale production d'Alain Bourbonnais, les Turbulents a démarré la "production" de ses personnages en 1970.
Ils sont élaborés à partir d’une structure de bois grillagée et recouverte de matériaux et d’objets divers : papier mâché, dentelles, tissus, oripeaux, boîtes de conserve, os, perruques, vieilles chaussures, sacs, etc.

La Fabuloserie, les Turbulents, Alain Bourbonnais       La Fabuloserie, les Turbulents, Alain Bourbonnais

"La tribu des Turbulents est composée d’une quarantaine de sculptures-automates animées, soit par un moteur à ressort remonté à la manivelle, soit portées comme des costumes, dit « custumes ». Marqué par l’esprit du carnaval et surtout par les fêtes du « Rouge-Vin » qui se déroulaient à l’Ecole des Beaux-Arts, Alain Bourbonnais mettra en scène sa tribu dans trois court-métrages. Véritables personnages, tous reçoivent un nom : La Célestine, Mademoiselle Rose, Tricyclo, Puéril Magic, la Récréation du Petit Roi et Chouchou Recto Verso… Ils forment une peuplade bien particulière avec ses rites et ses mœurs que l’on découvre dans ses films Turbulents’ Band et Tricyclo." LA FABULOSERIE

La Fabuloserie, les Turbulents, Alain Bourbonnais     La Fabuloserie, les Turbulents, Alain Bourbonnais

Jénorme est à la Fabuloserie (89)

La salle se compose de deux espaces, dont l'un est fermé par une grille à travers laquelle on peut découvrir d'autres "personnages".
Tout ceci est très impressionnant, limite même étouffant avec ces grandes structures, ces grands yeux, ces couleurs et ces expressions.

 

Nous sortons de la salle des Turbulents pour retourner dans le Tunnel et prendre un escalier nous menant à un premier étage.
Nous passons devant une petite vitrine dans laquelle sont exposés les "nomades du silence" de Jephan de Villiers.

La Fabuloserie, le tunnel, Jephan de Villiers (89)

Ces sculptures de quelques centimètres de hauteur ont de suite capté mon attention avec ces visages ronds, blanc aux grands yeux étonnés.
Un petit explicatif revient sur la vie et l'œuvre de cet artiste né au Chesnay le 4 avril 1940.

La Fabuloserie, le tunnel, Jephan de Villiers

"Enfant à la santé fragile, Jephan de Villiers a souvent gardé la chambre. Pendant tout ce temps, un très haut marronnier devant sa fenêtre le retenait à la vie.
Vers l'âge de 14 ans, il commence à recueillir dans le jardin de sa grand-mère, près de Versailles, des brindilles et des feuilles mortes pour en faire d'immenses villages de terre et d'écorces. Quelques années plus tard, il rempli de gouaches des coquilles d'œufs et les jette sur de grands papiers noirs.
En 1976, lors d'un voyage à Bruxelles, Jephan de Villiers découvre la forêt de Soignes et ramasse le premier "bois-corps" préfiguration du "Voyage en Arbonia".
Dès lors, tout ce qu'il utilise vient de ce monde secret des végétaux tombés sur la terre où ils pourrissent, se perdent et se transforment. Ces racines, ces écorces de bouleau, ces bogues, ramassés au cours de ses promenades en forêt, vont devenir des peuples de nomades des forêts en marche. Ce peuple de bois mort s'avance en longs défilés silencieux, étranges tribus d'un territoire imaginaire.
Il partage son temps entre Bruxelles et Mirambeau, en Charente-Maritime. Un important triptyque Cantique à la mémoire d'un arbre est visible au musée d'Art Moderne de Bruxelles depuis 1989."

 

Nous arrivons au lieu dit "La Passerelle", accueillis par un Turbulent.
La Fabuloserie, la passerelle, Alain Bourbonnais (89)

 


Mais aussi par une œuvre
d'Antonio Berni.
La Fabuloserie, le tunnel, Antonio Berni (89)

Né à Rosario en 1905 de parents italiens, Antonio Berni perd son père à 14 ans, tué pendant la Première Guerre Mondiale alors qu'il est dans l'armée italienne.
Il s'installe avec sa mère dans une ferme à quelques kilomètres de Rosario, il quitte très vite les études pour se consacrer à la peinture au sein du centre Català. Il expose ses premiers paysages et portraits à l'âge de 15 ans. On parle d'enfant prodige.
A 20 ans, il obtient une bourse qui lui permet de voyager en Europe pour découvrir, entre autres, les œuvres d'artistes espagnols (Le Greco, Goya,...). Après un bref séjour en Argentine, il se rend à Paris en 1926, fréquente les néo-cubistes, les fauvistes et apprend les techniques de gravure avec Max Jacob.
En 1929, il s'approche du surréalisme et rencontre Louis Aragon ; ce qui l'amènera à être considéré comme l'un des premiers artistes surréalistes d'Amérique latine. Il compose alors des œuvres en photomontages, dessins,... Dès 1930, ses travaux sont imprégnés de politique face aux multiples crises. C'est ainsi que né le Nouveau Surréalisme composé de matériaux alternatifs avec l'idée que l'art est un moyen de s'opposer à l'impérialisme et aux actions du gouvernement en place en Argentine. En 1937, Berni réalise des affiches anti-fascistes, manifestant ainsi son positionnement de gauche. Son œuvre va s'orienter vers l'expressionnisme avec l'arrivée de la guerre.

"En 1958, le renouvellement viendra de l’invention de deux personnages, Juanito Laguna, l’enfant des bidonvilles qui vit de la récupération des déchets des  gigantesques décharges à ciel ouvert de Buenos-Aires et Ramona Montiel, la  » prostituée au grand cœur « . Antonio Berni les met en scène dans de grands collages et assemblages faits des rebuts de la société qu’il critique (Juanito se baignant au milieu des boîtes de conserve, 1974)." LA FABULOSERIE

L'artiste s'éteint à Buenos Aires en 1981 à l'âge de 76 ans.

 

Juste derrière, la salle de la Passerelle regroupe divers sculptures de différents artistes, comme Jean-Claude Andrault avec ces personnages en bois avec des pommes de pins, des crânes d'animaux, des pattes d'oiseaux, des yeux en plastiques. Il y a aussi Albert Geisel et ses visages sculptés dans le bois, René Guivarch et ses animaux en bois...

La Fabuloserie, la passerelle, surréaliste (89)

La Fabuloserie, la passerelle, poupées (89)       La Fabuloserie, la passerelle, surréaliste

Devant cette multitude d'objets et de conceptions, je repense aux mots de Sophie Bourbonnais :
"C’est plutôt comment les matériaux façonnent les gens qui les utilisent au quotidien. Ce sont des personnes aux conditions de vie difficile, qui ont des boulots de merde, et font ça en plus, le week-end ou quand ils sont disponibles, pendant des années, toute leur vie. C’est le fruit d’une véritable nécessité d’extérioriser leurs traumatismes, ou leurs difficultés, en réutilisant le matériau qu’ils utilisent au quotidien. (...) C’est la théorie de l’homme du commun à l’ouvrage. C’est un travail d’une vie, par des personnes qui ne sont pas artistes."

On sort de la salle de la Passerelle pour entrer dans une nouvelle salle, le Grenier Blanc.
On remarque de suite les œuvres originales d'Emile Ratier.
  La Fabuloserie, le grenier blanc, 1ere partie, Emile Ratier (89)
Ici, la Tour Eiffel. Posée ici, en équilibre précaire (faisant penser à la Tour de Pise par sa stature penchée), c'est plus de deux mètres de bois travaillé-sculpté-monté, pièce par pièce. Précision, détails.
Emile Ratier est né le 10 novembre 1894 à Soturac, dans le Lot. Issu d'une famille d'agriculteurs, Émile Ratier est mobilisé à Montauban en 1914, puis blessé au cours de la Première Guerre mondiale. Il est hospitalisé à diverses reprises, notamment à Drancy, et découvre les monuments de Paris au cours d’une permission. De retour de la guerre, il rejoint la ferme familiale. Cultivateur, il est aussi marchand de bois coupé, puis sabotier. Il aime travailler le bois, mais aussi inventer. Il créé entre autres une machine à ouvrir les châtaignes et une autre pour couper les topinambours.
A partir de 1960, il perd la vue progressivement jusqu'à devenir aveugle. Il continue à travailler le bois  -sa passion-  et son sens de la mécanique pour fabriquer des sculptures mobiles. En récupérant des bouts de bois, des cagettes, du fil de fer, couvercles de boites de conserves, il bricole des constructions animées en se remémorant ses voyages à Paris et la découverte des monuments de la capitale. Il réalise également des autobus, des manèges, des tisserands, des animaux, des bateaux ; tout en étant aveugle. Les bruits et les grincements lui permettent de vérifier la finition de l’objet ainsi que sa mobilité. Pour accéder à son atelier qui se situe à l'arrière de la ferme familiale, il avait même conçu un système de fils de fer suspendus en hauteur, sur lequel il fait glisser sa main.
A la fin des années 1960, Jean Dubuffet fait connaissance d'Emile Ratier et de ses œuvres. Il décède à Villeneuve-sur-Lot, le 12 septembre 1984.

Face à la Tour Eiffel d'Emile Ratier et ses autres sculptures de bois, le petit cirque ambulant de Pierre Petit (à ne pas confondre avec Petit Pierre dont nous parlerons un peu plus tard) se distingue aussi par ses couleurs vives.

La Fabuloserie, le grenier blanc, 1ere partie, Pierre Petit (89)         La Fabuloserie, le grenier blanc, 1ere partie, Pierre Petit

Né en 1902 à la Chapelle d'Anguillon dans le Cher, Pierre Petit voyageait à travers le monde et la société dans une petite cuisine du Berry, à Bourges où il vécut toute sa vie. Né avec le 20ème siècle, il a vécu toutes les évolutions de la société avec l’industrialisation, les systèmes automatiques et mécanisés, le travail à la chaîne, les grandes avancées dans l’aviation et l’automobile, les congés payés, l’apparition de la télévision et de la publicité, les premiers pas de l’homme sur la Lune...
C'est au lendemain de la guerre qu'il se met à récupérer des chutes de bois dans l'aciérie où il travaille afin de tailler quelques petites pièces par amusement. Il réalisera, entre autres, réalisera tout un village -Monplaisir- composé de nombreux bâtiments tous éclairés, meublés et peuplés de petits personnages. Il décède en 1990. (cf : Ecomusée du Véron).

Je continue à tourner dans la salle du Grenier Blanc. Accrochée à un mur, une sculpture impressionnante et originale de l'artiste argentin Reinaldo Eckenberger.

La Fabuloserie, la passerelle, Ronaldo Eickenberger (89) 

Couture, sculpture, poupée, chiffon, marionnettes ?
Tiens, ces mots mis bout à bout me font penser à la chanson de Bertrand Belin, "Lentement", avec Barbara Carlotti.

Bref : Né en 1938 de mère bavaroise  -influence baroque, Reinaldo Eckenberger a appris à coudre en regardant des heures durant la couturière qui venait dans la maison familiale.
"Le monde de son enfance engendre d’extraordinaires poupées de chiffons grandeur nature dans lesquelles « la mère possessive » est omniprésente. Il vivait à Salvador de Bahia au Brésil, mais une fois par an il venait en France, souvent avec Emilio, rendre visite à ses amis. Il venait rue Jacob voir Caroline Bourbonnais qu’il aimait beaucoup et lui offrait des petites « bonnes femmes » en céramique. Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de sa longue silhouette, un brin nonchalante, de sa gentillesse, de sa politesse. Il exposa plusieurs fois à l’Atelier Jacob en 1975 et 1981 et participa aux Singuliers de l’art en 1978. « Quand j’étais à l’école primaire il y avait une Directrice qui était très maquillée, très fardée, qui m’impressionnait beaucoup. Je me souviens à l’époque on faisait des caricatures d’elle. »."  LA FABULOSERIE  

 

Mais, non loin de là, c'est une autre œuvre qui fascine encore d'avantage : celle de Paul Amar.

La Fabuloserie, le grenier blanc, 1ere partie, Paul Amar

La Fabuloserie, le grenier blanc, 1ere partie, Paul Amar (89)       La Fabuloserie, le grenier blanc, 1ere partie, Paul Amar

De suite, le regard est capté par ce feux d'artifices de couleurs et de formes. Ce "tableau" a pour titre "Fonds marins" ; et là, pas besoin de payer 250 000 euros pour regarder. 
Un petit papier précise "Fonds marins, avec coraux rares, 150 variétés de poissons, 4200 heures de travail". Lumineux, art oriental, baroque ?
Et là, cela demande encore une fois des précisions.

Tout d'abord, il ne faut pas confondre Paul Amar l'artiste avec Paul Amar, journaliste fournisseur de gants de boxe pour Tapie-Le Pen.
Paul Amar est né en 1919 à Alger, en Algérie. A 17 ans, il part pour Paris afin d'apprendre le métier de coiffeur. En 1945, après la Seconde Guerre Mondiale durant laquelle il fut mobilisé, il se marie, devient père de famille et retourne à Alger pour travailler comme chauffeur de taxi. Mais lors de la Guerre d'Algérie en 1962, il est rapatrié à Paris. En 1964, à 55 ans, il découvre par hasard dans une boutique de souvenirs des objets en coquillages en Vendée.
Il se met alors à réaliser une première série de tableaux en trois dimensions avec des coquillages. Il en consomme sous toutes les formes, afin de disposer d’un stock suffisant. 
Il réalise ses œuvres dans une pièce de son appartement d'un HLM parisien de Ménilmontant. Il meule, cisèle, ajoure, puis repeint chaque coquillage avec du vernis à ongle ou autres acryliques afin de leur donner de la brillance. Il fixe ensuite le tout avec des à des tiges de fil électrique disposées derrière chaque poisson ou coquillage pour donner l'impression qu'ils nagent et flottent dans une eau invisible et inexistante. Il place également de petites ampoules dans des coquilles pour accentuer le relief et les couleurs vives.
Paul Amar conçoit des fresques monumentales, parfois si immenses qu'il ne pouvait pas les sortir de la pièce. Il meurt à Paris en le 29 novembre 2017.
Il possède également une exposition permanente au Musée des Arts Buissonniers (Paul AMARde Saint-Sever-du-Moustier, dans l'Aveyron.

 
C'est également dans cette commune de l'Aveyron que se monte progressivement depuis plus de 20 ans la Construction Insolite.

Restons au même étage pour entrer dans une nouvelle pièce quelque peu déstabilisante. C'est la salle Mauricette ou Salle Marshall.

La Fabuloserie, salle de Mauricette, Francis Marshall

Francis Marshall est né en 1946 à La Frette-sur-Seine. Après avoir obtenu un CAP de sculpteur sur bois, il entame un parcours artistique "hors-les-normes" à partir de 1969.
Après s'être retiré à la campagne, il créé environ 400 bourrages, dont ces aventures de Mauricette en 1975 ; aujourd'hui exposées ici à La Fabuloserie.
"Mauricette représentait l’archétype des jeunes filles de la campagne, celles qui prennent le car pour aller à l’école apprendre à coudre et à cuisiner, affublées
de leur blouse réglementaire en nylon rose.
Traitées avec des physiques ingrats qui renvoient autant aux rudes conditions de la vie en campagne l’hiver dans le froid et la boue qu’à la physionomie de personnages mal habillés, mal soignés et mal nourris, les personnages de Marshall déclinent, non sans poésie et humour, une série de moments choisis d’un univers familial et social frustre : les enfants figés dans leur siège, contraint dans leur condition." ART ET DECHIRURE

Ces bourrages sont des assemblages, des empilages, sculptures de tissus avec ficelles, donnant vie à des personnages composés de matériaux récupérés au gré de la Seine, au gré des promenades, au gré des finances. On retrouve ainsi des bas nylon, des sacs, de la paille, du crin, des bois morts où des bois usés.
A partir de 1986, il produit 250 sculptures bourrées avec tables, chaises, buildings, trains, sarcophages, placards et vélos.
"Ce sont des objets invendables où la culture n'a aucune prise, des objets qui n'ont aucun sens, si ce n'est celui d'être au plus près de l'insensé." Francis Marshall.

Dans les années 1990, il réalise plus de 150 peintures avec cadres et écritures.
En 1996, il commence à enfermer des peintures dans des placards.
En 2009, il conçoit le "Château de la Solitude" avec pavillons attenants (bourrages avec peintures).

 La Fabuloserie, salle de Mauricette, Francis Marshall (89)

 

Je rejoins à présent la dernière pièce de la Maison-musée : Le Grenier Noir.
J'ai malheureusement loupé la salle de l'automaboule. Ouaip. Pas vu. Pas trouvé. Tant pis. Une prochaine fois. De toute façon, c'est sûr : j'ai loupé plein d'œuvres et je n'ai pas lu tous les petits renseignements sur chaque artiste.

La salle du Grenier noir est une salle assez vaste, sans ouverture, ni fenêtre. Plusieurs agencements exposent des œuvres, une fois de plus, très variées.

La Fabuloserie, le grenier noir (89)


Une des premières oeuvres que je remarque par sa position et sa présentation, c'est celle de Marie-Rose Lortet.
      La Fabuloserie, le grenier noir, Marie-Rose Lortet (89)

Etrange, étrange. Qu'est-ce que donc ?
Cela ressemble de prime abord à une sculpture, mais en dentelle. Comment ça tient ? Revenons tout d'abord sur l'artiste.
Née en juillet 1945 à Strasbourg, Marie-Rose Lortet s'établit en Normandie, à Vernon. Elle est remarquée par Jean Dubuffet en 1967 qui l'invite à venir exposer ses œuvres dans des galeries, notamment à l'Atelier Jacob en 1969. En 1970, elle réalise un livre pêle-mêle, "Je connais les animaux", dont les illustrations sont réalisées en laine puis photographiées. Elle réalise également des travaux poétiques et délicats : territoires de laine, masques de laine, théâtre de têtes ; des créations très diverses, comme cette structure brodée, architecture de fil, transparence textile.
"Avant les tricots, il y a eu les broderies, à ces broderies se sont mélangés un jour des bouts de tricot, pour un arbre notamment et un cerveau tricoté. Ce fut le point de départ, je crois. Mes tricots sont faits sans dessin préalable, au fur et à mesure, selon l’humeur des jours, certains cheminent si lentement  qu’ils semblent ne jamais aboutir et sont recommencés plusieurs fois, surtout les têtes, d’autres se font plus rapidement, car l’image que j’ai dans la tête est plus précise, donc plus facile à cerner. Je fais 5 à 6 pièces en même temps que rarement je ne finis pas… ou que je finis lentement dans un même souffle toutes ensembles. J’ai toujours des pistes à suivre, je ne me donne pas le temps, à tort, d’une récréation… Les journées doivent être bien remplies, je veux en faire plus qu’il n’est possible de faire, évidemment je n’y arrive pas. Et pourtant j’ai l’impression que la vie m’accorde le temps de faire… emportée que je suis par la couleur. (...)
C'est le temps déraisonnable qui rythme les longs cheminements à travers boucles et nœuds, de mon travail. C'est une façon de construire simultanément le fond, les signes et le dessin qui s'y inscrivent, se fabriquent en même temps que l'écriture se développe. L'existence de ce fond intervient, se déroule au fur et à mesure que la pensée dicte les mots. C'est une acrobatie sans filet.
Une poésie, étrange et franche, perle à la surface de ses travaux cousus de mailles serrées ou vaporeuses, enchevêtrées ou ajourées. Cette poésie gagne jusqu’aux titres qui accompagnent les œuvres et les nomment, tels que
« Veste-cage », « J’en parle à ma fenêtre », « Habit de ville pour souris des champs »."  MARIE-ROSE LORTET

Je me souviens avoir croisé dans un reportage une de ses œuvres fascinantes : Les 627 têtes.

Je continue d'explorer la salle où plusieurs œuvres très différentes sont exposées, comme celles de Mario Chichorro avec ces autres visages.

La Fabuloserie, le grenier noir, Mario Chichoro (89)

La Fabuloserie, le grenier noir, Mario Chichoro

Né le 17 décembre 1932 à Torres Vedras, au Portugal, Mario Chichirro a suivi des études d’architecture à l’École des Beaux-Arts de Porto... qu'il abandonnera deux ans plus tard pour aller travailler dans différents cabinets d'architecture. En 1963, il vient s'installer en France, se marie en 1966 à Perpignan, puis commence à peindre sur des cartons ondulés, des toiles, du papier et du bois aggloméré.
"En 1968, il est licencié pour avoir participé à une manifestation et part s’installer chez ses beaux-parents, viticulteurs et éleveurs de moutons. Dès lors, il se consacre entièrement à la peinture. Il se sent des affinités avec Picasso, Chaissac, le surréalisme, Dubuffet et l’art roman. Son œuvre, de facture naïve, retient l’attention de Claude Massé puis de Jean Dubuffet." MUSEE CREATION FRANCHE

Toujours habitant de Perpignan, il continue à créer ses "bas-reliefs" avec de nouveaux matériaux parmi lesquels la résine synthétique, la mousse de polyuréthane et l’aggloméré de liège.
"Brut et marginal ? Je veux bien (par les temps qui courent, j’en suis fier !) mais il faut y ajouter d’autres choses encore : primitif, baroque, humoriste, pompier et, s’il vous plaît, anéanti politique, saboteur culturel, anarchiste doux, universaliste sans moyens, humaniste distancié et même peintre. Mais, s’il faut mettre un nom qui englobe toutes mes qualités, ce sera tout simplement : idéaliste." MARIO CHICHIRRO

 

Il y aurait encore plein d'autres œuvres à voir, plein d'autres artistes à "rencontrer", mais le musée ne va pas tarder de fermer et il nous faut encore nous rendre dans "le jardin habité".

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Nous découvrirons les différents compositions de cette autre partie de ce musée incroyable qu'est La Fabuloserie.

 

La Fabuloserie, le jardin, Camille Vidal

 

 

 


Commentaires
F
Merci de ce beau travail de recherches "pointues" par rapport à cette "FABULOSERIE"!!! J'adore!!!Bisous Fan
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