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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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3 juillet 2023

Un p'tit tour de vélo (58)

Que faire en Nièvre quand on a quelques jours de vacances ?
Eh bien, des trucs et des machins.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Dans notre précédent billet, nous avions vu que quand on était dans la Nièvre, on pouvait se rendre dans l'Yonne, et plus précisément à ce musée insolite qu'est La Fabuloserie, à Ducy (cf : LA FABULOSERIE, la maison musée).

Posons-nous un peu et profitons à présent de la campagne et de la nature nivernaises, composées de grands espaces, de rivière, de sentiers multiples, de collines et de restaurants.

Eh oui, c'est parti pour quelques jours en Nièvre, du côté de Nevers.
Et bien sûr, chaque fois que j'arrive chez mes parents, un jeu prend forme. Ce jeu est...

OÙ EST MIMINE ?
a

Bon, là, sur la photo ci-dessus, c'est fastoche : Mimine is dans son panier. Mais il y a eu des jeux plus difficiles.

f     gh     i


Dans notre billet précédent (Direction la Nièvre), j'avais posé l'énigme "Où est Mimine ?" avec cette photo :

Où est Mimine

Pas évident,
mais si tu zoomes un peu...
Où est Mimine

Ah ouais, non, mais c'était pas évident hein ?!

BREF : revenons zanomutons.

Pour bien se mettre en jambes  -et vu que nous sommes en plein Tour de France-, rien en vaut un petit tour de vélo. J'ai mes petites habitudes. Quand je suis à Varennes-Vauzelles, j'aime bien me rendre le long du canal latéral à la Loire (à ne pas confondre avec le canal du Nivernais).

Alors, bon, OK, le canal latéral à la Loire, on le connait, on l'a pratiqué déjà plusieurs fois et dans plusieurs sens, comme, par exemple, le jour où j'avais ralier Cuffy à Bonny-sur-Loire (cf : La Loire à vélo, épisode 1). Tout ceci en empruntant le circuit de La Loire à vélo qui va de Cuffy, point 0, à Saint-Nazaire, soient 800 kilomètres.

La Loire à vélo

 

Mais attention : il ne faut pas confondre Loire à vélo et Canal latéral à la Loire ; tout simplement parce que le canal latéral à la Loire s'arrête à Briare alors que la Loire à vélo va jusqu'à... jusqu'à... Saint-Nazaire ! On vient de le dire, y'en pas un qui suit.

Le canal du Nivernais, on le connait aussi, notamment lorsque nous nous sommes rendus à Panneçot une bonne omelette aux treuffes (cf : Une pause bordel !!!).

omelette aux treuffes

Ah oui, ce sont deux efforts différents.

Cette fois-ci, je repars pour mon petit tour de vélo qui me fait passer par Fourchambault, Cours-les-Barres, Le Guétin, Cuffy, Gimouille, Plany, la Jonction, Nevers.

Tout de suite,
la carte.
carte latéral à la loire

Une jolie petite boucle de 37 kilomètres environ qui alterne entre piste cyclable et routes de campagne.
C'est parti.

Et pour commencer, je ne passe pas du tout par où j'ai prévu puisque je me lance dans le Nord de Varennes-Vauzelles plutôt que vers l'Ouest ; ce qui me fait arriver en ce lieu au nom bien étrange qui n'est pas sans nous rappeler autre chose qu'un parc aménagé en milieu naturel.

Jénorme est au domaine de la Beue (58)

Hein, hein, bah oui. Quand on parle de "beue", on pense de suite aux "Frères Pétard", le film d'Hervé Palud avec Gérard Lanvin et Jacques Villeret.

Mais non.
Le domaine de la Beue à Varennes-Vauzelles, ce sont sept types de milieux naturels avec deux sentiers aménagés permettant de découvrir la richesse de leur faune et de leur flore. Les sentiers de Lépido – le Papillon, et de Robin – le Rouge-gorge, permettent de découvrir l’aulnaie, la prairie, le ruisseau et la roselière ainsi que la lande à genêts à l’aide de bornes pédagogiques. Chaque parcours pédagogique est d’une longueur de 800 m, soit environ 30 min de promenade. 

Voilà. Bon, vu que je suis à vélo, je vais continuer. Retour en ville en longeant l'ancienne voie ferrée et ces quelques anciennes maisons de garde-barrière.

Varennes-Vauzelles, ancien passage à niveaux (58)

Nostalgie de la locomotive à vapeur.

 

Et me revoici à Varennes-Vauzelles, sur les hauteurs de la commune, passant devant l'ancien bar Le Bellevue où j'allais jouer au baby-foot et au flipper lorsque j'étais adolescent. Je me souviens de ce flipper flippant qui s'appelait le Devil's dare.

Varennes-Vauzelles, ancien bar Bellevue (58)      Varennes-Vauzelles, ancien bar Bellevue

Aujourd'hui, plus de baby-foot, plus de flipper, plus de café frappé... Mais une petite mimine qui surveille l'entrée de l'ex-bar, ou qui attend depuis dix ans que le bar ré-ouvre.

Varennes-Vauzelles, ancien bar Bellevue et Mimine (58)

Je descends la côte de Francheville pour m'aventurer dans la campagne nivernaise. Four-de-Vaux, Vouèvre, Le Feuilloux. Et puis, c'est Fourchambault.

Fourchambault, bar Le liberté (58)

Fourchambault, à une certaine époque, était la ville française qui connaissait le plus grand nombre de bars par habitants. C'était l'époque de la "guêpe"...

Fourchambault, fresque (58)

J'ai déjà parlé à plusieurs reprises de cette ville ici, sur ce blog, notamment pour ces usines Vespa qui, de 1950 à 1962, ont sorti près de 400 000 scooters en employant quelques 3 000 personnes. L'ACMA rythmait la vie de cette ville nivernaise aux accents italiens avec ces coups de sirènes, de 7h20, 12 h, 13h20 et 18 h, du lundi au samedi matin, ponctuant les heures d’entrée et de sortie des salariés.
Avant cela...
"Née le 5 mai 1855 au siècle du fer, la commune de Fourchambault a été construite de toutes pièces grâce à l’industrialisation qui a fait sa gloire.
 (...)
Fourchambault est le fruit d’une rencontre entre Georges Dufaud, ingénieur-polytechnicien spécialisé en sidérurgie et Louis Boigues, homme d’affaires et propriétaire des usines d’Imphy qui, tous deux, décidèrent d’implanter d’importantes forges sur le territoire de Fourchambault, dès 1820." VILLE DE FOURCHAMBAULT

Je traverse la ville en passant
à proximité des anciennes usines...
Fourchambault, usines Vespa     Fourchambault, usines Vespa

...puis je remonte vers le centre-ville
pour ensuite atteindre la Loire et ce pont de fer.
Fourchambault, le pont      Fourchambault, le pont

Passage au dessus de la Loire. Il y a de l'eau. Sur la droite, au bout du pont, c'est le Cher et le Berry, ainsi que l'ancienne écluse de Givry.

Givry, ancienne maison éclusière de Givry (18)     Givry, écluse de Givry (18)

Aujourd'hui, on connait d'avantage l'Auberge de l'écluse que l'écluse elle-même qui permettait aux bateaux du canal latéral à la Loire d'accéder aux usines de Fourchambault situées sur la rive droite de la Loire, notamment à la célèbre forge et fonderie établie en 1821. En 1846, 1950 bateaux empruntaient cet embranchement et 34 000 tonnes y transitaient.

Je quitte la grande route pour suivre de loin la Loire par une route en impasse permettant de rejoindre, dans un premier temps, l'écluse de Laubray.

Là, nous sommes en campagne.
Pas un bruit de civilisation.
Givry, un arbre (18)


J'arrive à l'écluse de Laubray et donc au Canal Latéral à la Loire.
Petit cours d'histoire rapide : c'est en 1806 que Napoléon 1er décide la construction du canal latéral à la Loire. Mais les travaux ne commenceront qu'en 1827 pour s'achever en 1838 sous Louis-Philippe.
Il relie Digoin à Briare sur une distance de 196 kilomètres. Son but était d'assurer la liaison entre le sud du Canal de Briare et le Canal du Centre. La Loire, jadis utilisée pour le transport de marchandise, était difficilement praticable en raison des variations importantes de son débit. Cette infrastructure devait également permettre à la navigation de se poursuivre jusqu’à la vallée du Rhône, puis jusqu’à la Méditerranée.
Le Canal Latéral à la Loire possède 37 écluses, dont celle de Laubray où je m'arrête deux secondes.

Autrefois, elle était occupée la journée par une éclusière/un éclusier en saison estival. Généralement, c'étaient des étudiants pour un job d'été.

Laubray, ancienne maison éclusière de Laubray (18)

 Aujourd'hui, les entrées sont murées pour éviter les squatteurs dans ce joli coin calme de verdure et d'eau.
Je longe à présent le canal latéral à la Loire par l'ancien chemin de halage transformé en piste cyclable. C'est chouette, c'est agréable, c'est calme. Deux passerelles croisées, permettant de rejoindre la D45 si besoin, à hauteur de La Presle, puis de Cuffy.

La Presle, pont et vélo (18)

Cuffy, la passerelle sur canal (18)

C'est mignon comme nom, Cuffy. Commune rurale où naquit en juin 1904 la parachutiste Edith Clark, première Française à obtenir le brevet de parachutiste.

Edith_Clark_Vincennes_1934

Elle détient également des records de saut très variés, comme le saut à l'altitude la plus basse, en se lançant de la coupole du Cirque d'Hiver à Paris. Elle se donnait également en spectacle, sautait en parachute dans une cage aux lions, ou encore un saut du haut d'une échelle de pompier à près de 27 mètres. Elle était également testeuse de parachutes. Lors d' essais d'un parachute d'entraînement, elle effectue un saut à l'altitude de 500 mètres. Mais cette fois, la voilure ne s'ouvre pas. Malgré la tentative tardive d'ouvrir son parachute de secours, elle s'écrase au sol et meurt sur le coup le 16 mars 1937 à Pujaut, dans le Gard. Son corps repose dans le cimetière communale.

 

 

C'est à hauteur de Cuffy que la piste cyclable s'arrête de longer le canal... pour un temps.
Je me dirige vers la Loire et le "quartier" nommé Le Bec d'Allier, en rapport avec cet endroit où l'Allier vient se jeter dans la Loire.

Je croise quelques belles maisons...
Cuffy, plaque entrée chien, peintre (18)       Le Bec d'Allier, maison tour (18)

 ...ainsi que quelques panneaux prévenant de la présence de chiens.
Cuffy, plaque entrée chien        Le Bec d'Allier, plaque chien (18)

Le Guétin, panneau chien (18)

J'arrive sur la route de la levée de la Loire, à hauteur de ce qui semble être le stade de foot.

Le Bec d'Allier, entrée du stade (18)         Le Bec d'Allier, stade (18)

Je continue sur la Levée de Loire pour arriver au Guétin.

Le Guétin,
ce sont des petits commerces colorés...
Le Guétin, commerces (18)

Le Guétin, coiffeur (18)      Le Guétin, commerce (18)


Une galerie vraiment insolite.

Le Guétin, galerie insolite (18)


Un cactus géant.

Le Guétin, maison cactus (18)

 
Un restaurant qui sert
une bonne friture de Loire.

Le Guetin, auberge du Pont Canal, friture(18)

 

Mais, bien sûr, quand on parle du Guétin, on en peut s'empêcher de penser à son fameux pont-canal.

Le Guétin, le pont canal (18)

 

Un peu d'histoire ? Mais oui, allez !
Tout comme le canal latéral à la Loire, le pont-canal du Guétin a été inauguré en 1838. Il a été conçu par conçu par l'ingénieur Adolphe Jullien, alors âgé de 29 ans. 
Il permet de franchir l'Allier par 18 arches d'une larguer de 16 mètres en pierre d'Apremont-sur-Allier et décor de brique. Cet ouvrage est remarquable par ses dimensions : 343 mètres de longueur. Deux écluses pallient une dénivellation de 9,5m. C'est l'un des plus grands pont-canaux de France avec 343 mètres de long.

Passons au dessus de l'Allier
en empruntant le pont canal.


En regardant l'Allier en bas, j'aperçois un signe...

Le Guétin, le pont canal, coeur de sable

Hein ? Mais non c'est pas des fesses ! C'est un coeur bordel ?! Enfin ?! Retournons la photo.

Un coeur

 Et là, certains diront : "Mais un coeur, ça ne ressemble pas du tout à ça ?!"

Effectivement !
coeur

 

 Alors que s'est-t-il passé pour le coeur devienne le coeur ?

coeur   U+2192.svg  coeur

 

C'est quand même pas la même chose ?! Hein ? Enfin, que s'est-il passé pour qe l'on passe de la réalité à la fiction ? Réponse.
Le coeur s'est imposé comme symbole de l'amour, mais avec une forme assez éloigné de la réalité.
"L’un est symétrique, poétique, et symbolise l’amour. L’autre est une pelote de tuyaux sanguinolants qui permettent de rester en vie.(...)
Au Moyen-Âge, en 1340, le Roman d’Alexandre en est la première représentation sentimentale. Une femme reçoit l’organe rougeâtre d'un homme avec deux lobes clairement dessinés. 
A l’époque, tout le monde pense que les émotions et les sentiments viennent du cœur. Pour le représenter ainsi, les peintres se sont inspirés d’un emblème utilisé depuis l’Antiquité, la feuille de lierre.
Liée au dieu du vin et de la sensualité Dyonisos, elle symbolisait la longévité et l’attachement.

Les premières dissections anatomiques ont révélé la véritable forme du muscle du cœur, une grossière pyramide. 
Les peintres ont préféré conserver la forme du lierre et lui donner la couleur du sang plutôt que de symboliser fidèlement le cœur. C'est une représentation romantique qui n’a depuis jamais été abandonnée." ALLO DOCTEURS

Le Guétin, le pont canal, coeur de sable (18)

 

Je continue. Maintenant, il n'y a plus que le ciel, le soleil et la mer et la piste cyclable. L'eau trouble du canal sans fond, la verdure environnante, quelques oiseaux curieux qui vont même aller jusqu'à passer devant ma roue avant, comme par défi. Deux canards sur la rive.

Je passe Plagny avec son port d'accueil.
De là, tu peux louer un bateau pour te lancer sur les canaux, même sans permis.
J'ai mon vélo. Je trace. C'est plat. Faut mouliner, pédaler. On est content que cela ne monte pas, mais on râle parfois aussi qu'il n'y ait aucune descente. Passage sous le pont métallique sur lequel passe l'Autoroute A77, ancienne Nationale 7 qui s'en va sur Magny-Cours, puis Lyon, Valence, Menton...

Mais, de mon côté, très vite, j'arrive à une jonction. La Jonction.
Si je continue tout droit, je poursuis l'itinéraire Canal latéral à la Loire... peut être jusqu'à Decize où, là, on peut rejoindre le Canal du Nivernais. On peut également continuer de suivre le canal latéral à la Loire jusqu'à Digoin. En fait, cet itinéraire fait également parti du réseau EuroVelo, et plus précisément l'itinéraire EuroVelo 6 qui va de l'Atlantique à la Mer Noire sur 4700 kilomètres.

Eurovélo 6
Carte : Eurovelo6

Bon... La Mer Noire, on verra une autre fois.

Je prends sur ma gauche pour aller
en direction de Nevers et du bassin de la Jonction.
Nevers, canal latéral à la Loire, la Jonction (58)

La piste cyclable est abimée par les racines des grands platanes qui bordent le canal.

Je fais un arrêt au bar-restaurant La Promenade pour voir si ils ont toujours de la bière belge.
Apparemment oui.

Jénorme est au bar de la Promenade (58)        Nevers, bar La promenade (58)

Après cette petite pause, je remonte sur le vélo.
Un peu après le bar-restaurant, je passe devant la stèle érigée en hommage à Pierre Bérégovoy qui s'est donné la mort ici, le 1er mai 1993.
Quelques mots sur la pierre : "Dans la nuit de ce monde, le Juste brillera."

Nevers, stèle Pierre Bérégovoy (58)

L'ancien Premier Ministre et maire de Nevers repose au cimetière Jean Gautherin, à quelques mètres d'ici. Sur sa tombe, une autre épitaphe : "Parti ? Vers où ? Parti de mon regard, c’est tout." 

J'arrive au bassin de la Jonction. Très aéré, calme. Plusieurs bateaux, ainsi que quelques péniches à l'arrêt, sont stationnés.

Nevers, bassin de la Jonction, fauteuils (58)

L'autre particularité de ce lieu est la présence de l'e-Tree.

 Nevers, bassin de la Jonction, e tree et arbre

Aaaah, celui-la, il ne perd pas ses feuilles à l'automne.
Etrange ? Futuriste ? Ecologique ? L'E-tree, ce sont huit panneaux solaires, qui fournissent un total de 1.400 Watts. Il permet ainsi de recharger son téléphone portable, son vélo électrique, surfer en wi-fi sur Internet, se protéger du soleil et d’avoir des informations touristiques via un écran. Il distribue également de l’eau fraîche. Inspiré de l'acacia du désert israélien, le premier e-tree d'Europe fut implanté dans le centre-ville de Nevers le 29 mai 2017. 

Je quitte le bassin de la Jonction pour retrouver la Loire passant sous le pont du même nom avec cette magnifique vue sur Nevers, ses remparts et sa cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte.

Nevers, pont de Loire (58)


Il ne me reste plus qu'à traverser Nevers en empruntant l'ancienne Nationale 7 afin de rejoindre mon point de départ.

 

 

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