Et si des amis-voisins Basques venaient dans la Nièvre..., épisode 4 (64-58)
Et voici venu le temps -non pas des rires et des chants comme le scandait le générique de "L'île aux enfants"- du dernier épisode de cette série incroyable que fut, qu'est "Et si des amis-voisins Basques venaient dans la Nièvre...".
Cette fois-ci, direction les montagnes morvandelles.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Alors, je vois que dans les lectrices/lecteurs présents ici, il y en a qui doute.
Si, si, si. Je le devine.
Y'a des lectrices/lecteurs qui se disent : "Mais qu'est-ce qu'il nous parle de 'L'île aux enfants' là ?! Qu'est-ce que c'est que ça ?"
Eh bien,
souviens-toi !
Ah ben ouais ! Ah ben voilà, ça nous rajeunit pas, hein. Mais que veux tu, des fois, au détour d'une phrase ou d'une expression dite ou écrite inconsciemment, le temps s'arrête et on se souvient... comme disait Joe Dassin dans ce que l'on appelle "L'été indien".
"On ira, quand tu voudras quand tu voudras..." OOOOOh oui, Joe !
De nos jours, avec ce réchauffement climatique, on ne parle plus d'été indien, mais de canicule indienne. Si, si, si. Allons-y carrément ! On va tous crever ! L'eau sera plus rare que le pétrole. Mais on s'en fout car on roulera en bagnole électrique. Une électricité qui sera fournie par les centrales nucléaires qui, rappelons-le, fonctionne avec la fission des atomes d'uranium produisant de la chaleur qui transforme alors de l'eau en vapeur et met en mouvement une turbine reliée à un alternateur qui produit de l'électricité.
BREF : on aura quand même besoin d'eau même quand il n'y aura plus de pétrole.
J'ai rien compris à ce que je viens d'écrire. Continuons.
Pas d'Amérique, pas de nord de l'Amérique dans le billet qui va suivre ; contrairement à la chanson de Joe Dassin !
Non, nous retournons dans la Nièvre. Pas la Nièvre du samedi soir -au grand dam des fans de John Travolta et autres comédies musicales- mais la Nièvre quand même !
Non, là, maintenant, nous retournons dans la Nièvre actuelle, la Nièvre de tous les jours, sans fioriture, ni chichis. Du cash Nièvre !
Bon,
on enchaine.
Alors, bien sûr, puisque nous sommes dans la Nièvre, avant de nous lancer sur les routes bourguignonnes, on ne peut pas ne pas jouer... ohla, c'est moche comme phrase ça... On ne peut pas s'empêcher de ne pas... non plus... Bon, je recommence.
Alors, bon, bien sûr, comme nous sommes dans la Nièvre, nous ne pouvons éviter de jouer à ce jeu que le monde entier nous envie : Où est Mimine ?
Aujourd'hui, c'est vraiment très difficile car il fait chaud et que Mimine doit à la fois se mettre à l'ombre et, en plus, que ce coin d'ombre soit composé de verdure car -on le sait tous- les végétaux dégagent de la fraicheur.
Pourquoi ? Réponse.
"Les arbres puisent de l’eau dans les nappes phréatiques qui sont toujours plus fraîches par rapport à la surface de la terre. Cette eau fraîche est ensuite transportée par le tronc vers les feuilles qui, par l’effet d’évaporation, émettent cette fraîcheur dans l’atmosphère. Il faut imager l’ensemble des arbres comme un énorme brumisateur qui diffuse en permanence de microgouttelettes de vapeur d’eau fraîche." COEUR DE FORÊT
Mais comme je n'ai pas fini de monter la vidéo, eh bien nous jouerons à "Où est Mimine ?" un autre jour.
Merci.
Il n'est pas loin de 11 heures du matin lorsque tout le monde se retrouve à Varennes-Vauzelles pour prendre la direction du Morvan.
Ah oui, au fait : peut être viens-tu d'arriver sur ce blog et qu'en saisissant les mots "basques", ou "Nièvre", ou "Morvan", tu es arrivé ici.
Eh bien, bonjour à toi et bienvenue. Ou Ongi Etorri. Ou benveni.
Petit récapitulatif rapidos des épisodes précédents pour que tu saches où t'as mis les yeux.
EPISODE 1
Pour atteindre la Nièvre depuis le Pays Basque, il faut faire quelques kilomètres. Ce qui permet de croiser, s'arrêter, rencontrer différents lieux et endroits historiques et/ou artistiques.
700 kilomètres de route pour aller du sud-ouest au centre de la France, forcément, il y a des choses à voir... D'Oradour-sur-Glane la martyr à Le Menoux et son église revisitée par l'artiste Carrasco...
Un début de périple à retrouver ici : ET SI DES AMIS BASQUES VENAIENT DANS LA NIEVRE, épisode 1.
Ouais parce qu'on va tout répéter non plus.
EPISODE 2
Une fois qu'on est arrivés à Nevers après 8 heures de route, qu'est-ce qu'on fait ? On se repose ?
Ah ben non, eh oh ! On n'a pas fait toutes ces bornes pour pagnoter, bordel ! Ah non, alors !
Direction directe la Guinguette des bords de Loire, puis apéro-diner à Varennes-Vauzelles...
Et lendemain, c'est découverte d'un lieu secret et magique à quelques kilomètres de Nevers avec Morgane et McFly. Au programme, apéro-barbecue-barque-pétanque dans un écrin de campagne, loin de toute urbanisation.
Une suite de périple à retrouver ici : ET SI DES AMIS BASQUES VENAIENT DANS LA NIEVRE, épisode 2.
Ouais parce qu'on va tout répéter non plus.
EPISODE 3
Maintenant, il faut aussi découvrir Nevers, capitale de la Nièvre. Et c'set pour cela que nous sommes allés dans le Cher voir l'incroyable pont-canal du Guétin et, ensuite manger à La Grenouille où ils servaient des très bons filets de kangourou avant de nous rendre à Apremont-sur-Allier (dans l'Allier), un des plus beaux villages de France parmi les 200 autres sur la liste.
Mais eh oh, doucement !!!!
impossible de partir sans avoir fait quelques détours dans Nevers avec son patrimoine éclectique. Ben oui ben oui ! Nevers, ce n'est pas que le Donald's Pub ou La Guinguette, c'est aussi...
Le Palais Ducal, la faïencerie Georges, la cathédrale,
la ligne bleue, la châsse Sainte-Bernadette...
Une continuation de périple à retrouver ici : ET SI DES AMIS BASQUES VENAIENT DANS LA NIEVRE, épisode 3.
Ouais parce qu'on va tout répéter non plus.
Voilà. Bon, on est bien là au niveau des résumés ?
Donc, on attaque la suite.
DE NOS JOURS, MAINTENANT, MAIS UN PEU PLUS TARD
Nous quittons Nevers.
Comme nous l'avons vu Nevers, ville des fixations de ski Look inventées par M. Beyl (avant que Tapie ne vire tout le monde), de Bernadette Soubirou sous châsse, de l'USON, des Tambours du Bronx, de la nougatine, du Négus, de la faïence avec, notamment, ce fameux bleu de Nevers, si admirablement chanté par Wampas.
Mais il y avait bien d'autres choses à voir à Nevers, comme...
La gargouille mystérieuse, l'église Sainte-Bernadette,
l'E-Tree, le coiffeur jeu-de-mots,...
C'est sur les paroles et les riffs de guitare de Didier que nous prenons l'ancienne Nationale 7 à hauteur des immeubles du Banlay en phase de destruction que nous quittons la capitale nivernaise.
Non, Nevers Banlay n'a pas été touché par un missile-drone égaré russe. Non, Nevers-Banlay n'a pas été attaqué pas la saloperie de division Das Reich.
Le quartier Nevers-Banlay fait partie de cette grande initiative gouvernementale appelée Nouveau programme national de Rénovation urbaine (NPNRU). Ce programme vise à transformer en profondeur le quartier, améliorer le cadre de vie et le confort des logements, renforcer l’offre de services et de commerces, faciliter les déplacements, apporter plus d’espaces verts et de loisirs aux locataires et aux habitants du quartier.
Cela passe par la démolition des hauts HLM.
Pour un peu, on se croirait revenu au temps du confinement.
Période à laquelle les Rolling Stones avaient eu la bonne idée -ou l'incroyable vision- de sortir leur titre "Living on the ghost town"...
Période incroyable, surréaliste à l'époque et même encore maintenant.
Une période pendant laquelle cloisonné chez toi, tu apprends à regarder ce qui et et ce qui sont proches de toi physiquement. C'est en cette période de confinement que nous nous sommes connus avec les voisins-amis basques. Eh oui, on ne pouvait pas faire plus de un kilomètre à la ronde autour de chez soi. Nous avions interdiction de quitter le domicile personnel... et pourtant... nous avons été... vilains... Oui, oui... On se retrouvait sur un balcon, en extérieur, à distance, pour parler, échanger et voir-écouter autres choses que les infos alarmantes.
Avec le recul, on peut trouver cela légitime, alors qu'à l'époque, en ces moments de doute, c'était illégal.
Certes.
REVENONS
à
NOS MOUTONS !
Ouais non.
Reprenons la route.
Pour aller de Nevers à Château-Chinon, il faut emprunter la Route départementale n°978.
Eeeeh oui ! Elle nous fera passer du Nivernais au Bazois avant d'entrer dans le naturel parc régional du Morvan en nous faisant traverser de belles étendues agricoles composées de champs de blé, d'arbres isolés et de lignes droites.
Les villes et villages se succèdent. Forges, Saint-Benin d'Azy,...
Pause pour prendre au passage Nebia et Laura, ma filleule.
On repart. Billy-Chevannes, Rouy.
Passons à Chatillon-en-Bazois traversé par l'Aron et le canal du Nivernais, lui conférant des airs de Venise du Bazois.
Avec un peu d'imagination, certes, mais... Bon...
Sinon, tu as le château de Chatillon-en-Bazois aussi. Très beau, imposant, sur son piquet rocheux dominant le canal du Nivernais et les jardins d'eau.
Habité depuis 900, il est possible d'y dormir. Cinq chambres et tables d'hôtes à disposition avec tous le confort et services (salle de cinéma, piscine, hammam,...). Pour cela, il te faudra débourser entre 300 et 500 euros pour une nuit. Tu peux également tenter "le parcours gastronomique qui te permettra de découvrir les pièces principales du Château tout en dînant aux chandelles et de créer des liens avec tout les convives dans une ambiance féerique aux décors de fête." (Château du Bazois)
Comme ça, pour l'anecdote qui sert pas à grand chose, au mois de juillet dernier, Daniel Auteuil a dormi ici pendant le tournage de son prochain film "La petite vadrouille" de Bruno Podalydès.
L'histoire ?
"Justine, son mari et toute leur bande d'amis trouvent une solution pour résoudre leurs problèmes d'argent : organiser une fausse croisière romantique pour Franck, un gros investisseur, qui cherche à séduire une femme."
Est-ce que cette croisière a lieu sur la canal du Nivernais ?
Va savoir.
Après Chatillon-en-Bazois, voici Tamnay-en-Bazois.
Village fantôme également. Seule la route qui la traverse semble habitée de mouvements incessants, sans arrêt. Il y avait pourtant ici aussi de la vie, des poteries à une boucherie réputée en passant par une boulangerie et un bar. Tout est fermé. Tout est à vendre. Délabré. Malheureux. Même la gare active il y a quelques décennies semble perdue dans les hautes herbes, là-bas, éloignée de la route principale.
Quelques kilomètres plus loin,
nous entrons dans le parc naturel régional du Morvan.
Et qui dit Morvan,
dit Château-Chinon.
Et qui dit Château-Chinon,
dit François Mitterrand.
Ouais bon, ok, d'accord, si tu veux, mais c'est pas que ça non plus.
Souvent, quand je me rends dans une autre région et que je parle de Château-Chinon, on me dit "Ah oui, il y a du bon vin là-bas !"
NON ! Non ! NON !
Arrêtez !!!!!!!
On parle de Château-Chinon dans la Nièvre, pas de Chinon dans le Val de Loire. Hein ! Alors !
Quant au château qui donne son nom à la ville de Château-Chinon, eh bien... il n'en reste pas grand chose.
Château-Chinon se développa au Moyen-âge autour d'un château féodal, certes, mais dont il n'existe plus que quelques pierres éparses au lieu dit "le calvaire" sur les hauteurs de la ville (souterrains, tour de guet et fossés).
Par contre, à Chinon, le château est encore debout ; c'est même une forteresse.
Mais on s'en fout aujourd'hui, c'est pas le sujet !
Alors, s'il n'y a plus de château à Château-Chinon depuis des lustres, par contre, il y a une fontaine.
Et pas n'importe quelle fontaine !
Ah oui : devant un tel spectacle, on devrait peut être rebaptiser la ville : Fontaine-Chinon. Elle est plus vaillante que le château. Encore que les autorités locales ont du mal à trouver le pognon pour l'entretenir car c'est beaucoup de travail avec les peinture set tout le mécanisme créé pour l'œuvre en question.
Pour la petite histoire, cette fontaine a été réalisée entre 1987 et 1988. C'est l'œuvre de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely. Elle fut inaugurée le 10 mars 1988 par François Mitterrand en présence des artistes eux-mêmes. C'est une commande de Conseil général de la Nièvre, payée par le Ministère de la Culture. Je dis ça parce qu'à l'époque, à Château-Chinon, les habitants de la commune gueulaient en disant "C'est avec son pognon que ça a été fait cette horreur !!!!".
Non. Enfin, si un peu, mais pas que.
C'set fascinant de trouver une telle œuvre ici, à Château-Chinon. Il n'existe que cinq fontaines comme celle-ci dans le monde, dont l'une à Beaubourg, la fontaine Stravinski.
Celle exposée à Château-Chinon se compose de huit éléments figuratifs créés par Niki : Le Monstre, une Main ouverte, une Nana en maillot de bain, une Nana avec un ballon de plage, trois Têtes et un Baigneur rose qui flotte à demi-corps. Toute la base articulée, elle, fut composée par Jean Tinguely.
Artiste à la renommée mondiale, connue notamment pour ses "Nanas", Niki de Saint Phalle est née le 29 octobre 1930 à Neuilly-sur-Seine. Elle connaissait cependant bien la Nièvre pour y avoir vécu trois années dans son enfance avec ses grands-parents à Saint-Benin d'Azy. Elle grandira ensuite à New York et se mariera à l'âge de 18 ans avec le poète Harry Mathews, un ami d'enfance. Ce n'est qu'à l'âge de 64 ans qu'elle révèlera dans son livre "Mon secret" avoir été violée par son père alors qu'elle avait 11 ans.
Qui étiat Niki De Saint-Phalle ?
Voyons.
D'abord mannequin, elle sombre dans une grave dépression en 1953. Soignée en hôpital psychiatrique par des électrochocs (qui altèreront à jamais sa mémoire), elle commence à peindre... "chez les fous ! J'y ai découvert l'univers sombre de la folie et sa guérison, j'y ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l'espoir et la joie." (Niki de Saint-Phalle)
Et c'est ici que commence sa grande carrière, se rapprochant des artistes de l'art brut, tel que Jean Dubuffet. Elle devient petit à petit plasticienne, peintre, sculptrice.
Vers 1955, elle visite l'Espagne avec son mari et découvre les jardins de Gaudi. A Paris, c'est le musée d'art moderne qui l'inspire. C'est là qu'elle rencontrera Jean Tinguely qu'elle épousera en 1971, après avoir divorcé de Harry.
En 1971, elle devient célèbre avec son exposition "Tirs", performances durant lesquelles l'artiste tire à la carabine sur des poches de peinture, éclaboussant de couleurs des tableaux-assemblages.
À la même époque, Niki intègre les Nouveaux Réalistes, période pendant laquelle elle crée des ex-voto, puis les Nanas, femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester.
S'en suivent des œuvres variées : Le Golem à Jerusalem, la fontaine Stravinski à Paris, le Jardin des Tarots à Capalbio en Toscane,, les Tableaux éclatés exposés au musée d'Arts et d'Histoire de Fribourg, le Queen Califia's Magical Circle à Escondido (Californie), La grotte à Hanovre, L'Arbre aux serpents, exposé dans la cour du musée des Beaux-Arts d'Angers, La fontaine de Jouvence à Duisbourg, L'ange protecteur dans la gare de Zurich, Les Black Heroes,... Elle participe également à l’aventure du Cyclop de Jean Tinguely dans la forêt de Milly-la-Forêt (sans permis de construire).
À partir de 1994, elle s'installe à La Jolia, en Californie pour des raisons de santé. Dans son atelier, elle crée de nombreuses sculptures et de moins en moins de peintures.
Ses poumons ont été rongés par les poussières de polyester qu'elle découpait pour ses sculptures.
Elle meurt le 21 mai 2002 à l'hôpital de San Diego des suites de son insuffisance respiratoire chronique.
Pour en savoir plus sur cette artiste originale : NIKI DE SAINT-PHALLE.
Etonnante fontaine dont on doit la présence ici, entre autres, à l'ancien Président de la République François Mitterrand. Hein ? Je l'ai déjà dit ? Ah bon.
Ben oui, ben oui. On va quand même en parler un peu de Mittoche, Président de la République française de 1981 à 1995, mais aussi maire de Château-Chinon de 1959 à 1981.
Ce dernier a d'ailleurs "semé" un peu partout dans la ville des "miettes" de sa présence passé. Petit poucet qu'il était. Et hop, une miette à Jarnac. Une miette au Mont Beuvray. Une miette à Paris avec la bibliothèque. Hein ? Quoi ? Ah oui, tiens, une miette à Soustons, du côté de Latché. Eh, oh, pépère, ce serait pas un peu égocentrique tout ça ?!
Toujours est-il qu'à Château-Chinon, on peut visiter le musée du Septennat qui regroupe les cadeaux qui ont été faits au Président durant ses deux mandats de présidence.
Musée original et surprenant quand on voit le nombre et le choix des cadeaux faits au Président.
Bon, là, nous n'avons pas pu le visiter car on n'avait pas le temps et, en plus, il était fermé pour rénovation. On ne va pas s'inquiéter, mais ça fait quand même plus de quatre ans qu'il est fermé pour rénovations. S'ils attendent que Mitterrand apporte des nouveaux cadeaux pour la collection, ce n'est pas près de rouvrir.
Autre lieu présidentiel incontournable quand tu viens à Château-Chinon : l'Hôtel "Au vieux Morvan".
Eh oui, c'est ici sur le balcon de l'hôtel-restaurant que le nouveau Président de la République fraichement élu est apparu pour la première fois après sa victoire le 10 mai 1981. Il est le premier président socialiste de la Vème République. C'était sa troisième candidature élyséenne et le voilà élu avec 51,8 % des voix face au sortant Valéry Giscard d’Estaing.
De 1962 à 1981, il occupa très régulièrement la chambre 15, appelée aujourd'hui "Chambre Mitterrand". Simple avec vue sur les monts morvandiaux.
Que reste-t-il de ces années victorieuses ? La possibilité de louer la chambre 15, de déjeuner et diner dans le restaurant où on te servira quelques spécialités morvandelles, tels que les œufs meurettes, le tatin d'escargots, les fromages de la région,...
Un peu plus haut, un peu plus loin, c'est la balade de la promenade qui propose un panorama à 360° sur la plaine du Bazois à l'Ouest et sur les monts du Morvan à l'Est.
François Mitterrand aimait -parait-il- venir se balader par ici. On a alors créé un "circuit François Mitterrand", ainsi qu'une sorte de parc étrange et glauque avec son buste en sculpture, appelé Espace François Mitterrand.
Aaaaah oui, Mitterrand a marqué Château-Chinon de son empreinte.
Même au niveau spectacle.
Eeeeh oui,
Dalida est venue à Château-Chinon ! C'était le 9 octobre 1972.
J'adore la tête de la petite fille derrière.
Homme séducteur aux multiples amantes, François Mitterand aimait beaucoup Dalida.
Spéciale dédicace à Cécile qui voulait découvrir la Nièvre et le Morvan !
Mais les années ont passé. Le socialisme s'en est allé. Si, si. Et ce n'est pas ce non charismatique d'Olivier Faure qui me dira le contraire. Il a tué le PS.
Mais ne faisons pas de politique ici. Enfin... Fais chier quand même.
Château-Chinon tente de perpétuer la mémoire de François Mitterrand en ces lieux pour entretenir un certain tourisme, peut être déjà complètement oublié.
Pourtant, les années 1980, ça marche ! Enfin, au niveau musical, on a l'impression qu'il ne s'est rien fait de milieux depuis le TOP 50. Il y a une réelle nostalgie des années 1980 ; et donc de l'ère Mitterrand. Alors que faire pour réellement relancer le tourisme à Château-Chinon ? Créer une boite de nuit géante où on passe en boucle les chansons des interprètes d'un tube, comme Patrick Hernandez, Julie Pietri, Cooky Dingler, Jean-Pierre François, Laroche Valmont, Début de soirée, Fin de journée,...
Bon, eh oh, on va pas que parler de François Mitterrand et des années 1980 parce qu'on est dans le Morvan.
Oh si, attends, une dernière anecdote au sujet de l'ancien Président du Conseil Général de la Nièvre.
LE JOUR OÙ MITTERRAND A PERDU LES CODES NUCLEAIRES
"(...)La sacoche nucléaire fut créée à la demande du Général de Gaulle pour les cas d’extrême urgence. Celle-ci permettrait en effet au président en exercice de lancer une offensive nucléaire depuis n’importe où, s’il ne se trouve pas à côté du poste de commandement « Jupiter » (bunker d’où l’on peut déclencher une attaque atomique). Fort heureusement, la France n’a jamais eu à s’en servir. Toutefois, les protocoles ont régulièrement changé, dépendamment des présidents.
Ainsi, sous de Gaulle, le code était changé tous les deux mois. Il était par la suite transmis au président et au Premier ministre. Le code était ainsi écrit sur un petit carton blanc placé dans ce que l’on appelait « le collier ». De Gaulle utilisa ainsi ce médaillon pour le cacher d’un côté. De l’autre côté du collier se trouvait une photo de sa fille décédée, Anne. Par la suite, les présidents Pompidou et Giscard-d’Estaing héritèrent du collier. Les choses se compliquèrent un petit peu avec l’arrivée de Mitterrand…
Un des moments forts d’un mandat présidentiel, c’est bien évidemment la « passation de pouvoir ». Comme le voulait la coutume, François Mitterrand reçut le fameux collier contenant les codes nucléaires. Des codes qui, en de mauvaises mains, pourraient détruire le monde tel que nous le connaissons. Mais il y a un petit problème : Mitterrand trouve ridicule de garder les codes sur un collier.
Ainsi, alors que Valéry Giscard d’Estaing transmet au nouveau Président cette chaîne, François Mitterrand la glisse dans sa poche de veste. Emu par son élection et distrait par tous les protocoles, Mitterrand oublie que le collier se trouve dans sa veste… Une veste qu’il décide de faire envoyer le soir même chez le teinturier.
Fort heureusement, le nouveau président se rend rapidement compte de son erreur. Dès le lendemain, il envoya un motard récupérer la chaîne contenant les codes. Quelques mois plus tard, il se confiera à Jacques Séguéla sur cette bourde d’ampleur atomique. Il expliquera notamment avoir imaginé le pire et avoir réagi au plus vite pour rectifier le tir." CULTEA
Si nous sommes venus jusqu'ici, ce n'est pas pour poser une petite larmichette en l'honneur de Mitterrand, mais bel et bien pour boire une petite sangria avec une autre vedette de Château-Chinon.
J'ai nommé
Mamie Nine.
Eeeeh oui : Mamie Nine ! Ma grand-mère maternelle ! 98 ans au compteur. Et toujours une petite sangria à midi et à 18 heures. Bim !
Et avec Mamie Nine, on parle le patois morvandiau sans sans rendre compte quelques fois.
Car le Morvan, c'est aussi un patois. Pas une langue certes, contrairement au basque. Mais un patois quand même. Que j'aime bien retrouver quand je viens sur ces terres natales. Et Xabi n'set pas le dernier à vouloir découvrir des nouveaux mots, un nouveau langage.
Alors, un peu de morvandiau ?
OK ! En v'là !
Aujourd'hui : auzdé / Maintenant : aicht'hure / Le ventre : Lai bouêle / Vin : Vègne / Pomme de terre : Treuffe / Manger : meuser / Imbécile : arnais / Bon à rien : berlaisou / Fouiner : rabeuter / Fou : breudin / Une saleté : un chni / Bouger des choses : ar'veuiller / Canard : boureux / Sale : tartouillot / Maison : mayon / Tousser : quéneusser / Femme : fône / Cochon : couessot / Dormir : dreumi / Laid, laide : peut, peutte / Souffler : bouffeuiller / Tomber en roulant : bourdouler / Un petit garçon : un mouniou / Stupide : gourdiflot / Une cuisse : oune queuche / Sauter : jompiller / Un grain de beauté : une piole / Se cacher : se canfouiner / Déchirer : Dévouëré
Courir la queue en l'air par temps d'orage : dâler / Se laisser vivre : être vêleuche / Laisser échapper du jus ou un liquide par une pression : gidrer / Barboter dans l'eau : garouiller / Saler un plat exagérément : meurer / Mastiquer avec bruit : niaguer / Quelqu'un qui s'habille mal : un pangniât, un déguenillé / Bouder , rester dans son coin : faire son polât , être polâteux / Devenir dur : racornir / Murmurer : révouiner
Une petite anecdote avec mamie Nine ?
Yes, Ok. Allons-y, pas de problème !
Nous sommes en 1986. C'set l'époque où on entend en boucle des chansons comme Touch me de Samantha Fox, Premier baiser d'Emmanuelle (qu'on embrasse), Flash de Stéphanie de Monaco (si c'est pas se foutre de la gueule du monde, ça ?!), et autre Berlin avec Take my breath away.
C'est cette année là, en plein été que ma sœur et moi-même sommes partis avec mes grands-parents maternels et le comité de jumelage de la ville de Château-Chinon en Italie. Un très beau périple qui nous a amené à Cortona, ville jumelée avec la capitale du Morvan. Pendant ce séjour, nous avons également visité des villes comme Rome, Parmes, Florence, San Remo,... et Pise.
AAaaaah Pise !
A cette époque, les selfies n'existaient pas encore. C'est pour cela que j'ai demandé à Mamie Nine de me prendre en photo devant la fameuse tour penchée.
A cette époque -également-, les appareils photos sont en argentique ; c'est à dire que tu ne verras la photo prise que lorsque le photographe te les développera ultérieurement... Tu vois ce que je veux dire ? Ben oui, si la photo est loupée, tu ne le sais pas encore.
Donc : je prends ma plus belle pose devant la Tour de Pise, je me recoiffe, je souris, je regarde bien l'objectif, je me rince les dents avec les doigts et CLIC-CLAC, Mamie Nine prend la photo. Pas de soucis. Impeccable. Content. Elle me redonne l'appareil.
Ahlalala, je suis content. Ça va être une belle photo ! J'ai une belle chemise, il fait beau, le ciel est bleu.
Une semaine plus tard, nous revenons à Château-Chinon. La pellicule de mon appareil photo est terminée, je n'ai plus qu'à la faire développer.
J'ai hâte de voir les clichés pris durant ce périple italien et, notamment, cette photo de moi devant la tour de Pise.
Au fait, sais-tu pourquoi la tour de Pise est-elle penchée ?
"(...)La construction de ce chef-d’œuvre de l'art roman a démarré en 1173, mais, comme on peut l'imaginer, son inclinaison ne faisait pas du tout partie des plans initiaux.
Bien qu'imprévu, le problème est apparu très tôt dans l'histoire. En cause : l'affaissement des sols situés juste en dessous rendus malléables par la présence d'eau en profondeur.
En raison de cette particularité, les constructeurs ont creusé les fondations à seulement trois mètres sous la surface.
Et peu après l'édification des premiers étages, la partie sud de la tour avait déjà commencé à s'affaisser.(...)" GEO
Voilà, voilà.
Trois jours plus tard, je vais chez le photographe chercher les photos développées.
Je les regarde une à une, elles sont relativement réussies, mais j'attends surtout de voir celle prise par Mamie Nine devant la tour de Pise. Et... et... et...
Ah ouais. D'accord. Bon...
Ça ne se voit pas vraiment, mais je suis devant la tour de Pise... sauf que Mamie Nine a privilégié le ciel. Aujourd'hui encore, je me demande comment elle a fait pour "louper" la photo à ce point. Enfin, "loupée", elle est nette, on voit le haut de la tour... Bon...
Mon grand-père maternel avait fait le même coup quelques années auparavant quand j'avais 9 ans.
Nous sommes en juillet 1983.oui, toujours les années 1980 avec cette année là, des tubes ultra planétaires, comme "Les Schtroumpfs" de Dorothée, "Africa" de Rose Laurens, "Karma Camelron" de Culture Club, "L'apérobic" des Charlots, ou encore "Too shy" de Kajagoogoo...
Eh oh, on peut arrêter de parler musique des années 1980 un peu, là ?!
1983, c'est aussi un an après le match de Séville France-RFA pendant la Coupe du Monde en Espagne. Match mythique ! Incroyable ! Suspense, drame...
C'est à Château-Chinon, chez mes grands-parents maternels avec oncles et tantes que j'avais vu ce match incroyable. Je me souviens des insultes qui pleuvaient sur l'équipe adverse...
Un an plus tard, cela s'était un peu calmé. Mon grand-père maternel savait que j'étais fan de l'équipe de foot des Girondins de Bordeaux, et notamment d'Alain Giresse, surnommé à l'époque "Little big man" de par sa petite taille, mais sa grande efficacité sur le terrain.
Comme nous allions chaque été en vacances au Haillan chez ma tante et mon oncle, un jour, il me fit une surprise.
"Allez, monte dans la voiture, je t'amène dans un endroit que tu vas adorer.", me dit-il.
Quelques minutes après, nous arrivions à hauteur de terrains de foot sur lesquels couraient de bon matin quelques hommes vêtus de maillots bleu-marine. C'étaient les Girondins de Bordeaux. Il y avait là, entre autres, quelques héros du match mythique : Trésor, Tigana, Battiston et... et... Alain Giresse.
Un seul objectif à présent : avoir un autographe et pouvoir me faire prendre en photo à ses côtés.
Après quelques grandes minutes d'attente, Alain Giresse sort du terrain d'entrainement. Je m'approche, je demande à faire une photo. Mon grand-père approche avec l'appareil. Il ne parvient pas à l'enclencher. Lui aussi est ému. Giresse est patient. J'enclenche. Mon grand-père tremble, mais parvient à prendre la photo.
"Merci monsieur", "De rien."
Maintenant, il n'y a plus qu'une chose qui compte : finir la pellicule de l'appareil pour avoir la photo le plus vite possible. Fin des vacances bordelaises. Je rentre sur la Nièvre. Je finis la pellicule en prenant des photos de brins d'herbe, de trucs et machins sans intérêt. J'apporte la pellicule chez le photographe. Quatre jours plus tard, les photos sont prêtes. J'ai prévenu tous mes amis : "Vous allez voir qui j'ai vu pendant mes vacances !"
Je récupère les photos. Je les passe très vite pour arriver à LA photo attendue. Elle est là.... mais... y'a un problème... Mon grand-père a mis son doigt sur l'objectif et on ne voit que ma tronche. Celle d'Alain Giresse est recouverte par une sorte de tache blanche. C'est loupé. Tristesse.
Finalement, il me faudra attendre l'année d'après pour avoir enfin LA photo ; toujours prise par mon grand-père, mais sans son doigt sur l'objectif.
Bon. OK. On a bien avancé là. Qui aurait dit que Château-Chinon allait nous faire autant voyager, de Pise à Bordeaux en passant par la RFA ? Hein ? Hein ?
ALLEZ,
REVENONS A NOS MOUTONS !
Ah non, ça,
c'est un cerf.
Nous quittons Château-Chinon, mais pas le Morvan. Direction le lac de Pannecière.
L'idée est de pique-niquer au grand air, de se baigner et de faire du pédalo sur la magnifique étendue bleue nature.
Malheureusement, incroyable ô surprise, lorsque nous passons le village natal de mon père qu'est Corancy, nous découvrons un lac vide, à sec, "disparu", comme le chantait Jean-Pierre Mader en 1984.
Tiens, anecdote : savais-tu que cette chanson des années 1980 sur laquelle tous les nostalgiques des années Mitterrand dansent encore aujourd'hui avec des lunettes boule à facettes et des T-shirt fluo raconte l'histoire de la disparition de Marie-Anne Erize pendant la dictature militaire en Argentine, enlevée par des « hommes en Ford Falcon », la voiture associée aux escadrons de la mort argentins ? Hein ? Hein ? Ah ben, ça donne moins envie de danser là, hein ?!
BON BREF !
Après avoir Corancy, les faits sont là : il n'y a point d'eau dans le lac, ce qui va nous compliquer la tâche pour faire du pédalo et pour se baigner.
Bon, à la rigueur, on pourra peut être se lancer dans un concours de ricochets...
Non, bon, eh : j'déconne ! Y'en a de l'eau !
Regarde comme c'est beau !
Le lac de Pannecière brille de ses mille feux. Une eau bleue cernée par la verdure.
Nous roulons sur cette petite route étroite, jouant à cache-cache avec le lac, tour à tour caché par les arbres ou les maisons des petits hameaux, comme Les Vouas, Huard, Ardoux. Un village : Chaumard.
Il y a là un bar-restaurant-crêperie, ainsi que des chalets à louer en bord de lac. Des airs de montagne.
Mais ce qui marque peut être d'avantage l'attention, c'est cette impression de revenir à une autre époque avec ce grand bâtiment, ancienne école-mairie et autres lieux fonctionnels.
Chaumard -comme beaucoup d'autres lieux dans le Morvan, fut aussi une commune de résistance lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Généralement perdus dans les forêts, les maquis se composaient d'un poste de commandement rudimentaire, de quelques cabanons discrets, un réservoir d'eau naturel...
Le Morvan, grâce à son relief mouvementé, et au caractère des Morvandiaux, abrita une trentaine de maquis durant l'occupation allemande, de 1940 à 1944.
Sur les hauteurs de la commune, à trois kilomètres au nord-est, dans les profondeurs de la forêt, on peut découvrir le mémorial du maquis de Chaumard.
Le maquis de Chaumard fut fondé en juillet 1944 par Marcel Lemaître et Octave Bauché. Installé dans les bois de Chaumard, ce maquis a eu une courte existence puisqu’il fut attaqué et détruit le 31 juillet 1944 par l’ennemi.
Le 30 juillet, ce maquis était parvenu à regrouper 162 combattants avec 40 fusils, 26 mitraillettes, 6 fusils-mitrailleurs.
Mais le 31 juillet, il est 5h30 du matin lorsque deux maquisards aperçoivent dans le petit jour les reflets de casques allemands à travers les fougères. le camp est encerclé au Nord et à l'Ouest. Les fusils-mitrailleurs allemands tirent sur les baraques. La surprise est totale. La défense s'organise avec la fuite. Le camp est incendié à l'aide de grenade incendiaire.
A 7h30, tout est fini ; la colonne allemande descend par le raidillon et incendie le parc auto.
22 résistants ont été tués, 4 ont été faits prisonniers.
Les survivants, qui avaient pu fuir, ont été incorporés au maquis Bernard sur la commune voisine d'Ouroux.
Mes grands-parents paternels -qui habitaient alors non loin de là à l'époque où le lac n'existait pas encore- avaient entendu quelques-uns de ces hommes tentant de fuir l'ennemi à proximité de leur maison aujourd'hui détruite par le seaux du lac créé.
Nous faisons encore quelques kilomètres sur la route sinueuse pour finalement marquer l'arrêt pique-nique à l'entrée du hameau de Vominot.
Il y a là un parking, une table de pique-nique abritée et le stand pédalos.
JEU
Un dinosaure s'est caché dans la photo ci-haut,
sauras-tu le retrouver ?
Non, ce n'est pas la personne au premier plan,
sur la gauche, sans cheveux.
Maintenant que nous sommes à table, bien posés, il est temps de faire un Puissance 1664.
C'est comme le Puissance 4 avec des capsules de bière 1664 à la place.
Non, mais attention, le Puissance 4,
ça peut t'emmener très loin.
Non, bon : maintenant que nous sommes posés, il est grand temps de parler un peu de ce lac de Pannecière. Si, si, si. On en a déjà souvent parlé ici sur ce blog, mais nous allons nous livrer à une petite révision.
LE LAC DE PANNECIERE
Le lac de Pannecière n'est pas un lac naturel. Ça, c'est dit. Alors pourquoi a-t-il été créé ?
Pour le savoir, il faut revenir en janvier 1910, à Paris. Si, si, tu vas voir : tout est lié.
En janvier 1910, Paris connait l'une des plus importantes crues de la Seine de son histoire. Commencée le 21 janvier, la crue atteint son maximum le 28 au pont de la Tournelle, avec une cote de 8,50 mètres. La moitié de la ville est alors inondée et plus de 200 000 parisiens sont sinistrés.
Cartes postales : L'Art Nouveau
Suite à ces ravages, il a paru nécessaire de construire des réservoirs sur les affluents de la rivière pour en contrôler les crues.
C'est ainsi que le choix se porta sur cette vallée creusée par la rivière de l'Yonne, située à quelques kilomètres de Château-Chinon, en contrebas. Il y avait là quelques hameaux, entretenus par quelques habitants. De la vie campagnarde, loin de l'urbanisation, comme ils l'avaient souhaité.
Bon... Entre risquer les inondations à répétition de quelques milliers d'habitats parisiens et l'expulsion de dizaines de Morvandiaux bien en place dans leurs maisons soigneusement entretenues, choyées et chèrement payées, le choix fut rapide au niveau des instances gouvernementales.
Mon grand-père paternel n'a pas travaillé sur l'édification du barrage à proprement dit, mais sur les murs alentours servant à "canaliser" le lac afin qu'il ne déborde pas sur les alentours. Pour cela, il fallait faire sauter à la dynamite certaines maigres carrières à la dynamite en demandant aux habitants voisins de quitter leurs maisons afin de ne pas recevoir des projectiles pendant l'extraction. Mon père me racontait ce souvenir de devoir quitter la maison quand mon grand-père (et donc son père) devait faire sauter un pan de falaise pour récupérer les pierres afin de construire quelques ponts de passage de la rive droite à la rive gauche de l'Yonne, pas encore tout à fait lac à cet endroit.
Le chantier du barrage du lac de Pannecière, qui donnera naissance au lac du même nom en retenant les eaux des rivières de l'Yonne et de l'Houssière, débuta le 29 septembre 1937 avant d'être interrompu le 2 septembre 1939, suite à l'entrée en guerre de la France.
Les travaux reprirent en mai 1946 pour être achevés en décembre 1949.
Lors de sa mise en eau, le réservoir a donc englouti quelques hameaux, dont Pélus (intégralement) et Blaisy (partiellement). Ainsi que la maison où habitaient mes grands-parents paternels, ma Mémé et mon Pépé, au niveau du lieu-dit Les Moulins, non loin des Vouas. C'est là qu'ils avaient entendu au petit matin les maquisards du Maquis de Chaumard s'enfuir pour fuir la barbarie nazie.
Lorsque le lac est vidé pour être nettoyé, on aperçoit encore les "fondations" de leur maison.
Il y a quelque chose de poétique et nostalgique car, quand on prend un peu de recul, une "forme" de vie semble apparaitre avec, entre autre, ce pont qui permettait, à l'époque, de passer d'une rive à l'autre...
Bon, eh oh, bien sûr, ils n'ont pas été noyés sous les eaux. Ils ont été "invités" à aller habiter un peu plus haut, du côté de Chagnon, puis au Port-de-l'Homme. Mais cela, j'en ai déjà parlé dans des précédents billets sur ce blog.
Ironie du sort, pour sauvegarder les avenues, boulevards et quais de Seine parisiens, les autorités ont englouti les petits villages de cette vallée qui recueillaient depuis longtemps les enfants parisiens de l'assistance publique, abandonnés ou laissés par leurs parents.
Mes grands-parents paternels ont ensuite regagné Château-Chinon et ces hauts HLM qui, prochainement, vont être détruits définitivement.
Aujourd'hui, la tendance s'inverse. Comme nous l'avons vu pour les HLM de Nevers Banlay, c'est même au tour de quelques communes de voir leurs Habitations à Logement Modéré de disparaitre. Comme si la campagne ne suffisait plus à héberger les gens qui travaillent à la ville.
REVENONS à CE BARRAGE
La construction du barrage et l'apparition du lac de Pannecière ont donc recouvert ces hameaux qui, aujourd'hui, ne dévoilent leurs vestiges qu'une fois tous les dix ans, lors du nettoyage du lac et de la consolidation de l'édifice.
Et maintenant, les chiffres !
Ah oui, on aime les chiffres ici !
Eh ben, en v'là !
Superficie : 5,2 km2
Longueur : 7,5 km
Largeur : 1km
Altitude : 320 m
Profondeur maximale : 48 m
Volume : 82,5 millions de m3
Maintenant, place aux loisirs... sans trop penser aux hameaux qu'il y avait en dessous de nos pédalos.
Une belle petite balade aquatique avec une vue imprenable sur le barrage de Pannecière au loin.
C'qui faut pas faire pour éviter que les Parigôts... et Parigôtes (parités, sinon ça va gueuler !) ne soient pas inondés. Surtout en cette période de canicule-sécheresse-réchauffement climatique-punaises de lit.
Ceci dit, à un m'ment donné, il faut pas non plus dé détourner des bases et des objectifs. Toute cette eau nous met le doute quant à la suite de notre programme du jour...
Mais c'était sans compter sur les multiples ressources de Vauminot.
Quand on prononce ce nom, certaines personnes mal attentionnées penseront de suite à une soirée mal terminée. D'autres, peut être, auront soudainement dans la tête cette chanson d'André Claveau... A quelques lettres différentes près...
André Claveau, Mesdames Messieurs ! Premier chanteur français à avoir gagné le concours de l'Eurovision en 1958 avec la chanson "Dors, mon amour" ! Ah oui, y'a pas que France Gall, Marie Myriam et Joëlle Ursull. Y'a aussi André Claveau !
Bon, on passera sur les années de guerre avec ses prestations d'animateur sur la collaborationniste Radio Paris ("Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand !"). De toute façon, cela ne l'a pas empêcher, après guerre, d'être un des chanteurs français les plus populaires et célèbres de son temps avec ce surnom "Prince de la chanson de charme". Comme quoi, en France, on peut avoir la mémoire courte. Il faut dire qu'il fut aussi le premier à interpréter Bon anniversaire avec ce célèbre couplet "Bon anniversaire, nos vœux les plus sincères, que ces quelques fleurs vous apportent le bonheur…".
Bon eh oh ! Puisque l'on parle d'anniversaire, même s'il n'y en a pas ce jour là- est-ce que ce ne serait pas le moment de boire un verre ; histoire de se remettre de tous ces efforts de pédalo ?
Mais bien sûûûûûûr !
Et justement à Vauminot,
il n'y a pas que des pédalos !
Y'a aussi des Mojitos !
Bon, il faut le dire : c'est pas du grand Mojito, hein. Il n'est pas cher, mais disons que le principal, c'est d'avoir la vue sur le lac.
Et quelle vue depuis ce bar-restaurant-hôtel
"Les terrasses du lac" !
Ah merde, qui c'est qui a foutu
son tracteur devant la belle vue ?!
On recommence !
Oh merde !
Ce bordel ?!
Décalons-nous !
Voilà ! Très beau ! Des fleurs, de la couleur ! Sympa !
Mais il est déjà 17h30 et il nous faut retourner à Château-Chinon pour passer la dernière soirée de notre périple nivernais chez Karin et Christophe ; autrement dit chez ma sœur et Lapin. Non sans avoir, au passage, récupérer Mamie Nine pour que l'on soit tous ensemble.
Fin de cette série estivale "Et si des amis-voisins basques venaient dans la Nièvre...".
Demain, on reprend la route pour le sud-ouest.
PETITE REVISION VIDéO
AVANT LE DéPART !
Et un petit air de Bertrand Belin,
Laurent Bardaine, Yuksek et Tigre d'Eau Douce.
OISEAU