Demi-Tour de France, étape 7 : >>>> Nîmes / Toulouse

19 mars 2011

Demi-Tour de France, étape 7 : >>>> Nîmes / Toulouse

Etant donné que je ne sais pas trop comment commencer ce billet, j'utiliserais une bonne vieille phrase, bien usitée, sortie de nulle part, mais que l'on entend partout à certains moments de la vie : "On a beau dire, mais c'est pas simple tous les jours !"
Et tu ne m'ôteras de la tête qu'il y a quand même un peu de vrai là-d'dans !

Bon :
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on en est où, làààà ?

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Gnagna gnagni... Paris... Blabla... Nevers... Lyon... ouais... Ok... Nîmes... Aaaaah !!!
OK ! Alors, aujourd'hui, avant-dernière étape de ce Demi-Tour de France...
Ouah putain, ça sent la fin ! C'est horrible !
Les larmes m'en montent pour venir se pleuvoir sur un horizon soudainement troublé par la venue de futurs jours fanés où un voyage de plus prend fin !
Oui, oui, pleuvent, pleuvent tous ces instants partagés, tous ces lieux parcourus, toutes ces odeurs ressenties, ces mots échangés, ces promesses évanouissantes, ces musiques croisées sans le vouloir, ces histoires qui passent sans le pouvoir, ces rencontres fortuites auxquelles on repense un peu plus tard, ces kilomètres mangés à coup d'hectolitres de pétrole qui nourrissent combien de dictateurs dans des pays éloignés... Hein Hein Hein Hein ?!
Oh putain, putain, mais c'est triste, mais beau, comme une chanson de Joe Dassin, tiens !!!

INTERMEDE JOE DASSIN
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Parce qu'il n'y a pas que "Champs-Elysées" et "L'été indien" dans la vie !
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Mais bien évidemment, la fin d'un voyage ouvre les perspectives d'un autre avec d'autres découvertes, d'autres surprises, d'autres rencontres !
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Bref ! Aujourd'hui, c'est pas compliqué ! C'est la....

SEPTIEME ETAPE
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NÎMES / TOULOUSE
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292 km
Y'en aura un peu plus mais je vous le mets quand même.

Bon, en fait, Mélanie et moi-même ne sommes pas vraiment partis de Nîmes, mais plutôt de Langlade.
En même temps, ça tombait plus bien puisque nous ne devions pas vraiment non plus arrivés à Toulouse, mais plutôt à Castres. Mais ça, je ne lui avais pas dit pour lui faire une surprise dont elle n'aura jamais la connaissance, du coup. C'est ça qu'est génial ! Oh putain, ça me donne envie de chanter du Jean-Jacques Goldman ça, tiens !
Bon, ceci étant dit et non-fait, nous allons garder le titre çi-haut puisqu'il est écrit et que tu viens de le lire.

VILLE DEPART
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NÎMES
LANGLADE
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Comme je n'ai pas fait de photo de Langlade,
voici une photo de Peyro Clabado,
rocher se trouvant non loin de Castres
et dont nous parlerons un autre jour.

Mais que ne se passe-t-il donc à Langlade, petit village fait de terre et de murs, niché sur une étroite colline, dominant un Intermarché des plus avenants et fortement bien achalandé en fournitures sanitaires ?

D'abord, sache que le nom "Langlade" provient de l'occitan "anglada" lui même trouvant son origine dans le latinesque "Angulata", voulant dire en français "angle, coin de terre derrière la maison" ; le tout surmonté du nom de la famille d'origine Anglade, Langlade donc.
Oui, d'accord, tu peux effectivement penser que tu t'en branles un peu de tout cela, mais on peut également dire que, jadis, "Langlade" s'écrivait "l'Anglade" ; et que l'on trouve même des attestations latines "Anglata" dès 1125 et "Anglada" au XIIème siècle. Mais à quoi bon, hein, franchement ?!
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Nous pourrions également parler de ce petit temple protestant qui, lui, n'a pas été transformé en Demeure du Chaos.
Et, oooohh, regardons ce petit lavoir du XIXème siècle qui fut le lieu d'une fête des eaux en 1938, avant que la Seconde Guerre Mondiale n'éclate et fasse péter tout ce travail de restauration chèrement chéri par la population locale, prénommée Langladoises et Langladois.
Et là, le moulin à vent, dont il est fait mention dès 1211, portant le nom de Moulin de Cavalieren hommage à Jean Cavalier, chef des Camisards (résistants-protestants) en 1712 qui fut exécuté, lui et sa troupe, par le bataillon de Hainaut.
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Mais préférons peut être dire que Langlade est surtout reconnu pour ses six domaines viticoles, dont le plus vieux et le plus réputé reste Le Vieux Langlade, où le Roi René en personne venait s'approvisionner.
Oui, Langlade, c'est surtout le vin ! Un vin de première qualité !
Depuis 20 ans, le vignoble languissant (100 hectares en 2000) se remet à croître en retrouvant le terroir historique du « Vieux Langlade », la garrigue, avec ses sols pierreux brûlés de soleil, ses senteurs de chênes verts et de genévriers, dans l’espoir que le dynamisme de ses vignerons et de toute la commune sera récompensé par la reconnaissance de son appellation en tant que crû, appellation historique utilisée au début du XXème siècle et jamais abrogée.
Mais, bien sûr, bien sûr, bien sûr... le tout à consommer avec modération... Enfin, tu fais ce que tu veux en même temps... Et puis c'est pas la peine d'insulter ceux qui en boivent plus que toi ! La ségrégation règne dans ce pays et il faut que cela cesse. Pour cela, regardons de suite un petit...
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MESSAGE INFORMATIF
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Les alcooliques sont nos amis
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Ceci étant dit, il était grand temps de tergiverser vers d'autres lieux.
Le premier d'entre eux ne fut pas des plus réjouissants car il s'agissait de Remoulins.

Alors, bon, voilà, ça y est !

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Certains diront... Oui parce qu'ils n'avaient encore rien dit depuis le début de ce billet !
DONC certains diront : "- Mais eh oh, les mecs, là ! C'est nawouak votre itinéraire à la con ! Remoulins, c'est pas du tout sur la route de Toulouse quand tu pars de Nîmes ?! Cons vous !
Et là, je te répondrais tout de go : " - Dis don' eh bande tocards, d'abord, premièrement une, on fait c'qu'on veut ; et deuxièmement deux, je te rappelle que notre itinéraire va de Langlade à Castres alors merde !"

Mais pourquoi aller à Remoulins alors ?

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Pour les vestiges de l'aqueduc de Nîmes ? Nooooon !
Pour sa grotte de la Salpétrière ? Noooooonnn !
Pour son moulin à huile d'olive et farine ? Noooooonnnn !!!!
Orgues de l'église Saint Martin construites par Prosper-Antoine Moitessier en 1851, classées au titre des Monument Historiques ? Noooooooonnnnnn !!!!
Pour son nom qui fait penser à un mauvais café ? Noooooooooonnnnnn !!!!
Pour... oh eh merde !

Non, si nous allons à Remoulins, c'est pour passer devant cette plaque apposée sur une des façades de la gare...

REMOULINS
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Oui, alors, ça peut paraître un peu con de venir dans une ville qui n'est pas sur la route prévue pour prendre en photo une plaque commémorative... Ouais ouais, mais je m 'en fous ! Ce détour et cette photo permettent de parler d'une de ces trop nombreuses histoires concernant la déportation des Juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale et qui fut passée sous silence durant quelques temps contemporains.

Il y a des choses dans la vie que tu ne saurais expliquées. Il est de ces lieux où tu te retrouves un jour sans trop savoir pourquoi et, pourtant, il faudrait se poser cinq minutes pour tenter de comprendre.
Ainsi, comment avais-je eu connaissance de cette gare et de ce qui s'y était tramé quelques décennies plus tôt ? Comment se faisait-il que Mélanie et moi-même nous nous y retrouvions quelques décennies plus tard ce jour là ? Et comment était né ce sentiment antisémite (récurrent) en France ? Et pourquoi Mélanie et moi-même nous étions-nous rencontrés ? Et qu'est-ce qui poussent certaines personnes à commettre des actes héroïques et profondément humains pendant que d'autres détournent le regard ? Et après l'éclipse, elle va où la lune ? Est-ce que les jongleurs naissent dans des balles ?

Et tout un ts d'autres questions existencielles qu'il serait trop long de vouloir expliquer ici et maintenant.
Mais, pour revenir à Remoulins, je me souviens avoir étudié quelques années auparavant pour une raison X (ou R) la tragique épopée de ce que l'Histoire avait finalement nommé "Le train fantôme", repris par Laurent Lutaud sous la forme d'un documentaire-témoignage, intitulé "Lettres du train fantôme" (2002) :

Charles et Louis avaient 12 ans en août 1944 et jouaient dans une rue de Sorgues, près d’Avignon, quand une longue colonne de 700 prisonniers hagards, pieds nus, accablés de soif et de chaleur, est passée devant leur porte. Vision fugitive, des soldats allemands les obligeaient à fermer leurs volets à coups de crosse.
Toute leur vie, Charles, Louis et leurs voisins se sont demandé qui étaient ces hommes et ces femmes ? D’où venaient-ils ? Où allaient-ils ?
46 ans plus tard, les habitants de la petite ville du Vaucluse découvrirent que ces prisonniers venaient de Toulouse et faisaient partie d’un sinistre convoi appelé Train fantôme.
Voici les témoignages qui avaient été recueillis dans la ville de Remoulins à la vision de ce "fourgon mortifère"

43ème JOUR : REMOULINS
Un témoin : " - Il y avait un train, là. En face, là. On entendait un bruit, des lamentations. Il faisait une chaleur... On ne pouvait pas leur porter à boire, il y avait les Allemands. Si tôt qu'on s'approchait, ils nous faisaient partir. Par les barreaux, ils nous faisaient bonjour. On entendait des cris... comme des bestiaux. La même chose. C'était horrible. Il est resté 5 jours... entre le 15 et le 18 août."
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Un témoin : " - Quand ce train est ici, en gare de Remoulins, en 1944, on réalise... On ne comprend pas encore ce qu'est réellement la déportation. Pour nous, à ce moment là, la déportation, c'était aller en Allemagne. On pensait au travail oblgatoirejusqu'à la mort ; pas tant à l'extermination, aux fours crématoires... On ne pouvait pas imaginer une telle... qu'un homme arrive à une telle décadence, à maltraiter les gens à ce point. C'était impossible. On savait que c'était l'Allemagne, mais on ne réalisait pas l'horreur de la déportation. On savait aussi que ce train qui était là en gare de Remoulins arriverait en Allemagne... Mais pourquoi faire..."

Je trouve que cette histoire, et finalement tant d'autres, représente tellement la viscéralité des mentalités françaises : voir des choses étonnantes, stupéfiantes, révoltantes et édifiantes pour finalement ne s 'accorder le bénéfice de la réflexion que des décenies plus tard, histoire, peut être, de se caresser l'âme en se congratulant de témoigner tardivement, mais tout de même.
Soyons démagogues : parlons de la collaboration ! Parlons de cet accueil fait à un dictateur de Libye ! Parlons de ces votes extrémistes dès qu'une crise pointe son nez ! Peuple frileux, peuple mesquin, peuple soumis, peuple influençable... Le pays des Droitsde l'Homme est une étiquette que la France se revendique pour faire le bon élève de service aux yeux des autres pays sans toutefois en maîtriser le réel fondement.
Le pays des Droits de l'Homme, c'est le pouvoir de rationnaliser. Oh putain, j'ai envie de chanter du Damien Saez !!!

Mais, bon, continuons !

Après Remoulins, nous nous dirigions sur Remouldeux... Non, j'déconne ! Ouais, je sais, c'est nul, mais t's qu'à en faire des blagues, toi !
La route s'ouvrait à présent sur de plus grands espaces. Un peu d'iode, de sable et d'horizons vierges ne faisaient pas de mal à l'esprit et aux yeux.

Demi-Tour de France oblige :
nous avons traversé une partie de la PetiteCamargue avec...

SES RONDS-POINTS

Oui parce que pourquoi pas !

SES MARAIS SALANTS
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qui laissent sur tes lèvres un goût agréablement piquant.

SES FLAMANTS ROSES
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qui se déplacent dans une chorégraphie aléatoire et saccadée.

Pour atteindre, suite aux conseils de Véro, l'étendue vierge et sauvage de...

LA POINTE D'ESPIGUETTE
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Véritable limite entre la nature sauvage et les stations balnéaires, la pointe d'Espiguette présente une diversité de paysages naturels en constante évolution : dune de sable, étangs, eaux stagnantes, mer et vagues méditerranéennes. Et puis, en cette saison, ces immenses parkings de sables désertés, brassés par un vent terriblement frais, mais si jouissif pour te remettre le blair et les esprits en place. Cet air vivifiant à t'en faire péter les narines tout en marchant sur ce cordon de dunes mobiles de type saharien.
A l'arrière s'étendent les sansouires, anciens étangs salés colmatés par des limons argilo-sableux. Avec leur topographie changeant au gré de vents dominants, les grandes étendues sableuses donnent au site une allure de véritable désert.

La végétation qui pousse sur ces dunes en assure la stabilisation progressive. L'oyat et l'euphorbe sont des espèces édificatrices de la dune blanche. Le panicaut également appelé Chardon bleu, le rumex de Tangeretlelis de mer sont des espèces stabilisatrices de la dune grise. Autant de mots qui poussent également méditer sur des rivages plus lointains...

Afrique du Nord... Egypte...
Située à quelques 15 km de ces étendues sauvages et vierges, voici justement que se dresaient devant nous les Pyramides modernes de...

LA GRANDE MOTTE
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J'adore venir dans ces villes balnéaires dans les mois d'hiver alors qu'elles sont surpeuplées l'été.
La Grande Motte a une capacité d'accueil de plus de 100 000 personnes... mais n'est parcourue que par quelques 8500 habitants hors saison.
Les rues désertées. Le vent faisant tournoyer quelques prospectus d'une laverie locale qui propose trois lavages pour le prix de deux. Un silence rare se heurtant aux grandes façades peuplées d'appartementsvides. Des immeubles à l'abandon provisoire, façades grisâtres, n'évoquant nullement la détente estivale ; et dans lesquels tu dirais bien à quelques Sans Domicile Fixe de venir s'installer pour passer des nuitsàl'abris. Il se retrouveraient ensuite l'été dans une autre ville pour parler...

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" - T'étais où toi cet hiver ?
" - A La Grande Motte. Et toi ?
" - A Palavas-les-Flots.
" - Bien ?
" - Bien !"

Une seule fois j'étais venu à La Grande Motte lors d'un Tour de France fait en bagnole après un service militaire obligatoire de dix mois. C'était en octobre 1999, à la tombée de la nuit. Il faisait froid. Tout était fermé. Les immeubles originaux m'avaient apparu immenses. J'aime ces contrastes et imaginer qu'en ce terrain urbain déserté, il y a eu et il y aura des rencontres, des moments de vie uniques.
Il faut croire aujourd'hui que la station a su mettre de la vie et de l'activité en toute saison puisqu'il y avait d'avantage de monde et de commerces ouverts en cette fin de mois de janvier 2011. Il y avait un spectacle d'Anthony Kavanagh programmé dans la salle de spectacle de la ville. Alors t'as qu'à voir ! C'est vraiment dans ce genre de ville, en cette saison que... Bon... Moi j'aime pas trop Kavanagh... Et qu'on ne vienne pas me dire que je suis raciste ! C'est son humour qui m'emmerde. Si tu veux me faire chier, tu m'offres l'intégral des spectacles de Kavanagh pour mon anniversaire.

Mais revenons à La Grande Motte puisque la Petite est introuvable.
Bien sûr, on peut s'indigner sur cette architecture monumentale, scabreuse, détonnante ; mais surtout originale.
Cherchons alors à comprendre pourquoi de tels immeubles ont-ils été ici édifiés ?

Ensemble

Créée dans les années 1960 pour les vacances des classes moyennes (et pour concurrencer l'Espagne) et par la volonté du Général de Gaulle à développer le tourisme sur le littoral méditerranéen, ce prodigieux chantier débute en 1964, avec la construction du Port qui vient présider à l'ordonnancement général de la station. Jean Balladur(1924-2002), cousin d'Edouard, est désigné pour être l'architecte en chef. Artiste, philosophe, ancien élève de Sartre, il insuffle à ce projet une dimension nouvelle. Il mêle l'artistique et l'urbain à travers une symbolique cachée dans les moindres détails des bâtiments et espaces publics.

Quand les pelleteuses commencent les premiers travaux de remblaiement, il n'y a dans ce bout de France désertique (que nous avons pu croiser à la Pointe d'Espiguette) que marais saumâtres, moustiques et taureaux.
A présent, l'entrée de La Grande Motte, calquée sur le concept américain du parkway, donne l'impression d'une route tracée en pleine forêt, à l'opposé des traditionnelles départementales de l'après-guerre et de leurs rangées d'arbres alignés comme des balais.

Le port

L'architecture ? Du béton partout ! Matériau "liquide", facile à travailler et peu onéreux, choisi par Balladur pour tout modeler, des façades des immeubles au revêtement des trottoirs, des bancs publics aux fontaines, des arcades des galeries marchandes aux sculptures disséminées sur les places...
Jean Balladuraégalement imaginé ce système des pyramides qui permet de créer une ligne d'horizon en dentsde scie, avec des pleins et des déliés. L'architecte savait qu'on ne lutte pas contre les éléments naturels : les "pyramides peignent le vent, mais ne le cassent pas". Pas de verticales non plus ! Tout n'est que pentes, courbes et ellipses. Il n'y a ni tour ni barre à La Grande Motte, hormis l'hôtel Mercure qui surplombe le port ayant refusé le principe pyramidal sous prétexte que le ménage serait plus difficile à gérer dans des étages à superficies différentes.

Autre particularité de La Grande Motte : la ville a été conçue pour ne pas s'agrandir, enclose entre mer au sud et étangs au nord, bordée par des étendues inconstructibles appartenant au Conservatoire du littoral et desservie par un unique boulevard d'enceinte ombragé, qui, à 600 mètres des plages, délimite le centre-ville et empêche toute pénétration de nouveaux axes routiers.

La Grande Pyramide

Il y a un an tout juste, la ville recevait le label "Patrimoine du XXème siècle", attribué par le Ministre de la Culture à des oeuvres architecturales. Fait exceptionnel, le titre a été décerné non pas à un bâtiment, mais à la ville dans son intégralité, architecture, urbanisme, mobilier urbain, signalétique compris. (Merci à Olivier Metzhger pour toutes ces précisions)

La question se posait alors : "Et si on créait un immeuble du Chaos en plein centre-ville de La Grande Motte ?"

On reprend la route...
Et même plus, l'autoroute...
Pour aller plus vite...
Arriver le plus vite possible...
Parce que...

Banlieue de Montpellier... Lansargue au loin...
Petit village apparemment anodin et inconnu où, pourtant, eu lieu il y a une vongtaine d'années le tournage emblématique du film de Léos Carax...

LES AMANTS DU PONT-NEUF (1991)
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Histoire d'une rencontre.
D'un côté, Léos Carax, cultivant secret et rébellion. Préférant le suicide artistique à la moindre concession.
De l'autre, Christian Fechner, descendant d'un baron autrichien. Magicien ventriloque reconverti dans le cinéma. Producteur des "Charlots", de "L'aile ou la cuisse", de "Marche à l'ombre", de "Camille Claudel",...
De cette rencontre est née une oeuvre contestée, maudite : "Les amants du Pont Neuf".
Epopée intimiste d'amour pur, rugueuse, flamboyante et lyrique. Tournage-fleuve sur trois ans, arrêté à deux reprises, sinistré par une invraisemblable série de catastrophes naturelles et d'errances financières, laminé par les rumeurs.
C'est ici, à quelques kilomètres de l'A9 que nous parcourons à grande vitesse, en silence, que fut reconstitué entièrement le décor du film, début 1988...

Photo : Première

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40 bulldozers creuseront quelques 250 000 mètres cubes de terre. Le décor prend carrément les dimensions d'un quartier de Paris : 400 mètres de berges, les deux rives du fleuve reconstituées, immeuble par immeuble, le tout sur 12 hectares.
Le budget du film est très vite dépassé car, à l'origine, il était prévu de n'y tourner que des scènes de nuit. Mais les coîncidences de la vie ont fait que...

Histoire fabuleuse que celle de ce tournage, mais continuons à avancer.

Par ici !
Sète et son Georges Brassens.
M'en fous : j'aime pas Georges Brassens.

Au loin, là-bas...
Pézénas, ville où Molière faisait ses premières
représentations théâtrales de rue de 1646 à 1657.

Juste après...
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CARCASSONNE
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Si tu t'approches trop près de la cité,
tu ne verras que cela.