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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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24 mai 2012

OBJECTIF RHUNE ! Part II

Souvenons-nous !
Dans le précédent épisode, nous avions constaté que les élections présidentielles françaises étaient terminées pour se solder par la victoire de François Hollande, candidat du Parti socialiste.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas que...

 

...c'est là, à ce moment précis où tu lis ces mots, cher lecteur, que tu te dis : "Putain, mais je comprendrai jamais rien à c't'internet de merde ! Je tape "Rhune" sur mon moteur de recherche à la con là et voilà que ça m'envoie sur une saloperie de lien foutraque qui me parle des élections !!!!"
Certes, certes, mais comme disait Krzytztof Kieslowski, grand réalisateur polonais, "L'homme serait fou de croire pouvoir maîtriser son destin, rien n'est jamais sûr, le hasard est toujours là."

Eh oui, ces petits hasards qui peuvent bouleverser une vie entière lorsque tu rencontres telle ou telle personne, ou lorsque tu découvres un doigt dans ton sandwich, ou lorsque tu oublies ton enfant dans un sèche-linge, ou lorsque tu traverses la rue et te fait écraser par un 30 tonnes, ou lorsque tu te prends sur la tête un morceau de carlingue qu'un avion a perdu en vole en passant au-dessus de ton jardin alors que tu étais tranquillement en train de préparer le barbecue pour recevoir tes amis que tu n'avais pas vu depuis quatre ans car tu avais été kidnappé par des malfaiteurs alors que tu étais parti en voyage au Mali, un cadeau que tu avais gagné en participant à un tirage au sort dans ton magasin Castorama préféré où tu t'étais rendu car tu venais de griller l'ampoule de ta hotte de cuisine au moment même où tu tentais de te faire réchauffer un steak sur ta nouvelle gazinière dont tu avais hérité d'une très vieille tante, disparu, hélas trop tôt, d'une maladie qu'elle avait contracté en mangeant une boite de haricots verts périmés etc.etc.etc.
Bon alors... Les élections, c'est fait ! Kieslowski, c'est dit... Le hasard, on a bien avancé.
Qu'est-ce que de quoi qu'on parlait déjà au départ ? Ah oui...

 

LA RHUNE
ou
LARRUN
.
IMG_0256

Deux orthographes car nous sommes ici en plein coeur, ou en plein poumon, ou en plein gros intestin -, c'est suivant l'heure à laquelle tu arrives,-  du Pays Basque.
Aaaah le Pays Basque : son axoa, sa confiture de cerise noire, ses fromages de brebis, sa pelote, son piment d'Espelette, ses maisons blanches et rouges, son Irrouleguy, son lomo et ses habitants qui s'appellent tous Xabi, Patxi, Ramuntcho, Yaquech et Benat. Ca va, j'ai bon, là ?
Aaaaaaahh la langue basque que l'on découvre avec nos yeux de touristes et dans laquelle on ne voit que des X, des Z, des U, des T et plein de R ! Des R partout !!!! Là, et puis là, et ici, et encore lààà !
Mais ce serait trop réducteur de résumer une langue régionale à quelques lettres car, oui, Mesdames, Messieurs, la langue basque, c'est plus que ça !
Sachez que de nombreux vestiges retrouvés au Pays Basque laissent penser, non seulement, que la région était la plus peuplée d'Europe à la préhistoire mais également que les peuples présents sur place avaient développé un incroyable avancement technologique, artistique et culturel.
Une autre théorie évoque que les Basques seraient les descendants des premiers Cro-Magnons européens ayant fuit l'Atlantide en déclin.
Certains anthropologues et linguistes affirment que la langue basque proviendrait du langage cro-magnon.
"Points intéressants : le mot basque pour ‘couteau’ signifie littéralement ‘pierre qui coupe’. Le terme ‘plafond’ en basque se traduit par ‘sommet de la caverne’. (...)
La langue basque reste une énigme quant à son vocabulaire, sa syntaxe et ses structures grammaticales. Alors que les significations et définitions des mots sont considérées comme primitives, la syntaxe est extrêmement complexe et ordonnée." (Charles Moffats)

 

LE BASQUE EST UNE LANGUE

bidarrayEuskara est le nom de la langue basque. On discute sur ses origines préhistoriques, mais le basque était déjà parlé dans toute l'Aquitaine à l'arrivée des Romains. On raconte même que le diable n'aurait pu apprendre cette langue à la prononciation difficile.
En lisant les cartes, traduisez etche par maison, mendi par montagne, zur par bois, et bide par chemin.
Mais cela ne vous aidera pas beaucoup pour comprendre que Jaureguizarrekolepoa signifie le col du vieux château.
Et pour la bonne cause, les panneaux de signalisation sont tous doublés en français et en basque...
Pour l'anecdote, rappelons que le Diable en personne, lorsqu'il voulut apprendre le basque, ne put y parvenir et se jeta dans la Nive du haut du pont d'Enfer, à Bidarray...

 

MAIS REVENONS A LA RHUNE
ou
LARRUN !


Montagne mythique pour tous les Basques...


Artzamendi (64)...sauf peut être pour un ou deux
qui préfèrent Artzamendi,
rien que pour bouleverser
les statistiques et les sondages.
 

  

 ...la Rhune ou Larrun est cette dernière barrière pyrénéenne avant l'océan Atlantique avec un sommet culminant à 905 mètres très précisément. Ils l'ont encore dit aux infos hier. Les crêtes de la montagne se dressent au-dessus de contreforts massifs. Pour tous les habitants de la région du Labourd, le lieu recèle la quintessence de la culture basque...


Irouleguy, les vignes...sauf peut être pour deux ou trois personnes
qui préféreront parler du vin d'Irrouléguy
issu de ces vignes à flanc de coteaux.

 

 
DONC : la Rhune ou Larrun signifie "bon pâturage". Déjà à l'époque néolithique, les flancs de cette magnifique montagne étaient arpentés par les chasseurs, puis plus tard par les bergers.
On peut accéder au sommet de ce mont légendaire par différents chemins : en partant de Sare par Arthekaleun, ou depuis Ohlette, ou depuis le col d'Ibardin. Ou encore, pour les feignasses avides de découvrir la région en pratiquant sans trop se fouler, il leur est possible d'emprunter le petit train à crémaillère depuis le col de Saint Ignace.

 

LE PETIT TRAIN DE LA RHUNE

Jénorme monte la Rhune à pincesDepuis 1924, ce moyen de transport amène son flot de touristes et de feignasses (oui, oui, je l'ai déjà dit, mais c'est pas grave) sur les hauteurs de la montagne en une demi-heure et à la vitesse de croisière de 8 km/h. Wagons de bois vernis, toiture en sapin des Pyrénées, plancher en pin des Landes et lambris en châtaigner. Par contre, pas de wagon-bar dans lequel tu pourrais t'adonner aux joies de la dégustation de Mojitos de Rio de Nivelle. Pas de différence entre classe touristes et classes affaires.

Lors d'un vote mémorable dans les années 1970, on demanda aux habitants du village de Sare de choisir entre route goudronnée ou petit train. Le résultat du mini-référendum fut sans appel : la majorité choisit le maintien du train. (Photo by W.)

 

 

Alors bon, vu que nous, nous ne sommes pas des feignasses (oui, je sais ça fait trois fois que je le dis !) et que nous pensons que les choses se méritent pour les apprécier d'avantage, nous avons décidé de partir pour cinq heures de marche.


The Mission (Robert De Niro)Stratégie qui n'est pas sans nous faire penser à "Mission" de Roland Joffé,
dans lequel Robert De Niro expie ses pêchés
en se lançant à l'assaut d'une montagne
en portant plusieurs dizaines de kilos de matériel divers.

 

Bref : après avoir regardé les différentes voies d'accès, nous décidons de partir du petit village d'Ohlette, situé non loin d'Ascain, bourg où repose l'ancien résistant et maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas.
C'esr d'ici, là, depuis cette pierre plate sculptée des noms des villages à proximité que nous partirons. Oui tout à fait !

 ohlette

Carte en main et indications aléatoires fournies, nous partons pour une boucle de 10 km environ avec un dénivelé de 800 mètres.

 

LA BOUCLE DE LA RHUNE

carte

ETAPE 1 : Suivre le GR10 en direction du col des Trois Fontaines. Traverser le ruisseau Larrungo Erreka. Franchir une barrière, poursuivre sur 100 m par le large chemin et bifurquer à gauche. S'élever par un sentier de crête vers la Rhune. Obliquer au Sud-est pour contourner un piton et arriver sous le balcon Miramar.

Il est 10 heures. Température idéale. Ciel bleu, parsemé de quelques beaux nuages éparses. Nous quittons le parking faisant face à un champs dans lequel semblent être exposées de multiples machines agricoles rudimentaires. La route se transforme en chemin ; le chemin en sentier. Nous franchissons ce petit pont pas du tout en bois, sous lequel s'écoule le ruisseau Larrungo Erreka. Un randonneur a délaissé chaussures et pantalon pour se laisser masser les jambes par les flots remuants et agités du cours d'eau pourtant très frais.
Nous continuons. Le sentier pénètre dans une très petite forêt dont l'entrée est marquée par cet arbre...

IMG_0250

 C'est peut être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup. Chacun y verra là un signe, ou un objet, ou un personnage...
Silhouette sombre symbolisant métaphoriquement parlant ce qu'il se passa au pied de la montagne sacrée il y a de cela.... Pffff ohlalalalalalala... 3004 ans très précisément, et ce depuis hier.
Pour cela, relisons le texte d'Ignace de Gorostarzu et Xavier Lorrente-Darracq.

 

LES BASQUES ET LES VIKINGS
DE LA RHUNE

"La montagne de la Rhune est le plus haut sommet de la province du Labourd. Lieu de visite incontournable du tourisme en Pays Basque, depuis bien des années déjà, un petit funiculaire permet d'en accéder au sommet sans le moindre effort. La Rhune culmine péniblement à 1100 mètres d'altitude. Posé sur sa cime tel le cheveu sur la tête à Matthieu, son émetteur de télévision défie les dieux et les albatros qui se rient néanmoins de ce ridicule poil d'aluminium.
C'est dans un texte du chroniqueur romain Isotope Bécrèle qu'il est pour la première fois fait mention de la montagne de la Rhune. Isotope Bécrèle nous conte qu'en 92 avant J.C, une demi-douzaine de bateaux vikings remontèrent à la tombée de la nuit la petite rivière Nivelle - l'infrastructure de leurs navires à fond plat les autorisaient en effet à naviguer dans un très faible tirant d'eau. Ces farouches marins nordiques revenaient de Carthage qu'ils avaient mise à sac. Avec armes, bagages, femmes et enfants, ils avaient décidé de s'octroyer alors un petit détour touristique avant de s'en retourner dans leurs sinistres contrées glacées d'origine. Mais, comme nous l'allons voir, le périple de détente de ces redoutables guerriers va vite tourner au cauchemar pour ces hommes du nord pourtant habitués au pire...
À hauteur de l'actuel village d'Ascain, les drakkars des barbares sont interpellés par une foule agitée qui se presse sur les berges moussues à la lueur des flambeaux : ce sont les Basques. En ces temps reculés, la légendaire hospitalité du peuple basque n'en est qu'à ses balbutiements et les impétueux scandinaves se méprennent alors sur les intentions véritables des autochtones qui vocifèrent des "Boga ! Boga !" guturaux en brandissant des pioches surmontées de rameaux de platanes. Devant ces manifestations de sympathie, appuyées certes, mais tellement maladroites en somme, les Vikings quittent précipitamment leurs navires désormais en flammes et parviennent péniblement à se réfugier au sommet de la montagne y établissant un camp retranché de fortune.
Les Vikings occuperont le site durant près de 200 ans, se reproduisant entre eux, se nourrissant de racines, d'abricots sauvages, de chèvres égarées et de mouettes jetées contre les flancs de la montagne par les vents facétieux du Golfe de Gascogne. On peut se demander comment une poignée d'hommes a pu résister si longtemps à une population locale bien supérieure en nombre. La réponse paraît relativement simple : Aux premiers siècles de notre ère, et toujours si l'on en croit Isotope, la montagne de la Rhune est considérée par les Basques des environs comme un lieu hautement sacré : La Rhune serait pour ces peuplades une sorte d'aéroport céleste d'où débarquent les divinités multiples de leur mythologie enfantine. Il est donc impossible pour eux, au risque de froisser la susceptibilité les dieux, de s'aventurer sur les pistes d'atterrissage.

Un jour pourtant, les Vikings disparurent de la surface de la montagne comme par magie. Furent-ils enlevés par les dieux pour leur outrecuidance persévérante ? Les Basques le pensent, bien sûr, mais les spécialistes de la génétique actuelle pencheraient plutôt pour la thèse de la consanguinité évaporatrice. Cette théorie élaborée en 1992 par le professeur Howard Nickelcröm tent à prouver que plus on se reproduit au sein d'une même famille, plus on a tendance à se dissoudre au contact de l'air au fil des générations.
Toujours est-il que quand les Basques de l'époque - devenus chrétiens entre temps - reprirent possession du sommet de la montagne, ils retrouvèrent effectivement les traces des précédents occupants du lieu : des pièces d'or carthaginoises, des trompes de chasse sculptées dans du granit, des bijoux en peau de hareng et partout aux alentours d'innombrables messages mystérieux gravés sur les rochers."  LE MYSTERE DE LA RHUNE

 

Et puis, finalement, peut être que cet arbre était juste un arbre. Et même si nous croyons au hasard et aux coïncidences des présences célestes pour t'amener à penser autrement et voir les choses différemment, ce n'était peut être là que le signe d'une montée abrupte et soudaine vers les cimes.
IMG_0262CAR OUI, à partir de maintenant, le GR10 -, ô mythique GR10,-  prend de la hauteur. A contre-sens, nous croisons des gens qui courent. Nous pourrions pensé qu'ils ont effrayés par quelque chose, une rencontre, un nuage toxique, un tsunami alpin... mais non ! Ils s'adonnent aux joies du footing en descente sur sentier non-praticable.

 

 Et nous prenons de la hauteur. Là-bas, au loin, sur le versant opposé ou dans la vallée étroite située au pied de la Rhune, quelques cabanes de berger et mas isolés...

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 ... dans un paysage de solitude...

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Nous continuons de monter,
toujours en suivant le GR 10...
.

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Et c'est à ce moment précis que je ne comprends pas trop ce qui m'arrive. En effet, j'ai le générique de l'émission "Chapi-chapo" en boucle dans la tête.

 

ETAPE 2 : Prendre à droite le sentier sous la Rhune, vers les bois.

Alors, là, à ce moment précis, attention, on peut le dire : on entre dans le grand typique ! Et du bien loti ! Si tu es touriste, c'est ici que tu dois venir. Je suis même surpris de ne pas découvrir un panneau indiquant que sur cette partie du sentier, c'est "Ici se trouve l'endroit ultime pour faire la photo typique". Un peu comme ceci, mais en film :

C'est également à partir de cet endroit que nous pouvons croiser quelques pottoks, petits chevaux sauvages de la préhistoire.


IMG_0301LE POTTOK
Moins de 1,50 m au garrot, on le rencontre fréquemment dans les pâturages des collines basques.
Son origine remonte au cheval du quaternaire pyrénéen, dit de Przewalski. On retrouve sa silhouette sur les fresques préhistoriques de nombreuses cavernes ornées de la région.

Depuis le paléolithique supérieur, 35.000 ans avant Jésus-Christ, des chevaux sauvages ont migré de l'Asie vers l'Europe et le nord de l'Afrique. En fonction des modifications climatiques dues aux différentes glaciations et aux changements de végétation, des types particuliers se sont développés pour s'adapter à des niches écologiques spécifiques.
Dans le désert de Gobi, en Mongolie extérieure, où le climat continental a permis de maintenir une végétation de steppe, le Cheval de Prjewalski est resté similaire à son ancêtre préhistorique, le Pliohippus. Au Tibet, un petit cheval primitif a été découvert dans une vallée isolée en 1995. Plus petit que le Cheval de Prjevalski avec une robe beige-grise, il a été sommairement domestiqué.
La question se pose alors à ton esprit : "Est-ce que le pottok se mange ? Et si oui, avec quoi et à quelle heure ? Est-il possible d'utiliser sa viande pour faire un barbecue avec des amis que l'on n'a pas vu depuis quatre ans parce qu'on a été kidnappé par des malfaiteurs alors que...etc.etc.etc. ?"
Eh bien non. Cher lecteur, le pottok est mignon, il est sympa, il est cool DONC on ne le mange pas. Après avoir échappé à diverses utilisations pénibles, voire en boucherie, il est dorénavant sauvegardé.

 

Toutefois, cependant, libre à toi de modifier légèrement cette vision typique pour donner un autre caractère et une autre importance au lieu.
Comme ceci...

 

 

ETAPE 3 : Après plusieurs lacets, traverser la voie ferrée du train à crémaillère. Une dernière pente abrupte permet d'atteindre la gare terminale et le sommet de la Rhune.

Oui, oui, oui. Après ces grands moments de solitude sur les pentes vierges de la montagne, retour à la civilisation.
A 200 mètres du sommet, tout à coup, des gens ! Partout ! Sortant de nulle part ! Làààà, derrière une grosse pierre ! Ici, sous un tas d'herbe !!!! Jeunes, vieux, moins jeunes, moins vieux ! En short ! En mocassins ! Armés de parapluie ! Parfois même portant un baise-en-ville ! Parlant, criant, vociférant en espagnol, en français, en basque !!!!
"Icccciiiiiii Toby !!!!!!" , "No vayas por ahíiiii, Paco !!!!!", "Reviens Jérémy !!!!" , "Puta todavía es lejos !!!!!"

Plus moyen de prendre une photo sans avoir quelque chose d'incongru dans le champs, comme, euh par exemple, ceci...

 IMG_0295 

En nous frayant un chemin dans cette foule urbaine des montagnes, nous finissons par atteindre l'ultime montée vers le sommet.

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A partir de ce moment là, deux choix s'offrent à toi : soit tu te plonges dans l'univers commercial de la Rhune, soit tu profites du paysage.

 

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Nous verrons plus en détail ce qu'il se passe au sommet de La Rhune ou Larrun ou La Chrune...

 

 

Commentaires
N
eT bEN mES cADETS...!
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