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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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4 septembre 2017

A la recherche du lac d'Isabe 2, le retour ! (64)

Alors, je ne sais pas si tu te souviens, mais il y a de cela deux ans, deux mois, huit jours, trois heures, huit minutes et 15, 16, 17, 18, 19... secondes, je m'étais rendu dans la vallée d'Ossau, et plus précisément au-dessus du village d'Eaux-Chaudes, et plus précisément vers les gorges du Bitet pour prendre le départ d'un sentier qui devait normalement me conduire au lac d'Isabe.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Hopla, l'intro, c'est fait.
Mais nous allons creuser un peu plus afin d'être tout à fait clair avec le récit qui s'en suivra.

Oui, cher lectrice, cher lecteur, je ne sais pas si tu es plusieurs, mais saches que c'était en juin 2015 que tout commença.
Il faisait beau, chaud., mais ce n'était pas grave. Emmanuel Macron n'était pas encore président de la République française, mais Raimonds Vējonis remportait l'élection présidentielle en Lettonie ; pays faisant partie de l'Euro depuis 2014 et qui fut l'un des trois pays a avoir recouvré son indépendance en 1989 avec la Révolution Chantante, une révolution un peu moins connue peut être que la Révolution française, ou la Révolution des Oeillets, ou la Révolution Orange, ou la Révolution de Velours, mais qui retenu l'attention, notamment, par la formation d'une chaîne humaine, la Voie Balte, de plus de 2,3 millions de personnes sur 560 kilomètres, traversant L'estonie, la Lituanie et et et et... la Lettonie, ben oui !
C'est également début juin 2015 que l'acteur britannique Christopher Lee nous quittait après avoir tourné dans plus de 225 films.
C'est encore en juin 2015 que j'avais décidé de me rendre dans les montagnes pyrénéennes, dans la vallée d'Ossau, juste au-dessus du village d'Eaux-Chaudes (après la centrale électrique de Miégebat) afin de faire une randonnée apparemment bien casse-pattes, baptisée "randonnée du lac d'Isabe".
D'après les différents écrits dans les magazines et sur des sites internet, il suffisait de rallier les gorges du Bitet au lac d'Isabe sur trois kilomètres environ. Les Gorges du Bitet, situées à 800 mètres d'altitude. Le lac d'Isabe niché à quelques 1925 mètres d'altitude. Soit, après un rapide calcul : un dénivelé de plus de 1000 mètres sur très peu de distance.

J'avais ma carte IGN, des magazines de randonnées reprenant le parcours à suivre pour atteindre l'objectif. J'avais étudié les différents sites internet de randonnée de la région pour être sûr de ne pas me perdre malgré "le balisage sommaire" d'après les différents témoignages.

EEEEEEEEHHHH BIEN,
malgré toutes ces précautions,
voici ce qu'il se passa.


Voilà.
Si tu es allé jusqu'au bout de cette vidéo, tu as pu voir que je n'ai jamais trouvé le lac d'Isabé car je n'avais pas pris le bon sentier. Erreur de chemin, erreur de vallée, erreur de randonnée ! BREF : TOUT FAUX !
La version écrite est ici : à la recherche du lac d'Isabe.

 

DE NOS JOURS, MAIS DEUX ANS APRÈS
C'est donc au mois d'août de cet An de Grâce 2017 que j'ai décidé de retourner sur les lieux de cette défaite. Mais cette fois-ci, pas question de prendre les petits chemins détournés, ou des détours, ou des machins qui amènent dans des bois obscurs et des clairières aux cabanes de berger ravagées par les avalanches d'hiver. Pas question non plus de suivre les mêmes panneaux que la dernière fois.
Et c'est là qu'est le trouble : si je ne peux pas faire confiance aux panneaux et aux fléchages officiels, comment vais-je pouvoir atteindre le lac d'Isabe ?
Eh bien, tu le sauras en lisant la suite de ce billet.

C'EST PARTI !

Contrairement à 2015, je laisse cette fois-ci la voiture un peu plus bas que le pont des Gorges du Bitet. La route forestière n'est pas très bonne par endroits. Des rigoles en ciment ont été ajoutées afin d'évacuer les eaux de montagne, mais elles sont parfois très profondes et risquent d'endommager le bas de caisse de la voiture.
Après quelques minutes de montée progressive pour se mettre en jambe, j'atteins le pont des gorges. Plusieurs panneaux sont présents pour te rassurer. Ce sont les mêmes qu'en 2015. Ils n'ont pas bougé, ils indiquent toujours la même direction et de la même façon. Sur la gauche, un peu en hauteur, un panneau jaune indique la direction du lac d'Isabe par un petit sentier allant s'enfoncer dans les profondeurs obscures du bois de Sesques... Eh ouais, attention : ce n'est pas le bois d'Isabe !

Lac d'Isabe, panneaux

Aaaaaah, hein, ça donne envie de le suivre ce panneau ! On se dit que c'est bien indiqué, qu'il n'y a pas de raison que cela ne soit pas le bon chemin ! Hein, hein, hein. Ouuuaaaaais !!!! ET BEN NON ! Moi, je continue sur la route forestière !
Pour cela, je poursuis ma marche sur la route forestière qui passe sur le pont qui enjambe les gorges du Bitet.

Lac d'Isabe, gorge du Bitet

Aucun canyoneur...canyonineur... je sais pas comment on dit... aucun mec qui fait du canyoning ! Aucun rafting non plus. Le lit du torrent est trop étroit ou alors il faut aimer du rafting immobile. Cela peut donner naisance à un nouveau sport... qui ne serait pas des plus intéressants ni pour les participants, ni pour les spectateurs. L'immorafting.

Une fois le pont passé, la blanche route forestière continue sa tranquille ascension. Je poursuis. Quelques virages. Sur les bas-côtés, une végétation quelconque, mais je n'y connais pas grand chose. Dix minutes plus tard, je passe à proximité d'un muret d'où je peux apercevoir le gros tuyau sous lequel je m'étais embarqué il y a deux ans. Un petit comparatif de vues s'impose, histoire de se rassurer.

LE GROS TUYAU
Vue en 2015
Lac d'Isabe, gros tuyau
      Lac d'Isabe, gros tuyau
Lac d'Isabe, gros tuyau

LE GROS TUYAU
Vue en 2017
Lac d'Isabe, chemin forestier, tuyau (64)
      Lac d'Isabe, chemin forestier, tuyau
Lac d'Isabe, chemin forestier, tuyau

Force est de constater que je ne prends pas du tout le même chemin. On n'est bien d'accord. Si je me plante encore une fois, je serai peut être obligé de contester l'hypothétique existence de ce lac d'Isabe. En tout cas, j'aurais essayé.
Quelques mètres plus haut, j'aperçois un embranchement. Un petit panneau sans nom indique la possibilité d'aller à gauche par la présence de quelques traits de peintures jaunes bien vifs. Je regarde la carte IGN 1547 OT sur laquelle figure un tracé de la randonnée.

lac d'Isabe, carte IGNBon, déjà, c'est pas évident parce qu'il y a des plis partout et je ne la regarde jamais dans le bon sens, ça m'énerve !!!!
Ensuite, je ne comprends pas leur tracé rouge qui va jusqu'au lac. J'ai l'impression de ne pas suivre les mêmes trajectoires. Je sais même pas si je suis sur le bon côté de la rivière. Apparemment, il faudrait la traverser, mais je ne parviens pas à voir quand, où et comment !

 

 

 

 

 

 

 

MAIS BON, la carte dit qu'à un m'ment donné, il faut quitter la route forestière pour prendre un sentier qui traverse la rivière du Bitet afin de rejoindre la bois d'Isabe, puis la montée vers le lac.
OK : je tourne à gauche alors, là, hein ?!
Je descends un peu. Le parcours est marqué de traits jaunes toujours bien apparents. Ils ont même l'air récents, comme si elles venaient d'être refaites pour éviter que les gens se perdent.
Je traverse le Bitet devenu petit ruisseau. J'avance dans la forêt, mais quelque chose me choque. Je suis en train de redescendre. Normalement, je devrais monter bordel ! Les gorges du Bitet sont à 800 mètres d'altitude et le lac d'Isabe à 1925 mètres ! J'ai bien lu, merde ! Il n'est pas à -1925 mètres d'altitude ce lac ! Il est pas souterrain !!!!
Je continue à descendre vu que c'est bien fléché. Mais je doute. Je doute de plus en plus. Je ne monte pas. Je descends. Et pis bien las descente ! Plus raide que la montée par la route forestière. Je sens que je vais me retrouver à l'Intermarché de Laruns en moins de deux !

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, marquage (64)

Heureusement, après quelques minutes de descente, je croise un couple de randonneurs qui montent.
MOI : "- Bonjour. Vous revenez du lac d'Isabe ?
EUX : "- Ah non, nous, on part du parking et nous allons au lac d'Isabe.
MOI : "- Ah ?! Mais moi aussi, je pars du parking et je vais au lac ?! Comment se fait-il que nous ne marchions pas dans le même sens alors ?
EUX : "- Vous allez bien au lac d'Isabe ?
MOI : "- Ben oui.
EUX : "- ?
MOI : "- Donc, si je continue dans ce sens, je reviens au pont des gorges du Bitet ?
EUX : "- Voilà, c'est ça. Vous êtes déjà allé au lac d'Isabe ?
MOI : "- Non. En fait, à chaque fois que je veux y aller, je me perds.
EUX : "- Parait-il que c'est dur, surtout dans les derniers mètres. Ils disent que pour l'atteindre, il faut marcher plus de 2h30...
MOI : "- Ça dépend : si vous faites comme moi, non seulement vous allez marcher pendant cinq heures, mais, en plus, vous n'allez jamais atteindre le lac. Vous avez à boire et à manger ? Vous avez de quoi tenir combien de jours ?
EUX : "- ?????
MOI : "- En tout cas merci. Sans vous, je retournais au parking. Bonne journée."

OUUUUAAAAAAAAAAIIIIIIIISSSSS !!!!

Écoute, point positif : c'est qu'il y a déjà un chemin par lequel il ne faut pas que je passe.
Demi-tour, je remonte vers la route forestière. Cette fois-ci, je ne la lâcherai plus ! C'estt pas possible de se planter comme ça ?! Il y a peut être un problème de nom. C'est vrai : le lac d'Isabé s'écrit le lac d'Isabe. Peut être qu'il y a deux lacs : un lac d'Isabé et un lac d'Isabe.
Après quelques mètres de plus  -ce qui nous fait un total de 25 minutes depuis le départ de la voiture sans compter le détour dans le bois-  j'arrive au bout. Au bout de la blanche route forestière. C'était mon seul repère, mais maintenant, il prend fin.
Plusieurs indices se profilent autour de moi.

Tout d'abord, premièrement une : il y a une petite borne reprenant les directions des différentes randonnées avec le kilométrage à parcourir.

Lac d'Isabe, chemin forestier, borne             Lac d'Isabe, chemin forestier, borne (64)

La présence d'un autre gros tuyau au-dessus de cette borne n'est pas faite pour me rassurer, mais ça a l'air bien parti tout de même cette fois-ci.

Secondement deux : il y a un point de repère facilement remarquable. C'est une sorte de barrage composé d'un beau béton qui détonne  dans ce paysage de nature profonde. Ici, nous appelons ce genre d'ouvrage hydraulique une retenue d'eau. De celle-ci sort le gros tuyau qui passe au-dessus de la borne avant d'aller suivre son bonhomme de chemin dans la forêt. C'est la prise d'eau du Bitet... mais pas la même que le gros tuyau aperçu tout à l'heure.

Lac d'Isabe, chemin forestier, retenue d'eau (64)

Il faut ensuite regarder un peu sur la gauche pour constater qu'un petit sentier semble partir dans les bois.

Lac d'Isabe, chemin forestier, retenue d'eau et sentier (64) a

À  partir de là, nous entrons dans le vif du sujet.

Après avoir traversé la rivière, j'entre dans le bois qui n'est autre que le bois d'Isabe... ou Isabé. Le sentier est bien marqué, un peu labouré par les différents troupeaux qui l'empruntent pour gagner les hauteurs de la cabane de Cujalate.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe

 

 

Je monte tranquillement
avec quelques petites pointes pentues
de temps à autre.
Mais ça va.

 

 

 

 

 

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, cairn et mousse (64)

 

 

Quelques cairn éparses font leur timide apparition.
Certains semblent dater puisqu'ils sont recouverts d'une épaisse couche de mousse.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la première vraie petite montée, j'arrive à un embranchement. Même si les marquages de randonnée ont disparu, je me rends compte qu'il faut prendre à gauche. Le sentier de droite, moins praticable, semble partir plein nord en direction de la cabane de Cujalate, mais par un chemin aléatoire qui, peut être, n'existe même pas ou alors seulement pour les bergers et leurs troupeaux. D'ailleurs, à partir de ce point, le sentier n'est plus labouré.

 Lac d'Isabe, bois d'Isabe, sentier

De ce croisement, un petit moment de plat permet d'errer tranquillement dans le bois en pensant à autre chose qu'à reprendre son souffle.
J'en profite pour lever la tête et observer les alentours. La végétation, les arbres, les plans de mousse. Écouter les oiseaux et autres cloches de troupeaux au loin. Le bois est encore dense et conserve une certaine obscurité.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, fleurs et mousse (64)

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, mousse (64)       Lac d'Isabe, bois d'Isabe, sentier (64)

Tiens toute cette mousse là, ça me rappelle le clip de Keep going par Boozoo Bajou.

Et puis soudain, là bas, au fond...

Taaaaaaaaaaaaaaa !!!!!
Qu'est-ce que c'est çaaaaaa ????
Lac d'Isabe, bois d'Isabe, tronc étrange

Ah non, ça va !
C'est juste un tronc d'arbre mort.
Lac d'Isabe, bois d'Isabe, tronc étrange (64)

Mais ne dirait-on pas un de ces chars Blizzard 1que l'on voit au début du film "L'empire contre-attaque" et dont la démarche a été inspirée par celle des éléphants ?
Ben oui. Oh ben eh oh, on peut parler cinéma un peu. On va deviser sur la mousse qui pousse sur les arbres pendant trois heures ?! Saches tout de même que nous sommes ici dans un air sain car la mousse et le lichen sont des bons indicateurs de pollution. Ainsi, si les arbres sont recouverts de mousse, c'est le signe d'un air sain car la mousse stocke également beaucoup le CO2.

Allez, on continue.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, montée (64)Ce petit replat n'est là que pour proposer
une montée plus sévère.
Comme celle-ci...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques mètres plus tard, le bois s'éclaircit.
Les arbres se font moins nombreux et... le jour apparaît, comme si je sortais d'une longue obscurité.
La première vision n'est pas terrible. Je suis dans un espace composé de ronces et de mûriers.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, mûriers (64)

Merde alors ! Sur les différents sites de randonnées parlant du lac d'Isabe, il est fait mention de framboisiers, pas de mûriers ! Je me suis planté ou quoi ? Je continue.
Petit à petit, tout se dégage. Les arbres ont quasiment disparu pour laisser apparaître ciel bleu, verts pâturages et grises falaises striées.

Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie (64)            Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, montagne (64)


La vue n'est pas encore terrible, mais très bientôt, je vais définitivement sortir du bois et des mûriers pour apercevoir la dernière montée vers le lac d'Isabe. Enfin, j'espère. Un peu de marche dans un chaos de rochers rappelant de ces légendes bretonnes du côté d'Hulgoat.
Et puis j'arrive au pied d'un pierrier, c'est à dire un amoncellement de pierres qui s'est formé au bas d'une falaise et sur son flanc.

Il est temps de faire une pause afin de voir si oui ou non, je suis sur le bon sentier et si le paysage qui m'entoure correspond bien aux descriptifs de la randonnée. Je sors la carte IGN pour faire un briefing en me remémorant les différents points entrevus sur les sites internet de randonnée. Pas question de consulter le smartphone ici. Il n'y a aucun réseau, sauf pour composer le numéro d'urgence.

 

FAISONS UN POINT SENTIER LAC D'ISABE !

Lac d'Isabe, cascade (64)La cascade d'Isabe est apparemment
sur ma droite.
Pas facile de le savoir,
pas évidente à voir.



 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, montée, framboisiers (64)Les framboisiers sont là, nombreux,
exposant leurs beaux petits fruits
rouges et sucrés au soleil.

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, montée, Pène Hourque (64)Le Pène Hourque est juste derrière moi
avec son apparence tourmentée.

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, cairnDe nombreux cairns sont apposés
ici et là
pour définitivement me montrer

où se trouve le sentier
de la dernière montée.

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, bois d'Isabe, une éclaircie, cairn (64)Il y a même un cairn-panda.
C'est à dire un cairn qui ressemble à un panda.
Tout simplement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et la dernière montée, la voici.
Enfin, en tout cas, apparemment,
le lac d'Isabe se trouve là haut...
jénorme nous montre où se trouve le lac d'Isabe, peut être


DONC,
C'EST PARTI
POUR
L'ASCENSION ULTIME !

Au début, ça va, ça monte doucement, on tourne un peu dans le pierrier et puis... d'un coup, je me rend compte que j'ai face à moi un petit sentier qui monte très raide.
Et je peux te dire que les 500 dernières mètres de dénivelé, ils y sont ! Ooooooh putain, que c'est dur ! Pourtant, j'ai la forme. Je n'ai pas fait la fête hier. Je n'ai pas trop bu de Mojito, je n'ai pas fumé de clop ce matin. La tête suit, mais les cuisses bloquent parfois. Elles se raidissent et ne veulent pas avancer.
Il ne faut pas s'affoler, il ne faut pas abandonner, il faut continuer. Lentement, doucement, mais sûrement; Parfois, je me surprend à gueuler tout seul ou à vouloir balancer mon sac dans le vide derrière moi.
Tiens, d'ailleurs, que se passe-t-il dans mon dos ? Tous les prétextes sont bons pour marquer un petit arrêt, histoire de décontracter les cuisses.

PRENDRE DE L'ALTITUDE,
petit à petit !


Lac d'Isabe, cascadeLongeons la cascade d'Isabe

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, montée, Pène HourqueRegardons le Pène Hourque qui rapetisse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non, mais regarde-moi ce délire là !
Putain, c'est pas un chemin dans la montagne,
c'est une trace sur la falaise !
Lac d'Isabe, montée, dénivelé sentier (64)


Lac d'Isabe, crète de Bouerzy (64)
Je dépasse la ligne de crête
du pic de Bouerzy (1750 m)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate (64)La cabane de Cujalate est devenue très petite.
Sais-tu qu'elle se situe à 1345 mètres d'aktitude
et qu'elle peut héberger de 8 à 12 personnes.
L'été, elle est occupée par les bergers.

 

 

 

 

 

 

 

Tiens, petit jeu.
Sur la photo ci-dessous, sauras-tu retrouver
le troupeau du berger de la cabane de Cujalate ?
Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate et troupeau (64)
Mais d'abord, où est la cabane ?

Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate et troupeau (64)a
Ensuite...

Tu as trouvé ?
Oui ? Non ?
La réponse.
Lac d'Isabe, vue sur la cabane de Cujalate et troupeau (64)b
Voilà !
Génial, non ?


Bon... Quand est-ce que j'arrive à ce  ***** de lac !!!!!????

Lac d'Isabe, montée, fleurs (64)
Oooooh, des fleurs !
Arrêtons-nous deux secondes pour les regarder !

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, framboisiersL'office du tourisme et des randonnées
a bien prévu le coup
car
dans une bonne partie
de cette dernière difficile ascension,

ils ont mis des framboisiers sauvages
un peu partout.

Les framboises sont petites,
mais très sucrées. C'est agréable.

 

 

 

 

 

Je croise quelques randonneurs qui redescendent déjà. Pourtant, il n'est que 14h16. Ils m'encouragent, me disent qu'il n'y en a plus pour longtemps, que le plus dur est fait. Certains me font passer des bouteilles d'eau, d'autres courent à côté de moi en criant, agitent des drapeaux, sont déguisés en kangourou jaune pour passer à la télé, ohlalala attaque de Pierre Rolland... Ah non, merde, je confonds avec le Tour de France.
Les gens sont sympas. On se dit bonjour. Ils sourient par compassion. Je n'ai pourtant pas l'air tant en peine que ça ?! En tout cas, j'essaie de ne pas le montrer. Mais j'en ai marre ! Je ne crois pas avoir fait de randonnée aussi difficile depuis que je suis dans les Pyrénées et pourtant, j'en ai fait ! Ce qui est casse-patte ici, c'est que le dénivelé est très fort sur une courte distance. Mais tous les randonneurs que je croise me disent que le jeu en vaut la chandelle... Tiens, mais qu'est-ce que c'est que cette expression ? Qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Et d'où provient-elle ?

LES ORIGINES DES EXPRESSIONS
Aujourd'hui : LE JEU EN VAUT LA CHANDELLE.
Bon, déjà, à la base, on dit plutôt : "Le jeu n'en vaut pas la chandelle", mais bon, c'est pas grave.
Ensuite, il faut savoir que les origines les plus approchantes de cette expression remonte au XVIème siècle.
"Il ne faut pas oublier qu'à cette époque la fée électricité n'existait pas encore et que ceux qui s'adonnaient aux jeux (cartes, dés...), particulièrement ceux donnant lieu à des enjeux, devaient s'éclairer à la chandelle, considérée comme un objet de luxe.
Il était d'ailleurs d'usage, dans les endroits modestes, que les participants laissent quelque argent en partant pour dédommager du coût de cet éclairage.
Et lorsque les gains étaient faibles, ils ne couvraient même pas le prix de la chandelle..."  EXPRESSIO.FR


En attendant, chandelle ou pas chandelle, j'arrive au sommet de ce raidillon qui sépare la vallée du lac.
C'est cet endroit d'où tu peux admirer le chemin parcouru et orienter ton regard vers la maigre distance plane qui te reste à parcourir pour rejoindre le lac de montagne.

Lac d'Isabe, vue sur le dénivelé et sentier

Comme beaucoup de lacs naturels de montagne, le lac d'Isabe se trouve blotti dans une petite cuvette. Et cela se remarque dès que l'on arrive à proximité de ses rives.

Lac d'Isabe, arrivée, laquet et sentier (64)

Lac d'Isabe, arrivée, laquet, sentier et montagnes (64)

Ehla,
mais c'est quoi c't'arnaque ??!!!

Lac d'Isabe, arrivée, laquet et sentier

J't'en foutrais des chandelles, moi ! Mais c'est ridicule ! C'est ça l'un des plus beaux lacs des Pyrénées ?! Hein ? Ah, il faut continuer encore un peu ? Pardon. Putain, mais je vais jamais y arriver !!!!!

Effectivement,
Deux mètres plus loin,
une apparition...

Lac d'Isabe, première apparition
...qui se fait plus précise...
Lac d'Isabe, première apparition
...pour devenir réalité !
Lac d'Isabe, première apparition, insta (64)

T'as vu : on la voit bien la cuvette qui retient les eaux du lac avant que ces dernières ne fuient par une petite ouverture naturelle (verrou du lac) pour devenir petite rivière, puis cascade.

Oui, c'est bien lui,
je ne rêve pas,
il est là :
c'est le lac d'Isabe ou Isabé,
comme tu veux !


Une autre particularité du lac, c'est cette immense falaise au fond, sur le versant Ouest.

Lac d'Isabe, lac et falaise, eau claire (64)
Dominée par le Pic de Sesques (2606 m) sur sa gauche et le pic d'Isabe (2463 m) sur sa droite situés juste derrière elle, la falaise du lac d'Isabe culmine à plus de 150 mètres au-dessus des eaux.

Lac d'Isabe, vue de l'Est

Lac d'Isabe, vue de l'Est


Captivé par la limpidité (ouais, ouais ça se dit !) de l'eau.

Lac d'Isabe, eau claire (64)

De plus, ici, suivant l'angle de vue,
l'eau est tantôt transparente,
tantôt verte émeraude.

Lac d'Isabe, lac et falaise, vert (64)

Lac d'Isabe, lac et falaise, gris (64)


Et tout ceci se marie magnifiquement
avec l'environnement.

Lac d'Isabe, eau claire et fleurs (64)

Lac d'Isabe, lac et fleurs (64)


Pas beaucoup de monde sur ces hauteurs. Quelques personnes ont déballé un petit pique-nique pour se poser sur les rives, les pieds dans l'eau fraîche.

Pour ma part, avant de déballer l'apéro composé de bières et de chips, je fais le tour des lieux. On ne se lasse pas d'un tel paysage.

Lac d'Isabe, lac, herbe et falaise (64)

Je prends un peu d'altitude pour avoir une vue panoramique.

Lac d'Isabe, panorama           Lac d'Isabe, lac et falaise (64)

Versant sud, au-dessus du lac, j'aperçois la cime arrondie de L'Escarpu (2606 m).

Lac d'Isabe, solitude (64)


De l'autre côté, je domine la vallée avec, au loin, plein Est, les nuages venus se poser sur les cimes de quelques pics pyrénéens.

Lac d'Isabe, panorama sur la vallée (64)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, pics et nuages (64)
Le Pic du Ger (2613 m),
sortant des nuages

 

 

 

 

 

 

 

 


Sur ma gauche, le pic de la Ténèbre regarde lui aussi la petite vallée.


Lac d'Isabe, pic de Ténèbre (64)Derrière, au loin, sur l'autre versant,
dans les nuages passant,
on peut deviner le Montagnon (2178 m).

 

 

 

 

 

 

 


Lac d'Isabe, arrivée, roche (64)
À ma droite,
l'étonnante falaise striée par strates.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Panoramique à 360° !


Oui, on est bien là.

Les randonneurs quittent le lieu les uns après les autres. Il n'est pas loin de 15 heures. J'entends quelques cris de marmottes. Invisibles, mais présentes sur les falaises environnantes.
Je redescends vers le lac pour me poser sur les rives. Au nord, il y a un petit aménagement humain composé de quelques rochers disposés et choisis de telle façon à créer une table de pique-nique avec des sièges. Tout en roche ! Avec une magnifique vue sur le lac, un peu éloigné du sentier de randonnée.

Lac d'Isabe, lac et table en pierre (64)

Pas un coussin pour poser ses fesses !!!!
Je continue à descendre et m'en vais me poser sur une très petite plagette. Un peu de sable... très peu... un petit rocher pour s'asseoir en mettant les pieds dans l'eau très fraîche. Je suis cerné par un nombre étonnant d'autochtones.

Lac d'Isabe, poissons

Je suis à présent seul en ces lieux sublimes. Les petits poissons s'agitent tranquillement autour de mes pieds. Les marmottes émettent quelques sifflements au loin. Il fait beau, il fait bon. L'air est pur. Il est temps de boire l'apéro.

Jénorme boit une bière au lac d'Isabe (64)

Voilà.
Je me pose. Je n'ai pas envie de redescendre.

Pour terminer ce billet, je te propose de regarder cette vidéo qui résume sommairement mon périple du jour.

 

 

 

 

 

 

 

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