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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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7 décembre 2017

LE PIC D'IPARLA, comme si tu y étais (64)

Iparla ! Cela fait longtemps que j'entendais parler de ce lieu, mais je ne m'y étais encore jamais rendu.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Oh dis don', elle est courte cette introduction. Mais que veux-tu : c'est vrai, j'ai souvent entendu parler d'Iparla... Tiens, ça sonne bien, "parler d'Iparla", on dirait une chanson de Benjamin Biolay. Et des fois, comme ça pour rien et à des moments inattendus, je pense à sa chanson "Roma" dont le refrain est : ♫ "Roma, Rome en un seul jour, Amor, Rome en une seule fois" ♫ ; c'est à dire  -et tu l'auras remarqué-  Roma-Amor, anagramme. Et je me dis : "Cela aurait vraiment donné une autre chanson s'il avait décidé de rendre hommage à Trouville." C'est vrai : ♫"Trouville, parle-moi d'amour, Villetrou, parle-moi de toi"♫.

Oui alors bon : fermons la parenthèse Biolay et réouvrons le billet Iparla.

J'ai souvent entendu parler d'Iparla depuis ces dix années où je réside dans le Pays Basque. La première fois que j'ai entendu ce nom, j'ai cru que c'était celui d'une race d'animal, genre alpaga. Mais non puisque le milieu naturel de ce bel animal se trouve plutôt dans la Cordillère des Andes.
Parait-il que c'est l'une des randonnées les plus empruntée du Pays Basque. Mais ce n'est qu'une rumeur qui court dans la région ; un peu comme celles hypothésant le fait que Lady Gaga serait hermaphrodite, que Michael Jackson serait toujours vivant, que les fesses de Jennifer Lopez seraient assurées pour 300 millions de dollars, que l'homme n'aurait jamais marché sur la lune, que les statues de l'île de Pâques viendraient de Venus, que le soleil se mettra soudainement à foncer sur la Terre le 22 janvier 2023, et tout ça et tout ça.
Toujours est-il que la randonnée vers le pic d'Iparla propose, parait-il, des panoramas incroyables sur les Landes, l'océan Atlantiques, les Pyrénées allant de la Rhune au Pic du Midi de Bigorre en passant par les pics d'Ansabère, d'Anie et d'Orhy. "Et le Mont Blanc ?", me diras-tu. "Tu t'calmes direct !", te répondrais-je.
Légendaire randonnée vers le Pic d'Iparla, l'une des plus belles à faire dans la région ! Vertigineuse avec ses sentiers évoluant sur la frontière franco-espagnole entre Pyrénées-Atlantiques et province de Navarre.

Plusieurs chemins sont possibles pour atteindre le pic d'Iparla.

Mais attention, si tous les chemins mènent à Trouville... à Rome, tous les sentiers ne mènent pas forcément à l'Iparla.
1) On peut le faire simplement en partant de Bidarray et réaliser un aller-retour par le même sentier ; ce qui équivaut à une marche de 11,5 kilomètres avec un dénivelé de 930 mètres pour 5h30 de randonnée environ.

iparla_carte
Carte : Thvn

2) On peut préférer la version "Pic d'Iparla en continu" qui permet de relier Bidarray à Saint-Etienne-de-Baïgorry, soit 5 heures de marche pour un dénivelé de 1410 mètres sur une distance de 16,3 km. Nous aurions pu choisir cette perspective, mais étant donné que nous sommes venus qu'à une seule voiture, il nous aurait fallu rejoindre Bidarray à pied ensuite, soit une randonnée de 32,3 kilomètres, sachant que nous allons partir vers 10h30, que la nuit tombe vers 17h00 et que Stade 2 commence maintenant à 16h30. Bon, bref : on n'a pas choisi cette possibilité.

3) Il y a également plusieurs versions "Pic d'Iparla en réalisant une boucle". Partir de Bidarray pour atteindre le pic d'Iparla par les cols de Lacho et Iparla avant de continuer sur le pic de Toutoulia et redescendre vers la vallée de la Nive par les cols d'Harrieta et de Galarzé. Mais nous aviosn peur que le sentier de retour ne soit pas très bien balisé.

iparla, rando boucle
Carte : Pyrénées Magazine

Rando Iparla caché4) Et puis, enfin, pourquoi pas choisir la randonnée dite "la face cachée de l'Iparla".
8 heures avec un dénivelé de 1200 mètres pour une distance de 15 km.
Le problème  -comme son nom l'indique-  c'est que nous ne passerons pas par le Pic d'Iparla alors que c'est quand même un peu le but, vois-tu. (Carte : Pays Basque magazine)

 

 

 

DONC : finalement, après moult débats, retournement de vestes et discussions inutiles, nous avons opté pour la proposition n°1, soit l'aller-retour simple avec passage par le même chemin.

Je suis déjà venu du côté de Bidarray revoir mon premier amour ♫ qui m'a donné rendez-vous sous le chêne ♫ et se laissait embrasser ♪ sur la joue... Qu'est-ce que je raconte ?!
Oui, je suis déjà venu du côté de Bidarray il y a de cela cinq ans, c'était en 2012 ; une année riche en évènement qui avait vu l'élection présidentielle française remportée par François Hollande pendant que le robot Curiosity arrivait sur mars alors que Psy avec son tube Gangnam Style dépassait le milliard de vues sur YouTube. De mon côté, je n'avais pas pris la direction de l'Iparla, mais d'un autre lieu mythique du Pays Basque : la grotte du saint-qui-sue...

 Souvenons-nous.

Quelle aventure ! Quel suspense ! J'avais ensuite poursuivi mon chemin en direction d'Artzamendi en suivant le GR10 par le col d'Espalza pour une randonnée de 17 kilomètres avec un dénivelé de plus de 1000 mètres.

Mais jamais Ô grand jamais je n'avais foulé les sentiers menant aux crêtes d'Iparla. Car oui, Mesdames et Messieurs, nous parlons bien de crêtes ! Et c'est pas parce qu'on a bu quelques pintes à La Pétrolette la veille qu'on va pas y aller !!!

Bayonne, La pétrolette, apéro (64)

Je ne sais pas pourquoi je m'emporte d'un seul coup là ?!
Rendez-vous était pris avec l'ami Fred pour partir pour cette belle randonnée en cette fin de mois d'octobre 2017.

ALLEZ, C'EST PARTI !

Urcuit, Briscous, Hasparren, Bonloc, Zimacko, Battiston, Bossis, Larios, Genghini... Qu'est-ce que j'dis ?... Bonloc, et hop on se plante de route et on arrive à Hélette ! Rien à voir ! On choppe la D119 un peu plus loin pour rejoindre Louhossoa, D918, Bidarray ! Voilà !

 

AMBIANCE !

Bidarray, église en contre-jour (64)

Dans un paysage mouvementé sur lequel planent les grands vautours fauves, Bidarray, dont les maisons blanches s'éparpillent au-dessus de la vallée de la Nive, sait conserver ses mystères.

Bidarray, hôtel du pont d'Enfer

Une légende raconte que quand le diable voulut apprendre le basque Euskara, il n'y put parvenir, dit-on, car cette langue est d'origine divine. De rage, Lucifer se jeta dans la Nive du haut du Pont d'Enfer. Attention : le Pont d'Enfer n'est pas le pont qui enjambe la Nive de l'Hôtel Noblia à l'Hôtel du Pont d'Enfer. Non, celui-ci, c'est le Pont Noblia. D'ailleurs, une autre légende dit que ce sont les Laminaks qui auraient construit ce pont avec ses deux arches gothiques encadrant une troisième, en plein cintre, qui forme en se reflétant dans l'eau calme un cercle parfait. Les Laminaks sont des petits génies féminins peuplant les sources, les rivières et les grottes du pays basque. Toujours prêts à rendre service, c'est à eux que l'on doit bien des constructions. Mais ces petits lutins ne terminent jamais tout à fait leur ouvrage. En cherchant bien, on s'aperçoit en effet qu'il manque deux pierres à l'édifice.
Le Pont d'Enfer, lui, se trouve un peu à l'écart de Bidarray. Il s'agit d'une passerelle rustique de pierre jetée sur le torrent Bastan.

Bidarray, le pont d'Enfer

 Le nom de Bidarray signifierait "chemin dans les épineux" des mots basques bide (chemin) et de arrhan (épineux). Voilà, ça, c'est dit.

 

En attendant, nous n'avons pas vraiment le beau temps. Des nuages noirs ♫ qui viennent du nord colorent la terre, ♫ les lacs, les rivières, c'est le décor de ♫ Bidarray. Hein ? Mais non, je ne fais pas de plagia.
Malgré cette météo menaçante, nous partons à l'assaut des crêtes d'Iparla.

ALLEZ, C'EST PARTI !
Encore.

Mais tout d'abord, un petit rappel de ce qui nous attend.
Pour rejoindre le pic d'Iparla situé à 1044 mètres d'altitude, il nous faudra marcher sur le GR10 durant 5,5 kilomètres, soient 11 kilomètres aller-retour puisque nous n'avons pas prévu d'aller jusqu'à Saint-Etienne-de-Baïgorry.
Le dénivelé annoncé sera de 930 mètres, nous faisant passer de 143 mètres à 1 044 mètres très précisément pour une durée de 5 heures si nous ne tombons pas d'une falaise entre temps, ou si nous ne croisons pas un bar à mojitos au sommet.

ALLEZ, C'EST PARTI !
Toujours.

Nous nous sommes garés sur le parking jouxtant le bar-restaurant-auberge L'Iparla. C'est de là que nous partons aux alentours de 11 heures puisque nous avons fait un léger détour touristique involontaire en voiture juste avant pour rejoindre Bidarray.
Pour commencer, nous suivons une route de bien belle facture, étendant sa couleur gris bitume au milieu de verts pâturages, parfois parcourus par quelques brebis occupées à ruminer cette vive herbe grasse.

A) Bidarray, Iparla, brebis (64)

A) Bidarray, Iparla, départ (64)

Tu l'as compris : il nous faut suivre le GR10. Fabuleux GR10 ! Incroyable GR10, qui s'en va traverser les Pyrénées d'Est en Ouest, ou d'Ouest en Est, suivant d'où tu pars. Plus de 900 kilomètres dans les montagnes, de l'océan Atlantique à la Mer Méditerranée, ou de la mer Méditerranée à l'océan Atlantique, suivant d'où tu pars. Hendaye à Banyuls, Banyuls à Hendaye, suivant d'où tu pars.

GR10
Carte : Besoin d'aventure

Mais j'en ai déjà parlé pas mal de fois ici, donc je ne m'attarderai pas plus longtemps.
Nous marchons sur la route. Quelques lacets plus tard, nous avons déjà une belle vue sur Bidarray qui s'éloigne peu à peu. La route bitumée devient chemin. Un chemin qui nous amène dans une cour de ferme, la ferme Urdabordia. C'est étrange : nous avons vraiment l'impression de rentrer chez les gens. Un chien blanc aux yeux bleus vifs nous regarde sans broncher. Il doit être habitué à voir passer des randonneurs. Nous ouvrons une barrière à bétail sous le regard de quelques dizaines de brebis...

A) Bidarray, Iparla, village, Gakoeta et brebis (64)

Puis nous attaquons le sentier. Un sentier qui monte assez raidement dans un premier temps ; ce qui nous laisse le temps de chercher les marques blanches et rouges du GR10 et d'observer la flore discrète en cette saison, mais encore bel et bien présente. Nous croisons quelques crocus et d'autres dont j'ignore le nom.

A) Bidarray, Iparla, GR10 (64)            A) Bidarray, Iparla, fleur (64)
Couleurs rando

En levant la tête, nous pouvons apercevoir l'espace d'un court instant le but à atteindre : le pic d'Iparla !

A) Bidarray, Iparla, vue sur les crètes (64)

Bon. Vu comme ça, c'est loin et pas très impressionnant. Il faut dire que l'on ne voit pas grand chose. Une bonne nouvelle toutefois : il est dégagé. Pas de pluie, pas de nuages. Nous entrons dans un petit sous-bois situé au pied d'Harrihandi. Les feuilles des arbres n'ont pas encore revêtu leurs couleurs automnales. La nature change plus tardivement dans le Pays Basque avec ce climat plus tempéré.
Au sortir du sous-bois, nous arrivons dans un endroit avec une vue dégagée. Il y a là quelques chaos rocheux sans nom, ni légende, qui se jouent à cache-cache avec les fougères orangées. Derrière nous, plein nord, Bidarray a déjà disparu pour le moment. Seuls le Baïgura et le mont Ursuya sortent leurs sommets du panorama.

B) Bidarray, Iparla, rochers (64)           B) Bidarray, Iparla, rochers et Mont Baïgura (64)

B) Bidarray, Iparla, rochers           B) Bidarray, Iparla, vue nord sur le Baïgura (64)

Nous continuons de suivre le sentier très creusé par les pluies et autres. Parfois, nous avons l'impression de marcher dans un fossé. C'est le cas notamment à hauteur du col de Pagalepoa (455 m d'altitude).
Sur notre gauche, un rayon de soleil transperce les nuages de plus en plus présents pour venir se poser sur un champ de l'Elgeta.

B) Bidarray, Iparla, sentier et rochers (64)             B) Bidarray, Iparla, vue sur la vallée de la Nive (64)

Après avoir passé Pagalepoa,
nous arrivons au col de Bourouzune
517 mètres.
C) Bidarray, Iparla, col de Borouzune (64)

L'ambiance commence à changer. L'air est plus vif , le sol de plus en plus rocailleux, la végétation de plus en plus rare nous laissant admirer les alentours de la montée vers Iparla.
Nous passons à proximité d'une ancienne bergerie en ruine.

C) Bidarray, Iparla, ancienne bergerie

Dans le ciel, au-dessus de nos têtes, une silhouette large et floue est en approche...

C) Bidarray, col de Borouzune, vautour flou (64)

 

Ce sont des vautours, très nombreux par ici...

C) Bidarray, col de Borouzune, vautour (64)         C) Bidarray, col de Borouzune, vautour         C) Bidarray, col de Borouzune, vautour

Alors qu'au sol, parfois dans des endroits périlleux, les brebis paîtrent en équilibre. L'une d'entre elle semble avoir le rôle de guet et ne nous lâche pas du regard. Mais elle fout les boules avec cette allure, cette lumière, cette position sur son rocher !!!!

D) Bidarray, Iparla, brebis gardienne (64)

Elle semble attendre de voir quelle direction nous allons prendre. Car oui, ici, au col de Bourouzune, il y a deux possibilités.
1) Soit nous prenons à droite pour nous aventurer sur un chemin qui s'en va au loin vers le col de Laxo.
Prononce Lacho puisque dans le pays basque, le X se prononce CH. Rappelons-le : on ne dit pas des films X, mais des films CHE.
Le Col de Laxo:Lacho se trouvant à 520 mètres d'altitude, il nous faudra ensuite opérer un virage sur la gauche afin d'atteindre un grand et long plateau herbeux, début des crêtes d'Iparla.

2) Soit nous prenons à gauche pour longer les crêtes qui ne sont pas encore les crêtes d'Iparla, mais qui s'avouent être déjà impressionnantes par leur à-pic sur la vallée naissante de la Nive. Pour cela, et pour ne pas simplifier le trajet, il nous faudra également franchir quelques chaos rocheux.

3) C'est trop compliqué de faire tout le temps des choix alors nous décidons de rester ici et de ne plus bouger. Mais ça aussi, c'est prendre une décision et c'est de loin la moins intéressante.

Nous choisissons la seconde proposition. Apparemment, il y a encore quelques années, le chemin officiel balisé GR10 était celui qui partait à droite. Il semblerait que le sentier de gauche ait été aménagé.
Nous contournons le monticule rocheux sur lequel s'est posée la brebis gardienne qui ne nous lâche décidément pas du regard.

D) Bidarray, Iparla, brebis gardienne                D) Bidarray, Iparla, GR10, cairn (64)

Un peu plus haut, nous croisons une autre ruine de bergerie. Celle-ci est quelque peu "aménagée" avec une table en pierre au milieu des éboulis pour se poser face à un beau panorama sur le sommet d'Harriondi, Bidarray et ses alentours. Au premier plan, le troupeau de brebis croisé un peu plus bas continue de paître tranquillement en équilibriste.

E) Bidarray, Iparla, promontoire panoramique

De cette hauteur, on remarque d'avantage que Bidarray est d'avantage un éparpillement de fermes et de bergeries traditionnelles dont beaucoup remontent au XVIIème siècle.
"Mille fois reblanchies à la chaux, soulignées d'un long balcon où l'on séchait naguère le grain, elles sont réhaussées aux ouvertures d'encadrements de grès rose où le propriétaire a gravé sa 'signature'." ÉDITIONS ATLAS

Nous continuons à monter. Sur le flanc des montagnes surplombant la Nive, nous remarquons encore quelques ruines éparses, des murs restants ou encore un enclos en pierres sèches.

E) Bidarray, Iparla, ruines ancienne bergerie (64)               E) Bidarray, Iparla, vue sur la vallée et le Larla (64)

Nous arrivons à un passage serré entre les rochers et le vide, à flanc de montagne.

F) BIdarray, Iparla, passage difficile (64)Heureusement, le sentier, transformé en petite trace, a été aménagé et nous pouvons nous accrocher à une élingue métallique solidement reliée à la roche.
C'est beaucoup moins dangereux, périlleux et impressionnant que le sentier reliant les trois sommets des Trois Couronnes que nous avions emprunté il y a quelques mois (Les Trois Couronne, Espagne).

 

 

 

 

 

 

 

 

F) BIdarray, Iparla, jonction (64)Une fois ce passage franchi sans encombre, nous rejoignons un espace plus dégagé sous l'apparence d'une pente herbeuse, dominée par une sculpture rocheuse naturelle originale.
C'est un bon promontoire pour observer les alentours et distinguer les différentes montagnes de la Navarre qui ont fait leur apparition de par l'altitude que nous venons d'atteindre.

 

 

 

 

 

 

F) BIdarray, Iparla, du sentier au plateau, rocher table (64)

Nous avançons à présent sur un vaste plateau herbeux. C'est le début de la corniche formée par les crêtes d'Iparla. Nous sommes à 900 mètres d'altitude.

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, croix (64)

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux

Juste en face, à l'Ouest, Artzamendi ("montagne de l'ours") est éclairée par un bref rayon de soleil faisant ressortir ses couleurs automnales et ses émetteurs hertziens.

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, Artzamendi (64)

Entre l'Iparla et l'Artzamendi passe la frontière franco-espagnole sur laquelle on peut parfois croiser des cromlechs préhistoriques. Plus bas, dans la vallée de la Nive, les vestiges d'un village de chercheurs d'or sont à peine visibles. Parait-il que les seuls gisements du val de Nive auraient permis au Carthaginois Hannibal de financer sa fabuleuse expédition vers Rome...
Toujours est-il qu'aujourd'hui encore, on parle parfois des richesses enfouies des montagnes d'Itxassou, petit village localisé au pied d'Artzamendi, bien connu pour ses cerises noires. En 2015, il était même question de relancer l'exploitation du fameux minerai. Une société minière basée dans le Loiret avait déposé une demande de prospection de l'or d'Itxassou, mais elle fut classée sans suite, divisant les habitants et les exploitants agricoles de la région. En effet, selon ces défenseurs de l'environnement, la prospection de l'or nécessite l'emploi de certaines substances chimiques, telles que le mercure ou encore l'arsenic. Le risque de pollution aurait été réel dans cette zone qui bénéficie d'une AOC pour le piment d'Espelette (CF : France 3 Régions).

Le grand plateau herbeux sur lequel nous sommes est aussi un bon refuge pour les brebis et les pottoks.

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, brebis

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, pottoks (64)           G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, brebis

G) Biddaray, Iparla, arrivée sur le plateau herbeux, pottok

Le pottok, petit cheval sauvage des Pyrénées, avait presque disparu dans les années 1990. Une perte d'autant plus funeste qu'il joue un rôle important dans le débroussaillage des montagne, donc dans la prévention des incendies. À Bidarray, sur le versant nord de la Nive qui nous fait face, une réserve naturelle avait été créée à son intention. On y protégeait les derniers spécimens. Sa fermeture en 2005 fut une bonne nouvelle : la race était sauvée et le troupeau put retrouver sa liberté.

Mais tout ceci est bien sympa, mais si nous avons tout ce chemin, c'set aussi et surtout pour approcher les vertigineuses crêtes d'Iparla. Alors, quittons quelque temps ce beau et grand plateau herbeux pour nous approcher du précipice.

Le temps est très changeant et propose une luminosité très différente chaque seconde. Le Talatzé (905 m) apparaît, disparaît, apparaît, disparaît, apparaît, disparaît... Bon, ça suffit !

H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, brouillard (64)          H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, vue sur vallée (64)

Parfois, un petit rayon de soleil transperce les nuages gris pour venir se poser sur les sommets des Aldudes au loin.

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises, vue sur la vallée

Nous marchons à présent le long de la corniche d'Iparla d'une longueur de 2,3 kilomètres. Je crois que ce lieu est appelé Larrateko Hegia. Le plateau apparaît dans sa totalité, légèrement penché, avant de laisser place aux impressionnantes falaises à pic.

H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, plateau et falaises (64)

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises, brebis acrobates (64)            H) Bidarray, Iparla, longer les falaises

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises (64)           H) Bidarray, Iparla, longer les falaises

H) Bidarray, Iparla, longer les crètes, découpage (64)

Quelques vautours planent au-dessus de nos têtes. Même si nous ne les voyons pas toujours, nous entendons leurs grands ailes briser le vent dans un grand souffle inquiétant.

H) Bidarray, Iparla, longer les falaises, vautour              I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, vautour (64)

J) Bidarray, Iparla, crètes dans le brouillard (64)


En longeant ces crêtes, il est important de ne pas trop disperser son regard vers le lointain.

La corniche est belle, dentelée, découpée... et dangereuse, surprenante.

I) Bidarray, Iparla, longer les falaises abruptes (64)             I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, sud

I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, ouverture 64)

Mais sur son plateau, elle possède également d'impressionnantes crevasses. Très profonde et très étroites, elles sont de vrais gouffres dangereux.

I) Bidarray, Iparla, longer les falaises, crevasse 64)

Cela me fait penser au film "127 heures". Mais surtout à son remake :

127 heures de plusLe premier opus a rencontré un tel succès qu'Hollywood a décidé de sortir une pseudo-suite : 127 HEURES DE PLUS.
Pitch : Aron Alston est un peu con ou tout simplement sado-masochiste. Voulant à tout prix revenir dans la crevasse où il était resté bloqué 127 heures, il se retrouve à nouveau coincé dans celle-ci sans téléphone portable, ...avec juste une caméra pour filmer, cette fois-ci, sa jambe bloquée sous une pierre.
La critique : Manque de bol pour Aron Alston ou volonté délibérée des majors du cinéma américain à vouloir faire du pognon (quitte à être ridicules et peu crédibles), toujours est-il que cette suite présente quelques bonne surprises comme cette apparition surprise d'Eddy Murphy qui, déguisé en addax, tombe malencontreusement lui-aussi dans le gouffre, sur le pauvre Aron, interprété par le toujours insipide James Franco. Bref : un bon film à voir un dimanche soir après Stade 2 et  7 à 8.

 

Nous passons maintenant la frontière franco-espagnole marquée par un mur composé de dalles de grès au milieu duquel une petite ouverture nous permet de passer d'un pays à l'autre sans douane, ni contrôle de papier.

I) Bidarray, Iparla, passer la frontière (64)           I) Bidarray, Iparla, passer la frontière

Nous avons laissé le grand plateau herbeux derrière nous. Le chemin est devenu petit sentier tentant de se faufiler entre les rochers éparses.

J) Bidarray, Iparla, crètes dans le brouillard

 

J) Bidarray, Iparla, Iparla sortant de la brume (64)Parfois, situé un peu plus haut, nous apercevons le pic d'Iparla faisant une brève apparition entre deux passages d'épais nuages blancs avant de disparaître, tel un fantôme inaccessible.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour ne pas prendre de risque, nous marquons parfois quelques temps d'arrêts afin d'attendre que le brouillard se lève sur les lieux que nous devons traverser.

K) Bidarray, Iparla, le long des crètes, attente (64)

M) Bidarray, Iparla, rochers et Artzamendi (64)

Nous passons à proximité de la borne frontière n°90, puis d'une croix en fer forgé placée au bord de la falaise, érigée à la mémoire de Jean-Baptiste Celhay, décédé à l'âge de 30 ans le 4 février 1948.

L) Bidarray, Iparla, crètes et brume (64)

Nous marquons finalement un arrêt pique-nique à Iparlako Lepoa, endroit de transition bien caché du vent dans une sorte d'éboulis. D'après nos calculs et sans se référer à la borne GR10 qui indique le Pic d'Iparla à 45 minutes, il ne doit plus nous rester que quelques mètres à gravir.
Devant nous, les nuages et le brouillard vont et viennent. Une sorte de danse incessante nous laissant parfois croire que la météo va se faire plus clémente pour que nous puissions avoir un beau panorama sur les paysages qui nous entourent et nous situer géographiquement.

J) Bidarray, Iparla, crètes dans le brouillard

L) Bidarray, Iparla, crètes et brouillard (64)

Mais c'est pas gagné.
Petite montée raide dans les rochers pour atteindre un autre petit plateau herbeux. Du moins, c'est ce que nous pensons car nous ne voyons rien. Le brouillard est trop épais. Mais, apparemment, ça y est : nous sommes arrivés au sommet ! Un sommet reconnaissable à sa borne-colonne en béton blanc accompagnée d'une sorte de nichoir en taule rouillée servant aux épreuves de trials.

 N) Bidarray, Iparla, sommet

Nous sommes ici à 1044 mètres d'altitude. Le Pic d'Iparla est le premier sommet à dépasser les 1000 mètres d'altitude depuis l'océan. Pour rappel, la Rhune culmine à 904 m., le Mondarrain à 749 m, Artzamendi à 926 m,...
Alors, bien sûr, tu te dis, toi lectrice/teur : "À une telle altitude avec un tel emplacement géographique, la vue panoramique doit être fantastique !"
Eh bien oui, tu as raison.

LA PREUVE :

En temps normal, ou plutôt par météo clémente et ciel dégagé, nous pourrions apercevoir l'océan, Saint-Jean-de-Luz, Bayonne, Anglet, les plages landaises, puis Artzamendi, la Rhune, le pic du Midi de Bigorre, les sommets de la vallée d'Aspe, comme les pics d'Ansabère et des Trois Rois.

Mais là, nous avons beau regarder à droite en direction de Saint-Etienne-de-Baïgorry...
N) Bidarray, Iparla, sommet, vue sur le sud (64)

...et à gauche en direction de Bidarray...
L) Bidarray, Iparla, crètes et nuage

...le brouillard est le même partout et
ne nous laisse entrevoir aucun champ,
aucun sommet, aucun océan Atlantique,
aucun !

 

Bon, on va quand même faire une petite photo souvenir.

 Jénorme st au sommet du pic d'Iparla (64)

Il ne nous reste plus qu'à redescendre par le même chemin car, vu la densité de la brume, nous n'avons pas trop envie de nous lancer sur des sentiers que nous n'avons pas encore parcourus.

1h30 plus tard, nous rejoignons le parking, puis l'auberge Iparla où deux traileurs nous attendaient pour qu'on leur rende leur I-Phone qu'ils avaient perdu sur les crêtes et que Fred a trouvé en chemin.
Du coup, pour nous remercier, c'est tournée de Mojitos maison.

O) Bidarray, Iparla, arrivée Mojito (64)

 

Voilà.

 

 

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