MONTAGNES D'ECUME à SOCOA (64)

Oooooh mais quel titre énigmatique et avenant avons-nous là ?! Faut-il s'attendre à une fin du monde ou à un début d'illumination dans la perspective d'un monde nouveau où tout apparaitrait en filigrane alors que...
Quand soudain, ne voilà-t-il pas... 

Il y a des fois...
Pas "Il était une fois", formule usitée pour commencer une histoire, un conte, un fait divers... ah non, pas un fait divers...
Mais d'ailleurs, d'où vient cette idée de commencer des histoires, des contes, des récits à dormir debout par cette formule toute faite "Il était une fois" ? Est-ce belge ?... Ben si... Tu vois le rapport, "Une fois"... Non ? Hein... Bon...

D'OU VIENT L'EXPRESSION "IL ETAIT UNE FOIS" ?
Eh bien, figures-toi que Charles Perrault qui l'inaugura pour la première fois dans son conte "Les souhaits ridicules", parus en 1694. Il la reprendra ensuite pour commencer-ouvrir son conte le plus connu "Peau d'âne" en 1694, considéré comme le premier conte de fées français écrit.
"Il était une fois, un roi qui était marié à une magnifique jeune femme et ils vivaient un amour parfait. De leur passion, était née une unique fille. Ils vivaient dans un palais et possédaient une écurie. À l’intérieur, se trouvait un âne. Ce n’était pas un animal comme les autres. La nature avait formé l’âne si extraordinaire, que sa litière, au lieu d’être malpropre, était couverte, tous les matins, de belles pièces d’or."

Voilà. Encore une bonne chose de résolue.
Toutefois, j'aime bien le titre "Les souhaits ridicules"... Surtout en cette période de soldes. Qu'est-ce donc qu'étaient-ce que ces souhaits ridicules ?

"Jupiter apparaît devant un bûcheron, et lui offre de réaliser trois souhaits. De retour chez lui, le bûcheron prend conseil auprès de sa femme qui, rêvant déjà de richesses, le convainc de remettre au lendemain la formulation des souhaits après une nuit de réflexion. Mais, alors qu'il se repose de sa journée près du feu, le bûcheron formule par mégarde une envie de boudin. Jupiter exauce son vœu. Sa femme lui reproche d'avoir utilisé son vœu à une chose futile alors qu'il aurait pu obtenir un empire. Le bûcheron s'emporte et demande par colère que le boudin lui pende au nez. Ce second souhait est exaucé.
Avec le souhait qui lui reste, il pourrait devenir roi, mais la reine garderait son boudin au nez. Il pourrait aussi rendre son aspect à son épouse, mais ils resteraient simples bûcherons. Il laisse finalement sa femme décider de son destin :
De devenir une grande Princesse
En conservant l'horrible nez qu'elle a,
Ou de demeurer Bûcheronne
Avec un nez comme une autre personne." 
Celle-ci préfère continuer de plaire et le bûcheron utilise son vœu pour lui rendre son état." WIKIPEDIA

Avançons.

Il y a des fois où des mots me viennent à l'esprit, spontanément, sans que je n'en connaisse la véritable définition, en me demandant simplement "est-ce que cela veut bien traduire ce que je ressens ou ce que je vois ?". Est-ce que cela t'arrive à toi aussi ?
Par exemple, tu es à un endroit donné, à un moment donné, avec des gens données (pas vendus, donnés), à une heure précise, et soudain, dans ton esprit, il y a un mot qui te vient et qui semble, peut être, correspondre complètement à la scène en cours.

Tiens, un exemple, comme ça, l'autre jour, alors que je revenais d'un périple pour aller voir une statue de Goldorak sur un rond-point à Thiers (on en reparlera d'ici peu), je suis passé me faire débeurdiner au débeurdinoire de Saint-Menoux, dans le département de l'Allier (pas de l'Aliéné, de l'Allier), puis j'ai poursuivi ma visite du petit village en me rendant à un puit qui se trouvait en contrebas du centre-village. Après avoir cherché-tourné-demandé, j'ai finalement trouvé ce puits. Je me suis posé. J'ai pris une photo.

Et j'ai de suite pensé à ce mot surgi de nulle part, mais peut être adéquate avec la vision du fond de puits que j'avais à ce moment là : fantasmagorique.
Bon, il faut dire que j'avais marché au hasard dans le village avant de le trouver. D'autant plus qu'il pleuvait de façon aléatoire ; c'est à dire pas assez pour que je prenne un parapluie ou que je n'y ailles pas.
Fantasmagorique. Voilà le mot qui m'est venu à l'esprit quand je me suis approché de ce puits enfin trouvé et au-dessus duquel, subitement, je m'épanchais pour faire une photo dont je ne maitrisais pas le pourquoi du comment. Fantasmagorique. Il pleuvait de plus en plus. La voiture était loin pour s'abriter. Rien autour pour se protéger de l'eau tombante. Juste ce puits. Et il était impossible de se jeter dans le puits pour se protéger de la pluie tombante. Paradoxe. Syllogisme. Antinomisme. Trop de mots d'un coup dont j'aurais aimé comprendre la définition pour savoir pourquoi ils venaient tous à l'esprit d'un coup. Je restais sur le premier "Fantasmagorique".

FANTASMAGORIQUE : adjectif,  Qui tient de la fantasmagorie.

Ouuuaaaiiiss, super ! Comme d'hab'. Une belle définition qui nous pousse à chercher encore plus loin dans les profondeurs du dictionnaire.

FANTASMAGORIE : Du latin phantasma (« fantôme ») et de -gorie, aphérèse du mot allégorie. Terme utilisé par Ėtienne-Gaspard Robert pour désigner des fausses apparitions surnaturelles qui n’étaient en fait que des applications de nouveautés telle que la fameuse lanterne magique. 

BON.
Ben...
OK...

Alors, de quoi on parlait au départ ?
"Il y a des fois"...
Ah ouais, on a bien avancé là.
DONC.

Le titre de ce billet est "Montagnes d'écume à Socoa".
Est-ce là le nom d'un nouveau plat chez le chef étoilé Philippe Rachtamest ? Ou le titre du dernier Indiana Jones produit par Spielberg ? Ou le nom donné à la dernière séance de dédicaces d'Amélie Nothomb lors du salon du livre de Dunkerque après qu'elle se soit enfilée trois litres de champagne ?

Eh ben non. Rien de tout ça.

Montagnes d'écumes à Socoa n'est pas l'intitulé d'un dessert ou autres. Il s'agit de mon interprétation personnelle avec des mots soufifrottants de ce que j'ai vu en me rendant dans ce petit village qui n'en est pas un, au bord de la corniche basque qui s'"effondre un peu plus chaque jour. Là-bas, bien après Saint-Jean--de-Luz, bien calme dans sa baie.

C'est donc en ignorant les multiples offres du black friday de merde... Mais tiens, d'où cela vient cela encore le "Black Friday" ?

BLACK FRIDAY : C'est dans les années 1970 que les enseignes américaines décident d'adopter cette expression pour désigner le début des achats de Noël. Au cours de ce vendredi, les boutiques et magasins lancent des périodes de soldes pour cibler les consommateurs à la recherche des meilleures remises. 

Ecoute, c'est pas compliqué : depuis qu'il y a des périodes de soldes ayant pour intitulé "black Friday", "Promos d'été", "Soldes de printemps", "Ristournes de mai", "Dimanches avec plume dans le cul" et j'en passe, j'ai l'impression que le reste du temps, tout a augmenté. C'est con parce que ces périodes de soldes de merde à la con semblent de plus en plus présentes, mais avec des intitulés différents. Alors, de qui se moque-t-on ?

Ecoute, on ne va pas réfléchir là-dessus pendant des heures. Surtout si tu ajoutes à ces périodes de soldes à la con le fait que la planète meurt de soif, que l'être humain produit à outrance des marchandises jetables non recyclables fabriquées par des petits enfants indonésiens. Hein ? Non, mais c'est incroyable quand tout à coup, quand il y a une ristourne de deux euros sur un grille pain dont on n'a pas besoin, plus rien ne compte !!!

Allez, j'arrête la démagogie  (je ne connais pas vraiment la définition de ce mot qui a du, de toute façon, être rachetée par Elon Musk) et je te le dis comme je pense : si tu veux trouver un cadeau original pour ces fêtes de fin d'année, ne va pas dans ces centres commerciaux de merde et autres boutiques à la con qui font des rabais de merde pour se débarrasser de leurs marchandises invendues.

Non, va plutôt dans ces quelques brocantes-antiquités de ci de là, qui te proposent autrement un choix hétéroclite d'objets que tu avais oubliés et qui seront, peut être, dans quelques années considérés comme... euh... tu sais ce mot de merde qu'on utilise pour dire que tu les as jetés et que, maintenant, ça coûte super cher... Euh... VINTAGE !!! Ouais voilà ! VINTAGE !!!

Eh bien, écoute, c'est en me rendant dans la boutique de Mélanie Chanard, au 25 avenue du quai Resplendy à Bayonne que je me suis dit : "Ah ah ah, vous me faites bien marrer avec vos promos de merde sur des trucs qui polluent et que tout le monde a ! Là, au moins à la boutique Antiquités-Brocante Resplendy, je vais trouver un truc de derrière les fagots que je sais pas d'om vient cette expression que je viens de sortir tout de go ?!"

TOUT DE SUITE
REPORTAGE SUR PLACE !

 
Bon, eh allez, on se calme avec le black friday.
N'oubliez pas que...

Bon, alors ?!
Le titre, c'est quoi ?
"MONTAGNES D'ECUME à SOCOA (64)"
Ouais Ok, c'est un dessert dans un resto étoilé ? Le nom des nouvelles baskets de Nike ?
Ouais bon, ne nous perdons pas.

Socoa est un quartier de Ciboure qui, lui même, est quelques fois, un quartier de Saint-Jean-de-Luz. Tu l'as compris : nous sommes une nouvelle fois dans le Pays Basque, et qui plus est au bord de l'océan Atlantique. En cette période de novembre 2022, il y a quelque chose qu'attendent surfeurs et personnes aimant l'océan, ce sont les forts coefficients de marée. En cette période automnale, il y a de plus l'apparition de cette vague mythique, aimée, adorée, adulée dans le Pays Basque : la Belharra.
Tellement adulée (je l'avais pas dit ce mot), qu'elle a donnée son nom à de multiples entreprises et organismes de la région. Citons, par exemple, la clinique Belharra, le centre esthétique et laser Belharra, la brasserie Belharra, le Belharra Café, Belharra.fr, le Belharra immobilier et j'en passe.
Comment une vague, un élément naturel peut être "racheté", "réapproprié" par divers organismes.
Mais qu'est-ce que la Belharra ? Pourquoi un tel nom plutôt qu'un autre ?

Eh  bien, saches que la Belharra est en fait un haut fond situé au large d'Irun. Ce haut-fond engendre une vague très violente du même nom, qui engloutissait autrefois les navires amarrés entre Bidart et Guéthary. Depuis une digue a été construite pour pallier à ces inondations qui concernaient surtout Saint-Jean-De-Luz.

Et l'extrémité ouest de cette digue construite pour protéger Saint-Jean-de-Luz se trouve dans ce lieu-dit, ce quartier moins connu du pays basque et qui porte le nom de Socoa.
C'est toujours un fantastique spectacle de voir les vagues venir se heurter, lutter, se confronter à cette digue artificielle. Une langue de béton retenant l'entrée de l'océan dans la baie. Comme un rappel à l'homme.

Tiens, allez, pour se rendre à Socoa sous la pluie de novembre,
nous allons mettre dans le poste une nouvelle chanson des Doors, "Paris blues".

Je trouve toujours cela un peu étrange de voir apparaitre des nouvelles chansons de chanteurs ou de groupes morts depuis des décennies.
Regarde Michel Berger : mort en 1997, et PAF ! 2022, une nouvelle chanson de l'artiste sort. En plus, elle a pour titre "Vivre". Tu te demandes... et puis tu regardes un peu l'actualité... et tu te rends compte qu'au même moment, une nouvelle version de Starmania sort au même moment à Paris... Ok... Peut être que pour la sortie de ce nouveau titre des Doors coïncide avec le Black Friday et une promo sur les portes chez Lapeyre...

 
Ce jour là, le coefficient de marée était de 97. Je suis déjà venu à Socoa pour m'approcher de la digue avec des coefficients de plus de 110.
Terminé. Aujourd'hui, dès que l'océan s'énerve, se déchaine avec plus de 90 de coefficient, les réserves sont émises et l'accès à la digue est interdite pour des raisons de sécurité évidentes. On peut toutefois admirer le spectacle de la nature de loin, depuis la D912 qui s'en va vers la Corniche basque, de plus en plus fragile...
Bon  par contre, c'est vrai : il faut avoir des yeux bioniques pour s'approcher au plus près de ces "montagnes d'écume"...

         

Alors, on se rapproche, mais pas trop. Jusqu'aux limites autorisées parce qu'il ne faut pas déconner avec la nature et avec l'océan.
Pourtant... Pourtant... Mais... L'océan, ici aussi, grignote du territoire. Même sur les remparts et les digues en béton artificielles. Il grignote

Autrefois, nous pouvions passé cette route pour atteindre l'incroyable digue sur laquelle les vagues venaient se jeter en rappelant à l'être humain que, oui, elles grignotent. Hein ? Je l'ai déjà dit ? Ouais, c'est mon mot aujourd'hui.

Alors, on reste à demeure. On ne veut pas outrepasser les limites. L'océan est plus fort que nous. Et on ne veut pas emmerder les autorités.
Mais on veut voir le spectacle de ces hauts coefficients.
On veut voir ces vagues monumentales. Surtout que ça a l'air calme du côté port...

Ouais mais...
Je monte sur le parapet pour voir si les remparts du forts parviennent toujours à contenir les forces océaniques...

Je n'insiste pas plus, contrairement à d'autres qui semblent pour des raisons indéterminées et surtout immatures vouloir affronter cette force qui les ignore... et qui va les appeler à l'ordre en leur balançant une grosse bourrasque d'eau salée sur la gueule. Rires, cris, silence, doute. Portable foutu, fringues mouillées, froid... et cela aurait pu être pire s'ils étaient tombés des remparts.

Je me casse de ce lieu qui semble donner des idées aux plus abrutis qui veulent se confronter à des vagues qu'ils ne connaissent pas.

Je vais en face. Sur cette autre digue, langue de béton qui ferme le port de Socoa. Parois entre la plage et le port. Je me pose. Je regarde le fort, le port, les bateaux qui dansent au grès des marées, gauche-droite, les vagues qui veulent se surpasser et dépasser les remparts.

CALME
        

AH !
           

OH !
        

EEEEEEHHHH !!!

CARESSSE...

On ne peut pas s'approcher au plus près de ces vagues qui frappent la digues et les remparts. Mais on veut voir, apercevoir...

           

Elle sont là, les vagues. Elles me narguent. Elles sont de plus en plus hautes. De plus en plus blanches. J'attends pour les prendre en photo. Rien. 2mn, 5mn, 6mn. Rien. Je remballe l'appareil. Et là, elles sortent ! Salopes !!!!!! Quel élan! Quelle hauteur ! Quelle magnificence !!! Superbes !!! Mais pas de photo !
Je  pourrai rester des minutes, des heures à attendre la vague, les vagues. Mais jamais rassasié. La ,prochaine sera toujours plus belle, plus originale, plus expressive, plus étonnante que la précédente. Je quitte Socoa à reculons. Car, derrière moi, l'océan continue. Les vagues se soulèvent. Je le sens. Je les entends.

1, 2, 3 VAGUES !!!

OUI MAIS...

BON...

OUF !

         

EH OH !!!!

Et il fait nuit. Et il pleut. Et c'est l'heure de l'apéro.
Je retourne à la voiture.