QUELQUE(s) PART(s), DANS LA VALLEE D'ASPE... (part II)

Dans notre précédente épisode, nous parlions de nucléaire et de crise européenne ambiante, quand tout à coup, soudain...

Nous avions déjà fait un bon bout de route lorsque nous nous rendâdîmes compte qu'il fallait mieux rebrousser chemin pour revenir sur Bedous afin de repartir le lendemain vers un autre plateau dans le but de peaufiner inconsciemment notre Tournée des plateaux 2011 !
Oui, le temps était vite passé sur ces hauteurs montagneuses de la vallée d'Aspe. Les plateaux de Lhers et de Sanchèse n'étaient pas d'un grand intérêt touristique, mais leur simple beauté naturelle suffisait à apaiser le souffle de... putain mais qu'est-ce que j'raconte, moi ?
Entendons-nous bien, quand je dis "pas de grand intérêt touristique", je veux dire par là qu'il n'y a pas de monument, ou de lieu historique, ou de musée, ou d'Accro-ronces pour occuper les enfants difficiles... Non : "pas de grand intérêt touristique" veut dire "Une fois que tu es à cet endroit, il faut savoir observer et ressentir le lieu"... ou quelque chose dans le genre.

Bref, la nuit était passée et, à présent, le lendemain était là.
Oui, c'est un peu con comme phrase, cela ressemble à une anaphore, mais c'était vrai. Le lendemain était maintenant, résonnant comme cette sentence entraperçue dans le "Citizen kane"d'Orson Welles, ou un truc dans le genre... "L'avenir, c'est comme aujourd'hui, mais plus tard"... Non, ça, c'est Louis Calaferte... Mais euh bon...
La météo, quant à elle, était du genre incertaine sur Bedous, petit village ouvrant la vallée d'Aspe...

Mais les nuages et le brouillard qui semblaient poindre en altitude n'étaient pas du genre à nous freiner. Oui, ça faisait quand même un peu chier, mais notre objectif lui était clair : continuer la tournée des plateaux.
Avant de se remettre en route pour les montagnes, j'allais faire un tour rapide des commerces ; histoire de faire le plein de journaux et de pain. Je traverse le village gris, je trouve, par ses maisons, ses toits, ses murs et ses courants d'air.

       Sous la mairie, un tag...
 

...rappelant un tableau de Magritte...

La trahison des images, 1929             

Mais qui était René Magritte ? Hein ?
Mais non, on s'en fout pas !
Tu croises un tag étrange dans un village reculé qui te fait penser à autre chose, il faut comprendre pourquoi cette vision a pu t'amener à penser à cette autre chose. C'est ça la vie, hein ?! Curiosité, inconscient qui travaille, coïncidences ! OK ! Bon, Magritte alors.
Brève biographie très rapide car il faut que j'aille chercher le pain et le journal...
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RENé MAGRITTE
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(c) Lothar Wolleh, René Magritte, 1965

Jeune Belge marqué par le suicide de sa mère, René Magritte est étudiant aux Beaux-Arts de Bruxelles.
Trois souvenirs d'enfance le marqueront toute sa vie : " Une caisse auprès de son berceau, la récupération d’un ballon de navigation échoué sur le toit de la maison familiale, la vision d’un artiste peintre peignant dans le cimetière où il jouait avec une petite fille..." (d'après Patrick Waldberg)
Mais l'oeuvre de De Chirico le bouleversera également et, dès lors, il n'aura de cesse de métisser les univers poétique et pictural.

Ses compositions sont énigmatiques et oniriques : on y voit un train sortant d'une cheminée, des passants figés et coiffés de feutres sombres s'envoler... Proche des surréalistes belges, c'est tout naturellement qu'il part rencontrer les membres parisiens de ce courant, et notamment André Breton. La rencontre est plus que décevante, et Magritte ne va plus bouger de Belgique, ce qui ne l'empêche pas de connaître un succès international.

Son oeuvre est en effet beaucoup plus révolutionnaire qu'il n'y paraît : l'image n'est pas la réalité, c'est une illusion, un simulacre inutile... Voilà en tout cas le message qu'il veut faire passer dans ses toiles, sur le mode de l'ironie.

La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel,
mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet.

Musée Magritte, Bruxelles

C'est marrant : quand je vois un tableau de Magritte, je pense automatiquement à la Gateway Arch de la ville de Saint-Louis, dans le Missouri, aux Etats-Unis...

Photo : Bev Sykesfrom Davis, CA, USA

On dirait un leurre. Ce monument étrange de 192 mètres de haut, a été conçu par l'architecte Eero Saarinen en 1965 pour représenter la porte de l'Ouest. Sorte d'objet surréaliste qui vient bouleverser le paysage urbain de cette ville qui fut fondée par Pierre Laclède...

Et là, toi lecteur, tu me dis : "- Ah ouais, ben c'est bien ça !
Et là, je te réponds : "- Oui, Pierre Laclède ! Et personne d'autre !
Et là, tu me dis : "- Ben ouais. Y'a des fois comme ça...
Et là, j'insiste : "- T'as qu'à voir !
Et là, tu t'intrigues : "- Mais, mec, où est-ce que tu veux en v'nir bordel ?!
Et là, je poursuis : "- Ben ouais, Pierre Laclède, merde quand même !
Et là, t'en peux plus : " - ET ALOOOOORRRRRSSSS ?????
Et là, je rajoute : "- Eh bien, figures-toi que la vie est incroyable car il se trouve que Pierre Laclède est justement natif de Bedous.
Et là, tu fais : "- Mais oh la vache, que la vie est douée de coïncidences troublantes et incroyablement fortuites !!!!
Et là, j'approfondis : "- Eh ben ouais ! C'était pourtant pas gagné au départ. Le mec était juste venu à la Nouvelle-Orléans en 1755 pour son plaisir alors qu'il n'était qu'un "simple" bon escrimeur. Et puis il est tombé amoureux là-bas et a décidé de rester en se lançant tout d'abord dans le commerce de fourrures. Et c'est ainsi qu'avec Gilbert-Antoine de Saint Maxent, un négociant de la Nouvelle-Orléans, ils a reçu du gouverneur de Louisiane le monopole du commerce des fourrures avec les Indiens du fleuve Mississippi et de son affluent, le Missouri. Il leur fallait alors trouver un lieu où construire une ville permettant ce commerce. Avec Auguste Chouteau, ils ont remonté le Mississippi pour atteindre le point où il rencontre le Missouri en décembre. Mais les environs du confluent étaient trop marécageux pour y construire une ville. Ils ont alors choisi un endroit plus approprié, situé 30 kilomètres en aval. Les travaux de construction commencèrent en 1764, dirigés par Auguste Chouteau. Saint-Louis était née !"

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Bon, allez !
Pain, journal...
qui nous met cette petite brève en dernière page...

...pendant qu'au comptoir,
ça débat sur l'Euro...
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Et on s'casse
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pour les montagnes !

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Nous prenons la direction de notre objectif 
en passant par...

             LE CHEMIN DE LA MATURE
        
...taillé par la main de l'homme en possession de batons de dynamite...
        

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LE FORT DU PORTALET      

...rendu célèbre par le fait que c'est ici que le maréchal Pétain
vint boire quelques Mojitos
du 15 août au 16 novembre 1945.
      

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Par contre,
nous ne passerons pas par...

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LE COL DU SOMPORT 
seul col à la frontière franco-espagnole ne possédant pas
de venta, mais arborant fièrement un tunnel de 8,602 km
très précisément.

 
ASTUN ET CANDANCHU 
stations de ski, 
abandonnées à cette époque de l'année.

Et nous arrivons au lieu de départ de notre ballade du jour : Les forges d'Abel.
Nom étrange, provenant tout simplement de son créateur allemand, Frédéric d'Abel, en 1828.
Usines à l'abandon. Centrale hydroélectrique. Ancien camps de vacances. Végétation sur murs en ciment. Vitres cassées avec rideaux jaunes noircis au vent. Non loin, l'entrée de l'ancien tunnel du Somport, interdit au public pour cause d'écroulements. Une gare fantôme...
Pas un bar ! Pas un MacDo ! Pas un Carrefour Market pour te filer des vignettes Tintin à la con ! La zone quoi !

Nous continuons pour arriver à un virage en épingle sur un chemin caillouteux.

Là... Ici...

 Hein ? Ben ouais ! Ils habillent les poteaux ici.
Par contre, nous n'allons suivre aucune de directions indiquées ici. Oui, on est comme ça, nous : on s'arrête à un panneau directionnel pour aller ailleurs que les lieux indiqués. En l'occurrence, notre objectif du jour est Aguas Tuertas.
Que te dire à ce sujet ?
Eh bien, rien du tout, tu verras par toi-même dans les éléments qui vont suivre...

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Plus d'informations et de photos sur ce lieu surnommé Aguas Tuertas, niché dans les montagnes béarno-espagnolo-pyrénéennes ?
Peut être...

Comments

[nICK cANON]

eT bEN mES cADETS...!