Siensiens surfeurs à Vieux-Boucau-les-Bains (40)

C'était l'autre jour, c'est à dire le 28 septembre 2014, du côté de la station balnéaire des Landes.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Après le Pays Basque et le Var en janvier et février, voici que les inondations touchent à présent le Gard, l'Hérault et la Lozère.
LE TEMPS EST FIN FOU !
Pluies torrentielles, rivières et ruisseaux qui débordent ! Habitations qui découvrent soudainement qu'elles sont construites sur des zones inondables depuis que le réchauffement climatique a fait son apparition.
Mais qu'est-ce que le réchauffement climatique, finalement ?
Pour les sommairistes (gens qui raccourcissent toute pensée et analyse afin de ne pas aller à l'essentiel), cela proviendrait des bombes désodorisantes que l'on utilise à outrance dans les toilettes.

     

Si cette thèse est fondée, on peut dire que rien que pour le tournage de ces pubs, au moins 270 ours polaires ont disparu avec la banquise. Ajoutons à cela la disparition de tous ceux qui ont fait la pub pour ces bombes désodorisantes, excepté Nana Mouskouri qui, aux dernières nouvelles... euh... aux dernières nouvelles.

Pour les autres (chercheurs, scientifiques, météorologues, dentistes, inspecteur de chips et autres compteurs de poissons en bassin d'élevage), le réchauffement climatique n'est que la résultante des nouvelles mentalités humaines, produisant à outrance. Apparaissent alors en masse les gaz à effets de serre, résultantes des automobiles (pétrole), des productions industrielles, des climatiseurs, … ; ainsi que les gaz à effet de serre anthropique (déforestations,...). Tout ceci étant la résultante de nouvelles façons de consommer : on ne garde plus les objets, on les jette. Nous sommes donc passés d'une société de protection à une société du jetable, du conservatisme à l'éphémère. Tout s'achète et tout se vend, même les organes humains, tout peut faire l'objet d'un commerce : les produits, les hommes, les idées, les images. Elles circulent, envahissent le quotidien et tiennent le consommateur constamment en alerte. Leur destin est de disparaître aussi vite qu'elles apparaissent : l'une doit remplacer l'autre aussi rapidement que les produits se succèdent, pour que le besoin de consommer ne faiblisse jamais.
Quant aux produits et autres objets, je ne peux m'empêcher de citer ici la remarque de Benoit Hamon, ex-Ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire et à la Consommation : "L’obsolescence des appareils est quasiment pensée au départ par les opérateurs pour favoriser le renouvellement. Or, acheter un appareil qui est destiné à être totalement démodé un an plus tard pose d’autant plus question lorsque le constructeur a lui-même organisé cette obsolescence. Cela constitue un sujet de travail et de préoccupation." (60 millions de consommateurs, septembre 2012)

VOILA !
Bon ben salut !

Ah non, merde, c'était quoi le titre de ce billet déjà ?
"Siensiens surfeurs à Vieux-Boucau-les-Bains (40)". D'accord. Bon... Tentons un enchaînement.

ENCHAÎNEMENT

Certes oui, il a plu, il pleut et il pleuvra encore. L'océan Atlantique s'est déchaîné sur les côtes basque en janvier/février 2014 ; la mer méditerranée a quitté son bassin à la même période ; les rivières du Gard, de l'Hérault et de la Lozère se mettent soudainement à sortir de leur lit en octobre.
La Terre ne sera-t-elle alors recouverte que de grandes étendues d'eaux d'ici quelques décennies ? Que faire contre ça ? Est-ce encore possible ? Et si non, comment tenter de survivre ?

C'est avec cette puissante interrogation que je me suis mis à repenser à ce que j'avais vu à Vieux-Boucau-les-Bains, petite station balnéaire landaise, située entre l'océan Atlantique et le lac artificiel d'Albret.

Ce jour-là, nous étions le 28 septembre 2014, jour de fête pour les Venceslas... Oui, moi non plus, je ne connaissais pas ce prénom, même si c'est celui que porte le Roi dans la pièce de théâtre d'Alfred Jarry, Ubu Roi (1896).
Le 28 septembre, c'est aussi le jour de naissance de Brigitte Bardot, mais c'est surtout le jour où j'ai quitté les montagnes de Cherchebruit, dans le Pays Basque, arrosées par un arc-en-ciel bien sec mais tout en couleurs, prenant sa demi-forme au-dessus du calvaire d'Ainhoa.

Étonnant, réalisée sans trucage. C'est la nature.
Un peu de route, genre 69 kilomètres-érotiques plus tard, j'arrive à bon port.

Car, oui, on le sait, tu le saches, ils le savassent : Vieux-Boucau-les-Bains est bien connu pour son port d'Albret, véritable ensemble touristique aménagé autour d'un lac salé de 50 hectares, où il fait bon errer en regardant dans le vide ou ailleurs...

          

Pour l'Histoire, c'est ici, et ce jusqu'en 1578, que l'Adour se jetait dans l'océan avant d'être détourné depuis sur Bayonne ; d'où le nom de la station "Vieux Boucau" = "Vieille embouchure".

Mais Vieux-Boucau-les-Bains, c'est aussi une église discrète au plafond fresqué de bleu captivant...

Construite dans la première moitié du XVIIe siècle, en 1632, l'église Saint-Clément est remarquable par sa voûte embellie de fresques bibliques. Ces peintures datent des années 1950, et ont été restaurées en 2005. Elles représentent des épisodes de l’Histoire du Salut et particulièrement l’histoire de Jésus.

Mais Vieux-Boucau-les-Bains, ce sont aussi de grands immeubles qui accueillent des tonnes de vacanciers chaque année...

       

C'est également une station qui revêt un côté intemporel lorsqu'arrive l'arrière-saison.

Vieux-Boucau-les-Bains, 16h, en novembre 2012

Ce changement d'ambiance donne une puissante envie d'écouter quelques chansons du dernier album de Christophe, "Aimer ce que nous sommes".

Vieux-Boucau-Les-Bains est également situé sur la route du Mojito, qui longe l'océan Atlantique.

Soyons clairs et francs entre nous : il n'y a pas de route, mais il y a des Mojitos.

Vieux-Boucau-les-Bains, c'est aussi un incroyable mini-golf. Multiples constructions originales et amusantes faisant passer le participant de la Bretagne à Paris, sans oublier le célèbre trou n°16...

Ceci étant dit, ma présence à Vieux-Boucau-les-Bains en ce 28 septembre 2014 n'avait rien à voir avec tout les atouts que nous venons de citer. Ce jour là, dans la petite station balnéaire, il y avait la première compétition européenne de chiens surfeurs.
Tout le monde... mais si, tout le monde... connaît la compétition "Surf City Surf Dog"qui a lieu chaque année en Californie, à Huntington Beach, une plage au sud de Los Angeles.

         
Photos : Vétogreen

Mais voici que la France prend le pas pour organiser la première compétition française et européenne de chiens surfeurs. Initialement prévue à Biarritz et à Bidart (qui ont finalement refusé considérant que les chiens étaient responsables de la pollution des plages), l'association Toutous surfeurs s'est retranchée sur Vieux-Boucau.

Alors, de prime abord, comme ça, et si on a vu "P'tit Quinquin" de Bruno Dumont, on se dit : "C'est quoi c't'affaire là ?"

Eh bien, voici la réponse de l'association, tenue par deux vétérinaires de Biarritz.
"Nous sommes deux jeunes vétérinaires, installés près de Biarritz depuis deux ans. Ce projet nous tient à cœur car, en plus d'être passionnés par les animaux (évidemment), nous sommes fans de surf. L'un de nous a vécu à Tahiti, l'autre est originaire de Biarritz, et ce n'est pas par hasard que nous avons monté notre clinique à deux pas de l'océan. De plus, nous savons que ce genre d'activités, comme toutes les activités canines, renforce le lien entre le chien et son maître. (...)
Notre association ne se limite pas à organiser des rassemblements et compétitions de chiens surfeurs. Elle conseille le public pour une bonne pratique de cette activité, en toute sécurité (gilets de sauvetage...). Elle tente de sensibiliser les pratiquants sur le fait que le chien doit s'amuser et qu'il faut aller à son rythme. Enfin, elle s'investit dans la préservation de l'environnement des plages et de la mer." Les Toutous Surfeurs

J'arrive sur place.

La compétition a lieu sur la plage centrale. Grande étendue sableuse qui plus est puisque c'est marée basse.
Je passe devant les tentes où se tiennent stands variés, podium, accueil et petite infirmerie. Chaque chien qui s'en va concourir doit au préalable passer un examen afin de constater s'il est apte ou non à se lancer à l'assaut des vagues landaises. Ici, on prend soin des chiens et cela n'a rien à voir avec ce qu'il se passe au Danemark...
Je continue pour rejoindre la plage.
Des centaines de chiens ont envahi les lieux. Ils courent, ils jappent, ils tremblent, ils creusent des trous dans le sable, ils se poursuivent, la langue au vent, les babines portées par la brise océanique. C'est vivant et, pour une fois, il n'y a aucune odeur d'huile solaire à outrance.

   
Photos : Facebook Toutous surfeurs

Je me rapproche pour me fondre dans la foule animée et active. Reportage.

         

   

Et quelques photos de différentes personnes présentes sur le site...

   

      

    
Photos : Facebook toutous surfeurs et Paris Match

Comme pour chaque compétition, il y a un ou des vainqueurs. Après une démonstration de chiens saveteurs en mer, le palmarès est prononcé.

Chiens en tandem avec leur maître :
1er : Al
2e : Kaiko
3e : Bonnie

   

Chiens seuls sur la planche :
1er : Balou
2e : BigFat
3e : Crumble

   

La journée prend fin. Chacun se disperse.
Il ne me restait plus qu'à regagner mes pénates en me disant que si il y avait de nouvelles inondations dans la région, les chiens auront les bons réflexes pour s'en sortir.