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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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7 août 2022

STREET ART CITY (03)

Tiens, tiens, mais qu'est-ce que c'est que ça ? Street Art City ?
Jénorme qui ne quitte jamais la France -ou alors sauf pour aller en Espagne boire un Gin To'-, qu'est-ce que c'est que ce Street Art City qui sonne à l'américaine ? Aurait-il pété les plombs ? Aurait-il tout plaqué pour aller vivre into the wild ou, du moins, into the Street Art City ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Eh ouais, eh ouais, je suis un ouf moi ! Voilà où je suis !

Jénorme est à Street art City (03)             Jénorme est à Street art City

Oui, toi aussi, tu as remarqué ?
Un coup, ma casquette porte le nom Japan et un autre coup, le nom Napaj ; ce qui au niveau culinaire n'a rien à voir. Napage-Japon. Et que l'on ne me parle pas de canard laqué car c'est un plat inventé par la Chine entre 1368 et 1644 sous la dynastie Ming ; et non par le Japon.

Alors, bon, là, nous ne sommes ni en Chine, ni aux Etats-Unis. Nous sommes à Street Art City. Et Street Art City, ça se trouve dans l'Allier.

Tu vois Le Veurdre, là où ils font du miel ? Non. Bon...
Tu vois Couleuvre, là où on fabriquait de la porcelaine au XIXème siècle ? Non ?
Bon, et Lurcy-Lévis, tu connais ? Là où se trouvent le plus vieux vélodrome de France encore en activité (depuis 1897) et un circuit automobile avec une ligne droite d'1,5 kilomètres, unique en Europe ? Non ?
Eh ben eh oh !
C'est pas l'tout d'aller à l'étranger boire des cocktails au bord d'une plage des Maldives ?! Faudrait p't'être t'intéresser un peu à ton pays ?! Merde alors ! Enfin, je dis "ton pays", je veux dire par là si tu es Français. Mais si tu viens de l'étranger et que tu découvres ce blog, alors oui, c'est bien que tu soies venu ici pour t'intéresser aux petites particluarités géographiques, historiques et insolites françaises. Bravo, merci. Puitain, je m'enfonce.

 

ALORS ?
OÙ QU'ON EN EST ?

 


Commençons par situer Le Veurdre, Couleuvre et Lurcy-Lévis.

carte

Fastoche.
Après, il suffit juste de se dire que Street Art City se trouve pratiquement au centre de ce triangle auvergnat du département de l'Allier, rapproché encore d'un "fabuleux destin d'une friche industrielle en plein cœur de la diagonale du vide" (760°).

Aaaah, l'Allier, dès que j'entends ce mot, je pense de suite à la Seconde Guerre Mondiale. Les collabos, les Alliés. D'ailleurs, je ne sais pas si tu sais, mais la Ligne de Démarcation coupait la préfecture de l'Allier, Moulins, en deux. Moulins, carrefour routier et ferroviaire traversé en plusieurs points par la ligne de démarcation, où la rivière Allier servait de frontière entre la zone libre et la zone occupée.

Moulins, ligne de démarquation (03)

 

Mais
recentrons-nous vite !

 

En somme, ce lieu de prime abord énigmatique qu'est Street Art City se trouve à 46 kilomètres de Nevers et à 596 kilomètres de Mouguerre.
Ben oui. Je vois pas pourquoi on calculerait toujours les trajets par rapport à Paris ou Marseille, et pas par rapport à Nevers ou Mouguerre. Merde alors !


Allez, on a perdu assez de temps :

direction Street Art City.

 

Street art city, panneau (03)

Alors, plusieurs infos sur ce panneau de ville qui n'en est pas un. 
On est bien d'accord : à Street Art City, il n'y pas de maire, pas de mairie, pas d'église. Pourtant, il y a ce panneau de localité française qui plus est, jumelée avec une autre ville française et étrangère. Ici, comme on peut le voir, Street Art City est jumelée avec Agbélouvé (Togo).

On peut... On n'est pas obligé... mais c'est bien d'être curieux dans la vie pour découvrir, apprendre et...
On peut... On n'est pas obligé... mais on peut se demander où se trouve précisément Agbélouvé au Togo et pourquoi un tel jumelage.
Personnellement, j'ai fait le calcul en me demandant combien il faudrait de temps pour rallier Agbélouvé à Mouguerre...

carte

Ouais, ça fait une trotte ! 5852 kilomètres pour environ 87 heures de route... quand il y a une route. Ah oui.
Mais pourquoi je cherchais ça, moi ? Et pourquoi depuis Mouguerre ? Pourquoi je ne l'ai pas fait depuis Paris ou Marseille ?

 

 

Allez,
passons plutôt le panneau
de
 Street Art City
pour entrer dans le vif du sujet.

 

 

 

 

L'entrée dans le complexe de Street Art City est de 20 euros. Oui, c'est pas donné, mais ça vaut le coup.
Certains puristes diront : "Ouais mais c'est pas ça le Street Art ! Le Street Art, c'est gratos ! C'est libre d'accès !!!!"
Ben ouais, mais non. Là, tu es dans une sorte de musée à ciel ouvert.
Et là, certains puristes diront : "Ouais, mais putain, 20 euros quoi ?! Alors que le musée du Louvre, l'entrée est à 17 euros maxi !?"
Ouais Ok, mais là, d'une, t'es pas à Paris ; deux, la Joconde, c'est sympa deux secondes, mais bon. Et trois, c'est toi qui payent l'hébergement, la bouffe, la peinture et le matériel nécessaires aux street artistes quand ils sont en résidence ici ?
"Ici l’artiste arrive avec au fond de son sac, ses vêtements, ses tripes et son talent. Tout le reste lui est fourni, il peut ainsi s’exprimer librement, légalement et sans contraintes."  GILLES INIESTA

Hein ? Hein ? Hein ? Non. Bon. Tu payes ou tu te casses.

Et là, certains puristes diront : "Ouais mais attends, le Louvre, c'est pas que la Joconde !"
C'est vrai, tu as raison. Y'a plein d'autres choses à voir au Louvre alors vas-y !


Maintenant, intéressons-nous à la naissance de ce projet original et à sa mise en place en parcourant la carte-programme donnée à l'entrée avec le ticket à 20 euros. Oui, oui, oui, c'est bon ! Vas au Louvre !

"Ancien centre de formation de France Telecom jusque dans les années 1990, l'endroit est devenu un haut lieu du Street Art depuis 2015, aujourd'hui la seule résidence artistique au monde entièrement dédié à l'art urbain.

Mais comment est né Street Art City ?
C'est le 22 janvier 2015 en fin d'après-midi à 17h05 que Sylvie, se promenant sur le site avec son petit chien Bijou, a un flash, une vision : elle voit les bâtiments en couleurs et pense tout à coup :
"Mais oui, c'est ça ! Je ne sais pas comment ça s'appelle du tag, du graff, mais ce que l'on voit sur les périphériques dans les villes, dans les gares.... C'est ça, ici !!!!!"
Sylvie et Gilles découvrent alors un univers qui les fascine et les bouleverse.
Les premiers artistes commencent à affluer de l'autre bout du monde et tout s'enchaine très vite.

Depuis, les artistes expriment leurs talents sur les 22 500m2 de ce lieu pérenne non voué à la démolition. La diversité des techniques et des styles, le perpétuel renouvellement des œuvres, la recherche permanente d'excellence artistique font de Street Art City une référence incontournable.
Une constante bienveillance place les artistes dans une bulle de confort qui leur permet d'aller puiser l'inspiration au plus profond d'eux-mêmes.

En immersion totale durant des périodes variant de une à trois semaines, voire plus, ils sont propulsés face à leur principe créatif et délestés des contraintes quotidiennes complètement assumées par la résidence.
Bien plus qu'une simple visite de curiosité, le spectateur est embarqué au cœur d'une expérience interactive avec les artistes et aborde l'art urbain comme nulle part ailleurs

Et maintenant voici le protocole pour vivre pleinement cette aventure !
En extérieur, découverte d'une centaine de fresques murales.
Prenez le temps de ressentir chaque œuvre en laissant libre cours à votre émotion personnelle. Soyez curieux. Ne ratez aucun recoin.

En intérieur, poursuite de la déambulation artistique à travers les galeries, les ateliers, les expositions.
Et l'exceptionnelle expérience immersive de l'HOTEL 128 !!!!"

OK, c'est sympa, romancé. Mais il y a quelques petites autres choses à ajouter et à préciser.

Tout d'abord, Sylvie et Gilles, les créateurs de ce lieu, ce sont Sylvie et Gilles Iniesta.
Entrepreneur lyonnais d'origine espagnole, Gilles Iniesta est devenu plus ou moins malgré lui mécène de l'Art. Au départ, lorsque sa femme et lui achètent les locaux abandonnés de France Telecom (effectifs de 1982 à 1992), c'est pour créer des chambres d'hôtes jusqu'à ce jour du 22 janvier 2015 ; tout ceci pour investir les fonds de leur société de marketing direct vendue quelques mois plus tôt.
Avant d'être un centre de formation de France Telecom, ce lieu avait été aussi un prieuré au Xème siècle.
Ils ont racheté le site de France Telecom, abandonné depuis une vingtaine d'années en 2015. Ce centre comprenait des salles de cours, des ateliers, des bureaux et des locaux techniques, un réfectoire, une salle de convivialité et un dortoir de 128 chambres. Tout ceci dans le but de parfaire et de former les connaissances de postiers et futurs postiers.
Pour donner à ce lieu et en faire un "objectif coloré dédié au Street Art" comme l'a rêvé Sylvie, le couple Iniesta se rapproche de Jérôme Catz, ancien snowborder pro et reconverti dans la promotion de l'art urbain. En mai 2015, un collectif clermontois composé de six artistes vient pour couvrir les quelques 22 000 m2 de murs. Un an plus tard, en mai 2016, le "projet PTT" ("Peinture Tout Terrain") est avancé pour attirer mécènes et investisseurs. L'ouverture au public se fait un an plus tard, le 13 mars 2017.

Street Art City, c'est 10 hectares et 13 bâtiments d’une surface de 7 000 m² et près de 34 000 m² de fresques extérieures et intérieures.
Aujourd'hui, ce sont plus de 300 artistes du monde entier (61 pays différents) qui sont venus emplir de couleurs ce site incroyable.
L'autre chose à savoir, c'est que les fresques et compositions variées ne restent que de deux à trois ans. Elles sont fragilisées par le temps en extérieur. Quant à l'Hôtel 128, certaines chambres sont refaites et réillustrées par d'autres artistes.
En somme, le Street Art City est toujours en mouvement. Preuve à l'appuis, Gilles Iniesta avoue que plus de 900 artistes sont en attente pour venir graffer ici.

Je m'en vais garer la voiture sur le parking, face à une première fresque.

 Street art city, parking mur

 

Première rencontre. Première œuvre. Imposante, grande, large ! Elle est sortie des mains et de la tête de CREY ONE(132), artiste français, un des pionniers du mouvements dans les années 1980. Il a été vainqueur du prix du graffiti 2016.
Sa fresque reprend tous les codes de l'art urbain avec le graffeur androgyne et son sweat à capuche, son masque, les tags, les immeubles haussmanniens, le lettrage serré, le côté urbain...

Ensuite, pour me rendre à l'entrée officielle du site, je passe devant une seconde fresque...

 Street art city, parking mur, surveillance (03)
Fresque réalisée par FEDOR,
libérés de leurs chaines virtuelles, les personnages sont en apesanteur.


Puis devant plusieurs fresques un peu plus intimistes...

 Street art city, parking mur, Piaf (03)           Street art city, parking, Rimbaud (03)
Edith Piaf par ANU                               Rimbaud par L8ZON


Tu l'auras compris : nous sommes bien à Street Art City, le pays du street art ! Tout est art, tout est couleur ! Même les escaliers qui mènent aux salles d'exposition, bar, Hôtel 128.

Street art city, entrée, escaliersEntrée par ZAG

Street art city, entrée (03)           Street art city, entrée, mur (03)

Entrons dans l'abime.
Le bâtiment dans lequel je pénètre se compose donc d'un bar/snack, d'une galerie, de salles d'exposition (au rez-de-chaussée et en sous-sol) et d'ateliers dans lesquels on peut rencontrer des artistes au travail.

La dame à l'accueil me propose de commencer la visite par l'Hôtel 128.
Il est 14h30, le site ferme à 19h00. Il n'est pas sûr que j'ai le temps de tout voir donc on me propose de me concentrer sur ce lieu original et incontournable : l'Hôtel 128.

J'arrive à la porte d'entrée de l'hôtel. Je prends une lampe frontale et c'est parti pour cette immersion totale.
L'Hôtel 128, c'est 128 chambres sur quatre étages pour 128 œuvres réalisées par 128 artistes venus des cinq continents. D'autres chiffres ? OK. L'Hôtel 128, c'est 13500 bombes, 4500 litres de peinture pour 9000 m2 d'œuvres murales.
Chaque chambre possède un espace chambre, une salle de bain et un placard. Suivant l'artiste, le placard peut être condamné ou caché une autre œuvre derrière sa porte.
Certaines chambres servent également d'exposition pour certains compositions, tableaux et autres, en vente.
Cette idée peut faire penser aux 78 cabines décorées par 78 artistes à la piscine Molitor, à Paris.

Je ne vais pas poster ici toutes photos que j'ai faites de chaque chambre afin de te laisser la surprise lorsque tu iras.
Voyons quelques exemples de chambres...

Ah non,
il est interdit de filmer et
de photographier les pièces
et les oeuvres
afin que chaque visiteur garde la suprise
de la découverte de ce lieu.  

 

 

 

Après plus d'une heure et demi à passer
de chambre en chambre et de couloir en couloir...
Street art city, hôtel 128, couloir (03)
...je sors.

 

Je dépose la lampe frontale dans un panier pour me diriger vers la galerie sans passer par le snack et les expositions car le temps passe vite et je crains de ne pas pouvoir voir les fresques extérieures.

L'entrée dans la galerie se fait par une pièce reconstituant une station de métro. C’est l’œuvre d’un jeune Français, Zach Oreo, spécialiste du détournement : panneaux indicateurs, plan du métro, et même héros des BD de notre enfance. 

Street art city, salle exposition, métro (03)

Street art city, salle exposition, métro      Street art city, salle exposition, métro

Sur les murs de cette fausse station, on découvre des tableaux en vente de plusieurs artistes.
Je continue la visite en me rendant cinq minutes dans la galerie d'exposition. Plusieurs salles, plusieurs ambiances. Chaque salle est consacré à un artiste qui expose ses œuvres.
Il faut savoir -ou pas-  qu'en 2019, la Street Art City galerie a vendu plus d'une toile par jour.

Street art city, salle expositions       Street art city, salle expositionsStreet art city, salle expositions (03)       Street art city, salle expositions
Exposition des œuvres de Ben Caillous


Je quitte le grand bâtiment pour aller parcourir les chemins extérieurs à la recherche et à la découverte des fresques extérieures.

Je commence par les fresques réalisées sur les murs extérieurs de la galerie.

Une des fresques qui attire de suite le regard est celle réalisée par l'artiste péruvien SEF. Son titre : "Regarde-moi".
Les enfants sont pour lui symboles d’innocence, de pureté et de liberté. Il peint habituellement dans des villes marquées par la guerre afin d’amener espoir et amour aux peuples meurtris.

Street art city, extérieurs, fresque enfant (03)

On retrouve également certaines de ses fresques à Anvers, Milan, Paris,…

Sur les autres murs extérieurs de la galerie, on découvre tour à tour les travaux de Basto, Yren, Morne ; puis Wesl, Kaldéa, Antonin Rêveur,...

Street art city, extérieurs, galerie     Street art city, extérieurs, mur galerie (03)

Street art city, extérieurs, mur galerie (03)Ici, deux fresques-portraits de l'artiste espagnol WESL.
La fresque réalisée dans l'angle a été classée parmi les dix plus beaux murs au monde pour le mois de septembre 2016.
WESL peint uniquement au spray.
Le second portrait, fait en 2019, (face cours)  rend hommage à la DJ ukrainienne Nastia. Ce portrait est venu en recouvrir un autre, réalisé en 2016.

 

Street art city, extérieurs, mur galerie, enfant (03)

 La fresque ci-dessus a pour titre "Dessine-moi une chouette". Elle est réalisée par Anna Conda.
"Ce qui m’inspire, c’est la poésie, la musique, la nature, des voyages, des rencontres ...
Après j’aime beaucoup le musée d’Orsay, les impressionnistes (Gauguin, ...) et l’art contemporain mais je ne sais pas si ça crée un effet sur ce que je fais. C’est avant tout un plaisir esthétique ; je suis curieuse de beaucoup de choses." ANNA CONDA pour Les murs qui passent

 

Il y a des fresques partout ! Un déluge de couleurs... Oups, je suis même en train de marcher sur l'une d'entre elles. Juste en face du grand bâtiment, un cabanon, lui aussi fresqué par MC Solaire.

Street art city, extérieurs (03)

Je marche sur le goudron de cette "grande place" vide pour atteindre ce qui est appelé le chapiteau sur le plan. Un chapiteau qui ressemble plutôt à un hangar, mais je ne suis pas là pour faire de la maçonnerie.
Là, sous la tôle brulante, Alice s'est étendue, rêveuse. Cette sublime fresque réalisée uniquement à la bombe aérosol est le résultat du travail de deux artistes : la New-yorkaise BKFoxx et le Lyonnais ZESO.

Street art city, extérieurs, chapiteau, Alice

Intitulé "Alice au pays", elle comporte une foule de détails impressionnants de précision.

Street art city, extérieurs, chapiteau    Street art city, extérieurs, chapiteau

Autre fresque de ZESO : "Patchwork japonais". Elle a remplacée une autre fresque qu'il avait réalisée en 2016.

Street art city, extérieurs, chapiteau

L'histoire de cet artiste qui a peint plusieurs fresques ici à Street Art City est faite de rebondissements.
"Après avoir peint pendant 10 ans à New-York, le graffeur lyonnais Zeso a été expulsé du territoire américain en 2016. En cause : son voyage et ses peintures au Mexique, dans la ville d'El Paso où il a été emprisonné pendant un mois avant d'être renvoyé vers Paris. Du coup il a marqué son passage à Lurcy-Lévis en restant toute une saison en résidence ici." TROMPE L'OEIL

 

Je contourne le chapiteau-hangar pour faire face à cette belle et grande fresque réalisée par CREAERO, "Printemps rose"

Street art city, extérieurs, mur galerie, Créaéro

L'artiste rennais a obtenu le Golden Street Art 2019 pour une fresque réalisée à Cergy-Pontoise.  

Juste derrière moi, mais faisant face à ce Printemps rose, un bus. Graffé une nouvelle fois par Zeso.

Street art city, extérieurs, bus (03)

Street art city, extérieurs, bus et sculpture (03)        Street art city, extérieurs, hôtel 128 et bus (03)

Et juste derrière ce bus graffé, on découvre la façade Nord de l'Hôtel 128.

Street art city, extérieurs, hôtel 128 et bus (03)

Je me rapproche en passant devant les fenêtres
des ateliers artistiques de la galerie.
Street art city, extérieurs, mur galerie

 Et j'arrive au pied de la haute façade nord de l'Hôtel 128.

Street art city, extérieurs, hôtel 128, façade nord      Street art city, extérieurs, hôtel 128, façade nord

Street art city, extérieurs, hôtel 128, façade nord (03)

Sur la première photo à gauche, la fresque colorée de la jeune artiste Bona met de la couleur. Réalisée au spray à main levée, c'est un personnage cubiste sur la hauteur, étiré, déformé avec sa main qui semble tenir la fenêtre.
Juste à côté de cette fresque étirée, on trouve celle d'un homme en noir et blanc, en costume chemise, marchant les mains dans les poches. Ayant pour titre "Redescends !", elle a été réalisée par l'artiste parisien OJI.
"À grimper encore et toujours l’individu s’isole. Il nous faut apprendre à redescendre sur terre."

Sur la seconde photo, la magnifique et imposante fresque du mâconnais Ted Nomad retient l'attention. Regard profond, chemise à carreau et un outil sur l'épaule, "Enfant au travail". Plusieurs semaines de préparation en amont ont été nécessaire avant d'intervenir sur les murs.
A droite de la fresque de Ted Nomad, un visage et une grande main. Réalisée par Artiz Nota Crime, artiste franco-gabonais. "La fumeuse" montre le visage coloré et chamarré d'une femme fumant, peut être, une cigarette, les yeux fermés, en tenant une fleur dans la main.

Au centre, une fresque en noir et blanc réalisée par KELKIN. Artiste français de 23 ans, il est obsédé par les labyrinthes. Celui-ci, créé en 2022, se prolonge dans la chambre 020 de l'Hôtel 128.

Street art city, extérieurs, hôtel 128, façade nord  Street art city, extérieurs, hôtel 128, façade nord  Street art city, extérieurs, hôtel 128, façade nord  Street art city, extérieurs, hôtel 128, façade nord

Je poursuis ma déambulation vagabonde en empruntant un long chemin menant vers le fond du "jardin" du Street Art City. Là, j'arrive au lieu dit Le Bunker.

Street art city, le bunker, extérieur
Street art city, le bunker (03)      Street art city, le bunker, panneau (03)


Ce bâtiment aussi est graffé et fresqué. A l'intérieur et à l'extérieur.
On découvre, entre autres, le taureau d'ATEK ("Europe et le taureau"), réalisée au spray à main levée. Il s'agit d'une "reproduction originale et colorée" de la rencontre mythologique entre la déesse Europe et le Taureau.
"Selon la mythologie grecque, une jeune Phénicienne nommée « Europe » attira un jour l’intérêt de Zeus, chef de l’Olympe. Dés la vue d’Europe, Zeus se serait épris de sa beauté et de sa grâce, et aurait immédiatement mis en œuvre un plan très habile. Pour éviter de déclencher la haine de sa jalouse femme Hera et pouvoir frayer son chemin jusqu’à la jeune fille, Zeus décida de se métamorphoser en un ravissant taureau blanc.
Alors que la jeune fille cueillait des fleurs, elle aperçut le taureau et, fascinée par ses flancs charmants et son tendre comportement, le caressa avant de monter sur son dos. Zeus saisit cette opportunité pour enlever Europe et nager jusqu’en Crète, où il lui révéla sa véritable identité avant de la violer, celle-ci tombant enceinte. Europe mit ainsi au monde Minos, qui allait devenir roi de Crète." TAURILLON

Street art city, le bunker, extérieur

 

Bon, malheureusement, je n'ai cadré que le taureau. La Déesse se trouve sur l'autre flanc du bâtiment.
A côté, on trouve le lettrage de l'artiste d'origine russe SOIR2. Juste au dessus, un visage coloré graffé par le mexicain Stinkfish, "Portrait à la queue de cheval".

Street art city, le bunker, extérieur

Autre façade du bunker avec la fresque très chargée de la japonaise SHIRO.
Sage femme quelques mois par an à Tokyo, Shiro passe ensuite le reste de son temps à voyager et à peindre dans le monde entier. Elle possède un sens du détail incroyable avce une signature graphique très personnelle, inspirée du hip-hop. Son personnage totémique est Mimi, modèle dynamique et fort de féminité.

Il y a également deux fresques réalisées par Carl Kenz et Pink Art roz.

Street art city, le bunker, extérieur (03)

Carl Kenz est un artiste allemand.
"Il a réalisé cette fresque en cinq jours en intégrant entièrement le lierre à son esquisse.
Pour lui, tout est relié dans l'univers. Mais le libre arbitre personnel et la liberté de pensée nous automatise d'où la petite montgolfière et son petit personnage embarqué qui décollent du décor." STREET ART CITY

 

 

 

 

Street art city, le bunker, extérieur, Brassens (03)

Artiste française, Pink Art Roz est une talentueuse pochariste qui pose avec force et poésie le visage du chanteur-compositeur Georges Brassens.
Elle a également écrit un livre : "La fabuleuse aventure de Street Art City" et réalisé la fresque sur Jacques Brel à Vesoul.

 

 

 

Entrons dans le bunker pour se mettre un peu à l'ombre et pour voir ce qu'il s'y cache.

Street art city, le bunker, intérieur (03)       Street art city, le bunker, intérieur

Street art city, le bunker, intérieur       Street art city, le bunker, intérieur

On retrouve ici les fresques de Soone, de The Caver, de Zeso et de plusieurs artistes togolais en résidence dans le cadre du premier jumelage graffiti au monde entre Street Art City et Agbélouvé.

Je ressors pour tomber nez à nez avec une étrange sculpture.
Street art city, le bunker, extérieur, sculpture (03)

Derrière cette surprise, un autre bâtiment faisant presque face au bunker : la gare.

Street art city, la gare

Street art city, la gare      Street art city, la gare

Street art city, la gare

Long bâtiment qui peut ressembler à un train. Plusieurs fresques occupent ces murs.
Sur la première photo, une locomotive avec des yeux jaunes cinglants. C'est l'œuvre de l'artiste français SANE2. C'est une réalisation qui relie passé, présent et futur. Arrivée en gare de Street Art City en 2017.
Sur la façade nord, un compartiment avec une femme et un homme. "Voyage fantastique" réalisée par l'artiste suisse ROBI à la bombe aérosol à main levée. 
Sur la façade Est, un homme avec un chapeau fume une cigarette alors qu'une locomotive arrive en gare derrière lui. "Arrivée en gare" a été réalisée par l'artiste grec SimpleG. C'est un photoréalisme réalisé d'après une photo sur IPhone avec une improvisation pour le fond. Réalisée en 9 heures (une vraie performance !), l'artiste a utilisé le spray à main levée pour toute cette fresque. Il a également réalisé le "décor" de la chambre 64 de l'Hôtel 128.

Il y a une foule de détails sur cette ancienne maison reconvertie en gare par les fresques. Il faudrait s'arrêter un peu plus longtemps pour en apprécier toutes les subtilités. malheureusement, l'heure tourne et Street Art City ne va pas tarder de fermer ses portes.

Je me redirige vers l'Hôtel 128 et sa façade extérieure Sud.
La visite commence par cette grande fresque qui capte le regard.

Street art City, extérieur, Hôtel 128, façade Ouest

Réalisée par le Toulousain SNAKE, "Justice Wall 2" a été réalisée lors de la saison 2020, en plein période de Covid19 où seulement quatre artistes ont pu venir poser leurs œuvres au Street Art City. "Justice Wall 2" remplace une autre fresque réalisée par SNAKE également, mais qui avait été quelque peu "défraichie" par le temps.
L'acte 2 fait suite à "Justice wall 1" réalisée à Toulouse en 2016.
Issu de l'univers du hip-hop des années 1990, SNAKE se définit comme un "calligraphe moderne". Il ne conçoit que des graffitis monumentaux. Il est également l'un des rares graffeurs à vivre de son art en travaillant parfois pour des grandes marques de voitures, des grands chefs étoilés ou des architectes.

Je me dirige doucement vers la sortie en longeant la façade sud de l'Hôtel 128 sur laquelle ont été réalisée d'immenses fresques fascinantes.

Street art City, extérieur, Hôtel 128, façade sud (03)

Tour à tour, les longues fresques de Ben Caillous, puis Costwo.

Street art City, extérieur, Hôtel 128, façade sud

Suivent celle de ZESO avec un gros hamburger.
"Réplique personnalisée du fameux hamburger qu'il a réalisé à Brooklyn en 2015. The Burger Street art city, c'est 14 mètres de haut par six mètres de large avec tous les codes graffiti de ZESO. Son année et son département de naissance, les blazes mythiques des crew avec qui il graffe, son bad boy etc." STREET ART CITY
Puis la fresque de Isaac Malakkaï, artiste danois, "à l'univers poétique et onirique en lien avec Dame Nature dans une dimension toujours positive"STREET ART CITY
Puis la fresque très colorée du lyonnais PEC avec un bol de nouilles d'où surgissent une multitude de petits personnages.

Continuons à longer cette façade sud de l'Hôtel 128.

Street art City, extérieur, Hôtel 128, façade sud

Trois grandes fresques successives de DEPOSE, AéRO et SIMPLEG.

DEPOSE est artiste français basé à Sète. Il a créé un univers dans une des chambres de l'hôtel 128 qui s'échappe sur la façade extérieur de ce dernier sur quatre étages. Un poulpe surmonté d'une casquette s'évaporant tout en se structurant dans un amas de bulles multicolores. Les tentacules viennent caresser quelques fenêtres.

Avec "Le trappeur", AERO rend hommage à son grand père avec cette magnifique fresque noir et blanc réalisée à l'aérosol en deux jours seulement. Il a également graffé la chambre 057. Il a peint son premier graff en 2000 (surtout du lettrage). Pendant 15 ans, il a parcouru le monde entier en tant que cuisinier jusqu'à revenir à Rennes en 2016 pour ne se consacrer qu'à la peinture à partir de 2017.

Réalisée au spray, la fresque de SIMPLEG rend hommage à la célèbre mannequin russe Alberta Berlin.
"Et si le rêve n'était que l'esquisse d'une essence féminine qui nous transporte entre bleu ciel et bleu mer. De ce visage s'envole un songe qui semble se perdre doucement dans les entrelacs d'une rêverie qui cueille le visiteur." STREET ART CITY

J'arrive au bout de l'Hôtel 128. Le parking sur lequel est garée ma voiture n'est plus très loin.
Un dernier regard derrière moi...

Street art City, extérieur, Hôtel 128, façade sud
                            Fresque de Asier, artiste espagnol

Puis, avant de remonter dans la voiture, un dernier coup d'œil sur la façade Est de l'Hôtel 128 sous laquelle semble se reposer, contemplatif, un personnage à lunettes, regardant le sommet de la cheminée peinte par GOMAD, artiste néerlandais, "L'œil surveillant".

Street art City, extérieur, Hôtel 128, façade Est

Sous le mot Atac, une fresque de Damien-Paul-Gal, français vivant en Belgique, très bien côté sur le marché de l'art et connu pour sa célèbre phrase "Dans quel monde Vuitton". Ici, il a réalisé une grande vague bleue faisant face à un taggeur.
Au-dessus de Atac, on distingue à peine la magnifique et immense fresque d'ALANIZ avec cet homme sac à dos et casquette.
"Le migrant et la liberté
Lorsque Alaniz est arrivé pour sa première résidence en mai 2016, il a voyagé de Berlin à Paris en train avec un groupe de migrants syriens. A l'arrivée à Paris, les migrants ont été arrêtés par la police et Alaniz a fait une photo des jeunes hommes s'éloignant. Il a souhaité évoquer le migrant face à la liberté. Là encore, il convient d'insister sur la peinture uniquement à petit rouleau 'patte de lapin' et à la perche de 3 mètres. Il a utilisé une nacelle élévatrice puisque le mur mesure 14 mètres de hauteur." STREET ART CITY

J'aurais du choisir un autre angle pour qu'on puisse l'avoir dans sa globalité, mais malheureusement, il est déjà trop tard. Street Art City va fermer ses portes et ses fresques pour aujourd'hui.

Je retrouve ma voiture, puis je quitte ce lieu incroyable et fantastique. 
Deux, trois choses à savoir sur Street Art City encore. Ce lieu hautement artistique est ouvert jusqu'au 30 octobre avant sa fermeture saisonnière. Le lieu est toujours en mouvement car il y a encore des murs vierges et certaines fresques sont malheureusement effacées par le temps et doivent être "remplacées" par d'autres.

Un moment magique, étourdissant. Toutes ces œuvres croisées, scrutées, entraperçues... et pour certaines éphémères.
Si je retourne à Street Art City un jour (et pourquoi pas ?!), je sais que certaines auront disparu pour être recouvertes par d'autres.
C'est aussi la magie du Street art, quelque chose d'éphémère, profiter de l'instant, avant que le temps n'absorbe la peinture et ne fasse disparaitre l'œuvre, aussi belle et prenante soit elle.
On se quitte avec la vidéo résumée que j'ai faite.

 

Ah ouais. Bon...
En même temps, je trouve que cela fait de la pub pour cet endroit original et fabuleux et je ne touche aucun pognon pour en  faire.

 

 

 

 

 

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