Illuminations
C'est en ouvrant notre bon vieux Journal du Centre nivernais...
...que je me suis dit qu'il fallait que je fasse un inventaire
des illuminations de Noël !
Alors voilà !
On commence simplement avec les traditionnelles décos privées faites de lumistyle, rennes à traîneau, père Noël en choucroute et autres guirlandes de 10 km de long.
COMME CECI !
Cet habitant de Coulanges-les-Nevers a eu un petit soucis
avec le mot "année" :
De son côté, la ville de Varennes-Vauzelles et sa splendide locomotive
sur rond-point nous en foutait plein la tronche...
Et là, curieux comme tu es, tu te dis :
"Mais pourquoi qu'ils ont foutu une locomotive
sur un rond-point à Varennes-Vauzelles ?"
Eh bien tout simplement parce que cette ville possède des ateliers SNCF qui sont les premiers ateliers de réparation du matériel de réseau secondaire.
Voilà ; ça, c'est dit ! Non parce que c'est pas l'tout de faire des photos de rond-points avec des machins dessus ; faut aussi chercher à comprendre pourquoi !
Ceci étant dit, je n'étais tout de même pas réellement convaincu par les efforts nivernais en matière d'illumination de Noël.
Je décidais de grimper... d 'escalader... de monter sur... à... dans la capitale car, tout le monde le sait en province, c'est à Paris que tout se passe ! C'est à Paris que tout est mieux ! C'est à Paris que tout se joue ! Et, généralement, une fois que tu es arrivé à Paris, y'a toujours un ou deux gus pour te dire : "Ouaaaah, c'est aux States que tout se passe !!!! C 'est aux States que ça move ! Ooouuaaais !!" Alors, du coup, tu redescends en province parce que ça va bien les conneries !
A Noël, oui, c'est vrai :
Paris est une fête !
Façade de la Mairie du XVIIIème arrondissement Une laverie, rue Dorée
Ouais OK d'accord ! C'est peut être pas les endroits les mieux décorés de Paris, mais ils existent.
Allons à présent au lieux, dit incontournable, de la magie parisienne, comme...
LES CHAMPS-ÉLYSÉES
"Tout commence en 1667, lorsque Le Nôtre perce, dans le prolongement du Jardin des Tuileries, le Grand Cours. A cette époque, le quartier n'est encore qu'une zone de champs et de marais. Ces calmes allées ombragées, mais encore désertes et peu sûres, prennent le nom de Champs-Élysées (lieu des Enfers où séjournaient les âmes vertueuses dans la mythologie grecque)en 1709. Devenue propriété de la ville, c'est à partir de 1828 qu'elle se dote de notables embellissements : éclairage, trottoirs, restaurants à la mode, théâtres, bals publics attirant le Tout-Paris." ÉDITIONS ATLAS
Mais lorsqu'on ne fait pas le point...
C'est dans le flou que l'on retrouve
les vraies couleurs de la France !
Mouais... Pas terrible les Champs-Élysées c't'année ?! Quoi ? On a bien le droit de se plaindre, non !? C'est avec nos impôts que ça se paye le carnaval, là ?!
Non franchement, y'avait pas de quoi se taper le cul par terre, merde !
D'une, parce qu'on se ferait de suite arrêter par les cognes car ça ne se fait pas de se taper le cul par terre sur les beaux trottoirs des Champs-Élysées ; et deux, ça pétait pas, c'était mou, c'était pas entraînant, c'était plat !!!
Les magasins n'étaient même pas décorés : de ce marchand de café lyophilisé avec sa vitrine noire au marchand de rêve américain à grandes oreilles qui semblait carrément avoir oublié la fête des enfants.
Eh oui, peut être qu'à vouloir vendre du m2 à de grandes enseignes internationales pour assurer son prestige à la con, la "plus belle avenue du Monde" a également vendu son âme. En tout cas, les Champs, cette année, étaient à l'image de la France : morne !
Alors, il fallait trouver un second lieu dans la capitale. Un lieu réputé pour ses décorations.
"Au milieu du XIXème siècle, Paris se présente à peu près sous le même aspect qu'au Moyen-Âge. Napoléon III veut une capitale aussi prestigieuse que son pouvoir, ce qui sera le point de départ de l'action du nouveau préfet Georges Eugène Haussmann. L'idée maîtresse des travaux est une meilleure circulation de l'air et des hommes, suite à l'avènement des 'Lumières' et à l'épidémie de choléra de 1832. La volonté d'entraver d'éventuels nouveaux soulèvements populaires entre aussi en jeu. Cette campagne sera intitulée 'Paris embellie, Paris agrandie, mais Paris libéré... euh non... Paris assainie'." WIKIPEDIA
Pour l'anecdote, Ernest Renan raconte que Haussmann a fait disparaître une île entière en Bretagne, l'île Grande, pour obtenir la pierre nécessaire à ses travaux. L'île Grande existe encore aujourd'hui, même si elle exhibe d'importantes carrières. Si ce boulevard parisien porte le nom du célèbre architecte, c'est aussi parce que sa maison natale se trouvait à l'angle de la rue Saint-Honoré... avant qu'il ne la détruise pour ses grands travaux.
Bref :
qui dit "Boulevard Haussmann", dit "Galeries Lafayette" !
Et une mention spéciale pour cette vitrine que j'aime bien :
Même si ces enfants massés devant les vitrines des Galeries me remettaient un peu de baume au coeur quant à la nécessité de fêter Noël, je restais sur ma faim.
Je sais pas : ça pète pas Noël cette année ! C'est pas convivial ! C'est pas festif ! Je décidais de retourner aux racines.
Pas aux racines de Noël :
Noël est une fête chrétienne célébrant chaque année
la naissance de Jésus de Nazareth.
Pas aux, soi-disantes, racines du Père Noël :
Racines du Père Noël.
Non, non !
Je retournais dans la Nièvre. Noël, c'est en famille, avec repas, veillée, cadeaux.
Pendant ces retrouvailles, des discussions surviennent. Ma grand-mère maternelle me parla d'un petit village paumé du Morvan, Saint-Léger-de-Fougeret. Pendant le repas, elle m'a sorti un dépliant publié par le village et qui contenait ces mots :
"Nous Ainés, race robuste et vivace
Nous sommes nés avant la télévision, avant la pénicilline, avant les produits surgelés, les photocopies, le plastique, les verres de contact, la vidéo et le magnétoscope et avant la pilule.
Nous étions là avant les radars, les cartes de crédit, la bombe atomique, le rayon laser, avant le stylo bille, avant le lave-vaisselle, le congélateur, la couverture chauffante, avant la climatisation et avant que l'homme ne marche sur la lune.
Nous nous sommes mariés avant de vivre ensemble ! La vie en communauté se passait au couvent. Le fast food pour les Anglais était un menu de carême et le big mac était un grand manteau de pluie. Il n'y avait pas de mari au foyer, pas de congé parental, pas de télécopie ni de courrier électronique.
Nous datons de l'ère d 'avant les H.L.M. et d'avant les pampers.
Nous n'avions jamais entendu parler de la modulation de fréquence, de coeur artificiel, de transplant, de machine à écrire électronique, ni de piercing !
Pour nous un ordinateur était quelqu'un qui conférait un ordre ecclésiastique, une puce était un parasite et une souris était de la nourriture pour chat. Les paraboles se trouvaient dans la Bible, pas sur un toit ! Un site était un point de vue panoramique, un CD rom nous aurait fait penser à une boisson jamaïcaine et un joint empêchait un robinet de goutter. L'herbe était pour les vaches et une cassette servait à ranger les bijoux. Un téléphone cellulaire aurait été installé dans un pénitencier. Le rock était une matière géologique, un gay était quelqu'un qui faisait rire et "made in Taïwan" était de l'exotisme !!
Mais nous étions sans doute une bonne race robuste et vivace, quand on songe à tous les changements qui ont bouleversé le monde et à tous les apaisements que nous avons su négocier !
Pas étonnant que nous nous sentions parfois sûrs de nous et fiers d'avoir su sauter le fossé entre nous et la génération d'aujourd 'hui.
D'ailleurs ne sentons nous pas le respect que les enfants nous témoignent et l'admiration qu'ils ont lorsqu'ils nous demandent de leur raconter comment c'était "avant" ? Alors nous continuons de transmettre nos valeurs : elles sont sûres et ont fait leurs preuves."
Origine de ce texte inconnu, recopié pour le XXème anniversaire de l'Amicale de Saint-Léger-sous-Fougeret
Puis ma soeur, infirmière-diplômée d'Etat-coordinatrice-de-l'association-chateau-chinonaise-pour-le-maintien-à-domicile dans le Morvan (ah ben, c'est elle qui insiste pour que tout soit bien clair !), nous invitait à aller voir comment le maire avait décoré ce petit village.
On a pris les voitures, en famille, pour s'y rendre et voilà...
SAINT-LÉGER-DE-FOUGERET
Oui, je sais : ça fait pas vraiment Noël l'arrivée, là !
Entrons dans le village
Bon, jusque là,
c'est juste un bonhomme de neige
devant une église.
Bon, jusque là,
ce ne sont que quelques bougies
en contre plaqué
dans la montée
de l'église.
Bon ben là, c'est Jésus qui se prend pour Jeanne d 'Arc.
Et nous arrivons au centre du village
Sur la dernière photo, tu remarqueras que, pour Noël, on oublie un peu la statue de l'ancien combattant.
Alors, bon, bien sûr : il faut se poser LA question : "Pourquoi le maire a-t-il tenu à mettre de telles décorations de Noël dans son village pourtant si éloigné de tout ?"
Est-ce pour attirer le touriste et le JT de Jean-Pierre Pernaut ?
Est-ce parce que décorer le bourg permet de mobiliser la population pour une activité saine et conviviale ? Ou est-ce qu'en temps que fête chrétienne, il est très important à Saint-Léger-de-Fougeret de célébrer très visuellement Noël ?
Va savoir ! En tout cas, c'est ainsi !