Remontons un peu la Côte Atlantique : Capbreton (40)

Après Guéthary et Biarritz, la journée était tellement bien entamée qu'elle commençait à tirer à sa fin.
C'était le moment adéquate pour se trouver un lieu où regarder peinardement, et en toute poésie bien sûr, le soleil couchant se foutre dans l'océan...

Et c'est sur Capbreton que notre choix s'est porté.
"Pourquoi Capbreton ?" me demanderais-tu si tu étais là.
Aaaaaah : mais tu n'es pas là et si je rêve tant pis quand tu t'en vas, j'dors plus la nuiiiiiiiitttttt, MAIS TU N'ES PAS LAAAAAAAAA, et tu sais j'ai envie d'aller là-bas, la f'nêtre en face et d'visiter ton paradis, comme le dirait si bien Richard Cocciante dans sa célèbre chanson "Le coup de soleil".
T'as vu l'enchainement : soleil couchant-coucher de soleil, hein ?!

Musique :

 Accordons-nous à dire que c'est là
le plus beau clip du monde.

Mais revenons à notre question, qui est la tienne et qui est, je te le rappelle : " Pourquoi Capbreton ?"
Et là, je te répondrais : "Mais, tu sais, la vie des fois, c'est ça ; des pourquois et des comments qui restent sans réponse même en se triturant le cerveau tel un Kzrysztof Kieslowki tourmenté par les aléas de l'existence riche en hasards et coïncidences, cherchant de ci-de là des réponses impossibles à des faits d'apparence fantastique ou quelconque et blabla bla blablabla !"

Par contre,
parfois,
on trouve des réponses à certaines questions
que l'on ne se posait pas,
comme :

- Pourquoi dit-on "avoir la dalle" lorsqu'on a faim ?

- Pourquoi dit-on "à vos souhaits" lorsque l'on éternue ?

- Pourquoi un siège de jardin s'appelle un transat ?

- Pourquoi y'a-t-il des olives noires et des olives vertes ?

- Pourquoi les oeufs de poule sont-ils blancs aux USA ?

Bref,
si toi aussi tu te poses toutes ces questions,
va donc trouver des réponses sur
Pourquois.com.

En attendant, nous, nous partons pour Capbreton qui, comme son nom l'indique, se trouve dans les Landes.

CAPBRETON

Le port

Pourquoi parler de breton alors que nous sommes dans les Landes ?
Un élément de réponse... peut être... via le site de l'Office de tourisme de la ville.

"Capbreton, Capberton en des temps très anciens, Cap Brutus à la révolution... Son nom lié certainement à la topographie n'en finit pas d'intriguer et n'a toujours pas livré d'étymologie satisfaisante. Si l'on peut être sûr que 'Cap' vient du gascon et désigne un lieu au bout des terres, le déterminant 'breton' pose toujours problème aux historiens et aux linguistes. (...)"

Bon apparemment, pas de réponse.

Par contre, comme à Labenne-Océan,
il y a de très beaux blockhaus.

Oui, ça n'a rien à voir avec la Bretagne,
mais quand même.

Mais mantenant que nous en sommes là, continuons la lecture du guide de l'Office du tourisme de la ville...
"Haut lieu de la chasse à la baleine jusqu'au début du XVIème siècle, ses pêcheurs furent d'émérites et hardis harponneurs qui ne dérogeaient pas à la coutume d'offrir le meilleur morceau du cétacé, la langue, à l'église Saint-Nicolas. (...)"

Deux problèmes se posent alors :
1) Existe-t-il un plat et un restaurant assez grands pour pouvoir présenter et servir ce truc ?
2) Quel vin s'accorde le mieux avec la langue de baleine ?

À la dernière question, peut être qu'un vin de sable serait parfait. Mais vu qu'il n'y a plus de baleines dans la région, on ne le saura jamais. Contentons-nous alors de seulement goûter ce vin de sable, issu des dernières vignes historiques de Capbreton.

Notons que si les baleines ont disparu,
les pêcheurs eux subsistent...

"Au temps de son apogée (XVème et XVIème siècles), Capbreton comptait entre 2000 et 3000 habitants, chiffre très important pour l'époque. La ville était peuplée de marins, de négociants et d'armateurs tirant prospérité et richesse des pêches lointaines (morue et baleine de Terre-Neuve, touil des côtes africaines) et surtout du commerce florissant vers l'Espagne, le Portugal, les Flandres ou la Hollande de ses réputés et capiteux vins de sable et des produits de la région environnante (liège, poix, résine, planches de pin).(...)
Mais c'est surtout avec la mode des bains de mer à la fin du XIXème siècle que Capbreton renaîtra de ses cendres. La création du port de plaisance, suivie de l'avènement de l'aire du surf et de la glisse, termineront de transformer la vieille cité, peuplées dès ses origines de marins et de vignerons, en une station les plus 'branchées' et dynamique de la Côte Sud."

Les marins de Capbreton furent parmi les premiers Européens à fréquenter dès le XVIème siècle (soit cent ans avant les voyages de Christophe Colomb) les eaux poissonneuses de Terre-Neuve. Ce qui permet d'entretenir une légende véhiculée par Jean Lartigue, concernant la découverte des Amériques.
Et c'est avec ce magnifique coucher que je m'en vais te conter cette épopée...

COMMENT LES CAPBRETONNAIS
ONT DÉCOUVERT L'AMERIQUE...

"Par une belle matinée de l 'an 1392, un navire quitte le port pour s'en aller quérir la baleine fréquente sur les côtes.
Après plusieurs jours de mer, le navire se retrouve dans une purée de pois, et là tout proche, une énorme masse ondulante dont on ne distingue ni la tête ni la queue.

                      

Le harponneur arme longuement son bras en arrière, vise ce qui lui parait être la tête et lâche violemment le harpon qui atteint son objectif, ce qui a pour don de faire sortir la baleine de sa léthargie apparente. La queue, et non la tête, hérissée de l'engin de mort vient battre le flanc du navire avant que le navire n'entame une course folle. Les marins, alors que le brouillard devient de plus en plus dense, ont juste le temps d'amarrer solidement la corde qui les relie au cétacé, à la proue du navire, pensant récupérer leur proie lorsque la fatigue s'emparera
d'elle. C'est sans compter sur l'énorme résistance de ce mammifère hors du commun, et qui plus est, piqué légèrement mais suffisamment pour traîner dans son sillage l'infortuné bateau et tout son équipage.

Ainsi, pendant des mois, les navires croisant dans l'Atlantique purent-ils apercevoir ce couple insolite, cet étrange spectacle de la baleine tirant
l'embarcation en direction de l'ouest, jusqu'à ce qu'une nuit, épuisée par un tel périple, elle choisisse une île pour s'y échouer et mourir. Quant au navire, attaché à son destin, il vint délicatement s'allonger sur le sable à côté de l'immense carcasse, désormais sans vie, du pauvre cétacé. Le matin, l'équipage écarquillant les yeux, constatant la fin du voyage, comme au sortir d'un rêve, posa enfin les pieds sur la terre ferme, et sans autre alternative, prit possession des lieux qui de ce fait devenait... l'Île de Capbreton aux Amériques."
JEAN LARTIGUE

Depuis, au large de Terre-Neuve existe une île appelée Île de Cap-Breton... Rien n'est sûr, mais des marins gascons ont vécu en ce lieu, comme en témoignent de nombreux noms de villages et lieux-dits de l'île. J'écris cela car c'est intéressant de voir des gens partir vers des contrées lointaines pour pêcher et, finalement, ne jamais revenir sur leurs terres d'origine.

Nous regardons les dernières lueurs du soleil...
       

La plage, les blockhaus, l'océan, la Rhune

Le tout accompagné d'un bon Mojito !

Fin de journée et fin de mini-périple le long de la Côte Atlantique sud.