EN DIRECTION DU LAC, EPISODE 6 : Le final !

Bon, normalement, si tout se passe bien, ceci devrait être le dernier billet consacré au lac de Pannecière.
Restons tout de même sur nos gardes !
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Le tour du lac de Pannecière était à présent bien entamé.
Enfin... je dis "le tour", mais ce ne sera qu'un demi-tour parce que, bon, eh, oh, ça va bien, là !
Vu l'augmentation du prix du baril de brut, le demi-tour suffira largement. Je ne vais pas non plus passer mon temps à engrosser ces saloperies de firmes pétrolières qui nous étripent jusqu'à l'os en bouffant notre smic quotidien ce qui ne nous pemet plus de pouvoir acheter à nos enfants la toute dernière Playstation 23 qui fait des frites et le nouvel I-Phone 4,5 qui parle tout seul comme un con.
Quelle honte ! Rendez-nous notre pétrole à deux balles !
Pourquoi... Oui : pourquoi une telle hausse de prix, hein ? Comment se fait-il qu'à chaque centime d'augmentation du prix du brut, on voit un de ces incroyables hôtels pousser au Qatar ou à Dubaï ?

Photo : Dubaï, hôtels de luxe

Bon OK, faut que tout le monde se développe, mais est-ce obligatoire de faire de ces palaces avec spa sur 3 étages, 7 restaurants et bars, plage privée de 250 m, Marina, parcours de golf sur le toit, douche à l'eau minérale, bain d'huitres mangeant du caviar, massage-poulpe compris pendant 2 heures avec vue sur la mer devenue turquoise pour l'occas' grâce à des filtres, piste de ski en plein désert,...
Non, mais oh, franchement, merde là : y'a besoin d'augmenter le prix du baril pour donner les moyens aux plus riches de se payer ça ? Hein ? Et nous, merde ?! On fait quoi ? On trime comme des cons ? On se fait niquer peinard ? C'est pas marrant ces conneries ?!
Et puis, en même temps, je croyais que les plus gros pays exportateurs de pétrole étaient la Libye, le Nigéria, l'Angola, l'Algérie, la Russie, Les Etats-Unis, l'Iran, la Chine, le Canada... Ouais bon ! Finalement, il n'y a qu'en France qu'on ne produit de cette précieuse huile minérale composée d'une multitude d'éléments organiques.

Oooh, et puis, de toute façon, j'm'en fous : il va bientôt faire nuit donc pas besoin de faire le tour complet du lac ! Gardez-le votre putain de pétrole pour construire vos palaces dans lesquels je foutrais jamais un poil de cul ! Tapez-vous vos dépressions de milliardaires dans vos palaces multi-services pour personnes en manque de sensations faciles et pures !
Tiens, actuellement, au moment précis où j'écris, je suis en station au pont des Cloiseaux. C'est ici qu'ont été prises les photos du précédent billet.
De prime abord, cet édifice ne paye pas de mine...

 

Ah oui... C'est un pont, quoi, qui relie une berge à une autre.
Pas de beaux luminaires façon pont des Invalides, ou de sculptures en plâtre comme sur le Pont neuf, ni de haubans vus sur le Pont de Normandie. Sans parler de navettes qui volent comme à Dubaï ! Pas de spa, pas de parcours de golf à la con, pas de masseuses en string, ni de kangourou à lunettes qui t'amène des punchs.
Non : là, c'est la vie, la vraie !
C'est un pont. Mais les vues qu'il proposait en cette période de nettoyage étaient, comme dirait Eric dans "La tour Montparnasse infernale"...

Une terre gisant sur le dessous, craquelée par le manque d'eau,...
.

.
...la lumière changeante venait ajouter sa touche personnelle à l'ensemble.

Pas d'eau DONC pas d'activités nautiques !
Finis les ricochets ! Finies les promenades à pédalo ! Finies les baignades ! Finies les belles prises qui font de belles photos avec de beaux commentaires, style "Aaah la belle prise !", "Ooooh, plus qu'il n'en fallait !" ou encore "Une carpe de 120 kg, est-ce bien normal ?" .

Photos extraites de divers blogs

Peut être était-il temps de commencer à chercher des nouvelle idées de loisirs révolutionnaires, sans eau, afin d'anticiper ce que le réchauffement climatique semblait nous préparer pour les décennies à venir.

Robert Kandel, astrophysicien, nous le dit :
"Tempêtes changeant de trajectoire et devenant plus violentes", "agriculture en manque d'eau", "élévation du niveau de la mer provoquant l'inondation des plaines côtières et la culture d'endives flottantes", "écosystème modifié avec une herbe bleue parfumée mais toxique", , "fonte des glaces polaires et disparition de l'ours blanc que l'on ne pourra même pas réintroduire dans les Pyrénées",...
Tu peux retrouver toutes ces infos sur le site sur le site FUTURASCIENCES, seul site prévoyant la chose la plus importante : sponsoriser le déluge.
Si, si, regarde en bas de la page...

Passe ton brevet de pilote d'avion
afin de voir le déluge de haut !

Bref ! Il était grand temps de reprendre la route.
Sur ma gauche, quelques apparitions de restant de lac, évoluant dans un milieu coloré...

La petite route sinueuse traversait maintenant Blaisy.
Quelques fois, lorsque tu passes dans des lieux dits, tu te demandes pourquoi un tel nom a été choisi.
En traversant la France en long, en large et en travers ; voire même de biais et un peu sur les côtés, j'en ai traversé des lieux aux noms étranges. Ooooh vouiiii !

   
   
Les plus beaux panneaux de France et de Navarre

Alors, pourquoi Blaisy ?
Pouvait-on trouver un rapport entre ce nom et le lieu géographique où il avait pris pied ? Y'avait-il une personne qui portait ce nom dans les parages ? Pouvait-on y voir une allusion à la fameuse expression "A l'aise Blaise", mais en anglais : "So Easy Blaisy" ?
Aucun fait n'était rapporté sur l'origine de ce nom dans l'historique de ce lieu-dit.
Tout comme, Pelus, Blaisy fut partiellement détruite lors de la mise en eau du lac. Le village fut déplacé un peu plus haut.
Aujourd'hui, quelques ruines de ses anciennes habitations apparaissent...

 
.

 Les pierres amassées ici sont les restes de fondations des anciennes habitations. En errant dans les méandres caillouteux, on peut d'ailleurs distinguer des pas de porte sous la forme de dalle, ainsi que la disposition des différentes pièces des anciennes maisons englouties.
Petit village fantôme où la vie était présente jusqu'en 1949...

TIENS, idée ! Et si pour les prochaines vacances, je faisais une grande tournée des villes fantômes qui (non)peuplent la France.
Voyons, il y a...

- BEAUMONT-EN-VERDUNOIS (51) : Ce village disparaîtra totalement sous la répétition des pilonnages des obus français et allemands entre 1916 et 1918. Jamais reconstruit, ne possédant aucun habitant, le site existe pourtant encore, en mémoire des évènements.
- CHENERILLES (06) : Premier village français touché par la peste qui décima toute la population de ce village des Alpes de Haute Provence en 1629.
- ROMBLY (59) : Village recouvert en une nuit (selon la légende) par une tempête de sable, en 1646.
- CELLES (34) : Cette commune fut expropriée et abandonnée lors de la mise en eau du lac du Salagou. Pourtant, ce lac ne recouvre pas le village...
- ORADOUR-SUR-GLANE (87) : Le 10 juin 1944, la division nazi Das Reich entre dans ce petit village du Limousin et assassine lâchement les habitants. 642 victimes. Une seule survivante. Le village a été laissé tel quel depuis, et reconstruit un peu plus loin.
- LA CHAPELLE DU CHATELARD (01) : Entre Jujurieux et Saint-Paul-de-Varax, se trouve le village du Châtelard. hanté par rle fantôme de Lucie de Bréhéville, meurtrière de son père à l'époque des guerres entre le Bugey et la Suisse. On la voit, la nuit descendre du Châtelard jusqu'à la fontaine d'Oiza, toute proche, laver des vêtements ensanglantés.
- MARCILHAC (46) : La Maison des Anglais est une vieille bâtisse datant de la guerre de cent ans et dont les occupants successifs ont subi les maléfices tout au long des siècles. Le dernier en date, un cheminot nommé Jardel, trouva la mort le jour même de son emménagement (le toit s'étant effondré sur lui !) et sa fille se fit encorner par un bélier quelques jours plus tard .
- ABBAYE DE MORTEMER (27) : Située entre Lisors et Lyons, cette chapelle est hanté par le fantôme d’un moine cistercien, (aperçu à plusieurs reprises) ainsi, aux dires de certains, que par celui d’une femme autrefois emmurée.
- NESLES (59) : En 1965, un fantôme jouait de l'harmonium dans l'église (solidement fermée à clé !) aux environs de minuit Par ailleurs,. une forme blanche a été aperçue par un groupe de fillettes dans la journée.
- HENDAYE (64) : La plage est hantée, par les fantômes des sorcières qui jusqu'au XIXe siècle, venaient célébrer le sabbat autour des menhirs qu'on y trouvait alors. Pour se venger, de l'enlèvement de ces mégalithes elles tourmentent les vacanciers assez téméraires pour prendre des bains de minuit. Certains habitants d'Hendaye expliquent certaines noyades.

Oui, bon, j'arrête le conneries. Ne mélangeons pas les légendes avec les faits tourmentés de l'Histoire.
Mais voyons plus loin, plus grand, plus fort, PLUS FANTOMATIQUE !
Oui, que diable : lançons-nous dans un grand tour du monde des villes fantômes en explorant les cinq continents !

Et voici, les States avec...

- BODIE (Etats-Unis) : Ancienne ville construite à l'époque de la ruée vers l'Or après que le prospecteur Bodey eut trouvé une pépite d'or en ces lieux, qui ont compté jusqu'à 10 000 habitants. Aujourd'hui, abandonnée, préservée dans un état de délabrement arrêté. L'intéreiur des bâtiments est laissé tel quel.

- GARY (Indiana, Etats-Unis) : Créée en 1906 au bord du lac Michigan pour subvenir aux besoins de l'industrie sidérurgique florissante, la ville atteindra jusqu'à 200 000 habitants. C'est également ici que naquit la famille Jackson avant que la cité ne batte le record du taux de criminalité et voit aujourd'hui ses immeubles être détruits un par un.
- ACRON (Floride, Etats-Unis) : C'est dans cette ville que les parents de Walt Disney se sont mariés ; aujourd'hui désertée.
- SAINT ELMO (Colorado, Etats-Unis) : Fondée en 1878 après la découverte de gisements d'or et d'argent, elle accueillait plus de 2000 personnes se dispersant dans les saloons, dancing, commerces et tribunal. Bien qu'encore quelque peu habitée, elle garde des vestiges du passé après que l'activité ait pris fin dans les années 1920.
- GAGNON (Québec) : Constituée en 1960 suite à la découverte de minerai de fer, la ville fut démolie en 1985. Aujourd'hui, il ne reste de cette ville que les vestiges de ce que fut la rue #1 et un panneau de signalisation rappelant aux passants que jadis, une ville se trouvait a cet endroit.
.

Continuons avec l'Asie et...

- HASHIMA (Japon) : Une île achetée par Mitsubishi en 1890 pour exploiter ses puissantes ressources houillères jusqu'en 1974. Ce fut le lieu le plus densément peuplé au monde. Aujourd'hui, immeubles, grues et routes désertées.

- SANZHI POD CITY (Taïwan) : C'était un projet de centre de vacances au design futuriste, mais qui fut très vite abandonné en raison de son coût et des nombreux accidents pendant sa construction.

- VIJAYANÂGARA (Inde) : Autrefois capitale d'un des plus grands empires hindous et décrite par les voyageurs comme fabuleusement riche (XVIème siècle), elle fut pillée et abandonnée en 1565, laissant aujourd'hui apparaître de grandes ruines dans un paysage grandiose.

N'oublions pas l'Afrique avec...

 - KOLMANSKOP (Namibie) : Construite en 1908 par des colons allemands pour l'exploitation du diamant, la ville est aujourd'hui peu à peu happée par le sable.

L'Australie et...
.
- KIANDRA (Australie) : Au XIXème siècle, une communauté de mineurs d'or créent cette ville qui verra également la naissance du ski en Australie ; en même temps que la ruée vers l'or. Plus haute ville du continent, elle faisait vivre 14 hôtels avant d'être totalement abandonnée en 1974 et laissée en ruine.
.

Et enfin, l'Europe !

- KANTUBECK (Ouzbékistan) : Cette ville accueillait plus de 1500 habitants. L'ancien gouvernement d'Union Soviétique y testait les armes biologiques et des expériences furent réalisées sur des singes dans les années 1930. En ruine aujourd'hui, on peut parfois la trouver sur certaines cartes...

- OTZENRATH (Allemagne) : Plus grande mine de lignite à ciel ouvert du monde, elle a tout dévoré sur son passage. Gagnant toujours plus de terrain pour exploiter le gisement jusqu'à...l'épuisement. Aujourd'hui, la plupart des habitants sont partis, sauf quelques personnes qui attendent au milieu des décombres d'être relogés dans une ville artificielle, située un peu plus loin.

- GRYTVIKEN (Géorgie du Sud) : Ancienne station baleinière fondée en 1904, la ville située sur une petite île sauvage où le ravitaillement est très difficile. Preuve en est, il n'y aujourd'hui que deux habitants recensés.

- SESENA (Espagne) : En 2000, l'entrepreneur espagnol Francisco Hernando décide de créer une ville nouvelle aux abord de Seseña : Seseña nuevo. Il y a fait construire 5 600 appartements répartis dans des barres et des tours . Les 3 500 logements finis ne se vendent pas et Francisco Hernando ne peut plus financer le reste. Conçue pour accueillir 40 000 habitants, Seseña Nuevo n'en compte que 3 000 au milieu de rues désertes et de grues à perte de vue.

- PRIPIAT (Ukraine) : Construite dans les années 1970
pour héberger les employés de la centrale nucléaire de Tchernobyl...

- POGGIOREALE (Sicile, Italie) : En 1968, un violent tremblement de terre détruit entièrement la ville. Depuis, les ruines sont laissées telles quelles.

- COLESBUKTA (Norvège) : Avec les autres villes d'Advent City, de Grumantbyen et de Pyramiden, elle fait partie de ces cités minières dont l'activité fut intense de 1900 à la fin des années 1950 avant d'être désertées par toutes activités et présence humaine. Colesbukta a de plus la qualité d'être difficile d'accès.

- CRACO (Italie) : Ville médiévale où dominent les ruines debouts des anciennes demeures et édifices religieux. Après que la population se soit soulevée contre le pouvoir en 1799 et que leur révolte soit réprimée dans le sang, la petite ville perchée connut une série d'éboulements à partir de 1963 jusqu'à ce que la population abandonne complètement le village en 1975.

- VAROSHA (Chypre) : Ancienne destination touristique... avant le conflit avec la Turquie. Aujourd'hui, les immeubles sont toujours debouts face à la plage. Vides !

- AGDAM (Azerbaïdjan) : La guerre du Haut-karabagh (1988 à 1994) a fait fuir les 50 000 habitants de cette ville.

- KADYKCHAN (Russie) : Ville qui, autrefois, 
exploitait le charbon.

 
- L'ÎLE AUX MARINS (Saint Pierre et Miquelon) : Appelée aussi île aux Chiens, ce morceau de terre fut touché par un raz-de-marée en 1929 avant d'être abandonnée par ses habitants, Les Pieds-Rouges, en 1960.
- VALDELUZ (Espagne) : Devant compter jusqu'à 35 000 habitants, la ville ne vit finalement que partiellement le jour avec des immeubles vides et un centre commercial inachevé. La faute à la crise provoquant la fuite des entrepreneurs.

Bon, Ok, voilà ! plein de prjets de voyages pour les jours, semaines, mois, années, décennies et siècles à venir.
Mais, en attendant, finissons notre demi-tour de lac de Pannecière.

Je quitte Blaisy ,- dont le nom peut également faire penser à la chanson de Grant Lee Buffalo :"Fuzzy".
Quittons également ce grand et profond trou béat où viennent tour à tour se poser diverses couleurs suivant l'exposition au soleil.
.

      Ici, du beige...
.

Là, du vert...    
.

.
Et puis, enfin... Pourquoi je dis "Enfin" ? Mais non. C'était chouette, comme dirait Michel Delpech.
Après cette diversité de paysages, de petites et Grandes histoires, j'arrivais enfin au lieu de toutes les conséquences : le barrage de Pannecière.

Eeeeeh oui, mesdames messieurs ! Celui là même qui fut construit entre 1937 et 1949. Haut de 49 m ! Pour 352 mètres de long !!! 12 contreforts en évidence ! D'un poids qui ne m'a pas été communiqué ! Sa construction nécessita aussi la création de de 16 km de routes, de 6 ponts et d'une cité ouvrière sur le site de Pannecière, puisque qu'elle amena un grand nombre de travailleurs dans une région à l'époque en manque de logements !

Il retient aujourd'hui à lui seul les quelques 82,5 hm3 du lac !
Eeeeeeeh oui, mesdames messieurs, voici le barrage de Pannecière !!!!

Il ne me restait plus qu'à attendre que le soleil disparaisse là-bas, au loin, derrière les monts morvandiaux en repensant à tous ces paysages, ces histoires et ces contrastes aperçus sur cette route sinueuse de 20 km qui accompagnait l'ancienne vallée de l'Yonne...

.

A plus tard pour de nouvelles aventures... 

.

Comments

[nICK cANON]

eT bEN mES cADETS...!