DU LOURDES !
Ben oui alors ?!
Lourdes là ! Les inondations ! L'horreur ! Catastrophe ! Des centaines de pèlerins évacués ! La grotte transformée en jacuzzi ! L'eau bénite noyée !
Il y a un mois et demi, on ne parlait que de ça ! Dans le monde entier !!! Et là, plus rien ! Rien à foutre de Lourdes !
Pourtant, à l'approche de la fin du monde qui, rappelons-le, tombera cette année un vendredi (jour du poisson), il serait bon de se soucier de ce qui se passe dans la ville des miracles afin de, peut être, échapper au déluge apocalyptique par la force de croyance en notre Dieu le père tout puissant et pour des siècles et des siècles amen.
Alors, pour toi lecteur, Jénorme est allé faire un tour à Lourdes ; histoire de voir si la vie y avait repris son cours en attendant le 21 décembre, jour de rencontre de la Terre avec l'immense trou noir.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...
Oui, souvenons-nous, et en italien, c'était le 20 octobre 2012 dernier...
"Incroyable ! On n'avait jamais vu ça !!!" , comme ils disent souvent dans la petite ville des Hautes-Pyrénées, pourtant habituée aux miracles et aux apparitions.
Par la même occasion, cet évènement météorologique permettait au monde entier de découvrir qu'il n'y avait pas que des pèlerins à Lourdes, mais aussi quelques habitants répandus ici et là, dans la ville, de façon éparse.
Historiquement, rappelons-le pour ceux qui ne le sauraient pas encore, c'est ici, à Lourdes, petite ville des Hautes-Pyrénées ne comptant que 4280 âmes à l'époque alors qu'à l'heure actuelle, on en dénombre 16 000 au moment même où je vous écris pile poil là tout de suite... ATTENTION, hop : 16 001 maintenant ! Ouuuuaaaaaiiisssss !!!!
OUI DONC, c'est ici à Lourdes que Bernadette Soubirous, jeune bergère analphabète née le 7 janvier 1844, jour de la Saint Raymond... Bonne fête à toutes les Raymonde et à tous les Raymond... Raymond Poulidor, Raymond Kopa, Raymond Barre, Raymond Poincarré, Raymond Cucédupoulet,... Qu'est-ce que j'disais ?
OUI DONC, c'est le 11 février 1858 que Bernadette Soubirous fit la rencontre d'une nouvelle copine dans une grotte, appelée alors « La Tute aux cochons » car on y menait les cochons.
Drôle d’endroit, quand même, que cette « Tute à cochons », lieu infâme, nauséabond, où l’on abandonnait les déchets, les bêtes mortes, vrai dépotoir de Lourdes. Lieu innommable, devenu par la vertu d’une fille sans importance, un vrai repère de folle espérance…Un signe.
A l'époque, pas de téléphone portable pour envoyer de SMS, ni de Facebook pour liker les citations de l'apparition blanchâtre. Alors, tous les jours, pendant cinq mois, la jeune bergère dut quitter ses moutons pour se rendre au pied de cette grotte, rebaptisée Massabielle ("vieille roche"), afin de comprendre ce que la Dame Blanche voulait.
Le 2 mars, après plusieurs sourires et quelques phrases comme "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre.", "Pénitence !" et "Aller boire à la source", la Dame Blanche, rebaptisée Immaculée Conception, lui demande de faire construire à cet endroit même une chapelle pour que les gens puissent venir prier.
Voilà, en gros, le résumé que l'on pouvait faire de l'Histoire contemporaine de Lourdes qui, subitement, passa de trois hôtels à plus de 245, en faisant du même coup la seconde ville hôtelière de France et le troisième lieu de pèlerinage au monde.
Bien sûr, et nous l'avions vu dans un épisode précédent ici sur ce blog (LA SALLE DE LA VERNA), les blagues allaient bon train alors que Lourdes se débattait sous les eaux. Un exemple ? Fastoche ! Voici :
C'est donc avec une extrême crainte que je décide de me rendre à Lourdes, et tout ceci en partant de Soumoulou.
Hein ? Si, si, si ! Soumoulou ! C'est bel et bien un nom de ville, et non le titre de la dernière chanson de Vincent Lagaff. Pour te le prouver, j'aurais volontiers posté une photo prise le jour même, mais j'ai oublié.
Par contre, j'y ai acheté une carte postale...
...qui, il faut bien le dire, ne représente pas tellement cette ville de 1400 habitants où naquit en 1943 René Frydman, médecin obstétricien français, qui a permis la naissance du premier bébé éprouvette français ainsi que la mise au monde des premiers bébés français à partir d'ovocytes congelés.
Et puisque l'on parle de congelé, nous pouvons également dire que Soumoulou propose une magnifique vue sur le massif des Pyrénées qui, à cette époque de l'année, a revêtu son beau manteau blanc prenant une couleur orangé au lever du soleil... quand il y en a !
Neige, gel, froid. Nous sommes en décembre. La prudence sur la route, comme le rappellent nos amis de cette éclectique radio sympathique qu'est Radio Meuh, pur produit de Haute-Savoie :
Oui, il est grand temps de prendre la route.
Je quitte Soumoulou et sa grande foire à la brocante avec une première interrogation : dois-je aller visiter la ville des apparitions dans cet accoutrement ?
La réponse est : non !
Certains y verront un hommage à Darkness du film Legend (1985) de Ridley Scott, ou encore à Hellboy (2004) avec Ron Pearlma, ou Belzébuth, ou Azazel, ou Satan... et ce n'était peut être pas vraiment le lieu pour le faire.
Je pars.
Quelques kilomètres plus loin, un panneau de nom de ville sur la droite me donne envie d'aller voir de plus près ce qu'il s'y passe.
Deux kilomètres plus tard, j'arrive à...
Tout de suite, je pense Happy.
Happy Hours, le film de Martin Scorsese ; mais bien sûr aussi et surtout à cette fameuse heure dans les bars où les boissons sont à demi tarif.
L'idée de s'alcooliser avant le dîner vient de l'époque de la Prohibition, aux États-Unis, quand le XVIIIème amendement de la Constitution puis le Volstead Act furent adoptés pour interdire la consommation d'alcool. Les citoyens américains ont alors commencé à servir de l'alcool lors de cocktail hours organisées à leur domicile ou dans des speakeasies (des établissements clandestins), avant d'aller dîner au restaurant où l'alcool leur était interdit. Après la Prohibition, certains cafés ont perpétué cette habitude de boire avant le dîner et on retrouve cette pratique un peu partout dans le monde, sauf au Vatican peut être.
Et puisque nous parlons d'alcool et que nous nous dirigeons vers Lourdes, il me venait soudainement à l'esprit ce fait divers miraculeux, relaté par La Nouvelle République...
Un Néo-Zélandais rendu aveugle par une consommation excessive de vodka a retrouvé la vue grâce... au whisky.
Santé ! Rendu aveugle par une consommation excessive de Vodka, un Néo-Zélandais a retrouvé la vue grâce... au whisky.
Denis Duthie, un diabétique de 65 ans, a été hospitalisé en juillet dernier après avoir perdu la vue. En cause, une consommation massive de Vodka, rapporte ce mardi Le Parisien, citant un article du quotidien anglophone The New Zealand Herald.
Mais le plus incroyable, dans cette histoire, c'est le traitement choisi par le corps médical : une injection thérapeutique de whisky, ou comment soigner le mal par le mal.
L'hôpital en panne d'alcool... médical
Vodka + médicaments, le cocktail n'a vraiment pas réussi à Denis Duthier, professeur de cuisine, qui souhaitait fêter les 50 ans de mariage de ses parents. A l'hôpital, les médecins ont diagnostiqué une overdose de méthanol, et choisi de lui injecter son contre-poison, l'éthanol, que l'on trouve dans l'alcool médical. Mais aux soins intensifs de l'hôpital de Taranaki, au sud d'Auckland, pas d'alcool médical.
Le personnel soignant s'est donc rabattu sur une solution plus "tradi", en achetant une bouteille de whisky. L'injection a fonctionné et Denis Duthie, après une semaine de soins intensifs, a recouvert la vue. Alleluia !
"Modérer votre consommation, prévient aujourd'hui le Néo-Zélandais, devenu abstinent. Ne faites pas ce que j'ai fait ou vous finirez mort". LA NOUVELLE REPUBLIQUE
Il ne me restait plus qu'à dresser un rapide constat des lieux, un mois et demi après les intempéries.
LOURDES
Un mois et demi après
(Rien à voir avec le film qui, de toute façon, n'a pas le même titre)
LES ALENTOURS DE LA GROTTE, un mois et demi après...
Une préparation nécessaire dans un endroit adéquate
La compétition autour du plus gros cierge a repris ses droits !
N'oublies pas que toute apparition est maintenant
sous système de vidéo-surveillance avec enregistrement
Installé depuis les inondations, un nouveau panneau
que l'on ne voit pas sur cette photo
et qui dit : "Si tu ne vas pas à la source, la source viendra à toi !"
LA GROTTE EN ELLE-MÊME, un mois et demi après...
Le vaisseau "Noblaz" posé à l'entrée de la basilique, prêt à décoller pour rejoindre la planète Zurglav où Le Grand Tout attend tous ses convives pour un apéro géant avant le départ ultime pour la Lumière Obsédante.
De bien étranges fondations qui laisse à penser
que cet édifice ne tient debout que par l'opération du Saint Esprit.
Ils étaient 260 000 selon les organisateurs ;
un selon la police.
DANS LA VILLE, un mois et demi après...
Le commerce, toujours le commerce !
Un tout nouveau cinéma a vu le jour
et passe déjà des films très originaux.
Compétition entre les maisons où Bernadette Soubirous a vécu...
...toutes fermées à cette époque de l'année !
L'étrange hôtel de la Grotte, transformé en étrange hôtel du parking !
Lourdes, seconde ville hôtelière de France.
Ici, hôtel et jeu de mots.
Et pour finir, petite visite guidée très brève en vidéo :
La messe était dite et nous finirons cette visite de Lourdes sur cette magnifique photo d'une petite rue contenant le plus grand nombre de fois le mot "Solitude" au m2 du monde.
Repartons pour de nouvelles aventures.
Peut être vers le pic de Bugarach...