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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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16 juin 2015

À la recherche du lac d'Isabe... (64), partie 2

Dans l'épisode précédent, Jénorme décidait de se lancer à l'assaut du lac d'Isabe, normalement situé dans la vallée d'Ossau, non loin de l'étrange village d'Eaux-Chaudes.
Quand je dis "à l'assaut", cela ne veut pas dire qu'il était armé de fusils, de kalachnikovs, de tanks, d'un gilet pare-balles, de lance-pierres et autres instruments de torture. Non, il avait juste décidé de se rendre au lac d'Isabe avec du rosé, du pain, quelques bières et un peu de jambon, sans oublier une carte IGN et quelques typo-randos précises pour atteindre son but.
Tout semblait bien parti, mais au fur et à mesure qu'il évoluait dans les montagnes pyrénéennes, le doute s'installait en lui.
Ainsi, après plus de deux heures de marche intensive, le verdict interrogatif tombait brutalement : était-il sur le bon chemin ? Avait-il eu raison de s'aventurer dans de telles contrées sans prendre aussi un peu d'eau ? Elle est pas un peu longue cette intro, non ?

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

J'arrive donc dans cette clairière ravissante au demeurant, mais qui a également le mérite de me faire poser une question cruciale : qu'est-ce que c'est que cette cabane qui ne figure sur aucun de mes plans et sur aucune de mes cartes ?
Enfin, cette cabane ; disons plutôt, la malheureuse : ce qu'il en reste.
Qui avait pu faire une chose pareille ? Quelle désastre ! Mais les gens ne respectent plus rien. Tu travailles toute ta vie pour te payer un toit, une maison et voilà ! Cruauté ! Injustice ! Lâcheté aussi, hein, un peu ! Je suis sûr que ce sont des gens des banlieues qui ont fait ça ! Hein, n'est-ce pas, pour ne pas dire autre chose, hein ! La racaille ! Cette racaille, là, est partout ! Le karcher, oui, il faut ! Même au plus haut de nos montagnes françaises ! Hein ?
Bon, en fait, aux dernières nouvelles, la pauvre cabane de berger n'a pas été attaquée par des gens de banlieue, elle a juste un peu souffert des avalanches de neige de cet hiver puisqu'elle se trouve dans un couloir en plus d'être dans une clairière exposée, comme tu peux le voir ci-dessous sur les photos-témoins (comme disent les agents immobiliers).

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J'ai beau lire et relire les magazines, tourner l'itinéraire dans tous les sens, tenter de faire des rapprochements hasardeux, que dalle ! Je tente de me connecter à Internet avec l'I-Phone pour relire les sites de randonnées, je n'y parviens pas. Pas de réseau. Non mais dans quel monde on vit, hein ?! Le prix qu'on paye le forfait et là, en pleine montagne, quand tu es perdu, PAF : pas de réseau !
Par contre, en levant les yeux, je constate que je me trouve au-dessus d'une ligne aérienne car, haut dans le ciel à présent bien bleu et dégagé, un avion passe toutes les deux minutes, laissant derrière lui une épaisse "fumée blanche". C'est un signe ; le signe que c'est le moment et l'endroit rêvés de parler de ce phénomène afin de rassurer la terre entière.

POURQUOI LES AVIONS LAISSENT-ILS DES TRAÎNÉES BLANCHES DANS LE CIEL ?

trainéee blanche"Simple fumée toxique ou réaction chimique ? Pas de panique, si vous voyez des filets blancs s'échapper des réacteurs, ce n'est pas alarmant ; ils ne sont pas en feu. C'est un phénomène banal physique que l'on appelle la condensation.
En effet, l'eau est bien responsable de ces traces blanches laissées dans le ciel. On les appelle des traces de condensation. Les moteurs émettent un gaz d'échappement extrêmement chaud et riche en vapeur d'eau.


Lors de sa sortie dans l'atmosphère, l'avion se situe généralement à des altitudes très élevées, de plusieurs kilomètres, où sévit un froid glacial.

La vapeur d'eau va alors subir un choc thermique et changer d'état. Elle passe de l'état gazeux à l'état liquide puis solide. Des gouttes d'eau en suspension deviennent des petits cristaux de glace donnant ainsi naissance à des traînées blanches dans le ciel bleu." L'INTERNAUTE

 

J'ai toujours cru que c'était toxique. Apparemment non.
L'autre bonne nouvelle est que si je me perds, je pourrai toujours suivre ces traînées blanches. Comme les avions sont obligés de se poser, elles me conduiront forcément à un aéroport. Peut être pas le plus proche, mais, de toute façon, j'adore marcher. Et puis ce sera peut être l'occasion de découvrir un nouveau pays, une nouvelle langue, une nouvelle culture. Il faut positiver, merde enfin alors !!!!!

Je ressors encore la carte IGN. Je déplie encore la carte IGN. Je regarde encore la carte IGN, mais tellement convaincu d'être sur le bon sentier que je ne regarde pas au bon endroit.
Ce ne sera que plus tard, bien plus tard  -, c'est à dire lorsque je serai rentré,-  que je découvrais qu'en fait, cette cabane est la cabane d'Artigue de Sesques (1400m d'altitude).

Avant, c'était un refuge qui pouvait accueillir jusqu'à six personnes, été comme hiver. Enfin, en hiver, il fallait peut être déjà faire gaffe aux avalanches. Elle possédait sa cheminée, sa réserve de bois, l'eau courante ainsi qu'un couchage.
Mais voilà, aujourd'hui, plus rien !

C'est triste,
mais avec quelques orchidées sauvages devant,
c'est presque beau.
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Et puis si on prend un autre angle,
on voit un peu moins les dégâts.
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Et si on choisit de ne prendre que les fleurs en photo,
cela donne ceci finalement.
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Hop, magiiiee ! Plus de cabane DONC je suis à nouveau sur le bon chemin pour rejoindre le lac d'Isabe.

Tout de suite, un point "Pyrénées-magazine" :
"Le terrain devient plus minéral, mais la cascade d'Isabe, sur la droite, apporte un peu de poésie"
Oui, je sais, je l'ai déjà écrit, mais ce sont vraiment ces mots qui m'ont convaincu que j'étais au bon endroit et que je pouvais continuer.
"À la côte 1800 (après 2 h de marche), on attaque un verrou rocheux qui, une fois franchi, permet enfin d'avoir le lac en vue, que l'on atteint après quelques lacets (1925 m, 2h35)."
Bon, alors, voyons... Euh...

Le verrou rocheux,
ça doit être le truc au-dessus des myrtilles là-haut...
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Et vu qu'il n'est pas dit qu'il faut re-traverser une forêt,
je ne passerai donc pas par le seul sentier existant
dans les parages et qui se dirige tout droit dans un bois...
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Je monte direct vers le pied de la cascade d'Isabe... enfin, ce que je crois être la cascade d'Isabe... car qui dit "cascade d'Isabe", dit "lac d'Isabe". DONC si je suis la cascade, forcément, je vais tomber sur le lac. C'est un peu comme ce que je disais tout à l'heure : si je suis les traces blanches des avions dans le ciel, forcément, je vais tomber sur un aéroport. Logique ! 
Et puis si cette cascade descendait d'un autre lac, on l'appellerait "Cascade de l'autre lac" ! Hein ! Bon, on est d'accord, j'ai raison, là,merde ! Donc je monte ! À flanc ! Direct ! Sans chemin, cash dans la pente ! Il doit y avoir un passage que l'on ne voit pas d'en bas ; une brèche à la con qui permet miraculeusement ensuite de passer de cet endroit où il ne semble y avoir aucune issue à un autre endroit où, soudainement, tout s'éclaire.

flècheUne fois la brèche passer, je dois pouvoir retrouver un sentier super bien balisé avec des guirlandes lumineuses accompagnées d'une flèche rouge qui clignoterait avec ces mots : "Le lac d'Isabe, bien sûr, c'est par là !"
Un peu dans ce genre là ci contre, vois-tu ?



Alors j'y vais ! J'attaque la falaise... la pente ! Remonté comme une baleine ! Non, c'est pas ça l'expression. L'expression officielle est "Rire comme une baleine".
Et d'ailleurs, pourquoi dit-on "rire comme une baleine ?" As-tu déjà vu, toi lectrice-teur une baleine rire ? Et quand ? Et où ? Et comment ? Et les baleines, mythe ou réalité ? C'est un signe ; le signe que c'est le moment et l'endroit rêvés de parler de cette expression afin de rassurer la terre entière.

POURQUOI DIT-ON "RIRE COMME UNE BALEINE" ?
"Quand quelqu'un rit comme une baleine, il le fait en ouvrant très grand la bouche. Un peu comme un bossu, d'où cette autre expression 'Rire comme un bossu'.
Cette expression a une autre forme qui est "se tordre comme une baleine". Certains évoquent alors la torsion d'une baleine de parapluie pour justifier l'expression."
Bon, d'accord, tout simplement. Mais nous pouvons alors poser une autre question :

POURQUOI NE DIT-ON PAS "ÊTRE REMONTÉ COMME UNE BALEINE" ?
"Parce qu'on dit déjà 'être remonté comme un coucou suisse.'."

 

OK, d'accord, bien. Bon, ben, moi, j'y vais.
Je monte. Je monte. Un seul objectif : atteindre cette hypothétique brèche qui me permettrait de passer de l'autre côté, comme le disait si amèrement Daran et les Chaises dans sa chanson "Dormir dehors".

Écoute bien, c'était en 1994...

Daran et les chaises me fait penser également à cet animateur radio qui officiait sur Skyrock, tous les soirs à partir de 22 heures jusqu'à... ce qu'il en ait marre. Il passait toujours une chanson de ce compositeur. Cet animateur, c'était Maurice. "Maurice, Skyrock, 22 heures, la giclée du soir en grand !".

 

Ben ouais, ben ouais... J'suis où, là, déjà ?
Ah oui, sur la route du sentier du lac d'Isabe. Peut être.

J'ai bien monté, j'ai bien grimpé,
j'ai bravé quelques dangers,
comme ceux-ci :
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En fait, il s'agit d'un écoulement de neige sur lequel se sont greffés quelques mottes de terres, ce qui donne à l'ensemble un aspect meringué-pépites de chocolat assez appétissant-croquant-gourmand-malin en photo, mais plutôt dégueux en réalité.
BREF : une fois que cette grande langue meringuée est vaincue, j'arrive à l'hypothétique brèche entrevue de loin en bas, et dont magazines de randonnées-site internet-office-de-tourisme ne faisaient pas état. Il est grand temps de dresser un constat avec le doigt.

VOICI :
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Force est de constater qu'il faut se rendre à l'évidence
en constatant qu'il était évident
qu'aucun passage n'est possible par ici.

Je viens tout simplement de me taper un petit bonus dénivelé de 200 mètres pour que dalle. Je décide de m'asseoir à côté de cette masse neigeuse bien mal placée. Je prend mon sac à dos pour le placer au pied de mon ventre. Je l'ouvre. De son antre, j'en sors une bière. Je la décapsule. Je bois. C'est l'heure de dresser un constat de la situation présente.

 

CONSTAT DE LA SITUATION PRÉSENTE

Je suis à flanc de montagne dans un endroit qui est apparemment différent de celui où je crois être. Que faire ?
Il est désormais certain que je ne peux pas atteindre le lac d'Isabe par ce passage. Trop dangereux. Même après plus de 2h30 de marche, il ne faut pas non plus sombrer dans les méandres aléatoires et non maîtrisés d'une folie randonnesque. D'autant plus que face à moi, quelques nuages semblent narguer les montagnes faisant face ; et ça je peux te dire que c'est pas de la vapeur d'eau larguée par un avion à la con.

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FIN DU CONSTAT DE LA SITUATION PRÉSENTE

 

C'est beau, mais ce n'est pas très rassurant. Cette danse des nuages autour de ce sommet dont j'ignore le nom à ce moment précis  - et qui s'avère être le pic de Bouerzy, 1750 m-  n'est pas des plus engageante. Cela veut tout simplement dire que le temps va changer, que le ciel bleu va peu à peu disparaître pour laisser place à un beau et profond brouillard. Mais quand ? Je ne sais pas trop. La solitude des montagnes me gagne.

Heureusement, à mes côtés,
une motte de neige surmontée d'une touffe d'herbe
semble vouloir dire quelque chose...
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Ah oui, elle veut que je lui mette des lunettes de soleil
afin de révéler sa réelle identité.
Elle est le sosie officiel de Michel Polnareff.
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Très ressemblant. Il faut espérer que le chanteur ne lui fera pas un procès.

Toujours est-il que Polnareff ou pas, je décide de redescendre par le chemin inexistant précédemment emprunté. Me revoici dans ce que nomme le Pyrénées magazine "une clairière". Mais suis-je dans la bonne clairière ? Il n'est pas loin de 14h30. Je décide de faire une pause-bouffe-rosé le long du torrent sans nom. Il faut reprendre des forces avant de continuer plus haut, ou plus bas.
Je pose le sac. J'en sors verre et thermos, accompagnés de pain, pâté et autres.

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Un air me vient en tête alors...

 

Tout cela en regardant fleurs et myrtilles alentours...
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...aux sons de cette rivière incessante aux eaux limpides.
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Et là, à ce moment précis, toi lectrice/teur, tu te demandes : "Est-ce qu'il est en train de boire du rosé mis en bouteille par Angelina Joli et Brad Pitt ?"
Eh bien, la réponse est : "Non ! Sûrement pas ! Premièrement une, parce que leur pinard est cher (16 euros la bouteille). Et deuxièmement deux, y'en a marre que le pognon aille toujours à ceux qui en ont déjà plein !"
Le temps passe doucement. On est bien. Paisible. Est-ce que je continue à monter pour tenter de trouver cette saloperie de lac par un autre chemin, ou est-ce que je redescends pour aller ailleurs ?
ALLEZ : je vais tenter le super banco en empruntant ce sentier qui va dans la forêt ! Hein ? Mais si, allez !

Je range mon bordel dans le sac
et je repars cette sorte de trace :
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J'entre dans le bois. La vache, c'est raide ! Quelques cairns éparses tracent un hypothétique sentier. C'est bon signe, quelqu'un est déjà passé par là. Peut être suis-je vraiment sur la bonne voie cette fois ?!

Après une petite demi-heure de montée,
je quitte le bois pour voir au loin une zone dégagée.
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 Je me pose pour apprécier la situation et la morphologie du paysage. Une sorte de forme d'alacrité me prend, comme ça d'un coup !
C'est sûr : le lac d'Isabe se trouve dans cette sorte de cirque naturel. D'ailleurs, c'est ce que dit Pyrénées magazine :
"À la côte 1800, on attaque un verrou rocheux qui, une fois franchi, permet enfin d'avoir le lac en vue, que l'on atteint après quelques lacets (1925m, 2h35).
Parmi les itinéraires conduisant à des lacs pyrénéens, l'accès à celui d'Isabe est l'un des plus pentus, mais sa découverte ne manque pas d'intéret. C'est une sorte de cratère dont une partie des bords est constituée de pics noirâtres. Seule la lèvre ébréchée de l'aval permet aux eaux de se perdre en une succession de cascades. Aux deux extrémités, deux plates-formes où l'on peut passer la nuit. Au réveil, par beau temps, on assistera à un lever de soleil exceptionnel : l'astre solaire illumine l'ensemble des versants, du pic de Sesques au pic d'Isabe."

Ohlalala, ça fait rêver ! Que je vais être bien là ! Je poursuis la marche. Le sentier est cette fois-ci dégagé. Je "navigue" entre un torrent qui doit venir du lac et des pics rocheux élevés. J'approche. Au loin, les marmottes sifflent pour annoncer ma présence perturbatrice et inhabituelle. Sur ma droite, des biches s'affolent et s'empressent de regagner le bois pour se planquer...

JEU
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Découvre où se cachent les biches dans cette photo
et gagne ton poids en vieux jeans recyclés en baleines.
jeans

Photo : Mondialisation.org

La nature est devenue définitivement sauvage. Il semble même qu'ici la main de l'homme n'a jamais mis le pied. Cela est du à la difficulté d'accès au lac d'Isabe. J'avance encore. Plus rien ne peut m'arrêter. Je touche au but. Je le sens. Je vais pouvoir noyer mon regard dans les eaux limpides du lac d'Isabe, m'allonger dans l'herbe tendre, écouter les sons ambiants, me fondre dans l'espace. J'arrive à cette arête qui semblait, de loin, séparer le torrent de la retenue d'eau. Et...

Et...
Et...

ET...

ET...

ET...

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BEN MERDE :
IL EST OÙ LE LAC, LÀÀÀÀ ????

Je suis stupéfait ! J'y croyais, j'y ai cru et j'y crois encore !!! C'est pas possible ! On l'a enlevé , On l'a volé ? Il est descendu dans la vallée ? Ils l'ont mis dans le gros tuyau que j'ai croisé plus bas ?
Je tourne, je cherche, je regarde en haut, en bas, à gauche, à droite... Devant, derrière ! En marche avant, en marche arrière, moonwalk !!!! Peau d'balle !!!!

CELA DEVAIT ÊTRE ÇA LE PAYSAGE !!!!
lac d'Isabe
Photo : Topopyrénées

 

PAS ÇAAAA !!!
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Je me pose. Je regarde. Je cherche une brèche, quelque part, pour pouvoir dépasser ce cirque. Mais je ne vois rien. Ou alors il faudrait que je marche sur cette neige, peut être fragile en cette saison, pour atteindre peut être une brèche que je ne vois pas d'ici afin de rejoindre ensuite peut être le lac d'Isabe en espérant peut être que je ne sois pas trop haut afin de ne pas me retrouver peut être au sommet d'un pic que l'on ne peut descendre ensuite que par le chemin que j'aurais parcouru.
Ça fait quand même beaucoup de peut être tout cela.

Face à cette impasse naturelle, je crois qu'il est grand temps de faire...

 

UN GROS BRIEF !

Tout a commencé dès le début de la randonnée. Souvenons-nous !
Après avoir traversé le village glauque d'Eaux-Chaudes... mais où il y a un super bar-resto-hôtel "La caverne" qui met un peu de chaleur et d'entrain dans ces gorges acérées.
Après avoir traversé Eaux-Chaudes, j'ai continué sur la RD934 pendant 2,5 km pour atteindre la route forestière du Bitet. J'ai roulé un peu sur cette route défoncée par des nids de poules dans lesquels des vaches avaient pondu jusqu'à atteindre le pont du Bitet. À cet endroit précis, j'ai croisé un, puis deux panneaux. Le premier faisait un topo comme quoi la vallée d'ossau c'est beau et qu'il y avait des hommes en combinaison noire dans la forêt.

 

 

 




Panneau lac d'IsabeEt c'est là dès le début de la randonnée que tout a commencé à foirer !
Je n'aurais pas du
suivre ce putain de panneau au niveau
du pont du Bitet
qui indiquait
"Circuit du lac d'Isabe"...
Hein, bon, c'est pas moi qui l'invente, c'est écrit lààààà...
"Lac d'Isabe" !!!
Alors quoi : j'y vais moi, merde, si c'est marqué et que l'on indique pas une autre direction pour s'y rendre !!!!

 

En fait, il fallait continuer tout droit en direction du pont, soit bien après le panneau ! Ensuite, il ne fallait pas seulement regarder les gorges depuis le pont, puis faire demi-tour, mais bel et bien passer le pont en suivant la piste forestière pour retrouver un peu plus loin le vrai chemin qui amène au lac.

 

En creusant un peu plus une fois revenu à la maison, j'ai trouvé une vraie mise en carte du chemin que j'avais suivi. En allant sur le site internet TopoPyrénéesde Mariano toujours, mais en allant consulté la randonnée "Pic de Sesques" grâce à cette carte.

lac Isabe, boucle

C'est pas compliqué : au lieu de suivre le tracé vert dit "Marcheur", j'ai tranquillement pris le sentier rouge prénommé "Montagnard". C'est comme ça que je me suis complètement planté de vallée. Eh oui, tout simplement.

FIN DU GROS BRIEF !

 

Donc, en résumé, là, en ce moment, je me trouve devant la cabane de Cujala de Sesques. Tout simplement. À cette époque, il n'y a personne. C'est tant mieux car sinon j'aurais demandé le chemin pour rejoindre le lac d'Isabe et je pense que le berger ou la bergère se serait bien foutu de ma gueule.
Habituellement, cette cabane est uniquement réservé aux bergers. Elle est cernée par les montagnes, notamment par le Capéran de Sesques (2410m), le Soum de Moundaut (2526m), le col de Sesques (2396m) et le Pic de Sesques (2606m). Elle aussi a plusieurs fois été ensevelie et détruite par les avalanches. Ce qui fait que d'une année à l'autre, on peut constater que son architecture et son toit sont différents.

D'ici, il est toujours possible de rejoindre le lac d'Isabe, d'après ce qui est écrit sur le site Pyrénées rando. Il aurait fallu passer la cabane, gravir les montagnes, prendre une sorte de goulet pour ensuite atteindre l'autre versant et... Olalalala !
Il y a aussi possibilité de rejoindre un autre lac : le lac de Sesques.
Mais là, vois-tu, ça me gonfle un peu l'histoire DONC je redescends fissa... fiça... fisa... fifa... Comment ça s'écrit cette merde de mot ?

FISSA \fi.sa\ De l’arabe في ساعة.
Cette expression s'est généralisée en France au début du XXe siècle, mais elle était utilisée par les soldats d'Afrique du nord avant 1870. Elle vient de l'arabe "fi's-sâ'a" qui veut dire "sur l'heure, très vite" ou "à l'heure même", selon les traductions, et est composé de "fi" pour "dans" et de "sâ'a" pour "heure, moment".
(Argot) et (Populaire) Rapidement, vite.
Exemple :
[…] on accède aux deux jardins remarquables au-dessus de la ville, avec, en option, une attraction glissante en osier pour redescendre fissa […]
(Air Méditerranée, magazine n°11, page 29, 2011)  WIKITIONARY

Tiens, c'est bizarre comme exemple.
DONC je redescends fissa
afin de rejoindre la voiture au plus vite pour ensuite aller au col du Pourtalet boire une bonne sangria, et plus si affinités.
Mais la descente n'est pas si simple. Eh oui, si la montée était rude, la descente est vraiment chiante. Ça tire sur les genoux, tu te pètes la gueule dans les rochers, tu te ramasses dans la boue  -ouais, ça me gène de glisser dans la boue Michel !- , les cuisses sont en feux, les mollets s'immolent, les orteils veulent sortir des pompes, le coeur ne sait plus s'il doit continuer à battre ou s'arrêter définitivement.
Oui, je sais, c'est de la randonnée en montagne. Je n'ai qu'à aller faire du shopping de merde chez Carrefour si je ne suis pas content, mais c'est quand même pénible de "souffrir" quand tu n'as même pas atteint ton but. Hein ? Tu comprends ? Hein ? Dis ? Hein ? Ça sera d'ailleurs l'un des futurs sujets du bac de philo 2015 qui commence demain : "Faut-il souffrir pour ne jamais atteindre son but ?"
Non, mais bon, voilà quoi ! Cela ne m'empêche pas de remarquer que lorsque je descends ces pentes sévères, j'ai la même démarche qu'Aldo Maccione lorsqu'il faisait la publicité pour les "Petits coeurs" de Belin. Tu t'souviens ?

                                  "Te grignotes, te grignotes, elle ne peut plou me résister !
                                   Ah, ah : potits coeurs !"

                                   ALDO MACCIONE

Bon, je n'ai trouvé aucune trace de cette publicité sur Internet, mais, bien sûr, lorsqu'on parle de la démarche historique d'Aldo Maccione pour séduire les filles, on ne peut pas ne pas repenser au film de Claude Lelouch, "L'aventure, c'est l'aventure" (1972)

 Et à ce moment précis, cher lectrice/teur, tu te poses la question cruciale que tout le monde se pose sur Aldo Maccione à un tel moment. Si, si, si ! Tu te demandes :
TOI : "Mais, comment se fait-il qu'Aldo Maccione ait joué dans le premier volet de la trilogie de la "7ème compagnie" et qu'on ne l'ait plus revu ensuite puisque son rôle fut repris trait pour trait (nom, historique) par Henri Guybet ?"

Ah, ça, c'est une bonne question. Bravo.
Eh bien figures-toi qu'après moult recherches entre deux randonnées, j'ai trouvé, pour toi, la réponse.
Voici.

D'ALDO MACCIONE À HENRI GUYBET,
POURQUOI ?

la 7ème compagnie aldo maccione
     la 7ème compagnie henri guibet
Photos : Gaumont

"Après le premier épisode intitulé "Mais où est donc la septième compagnie ?", c'est Henri Guybet qui obtient là son premier rôle important en jouant le personnage de Tassin. Il remplace au pied levé Aldo Maccione qui était trop gourmand concernant son cachet d'acteur." WIKIPEDIA

 

Tout simplement. Qu'est devenu Aldo Maccione ? Continue-t-il à tourner ? Et dans combien de films a-t-il joué ? Et pourquoi ?
Je te laisse le soin de faire ces recherches toi-même car, déjà, là-bas, au loin, j'aperçois le gros tuyau...

 

JEU
DSCN5531

Aperçois toi aussi le gros tuyau et
gagnes ton poids en photos dédicacées par Henri Guybet.
autographe

Et tu en profiteras pour toutes les coller sur les murs de ton salon,
ça permettra de cacher ce vilain papier-peint.

 

Et voilà, je suis rendu à la voiture.
Mais comme j'ai encore envie de montagnes, d'altitude et de beaux paysages, je m'en vais tracer la route du côté, non pas de chez Swan, mais bel et bien vers une des ces vieilles ventas qui hantent le sommet du col du Pourtalet, frontière parmi tant d'autres entre la France et l'Espagne.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous verrons si en se rendant au col du Pourtalet, Jénorme trouvera enfin le lac d'Isabe.
Ou alors il a définitivement renoncé pour cette fois...

 

 

 

 

 

Commentaires
J
Merci Yoann pour ces précieux conseils. J'ai prévu de re-tenter l'aventure dans quelques semaines. <br /> <br /> Je n'hésiterai pas à vous demander votre autorisation une prochaine fois pour les photos.<br /> <br /> Bonne continuation et bonnes futures randonnées.
Répondre
Y
Si vous voulez les afficher pour illustrer votre article, allez-y (en citant correctement la source bien entendu).<br /> <br /> Je préfère mettre les choses au clair car il y a des coquins sur le net, j'ai parfois retrouvé carrément des copié-collé de mes topos sur d'autres sites de rando...c'est très moyen et pas super original de créer un site pour faire ensuite cela...<br /> <br /> J'ai même eu des journaux et des magasines qui ont pris la liberté d'afficher certaines de mes photos sans demander, c'est complètement illégal.<br /> <br /> Vous le saurez pour vos prochains articles, Mariano fonctionne pareil que moi sur ce point. Si on demande au préalable, en général on accepte sans soucis mais on aime pas trop les mauvaises surprises, d'où le ton parfois un peu sec !!!<br /> <br /> Que ce soit moi ou d'autres (photos ou vidéos), prenez l'habitude de faire la demande aux auteurs des sites car autrement vous allez vous créer des emmerdes, faut le savoir...<br /> <br /> <br /> <br /> Bon courage pour votre blog, je sais au combien que c'est du boulot...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour votre mésaventure a Isabe, rassurez-vous c'est arrivé a d'autres.<br /> <br /> Le panneau au départ est mal foutu, on peu en effet atteindre le lac d'Isabe par là mais quand vous êtes arrivé a la conduite forcée (le gros tuyau) il fallait continuer par un petit chemin derrière la conduite en suivant toujours le torrent du Bitet. On récupère ainsi la piste puis le sentier du lac d'isabe. Vous, à la conduite forcée, vous avez monté a gauche par le chemin qui mène au vallon de sesques, c'est très joli aussi, vallon au pastoralisme authentique.<br /> <br /> Pour info, il existe un tout petit lac planqué dans ce coin, le lac de sesques, c'est très beau mais faut connaitre...(hors sentier)<br /> <br /> http://www.randonneepyrenees.com/1_rando/ossau/topo_sesques_lac.html<br /> <br /> <br /> <br /> Soyez prudent lors de vos randos, de l'eau et une carte ign Top25 de la zone reste les indispensables en fond de sac.
Répondre
J
Avec toutes mes excuses Yoann. il est vrai que votre site est une référence pour se lancer dans des randonnées pyrénéennes alors que mon blog tente juste modestement (mais c'est un peu de boulot aussi) de mêler randonnée, découvertes, humour et point de vue personnel. <br /> <br /> Je retire les photos puisque je ne vous ai pas demandé l'autorisation, mais je le répète : votre site est une référence. Bravo.<br /> <br /> Cordialement.
Répondre
Y
Bonjour,<br /> <br /> La photo de la cabane d'Artigues de Sesques extérieure lorsqu'elle était encore debout provient de mon site http://www.randonneepyrenees.com/ et non pas du site pyrenées refuge comme vous l'indiquez.<br /> <br /> Mes photos sont soumises a autorisation de l'auteur comme l'indique les mentions légales sur mon site. Je ne me souviens pas que vous m'ayez demandé l'accord pour reprendre mes photos comme ce qui se fait d'usage. Je vous demande donc le cas échéant de rectifier et d'indiquer correctement le nom de mon site + lien a savoir http://www.randonneepyrenees.com/ sous les photos que vous avez pris la liberté de prendre (soit 2 photos).<br /> <br /> Je suis tout seul a faire mon site, cela me prends énormément de temps, il n'y a pas de pub, les topos sont gratuits, illustrés (et fiable je pense), merci de respecter au moins ce travail qui je le répète prend énormément de temps et qui ne me rapporte rien si ce n'est un peu de considération des internautes content de trouver des infos utiles pour leurs randos.<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Yoann
Répondre