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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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24 janvier 2017

NEVERS par la Ligne Bleue. Visite 7 (58)

Et voici venir le dernier épisode de notre incroyable voyage au centre de la terre neversoise située en plein nivernais de "la France du milieu". Après tout, on dit bien "Les hauts de France", je ne vois pas pourquoi on ne dirait pas "la France du milieu" !
Voici donc le septième épisode ! Sept comme les sept pêchés capitaux, les sept mercenaires, les sept nains, les sept ans de réflexion, les sept ans de malheur si tu casses un miroir, les sept familles, les sept couleurs de l'arc-en-ciel, les sept doigts de la main...
Cette incroyable Ligne Bleue nous a fait découvrir moult monuments, moult histoires, moult curiosités. À ce moment précis de l'aventure, nous pouvons déjà dire que ce fut une belle pêche aux moults. Du Palais Ducal à l'ancien quartier du Singe en passant par la Châsse Sainte-Bernadette ou les bords de Loire, qu'est-ce que Nevers allait nous proposer lors de ces derniers kilomètres de visite urbaine ?

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

On se fait un petit point Ligne Bleue
pour voir où nous sommes ?
OK !
plan Nevers Ligne Bleue T

D'après le plan du Cheminement piéton offert par l'office du tourisme de Nevers qui se trouve sous le Palais Ducal, je suis au niveau de l'église Saint-Pierre ; et plus précisément devant la porte à me demander si je rentre à l'intérieur de l'édifice religieux ou pas.
Parait-il qu'elle arbore une décoration des voûtes effectuée par les peintres bolonais Giovanni Gherardini et Batista Sabatini entre 1684 et 1692.
"Traité selon la technique de la fresque, elle présente l'Ascension du Christ, l'Assomption de la Vierge et la Glorification de saint-François-Xavier dans une perspective architecturale peinte en trompe-l'oeil (quadratura)." CHEMINEMENT PIÉTON
Quant au sol, il serait pavé de mosaïques en émaux de Briare achevées en 1924 par Pietro Favet. Derrière l'autel se cache une toile peinte par les frères Le Nain.
Oui, ça a l'air très beau et original, mais je ne rentre pas.

Je contourne l'église pour traverser une petite esplanade recouvrant un parking souterrain. Cet endroit parait assez vide ; même si depuis peu une terrasse de bar a posé quelques chaises et tables. Quant à la Ligne Bleue, elle fait un peu n'importe quoi et devient souvent Pointillés Bleus.

Nevers, parking Saint Pierre (58)
JEU
Amuses-toi à retrouver un morceau de Ligne Bleue dans la photo ci-dessus
et gagne ton poids en photos dédicacées par Marie Myriam
dont voici un exemplaire :
photo dédicacée Marie Myriam

Cet agencement épuré résulte de la destruction du lycée de la ville après le bombardement aérien du 16 juillet 1944 car oui, il faut le savoir : Nevers fut bombardée assez lourdement lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Pendant une demi-heure dans la nuit du 15 au 16 juillet 1944, vers 1h45 du matin, 100 avions bombardiers Lancaster des troupes Alliés anglaises ont lâché plus de 500 tonnes de bombes sur la ville en vue de détruire la gare de Nevers pour ralentir la montée de renfort nazi sur les côtes normandes. Ce déluge d'acier tuera 163 civils et 2& soldats allemands. Près de 1000 immeubles seront endommagés. Cependant, toutes les bombes anglaises de 1944 n'ont pas explosé et sont parfois retrouvé lors de travaux dans le quartier de la gare.
Le fait de passer ici, non loin de l'église Saint-Pierre qui est pourtant éloignée de la gare, montre que ce bombardement a touché toute la ville. Les photos de la cathédrale Saint-Cyr-Sainte-Julitte après le bombardement sont très impressionnantes.

nevers bombardée 2         nevers bombardée 1Nevers bombardé
Photos : Education.programme

Ces photos me rappellent celles que j'avais faite lors de la destruction de l'hôpital de Nevers en avril 2008. Bien sûr, cela était moins dramatique et cette fois-ci volontaire.

Nevers, hopital, destruction, panneau (58)

Nevers, hopital, destruction (58)         Nevers, hopital, destruction, tour (58)

Nevers, hopital, destruction

Cet hôpital se trouvait Avenue Colbert, dans la continuité de la rue des Ardilliers, une fois la porte de Paris passée.
Sur la photo ci-dessus, le clocher de la Chapelle Notre-Dame-de-Pitié était encore debout. Il sera détruit, ainsi que tout l'édifice, quelques jours plus tard après une dernière célébration le 24 avril 2003. Derrière la chapelle et l'hôpital se trouvait également la maternité ; celle où je suis né en 1974. Elle aussi fut détruite pendant ces travaux de ré-aménagement du quartier.
Aujourd'hui, les ruines de l'ancien hôpital, de la chapelle et de la maternité ont laissé place à un complexe commercial, comprenant plusieurs magasins.

Je quitte l'esplanade Saint-Pierre pour m'enfoncer à nouveau dans le dédale des petites rues neversoises, un peu éloignées de toute agitation commerciale. Rue Mirangron, c'est rigolo comme nom. Par contre, impossible de savoir à qui ou à quoi il se rapporte. Parait-il que dans la cour d'une des maisons de cette petite rue tranquille se trouve un cadran solaire sur lequel est écrit : "Vous qui habitez ces demeures, Si vous êtes bien, tenez-vous-y ; N'allez pas chercher midi A quatorze heures."
Cette rue Mirangron est parallèle à la rue du Sort. J'aime bien aussi ce nom un peu mystique avec lequel on pourrait croire que quiconque entre dans cette rue connaîtra... va savoir ! Je n'y passerai pas puisque la Ligne Bleue n'y passe pas. Je remonte la rue Saint-Étienne.

RUE SAINT ÉTIENNE
Nevers, rue Saint Etienne, commerce (58)

Éclectique cette rue Saint-Étienne. Les façades des maisons particulières et autres immeubles sont assez hautes pour donner l'impression d'évoluer dans une maigre artère. Mais la rue regorge de petites boutiques aux devantures sympathiques, telles que le Vert Vert (librairie), Le Vent musical (musique), une devanture de cinéma (le Ti-rex), un charcutier-rôtisseur, un chocolatier belge, un barbier de tradition, artisans du monde, Rock'n roll academy, plusieurs salons de coiffure, un bar-tabac et deux restaurants neversois réputés que sont La Cour Saint-Étienne et Jean-Michel Couron (autrefois étoilé).

fête comme chez nousUne pluralité et une diversité de commerces qui amènent naturellement les résidents de la rue et du quartier Saint-Étienne a organisé chaque année au mois de mai une manifestation  festive, "Fête comme chez nous". Ces festivités durent une journée et propose de multiples activités (cinéma, concert, exposition, brocante, etc.).

 

 

 

Je progresse dans la rue Saint-Étienne en prenant la direction Nord-Nord-Est pour atteindre un croisement rue Saint-Étienne / rue du Charnier.
Ah là, c'est un nom moins agréable ou drôle à entendre.

Mais à l'intersection se trouve un coiffeur
au nom original et local :

Nevers, rue du Charnier, jeu de mots (58)

Oui, un nom local car, bien évidemment, il est plus difficile d'avoir une enseigne portant le nom de 'Nevers' à Toulouse qu'à Nevers même. Par exemple, peut être qu'un coiffeur à Biarritz aurait appelé sa boutique "Bi-Hair", mais c'est quand même moins évident que "Nev'Hair".
Aaaah, ils sont forts ces coiffeurs avec leurs noms parfois.
Tiens allez, pendant qu'on est là, faisons avec Topito un petit tour des salons de coiffure aux noms originaux...

coiffeur C        coiffeur d

coiffeur e       coiffeur B  coiffeur f       coiffeur A
Photos : Topito

Et on passera sur les plus classiques "Le sport Tif", "Créa Tif", "Posi Tif", "Sympa Tifs", "Diminu'Tifs". Ou encore à base de Hair avec "Hair du temps", "C'est dans l'hair", "Nouvel Hair", "Envie d'Hair", "Tiff Hair ence", "Capill'Hair", "Caract'Hair", "Bi-Hair" (je le replace le nom ici car je ne sais pas si tu as capté la suptilité du jeu de mots la première fois), "L'Hair de rien", "Les têtes en l'Hair", "Axelle Hair", "Atouf Hair", "Sanctu'Hair", "Révolution'Hair", "Mission Hair", "Apoline Haire", "Lucif Hair", "Speed Hair Man", "Les Exp'Hair", ou encore "Adolf Hitl'Hair" comme l'avait imaginé le site parodique NordPresse. C'était une blague un peu tirée par les cheveux... Ah, ah, ah, excellent, aaaah ! Bon, je suis où moi avec toutes ces conneries là ? Ah oui !
Rue du Charnier qui doit peut être son nom au fait qu'il y ait pu avoir ici, dans ces environs un cimetière... Encore !... Car à présent, je suis face à...

 

L'ÉGLISE SAINT-ÉTIENNE
De dos
Nevers, église Saint Etienne, extérieur, le choeur (58)
Le choeur

 

L'ÉGLISE SAINT-ÉTIENNE
De face
Nevers, église Saint Etienne, façade (58)
La façade

Pourquoi Saint-Étienne ?
Pour les plus lourds d'entre-nous : non, cela n'a rien à voir avec l'équipe de foot, allez les verts, les poteaux carré, Rocheteau-Zimacko-Janvion-Larqué-Larios-Repp et tout ça.
Rappelons qu'avant d'être une ville ou une équipe de foot, Saint-Étienne était un juif du Ier siècle, considéré comme le premier martyr de la chrétienté.
Et maintenant, ici, à Nevers, Saint-Étienne est d'avantage lié à une église, celle face à qui je me trouve à présent.

"La reconstruction du monastère Saint-Étienne à la fin du XIème siècle s'inscrit dans l'effort de remise en ordre de la vie spirituelle des clercs qui connaît alors un nouvel élan. Après la tentative de..." Ohlalala, c'est un peu chiant leurs explications sur la brochure "Nevers Cheminement piéton - Office du tourisme" ! OK, ça vient de moi aussi peut être, mais soit c'est trop détaillé, soit pas assez. Je ne dis pas que nous avons d'avoir sans arrêt des anecdotes décalées sur les lieux par lesquels nous passons en suivant la Ligne Bleue, mais des fois, c'est chiant ! Enfin, moi, je trouve ça chiant. C'est très détaillé, cela doit plaire à des architectes et à des historiens pointus, mais là, bon eh oh ! On s'calme !
Reprenons !

"L'église Saint-Étienne est une église du monastère bénédictin construit par les moines de Cluny à la fin du XIème siècle. On peut admirer le chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes parfaitement ordonné. (...) Le parti architectural de Saint-Étienne s'inscrit pleinement dans le mouvement de la fin du XIème siècle. Le haut vaisseau central est contrebuté par des collatéraux élevés surmontés de..." Ouais OK d'accord.

J'entre dans l'antre. Il fait frais pour un mois de juillet. Les murs gris semblent très épais. La décoration est épurée. Pas de grands tableaux, ni trop de statues, ni d'ambeurniots à tout va.


Nevers, église Saint Etienne, intérieur, autel (58)

De plus, l'extérieur semblait donner l'impression de pénétrer dans un "petit intérieur", mais je découvre avec étonnement un vaste espace.
Peut être cela vient-il des colonnes vierges rectilignes...

Nevers, église Saint Etienne, intérieur

Et cette faible lumière qui entre par quelques vitraux haut placés. J'ai l'impression de voir un visage crachant de la luminosité par ses yeux, ses narines et ses dents.

Suivant les heures et la météo, la lumière du jour entre sournoisement
pour illuminer quelques parcelles de l'intérieur de l'édifice.
Nevers, église Saint Etienne, intérieur

Cette église est magnifique. De prime abord austère et sombre, j'en savoure d'avantage le calme et l'isolement. J'en sors serein et reposé. Si, si.
Je regagne les rues.

 


Nevers, rue du Clou (58)
La Ligne Bleue m'invite à passer rapidement
devant l'entrée de la Rue du Clou,
interdite sauf aux biclous.

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis à continuer mon chemin par en tournant à droite un peu plus bas, quitter la rue du Charnier pour passer dans la rue de Fonmorigny. Cette rue est vierge de tout commerce et assez grise par ses façades, sauf à son entrée/sortie sud où, tout à coup, c'est un véritable déluge de couleurs.

RUE DE FONMORIGNY
Nevers, rue Fonmorigny (58)

La plaque bleue du cheminement piéton se perd au milieu des panneaux de recommandations de guides hôteliers.
De prime abord, je suis ici face à l'hôtel de la Chasseigne, datant des XVIème-XVIIème siècles.
"À partir du milieu du XVème siècle, les membres de la famille La Chasseigne, d'origines modestes des environs de Saint-Parize-le-Chatel, arrivèrent en moins à occuper une des plus hautes positions dans l'aristocratie du duché du Nivernais.(...)" CHEMINEMENT PIETON, OFFICE DU TOURISME NEVERS

Parait-il qu'au n°14bis de la même rue, il y a à présent un pub-piano-bar portant le doux de "Belzebuth".
le belzebuthAménagé dans les anciennes caves du XVème siècle de l'abbaye cistercienne de Fonmorigny, le cadre est parait-il exceptionnel avec voûtes et pierres apparentes. À l'époque, le lieu servait à stocker les vendanges des vignes que les moines possédaient dans les environs de Nevers.
L'établissement accueille régulièrement des concerts de jazz, de rock, de variétés quand ce n'est pas Michaël, le maître des lieux, professeur de musique, qui s'installe au piano pour improviser quelques morceaux. Les fauteuils lounge, les tables façon fûts de chêne, les vieilles pierres du XVe siècle éclairées plantent le décor. Au bar, on commande des cocktails maison - mojito, ti-punch...-, un bon verre de vin ou une bière pression et on passe un bon moment entre amis. Le lieu se remplit à vue d'oeil passé 22h et la clientèle est sélectionnée à l'entrée pour éviter tout débordement. Pour les petites faims, des plateaux de charcuterie et de fromages sont proposés."  LE PETIT FUTÉ

À  l'époque où je suis passé, ce pub-piano-bar n'existait pas encore.

Au bout de la rue Fonmorigny se trouve un petit rond-point qui peut t'orienter soit vers la rue Creuse, soit vers la rue de Nièvre.

RUE DE NIÈVRE
rue de nièvre
Photo : Google maps

Oui, ben j'ai oublié de faire une photo de cette rue. En même temps, il n'y a pas grand chose à photographier non plus. Je veux dire d'un niveau architectural et historique.

Si je prends directement sur ma gauche...
A-la-tentation-extérieur-et-intérieur
...je me retrouve à hauteur de
"À la tentation",  une boutique tenu par l'artisan-chocolatier Thierry Cagnat à qui l'on doit la conception du Faïençon, un petit chocolat en forme de macaron entouré d'une robe praliné amande et noisette ; le tout approfondi avec sa robe bleu neversois composé d'éclats de fèves de cacao.

(Photo : Nevers Tourisme)

À une certaine époque... Oh allez, je le dis tiens : de mon temps ! PAF ! Voilà, c'est dit ! Tiens ! DE MON TEMPS... ah, ah, ah !
Ils aiment bien les jeunes quand on sort ce genre de phrase. C'est comme "À cette époque..." ou "Eh ben dites don', vous êtes gâtés !" ou encore "Mais nous, à Noël, on n'avait pas tout ça ! Une orange qu'on avait et une papillote ! Et encore, quand y'en avait !!!!"
Ben oui, ben oui... J'ai beau n'avoir que 43 ans, ça y est : la nostalgie fait son petit travail de sape, comme pour me rappeler inconsciemment que mes plus belles années sont à présent derrière moi et non plus devant. Comme pour me rappeler amèrement : "Tu vois : t'as 43 ans, ça veut dire que tu as plus de la moitié du chemin de fait car tu ne dépasseras peut être pas les 82 ans !"
Bon... Bon... Eh ben... Merde alors... ça fout un coup d'un coup... Qu'est-ce que je disais quoi déjà avant d'être interrompu par la mort ? Ah oui !

DE MON TEMPS...

Quand j'étais plus jeune, nous appelions la rue de Nièvre la rue de la Soif. Certes, de prime abord, il pouvait y avoir un rapport entre ce nom  qu'on lui donnait et le cours d'eau  -la Nièvre est aussi un ruisseau qui coule en centre-ville, justement au bas de la rue de Nièvre. Mais pas que !

La rue de Nièvre était notre itinéraire du samedi soir. La Nièvre du Samedi soir. La rue de Nièvre du samedi soir plutôt !
Nous partions du Donald's Pub (rien à voir avec Donald Trump) situé dans la rue du Commerce (François Mitterrand), mais en ligne droite avec la rue de Nièvre. Nous empruntions la rue du Commerce pour passer place Guy Coquille au bar Les Embruns (disparu aujourd'hui) et ensuite descendre par la rue du Fer pour aller boire une bière au Broadway. Ensuite, nous reprenions la route en rejoignant la rue de (la Soif) Nièvre. Pause au Chien Jaune (qui n'existe plus), puis au Petit Verdot qui se trouvait justement face à ce rond-point qui n'existait pas. C'était bien Le petit Verdot. On buvait quelques bons ballons de vin blanc soigneusement sélectionnés par le patron qui savait donner une vraie âme à son bar. On pouvait également y manger quelques plats faits maison. Les clients étaient des artistes, des intellectuels, des originaux neversois ainsi que des épicuriens qui n'hésitaient pas à te faire partager leurs passions pour la littérature, la musique et la bouffe même si nous étions jeunes à cette époque. Parfois François Hadji-Lazzaro aimait s'arrêter dans cet endroit entre deux concerts, si c'était sur sa route.
Après Le petit Verdot, direction le bas de la Rue de Nièvre pour aller boire quelques freezengelt... Je sais pas comment ça s'écrit... C'était servi dans des shots, ça avait le coup de menthe forte et on pouvait s'en foutre sur les mains pour avoir l'impression que celles-ci brûlaient. Une fois que nous avions fait tout cela, nous n'avions pu qu'à faire le chemin de retour... jusqu'au Donald's Pub (rien à voir avec Donald Trump !) où, généralement, nous arrivions pour la fermeture et le dernier verre de 2 heures du mat.à voir  
Ce n'est pas tellement que nous buvions beaucoup. Non, juste un verre par bar... même s'il y avait beaucoup de bars ! Et puis c'était un budget que nous n'avions pas, même si "à l'époque, le franc était la seule monnaie courante.
Si nous nous rendions dans la Rue de la Soif et dans ses bars, c'était pour être dans l'ambiance du samedi soir neversois, croiser des gens, au hasard, dans un cadre propice aux échanges.

Bon eh oh, attention :
pas n'importe qui non plus hein ?!
serial lapin killer
Photo : le Journal du Centre

"Le docteur Paul Armand-Delille a répandu le virus de la myxomatose sur l’ensemble du continent depuis l’Eure-et-Loir où s’était installé ce natif de Fourchambault. Il a sur la conscience la mort de millions de lapins. La Nièvre a eu son serial killer ! Le docteur Paul Armand-Delille, né à Fourchambault en 1874, était spécialiste des maladies infectieuses infantiles. Et il a, sans le vouloir, eu la peau de millions de lapins dans les années cinquante..."
Pour en savoir plus, clique sur le lien du Journal du Centre : Le serial killer des lapins était nivernais !

BREF : c'est la culture des bars. Il y a ceux qui vont dans ces lieux pour se mettre la race ; il y a ceux qui y vont pour oublier ; ceux qui y vont pour discuter, ceux qui y vont pour rencontrer, ceux qui y vont pour sortir et changer d'air, ceux qui y vont...

Aujourd'hui, tous ces bars ont disparu, sauf le Donald's Pub (rien à voir avec Donald Trump !) où je pense aller dans peu de temps parce que toute cette marche commence sérieusement à me donner soif !!!! Mais dans la rue de Nièvre, il y a aujourd'hui La Tavern' ; un très bon bar à bières (belges notamment) et autres spiritueux, servis dans un cadre pas banal. La Tavern' programme également pas mal de concerts toute l'année. Dernièrement, ce sont les Shapers qui sont venus joués ici...

Je remonte la rue de Nièvre, mais je décide d'aller faire un tour dans la rue du Fer, même si la Ligne Bleue ne s'y aventure pas du tout. Je marche en passant les devantures fermées, mais conservées.

 

RUE DU FER
Nevers, rue du Fer, commerce (58)
        Nevers, rue du Fer, commerce

Aaaaah, le Broad !!!! Fermé, mais toujours avec sa belle devanture !
C'était le rendez-vous incontournable du rock à Nevers avec les Shredded Ermines, les Tambours du Bronx, les Rocky Chagalou, K2R, The white Cities et autres.
Joel, le patron, avait ouvert ce bar après un séjour aux États-Unis. Il avait de son journée des centaines de boites d'alumettes dont il s'était sarvi pour décorer le comptoir et la vitrine. C'était un lieu à part dans ce milieu des années 1980 où toutes sortes de musiciens se côtoyaient : punk, rock, hardeux, rockabilly,... Frédéric Lemaitre décrit très bien l'endroit dans son Livre premier, chapitre 1 :
"(...) La bande de Varennes-Vauzelles, banlieue proche de Nevers, se retrouve ici de préférence. Au premier abord, cette tribu qui deviendra celle des premiers Tambours du Bronx fait peur : mecs carrés en tiags et perfectos, gueules aux cheveux longs ou ex punks gueulards. Bref, dans sa totalité tout ce joyeux vivier est une meute de sacrés fêtards et avec eux la vie prend du relief, surtout lorsqu’ils sont musiciens et que ce noyau dur éclate en une constellation de groupes. Je me souviendrai toujours de Chon, voyant arriver la nouvelle bande de petits punks que nous étions en 1984, dire haut et fort pour nous faire flipper : « Mais qu’est-ce qui m’a foutu une bande de petits morveux pareil ? ». Nous étions entrés dans le lieu saint et nous nous y sentions déjà bien. (...)"  LIVRE PREMIER

Nevers, rue du Fer, le Broad (58)

 

Bon allez, je continue !

Au lieu de redescendre vers la rue de Nièvre, je monte un peu dans le rue du Fer que je quitte en prenant par la gauche la quitte la rue du Fer en prenant à gauche par la Revenderie. Dans cette rue aussi, il y a des bars : le Continental, plus familièrement appelé le Conti par les autochtones-habitués. On est toujours bien accueilli au Conti. Sinon tu peux aussi aller en face dans un endroit neversois un peu à part où la brocante côtoie le ti-punch. C'est le Bistrot des Chineurs !
Vu que McFly connaît le tenancier, du coup, nous sommes aller voir si tout se passait bien.

RUE DE LA REVENDERIE
Nevers, rue de la Revenderie, ti punch (58)

Nevers, rue de la Revenderie, casque (58)          Nevers, rue de la Revenderie, voitures (58)

Nevers, rue de la Revenderie, boules (58)

Apparemment oui. Et si tu te demandes pourquoi il y a autant d'objets divers et variés au mètre carré, je te rappelle qu'ici nous sommes dans la rue de la Revenderie et pplus précisément dans le Bistrot des Chineurs. Pour les plus novices d'entre vous, d'entre nous, un chineur n'est pas qulqu'un qui vient de Chine, mais quelqu'un qui chine. Intéressant non ce rapport entre Chine et chine, entre Chinois et chineur. La différence est simple : un Chinois fabrique en masse des produits jetables, tandis qu'un chineur cherche un objet spécifique pour lui donner une seconde, ou troisième, ou Xème vie. En gros, s'il y avait plus de chineurs que de Chinois, on fabriquerait moins d'objets périssables, on jetterait moins à tout va, on recyclerait d'avantage et les usines ne tournerait pas à outrance pour fabriquer de la merde !

ALLEZ !

Je sens que ce périple neversois en suivant la Ligne Bleue touche à sa fin. D'ailleurs, je ne sais même plus où elle est la Ligne Bleue, tiens ?! Tant pis, j'y vais impro, direction Le Pub !
Pour cela, je descends la rue de le Revenderie en direction du marché Saint-Arigle.

LE MARCHÉ SAINT-ARIGLE
marché saint arigle
Photo : Loire Baratte.com

Cet emplacement fut tout d'abord occupé par un temple gallo-romain avant de devenir l'église Saint-Romain avant de devenir le marché Saint-Arigle aujourd'hui occupé d'avantage par des commerces tels que Intersport que par des maraîchers.
Lieu de vie et d'histoire, "En février 1898, quand on commença la reconstruction du marché neuf on aurait pu, par des fouilles bien conduites, faire des trouvailles importantes ; mais l'entrepreneur n'était pas autorisé à sortir des lignes qui lui étaient tracées. (...)" GENNIEVRE.NET

Au milieu du XIXème siècle, c'était à ce marché que la mère de la Mère Poulard se rendait pour vendre ses légumes. Eh oui, il faut le savoir : la Mère Poulard, de son vrai nom Anne Boutiaut, n'est pas née sur le Mont Saint-Michel avec une omelette dans les mains. Oh que non : elle est née à Nevers le 16 avril 1851.

la mère poulard"Anne trouve emploi de femme de chambre chez Edouard Corroyer, architecte en chef des Monuments historiques, auquel le gouvernement vient de confier la restauration de l'abbaye du Mont Saint-Michel. Annette y fait la connaissance de Victor Poulard, ils se marient le 14 janvier 1873 à Paris et prennent en gérance l'hostellerie de la Tête d'Or au Mont Saint-Michel. A l'époque, ils sont quelques poignées de pèlerins, archéologues, artistes, hommes du monde à s'aventurer jusqu'au donjon de l'îlot Saint-Michel. Annette a l'idée modeste, mais frappée au bons sens, de servir des omelettes fumantes et mousseuses à ses hôtes dès leur entrée dans l'auberge, afin de faire patienter leur appétit. Au fur et à mesure que grandit l'attrait pour le mont Saint-Michel, grandit la renommée des omelettes et de l'hospitalité de celle qu'on n'appelle plus que la mère Poulard."  NEVERS.FR

 

Pendant que nous sommes à parler des personnalités nées à Nevers, je remarque que je n'ai pas parlé d'Henri Virlogeux.

henriNé dans la préfecture nivernaise le 22 mars 1924 et décédé en 1995, c'était un acteur-écrivain et doubleur. Il a joué dans de nombreuses pièces de théâtre et a obtenu le Molière du comédien pour L'antichambre (1995). Il a également joué dans de nombreuses séries télé et quelques films (Les 400 coups, Mélodie en sous-sol, Le corniaud, Le Tatoué,...). En ce qui concerne le doublage, rappelons qu'il fut la voix du narrateur de La ruée vers l'or de Chaplin, de l'armurier du Bon, la brute et le truand, du clochard dans Orange mécanique, du capitaine Feeny dans Barry Lyndon, de l'empereur Palpatine dans Le retour du Jedi, du capitaine Red pour Pirates, etc.

Écoutons-le nous parler de son siensien...

 

Je quitte la place du marché Saint-Arigle pour repasser non loin de l'ancienne vitrine de la poissonnerie Coquillat. Je descends ensuite plein sud par la rue Ferdinand Gambon. Puis HOP, magie : revoici la rue François Mitterrand qui n'est plus piétonne à cet endroit, mais qui s'en va rejoindre l'ancienne Nationale 7. C'est ici que je retrouve la Ligne Bleue. Cette fois, je ne la quitte plus des yeux. Je sais qu'elle va me mener là où je veux aller.

Et quelques minutes plus tard...

Eh oui : retour au Donald's Pub (rien à voir avec Donald Trump !) ! Comptoir, bière fraîche... Je vais quand même vite fait voir s'il y a de nouveaux tags sur les murs dans les chiottes...

Le Pub, chiottes tag          Nevers, Donald's Pub, toilettes tags (58)

Puis je retourne au comptoir où une vieille connaissance a pris place.

Il s'agit de Sissi la Citrouille.
Nevers, le Pub et citrouille (58)

Ben oui. La dernière fois que je l'avais vue, c'était en septembre 2010 lors d'un concert des Tambours du Bronx sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris.
Je m'en souviens, elle n'arrêtait pas de se placer devant moi. Du coup, on a sympathisé.

Ben eh, alors ? Pourquoi pas ? Il y en a bien qui croise un lutin dans les rues de Nevers...

 Et d'autres qui qui choisissent leur destination de vacances en jouant aux fléchettes et qui tombent sur... Nevers !

choisir ses vacances
Article : BFM TV

 

 

Voilà : c'est sur cette note un peu surréaliste que se termine cette série... ou plutôt cette saga "Nevers par la Ligne Bleue". Nous avons pu découvrir que la préfecture nivernaise regorge de grandes et de petites histoires, de monuments divers et variés et d'une culture éclectique.
Alors moi je dis : Bravo Nevers !

À bientôt pour de nouvelles aventures citadines ou champêtres, peut être à la découverte de Nantes par la Ligne Jaune...

 

 

 

 

 

Commentaires
S
salut à toi oh... oui on connais la chanson lol. le salut donc de Sid, ancien bassiste de Saint Vehme, qui a connu une sacré notoriété sur Nevers, en rappel la nuit du rock du petit théâtre ou bien le concert à la maison de la culture avec le baffle de retour qui s’enflamment... ceci pour dire , qu'ami de Joël, entité indivisible du Broad, le seul ancien punk invité par les plus vieux rockabilly de nevers pour faire la fête... et pas le moindre mot sur Saint Vehme dans l'article du Broad... heureusement mon poto Fred y a pensé dans ses Livres sur l'épopé punk neversoise. au plaisir de se voir ou revoir sur notre "cité du Rock"... que nous avions bombé avec Kripston à l'entrée de la ville
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