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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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20 janvier 2019

Un petit tour dans le Morvan, épisode 3 (58)

Et nous retrouvons tout de suite Jénorme pour la suite de notre petite promenade morvandelle en voiture parce qu'il faut consommer du gasoil afin de faire tourner ce monde qui part en live de toute part !!!!
Après le Morvan de l'Ouest et celui du centre... on va dire les choses comme ça... aventurons-nous donc vers le Morvan du Nord.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

"♪ Au nord, c'était le Morvan, ♫ la terre, c'était le Morvan,  le ciel, c'était le Morvan,  ♪  les hommes, des Morvandiaux ♫ !"
Eh ouais, eh ouais, eh ben non. Rien à voir avec la chanson de Pierre Bachelet qui raisonne encore dans les tribunes du stade Bollaert à chaque début de match du RC Lens... Ah pardon, on me fait des grands signes pour me dire qu'il y a un problème... Hein ? Ah ! Une phrase dans l'introduction de ce billet a choqué un grand nombre d'écologistes. Oui, c'est vrai, dit comme ça, c'est pas super :
                                                               "Il faut rouler en voiture pour consommer du gasoil !".
Mais je n'allais pas faire ce petit tour dans le Morvan à vélo.
Déjà, première ment une parce que c'est montagneux, et ensuite, secondement deux, parce que...

cycliste

Et puis  ne serait-il pas temps de mettre à plat ces carburants de substitution dont nous parle depuis des décennies ? Hein ? L'huile de friteuse périmée ? L'eau du bain ? Les pelures de banane séchées ? hein ? Hein ? Tous les cinq ans, on a un reportage là-dessus et puis... plus rien § Hein ?! Comme par hasard ! Comme si il ne fallait surtout pas trouver ou développer un substitut au pétrole, histoire que les Arabes (je ne suis pas raciste) continuent à construire des building et des pistes de ski au milieu du désert ! Alors ! Eh, c'est qui les méchants là ?! C'est moi avec ma voiture qui roule dans le Morvan ou les autres là qui construisent des hôtel sur l'eau ? Merde !

BREF !
Après cette bonne petite marche de 15 kilomètres ponctuée de couleurs, de découvertes et d'auberge autour du lac des Settons, je reprends la voiture et retrouve cette belle asphalte bien sombre, illustrée de quelques pointes de peintures blanches continues ou discontinues. Mais qui, hein, qui a décidé un jour de dire "On peut doubler quand c'est ligne discontinue. Par contre, on arrête de doubler quand c'est ligne continue !" Hein ? Hein ? Qui ? Bon, on s'en fout, c'est logique en même temps.
Je repasse par Montsauche-les-Settons pour ensuite suivre la D977bis, direction plein nord-Saint-Brisson.
Cette route traverse les bois et forêts morvandelles en suivant de loin la rivière de La Cure. Dans un virage, une halte touristique incontournable du Parc Régional du Morvan apparaît sur le bord de la route.

LE SAUT DU GOULOUX
Gouloux, le saut du Gouloux (58)

Lorsque l'on arrive sur les les lieux, on peut se demander pourquoi cela s'appelle le saut du Gouloux. Et la première réponse que l'on apporterait alors à cette interrogation serait : "Ben parce que la rivière s'appelle Gouloux et qu'elle fait un saut."
Mais le problème, c'est que la rivière en question ne se prénomme pas du tout le Gouloux et qu'elle ne saute pas vraiment. Si tu regardes bien la photo ci-dessus, tu verras aisément qu'elle glisse plutôt le long de la roche.
Alors, bon sang de bois, de qui se moque-t-on ?
A côté de la cascade de dix mètres de haut, deux murs de granit recouverts de mousse verte sont posés là.

fario la truiteIl s'agit des ruines de deux anciens moulins, l'un à farine, l'autre à huile. Un autre petit muret rappelle également l'emplacement d'un ancien port de flottage car le flottage du bois faisant le trajet Morvan-Paris passait par là ; de la Cure à l'Yonne, de l'Yonne à la Seine. Un long sentier dit du "saut de la truite" guidé par Fario la truite dessinée sur les bornes tout au long du chemin permet de découvrir la Cure en empruntant quelques passerelles.
Un autre petit sentier s'aventure sur les hauteurs de la cascade... du saut.

Saut du Gouloux           Saut du Gouloux

Le paysage est charmant. La petite rivière, le caillot, zigzague dans les terres sur lesquelles se sont déposées les feuilles automnales.

Je redescends pour prendre la direction de la voiture garée un peu plus haut, sur le parking jouxtant la route.
Quelques mètres plus loin, un panneau routier indique la direction de Gouloux et d'une saboterie. La D229 m'amène dans le village, bien calme en cette période de l'année puisque, je le rappelle, nous sommes alors en octobre.

GOULOUX
Je croise une ancienne auberge-tabac,

transformée en uber-tabac.
Gouloux, ancienne auberge (58)

Rien à voir avec une application mobile qui mettrait en contact
des gens qui fument du tabac.
Gouloux, ancienne auberge insta (58)

Cela me fait toujours quelque chose de voir ces lieux de convivialité abandonné. J'étais passé ici il y a quelques années, l'enseigne était encore entière. La présence des rideaux aux fenêtres pourrait presque faire penser que les propriétaires sont partis en vacances et ne vont pas tarder de revenir. Ce n'est pas le cas. Je repense au début d'un article paru dans le journal "Libération" en avril 2014 sur une auberge se trouvant à quelques kilomètres d'ici à Alligny.

"Le café de campagne serait-il le dernier des Mohicans au pays de la licence IV ? Pour en avoir le cœur net, on a pris le chemin du Morvan, un pays d’eaux vives, de forêts et de landes juché sur des monts de granit qui ondulent entre Bourgogne, Massif central et Bassin parisien. On est ici aux confins de la Côte-d’Or, de l’Yonne, de la Nièvre et de la Saône-et-Loire. Ce qui, en termes de démographie de comptoir, donne 5 bistrots pour plus de 2 000 habitants en Côte-d’Or et 34 pour 1 300 à 1 600 habitants dans la Nièvre. Pas de quoi se noyer le gosier, direz-vous ; pourtant, ces commerces qui, selon les goûts et les humeurs de leurs propriétaires, peuvent être maison de bouche, café de village, pub, salle de spectacle et de réunion, méritent déjà le détour. (...)" JACKY DURAND pour LIBERATION

Je poursuis ma route pour aller dans le centre du village où se trouvent les grands intérêts du lieu. Sur la droite, semblant attendre un bus qui ne viendra jamais, c'est le plus grand sabot du monde. Un petit explicatif historique jouxte l'oeuvre.

Gouloux, le sabot (58)"Ce sabot obtient le record du monde en 1989, il fut homologué au Guiness avec une longueur de 3,90 mètres, un poids de 2,5 tonnes. Il se classe dans la catégorie des sabots couverts.
Ce sabot a été réalisé à partir d'un séquoia. L'arbre mesurait 45 mètres de long pour plus de 20m3 et un poids de 18 tonnes. (...)
Il a été réalisé en une quinzaine de jours."

 

 

C'est fascinant les records. Je suis allé faire une petite recherche pour voir ce que je pouvais trouver de surréaliste comme réalisations... Par exemple, le plus grand samossa du monde pèse 153 kilos et a été réalisé à Londres en août 2017 et a nécessité plus de 15 heures de boulot.
Mais il y a également d'autres records un peu moins "convenus", comme celui de Olga Liashchuck qui a explosé trois pastèques entre ses cuisses en 14,65 secondes ou encore l'homme qui enfile le plus grand nombre de T-shirts mouillés en une minute. Et pourquoi ne pas parler également des animaux avec ce chien qui a explosé 100 ballons le plus rapidement possible.

Ouais bon, c'est bien joli tout cela, mais on peut également se demander pourquoi est-ce à Gouloux qu'a été réalisé le plus grand sabot du monde ? Pas vraiment de réponse si ce n'est qu'en face de cette réalisation artisanale se trouve la saboterie Marchand, ainsi qu'un petit musée expliquant la conception de cet objet.

Gouloux, la saboterie (58)Cette entreprise a été créée en 1947 par Camille Marchand. A l'origine fabriquant de pieds de sapins, il était également sabotier. Camille enseigna la fabrication traditionnelle des sabots en bois à son fils Alain, qui reprit l'entreprise dans les années 1980. La perte de l'usage courant du sabot l'amena à développer la fabrication de pieds de sapins et de contenants horticoles en bois. En 2011, ce fut au tour de Pierre, fils d'Alain et petit-fils de Camille de reprendre le flambeau.
La saboterie Marchand fabrique 2.000 paires par saison (de janvier à juin).

 

 

Pas banale comme activité !

Je quitte le petit village de Gouloux pour retrouver la route D977bis, puis la D20 qui m'amène presque directement à Saint-Brisson, mais en passant au préalable par Le Vernay où une sorte de petite passerelle en bois sur le bord de la départementale n'interpelle mon attention.

 

LA TOURBIÈRE DU VERNAY
Le Vernay, chemin des tourbières (58)

Eh ben ouais, c'est comme ça. des fois, tu roules en voiture et, tout à coup, comme ça, sans prévenir, une passerelle sur le bord de la route au milieu de nulle part t'interpelle.
Approchons-nous pour comprendre.
Cette passerelle en authentique bois d'arbre n'est pas très longue, mais elle enjambe/surplombe un lieu original. Vu d'ici, on peut de suite dire qu'elle propose l'une des promenades les plus courtes du monde. Avançons.

Le Vernay, chemin des tourbières

Oui, comme ça, on ne voit pas bien, mais attends !
Sous mes pieds -qui se trouvent sur la passerelle sous laquelle- se trouve un terrain propice à la préservation d'une tourbière. Ah, ah, ah ! Ça t'la coupe ! Une tourbière, ouais, ouais, parfaitement ! Une tourbière ! Mais qu'est-ce que c'est que quoi qu'une tourbière ? On peut s'arrêter un instant sur ce que nous révèle le site Patrimoine du Morvan.
"Tourbière du Vernay, le site est constitué d’un ensemble de zones humides tourbeuses diversifiées où tous les stades dynamiques des tourbières sont présents, Il se juxtapose un bas marais acide à Menyanthes trifoliata, Comarum palustre, Eriophorum angustifolium, une tourbière bombée à Eriophorum vaginatum, Oxycoccos palustris, Sphagnum , et des saulaies et betulaies pubescentes à Sphagnum fimbriatum et Sphagnum palustre."
Mais tout n'est pas clair. On voit qu'il y a beaucoup de mots que, personnellement, je découvre pour la première fois ; ce qui me perd un peu et me fait prendre conscience qu'il reste encore énorme de choses à apprendre dans ce bas monde.
J'avance donc encore un peu, mais pas trop car je vais être très vite au bout de la passerelle et donc au bout de cette courte promenade.
Soudain... je dis soudain, mais il n'y a aucune marque de soudaineté dans la révélation que je vais faire juste après ce mot. Soudain, je tombe nez à nez avec deux panneaux touristico-explicatifs. Ils sont là pour nous éclairer sur ce lieu... j'espère.

Le Vernay, chemin des tourbières        Le Vernay, chemin des tourbières

Ici vivent des espèces végétales et animales particulières.
"La tourbière du Vernay présente les différents stades d'évolution d'une tourbière : des stades les plus pionniers où la végétation commence tout juste à s'implanter, à la forêt.
Les mousses jouent un rôle extrêmement important dans la constitution des tourbières. Les plus connues et sans doute les plus abondantes sont les sphaignes. De grandes cellules mortes, les hyalocystes, leur permettent d'emmagasiner une quantité d'eau égalant de 15 à 30 fois leur poids sec. Ce sont les constituants principaux de la tourbe.
Un autre groupe d'espèces végétales tout aussi original fait la célébrité des tourbières : ce sont les plantes carnivores. Se nourrissant principalement d'insectes, elles sont particulièrement bien adaptées aux conditions de vie dans les tourbières. En effet, dans ces milieux, la matière organique n'est que très peu décomposée en éléments minéraux indispensables à la croissance des végétaux.
Bon nombre d'espèces animales sont présentes dans la tourbière. C'est notamment le cas du lézard vivipare qui, contrairement aux autres espèces de lézards, affectionne particulièrement les zones humides et trouve ici un habitat de choix. Tout un ensemble de papillons fréquente aussi le site dont le damier de la Succise et le Nacré de la Canneberge."

Alors tu vas me dire : "OK, tout ça, c'est bien joli, mais euh, est-ce bien nécessaire d'en parler ?"
Non mais oh, dis don' ! Et la nature, et la planète, et l'écologie, tout ça, tu t'en fous ?! Saltimbanque va !
Tiens, pour ta peine, parlons à présent de l'historique de la tourbière.

"Au début de l'ère quaternaire, il y a près de deux millions d'années, le Morvan, comme le reste de l'Europe, est soumis à plusieurs phases de glaciation. La rudesse du climat favorise la formation de névés. Ces accumulations de neige contribuent à modeler des cuvettes, appelées cuvettes de nivation.
Progressivement, les matériaux issus de l'érosion de la roche granitique s'accumulent dans cette cuvette et sont colmatés par des argiles, la rendant imperméable et favorisant ainsi la stagnation de l'eau.
Cette présence permanente d'eau stagnante ou très peu mobile et donc appauvrie en oxygène, couplée à des conditions climatiques souvent froides, ralentit la décomposition des végétaux. Mal décomposés, les végétaux s'accumulent sous forme de matière organique : la tourbe. À la tourbière du Vernay, l'épaisseur de tourbe peut atteindre près de deux mètres."

Eh ouais ! Mais attends, c'est pas fini !

"Malgré les nombreux rôles qu'elles remplissent  -réservoirs de biodiversité, gigantesques éponges indispensables au cycle de l'eau, véritables archives de la végétation passée-  les tourbières ont subi de nombreuses dégradations. Plus de la moitié d'entre elles a disparu ces cinquante dernières années suite à l'exploitation de la tourbe, à des opérations de drainage ou à des essais de valorisation économique par une production forestière.
Les tourbières du Morvan ont été relativement épargnées, notamment par les exploitations de tourbe.
La tourbière du Vernay est une exception : de 1955 à 1973, une société horticole prélevait ici de la tourbe pour la composition de ses terreaux."

Cette courte balade me rappelle cette autre promenade que nous avions faite au début des années 2000 avec Céline, Nick Canon et W Canon en Belgique. Aaaah, le début des années 2000, c'était le bon temps, tiens ! On n'était pas emmerdé avec le passage des 90 à 80 km/h sur les routes départementales, tiens ! On savait vivre et on savait conduire à l'époque ! Bon, enfin, toujours, qu'en ce début des années 2000, nous étions partis dans la région des Hautes Fagnes, le plus important massif tourbeux belge. Eh ouais, ça te la coupe, hein ! Le plus haut massif tourbeux de Belgique ! Je te fais rêver là ?!

Céline et Yannick découvrent La Fagne          La Fagne, Belgique

Bon, d'ici, on ne voit pas bien l'intéret du site, d'autant plus qu'il avait fortement neigé la veille, mais sois-en sûr, c'est beau et vital. Une histoire dramatique se joint à la beauté silencieuse du lieu. Cette histoire a eu lieu non loin de la Baraque Michel, au lieu dit la croix des Fiancés.
"François Reiff de Bastogne, terrassier travaillant au barrage de la Gileppe, et Marie Solheid de Xhoffraix, servante à Halloux près de Limbourg, quittèrent le village de Jalhay le dimanche 22 janvier 1871. Ils avaient respectivement 32 et 24 ans. Ils voulaient se rendre à Xhoffraix (alors en Prusse), chercher les pièces nécessaires à leur mariage. Ils s'engagèrent en Fagne, malgré le mauvais temps. Une épaisse couche de neige recouvrit la lande et ils se perdirent à jamais.
Ce n'est que deux mois plus tard, à la fonte des neiges (printemps), qu'un douanier prussien découvrit le corps de la jeune Marie. Dans son corsage, son fiancé avait glissé un mot : "Marie vient ,de mourir, et moi, je vais le faire." Le corps de François avait auparavant été retrouvé un peu plus loin."  WIKIPEDIA

De notre côté, nous n'avons pas cherché à aller plus loin que le panneau et cette croix de bois. Nous avons repris la voiture pour tracer jusqu'à Vaalserberg, un endroit étonnant où en quelques mètres, nous avions pu passer de l'Allemagne aux Pays-Bas, puis à la Belgique. Vaalserberg est connu pour être une colline  -point le plus haut des Pays-Bas- où se rejoignent les frontières de ces trois pays ("Drielandenpunt").
Nous avions trouvé une petite auberge sympathique où l'on servait d'excellentes saucisses.

 Bouffe aux Trois Bornes

Après cela, nous nous étions rendus à Monschau (Montjoie), l'une des rares villes allemandes dont le centre ne fut pas détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale et qui n'en reste pas moins l'une des plus pittoresques d'Allemagne avec ces maisons grises et blanches.

Monschau

Parait-il que c'était l'une des villes préférées d'Adolf Hitler.
Et puis, ensuite, nous étions allés à Liège nous envoyer quelques pecket dans la célèbre Maison du pecket. Et là, tu me dis : "Mais qu'est-ce que c'est encore que cette bizarrerie de pecket ?". À cela, je te répondrais : "Bon... De quoi on parlait déjà ? Où étions-nous ?"



Ah oui, la Tourbière du Vernay dans le Morvan.
Après cette petite sortie très très très courte, mais instructive, je reprends la route en direction de Saint-Brisson, connue pour être le lieu de résidence de la Maison du parc du Morvan.

L'entrée à Saint-Brisson depuis Le Vernay se fait par la D20, passant devant le cimetière qui abrite les tombes de cinq soldats du Commonwealth tués dans un avion britannique qui s'est écrasé dans la forêt des Merlins le 15 février 1943. Je traverse ensuite le centre-ville où trônent un rond-point dominé par l'église Saint-Brice. Et puis, et puis, et puis, un peu plus bas, un peu plus loin, je passe devant l'étang du Taureau.

Saint Brisson, étang du Taureau (58)

étang du taureauVu d'ici, on ne voit pas trop cela s'appelle comme ça, mais  -je te rassure- quand on se rapproche, on ne voit pas mieux non plus l'origine du nom pour ce lieu, vu qu'il n'y a pas un taureau aux alentours et que l'étang, en lui-même, n'a absolument pas la forme de ce mamifère domestique ruminant, comme le prouve la carte ci-jointe.

Cet étang exerce sur moi une grande fascination qui était entretenue  -ou plutôt provoqué-  par un bel article qui commençait par ces mots... Merde, je ne le retrouve plus. Bon, toujours est-il que je voulais également aller à la Maison du Parc et ça tombe bien, car elle est juste un peu plus haut.

 

SAINT-BRISSON
LA MAISON DU PARC
Saint-Brisson, Maison du parc, cerf blanc coucou (58)

Ben ouais, j'ai oublié de prendre une photo de l'église et son rond-point, ou même de la Maison du Parc où je me trouve maintenant.
Hein ? Quoi, j'aurais pu prendre une autre photo pour illustrer cette visite de la Maison du Parc ?! Oui, c'est vrai... J'aurais pu prendre celle-ci :

 

SAINT-BRISSON
LA MAISON DU PARC
Saint-Brisson, Maison du parc, cerf coucou (58)

Bon allez, soyons sérieux un peu !
La Maison du parc naturel régional du Morvan se trouve donc à Saint-Brisson . Un peu en dehors de la commune, sur des hauteurs dominant l'étang du Taureau.
Et qu'esr-ce qu'on y trouve à cette maison du Parc naturel régional du Morvan ?... La vache, ça va être long si à chaque fois il faut répéter la Maison du parc Naturel Régional du Morvan. Voyons avec les initiales : M.D.P.N.R.D.M.... Ouais, non, c'est nul. Des fois, les initiales correspondent bien au lieu ou à l'organisme. Par exemple, B.A.C., cela peut donner Bientôt Au Chômage. B.C.B.G., Bien Crasseux, Bien Graisseux. Ou encore L.R.E.M. : Le Roi Emmanuel Macron...

BREF !
Oublions les initiales et gardons La Maison du Parc Naturel Régional du Morvan.
Déjà, saches que, historiquement, c'est l'une des premières maisons de parc naturelle à avoir été créée en 1975. À l'origine, c'était un manoir du XVIIème siècle situé près de la rivière Vignan, attaqué pendant la Révolution de 1793, puis détruit. Un nouveau château fut construit à sa place entre 1802 et 1803 dont l'ensemble des bâtiments, construit par un architecte anglais, est composé d'un bloc rectangulaire aux murs épais et aux petites fenêtres pour se protéger du climat morvandiau contrasté et parfois rude. Ajoutés au bloc central, on trouvait deux autres bâtiments symétriques servant au stockage de céréales et de foin, ainsi qu'à loger les animaux. Face à l'extrémité de chaque aile, une chapelle et un pavillon de chasse ont pris place. Ajoutons à tout cela une bergerie et la maison du dernier fermier pour avoir une première approche de la grandeur du site... puisque je n'ai fait aucune photo de ces bâtiments aujourd'hui nommée Maison du Parc Naturel régional du Morvan.

Mais qu'est-ce que c'est que la Maison du Parc Naturel Régional du Morvan ?
Saint Brisson, plaquetteEh bien, c'est tout d'abord un complexe qui regroupe le centre administratif du Parc Naturel Régional, un centre de documentation, deux musées (Musée de la Résistance et Maison des Hommes et des Paysages), divers aménagements pédagogiques, la Maison du tourisme du Parc Naturel Régional du Morvan et et et et... un bistrot proposant des boissons, une restauration et des produits locaux !
On découvre ensuite tout autour de la propriété l'étang du Taureau et son sentier pédagogique, la chaufferie bois et l'unité de traitement des eaux usées ; tout ceci répandu sur 40 hectares. Une petite brochure explicative est disponible dans les locaux ou sur le site Parc du Morvan.

 

Un peu pressé par le temps  -c'est dommage car il y a beaucoup de choses à voir ici-, je commence ma visite par le sentier pédagogique de l'étang du Taureau.
Ce circuit fait un peu plus d'un kilomètre. Dans un premier temps, je vais rendre visite aux biches et cerfs retenus dans un petit parc.

Saint-Brisson, Maison du parc, biches (58)

Saint-Brisson, Maison du parc, cerf (58)           Saint-Brisson, Maison du parc, cerf blanc (58)

Je longe ensuite l'étang du Taureau.
Ancien étang de pêche situé en contrebas d’un jardin à l’Anglaise, c'était un ancien réservoir pour le flottage à bûches perdues sur le Vignan, activité dont nous avons déjà parlé dans les billets précédents au sujet du flottage du bois en direction de Paris afin de "chauffer" la capitale.

Saint-Brisson, Maison du parc, étang du taureau (58)

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, panneau (58)           Saint-Brisson, Maison du parc, étang du taureau, panneau (58)

"L'étang vit : animaux et végétaux sont tous dépendants les uns des autres.
L'étang est un écosystème, c'est à dire un ensemble cohérent et équilibré où chaque animal, végétal, bactérie a sa place et forme un maillon indispensable de la chaîne écologique.
L'étang fonctionne comme un énorme capteur solaire. Une partie de l'énergie solaire sert au réchauffement de l'eau. Une autre partie est utilisée par les végétaux (photosynthèse) pour croître et se multiplier. La matière vivante ainsi produite (les algues, les plantes) est consommée par de nombreux petits animaux qui, à leur tour, seront mangés par de plus gros. Lorsqu'ils meurent, bactéries et petits invertébrés se chargent de les décomposer pour qu'à nouveau le monde végétal puisse se développer."

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, passerelle

Il est agrémenté de treize panneaux de lecture faisant découvrir ce milieu très riche (histoire, faune, flore). Un observatoire ornithologique permet d’étudier l’avifaune du Morvan. On découvre également un herbulorium, recensant de nombreuses espèces représentatives de la flore morvandelle. Il s'inspire du jardin des simples des monastères et châteaux du Moyen-Âge. Dans la suite, le circuit de l'arboretum permet de découvrir les principales essences forestières ou d'agrément présentes en Morvan.

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, passerelle

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, cabane (58)

Je sors de cette petite forêt où règne un calme olympien... Enfin, on n'est pas obligé de dire "olympien", on peut dire aussi "un calme morvandiau". Tiens, d'ailleurs, d'où vient l'expression "calme olympien" ?

ÊTRE D'UN CALME OLYMPIEN
"Le mont Olympe est la plus haute montagne de Grèce (2917 mètres).
Il était donc normal, dans l'Antiquité, à cette époque où 'existaient' les dieux Zeus (le chef), Poseïdon, Hadès et leurs nombreux collègues, et où le sommet de la montagne était souvent caché dans les nuages, que les Grecs imaginent que les dieux y habitaient.
Homère, l'auteur de l'Iliade et l'Odyssée, raconte que l'Olympe était un endroit sans intempéries, extrêmement paisible, où les dieux vivaient dans le calme et le bonheur.
C'est ce calme, appliqué aux humains, qui serait à l'origine de l'expression.
Mais d'autres sources évoquent plutôt le caractère très serein de deux des habitants de ce paradis.
En effet, Zeus lui-même, le patron, souvent représenté comme quelqu'un de très mûr et sage, était supposé être un dieu ne se mettant pas en colère, restant d'un calme olympien face aux soucis plus ou moins grands qu'il pouvait rencontrer. Mais certaines histoires de la mythologie, qui évoquent clairement les colères de Zeus, font douter de cette version.
Un autre personnage, la femme de Zeus, la déesse Héra, pourrait mieux correspondre. En effet, très souventes fois cocufiée, elle serait, selon certains, restée de marbre (au moins extérieurement) face aux nombreuses conquêtes de son époux, justifiant ainsi la naissance de l'expression." EXPRESSIO

BREF !
Je sors de cette petite forêt proche de l'étang du Taureau dont je n'ai pas trouvé l'origine et la signification du nom. Et là, soudain, tout à coup, ne voilà-t-il pas que je tombe nez à nez avec une double apparition. Non pas un petit chaperon rouge, mais, un chaperon bleu !

Saint-Brisson, Maison du parc, sentier de l'étang du taureau, nourrices

Oui, non, bon, c'est important aussi de rappeler que le Morvan fut une terre nourricière et d'accueil. Ces panneaux avec le dessin d'une petite fille en bleu le rappelle.
Le chaperon bleu, élément de la vêture typique des enfants de l'Assistance Publique, est l'emblème du musée des nourrices et des enfants de l'assistance publique. Ce musée se trouve à Alligny-en-Morvan, à 15 kilomètres de Saint-Brisson. Le Morvan a toujours été une terre d'accueil d'enfants en nourrice, notamment ceux de l'Assistance Publique (surnommés "les petits Paris"). Les femmes morvandelles se rendaient également à Paris comme nourrices. Ces pratiques ont concerné pendant trois siècles plusieurs milliers d'enfants, de femmes et de familles. Ce fut le cas, entre autres, de Jean Genet qui fut accueilli durant les treize premières années de sa vie dans une famille d'Alligny-en-Morvan.

Mais juste en face ce panneau,
ne voilà-t-il pas que je me trouve nez à nez avec...
Saint-Brisson, Maison du parc, highland

Étrangeté ?  Ce n'est pas une Charolaise, ni une Montbéliarde, ni une Limousine, ou une Normande, encore moins une Aubrac. Pas loin de la Salers ? Non. Quant à la Tarentaise ou à la Rouge des Près, ce n'est même pas la peine d'y penser.
Non, ici, au milieu de ce parc de la Maison  du Parc Naturel Régional du Morvan, ce sont bien des vaches Highlands qui broutent l'herbe morvandelle.

Saint-Brisson, Maison du parc, highland (58)          Saint-Brisson, Maison du parc, highland

Surréaliste ? Peut être. Highlands. Tout de suite, peut être, certains d'entre vois pensent à Harry Potter et au fait que l'école de Poudlard se trouve dans cette région d'Écosse. Mais il doit bien y avoir une raison logique pour que ces animaux originaires d'Écosse se retrouvent ici.
"Comme toutes les parcelles ne peuvent pas être fauchées, et dans un objectif de biodiversité une race rustique de vaches : les Highlands Cattle a été sélectionnée pour pâturer certaines parcelles du site. Ces vaches petites et donc légères (environ 350 kg pour une vache adulte) sont très rustiques et très bien adaptées aux rudes conditions climatiques du milieu. Elles ne s'enfoncent pas ou peu dans les sols fragiles et gorgés d'eau, elles résistent au froid et l'humidité, ce qui permet un élevage en plein air intégral. Elles consomment et valorisent très bien la végétation peu appétente (Joncs, Molinie bleue, mais aussi l'écorce et les branches de saules). Ces vaches vêlent seules, sans difficulté, ce qui limite leur surveillance et elles ne nécessitent pas de soins particuliers. Elles sont traitées par homéopathie, ce qui pour l'instant donne de très bons résultats et évite l'utilisation de produits rémanents et onéreux.
Enfin, leur pelage fourni de "nounours" leur confère un indéniable capital sympathie, même si leurs cornes en forme de lyre, qui poussent tout au long de leur vie sont très impressionnantes !" PARC DU MORVAN

 

Tout s'explique donc.

Ces allusions à l'Écosse m'ont subitement donné envie de me rendre un peu plus au Nord pour aller voir les rives d'un autre lac, un peu moins connu, du Morvan : le lac de Saint Aignan.

Je retourne à la voiture, un peu frustré de ne pas avoir profité d'avantage des différentes activités proposées par la Maison du Parc Nat... oh putain que c'est long à écrire à chaque fois !
Parking, voiture, démarrage, marche arrière. Dans la radio-lecteur CD, un peu de Godblesscomputers avec Leap in the dark.

Dans le même temps, la D20 m'amène à traverser une épaisse forêt. Carrefour, D226, tourner à droite. Grande descente. Saint-Agnan. Traverser du bourg. Un grand restaurant, le seul : La Vieille Auberge en impose avec sa grande et longue bâtisse de bord de route. Mais c'est le lac qui m'intéresse. J'y suis passé plusieurs fois et il est vrai qu'à chaque fois, je trouvais que c'était un endroit de bout du monde. Le vert de ses rivages, le calme de ses eaux, l'encaissement tranquille de sa position. C'était au printemps, il y a 12 ans...

Lac de Saint Agnan, lac (58)

Lac de Saint Agnan, lac et maison (58)             Lac de Saint Agnan, lac
TNM étape 3

Aujourd'hui, en 2018, à l'automne, le lac de Saint Agnan propose d'autres vues et d'autres couleurs.

 

LAC DE SAINT-AGNAN
Saint Agnan, lac (58)

Toujours aussi calme avec ses eaux statiques reflétant les paysages alentours, tels des tableaux de peintres impressionnistes et tout ça et tout ça.

Saint Agnan, lac           Saint Agnan, lac et barque (58)

"Situé en plein massif du Morvan, ce lac aux paysages somptueux que certains comparent au Canada..."
Ah mince, pour moi, c'est plutôt l'Écosse, mais, en même temps, je n'ai jamais mis les pieds ni en Écosse, ni au Canada. Restons dans le Morvan alors !
"...comparent au Canada offre depuis 1969 (date de création du barrage) des habitats favorables à de nombreuses espèces de poissons. Peu encaissé, il ne subit pas de fortes de variations de son niveau d'eau, son bassin versant est de 50 km2 pour 140 hectares. Sa profondeur varie entre 4 et 12 mètres au pied du barrage. Les fonds sont très irréguliers et parsemés de souches d'arbres et de rochers.
Alimenté par les eaux claires et fraîches du Cousin, le lac de Saint-Agnan possède une belle population de carnassiers (sandres, perches et brochets), mais également de poissons blancs et de carpes."

Saint-Agnan le lac pêcheur (58)              Saint Agnan, lac et plage (58)

Le lac s'étend sur 150 hectares dans ce cadre paysager hors du commun mêlant forêts et grandes prairies rappelant, pour d'autres encore, l'Irlande. Mais nous sommes bien dans le Morvan !
Je reprends la voiture pour tenter de faire un peu le tour de cette étendue d'eau qu'il est préférable d'apprécier en en faisant le tour à pied par un sentier aménagé de 9 kilomètres (Tour du lac de Saint-Agnan avec Visiorando).
La route qui contourne le lac est assez éloignée des rives. Les hameaux se suivent. Les Amans (sans T), Les Pompons, Les Chéreaux, Les Brizards. Vous avez dit Brizards, comme c'est étrange.
Ah : Les Brizards ! C'est ici que se trouvait autrefois une auberge anciennement nommée auberge de la Cloche, devenue l'auberge des Brizards, tenue par quatre générations de femmes. Aujourd'hui, elle semble fermée. Il y a quelques décennies, c'était un lieu de grande convivialité où les gens venaient de très loin pour manger et danser aux sons de l'accordéoniste Lulu Charleu.

Lulu"Ce qu'il ignorait, c'est son coup de foudre pour la patronne. Il va tout quitter et s'installer avec Odette Arfeux. Il enregistrera un disque à l'Auberge des Brizards : La Noce Morvandelle avec son orchestre les Biaudes Bleues avec, à la vielle, Gérard Delord. C'est lui qui va initier le petit Didier Lonjard, âgé de 4 ans, à l'accordéon chromatique. Lulu a fait danser toute la région et les parisiens venus à l'Auberge des Brizards pour des soirées privées, au Nouvel An ou à la Saint Cochon, où l'on déguste la Vipèrine, alcool blanc où baigne une vipère qu'on a plongée vivante. Lulu adorait raconter des histoires. C'est le temps du bonheur." WIKIMONDE, Photo : MUSICALI

Et puis, et puis... le barrage. Il gâche un peu le plaisir de croire que le lac de Saint-Agnan est naturel.

Saint-Agnan, le lac, barrage (58)

Mais ce barrage, situé à l'extrémité nord du lac, long de 1 600 mètres et s'élèvant à 16 mètres de hauteur, permet l'alimentation en eau potable d'une trentaine de villages alentour et jusque dans l'Avallonnais  Il possède également une centrale hydro-électrique gérée par E.D.F..

Et c'est sur ces bonnes paroles  -ou pas- que je reprends une nouvelle fois la route.

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous continuerons notre exploration au coeur de cet incroyable Morvan en nous rendant encore plus au Nord avant de redescendre vers le Sud et l'Ouest pour découvrir...

 

 

Commentaires
S
Vous oubliez de parler du chemin antique reliant les Brizards à l'abbaye de la Pierre qui Vire et qui dessert aussi la clairière sacrée, près de celle-ci.<br /> <br /> Notice gratuite sur demande mon adresse courriel.
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