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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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9 novembre 2020

ALLER DANS LE VEXIN, MAIS EN FILMS..., part 3 (91)

 Souvenons-nous !
Dans les deux précédents épisodes portant le titre "Aller dans le Vexin, mais en chansons...", Jénorme avait décidé de rallier Nevers, préfecture de la Nièvre, à une petite ville située dans le Vexin, non loin de Limay, mais dont il ne pouvait dire le nom pour des raisons dont on ne pourra pas parler ici.
Après avoir rencontré la tombe de Claude François à Danemois, puis le panneau de la ville de Baulne, il décida malgré lui de se perdre en voulant prendre la direction de Limours ce qui l'amena tout droit au cimetière orthodoxe de Sainte-Geneviève-des-Bois afin de "visiter" les sépultures de Nourrev, Tarkovski et Patrick Topaloff.
Mais à la sortie de ce cimetière, une question se posait de façon répétitive : quand est-ce que Jénorme allait arriver dans cette mystérieuse ville du Vexin dont il ne fallait pas parler ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

C'est vraiment très étrange comme impression de ne pas pouvoir parler d'un objectif à atteindre ; surtout quand on est perdu et que l’on ne sait pas où l'on est, ni comment on va atteindre le but que l'on s'est fixé. est-ce que je me suis bien fait comprendre ? Non ? Tant pis.

ON REPREND !


Je quitte à présent la ville de Sainte-Geneviève-des-Bois, située à 84 kilomètres au sud de Paris si parmi nous certains ne peuvent se situer géographiquement que par rapport à la capitale française.

En même temps, je dis "Je quitte Sainte-Geneviève-des-Bois", mais je ne sais même pas quand cette ville a commencé et où sont ses limites urbaines. C'est ça qui est aussi déstabilisant en Île-de-France : les villes se succèdent et, devant cette succession, on finit par ne plus savoir où l'on est ; moi, provincial.
Les GPS de la voiture et du smartphone ne m'aident pas du tout. J'ai l'impression qu'ils s'en foutent. J'ai l'impression de tourner en rond. J'ai l'impression  de prendre les mauvaises rues. J'ai l'impression de ne pas avancer. Toujours les mêmes immeubles, les mêmes personnes, les mêmes maisons, les mêmes couleurs. Un vrai labyrinthe urbain.
Pourtant, il faut que j'avance, que je progresse. J'ai promis aux amis chez qui j'allais dormir ce soir que je serai chez eux, quelque part dans le Vexin, vers 16h00.
Quelle heure est-il ?
14h52.
C'est mort.

Ah tiens, je n'ai pas fait exprès, mais, enfin, il me semble apercevoir la lumière par là-bas. Quand je dis la lumière, c'est pour parler d'une route sans immeubles et maisons. Peut être vais-je enfin pouvoir retrouver une vraie route, un vrai itinéraire. Reprenons !

SAINTE-GENEVIEVE-DES-BOIS → EPINAY-SUR-ORGE → A6, Autoroute du Soleil...

Ah merde, qu'est-ce que je fous là, moi ! Me voilà en train de partir plein Est alors qu'il faudrait que j'aille à l'Ouest ! Ehla que ça m'énerve ! Bon, allez, ça va bien, je prends l'autoroute sinon je ne vais jamais m'en sortir !!!!

A6, Autoroute du Soleil → CHILLY-MAZARIN → FRESNES → ANTONY → A86 → N12...

Bon, allez, j'ai bien avancé en direction du Vexin. Normalement, j'aurais du suivre ce périple :

N20 → ETRECHY → SAINT-CHERON → VAL SAINT-GERMAIN → BRIIS-SOUS-FORGE → LIMOURS → CERNAY-LA-VILLE → LES ESSARTS-LE ROI → MONTFORT-L'AMAURY → GROSROUVRE

Oui : Grosrouvre. Et pourquoi Grosrouvre ? Eh bien, on verra cela quand nous y serons. En attendant, revenons sur ces différents villages et villes que nous aurions du traverser et rencontrer si je ne m'étais pas fait avoir par une route barrée pour dévier vers des contrées urbaines incertaines.
Alors, bien sûr, comme je ne suis pas passé dans les communes dont les noms vont suivre, je n'ai pas pu prendre de photos. Nous n'aurons donc que du texte et c'est déjà pas mal.

Etrechy ! Que dire sur Etrechy ? Eh bien déjà que les habitants ne sont pas les Etrichieurs ou les Etrichois ou les Etrichiants, mais bel et bien les Strépiniacois. Ah ben ouais ! C'est comme ça ! Voilà ! Bon... Alors...
Saint-Chéron ! Que dire sur Saint Chéron ? Eh bien déjà que la ville a servi de lieu de tournage pour le film Lautrec (1998) de Roger Planchon. Ah ben ouais ! C'est comme ça ! Voilà ! Bon... alors...
Le Val Saint Germain ! Que dire sur Le Val Saint Germain ? Eh bien déjà que c'est dans cette localité que l'acteur Lino Ventura est inhumé. Ben ouais. Comme nous n'y sommes pas passés, je n'ai pas de photo à poster. on peut d'ailleurs se poser la question : est-ce bien utile de photographier les tombes de personnalités ? Oui, on peut se poser la question.

"ça serait bien de laisser les gens reposer en paix... si vous voulez vous recueillir c'est votre droit et c'est tout à fait légitime... mais par pitié ne vous filmez pas et ne postez pas ça sur internet... vous savez, les "grands" comme Lino Ventura n'ont pas besoin de ça pour rester dans nos mémoires." OGNONMANNSCHAFT
"
vous aver que sa a faire filmer les tombe vous n'acver auqun respect en plus ses interdi de filmer dans les cimetiere sa coute cher si vous vous faite attraper." MATTHIEU PAGANELLI
"
Merci à vous 2 pour nous faire visiter les lieux ou reposent toutes les célébrités. Lino était un grand acteur qui mérite le respect. Laissez parler les gens qui vous critiquent. Moi je vous dis un grand MERCI." DIDIER LE MARSEILLAIS
"Malsain et honteux on devraient filmer la tombé des gens que vous aimer et la verrai vôtre réaction." FREDDY BERKANE
"Ça alors, quelle information incroyable , enterré, je pensais qu'il était immergé." MOSTAFA SULTAN
"Et bien il y a des gens qui apprécient de voir des tombes fleuries ou anciennes, les autres n'ont qu'à pas visionner. Je ne me soumets pas au tabou de la mort, ça ne signifie pas que je suis irrespectueux. On voit des choses bien + choquantes sur Youtube!" AMI60545

Le débat est long. Regardons plutôt cet excellent documentaire sur Lino Ventura, réalisé par Philippe Kohly.

Et puis repensons à quelques films dans lequel ce lutteur professionnel (champion d'Europe poids moyens en 1950), puis catcheur avant de devenir par hasard acteur aux côtés de Jean Gabin dans Touchez pas au grisbi a joué... "Ascenseur pour l'échafaud", "Le Gorille vous salue bien", "Classe tous risques", "Les Tontons flingueurs", "Les Grandes Gueules", "Ne nous fâchons pas", "Le Deuxième Souffle", "Le Clan des Siciliens", "L'Armée des ombres", "Le Silencieux", "L'aventure, c'est l'aventure", "L'Emmerdeur", "La Gifle", "Adieu poulet", "Un papillon sur l'épaule", "Garde à vue", "Les Misérables",... et j'en passe !
Il refusera également plusieurs rôles pour "Le téléphone rose", "Le vieux fusil", "Les trois jours du condor", "Rencontres du troisième type", "Apocalypse now", "La chèvre", "Le grand pardon",...

BON EH OH,
on continue à parler des villes
par lesquelles je ne suis pas passé.


Briis-sous-Forge ! Que dire sur Briis-sous-Forge ? Eh bien déjà, on peut se demander pourquoi il y a deux i qui se suivent. Quelle en est la signification ?
Et dans la continuité de la liste des villes que nous aurions du traverser, voici maintenant Limours. Cette commune hébergeait la gare terminus de l'aérotrain. Et qu'est-ce que l'aérotrain ? Eh bien, c'était ça !

aérotrain
Photo : Ouest-France

Né en France dans les années 1960 de l'imagination de l'ingénieur Jean Bertin, cet engin circulant sur coussin d’air le long d’un rail en forme de T renversé avait pour objectif de transporter des voyageurs sur des distances allant de 100 à 500 km à des vitesses de 250 à 300 km/h, caractéristiques qui en font le précurseur du TGV.
En 1965, Il procède à des essais en plein air sur une première voie d’essai de 6,7 km construite entre Gometz-la-Ville et Limours en Essonne, mais lee projet d'aérotrain sera abandonné en 1974, à la suite du Premier choc pétrolier de 1973.
De cette invention, il ne reste plus rien aujourd’hui, mis à part quelques kilomètres de la voie aérienne et ses pylônes, perdus au milieu des champs, qu’on aperçoit encore aujourd’hui lorsque l’on prend le train entre Paris et Orléans.

C'est marrant de retrouver le réalisateur Andrew Kotting pour ce film car je l'avais rencontré lors du festival De Nevers à l'aube en 1994 alors que je faisais parti du jury. Nous lui avions remis la Nougatine d'Or pour son court-métrage "Là-bas".

Bon, comme je me suis perdu entre Etrechy et la Nationale 20, eh bien je ne verrais pas les anciens "rails" de l'aérotrain que j'avais prévu de suivre sur quelques kilomètres. Mais tu peux également retrouver ce décor original dans le film de Bouli Lanners, "Les premiers, les derniers" (2016), dont nous avions parlé dans un précédent billet (Cf : Petite virée d'un samedi d'hiver)

 

Cernay-la-Ville ! Que dire sur Cernay-la-Ville ? Eh bien déjà que la commune est située en bordure de la forêt de Rambouillet et incluse dans les limites du parc naturel régional de la Haute Vallée de la Chevreuse. Et là, tu me dis : "Ben ouais, et alors ?" Et je te réponds : "Dis don' ! Tu sais ce que ça veut dire ?"
Eh bien, cela veut dire que, malgré son nom urbain, Cernay-la-Ville couvre une grande variété de milieux : forêt de feuillus, zone forestière de conifères, ancienne carrière, vastes champs, cours d'eau, étangs, marécages, bocage, collines avec cols parfois difficiles d'accès et prés d'herbes folles. Ainsi, elle est une zone privilégiée pour la faune.
On repense alors à cette grande phrase de je-sais-plus-qui qui disait : "On devrait construire les villes à la campagne. L'air y est tellement plus pur."
Hein ? Ah, on me signale que cette citation est de Alphonse Allais... Hein ? Jean-Louis Auguste Commerson... Ah ? Bon alors, c'est lequel des deux qui l'a dit ? Les deux ? Bon, allez, on s'en fout. Une chose de sûre, c'est à Commerson que l'on doit la phrase "Soyez heureux, c'est là le vrai bonheur". Tout simplement. Et Alphonse Allais dans tout cela ? En voici quelques-unes, comme ça, vite fait, vite choisies :
"Les champignons poussent dans les endroits humides, c'est pourquoi ils ont la forme d'un parapluie."
"Il faut prendre l'argent là où il se trouve: chez les pauvres. D'accord, ils n'en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux !"
"Le café est un breuvage qui fait dormir quand on n'en prend pas."
"Joli paradoxe: la femme est le chef-d'oeuvre de Dieu,surtout quand elle a le Diable au corps."
"C'est drôle, on parle souvent du Pôle Nord, plus rarement du Pôle Sud, et jamais du Pôle Ouest ni du Pôle Est. Pourquoi cette injustice ? ...ou cet oubli ?"
"Partir, c'est mourir un peu, mais mourir, c'est partir beaucoup."
Et là encore, peut être, je sens que tu te poses la question : "Mais où est enterré Alphonse Allais ? Toi Jénorme, tu as du t'y intéresser, vu que tu as l'air de faire un périple de cimetière en cimetière ?"
Eh bien, je te répondrais : "Oui, certes, je m'y suis intéressé."
Et figures-toi que la sépulture d'Alphonse Allais n'est pas la plus facile à trouver. Quoi de plus étonnant pour cet homme qui cultivait l'humour acide et l'absurde. Il est enterré au cimetière parisien de Saint-Ouen après son décès en octobre 1905... Mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, une bombe de la Royal Air Force pulvérise sa tombe. Ses cendres "virtuelles" seront transférées à Montmartre en 2005... (Cf : Landru cimetières)
Autre chose que j'ignorais d'Alphonse Allais, c'est qu'il fut également l'auteur de travaux scientifiques. On lui doit, entre autre, la découverte du café lyophilisé dont il a déposé le brevet, le 7 mars 1881 ; bien avant Nestlé et son chimiste alimentaire Max Morgenthaler en 1935 avec la création de Nescafé.
Étonnant, non ?
Mais pourquoi en est-on venu à parler d'Alphonse Allais puisque ses cendres virtuelles sont répandues à Montmartre, et non à Cernay-la-Ville ? Je ne sais plus, c'est pas grave, reprenons.

Les Essarts-Le Roi ! Que dire sur Les Essarts-Le Roi ? Eh bien déjà, cela semble très égocentré au vu du nom. LES Essarts, ok ; mais LE roi ! Bien sûr, la première question que l'on peut se poser : mais qui était ce roi ? Question qui nous ferait presque oublier la signification du mot Essart qui veut dire "Terrain déboisé" ; ce qui entre en conflit complet avec ce que nous disions précédemment sur Cernay-la-Ville et sa végétation multiple.
Oui d'accord, mais qui était LE roi ? Eh bien, ce fut Hughes Capet qui fonda cette ville à la fin du Xème siècle afin de signaler sa présence dans cette région alors presque entièrement propriété des religieux qui en avaient assuré le défrichement. D'où la confrontation Les Essarts (terrain déboisé)-Le Roi.
Voilà, écoutes, ça, c'est dit, on a bien avancé là.

Montfort-l'Amaury ! Que dire sur Montfort-l'Amaury ? Eh bien déjà que le  GR1 passe par la commune. Ah, ah : eh ouais ! Mais c'est quoi le GR1 ? Eh bien, c'est un Sentier de Grande Randonnée également appelé "Tour de Paris".

GR1

541 kilomètres de marche autour de la capitale en partant de la Porte Maillot pour ensuite traverser les forêts de l'Ouest parisien, puis réaliser une boucle permettant de découvrir toute la diversité de l'Ile-de-France par les villes de Vernouillet, Us, Pontoise, L'Isle Adam, Viarmes, Orry-la-Ville, Meaux, Crécy-la-Chapelle, Melun, Bois-le-Roi, Lardy, Dourdan, Rambouillet, Saint-Nom-la-Bretèche,...
L'Île-de-France..., ça, cela m'a toujours intrigué. Une île au milieu des terres, sans eaux autour. Quand j'étais enfant, je ne comprenais pas cette appellation. Explication.
"Étant située en pleine terre, le nom d'« île » de France peut paraître étrange, mais il semble que ce nom désigne la langue de terre délimitée par l’Oise, la Marne et la Seine. Une explication plus historique voit en « Île-de-France » une altération de Liddle Franke, c'est-à-dire « Petite France » en langue franque. Cette région est en effet une des terres d'enracinement du peuple des Francs, depuis leur pénétration en Gaule, lors des grandes invasions." WIKIPEDIA

Et nous voici à Grosrouvre ! C'est là que je récupère l'itinéraire que j'avais prévu.

 

GROSROUVRE
Grosrouvre, église Saint-Martin (78)

Ah oui, une bien belle église, toute propre.
Grosrouvre ne fait pas tache dans la région. Les maisons et autres édifices en pierres apparentes sont omniprésents.
Nous sommes dans le département des Yvelines (78), et si je suis venu jusqu'ici, c'est parce que... bon... dans le cimetière du village qui jouxte l'église... Oh oui bon... c'est pas la Toussaint, mais... encore un cimetière, oui je sais... Mais on peut parler d'autre chose en attendant de s'y rendre.
Par exemple, le nom de Grosrouvre vient du latin grossum, gros, et robur, chêne très dur. Le village conserve le souvenir d'un chêne remarquable par sa taille et sa robustesse. En simplifiant, Grosrouvre signifie donc "le chêne robuste".
Mais si je suis venu à Grosrouvre -qui a l'air d'être un charmant village de quelques 900 habitants-, ce n'est pas pour voir ce ch^ne robuste dont j'ignore d'ailleurs si il existe encore et même s'il eut existé un jour. Ce n'est pas non plus pour me rendre au grand centre équestre du village ; bien que, aaaah déjà, il y a un indice.
Oui : un indice car qui dit "centre équestre", dit "cheval" ; et qui dit "cheval", dit "Jean Rochefort"...

Ben ouais. HOP,
enchainement !

Et c'est ici, à Chêne robuste, que l'acteur Jean Rochefort avait sa maison. Et c'est aussi  -malheureusement-  ici qu'il est inhumé, dans le petit cimetière qui jouxte la belle église Saint-Martin de style roman, édifiée au XIIème siècle, puis modifiée au XVIIème siècle.

Eh oui, encore un cimetière ! Mais quand j'ai su que je devais me rendre dans le Vexin, j'ai vu ce village pas loin de mon objectif et je ne pouvais pas passer à quelques kilomètres sans y faire un tour.

Alors, pour moi, Jean Rochefort, c'est cette sorte de charisme retenu avec cette voix chaude et mesurée, dissimulée derrière une moustache incontournable.
Jean Rochefort, ce sont ces deux films qui passent très souvent sur les chaines télé, "Un éléphant, ça trompe énormément" et "Nous irons tous au paradis", et que j'ai toujours plaisir à revoir même en les connaissant par coeur.

 

 

Jean Rochefort, ce sont aussi d'autres films, comme "Tandem", "Le mari de la coiffeuse",  "Tango", "Les grands ducs"... Tiens je n'ai cité que des films de Patrice Leconte... (il y avait aussi "Ridicule" et "Les wc étaient fermés de l'intérieur").

 

Mais aussi "Le grand blond avec une chaussure noire", "Un étrange voyage", "Cible émouvante", "Calmos"...


Jean Rochefort, c'est une passion pour l'équitation et les chevaux ; passion qui naquit lors du tournage du film "Cartouche".

Jean Rochefort, c'est la douleur lorsqu'il tente de monter à cheval dans le documentaire "Lost in la Mancha", réalisé pendant le tournage avorté du film de Terry Guillliam "The Man Who Killed Don Quixote". Une expérience dramatique qui l'empêchera par la suite de ne plus jamais pouvoir monter à cheval.

 


Oui, Jean Rochefort, c'est plein de souvenirs. Biographie rapide.

 

JEAN ROCHEFORT
jean rochefort

Né le 29 avril 1930 à Paris de parents bretons, Jean Rochefort grandit à Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, où, à la Libération, il assiste au spectacle des femmes tondues, ce qui lui donnera une vision noire de la nature humaine.
Enfant rêveur, il fait des études médiocres à Rouen, puis à Saint-Maur-des-Fossés. Après la guerre, à seize ans, il est embauché comme garçon de bureau à la Banque de France. Durant la même période, la famille Rochefort achète une résidence secondaire à Saint-Lunaire. Mais en 1948, à la suite d'une mésentente passagère entre ses parents, Jean et sa mère sont contraints de rester en Bretagne après les vacances estivales. C'est durant l'hiver de cette année-là que l'ennui le lie à Pierre Besson, le fils de la marchande du bazar qui le persuade de prendre des cours de théâtre à Nantes, puis l'année suivante, de venir à Paris suivre à dix-neuf ans les cours à l'école de la rue Blanche en 1948.
L'année suivante, il entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris où il a pour condisciples Annie Girardot, Jean-Paul Belmondo, Claude Rich, Michel Beaune, Bruno Crémer et Jean-Pierre Marielle, au sein de la "bande du Conservatoire", mais il apprend, le 30 juin 1953, qu'il n'est pas admis à concourir.
Après son service militaire en 1953, il travaille avec la Compagnie Grenier-Hussenot comme comédien durant sept ans. Il y est remarqué pour son aisance à jouer tant le drame que la comédie.
Il commence sa carrière de comédien au théâtre. Il a 23 ans.
Au cinéma, il connaît le succès dès 1961 avec Cartouche, puis avec Les Tribulations d'un Chinois en Chine en 1965. Porté par le succès, il enchaîne avec le tournage de trois épisodes de la série Angélique, marquise des anges, entre 1964 et 1966.
A l'âge de 41 ans pour paraitre plus âgé dans le rôle de père qu'il tient dans "Les feux de la Chandleur"  -son premier grand rôle-, il se laisse pousser la moustache ; une marque distinctive, qu'il n'enlèvera qu'à deux reprises : en 1996, pour le film Ridicule, et en 2007 pour le film La Clé.
En 1973, Bertrand Tavernier lui propose le rôle du commissaire Guiboud dans "L'horloger de Saint-Paul" qui, pour lui, marque un tournant dans sa carrière quant à l'interprétation de ses personnages. Plus détendu face à la caméra. Sa deuxième collaboration avec Tavernier lui vaudra le premier César de l'histoire de cette "compétition" pour son rôle dans "Que la fête commence" en 1975.
Mais Jean Rochefort avoue également avoir joué dans quelques navets pour assouvir sa passion des chevaux ; "ces films avoines", comme il le disait lui-même. Mais il n'en reste pas moins une carrière exceptionnelle et une présence qui l'a rendu toujours sympathique aux yeux des spectateurs.
Il s'était également engagé pour plusieurs causes et diverses associations artistiques, comme parrain du phare de la Vieille, avec les Enfants de Don Quichotte en faveur des SDF, membre du comité d'honneur anti-corrida, ou encore parrain de l'association Agitateurs de rêves pour les arts du spectacle vivant.
Jean Rochefort décède le 9 octobre 2017 dès suite d'un cancer, à l'âge de 87 ans.

Sa sépulture est discrète.
Pas de plaque, pas de fleurs, mais des petits cactus.
Grosrouvre, tombe de Jean Rochefort (78)

C'est étrange cette impression de se retrouver seul devant une pierre tombale surmontée d'un nom connu dans la France entière et qui a lui seul a rempli de salles de cinéma et attire chaque année les regards des téléspectateurs quand un  des films dans lequel il joue passe à la télévision.
Je regarde la tombe. Je me sens un peu honteux d'être là, devant ce lieu, tel un voyeur, alors que ce n'est pas le cas. Se rendre la sépulture d'un artiste, d'un comédien, d'un chanteur, de... c'est aussi se replonger dans des souvenirs, des interrogations, des sourires, des moments de grâce, des attentes...

 

 

Je quitte le petit cimetière qui jouxte l'église pour retrouver la voiture.
Plus que quelques kilomètres avant d'atteindre mon objectif. Mais va savoir ce que la route me réserve.
Justement, la petite route, là, sinueuse et étroite, qui relie Grosrouvre à La Queue-lez-Yvelines est bordée d'arbres et de verdure. C'est beau, reposant. On a envie de s'arrêter et d'aller faire quelques pas dans la forêt délicieusement éclairée par une lumière d'août sans canicule.
Et puis la ville reprend ses droits...

La Queue-lez-Yvelines, panneau (78)

Un nom bien original de prime abord. Et pourtant, une fois de plus, tout s'explique.
"Yvelines signifie « petites eaux ». C’est un massif forestier situé à l’ouest sur le pourtour du Bassin Parisien. Ainsi baptisée par les Gaulois, la forêt de l’Yveline et ses nombreux écarts constituaient un bloc homogène. (...) Peut-être l’emplacement actuel de La Queue lez Yvelines constituait-il la limite ouest de la forêt. Certains justifient ainsi l’origine du nom du village La Queue signifiant « la fin » de la forêt des Yvelines. (...)" LA QUEUE LEZ YVELINES.FR

Tout simplement ! Ben oui ! On ne va pas chercher de Midi à 14h00 !
Je prends la direction du nord pour traverser un autre village au nom particulier...

Boissy-sans-Avoir, panneau (78)

Un  bien étrange nom de prime abord. Et pourtant, une fois de plus, tout s'explique.  Hein ? Je l'ai déjà dit ? Oui, mais là, ce n'est plus "La Queue-Lez-Yvelines", c'est "Boissy-Sans-Avoir".
Qu'est-ce que cela peut signifier ? D'où cela peut venir ? Est-ce quelqu'un qui est venu ici, un jour, acheter un boissy et le vendeur lui a répondu : "Aaaah mais attention, vous achetez un boissy, mais si ça ne vous plait pas, je ne vous le rembourserai pas. Je ne pourrai même pas vous faire d'avoir pour acheter autre chose."
D'où le nom Boissy-Sans-Avoir. Mais une autre question se pose alors : "Qu'est-ce qu'un boissy ?"
Un petit bois ? Un verre dans lequel on peut boire une certaine boisson ?
Après plusieurs recherches, je n'ai trouvé aucun nom propre répondant à l'appelation "Boissy". La première recherche -et pratiquement la seule-  sur laquelle on tombe est la ville de Boissy-Saint-Léger. J'y ai cherché une trace, une origine au mot "boissy", mais je n'ai rien compris.
"Du nom de personne latin Buccius suivi du suffixe d'origine gauloise -acum (parfois noté également -acus ou -aco dans les textes), localisant à l'origine, puis indiquant la propriété, d'où le sens global de « domaine de Buccius », la forme de 811 montre une confusion avec le gallo-roman BUXETU (bas latin buxetu(m)) « lieu planté de buis » (sur BUXU, latin buxus « buis », suivi du suffixe collectif -ETU, latin -etum) qui a régulièrement abouti à Boissey." WIKIPEDIA

BREF : en ce qui concerne Boissy-Sans-Avoir, nous avons donc Boissy = lieu planté de buis  et Sans Avoir qui signifie sans fortune, sans bien. Boissy était en effet un village pauvre et l'appelation "sans avoir" figurait déjà dans les inscriptions gravées sur les tombes qui se trouvaient dans l’église.
Et tiens, puisque nous parlons d'église et de tombes, pourquoi ne pas parler de cimetière...

ENCORE !!!!

Ben oui, dans chaque ville, un cimetière. Ce n'est pas "Une bière, un lac", mais "Une ville, un cimetière". Et dans le cimetière de Boissy-Sans-Avoir, on peut voir la tombe de l'actrice Romy Schneider.

Est-ce que l'on repart sur une rapide biographie ? Est-ce que l'on tente de se souvenir des multiples films dans lesquels cette actrice allemande naturalisée française a officié, a apporté sa personnalité, son tempérament, sa sensibilité ?
Classique peut être, mais peut être quand je pense à Romy Schneider, de suite, c'est "L'important c'est d'aimer" (1975) d'Andrzej Zulawski qui me revient en mémoire.

Oui, il y a Romy Schneider. Il y a aussi Klaus Kinski, Jacques Dutronc. Romy remportera le César de la meilleure actrice pour ce rôle d'actrice de seconde zone jouant dans des films pornographiques.
Mais Romy Schneider, c'est aussi Sissi impératrice, Sissi face à son destin, Sissi pète tout et pète après... Ah non, pardon. Romy Schneider, c'est aussi...

ROMY SCHNEIDER
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Rosemarie Magdalena Albach naît en 1938 à Vienne au sein d'une famille de longue tradition artistique. 1938, l'Autriche, le nazisme aussi. Wolf Albach, son père adhéra au parti nazi dès 1933. Les époux Schneider-Albach, en raison de leurs engagements professionnels, ne sont que rarement présents. C'est d'abord une gouvernante qui s'occupe de Rosemarie la première année de sa vie puis la grand-mère maternelle de Romy, Maria Schneider, qui prend soin d'elle et de son frère lorsque leurs parents sont en tournage. Elle fréquente avec sa mère le cercle d'Adolf Hitler qu'elle rencontre. La famille de la petite Rosemarie bénéficie de privilèges réservés aux proches du régime nazi. Adulte, Romy Schneider aura la volonté de s'affranchir de ce lourd passé en donnant à ses enfants des prénoms d'origine hébraïque, en l'occurrence David et Sarah.
À partir de 1949, Romy est placée en pensionnat à l'internat autrichien pour jeunes filles Goldenstein, une institution religieuse catholique dirigée par les soeurs augustines, située près de Salzbourg, qu'elle fréquente jusqu'en 1953. Pui, voulant devenir décoratrice ou illustratrice de livres pour enfants, Romy doit effectuer sa rentrée scolaire à l'École de dessin de mode à Cologne, mais elle rêve surtout d'une carrière d'actrice, comme le montre le journal intime qu'elle a reçu en cadeau à l'âge de treize ans et qu'elle baptise Peggy. Elle y raconte sa joie lorsqu'on lui confie un rôle dans la petite troupe de théâtre de son pensionnat. À cette époque, le producteur de cinéma Kurt Ulrich cherche une jeune fille pour tenir le rôle de la fille du personnage principal du film Lilas blancs, joué par sa mère Magda Schneider. Celle-ci propose sa propre fille, qui passe brillamment les essais en juillet 1953 et se révèle très photogénique. Romy quitte alors le cursus scolaire, et, à quinze ans, apparaît pour la première fois à l'écran, sous le nom de "Romy Schneider-Albach". Le film Lilas blancs connaît un succès immédiat et est suivi d'autres rôles. Mais c'est en incarnant l'impératrice d'Autriche Élisabeth de Wittelsbach, à partir de 1955, qu'elle fait une percée fulgurante.
Dès 1953, Magda Schneider a décidé de prendre en charge la carrière naissante de sa fille qui a définitivement adopté le pseudonyme "Romy Schneider", mais cette dernière se rebelle alors et décide de désormais choisir elle-même ses rôles.
L'année 1958 est "charnière" dans la vie professionnelle et privée de Romy Schneider. Elle se fiance avec Alain Delon en 1959. Il lui perlet de rencontrer de f=grands réalisateurs et acteurs, tels que Luchino Visconti. Les producteurs américains lui font également beaucoup de propositions. En 1962, Romy s'installe à Hollywood qu'elle quittera en 1965, hantée par le doute, le stress et le trac de ne pas être  à la hauteur.
Elle revient à Paris où Alain Delon lui a écrit une lettre de rupture de 15 pages. Romy se remarie quelques années plus tard, puis se retire de la vie publique, donne naissance à son fils David, vit à Berlin. Elle a 28 ans.
En 1967, le réalisateur Jacques Deray veut la faire sortir sa réserve et lui propose le rôle de Marianne dans La piscine où elle a comme partenaire... Alain Delon.
En 1970, c'est Claude Sautet qui la contacte pour jouer dans "Les choses de la vie" aux côtés de Michel Piccoli. Ce rôle lui assure une grande notoriété en France.Par la suite, elle tournera dans "Max et les ferrailleurs", César et Rosalie, Mado et Une histoire simple.

Elle s'engage également pour de grandes causes, comme l'avortement libre et gratuit.
Elle enchaine les films et les partenaires. Des séparations parfois douloureuses ; avec Jean-Louis Trintignant, Jacques Dutronc.
Après le tournage éprouvant de "L'important c'est d'aimer", elle tombe dans une grave dépression. Alcool, médicaments, trois paquets de cigarettes par jour. Divorce, remariage, fausse couche. En 1977, elle accouche prématurément de Sarah à l'âge de 38 ans. Vacances. Suicide de son ex-mari. Divorce. Mais, tout de même, un tournage : "La passante du sans-soucis" de Jacques Rouffio en 1982. Interrompu. Blessure. Ablation d'un rein suite à la détection d'une tumeur. Nouvelle rencontre amoureuse avec un producteur.
Le 5 juillet 1981, son fils David, 14 ans, de retour à la maison, veut escalader le grand portail pour ne déranger personne, mais il perd l'équilibre et, dans sa chute, tombe sur les pointes de métal de la grille : celles-ci lui perforent l'artère fémorale. Il meurt le soir même à l'hôpital. Des paparazis iront jusqu'à venir photographier l'adolescent sur son lit de mort ; ce qui provoquera la colère de l'actrice-mère.
Au matin du 29 mai 1982, Romy Schneider est retrouvée morte par son compagnon Laurent Pétin dans son appartement parisien du 11, rue Barbet-de-Jouy dans le 7ème arrondissement. Elle avait 43 ans. "Morte naturelle de ses excès".   

 Boissy-sans-Avoir, cimetière, tombe de Romy Schneider (78)

Bon, ben dis don', je ne savais pas que sa vie avait été aussi tourmentée. Je n'avais retenu finalement que les Sissi, sa relation avec Alain Delon et les films avec Claude Sautet.

Allez, je quitte le village de Boissy-sans-Avoir pour prendre la direction de Mantes-La-Jolie. La route traverse des champs à perte de vue. Pas si courant et surtout réjouissant après s'être eprdu dans les méandres urbains de l'Île-de-France sud.
Une fois Mantes-la-Jolie passée, je prends la direction du nord pour Aincourt. Aaaaaargh, il est tard. Je ne vais pas pouvoir aller jusqu'à cette petite ville du Vexin. Dommage, je voulais m'approcher de ce lieu abandonné qu'est l'ancien sanatorium.

Aaaaaah ben ça change des cimetières, un sanatorium abandonné !

Ben oui, que veux-tu ?!
C'est pas banal quand même.
Je n'y suis pas allé, mais on peut tout de même en parler un peu et/ou retrouver son histoire et dxes photos impressionnantes sur le site MORKITU, patrimoine industriel.

SANATORIUM D'AINCOURT
sanatorium d'Aincourt
Photo : Morkitu

Quelle histoire ?!
Le sanatorium d'Aincourt était un centre de cure spécialisé dans le traitement de la tuberculose pulmonaire (phtisie) situé dans le village d'Aincourt, dans le parc naturel régional du Vexin, à une soixantaine de kilomètres de Paris.
Construit par les architectes Édouard Crevel et Paul Decaux, entre 1931 et 1933, il est un des plus vastes ensembles de cette catégorie édifiés au XXème siècle. C'est pour faire face et accueillir des cas de tuberculose pulmonaires toujours plus nombreux dans les années 1930 que cet établissement fut construit. En 1929, plus de 700 000 personnes furent touchées par cette épidémie. En 1936, le sanatorium accueille 430 tuberculeux.
Maaaaaaiiissss situé en pleine zone de conflit armé, le sanatorium d'Aincourt évacue, en juin 1940, les malades qui sont répartis dans différents centres de cure provinciaux protégés. A partir d'octobre 1940, le bâtiment est réquisitionné par les Nazis, en accord avec les autorités militaires d'occupation.
Initialement prévu pour 150 prisonniers, le camp en compte plus de 670 fin décembre 1940. En tout, environ 1500 prisonniers, hommes et femmes, furent détenus à Aincourt. Des centaines furent déportés vers les camps de concentration d'Auschwitz, Buchenwald et Oranienburg-Sachsenhausen, d'où peu revinrent. Le camp d'internement d'Aincourt ferme ses portes le 15 septembre 1942 pour être remplacé par un centre d'entraînement des Groupes mobiles de réserve.
En 1946, le sanatorium réouvre ses portes. Mais l'arrivée des antibiotiques et la régression de la tuberculose obligèrent les pouvoirs publics à reconsidérer la destination du sanatorium qui bénéficia d'aménagements progressifs destinés à le mettre en conformité avec les normes sanitaires modernes et dans une perspective désormais pluridisciplinaire. Mais, tour à tour, les différents grands pavillons composant l'établissement ferment, laissés peu à peu à l'abandon, livrés au pillage et au vandalisme en l'espace de quelques années. Grandes carcasses de béton battues par les vents au milieu des hautes herbes.
Aujourd'hui, on parle de restauration pour transformer ce lieu en vaste projet immobilier pour 2023.

 

Depuis Mantes-la-Jolie, je ne prends pas la direction d'Aincourt. Mais ce que je peux te dire, c'est que quelques minutes plus tard, j'arrive enfin au lieu où je devais me rendre pour retrouver Minouche et Nick Canon. Il était temps... pour un peu, j'aurais loupé le coucher de soleil dans mon verre de rosé.

Vexin, rosé de soleil (91)

 

T'as déjà remarqué comment le paysage se renverse dans un élément liquide ?

Vexin, rosé de soleil (91)

 

 

 

 

 

 

 

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