Juste un doigt (64)

Je ne sais pas. C'est très embêtant. Je cherche. Je ne trouve pas. La météo n'aide pas à prendre un peu le large dans les montagnes ou dans de longues randonnées loin de l'urbanisation, juste à entendre les sons de la nature ; que ce soit des vagues, la houle, le vent ou les sifflets des marmottes lointaines.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Ben ouais, c'est le bordel !
Il y a deux ans, c'était Covid, "nous sommes en guerre", confinement !
Deux ans plus tard -c'est à dire maintenant- on enlève les masques, mais c'est le bordel en Ukraine. Nous sommes en guerre. Enfin, pas vraiment nous. Eux. Mais bon, on n'aime pas trop ça. La Russie a décidé... Oui, j'ai bien dit la Russie car Poutine n'est pas tout seul. Ce n'est pas lui qui bombarde les villes ukrainiennes, ce n'est pas lui qui conduit les multiples chars en approche de Kiev, ce n'est pas lui qui... Non, derrière ses ordres, il y a des hommes qui obéissent; DONC : non, Poutine n'est pas seul à faire cette guerre ! Des gens le suivent, l'assistent et, du même coup, l'encouragent. je dis cela car les médias, tout au moins français-  semblent vouloir insinuer que c'est Poutine seul qui fait la guerre à l'Ukraine. Bon, eh oh BREF !
On enlève les masques chirurgicaux et on met les masques à gaz !

AVANT 2022

APRES 2022

Et peut être que cela ne suffira pas
alors anticipons avec encore plus de protections,
comme l'hypermasque, la moustiquaire portable, charlotte et le chapeau poulpe.

     

     

Et s'il faut aller plus loin, nous irons plus loin encore
et ça, je m'y engage,
avec le costume de protection Hotdog !

Parce que le ridicule ne tue pas !

C'est la guerre !
Une semaine après le début des hostilités en Ukraine, le gouvernement français décrétait la fin du port du masque obligatoire dans tous les établissements publics (sauf les transports en commun) à partir du 14 mars.
Ceux à quoi bon  nombre de suspicieux n'ont pas manqué de tweeter...

Et qui dit "Guerre", dit "crise". Même si le conflit se tient en Ukraine, le monde entier est touché. Les conséquences économiques sont nombreuses et inquiètent : augmentation du prix du gaz, des matières premières (aluminium, titane, palladium, nickel,...), du blé (et donc du pain, des pâtes,...), de l'orge, du maïs, des engrais agricoles et, bien sûr, l'augmentation du prix du carburant.

Certains se préparent et tentent d'anticiper.

Covid19, guerre, on peut se demander pourquoi c'est le bordel dans le monde en ce moment.
Peut être que l'explication et la source à tous ces maux se trouvent au Japon.

Source : Géo

Alors, bon, oui... On en est où ? Je ne sais plus ce que je voulais dire ?!
Ah oui, voilà !
Je reprends.

La guerre fut déclarée à l'Ukraine par la Russie le 6 avril 2014... Ah non, ça, c'était la guerre du Dombass.
La guerre fut déclarée à l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
C'est également ce jour là que lors d'une improbable chute sur des bouts de verre malencontreusement posés là par hasard sur un sol espagnol que je me sectionna le bout de l'index droit, comme ceci...

Oh, comme on peut le voir sur cette radio de la main droite de Jénorme,
il lui manque un bout de quelque chose, mais quoi ?
Sauras-tu le retrouver.

Tout de suite,
un indice :

Ah oui, effectivement,
c'est bien le bout de l'index droit.
"Scalpé", comme il a dit le chirurgien.

Alors, en voyant cette photo, mon cousin m'a demandé si ça ouvrait les portes comme dans L'inspecteur Gadget... Ouais ben, faut bien rigoler !
Après je passe sur les multiples jeux de mots et expressions à base de doigt : "Au doigt et à l'oeil", "Doigt de fée", "Etre à deux doigts", "Toucher du doigt", "Unis comme les cinq doigts de la main", "Avoir du doigté", "Mettre le doigt dans l'engrenage", "être mis à l'index",... et tout ça, et tout ça.

BREF : la clinique Aguilera et le service SOS mains a fait du super boulot et a finalement pu récupérer l'essentiel, sans trop de séquelles. Mais pour le moment, pas moyen de se lancer dans de grandes randonnées ou de faire de la voiture sur de longues distances.

Je me sens un peu comme ces gens
qui ont fait la une de l'hebdomadaire "Infos du monde"
dans les années 1990.
          
Photos : Infosdumonde1994

Je reste donc tranquille à la maison. Je regarde quelques films, quelques documentaires et puis je me tiens au courant de la vie extérieure par les informations. Putain, ça rappelle le confinement d'il y a deux ans.
Mais ces informations tournent en boucle pour analyser-reanalyser-décortiquer cette malheureuse guerre entamée contre le peuple ukrainien. La situation est grave, triste ; mais une fois encore, c'est l'abus d'informations qui énerve. La répétition et cette sorte de complaisance dans laquelle les journalistes semblent se plaire à tomber pour faire leur métier au plus près de l'action et des évènements. Parfois, je trouve que tout ceci ressemble à... comment appelle-t-on cela déjà ? Oui : de la schadenfreude ; une expression allemande signifiant la "joie malsaine" ou la "joie maligne" que l'on éprouve en observant le malheur d'autrui.
Non, j'exagère. Mais ce défilement de spécialistes en armes de guerre, en stratégies de guerre, en conception de guerre, ces anciens, ces nouveaux militaires, ces proches de Poutine, ces opposants à Poutine, ces experts en économie-politique-géopolitique russe... faisant suite aux virologues-épidémiques-spécialistes médicaux... Ces analyses, ces avis, ces prédictions, ces suppositions...

Malgré l'handicape du doigt et devant la répétition de l'info, j'ai décidé de sortir faire un tour. Là, comme ça, impro.
Mais ici, dans le sud-ouest et en France, les conflits aussi sont nombreux et il ne faut surtout pas tomber dans le piège du débat. Surtout celui autour d'une certaine viennoiserie.

         

Non, je ne veux pas de conflit, j'en ai marre des conflits. Je veux juste prendre l'air ! Je prends soin d'éviter les gens qui parlent dans la rue. J'en entends de loin qui remettent tout en cause, comme...

Oh putain, des conflits ! Partout ! Tout le temps ! Et les élections qui arrivent !

En sortant de la clinique Aguilera... qui ne doit pas son nom à la chanteuse américaine Christina Aguilera à qui l'on doit des chansons comme euh... euh... Ouais ben. Je recommence.

En sortant de la clinique Aguilera dont le nom provient de l'ancien propriétaire du terrain où se trouvent la clinique et le parc des sports biarrots : Don José Aguilera y Chapin, décédé le 1er juin 1883 et... Euh... Ouais ben.

BREF : en sortant d'une visite de sécurité à la clinique Aguilera où se trouve l'excellent service SOS mains, je me suis dit : "Mais que pourrais-je bien faire autour de cette clinique puisque je ne peux pas aller très loin ?"

Eh bien écoute, y'a l'embarras du choix, mais pas tant que ça. Ce qui veut dire qu'il n'y a pas grand chose de touristique à voir.
Prenons un périmètre de confinement d'un kilomètre (avant que les douleurs au doigt ne se réveillent) autour de la clinique...

Ah ouais, ben merde alors. Je peux aller jouer au golf, je peux aller au parc des Sports... Mais j'peux même pas aller voir l'océan, bordel de doigt !
Je reste un peu dans la voiture. Ma clé USB me diffuse un morceau du dernier album de Lo Jo, ce groupe magnifique d'Angers que j'ai pu voir au Café Charbon à Nevers il y a 20 ans ou encore à Arras il y a dix ans.

             

L'année dernière, Lo Jo sortait son nouvel album "Transe de papier". Oui, cela fait toujours un peu peur ces mots mis bout à bout qui donne une sorte d'altération poétique abusive. Feu Chatterton ! avec leur "Palais d'argile" m'ont donné cette même impression. "Palais d'argile", "Transe de papier" et puis quoi encore ?
il n'empêche que ce soit Feu Chatterton ! ou Lo Jo, je suis toujours envahi... c'est un bien grand mot, mais je ne sais lequel prendre... "Envahi de papier crépon"... Hein ? Non ! Oui. En tout cas, que ce soit "Ecran total" de Feu Chatterton !, ou "Sur le cul" de Bertrand Belin, ou encore "Transe de papier" de Lo Jo, je suis captivé. Beaucoup plus que "Le dernier jour du disco".
Tiens, allez, écoutons le premier extrait du dernier album du groupe angevins, guidé en partie par le charismatique Denis Péan.

Et là, déclic ! En repensant au clip de cette chanson avec ces tombes, je regarde la carte : Biarritz, clinique, 1 kilomètres de rayon, cimetière, Balavoine. Certes, c'est un peu glauque au sortir d'une clinique, mais je suis debout. Et le cimetière de Ranquine où est enterré le chanteur est à moins de un kilomètre.

Quelques minutes plus tard, j'arrive devant la grande entrée du cimetière.
Une fois passé la grande porte, la tombe de marbre blanc de l'artiste est très vite repérable.

À la demande de la famille, il est "interdit" de déposer des plaques, des fleurs et autres poèmes sur la tombe du chanteur.
"Daniel était un gars libre et recouvrir sa tombe aurait été en contradiction avec lui." Félix Dufour
C'est sur le carré d'herbe, aujourd'hui en béton, que les fans peuvent déposer leurs objets hommages. Et ils sont nombreux.

Pas toujours compréhensibles, comme cette sorte de pyramide en verre contenant du sable, un chien en porcelaine, de l'eau ou encore ce Snoopy décapité.

               

Je me rapproche encore un peu, non pas par voyeurisme, mais pour lire et regarder les différents objets qui "peuplent" ce carré de béton. Il y a là un pavé, déposé des neversois.

C'était le 14 janvier 1986 que Daniel Balavoine trouvait la mort à l'âge de 33 ans dans un accident d'hélicoptère au Mali, en marge du Paris Dakar, ambassadeur de l'action humanitaire des Paris du Cœur.
C'est dans le cadre d'œuvres humanitaires qu'il "suivait" cette course, notamment dans le but de fournir-construire des puits dans ces régions dénuées d'eau. Très engagé, il avait décidé de mettre sa notoriété au service de l’humanitaire, notamment pour combattre la famine en Afrique. à l’instar de Coluche, son double de comédie, il n’hésitait pas à interpeller les politiques, quitte à se mettre à dos pas mal de monde dans les hautes sphères du pouvoir.

D'abord enterré au cimetière du Sabaou, il fut transféré au cimetière de Ranquine. 
En cherchant des informations sur Daniel Balavoine et son rapport avec Biarritz,
je suis tombé sur cette étrange annonce.

En racontant mon accident et mon passage sur la tombe de Daniel Balavoiine, Nick Canon m'a envoyé cette photo accompagnée de la phrase :

"lE fAMEUX dOIGT dE bALAVOINE fACE à mITTERRAND!"

"Ce que je peux vous donner, c'est un avertissement, j'ai peut être du culot de faire ça... Ce que je veux vous dire c'est que la jeunesse se désespère, elle est profondément désespérée parce qu'elle n'a plus d'appuis. Elle ne croit plus en la politique française, et moi je pense, en règle générale, et en résumant un peu, qu'elle a bien raison. Ce que je peux vous dire, c'est que le désespoir est mobilisateur, et que lorsqu'il devient mobilisateur, il est dangereux. Et que ça entraîne le terrorisme, la bande à Baader et des choses comme ça. Et ça, il faut que les grandes personnes qui dirigent le monde soient prévenues que les jeunes vont finir par virer du mauvais côté, parce qu'ils n'auront plus d'autres solutions."

Voilà.

Je quitte le cimetière pour, finalement, me rapprocher de l'océan. Le doigt tient le coup. Ça ne tire pas trop. 
Fin de journée. Je me pose vers le casino faisant face à la Grande plage. Il y a une belle lumière.

      

Je marche un peu sur la promenade, jusqu'à la Côte des Basques d'où l'on a une vue quelque peu fantomatique sur les falaises de Bidart.
Seul le château d'Ilbarritz s'extirpe de la brume océanique.

BIARRITZ 
De la Grande Plage à la Côte des Basques.

Allez hop ! La nuit est tombée. Je prends la direction de Mouguerre pour aller me reposer.
Je fais tout de même un petit arrêt au bar-resto du Croquebedaine pour boire une petite bière.

Une bonne Paix Dieu, ça peut pas faire de mal. C'est une bière belge dont le brassage est assez spécial.
"Cette bière était autrefois produite à l’abbaye de Paix Dieu, où le calendrier lunaire jouait un rôle central. Afin de conserver l’âme de l’abbaye, la Brasserie s’impose la rigueur de ne brasser que par période de pleine lune.
Le résultat?
Une triple de 10% onctueuse et pleine de caractère; une bière artisanale dans la plus pure tradition des bières belges d’abbaye." PAIXDIEU

Très bien. Il y a une bonne ambiance dans ce bar de bord d'Adour, une chaleur. Et puis aussi, il y a les toilettes. Elles ont évolué depuis la dernière fois où j'étais venu..

Aujourd'hui,
une petite touche lumineuse a été ajoutée...

Bon, allez !
"Jénorme maison", comme disait E.T. en pointant les étoiles avec son doigt lumineux.
        
Ah oui, tiens, c'est- le même doigt et la même phalange.