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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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26 septembre 2022

De Brignogan-plages à Quimperlé (29-56)

Eh tiens, hop : on repart en Bretagne pour reprendre la route du périple réalisé l'année dernière.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Souvenons-nous !
Lors du dernier billet sur la Bretagne, nous étions avec Mélanie du côté de Brignogan-Plages, affalés là dans ce magnifique et intrigant Hôtel de la Mer, posé sur la côte des Légendes tel un vaisseau de béton se fondant à ce paysage de perte-de-vue (mais si, ça s'dit !) situé au nord Ouest de cette belle région bretonne.

Brignogan-Plages, hôtel de la mer et côte (29)
Ah ben, j'ai pas menti quand je dis que l'hôtel est posé sur la côte.
On aurait même pu l'appeler l'Hôtel de la Côte,
surtout à marée basse...

Voire même l'Hôtel des rochers.

Bon.
Nous avons vadrouillé un peu, à gauche, à droite en marchant sur le sable, les yeux dans l'eau, mon rêve était trop beau...
Hein ?! Merde, me v'là pris d'une Roch Voisinite aigüe.
Oui, nous avons marché (surtout moi !) sur ce sable fin et blanc environnant l'hôtel. Du sémaphore de la plage des Chardons Bleus aux vues lointaines proposées par la plage de Ménez Ham (rien à voir avec le chanteur de "Jolie poupée") en passant par le phare légendaire de Pontusval. Tout cela sur une distance de... tiens toi bien au pinceau , j'enlève l'échelle !... de... trois kilomètres !
AH OUAIS, QUAND MÊME !!!
Et tout cela en trois jours !
Un record de lenteur à nous rappeler la nécessité de lire le livre de Carlk Honore, surtout en ces temps où tout doit aller vite, tout doit changer vite !!! Toujours nouveau, toujours renouveau ! Fêter Noël à Pâques, Aller se baigner en janvier dans des lacs aménagés ! À vouloir aller trop vite, trop loin, trop mieux, trop plus, l'humain s'est perdu. Là, au moins, sur une distance de trois kilomètres de plage de sable fin breton, nous n'avons pas pris de risque et nous avons reculé le temps.

Nous avons ainsi pu voir, contempler d'étonnants paysages avec de belles couleurs avec des contrastes saisissants entre rochers, plages, océan et algues.

 Brignogan-Plages, plage couleurs (29)

Brignogan-Plages, phare (29)           Brignogan-Plages, rocher rigolo (29)

Brignogan-Plages, plage couleurs

Pour en savoir plus, vas-y donc voir ici : BRIGNOGAN-PLAGES (29).

 

Maintenant,
faut qu'on parte !

Ouah, c'te claque !
L'autre, il te dit qu'il faut prendre son temps, éloge de la lenteur, profiter du moment présent, carpe diem et toutikouati... ET PUIS BOOM !
Allez, on dégage ! 


Le soleil se lève lentement sur la plage des Chardons Bleus, dominée par le sémaphore de Brignogan.

Brignogan-plages, hotel de la mer, lever de soleil

Brignogan-plages, hotel de la mer, lever de soleil

Nous poursuivons notre séjour-périple breton un peu au hasard, mais de préférence en suivant les côtes. Nous espérons trouver de ces petits endroits secrets inconnus, loin des gens, mais avec un petit bar ou restaurant quand même.
C'est pour cela que nous ne passons pas à Meneham.
1) Parce que c'est l'un des sites touristiques les plus visités de Bretagne.
2) Nous y sommes déjà allés.

Meneham, poste de garde, panorama (29)

Meneham, le village (29)        Meneham, poste de garde

Ah oui, c'est pas banal comme endroit, mais cette fois-ci, on n'y va pas.

Un petit coup d'oeil sur la carte.
carte

Cela ne nous aide pas plus. Pas d'objectif si ce n'est de longer les côtes.
Nous commençons donc par nous rendre à Plouguerneau.
Pour se faire, nous passons tour à tour par Kerlouan... où nous contournons un rond-point sur lequel se trouvent de faux paons en fleurs et en buis.

kerlouan, rond-point (29)

Alors, pourquoi des paons plutôt que des chevreuils ou des chiens ? Eh ben, j'en sais rien.

Poursuivons notre route en passant par Guisseny et sa digue, puis Plouguerneau.
Petit arrêt mobile ; c'est à dire que nous roulons dans Plouguerneau sans nous arrêter, mais en faisant tout de même du tourisme en freinant devant quelques panoramas et curiosités. Une fois passé les multiples rues et quartiers, nous arrivons en bord de Manche.

Plouguerneau, c'est la capitale des goémoniers., ces pêcheurs spécialisés dans la récolte des algues marines, et plus précisément du goémon.
Et là, tu me dis : "Mais à quoi sert le goémon ?"
Eh bien, utilisé comme combustible ou pour la nourriture animale, comme production d'iode ou de soude, il est principalement récolté pour l'agriculture dès le XVIIIème siècle en Bretagne et en Normandie.

Mais Plouguerneau, c'est aussi 45 kilomètres de côtes, îles incluses ; ce qui en fait la commune de France disposant de la plus longue façade littorale. Les îles et îlots  ainsi que les écueils sont donc nombreux autour des côtes plougernéennes. Île Wrac'h, l'Île de Stagadon, Énez Terch, Bilou Braz, Léach Ven, l'Île Valan, l'Île Vénan, mais aussi l'ïle Vierge, bien connue pour son phare que l'on peut admirer depuis la côte.

Plougerneau, vue sur le phare de l'île Vierge (29)

Plougerneau, vue sur le phare de l'île Vierge          Plougerneau, vue sur le phare de l'île Vierge

La superficie de l'île est de six hectares. Certains hypothèsent qu'elle était un ancien sanctuaire druidique avant que les frères mineurs Cordeliers de l'Observance n'y fondent un couvent au XVème siècle. Mais devant la stérilité de la terre et les conditions de vie difficiles même pour des mystiques, l'ordre se divisa en trois groupes et quitta définitivement l'île Vierge en 1509. Le nom de l'île viendrait d'ailleurs de la chapelle du couvent dédiée à la Vierge Marie.
L'île servira ensuite de point de défense de la côte, puis sera rachetée en 1844 par l'Etat.

Cela n'en a peut être pas l'air, mais le phare de l'île Vierge est le plus haut d'Europe et l'un des plus haut du monde. Il est positionné à 1,5 kilomètre de la côte, délimitant la partie orientale entre la Manche et la mer d'Iroise.

Un premier phare fut construit entre 1842 et 1845 pour être allumé le 15 août 1845. Mais celui-ci est très vite jugé obsolète car de portée insuffisante au regard de l’importance du trafic maritime à l’entrée de la Manche.
La construction d'un second phare est alors décidée.

Érigé de 1897 à 1902, le phare de l'île Vierge est effectivement le plus haut phare en pierre de taille du monde avec une hauteur de 82,5 mètres. Il est allumé pour la première fois le 1er mars 1902 et son feu balaie ainsi tout le nord du Finistère à 52 kilomètres à la ronde. 397 marches permettent d'accéder à son sommet en déambulant dans un intérieur tapissé de 12500 carreaux d'opaline bleu azur provenant des usines Saint-Gobain. Ces marches sont uniques et faites sur mesure. Électrifié en 1956, il a été classé monument historique en 2011, quelques mois après la dernière relève des gardiens qui eut lieu le vendredi 29 octobre 2010. Aujourd'hui totalement automatisé, le phare se visite.

Tout autour de Plouguerneau, entre terre et Manche, nous traversons des petits lieux-dits avec ce charme typiquement breton : des maisons en pierres, des jardins fleuries, des contrastes de couleurs avec le bleu de la mer, le vert des pelouses, le gris des demeures, le jaune des plages de sable fin,...

Trolouc'h, panneau (29)

Mais nous préférons poursuivre notre périple aléatoire, toujours en tentant de suivre les côtes. Mais ce n'est pas évidemment. Nous prenons parfois des routes qui finissent en impasse. Nous espérons à chaque fois que l'une d'entre elles nous amène dans un de ces endroits secrets, inconnus. Mais rien pour le moment.
Nous passons quelques villes, comme Lannilis, Tréglonou,... Il est rigolo ce nom. Tiens, je vais prendre une photo du panneau pour ma collection.

Tréglonou, panneau (29)

Tréglonou ouvre l'Aber Benoit, l'une de ces nombreuses entrées de la mer en terre que l'on retrouve dans le nord de la Bretagne. La marée s'immisce alors dans des écrins de verdure. On dénombre trois grands abers en Bretagne, et plus précisément dans cette région de la Côte des Légendes : l'Aber Benoit, l'Aber Wrac'h et l'Aber Ildut.

les abers
Carte : La maison des Abers

aber

"Un aber est un estuaire en langue bretonne. Dans le Finistère, ils sont dénommé abers mais peuvent aussi être appelés ria, ailleurs.
Il s'agit d'une ancienne vallée fluviale envahie par la mer lors de l’élévation des eaux (fonte période glacière). Cependant à différencier d’un fjord qui est une vallée creusée par un glacier avec pentes latérales raides.
L’Aber est un estuaire soumis au rythme des marées dont l’origine tient au recul de la mer lors des périodes glaciaires ainsi qu’au soulèvement du continent breton qui va accentuer le creusement. Du fait de la fonte des glaces, la mer pénètre ainsi dans la vallée." LA MAISON DES ABERS

 

 

Passons Tréglonou et l'Aber Benoit pour rejoindre Saint-Pabu, Lampaul-Ploudalmézeau, puis Portsall.

Arrêtons-nous deux minutes à Portsall, près de cette ancre de 20 tonnes hélas mythique, rappelant qu'ici, dans la nuit du 16 mars 1978, l'Amoco Cadiz déversa 227 000 tonnes de pétrole brut.

Portsall, ancre de l'Amoco Cadiz 

 L'ACCIDENT
"Au matin du 16 mars 1978, le pétrolier libérien Amoco Cadiz, connaît une avarie de barre au large du Finistère. Il transporte vers Rotterdam 227 000 tonnes de pétrole brut du Golfe Persique. Le navire dérive alors vers la côte bretonne dans une forte tempête. Les négociations avec un remorqueur allemand venu à son secours sont difficiles. Une première remorque est passée à 13h30. Elle casse 3 heures plus tard. Malgré les efforts des deux équipages, le navire s’échoue à 22 heures sur des brisants, devant le petit port de Portsall. Plusieurs citernes se déchirent. Très vite les premières nappes touchent la côte.

  LA MARÉE NOIRE
La plus grande marée noire jamais due à un échouement de pétrolier a commencé.
En l’espace de deux semaines, la totalité de la cargaison se déverse en mer. Entraînée par les vents et les courants, elle vient souiller plus de 300 km d’un littoral parmi les plus beaux et les plus naturels d’Europe. La rage au cœur, les riverains se lancent dans une lutte désespérée contre une catastrophe cent fois prédite. Sur leurs écrans de télévision, les français découvrent avec stupéfaction les images apocalyptiques d’une grande marée noire.

Portsall, ancre de l'Amoco Cadiz (29)        Portsall, ancre de l'Amoco Cadiz

   LES MESURES PRISES
C’est la plus grande marée noire par échouement de pétrolier jamais enregistrée dans le monde. Et tout le monde est d'accord : une telle marée noire ne doit plus arriver. Un nouveau plan Polmar (lutte contre les pollutions marines accidentelles) est mis en place. Un rail de navigation est créé au large d'Ouessant, obligeant les navires qui transportent des matières dangereuses à passer à 50 km des côtes. Un puissant remorqueur de haute mer est affecté en permanence à l'assistance des navires qui circulent dans ce rail. A la préfecture maritime de l'Atlantique et au CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Secours) de la Pointe du Corsen, des veilleurs et des officiers d'astreinte sont prêts à faire face, 24h sur 24, en cas de besoin.
L'état et les communes sinistrées engagent aux États-Unis un long et difficile procès contre la société Amoco. Au terme de 14 années de procédure, ils finissent par obtenir 1 257 millions de francs d’indemnités, une petite moitié des sommes demandées.
Dans les années qui suivent, leurs travaux conduisent les scientifiques à estimer que la marée noire a tué dans les premiers mois, par engluement ou par effet toxique, autour de 260 000 tonnes d'animaux marins." FRANCE 3

220 000 tonnes d'hydrocarbures déversées ont provoqué cette marée noire ravageant une bonne partie des côtes bretonnes, dont le temps et la mer ont fini par éliminer les dernières traces de cette pâte visqueuse et malodorante.
Qu'est devenue l'épave de l'Amoco Cadiz ? Elle est accessible aux plongeurs de niveau 2. Elle est aujourd'hui disloquée et recouverte de laminaires entre 6 à 32 mètres de fond au large des côtes. La faune et la flore habituelle ont pris possession de l'épave.

L'ancre est devenue aujourd'hui une sorte de terrain de jeu pour les enfants.

Portsall, ancre de l'Amoko Cadiz (29)

Cela me choque un peu que les parents laissent faire...
Mais Portsall, ce n'est pas que cette histoire dramatique.
Portsall, c'est aussi un joli petit port, une anse car, comme se traduit son nom, Portsall = Anse hors de danger.
Nous nous posons à la terrasse d'un petit Pub, l'Irish Pub O'DonNeil, pour une petit bière bien fraiche face au port calme.

Jénorme se boit une bonne bière à Portsall          Portsall, bateaux au large (29)

Portsall, bateaux au large          Portsall, bateaux au large

Après ce petit moment de calme et de plénitude, nous quittons finalement les côtes bretonnes puisque nous avions déjà parcourues le Finistère ouest il y a quelques années. Et là, je peux te dire qu'on trace ! On va se taper 130 kilomètres d'un coup. Nous quittons le nord de la Bretagne pour rejoindre le sud.
Un bon moyen d'en apprendre un peu plus sur cette belle région en lisant quelques cartes postales, une denrée devenue rare depuis l'explosion des smartphone avec sms, mms et vidéos.

Tout d'abord,
intéressons-nous aux différentes coiffes bretonnes.
Bretagne, carte postale

 

Et puis,
voyons quels sont les...
Bretagne, carte postale

 

Le tout au son
d'un petit Stranglers...

 

      Puis deux...

 

Jamais deux sans trois ?
Eh ben si, tiens. D'où vient cette expression d'ailleurs ? "Jamais deux sans trois" ?
"L'expression "Jamais deux sans trois" est utilisée pour signifier une croyance selon laquelle un évènement, bon ou mauvais, qui s'est produit deux fois va nécessairement se produire une troisième fois. Elle s'utilise aussi pour prévenir qu'une bonne ou une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule.
L'usage de l'expression "Jamais deux sans trois" reste paradoxal car beaucoup ont pu constater qu'elle était rarement avérée: ce n'est pas parce que vous avez bu deux cafés que vous en boirez trois, ni parce que vous avez reçu deux bonnes nouvelles que vous en recevrez une troisième... Et pourtant l'adage persiste. Mais qui aurait pu décider que ce qui produit deux fois arrive automatiquement une troisième?  
Les spécialistes font remonter l'origine de l'expression à deux causes. "Jamais deux sans trois" viendrait directement de l'expression du XIIIe siècle "Tierce fois c'est droit" qui signifiait qu'une action ne pouvait être correctement réussie que si elle était exécutée trois fois. D'autres auteurs pensent que l'origine de l'expression vient d'un jeu populaire disparu depuis longtemps et dans lequel elle était très significative avant de se généraliser et de se vulgariser.
Pour les plus superstitieux, le chiffre trois est mythique et il est extrêmement présent dans les croyances, la religion et les sociétés. Dans la religion chrétienne il s'agit de la Trinité, composée de Dieu en tant qu'entité unique et en tant que trois entités: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dans la culture chinoise, le chiffre trois est considéré comme un bon nombre car il a la même sonorité que le mot "vivant". Enfin en numérologie, le chiffre 3 représente la sociabilité et la communication." FRANCE SOIR

Et voilà, un truc de régler !
Continuons d'avancer vers on-ne-sait-où.

Les cartes postales défilent. La musique aussi. Les paysages aussi, tiens. Les villes suivent, se suivent, s'enchainent sur cette nationale 165 que nous traversons incognitos, pressés par on-ne-sait-quoi.

Au plus bref, au plus connues : Ploudalmézeau, Lanrivoaré, Saint Renan, Brest, Plougastel-Daoulas...

Hop,
pause calvaire.
Plougastel-Daoulas, calvaire, détails (29)       Plougastel-Daoulas, calvaire, personnages (29)

Plougastel-Daoulas, calvaire, personnages       Plougastel-Daoulas, calvaire

Ouais, on peut quand même s'arrêter voir un truc un peu. Surtout que ce calvaire, c'est un incontournable. J'aime son histoire, j'aime sa prestance, j'aime sa présence. Il en impose. Il impose le respect, le silence et le recueillement quand on se trouve face à lui.
"Il fut bâti entre 1602 et 1604 en tant qu'ex-voto pour la cessation de l'épidémie de peste de 1598 et a été classé monument historique en 1889.
Le calvaire de Plougastel-Daoulas est haut d'environ 10 mètres. L'octogone qui forme le noyau du soubassement a 1,70 mètre de côté. Il est flanqué de quatre épais contreforts.
Sur ce socle de microdiorite quartzique jaune de Logonna-Daoulas, 182 statues sont sculptées en pierre de Kersanton de couleur bleue, les plus grandes mesurant un mètre et pèsent de 100 à 200 kilos. Elles illustrent, en 28 tableaux, des scènes bibliques de la vie du Christ ou des scènes légendaires comme Katel Kollet. Il s'agit d'un des sept grands calvaires de Bretagne. Un escalier de 14 marches près du contrefort nord-ouest permet d'accéder à la plate-forme centrale où s'installait autrefois le prédicateur." WIKIPEDIA

 

On repart.
Une petite carte postale ? Ok !


Et si nous apprenions
quelques mots bretons...

Bretagne, carte postale


Bien.
Un peu de musique ?
D'accord.

Oui, alors... Comment dire ? Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais dans la voiture, alors que nous étions lancé à quelques 130 km/h au lieu des 110 autorisés, nous avons pensé à cette chanson un peu glauque du début des années 1980. Tu sais, ce genre de chanson poussée par des chanteuses, ou des chanteurs, ou des groupes que l'on n'a plus jamais revu après... ou que l'on voit encore trop maintenant lors de pseudo émissions nostalgiques répétitives sur des chaines grand public ou lors de concerts-tournées où tous les spectateurs s'habillent en fluo.
Le mystère des années 1980 ! Le mystère musical ! Tous ces groupes, ces chanteuses, ces chanteurs d'un seul titre et qui sont multi... comment on dit en dessous de millionnaire ? Bon, bref !
Nous avons soudainement devisé à ce sujet alors que les beaux paysages bretons vus depuis la Nationale défilaient.
Pourquoi cette musique des années 1980 ne quitte-t-elle pas ls ondes, les écrans et les scènes musicales ?
La réponse peut être apportée par le centre de chirurgie esthétique turque Vera Clinic auprès de 1 540 adultes âgés de 18 à 65 ans.

"En écoutant les plus grands succès des années 80 tels que « Début de soirée », « Take on me », « Eye of the Tiger » et « Girls just want to have fun », 96% des participants ont vu leur pression artérielle diminuer et 36% ont ressenti une baisse de leur rythme cardiaque. Si à première vue ces chiffres peuvent paraître étonnants, en réalité, ils ont beaucoup de sens. C’est en tout cas ce qu’a expliqué Dr Ömer Avlanmis, l’un des auteurs de l’étude en question. Selon lui, « les tubes des années 1980 suscitent de la nostalgie chez de nombreuses personnes et leurs sonorités joyeuses et festives favorisent la sécrétion d'endorphines et de sérotonine dans le cerveau, des hormones du bonheur et du bien-être. »."  DEMOTIVATEUR

En revoyant cette prestation télévisée, j'ai trouvé cela très réjouissant. Jeu de scène impeccable, apparition-disparition au millimètre. Et puis ce jeu de synthé, ce batteur à contre-temps, ce décors naturel, ce playback à la limite de la perfection, ce bassiste qui pense avoir un harmonica dans les mains... Non, tout est parfait et je comprend mieux finalement pourquoi les gens aiment autant ces groupes-chanteuses-chanteurs des années 1980. Tout simplement parce que c'était simple, parfois loupé, donc drôle, décalé, sans prise de tête, mais entêtant tout de même.

 

BON,
ON EST OÙ LÀÀÀÀÀ ???? 

 

Port-Launay, Quimper, Pont-Aven...
Pont Aven ? OK, STOP ! Pause Gauguin. 
Ben oui parce qu'à un m'ment donné, si on ne s'arrête pas, on rentre direct au Pays Basque !

 

Alors, quand on parle de "Pont-Aven", beaucoup penseront aux galettes que le boulanger Isidore Penven, vers 1890, aurait accidentellement inventé la recette. Des galettes qui donneront également leur nom au film de Joël Seria, réalisé en 1975, avec Jean-Pierre Marielle : "Les galettes de Pont-Aven".

les galettes de Pont Aven


Mais Pont Aven, ce n'est pas qu'un film. Non, non, non.
C'est aussi, comme elle se nomme elle même, la "cité des peintres". 
Pourquoi "la cité des peintres" ?
Parce que beaucoup de peintres y sont séjourné.
Pourquoi beaucoup de peintres y ont séjourné ?
"La véritable découverte de Pont-Aven par le monde artistique date de 1864 : en juillet de cette année-là, un jeune peintre américain, Henry Bacon voyage en diligence entre Concarneau et Quimperlé où il se rend pour prendre le train et la diligence fait halte à Pont-Aven qu'il découvre donc par hasard. Il est séduit par ce village dont un dicton un tantinet ironique disait à l'époque : « Pont-Aven, ville de renom, quatorze moulins, quinze maisons », en raison de sa forte activité meunière.
« C'est le plus joli village de France que j'avais vu jusqu'à présent, avec son pont étrange au-dessus d'une rivière rapide, qui fait tourner plusieurs roues à eau pittoresques et s'en va vers la mer, à peu de distance. »

Henry Bacon, de retour à Paris, en parle à ses amis artistes, et notamment à Robert Wylie, qui arrive à Pont-Aven en 1865 (il y séjourne jusqu'en 1876), vite rejoint par d'autres jeunes artistes américains originaires de Philadelphie et des peintres anglais comme Lewis et Carraway. 
L'Ecole des Beaux Arts de Paris encourage ses élèves à se rendre à Pont Aven. De nombreux artistes français et étrangers suivent le mouvement. Tous ces artistes sont attirés par la beauté de la campagne environnante et le faible coût de la vie." 
WIKIPEDIA

Les Pontavenistes se sont très vite adaptés à cette nouvelle population et ont ainsi ouvert des ateliers, des boutiques de matériel de peintres, des hôtels-auberges-pensions pas chers et des débits de boissons qui ferment à 22 heures. Les habitants se plaisent à servir de modèles aux artistes.
Vers 1880, une seconde vague d'artistes arrive à Pont-Aven avec une quarantaine de peintres paysagistes anglais, américains et d'Europe du Nord.
Pendant l'été 1886, sur les conseils de Jobbé-Duval puis d'Emile Bernard, Paul Gauguin arrive dans la cité. Il y explore le synthétisme, appelé plus tard "L'école de Pont-Aven". Paul Gauguin reviendra plusieurs fois à Pont-Aven. Il y peindra, entre autres, le célèbre "Christ jaune" en 1889, œuvre majeure du symbolisme. il quitte définitivement la France en juillet 1895 pour les Îles Marquises où il meurt en mai 1903.

Suite à cet engouement artistique, Pont-Aven passe ainsi de "quatorze moulins, quinze maisons" à 40 hôtels, restaurants et cafés en 1900.

Aujourd'hui, en août 2021 et en cette période de l'année (et peut être tout le reste de l'année aussi), Pont-Aven est très couru.
Un monde ! Mais un monde dans les rues ! Incroyable ! Partout ! Sur les trottoirs, dans les rues; aux terrasses des bars, des restos, devant les vitrines de peintres et autres marchands d'arts. On voit à peine l'Aven, cette petite rivière paisible, allant et venant suivant les marées dans le petit port.

Nous nous éloignons donc de la petite cité des galettes... "cité des peintres" pour aller trouver une chapelle dans le Bois d'Amour ; ce bois qui se trouve sur les hauteurs nord de la ville, sur la commune de Nizon. C'est dans ce bois que se trouve la chapelle de Notre-Dame-de-Trémalo.

Pont-Aven, chapelle de Trémalo (29)

Oooh qu'elle est mignonne cette petite chapelle, presqu'au milieu des bois. Facile à trouver grâce à cette route-allée bordée de chênes et de châtaigniers.
Edifiée dans un style gothique en 1550 par Guillaume du Plessis (seigneur du Plessis) et Catherine de Botigneau son épouse, elle passa de famille en famille jusqu'à tomber en ruine avant d'être restaurée complètement en 1957.
Au premier regard, son toit asymétrique surprend avec sa pente nord qui touche presque le sol. Elle est discrètement massive avec ses murs en granit soigneusement appareillés en pierre de taille, dans la tradition médiévale.

Mais entrons à présent pour y découvrir plusieurs curiosités.
La première, bien sûr, que l'on vient voir ici, c'est cette croix surmontée d'un Christ jaune. Cet objet qui fut peint à deux reprises par Gauguin dans ses tableaux "Le Christ jaune" en 1889, exposé aujourd'hui à la Galerie d'art Albright-Knox à Buffalo dans l'État de New York et "Autoportrait au Christ jaune" en 1890-1891, conservé au musée d'Orsay, à Paris.

gauguin           gauguin

Pont-Aven, chapelle de Trémalo, Christ jaune (29)           Jénorme est à la chapelle de Trémalo (29)

"Dans cette œuvre, Gauguin réalise son projet de faire un triple autoportrait, en partie inversé : son propre portrait, central, est inversé ; le Christ jaune, lui aussi inversé, reprend les traits de Gauguin ; le troisième élément représente un pot à tabac à son effigie, en tête de « grotesque »." WIKIPEDIA

Mais ce n'est pas la seule curiosité de l'intérieur de cette chapelle, notamment avec les sablières ornées de nombreuses sculptures représentant des animaux, réels ou fabuleux, et des têtes de personnages aux expressions les plus diverses, avec, entre autres, cet animal serrant entre ses dents un sexe masculin.

Pont-Aven, chapelle de Trémalo, Christ jaune et figurine (29)          Pont-Aven, chapelle de Trémalo, figurine (29)

Pont-Aven, chapelle de Trémalo, figurine

C'est un beau lieu, empli de silence et de recueillement.
Mais nous repartons pour reprendre la route.

Maitre Arnaud nous envoie quelques adresse incontournables dans un périmètre de 20 kilomètres autour de Pont-Aven. Nous décidons de nous rendre à Bélon, et plus précisément devant l'auberge "Chez jacky" qui semble être une auberge-restaurant incontournable dans la région, notamment pour découvrir quelques spécialités culinaires de la région. Peut être une influence inconsciente par déduction : Gauguin, les Marquises, Jacques Brel, Jacky. Tu la vois la déduction.
Paul Gauguin est allé s'exilé sur les îles Marquises, tout comme Jacques Brel. Les deux artistes sont inhumés, côte à côte, sur ces îles, au cimetière du calvaire d'Atuona, à Hiva Oa. Et Jacques Brel a chanté et écrit les paroles de "La chanson de Jacky" en 1965.

Par contre, les deux hommes ont laissé des souvenirs différents aux locaux.
"Décédé le 8 mai 1903 en artiste maudit dans une misérable case, Gauguin laisse sur place une mauvaise réputation après sa mort, auprès des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l'impression d'avoir eu affaire à un homme qui s'est servi des Polynésiens, surtout des femmes, comme si cela lui était dû, mais aussi auprès de certains colons (l'évêque, l'administration, les gendarmes avec qui il a eu des démêlés incessants)." WIKIPEDIA

"Lors de son escale aux îles Marquises, diminué, Jacques Brel abandonne le projet de tour du monde et décide de se retirer dans ce lieu, où personne ne le connaît. Il y fait l'avion-taxi pour rendre service aux habitants en les transportant entre l'île marquisienne de Hiva-Oa, où il réside, et Tahiti, sur un trajet maritime de 1 430 kilomètres, soit un vol d'environ cinq heures." WIKIPEDIA

Bon, donc, nous, nous ne sommes pas aux Marquises, mais à Bélon, et plus précisément à Riec-sur-Bélon. Le calme y règne aussi, surtout à l'heure où nous y parvenons. 16 heures. Les restaurants ont fermé. On y fait la vaisselle et on s'y prépare pour le service du soir. Mais il y a toujours moyen d'y savourer une des spécialités de ce lieu retiré sur les bords de la ria Debélonn, entre terre et mer.

blason de Riec sur Bélon

Cette spécialité se retrouve bien représentée
sur le blason de la commune...

 

 

 

 

 

Non, la spécialité culinaire n'est pas le griffon.
Oui, il s'agit bien de l'huitre. L'huitre plate de Bélon.
Son élevage a débuté en 1864. À la même période, l’administration de Napoléon III interdit la consommation des huîtres en dehors des mois en R, c’est-à-dire au cours de l’été, pleine période de reproduction des huîtres afin de lutter contre l’épuisement des ressources.
Nous nous promenons autour du port de Bélon avec ces bassins de cultures ostréicoles.

Belon, anse de Lanriot et huitres (29)


Et nous remarquons très vite que le restaurant Chez Jacky se trouve sur la rive opposée. C'est con. 

Belon, anse de Lanriot et bateaux (29)

À cette heure-ci, y'a même pas un bac pour traverser la ria.
Tant pis, on traine un peu en profitant des paysages et du calme ambiant.
Quelques personnes sont attablées pour faire un goûter de 16 heures avec quelques huitres et une bouteille de blanc. C'est chouette. Et puis le décret sur la consommation d'huitres en dehors des mois en R a été levé depuis longtemps. On mange des huitres toute l'année maintenant. Rien à foutre l'humain de la reproduction de ce mollusque marin bivalve de la famille des Ostreidae.

Belon, anse de Lanriot et huitres

Belon, anse de Lanriot et huitres

 

Allez, on repart !
Musique pour nous rappeler que nous ne somme que des...

Hein ? Ah ouais, c'est marrant. Le titre est "You are a tourist", mais à aucun moment la chanson ne parle de cela explicitement.


Mission : se poser.
Objectif : trouver un hôtel.
Pour mettre toutes nos chances de notre côté en cette période touristiques, nous ne nous risquons pas longtemps à tenter de trouver un petit hôtel perdu le long de la ria Debélonn. Non, nous allons directement dans une ville. Et cette ville, c'est Quimperlé, dont le nom peut faire penser à un petit Quimper située à 48 kilomètres l'une de l'autre.

Quimperlé, rue Dom Morice (29)

Très vite, nous trouvons un hôtel dans le centre-ville, Le Vintage. Un beau petit hôtel aménagé dans une ancienne banque avec une déco originale et un super accueil des propriétaires.
Un bel endroit pour passer la soirée après être allés manger en ville et avoir trainé un peu dans la vieille ville, le long des cours d'eau qui donnent le nom à Quimperlé.
Le nom breton de la ville est Kemperle. Le nom de Kemperle vient du mot breton kember qui veut dire confluent et de la rivière Ellé. Effectivement l'Ellé et l'Isole convergent à la hauteur de Quimperlé pour donner naissance à la Laïta, un aber long d'une quinzaine de kilomètres soumis à la marée, qui fut navigable et permit à Quimperlé d'être un port de mer.

Demain, nous repartirons pour de nouvelles aventures. One ne sait pas trop où... 

 

 

 

 

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