No man 's Landes

Quand on prend le temps, on se dit parfois à soi-même : "Les Landes, quand même, à part des pins..."
Et puis, on se dit aussi qu 'il y les plages...

Il était bien 9 heures lorsque j 'ouvrais les yeux sur ces objets étranges qui regardaient comme étant le dernier représentant de la race humaine sur cette terre, à présent gouvernée par les objets incongrues...
                  
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                            Ils sont toujours bleus et, en plus, ils sont trois.

Au-dehors, Bayonne exposait ses quais de Nive sous une lumière certes blafarde, mais néanmoins inquiétante.
             
Humm, ça sentait bon la fin du monde ! Tous ces gens croisés dans la rue ne semblaient pourtant omnibilés que par une seule chose : "L 'Aviron Bayonnais va-t-il descendre en Seconde Division ?"

Je décidais de passer outre afin de me concentrer sur cette rivière tranquille qu 'est la Nive.
Je me suis promis d 'aller faire un tour du côté des sources de cette rivière, non loin du col
d 'Orgambide. Parait-il que les paysages y sont époustouflants avec des routes serpentant merveilleusement dans la forêt d 'Orion, puis sur la crête du mont Sayarre.
Coïncidence troublante, le nom de la Nive serait le résultat d'une longue dérive depuis un nom basque présumé : l'Unibar compris en gascon comme loi Nival<fer>’’lof River’’ en 1291</ref> puis lo Niva: [nié], et enfin féminisé en français pour donner la Nive. Le v se prononce [β] en gascon. Mais le nom pourrait aussi venir de *niv- (rivière), comme la Nièvre (de *Nevera).

Et la Nièvre, eh hein, j 'connais !
D 'ailleurs, pas plus tard que l 'autre jour, je recevais des nouvelles fraiches du Journal du Centre...
                            

Je ne sais pas si cela avait un rapport, mais c 'est à ce moment précis que je me retrouvais à Quitaou, Anglet, où une magnifique chaise, transformée en table présentait un apéro des plus concrets...
                           
Sans savoir ni pourquoi, ni comment, c 'est ici même que la décision fut prise d 'aller faire un tour à la plage.
Il pleuvait, le temps n 'allait pas se lever de sitôt. Toutes les conditions étaient donc réunies pour faire autre chose, pourtant. Parfait.

Je passais chercher Maître Arnaud, occupé à jouer avec Siensien...
    
...pour ensuite prendre la direction de Labenne.
C 'était sans aucun doute le meilleur endroit pour observer les nuages gris qui poignaient au-dessus de nos têtes endimanchées.

   
Après quelques minutes de route complètement quelconque, pendant lesquelles il n 'y eut même pas un rond-point original à se mettre sous les yeux, comme celui, par exemple, de Flins-sur-Seine, dans le 78...

FLINS-SUR-SEINE

            Flins, de profil

Flins, de face      

Allez donc savoir pourquoi ils avaient foutu une taupe géante ici. J 'ai bien fait quelques recherches, mis aucune n 'a abouti à quelque chose de censé.
Flins, ville de la taupe ? Flins, seule ville de France jumelée avec un animal ? La taupe, emblème de Flins alors qu 'il me semblait qu 'elle était plus liée à la ville de Gonnehem, dans le 62 ? Peut être qu 'une taupe avait sauvé la cité d 'une inondation ou d 'une attaque au gaz il y a plusieurs siècles ? Flins, fabricant de manteau en peau de taupe ? Flins, construite sur un réseau de galerie souterraines ? Jeu de mots : Flins-taupe ? Taupe-Flins ?
Ou alors, rien ! La taupe est là, simplement pour faire parler. Par exemple, la ville est réputée pour sa dimension agricole. Or, on le sait, la taupe est l 'ennemi juré des jardiniers et des agriculteurs.

Bref : toujours est-il que nous arrivions à Labenne-océan. Et là, pas de taupe !
Je dirais même plus : pas un chat dans la grande artère de la station, reliant la D810 à l 'océan !

LABENNE OCEAN
   
EN HIVER

Labenne, ses souvenirs d 'hiver

Labenne, sa plage, versant Nord

Labenne, sa plage versant Sud
J 'te foutrais un salon de thé-lounge,
moi, dans ces blockhaus, là !

Labenne, ses graffitis

Labenne, ses commerces

Labenne, son panneau d 'affichage.

Curiosité. je n 'avais jamais entendu parler d 'Omar Sosa. En même temps, on ne peut pas tout savoir. Mais Maître Arnaud lui connaissait.
Maître Arnaud : "- C 'est un très bon pianiste cubain. Je l 'ai vu au festival Pirineos il y a quelques années."
   

Cubain ou pas, je me demandais bien ce que ce pianiste   - qui avait l 'habitude de trouver son inspiration dans la musique traditionnelle cubaine (santeria, yoruba...), dans le jazz le plus contemporain, le hip hop ou encore la musique arabe - , allait faire du côté de Saubrigues, qui
n 'était pas l 'endroit le plus connu et le plus facilement accessible des Landes.

Saubrigues... Tiens, si on allait voir...
Après tout, Labenne, il semblait que nous avions bien fait le tour.
Le temps d 'acheter une baguette dans le seul commerce ouvert à dix kilomètres à la ronde. Une petite gargotte, composée d 'une tente, d 'un bar, de frigos. Le tout tenu par une jeune femme qui nous révèle qu 'il faut bien qu 'il y en ait une dans le coin...  Oh, tiens, un chien... Caressons le chien... Bordel, il pue ce salaud !
Allez, on s 'casse !

C 'est donc avec des mains qui puent et un peu de Omar Sosa dans le poste...

... que nous prenons la route des terres landaises.
en longeant l 'Adour...

Ondes fugitives de l'adour
Vous qui passez, plaintives et sans retour
Gardez sur vos rives mes amours,
Gardez mes amours, toujours, toujours.

Je ne sais pas si Michel Etcheverry avait pris la même route que nous pour écrire "La Dacquoise". Il aurait peut être écrit un refrain différent si, comme nous, il s 'était soudainement retrouvé dans une sorte d 'impasse ; là même où le bitume disparait pour laisser place à un chemin boueux, parsemé de multiples nids de poules dans lesquelles le ciel gris ne pouvait se mirer.

D 'impasse en visions brumeuses et bucoliques...

            

... en suivant parfois des panneaux
indiquant des lieux aux noms singuliers...
      

       ...à la recontre d 'étranges présences...
      

... pour finalement arriver au...

MARAIS D 'ORX

Oui, sur le papier... ou plutôt sur le plan, cela donne ceci : un ancien marécage de plus de 1000 hectares asséché destiné à la culture intensive du maïs puis abandonné. Il y figure des boisements, des saulaies, des roselières, des jonçaies, des digues, une vaste prairie, des cultures, une zone de pêche, un canal de ceinture et un parcours de promenade à la découverte des animaux de cette réserve naturelle située sur une voie principale de migration.
Ainsi, est-il possible d 'observer :

          Le Milan noir

Photo extraite de Temujin à Genghis Khan

La spatule blanche               

Photo extraite de Univers Nature

            Le crabier chevelu

La bécassine des Marais       

Photo extraite de Oiseaux Net

              Le canard siffleur

Photo extraite du canard siffleur

Le grèbe castagneux          

Photo extraite du Grèbe castagneux

            Le balbuzard pêcheur

Photo extraite de Nunda foto

Le ragondin écrasé            

Ou encore l 'animal préféré de Maître Arnaud,
la Grèbe huppée

Photo de Passion nature

Oui, que de faune, que d 'oiseaux, que de paysages, que d 'émerveillement semblaient nous attendre et nous tendre les bras pour atteindre nos yeux admiratifs d 'un tel spectacle naturel.
Ooooh, mon Dieu, que la nature était belle...
Mais voilà, nous sommes au mois de janvier et il fait un temps de chiotte.

Pas un oiseau en vue ! Pas un marcassin fourbe, ni une truie à deux faces ! Pas de manchot Picasso ni de tourterelle aux yeux bleues ! Sans parler du moineau cornu et de la percherette à col ourlé !

En ce jour gris, le marais d 'Orx étandait lui-aussi un épais et finalement envoûtant manteau de nuages bas, composés de bruine humide. non, ce n 'est pas un pléonasme : cette bruine était vraiment humide !

Et puis, finalement, ce n 'était pas vilain. Calme.
Pas un bruit ! Pas un mouvement ! Silence !
Le ciel se confondait ici à la terre pour ne faire qu 'un et te rappeller à toi, sinistre humain, que tu n 'étais pas grand chose ici bas. Aaah, cruauté !
Le regard faisait une pause, ne pouvant rien fixer.
   

 
Perte de repères. Agréable. On avait l 'air con, mais le moment était propice.
Oui, les Landes nous offraient ici, dans ce marais d 'Orx, une autre vision que les coutumiers pins et plages : le vide !

Cela me faisait penser à Fargo, le film des frères Cohen.

Tiens, ben puisqu 'on en parle, il y a leur dernier film qui vient de sortir avec un des meilleurs teaser de ces dernières décennies.

Il passait à 16h30 au Royal de Biarritz  et il était à présent hors de question de musarder plus longtemps dans le Marais aussi beau et reposant soit-il.

Direction la ville !

Plus vite nous aurons vu le film, plus vite nous serons chez Mélanie pour retrouver Stade 2 avec une actualité sportive une nouvelle fois très chargée avec un parterre de champions hors norme.

Comments

[nICK cANON]

eT bEN mES cADETS...!