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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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10 avril 2015

Pâques au béton, épilogue (40)

Eeeeeh oui, le week-end dernier, c'était Pâques !
Cloches, poules, lapins, oeufs ! Lapins qui accouchent de cloches qui font des oeufs qui donnent naissance à des poules pendant que les humains passent à table avec un agneau répondant au nom de Pascal.

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

DANS NOTRE ÉPISODE PRÉCÉDENT
Nous avons parlé de Jésus et de canard en regardant la maquette du nouveau documentaire-reportage de Grégo sur la confection du foie gras par le groupe rock-fusion-groove The Inspector Cluzo. Mais aucune explication n'était apportée quant au titre énigmatique du billet de blog de Jénorme : "Pâques au béton, prologue".
Fallait-il y voir une allusion à la citation de Desproges "Noël en cabane, Paco Rabanne" ou "Noël au scanner, Pâques au cimetière" ? Et que devient-il, tiens, Paco Rabanne ? A-t-il réellement côtoyé Jésus dans une vie antérieure ? Et que se sont-ils dits ? Ont-ils bu un coup ensemble ou ont-ils simplement parler fringues ? Et la station Mir, elle est où ? Pourquoi ne s'est-elle pas écrasée sur Paris le 11 août 1999 ? Que viennent chercher sur terre les extra-terrestres à part Paco Rabanne ? Est-ce que cela a un rapport avec le mot béton présent dans le titre de ce billet ?  Et pourquoi parler de béton un jour pareil ? N'y avait-il pas un autre titre à trouver ? Mais t'es allé où Jénorme ? Et pourquoi ? Et comment ? Hein ? Non, mais franchement ?

 

DANS NOTRE ÉPISODE PRÉSENTEMENT
La première chose non importante que l'on puisse dire, c'est que cette nouvelle série intitulée "Pâques au béton" est très courte puisqu'elle ne se compose que de deux épisodes qui n'en sont pas puisqu'il s'agit d'un prologue et d'un épilogue. Alors, déjà, hein, t'as qu'à voir le boulot ?! C'est ni fait, ni à faire !

 

Ceci étant dit, revenons à nos moutons à nos agneaux pascal !

agneau pascal 2"Le sacrifice de l'agneau tire son origine d'un ordre de Dieu à Moïse, avant la traversée de la mer Rouge, pour immoler un agneau par famille. Le sang de l'agneau, répandu sur les portes des maisons des Hébreux avec une branche d'hysope, permettait de signaler à l'Ange de la Mort que ces maisons devaient être épargnées de la mort des premiers nés, qui ne devait frapper que les Égyptiens (une des dix plaies).
Jésus est identifié à l'agneau sacrificiel de la tradition juive. Jésus est aussi représenté par un agneau dans l'Apocalypse. L'agneau symbolise également la soumission du chrétien à la volonté de Dieu, ainsi que les vertus d'innocence, de douceur et de bonté."  WIKIPEDIA

 


Le week-end dernier, c'était Pâques et, comme nous le disions, à Pâques, on ne pense pas assez aux canards, mais il a tout de même fait un temps magnifique. Cela n'a peut être rien à voir, mais j'ai envie de te dire : "Pourquoi pas ?" Je ne sais pas si tu remarques par ces phrases et ces mots successifs que j'ai vraiment du mal à trouver un enchaînement cohérent pour revenir sur le vrai sujet de ce billet...
Alors, tiens, profitons de ce parfait alignement des conjonctures Pâques-beau temps pour prendre le large !
Allons profiter du soleil en humant cette nouvelle pollution à particules ! Savourons du regard ce sublime ciel bleu encore plus apparent de nos jours sans cette maudite couche d'ozone qui ralentit toute irradiation ! Allons écouter les vagues ininterrompues de cet océan toujours en mouvement et qui progresse inlassablement sur nos côtes, nous rappelant chaque jour que la planète se réchauffe dangereusement et que bientôt, la terre ne sera plus qu'une île... OOoooh, la terre n'est plus qu'une île ! Cela faisait pourtant des années que l'on me disait de ne pas manger du Monsanto, de me déplacer à vélo, de trier mes ordures ménagères !!!! Et je n'ai rien fait !!!!!!! 

PENDANT CE TEMPS, EN CHINE...
on produit pour un monde moins cher !
les-usines-chinoises-polluent

Photo : Never-Surrender

 

Allez : faisons des choses originales tout simplement en allant voir des trucs.
Qu'est-ce qu'il y a à faire en ce week-end de Pâques ?

Je pourrais aller à Ondres profiter de la solitude
de cette petite maison
située face à l'immensité de l'océan...
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Mais elle n'est pas à moi et elle n'est pas à louer !

Ben oui, ben oui...

J'aurais pu m'adonner aux joies des divers sports de plage
proposés par la ville d'Hossegor, comme le TrottiPlage...

IMG_6893
Mais c'est vite lassant !
T'avances pas, tu t'enlises et t'as l'air con !

 J'ai également tenté le basketbeach, mais c'est chiant, le ballon ne rebondit pas. Le Beachtennis pareil ! En fait, le tennis de plage, c'est un peu comme le tennis de table, sauf que tu remplaces la table par une plage. 

J'aurais pu me rendre à Seignosse pour m'adonner
    aux joies des jeux de hasard du Macao Jeux...
DSCN5183
Mais tout était fermé !

Et là, tu me dis :
TU : "- Ben eh oh, tu nous prends pour des buses ou quoi ? Tu y es allé vu que t'as fait une photo ?!"
Et de te répondre tout de go :
MOI : "- Ah oui, tiens..."

 

J'aurais pu rester à table et regarder cette surprenante composition
d'une cuillère posée sur une nappe avec reflet de parasol vert...
DSCN5180
Mais non !

Après moult réflexions, mais pas trop, j'ai donc pris la voiture pour me rendre à CapBreton.
Et là, tu me dis :
TOI : "- Encore !!!!"
Et de te répondre tout de go :
MOI  : "- Ah oui, tiens..."
Mais cette fois-ci, ce n'était pas pour voir la marée-du-siècle-qui-a-lieu-tous-les-18-ans.
NON ! C'était pour visiter de plus près ce que j'appelerais...

 

CAPBÉTON

Et là, dans ta tête à toi, si tu veux, mais tu n'es pas obligé, tu peux chanter le générique de Dallas, mais avec Capbéton à la place. 1, 2, 3, c'est parti !

CHAAAANTTESSSS !!!!
"Capbéton, ton univers impitoyaaaaaaaaaableeeeee !
Capbéton, glorifie la loi du plus fort,
Capbéton, et sous ton soleil implaccable,
Capbéton, tu ne redoutes que la mort,
Capbéton, patrie du blockhaus du béton..."

Ah : "blockhaus, béton", on y vient !
Attention, il ne s'agit pas de dire que la station balnéaire landaise très courue et qui porte le nom de Capbreton (pourquoi pas CapLandes alors ?), est pourrie par des constructions en béton, partout, pouaaaaahhhh, l'horreur, des immeubles de 40 mètres, des hypermarchés, des résidences à outrance, des églises à foison, des parkings à tire-l'arigot, et je ne sais tout quoi encore !
NON : il s'agit ici de se rendre sur la Plage de la Savane.
Et là, tu me dis :
TOI : "- Mais... mais... qu'est-ce que tu parles de béton sur la plage de la Savane, enfin, tu fonds les plombs mec ?! Tu t'es pas remis de la tumade que tu t'es bouffé à La Ganaderia de Buros l'année dernière ????"
Et de te répondre tout de go :
MOI : "- Ah oui tiens..."
Non ! Et de te répondre tout de go :
MOI : "- Non, non, non ! Je ne fonds pas les plombs ! La plage en question où y'a du béton, c'est bien la plage de la Savane ! Je pense que la mairie a voulu faire un petit clin d'oeil sarcastique au paysage."

 

Et le paysage, il est comment à Capbéton ?
Eh bien, comme ceci :
DSCN5190

Aaaaah oui. Là aussi, les cloches sont passées, mais c'est pas des oeufs de Pâques en chocolat ! Ooooh que non, ce sont des blockhaus, mon p'tit !
Petit rappel de ce qu'est un blockhaus.

 

LE BLOCKHAUS, CET INCOMPRIS

DSCN5145Blockhaus est un mot allemand équivalent du mot anglais blockhouse (tous deux issus du moyen néerlandais blochuus) qui désigne à l'origine une maison forte, un fortin construit généralement avec des bois empilés, bruts ou facés, à la manière des fustes. C'est typiquement le fortin anglais d'Amérique du Nord.
Le terme est passé aux retranchements de campagne enterrés, d'abord blindés avec de gros troncs, puis en béton armé, utilisés massivement par l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale ; puis lors de la Seconde Guerre Mondiale avec l'édification de ce qui fut appelé "Le Mur de l'Atlantique".
Construit par le Troisième Reich, ce système extensif de fortifications côtières était destiné à empêcher une invasion du continent par les Alliés depuis la Grande-Bretagne et s'étendait de la frontière hispano-française jusqu'au nord de la Norvège, soient 4000 km environ.
Le Mur de l'Atlantique, ce sont 12 000 ouvrages tels que forteresses, bases sous-marines, blockhaus, bunkers, cuves à canons. Le Mur de l'Atlantique, ce sont 13 millions de m3 de béton du Danemark à Bidassoa. Le mur de l'Atlantique... T'as vu, j'utilise une anaphore comme François Hollande... Le Mur de l'Atlantique, ce sont 291 000 travailleurs forcés pour l'ériger. Le Mur de l'Atlantique, ce sont 300 soldats postés, etc.
On considère que le plus gros blockhaus jamais construit serait celui d'Eperlecques, situé en pleine forêt dans le département du Pas-de-Calais. Il fut construit pour accueillir plus de 100 missiles V2 à la fois et en lancer 36 par jour sur Londres et les côtes britanniques, mais ne fut jamais achevé.
Pour toi, je me suis rendu à Eperlecques et j'ai ramené cette vidéo incroyable faite avec un appareil photo...

Bon, vu qu'on ne comprend rien et que l'on ne voit pas grand chose, regardons plutôt ces quelques photos prises avec une caméra vidéo...

Eperlecques, blockhaus, intérieur

Eperlecques, blockhaus, intérieur (59)       Eperlecques, blockhaus (59)

Eperlecques, blockhaus, ensemble (59)       Eperlecques, blockhaus, intérieur, missile (59)
Ah oui, là, y'a du béton ! 216 mètres de long, 95 m de large et 33 m de haut !

 

Revenons à Capbreton !
Les blockhaus présents sur la Plage de la Savane n'ont jamais servi et furent démantelés par les nazis eux-mêmes en 1944.

"La batterie côtière de Capbreton était composée de 4 casemates modèle 652 armées de canons de 105 mm Schneider. Apparu en 1943, ce plan-type représente un volume bâti de 880 mètres cube. Le poste de commandement pour batterie côtière de l´armée de terre de type 636 est un modèle classique pour ce genre de batterie. De nombreux abris sont disséminés sur la plage (modèles M 283, 610, 622)."  WEHRMACHT 64

Il n'en reste pas moins que ce paysage me fascine ; architecturalement, historiquement, idéologiquement.
En se référant au livre de Jean-Guy Dubernat, "Le mur de l'Atlantique : de la Loire à la Bidassoa" (2011), on découvre certains pans de l'Histoire qui n'ont pas toujours été clairement explicités par les autorités françaises encore aujourd'hui. Jérôme Prieur et son livre référence "Le Mur de l'Alantique, monument de la collaboration" (2010) en faisait déjà état.
Extraits choisis avec le journal Sud-Ouest.

 

Bunkers sur nos côtes :
que doit-on faire du Mur de l'Atlantique ?

DSCN5248A"Le Mur de l'Atlantique n'est pas un monument comme les autres. Il encombre les paysages du littoral, mais pas seulement. Il pèse aussi sur les mémoires. Alors que citadelles, châteaux, tours, donjons, remparts sont la fierté des contrées qui les ont préservés, la charge idéologique que portent les bunkers du mur est trop prégnante pour qu'ils soient regardés avec recul. La gêne est d'autant plus forte que les ombres qui les hantent ne sont pas seulement celles des Allemands de l'organisation Todt, cet État dans l'État chargé de mener à bien les grands chantiers du Reich. Les monolithes de béton tantôt horizontaux, tantôt enterrés, tantôt de guingois sont des œuvres bien françaises.
Un livre révélateur de Jérôme Prieur ("Le Mur de l'Alantique, monument de la collaboration"), consacré à la construction du mur, souligne que ce sont des entreprises tricolores qui ont mené les chantiers de ces monstres de béton. Bien peu l'ont fait sous la contrainte. La plupart d'entre elles pour survivre mais, en même temps, pour, banalement, faire fortune. D'ailleurs, les patrons de certaines d'entre elles, y compris de celles situées en zone libre, implorèrent une part du gâteau auprès de l'organisation.
Elles ne s'en sont pas vantées après la guerre. Pourtant, elles avaient alors réussi un exploit technique : la réalisation, en un temps record (moins de quatre ans), d'un chantier pharaonique sans équivalent alors sur la planète. (...) La reconnaissance, en automne 2010, du fait que le « mur » était une réalisation bien française, a ainsi été entourée d'une incroyable discrétion médiatique. La guerre nous a donc légué un ouvrage unique au monde. S'étendant sur plus de 4 000 kilomètres du cap Nord à Hendaye, cette fortification surpasse la Grande Muraille. Avec ses sentinelles de béton, elle reste indissociable du paysage des dunes et sables océans. Si certains viennent encore en pèlerinage, parce qu'ils voient dans les monstres désarmés les sinistres chapelles de l'ordre noir, d'autres, visionnaires, dont Paul Virilio est le chef de file, y relèvent les prémices d'une architecture novatrice.

Quand Jean-Guy Dubernat, plasticien et designer, examine l'ouvrage, c'est en disciple de Virilio, dont la lecture a décidé de sa carrière d'artiste, qu'il officie. «Le mur, dit-il, n'est ni horrible ni détestable puisqu'il a été le tombeau du nazisme.» Relier le mur à la doctrine nationale-socialiste serait donc un contre sens. Car les éléments de l'ouvrage reprennent par l'épure de leurs formes, par la simplicité du matériau, par la priorité donnée à la fonction, quelques antiennes chères au Bauhaus, dont Hitler, qui persécuta ses membres, était un admirateur secret. Dès lors, à contre-courant de l'esthétique officielle alors en vogue - le risible néobavarois et le glaçant néoclassique -, l'architecture défensive de l'Atlantique aurait épousé le modernisme architectural de l'époque, se rattachant non seulement au Bauhaus mais aussi au crayon avant-gardiste de Robert Mallet-Stevens. Cela, «parce que, explique M. Dubernat, les moments des conflits sont ceux où l'on développe les technologies de pointe.»

Reste, comme le rappelle Jérôme Prieur, que ce grand projet a été une aubaine pour le bâtiment et les travaux publics. Il a donné du travail à des centaines de milliers d'ouvriers français volontaires alléchés par un meilleur salaire et une pitance garantie. Mais il aura aussi mobilisé des légions de réquisitionnés, des internés étrangers, sortis de camps pour se tuer à la tâche d'une entreprise démesurée : en moins de quatre ans et dans une période où l'on manquait de tout, l'occupant s'est approprié quelque 16 millions de mètres cubes de béton, l'équivalent de 65 centrales nucléaires. Une masse détournée de la richesse nationale au profit d'un ouvrage inutile, désuet, dépassé, mais qui pensait affirmer l'invincibilité du Reich. Aujourd'hui, nombre de ces métaphores d'une dictature prévue pour durer mille ans ne résistent ni au souffle des vents ni aux escarmouches des vagues. Mais la moitié des ouvrages du mur sont encore debout. La mémoire française feint de les ignorer, comme si les bunkers étaient encore une écharde de Vichy difficile à arracher sans douleur. Jean-Guy Dubernat persifle en se fondant sur la vérité gaulliste : «Cette édification, dit-il, est un grand mystère : puisque tout le pays était résistant, alors le mur de l'Atlantique a été construit par des résistants.»." 
Jean-Paul Taillardas pour SUD-OUEST

 

Avant du ciment sur les plaines, voici le béton sur le sable.

Un premier constat s'impose aux yeux...

Oui, Capbreton et sa plage de la Savane, c'est un peu la mer à la montagne, ou l'inverse. Un peu comme Annecy quoi... Bon... On ne va pas non plus aller skier sur les toits des bunkers en hiver et aucune restauration à base de tartiflette et raclette n'est prévue, mais il y a quelque chose.
Allez, allons déambuler dans ce paysage de fin du monde.

 

 

 CAPBÉTON, DÉAMBULATIONS

 

PREMIÈRE APPROCHE :VUE D'ENSEMBLE
C'est marée basse lorsque j'arrive sur la plage de la Savane. Ce phénomène rend plus accessible l'accès aux monstres de béton gisant sur le sable.

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SECONDE APPROCHE : LES BUNKERS
Je fais à présent le tour des casemates et abris. Par leur position et leur aspect architectural, je leur donne des noms.

EN LÉVITATION
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J'ai longuement hésité à nommer ce bunker "En apesanteur" afin de rendre un hommage incongru à Calogero. Mais j'ai finalement opté pour "En lévitation"  ;  un mot qui me fait penser à "Léviathan", ce monstre marin de la mythologie phénicienne qui évoque un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie, sinon d'anéantir le monde...
La partie surélevée de ce blockhaus fait face à l'horizon océanique. D'ailleurs, si tu t'aventures à l'intérieur et que tu parcoures les quelques maigres couloirs obscures, tu peux accéder à une terrasse donnant sur l'océan. Même à marée basse, ses fondations sont encerclées par une petite mare d'eau salée.

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 °                 °

 

 

 

LA BOUCHE
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J'ai hésité à appeler ce bunker "Leviathan" car au Moyen Âge, le Léviathan était représentée sous cette forme obscur et terrifiante d'une gueule ouverte semblant vouloir avaler les âmes, en même temps qu'elle symbolise l'entrée des enfers. Mais vu que j'en ai déjà parlé pour le premier bâtiment, je n'ai pas voulu me répéter.
On pourrait également l'appeler "Solarium" tant son antre centrale peut faire penser à de ces machines à bronzer. de plus, cette fente est orientée plein Ouest-Sud-Ouest ; ce qui lui donne la parfaite orientation pour parfaire ton bronzage.
Et puisque l'on parle de solarium, cela me fait penser à cette histoire incroyable qui est arrivé à Julien Marbot.

Le solarium de son quartier fermé, il part en vacances dans le Sud
pour la première fois depuis dix ans

gorafi photo

"C’est une aventure peu banale qui est arrivée à Julien Marbot, consultant de 40 ans habitant Tourcoing. Suite à la fermeture du solarium installé depuis dix ans dans son quartier, l’homme s’est vu contraint d’aller chercher du soleil dans le Sud. Récit.


Un projet complètement fou
Selon plusieurs sources contradictoires, l'homme a agi sur un coup de tête. Après s’être rendu au solarium de son quartier et avoir constaté que celui-ci avait fermé sans en avertir sa clientèle, Julien Marbot rentre chez lui excédé.
Quelques heures plus tard, il a l’idée de consulter la météo puis de poser des jours pour partir deux semaines en Espagne. Un geste que l’intéressé n’a pas su expliquer et que plusieurs de ses proches ont qualifié d’«irresponsable», de «désespéré», voire de «pas très très sage quand même».

Des contretemps mais pas de regrets
Mais une fois sur place, rien ne se passe comme prévu. Julien découvre tous les inconvénients du bronzage en plein air : «Je me suis rendu compte qu’il fallait rester beaucoup plus longtemps au soleil pour obtenir le même résultat. Surtout qu’en mars, l’indice UV n’est pas au plus haut» explique le consultant.

Et Julien n’est pas au bout des mauvaises surprises : «C’était également beaucoup plus fatigant car pour bronzer plus vite, j’ai été obligé de faire du bateau, quelques randonnées en montagne. Du coup, j’ai même dû me baigner parce que j’avais trop chaud.» ajoute-t-il.

Tout est bien qui finit bien
Heureusement pour lui, au bout d’une semaine, il trouve la combine en découvrant un institut de beauté quelques centaines de mètres à côté de sa location. «La fin du séjour a été super, faire des UV m’a laissé du temps pour de vraies activités comme aller sur Facebook et regarder The Voice. Je reviendrai !» s’est-il exclamé avant d’aller visiter Barcelone sur Google Earth."

LE GORAFI

 

Ceci étant dit, revenons à nos moutons... à nos agneaux pascal... à nos bunkers !
Bien sûr, le bunker qui me fait face n'est pas une bouche, ni un solarium, ni un canapé en béton.

C'est un bunker H636 dont voici le plan intérieur :
H636 a
          H636 b
Plan : Wehrmacht 64

Difficile de se faire une idée de ce que cela pouvait donner quand on est face au monstre maintenant.

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    La bouche de dos                                        La bouche et son cure-dents

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La bouche de profil                                               La bouche éloignée

DSCN5276

 °                 °

 

 

LA CORNE D'ABONDANCE
DSCN5288

De loin et de son profil Ouest, ce bunker fait également pense à une baleine sortant du sable pour scruter le ciel. Enfin, c'est ce à quoi cela me fait penser quand je regarde la photo ci-dessous à droite.

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 Corne d'abondance en contre-jour                               Baleine d'abondance         

Et puis, en s'approchant, on distingue une ouverture plongeant sur la sable, tel un toboggan intérieur ou un vase renversé, ou une corne d'abondance déversant ses "bienfaits" sur la plage... Bon, là en l'occurrence, ce ne sont pas des fleurs, des aliments, du miel, des fruits et du lait, mais plutôt des grosses caillasses verdies par les marées.

DSCN5282
DSCN5290
               DSCN5203

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 °                 °

 

 

LE CLASSIQUE REPEINT
Blockhaus avant ekosystem
Photo : Ekosystem

De prime abord, cette dénomination ne veut rien dire, mais elle se rapporte au fait qu'il y a quelques mois il arborait une belle peinture que l'on voit ci-dessus. Et puis, aujourd'hui, voilà à quoi il ressemble.

DSCN5269

 °                 °

 

 

VIERGE
DSCN5232     H652

"Vierge" car ils n'ont pas de tag, ni de forme particulière si ce n'est celle d'un bunker. Aucune couleur autre que celle, verte prononcée, de la "mousse océanique" qui s'est déposée de façon éparse sur l'ensemble de la structure. Le bunker ci-dessus est un H652 (plan : Wehrmacht 64).

DSCN5234

°                 °

 

De prime abord anodin, j'approche d'un gros tas de béton gisant non loin de la dune séparant l'océan du quartier océanides de Capbreton.

 

LE PENCHÉDSCN5236

Pratiquement au pied de la dune séparant l'océan du quartier océanides de Capbreton, voici le plus oriental des blockhaus de CapBéton. Plus oriental non pas parce qu'on peut y boire du thé à la menthe ou parce qu'il est occupé par des danseuses du ventre, mais bel et bien parce que c'est le bâtiment situé le plus à l'Est de toute cette batterie militaire.
J'en ai fait le tour pour constater la pente. À première vue, il semble opaque et lisse. Et puis, en tournant autour, je remarque de ces petits détails : des "petites cheminées" sur le toit, des ouvertures étroites, des structures ferreuses rouillées sortant telles des griffes du béton et de multiples tags.

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DSCN5239              DSCN5241

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°                 °

 

 J'ai bien fait le tour de toutes les casemates. A présent, je repars dans un sens différents pour voir à nouveau les blockhaus avec un oeil autre.

 

 

TROISIÈME APPROCHE :
DES GENS ET DES BLOCKHAUS
Regardons maintenant les passants, touristes, sportifs évoluer au milieu de cette sorte de chaos. Que font-ils ? Quelle taille ont-ils par rapport aux bâtiments ?

Je reviens sur la bouche...
DSCN5218

Ah merde, pas d'humain ici, mais un siensien ! Dru, virevoltant, haletant, heureux apparemment d'évoluer dans ce paysage. Va-t-il se faire dévorer par la bouche ? Va-t-il tenter de la ramener à son maître ? Va-t-il chercher à la dessabler ? Ou va-t-il simplement uriner dessus pour marquer son territoire ? Suspense.
Mais cette vision d'un chien devant une bouche m'appelle en mémoire cette vidéo d'un autre siensien qui a quelques problèmes, justement, avec sa bouche...

C'est à toi l'ami Fritz !

 

Je reste un peu devant la bouche, une personne passe. Concentrée, elle ne regarde que le sable et l'engin qui lui sert à détecter les métaux.

DSCN5264

 

Autres lieux, autres scènes, autres rencontres.

DSCN5216 Surfeurs se protégeant du vent
pour se changer en cadres supérieurs

 

 

 

 

 

   DSCN5240    Jeune fille jouant
à cache-cache avec sa soeur
autour du
Penché.

 

 

 

 

DSCN5262Tiens, revoilà la jeune femme
qui cherche des métaux...

 

 

 

 

 

DSCN5260Ah, tiens,
revoilà le siensien
qui attend que ses maîtres
lui lancent le blockhaus
pour aller le chercher.

 


 

 

DSCN5285Ah, y'a la corne d'abondance qui a déversé une touriste sur la plage.

 

Et pour finir, puisque nous sommes partis du grand tout, finissons avec les détails...

 

QUATRIÈME APPROCHE : TAGS ET DÉTAILS
On reprend tout depuis le début, mais dans l'autre sens. Maintenant, je passe à travers les bunkers pour ne m'arrêter que devant les tags et couleurs que ceuxci portent sur leurs entrailles. Tatouages éternels ou éphémères, originaux ou recouverts. Superposition de formes, de lignes et de couleurs...

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DSCN5246

Toutes ces couleurs, ces tags, ces phrases et ces formes donnent au domaine un élan créatif, une autre dimension.
Cela me fait penser au travail d'OaKoAk. Cet artiste français déambule dans les rues et s’amuse à créer des scènes complètement insolites en mêlant des icônes de notre culture aux murs décrépis ou à tout élément urbain qu’il croise sur son chemin. Quelques exemples...

 

oak-oak-street-art-bruce-lee

oak-oak-street-art-chaplin

oak-oak-street-art-prison

oak-oak-street-art-pieton

oak-oak-street-art-spider-man  

street-art-rue-vide-ordure

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

oak-oak-street-art-chameau

Photos : OaKoAk

 

Après cette déambulation bunkerienne, plusieurs questions se posent et mériteraient d'être le sujet d'un prochain bac de philosophie. Faut-il détruire ou non les blockhaus ? Font-ils parti du patrimoine ? Sont-ils exploitables pour devenir autre chose (restaurant, bar, salle de sports de plage, mini-cinéma, local associatif,...) ? Et toi sinon, ça va ?

Mais, et je terminerai ce billet en posant une ultime question que tu te t'es peut être pas posé en voyant pourtant tous ces blockhaus allongés sur cette plage de la Piste de Capbreton. Mais comment se fait-il que ces bâtiments soient dans un tel état ? Comment ont-ils atterri ici ?

Une réponse est donnée avec ce comparatif photo "années 1960-2015"
Capbreton, avant après
Photo : ?

Deux réponses sont avancées :
1) En 1943, la série de blockhaus trônait sur la seconde dune avec vue panoramique sur l'océan afin de parer à toute attaque. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'à quelques mètres de l'eau, immergés à chaque marée haute. On explique ce phénomène par le problème d'érosion des dunes qui touche toute la côte Aquitaine. Ils sont toujours à la même place depuis 1943 ; c'est la dune qui s'est retirée.
2) L'érosion côtière n'est pas la seule raison à la disposition des blockhaus aujourd'hui. Ces bâtiments n'étaient pas entièrement posés sur la dune. Seul le haut de la construction était apposé sur le sommet alors qu'il n'y avait aucune assise au sol. L'autre chose qui explique le dispositif actuel, les Allemands ont fait exploser leurs ouvrages avant de partir, ce qui aurait accélérer leur écroulement.

En attendant des réponses, il est grand temps à présent de rejoindre un autre endroit où il y a moyen de boire quelques bières belges.

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous ne parlerons pas de ces mêmes blockhaus, mais à marée haute...

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                DSCN5172

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Et nous ne parlerons pas non plus de la destruction du bunker d'Ondres...

...à qui j'étais allé rendre visite en octobre dernier.

Ondres, plage, blockhaus et tag (40)        Ondres, plage, blockhaus et tag

 

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Commentaires
D
Bonjour Jenorme,<br /> <br /> Une très bel article, bien construit et détaillé, merci pour cet instructif partage, agrémenté de belles photographies,<br /> <br /> Pour avoir pas mal marché sur les plages de la Françaises, ils sont omniprésents.<br /> <br /> Une belle journée à vous,<br /> <br /> Au plaisir,<br /> <br /> David,
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S
J'adore. Poétique, très. Fabuleux. Merci. Mille fois. Regard incroyable. Merci.
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