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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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31 octobre 2018

Un petit tour dans le Morvan, prologue (58)

L'automne est là avec son cortège de feuilles mortes, de couleurs, de nez qui coulent... Tiens, t'as vu : nez au pluriel ne prend pas de S.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Oui, l'automne s'est installé sur le pays France. À la différence des autres années, il semble qu'en 2018, nous ayons quelques soucis d'approvisionnement en eau dans certains départements alors que d'autres, malheureusement, subissent des inondations impromptues. Incroyable situation à quelques centaines de kilomètres de différence entre l'Aude ravagée par les eaux et la Nièvre devant appliquer des mesures de restrictions d'eau.
Et justement puisque l'on parle de la Nièvre -on aurait pu aussi parler du Doubs, du Jura, de la Haute-Garonne, mais bon, ça m'arrange de parler de la Nièvre-, allons-y !
Comme chaque année en cette période automnale, je quitte le pays basque d'adoption pour parcourir quelques 700 kilomètres et rejoindre mes terres nivernaises natales. De Bayonne à Nevers. J'ai déjà suivi plusieurs itinéraires afin de relier ces deux villes. Tour à tour en passant soit par le Massif Central, soit par la Vendée, soit par le Cher profond, la Dordogne, le Limousin, le Lot,...
Aujourd'hui, je vais aller au plus vite en empruntant le trajet le plus court... dans un premier temps.

Bayonne → Bordeaux → Angoulême → Bellac
où je croise un charmant nom de lieu-dit...
Mon idée, lieu dit (87)

 Je me demande souvent qui trouvait le nom des villes et lieux-dits. Il y a quelques fois des explications réalistes comme pour Bordeaux.
BORDEAUX : Anciennement appelée Burdilaga, pourrait trouver son origine dans les mots "burd" et "gala" (racines aquitaines), désignant respectivement "boueux" et "crique". Bordeaux serait donc "la crique ou l'abri dans les marais".
En ce qui concerne "Mon idée", je n'ai pas trouvé d'explication. Je peux juste te dire que le lieu-dit se compose de deux maisons et d'un aérodrome. Stanley Liquide proposait de "de faire exploser l'endroit dans son intégralité pour pouvoir rajouter ensuite "c'était" juste avant "mon idée"."
Stanley Liquide qui a d'ailleurs repris le chemin des planches à dessin avec ces quelques oeuvres récentes :

liquide b         liquide c

liquide f   liquide g   liquide  liquide a
Dessins : Stan Liquide

Ah ben oui, c'est spécial, mais bon, hein, nous vivons dans un pays démocratique, hein. La France, terre de liberté, hein ! Et ce n'est pas parce que Stanley Liquide n'est pas parlementaire qu'on a le droit de toucher à sa liberté, hein ! Qu'est-ce que j'raconte, moi ?
Reprenons.

 

Mon idée → Limoges → ...
Bon là, je devrais tracer par Châteauroux, Bourges puis Nevers,
mais je passe plutôt par la Creuse en suivant la Nationale 145...
Et plus, si affinités...
creuse a
Carte : Google maps

Après avoir quitté la Route Centre-Europe Atlantique... Ouah, ça pète ça comme nom ! Ça fait penser à un truc genre route de l'extrême; tu vois, les grands voyageurs, les paysages infinis, tout ça. Mais, en fait, non ! La Route Centre-Europe Atlantique, c'est un axe qui permet aux nombreux poids-lourds de traverser la France d'Est en Ouest pour amener leurs marchandises des pays de l'Est à l'Espagne-Portugal. C'est aussi sur cet axe que l'on peut voir de ces nombreux petits camions immatriculés en Pologne.

On en voit partout, tout le temps, à toutes les heures, tous les jours.camion polonais
Qui sont-ils ? Que font-ils ? Que veulent-ils ?
Le Journal du Centre avait réalisé une petite enquête en février 2017
devant la prolifération de ces camions sur les routes françaises.

"Ces camionnettes bâchées de transport de marchandises, le plus souvent immatriculées en Pologne, ne payent pas de mine. Mais elles dévorent, tous les jours de l’année, sans contrainte de pause, des centaines de kilomètres de bitume sur les routes nationales et autoroutes de la Nièvre et de la France entière.
Leurs chauffeurs, polonais, bulgares ou lituaniens, payés au lance-pierres et au kilomètre parcouru, livrent autant de clients, au mépris des limites imposées par le cabotage, que le souhaitent les patrons des sociétés de leurs pays qui les envoient en France à la demande d’entreprises… françaises. (...)
« Ces chauffeurs peuvent rouler vingt heures de suite s’ils le souhaitent », s’indigne encore le secrétaire général de l’Otre. « C’est une fraude organisée », poursuit-il en pointant du doigt de « vraies organisations avec des vraies sociétés et d’énormes bénéfices ».
Et pour cause : selon le président des Transports Charrier et Compagnie, le salaire brut chargé d’un conducteur français est de 46.176 € par an quand il n’est que de… 20.100 € pour un Polonais ! « Nous demandons des contrôles accrus face à ce phénomène », insiste Éric Rousseau, le patron de la société de transport éponyme, à Corvol-l’Orgueilleux. (...)" LUDOVIC PILLEVESSE pour Le JDC

Ils m'énervent ces camions.
Je passe au-dessus de l'A20 en traversant un lieu-dit La Croisière. Parait-il qu'ici, autrefois, il y avait une maison dans un virage prononcé qui portait le nom étrange du "virage de La Picoune". La mémoire locale rapporte qu'une femme habitait la maison,aujourd'hui en ruine, implantée à ce carrefour. Les enfants qui passaient avaient l'habitude de la saluer et, elle, de les embrasser. Mais voilà,la dame en question était pourvue d'un système pileux agressif sur la figure d'où le surnom qui lui avait été donné : "La Picoune" et nombreux étaient ceux ou celles qui essayaient d'échapper à ses embrassades, car elle... piquait ! (d'après Mr Penot,ancien chauffeur de taxi à Montulat).

Aujourd'hui, il n'y a plus la maison de La Picoune, mais un rond-point sur lequel s'est placé une friterie ambulante convoyée par un tracteur.

La Creuse, bord de route, friterie (23)


Je dépasse La Souterraine pour rejoindre la Nationale 145. Sur le bord de la route, au loin, un château d'eau m'annonce que je suis dans la Creuse.

Limoges → La Souterraine
La Creuse, bord de route

La Creuse, chateau d'eau (23)       La Creuse, chateau d'eau

Des panneaux touristiques placés sur le bord de la Nationale 145 m'incitent à quitter cette voie rapide pour aller faire un tour dans les terres. L'année dernière, je m'étais rendu aux Pierres Jaumâtres (cf : Les pierres Jaumâtres)...

Les Pierres Jaumâtres, la bascule (23)         Les Pierres Jaumâtres, la grenouille (23)

Cette année, je vais aller faire un tour à Masgot, petit village qu'un panneau routier qualifie de "village sculpté". J'ignore ce que cela peut bien dire, le mieux est d'aller voir.

La Souterraine → Guéret
Évènement régional
Felletin, évènement laine (23)
Dernier week-end d'octobre : Journées Nationales de la laine. Felletin, berceau de la tapisserie, est depuis six siècles associée à la production textile. Aujourd’hui, la tradition demeure une réalité économique avec l’activité de la Filature de laines Terrade et de la Manufacture de tapisseries Pinton. Durant trois jours, Felletin, fête la laine et la création textile. Au programme : visites d’entreprises, Salon artisanal avec plus de 100 exposants venus de la France entière, ateliers de démonstrations (Tricot, Filage, Feutre…), Ateliers enfants (Scoubilaine, tressage, tissage…), conférence…

 

Guéret → La Saunière
Tuning floral
La Saunière, bord de route (23)

 

La Saunière → Ahun
Enseignes
Ahun, ancien bar Bienvenu (23)
        Ahun, enseigne boucherie (23)

Et puis, après Ahun, voici Adeux... ♫ A deux, à deux, passionnément ♫. Tu t'souviens, c'était le générique d'Antenne 2 ? C'est nul !
Après Ahun, je prends une route de campagne qui se fait de plus en plus étroite. D'abord encadrée par des habitations, puis par des champs. D13, puis D16. Puis Masgot. Prononcez Magot, comme Mister Magoo.

Bon, en fait, ça marche pas parce que Magoo se prononce Magou.
BREF : poursuivons !

Petit village séparé de la D16 par un petit vallon avant que ce vallon ne devient petit rocher sur lequel sont venues se poser quelques maisons de pierres.

 

MASGOT
Masgot, entrée du village (23)

Après avoir posé la voiture sur le parking obligatoire situé en amont, je m'en vais déambuler dans les rues à la recherche de quelques sculptures puisque, rappelons-le, Masgot village sculpté. Mais qu'est-ce qu'un village sculpté ?
Pour moi, ce serait un village entier taillé dans la roche. Ok ? Eh ben non !
Masgot, village sculpté, cela veut dire qu'il y a quelques sculptures éparses, disposées de ci de là dans la petite localité. Il faut se calmer ! C'est pas non plus extraordinaire.
Mais cependant toutefois sommes tout et quand bien même, pourquoi Masgot possède-t-il autant de sculptures étranges dans ses rues qui ne sont pas si nombreuses ? Eh bien, tout d'abord parce que c'est ici qu'un paysan et sculpteur local habitait et a transformé le hameau au XIXème siècle. Son nom ? François Michaud.

"Il naît, en 1810, sur la commune de Fransèches. Fils d’un maçon migrant, il se consacre à son travail de paysan, se marie et a quatre enfants. Cependant, c’est un maçon-tailleur de pierre talentueux et autodidacte, qui débute, probablement vers 1850, l’ornementation de sa maison, mais aussi de son village entier, à travers la création de sculptures et de gravures étonnantes. Aux alentours, des boules de granite naturelles font office de carrières. Inspirées par des évènements de sa vie, par ses idées politiques et spirituelles, et notamment par le passage des maçons creusois à Paris, ses œuvres représentent animaux imaginaires, femmes nues, figures politiques, dans un style populaire dit naïf. Parfois osées et contradictoires, ses œuvres, à l’époque, choquent et étonnent. François Michaud, réputé solitaire et secret, meurt en 1890. Oublié puis redécouvert, son travail est aujourd’hui visible lors d’une promenade dans le petit village de Masgot." DETOUR EN LIMOUSIN

Masgot, sculptures (23)        Masgot, une cour (23)

Les créations du sculpteur François Michaud y sont exposées dans le village. Le promeneur peut notamment rencontrer des statues de femmes, un écureuil, un chien, un escargot, des modillons.
Fils d’un maçon migrant, il se consacre à son travail de paysan, se marie et a quatre enfants. Cependant, c’est un maçon-tailleur de pierre talentueux et autodidacte, qui débute, probablement vers 1850, l’ornementation de sa maison, puis du village (presque) entier.

Masgot, sculptures, le potager (23)
Le potager, faisant face à la première maison qu'habitait François Michaud

"La première maison dans laquelle vécut l’artiste accueille aujourd’hui une reconstitution d’un intérieur limousin au XIXème siècle. Cheminée sculptée, four, mobilier typique et objets du quotidien sont à découvrir. Deux chaises en bois sculptées par l’homme y sont encore présentes, arborant les inscriptions "Asseyez-vous" sur l’une et "Auprès de moi" sur l’autre. Un muret et un portail entièrement ornés et travaillés entourent son petit potager. Là, une sirène sans bras, des marguerites, un chien tenant un serpent entre ses pattes ou encore un aigle à écailles de poisson sont représentés."  DÉTOUR EN LIMOUSIN

François Michaud, homme solitaire, a appris en autodidacte la gravure et la sculpture. Ses sources d’inspiration s’enracinaient dans son quotidien : la nature, les gens, les bouleversements politiques.

Masgot, sculptures

La deuxième maison dans laquelle François Michaud vécut est aujourd’hui habitée, mais peut être admirée depuis l’extérieur. Très originale et insolite, elle affiche sur son portail l’image fantasque d'un Napoléon de profil, faisant face à... à... et tournant le dos à....
De style populaire dit naïf, parfois osées et contradictoires, ses œuvres, à l’époque, choquent et étonnent. François Michaud, réputé solitaire et secret, meurt en 1890. Oublié puis redécouvert, son travail s'expose ici, dans ce coin reculé de la Creuse où il vécut. Dans sa démarche, il rejoint l’abbé Fourré de Rothéneuf, le Facteur Cheval de Hauterives, entre autres. Ces artistes sont tantôt classés dans l’Art brut, l’Art naïf ou l’Art hors-les-normes, l’Art singulier ou tout simplement l’Art populaire.

 

Je quitte Masgot assez rapidement pour reprendre la route en direction de Nevers que j'atteindrais quelques heures plus tard.

 

LE LENDEMAIN
Il fait beau et dans le journal local qui est Le journal du Centre, je constate que la Nièvre et ses environs ont des envies de records du monde.

Record battu       Un nouveau record

Je ne pense pas qu'il y ait un rapport entre les deux, mais cela donne de belles images.
Petite balade dans les rues neversoises pour constater que Nevers, une fois de plus, affiche son originalité touristique.

Après Le fil bleu qui permet de visiter la ville
et ses monuments en suivant une ligne au sol...

 ...la préfecture nivernaise a inauguré des Selfie point
(en français : Points selfie).

Nevers, selfie point, insta (58)

 

LE LENDEMAIN DU LENDEMAIN
C'est peut être à partir de là que le titre de ce billet trouve sa réelle explication puisque c'est ce jour là que j'entame une petite virée morvandelle.
L'année dernière, mon père et moi étions partis sur les sentiers morvandiaux entourant la chapelle de Faubouloin à la découverte des couleurs automnales et des fontaines sacrées du Morvan (cf : Balade automnale morvandelle).

balade automnale morvandelle          balade automnale morvandellebalade automnale morvandelle         balade automnale morvandelle

Cette année, nous allons privilégié une randonnée moins difficile, plus centrée sur les plaisirs de la table. Objectif : faire le tour du lac des Settons, mais surtout aller manger dans une petite auberge locale au charme typique.
Pour rejoindre le lac des Settons qui se trouve ne plein coeur du Morvan, je me lance dans un petit détour par les routes nivernaises, bazois et morvandelles ; histoire d'apprécier les couleurs automnales 2018.

NEVERS→ BULCY
J'ai toujours été fasciné par ce motel en bord d'A77,
Le motel des Broussailles,

perdu dans les bois, mais pas trop.
Bulcy, Motel les Brousailles (58)

Un motel, cela me fait toujours pensé à ces routes américaines. Je pense à des films comme "Sailor et Lula" que Jérôme Leroy a rebaptisé le "Tristan et Iseult au pays des motels", "No country for the old men" des frères Cohen, "La soif du mal" d'Orson Welles, "Psychose" d'Alfred Hitchcock, ou encore "Memento" de Christopher Nolan...
Le premier motel a ouvert aux Etats-Unis, à San Luis Obispo, en 1925, à mi-chemin entre Los Angeles et San Francisco, sur la Route 101. Le nom de Motel vient de la contraction "Motor-hôtel" dans le sens où les voyageurs garent leurs voitures devant la porte de leur chambre.
Je m'étais dit que le jour où je me marierai, j'emmènerai ma femme dans cet endroit. Bon, je ne me suis jamais marié.
Je reprends la route.


BULCY→ MESVES-SUR-LOIRE
Un énorme monument fait face à l'automobiliste
quand celui-ci entre dans le village par l'ancienne Nationale 7.
Mesves-sur-Loire, monument 10 octobre 1870 (58)

C'est une sorte d'obélisque sur lequel est gravé la date commémorative du 10 octobre 1870 surmontée d'un médaillon figurant un combat. Cela fait sans aucun doute écho à la guerre franco-prussienne, mais je ne comprends pas pourquoi il y a ce monument ici. Peut être parce que Mesves se trouve en bord de Loire et que l'armée de la Loire était cette armée française créée sous la direction du général de La Motte-Rouge pour briser le siège de Paris.

 

MESVES-SUR-LOIRE → LES 200 BORNES
Pouilly-sur-Loire, auberge des 200 bornes (58)

En septembre 2016, j'étais passé un pau par hasard devant ce restaurant mythique de la non-moins mythique Nationale 7-Route Bleue (cf : C'est la rentrée !). Le bâtiment était abandonné, repris par la nature.

200 bornes         200 bornes

Aujourd'hui, le bar-restaurant-hôtel a été repris. Ré-ouvert en octobre 2016, c'est un couple venu de l'Hérault, Carol et Bruno, qui gère le lieu. Après de nombreux travaux de réhabilitation, Les 200 bornes ont retrouvé leur cachet d'antan avec déco vintage, plaques émaillées et magazines sur la route des vacances que l'on peut notamment consulté au comptoir où je n'ai pu m'empêcher de passer un peu de temps en sirotant une bonne vieille Kwak.

Pouilly-sur-Loire, auberge des 200 bornes, bar (58)

Après quelques discussions et une interrogation sur les nombreux camions polonais qui parcourent les routes de France, j'ai pris la direction de Pouilly-sur-Loire.

 

LES 200 BORNES → POUILLY-SUR-LOIRE
Je pose la voiture pour aller voir quelques façades de commerces.
Pouilly-sur-Loire, pharcie (58)          Pouilly-sur-Loire, antiquités

Pouilly-sur-Loire, la Bouteille d'Or, enseigne

Le bar-restaurant "La bouteille d'or" est fermé, faisant lui aussi parti des vestiges de l'ancienne Nationale 7 qui passait en centre-ville autrefois. Si il existait un grand nombre de restaurants ici, à Pouilly-sur-Loire, ce n'est pas seulement parce que c'est une partie du département où l'on fait du bon vin  -même si cela est souvent lié. Si Pouilly-sur-Loire possédait de nombreux établissements de restauration, c'est parce que la ville se trouvait alors à quelques 200 kilomètres (comme nous avons pu le voir plus haut avec le bar-restaurant-hôtel Les 200 bornes) de Paris lorsque les Parisiens empruntaient la célèbre Route Bleue pour se rendre sur la Côte d'Azur en vacances. À l'époque, pas d'autoroute, pas de voitures puissantes et une obligation de traverser de nombreux villages et villes ; ce qui prolongeait le trajet et faisait arriver les Parisiens dans le département de la Nièvre à l'heure du repas. D'où le nombre important d'enseignes de restauration ici.
Malheureusement, "La bouteille d'or" est fermée depuis quelques années. reste cette enseigne en fer forgé sur fond coloré ainsi qu'une fable rappelant l'origine du nom de l'établissement.
"Il était un temps fort lointain de nous où nos braves mariniers ne buvaient jamais d'eau. Fils de Galarne était un marinier fort réputé. Sur la rivière, il n'y avait pas meilleur que lui pour lire les flots, déchiffrer les pièges et trouver le bon passage. Il connaissait la Loire comme nul autre et avec lui, le voyage était un long chemin tranquille. Mais, en ce bas monde, toute médaille a son revers, celui du gars Fils de Galarne tenait du débordement ….
Notre bonhomme avait, une fois à terre, un goût intangible pour le cruchon. Il allait de taverne en troquet, d'estaminet en auberge et buvait plus que de raison. Lui qui était d'une sobriété exemplaire sur l'eau, perdait toute modération quand il avait les deux pieds sur la berge. Un mal de terre en quelques sorte, qui le faisait tourner barrique ! (...)
Malheureusement pour lui, une fois son vice assouvi, le pauvre bonhomme ne savait plus où il habitait. Il allait au hasard et se perdait dans la nature. N'en pouvant plus, le capitaine, homme avisé et ayant le bon sens des gens de Loire considéra le problème posément. (...)
Après quelques incantations, deux ou trois crachats et des pratiques incertaines, le Jean Cou tendit une bouteille d'Or au capitaine. Celui-ci fut très surpris de cette offrande. C'était justement la source de ses maux et voilà que le sorcier voulait soigner le mal par le mal. Mais on doit pas contrarier les forces obscures, en homme avisé, notre marin le savait bien. (...)
C'est alors que le sorcier lui expliqua que cette bouteille d'Or avait un pouvoir maléfique. Quand on la faisait rouler sur elle-même en la posant à même le sol, le goulot pointait toujours en direction de la Loire. Ainsi donc, le pauvre Fils de Galarne retrouverait son chemin en dépit de son état. C'était bien le souhait qu'on lui avait demandé d'exaucer ! (...)
La bouteille fit des merveilles et depuis ce jour, Fils de Galarne rentrait au bateau. (...)" CHRONIQUES OVALES

Quelques restaurants sont tout de même encore ouverts, comme, par exemple, le fameux "Chez Mémère" qui affirme fièrement sur sa vitrine ses nombreuses reconnaissances gastronomiques.

Pouilly-sur-Loire, restaurant Chez mémère (58)

Pouilly-sur-Loire, restaurant Chez mémère, vitrine (58)             Pouilly-sur-Loire, restaurant Chez mémère, vitrine

Malheureusement, il est un peu tôt pour goûter à cette cuisine familiale. Je ne suis pas parti de Paris, mais je continue à aller vers le Nord, je n'atteindrai jamais le Morvan qui se trouve à l'Est.


Je quitte donc Pouilly-sur-Loire en me dirigeant vers l'Est. Je traverse les terrains de vignes dont les feuilles n'ont pas encore complètement pris les couleurs de l'automne.

Pouilly-sur-Loire, vignesPouilly-sur-Loire, vignes (58)Pouilly-sur-Loire, vignesPouilly-sur-Loire, vignes

 

Et puis ce sont de longues lignes droites, tour à tour découvertes et ombragées,
sur les petites routes de la campagne nivernaise profonde.

Maizière, sur la route (58)

Prémery, sur la route (58)

 

POUILLY-SUR-LOIRE → CHATEAUNEUF-VAL-DE-BARGIS
Sur la place de ce petit village, un café ("La halte de campagne")
qui vend des timbres et des piles.
Une stèle très épurée à la mémoire de René Falk,
un jeune résistant tombé ici le 30 juin 1944 à l'âge de 16 ans.
Chanteauneuf-Val de Bargis, bar panneau (58)
        Chanteauneuf-Val de Bargis, mémorial (58)

L'autre matin, en lisant le Journal du Centre  -journal local rappelons-le- , j'étais tombé sur un article qui parlait d'un petit bar typique qui se trouvait à Dompierre-sur-Nièvre. C'est à quelques kilomètres de  Chateauneuf-Val-de-Bargis, presque sur la route du Morvan. Je vais y faire un tour, au cas où cela serait ouvert et qu'il y aurait moyen d'y boire une pression rapide.

 

CHATEAUNEUF-VAL-DE-BARGIS → DOMPIERRE-SUR-NIEVRE
Arrêt Chez Titine.
Dompierre-sur-Nièvre ancienne auberge (58)

Ah non, c'est pas là.
C'est un peu plus loin.
Dompierre-sur-Nièvre, bar Chez Titine

Ce bar typique, et qui de prime abord ressemble d'avantage à une maison de particulier qu'à un bar, porte le nom "Chez Titine". Voici quelques extraits de l'article paru dans Le Journal du Centre à propos du lieu.
"Chez Titine, un bar resté dans son jus.
S’il est un café nivernais resté typique et dont les murs et la décoration sont à l’identique depuis son origine, c’est bien celui de Dompierre-sur-Nièvre, Chez Titine !
C'est en 1933 que les parents de Colette ont acheté le café dans la grande rue du bourg. Une époque où « Titine » faisait à la fois épicerie, café, restaurant, agence postale… Et comme les activités ne suffisaient pas à cette boulimique de travail, Titine exploitait aussi une petite entreprise agricole, de quoi mettre du beurre dans les épinards. C'est là, dans une pièce attenante à la grande salle commune, dans une petite pièce servant de chambre, que Colette, la fille de la maison, a ouvert les yeux. Son père était facteur et le commerce familial faisait également cabine téléphonique. On y venait chaque jour pour y chercher son épicerie, son courrier, boire un verre entre artisans et conclure des marchés, pour téléphoner aussi, ce qui n'était pas rien. Durant des années, Titine a travaillé sans relâche et c'est dans son café, derrière son comptoir, qu'elle est décédée à 89 ans.
Colette, devenue secrétaire de direction, s'était entre-temps mariée avec Pierre Carmeson, alias Pierrot, prototypiste au CNRS de Garchy, et accordéoniste. Tous deux refusent de fermer l'établissement, et Pierrot, la retraite arrivée, reprend à son nom le petit commerce dont l'activité se résume au débit de boissons.
Des anecdotes, ils en ont à revendre. Comme cet autochtone qu'on surnommait « Cul de bois » et qui venait au village avec une carriole tirée par un âne qu'il appelait Pompidou. À en croire Colette, c'est souvent Pompidou qui raccompagnait son maître à domicile, les soirs où il avait abusé de l'alcool. (...)
Un autre établissement de boisson se trouvait également dans la rue du Bourg, mais ce dernier était aussi une maison de tolérance, et les quiproquos arrivaient de temps à autre, ce qui amusait Titine.(...)"  LE JOURNAL DU CENTRE

Malheureusement, aujourd'hui, à l'heure où je passe, le bar est fermé. Je continue.

 

DOMPIERRE-SUR-NIEVRE → SAXY-BOURDON
Je trouve le nom de cette bourgade sympathique et amusant.
J'ai donc fait un détour de trente bornes juste pour faire cette photo.
Jénorme est à Saxy-Bourdon (58)

Ben ouais, on s'amuse comme on peut.
Et cela m'a donné envie de ré-écouter cette autre chanson de Vanessa Paradis.

 

Il y avait aussi :
Après 
sexy sushi
       

Voici :
Saxy-Bourdon, panneau (58)

Ce qui m'a également de suite donné envie
de ré-écouter une de leurs chansons.

 


Ce qui est moins drôle, c'est l'état de champs environnant. Tout est jaune et sec. Les vaches n'ont rien à manger ; ce qui amène les éleveurs à nourrir les animaux avec leurs réserves d'hiver. En gros, ça sent la sécheresse.

Saxy-Bourdon, sécheresse (58)

Ce manque d'herbe et de fourrage me conduit tout naturellement à Saint-Saulge pour rendre visite à la vache du clocher. 

 

SAXY-BOURDON → SAINT-SAULGE
Saint-Saulge, vache sur église (58)
        Saint-Saulge, vache sur église

Étonnant non ? Une vache sur une façade d'église. De prime abord, cela peut paraître surréaliste, mais pas tant que ça. Si nous relisons la légende, nous pouvons constater le bon sens de la population locale.
"Par une année de forte sécheresse où le fourrage se faisait rare, les habitants de Saint Saulge, qui avaient le sens de l’économie, eurent l’idée de hisser sur l’église une vache à l’aide d’une corde, afin qu’elle broute l’herbe qui poussait sur un flanc du clocher, depuis, ils perpétuent cette tradition en mai, à l’occasion de la fête locale et avec une vache factice."

Et puisque je suis devant l'église, j'en profite pour entrer dans son antre afin de jeter un oeil sur les vitraux du XVIème siècle, classés monument historique.

Saint-Saulge, église, vitraux (58)         Saint-Saulge, église, vitraux

Voilà.
Je repars car le temps passe et je n'ai toujours pas franchi la frontière du Parc Naturel Régional du Morvan, mais je m'en approche sérieusement en passant par Achun.

Bazolles, chez Paulette aJe ne prends même pas le temps de m'arrêter à Bazolles où, pourtant, il y a un autre bar typiquement sympathique du terroir d'après les services Google. Ce bar s'appelle Chez Paulette et apparamment, c'est "un lieu chaleureux, décontracté, bière".

Pourquoi aller à Achun, ou en Achun, je ne sais pas comment on dit puisque l'on dit "En Avignon" et pas "à Avignon" car sinon ça fait un A A qui n'est pas très beau et que... bon on s'en fout.
J'arrive en Achun. Mais pourquoi ?
Eh bien, tout simplement parce que c'était sur la route. Mais c'est avec plaisir que je découvre que le canal du Nivernais passe par cette petite bourgade.

 

SAINT-SAULGE → ACHUN
Achun, bar de bord de canal (58)

Eh oui, il n'y a pas que le canal du Nivernais, il y a aussi une maison éclusière, la maison éclusière de Chavance. Celle-ci fait bar à manger. En clair, bar et restaurant, mais pas à cette période de l'année où elle devient maison d'hôtes de novembre à début janvier. Tu peux louer pour 127 euros la nuit.

Achun, bar de bord de canal             Achun, canal du Nivernais (58)

Il me reste 20 kilomètres à faire pour atteindre le Parc Régional du Morvan à hauteur du village de Montreuillon qui, autrefois, était le Centre de la Zone Euro, de 2001 (année de l'entrée de la Grèce dans la zone Euro) à 2007 (année de l'entrée de la Slovénie).

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous tenterons de parler du Morvan sans évoquer le nom de François Mitterrand.

 

 

 

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