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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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1 septembre 2020

Le Berry de l'Est (18)

Et maintenant, quelque chose de différent.
Nous allons quitter un peu le Pays Basque et les montagnes pyrénéennes pour nous rendre dans le centre de la France, et plus précisément dans le Berry, et plus précisément dans le Cher, et plus précisément dans la partie Est du département.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


Eh ouais, pendant ces vacances 2020, beaucoup de touristes français ne pouvant partir à l'autre bout de la planète pour voir si l'eau est bonne sont finalement restés en France. Cela leur a permis de découvrir que le pays n'était pas si moche que ça et avait de multiples propositions touristiques, tant au niveau loisirs que historique, géographique, culturel, gastronomique... MAIS OUI, ON EST BIEN EN FRANCE !!!
Beaucoup de locaux du Pays Basque le disent : "On n'a jamais vu autant de monde sur la Côte Basque !"
Beaucoup de monde sur les plages et dans les rues biarrotes et saint-jean-de-luzoises... C'est comme ça que ça s'dit ?... Saint-Jean-de-Luz, Saint-Jean-de-Luzois... Hein ? Luzien. Ah ? Les habitants de Saint-Jean-de-Luz sont appelés les Luziens. Bien, oui, c'est plus court. Je reprends.

Beaucoup de locaux du Pays Basque le disent : "On n'a jamais vu autant de monde sur la Côte Basque !"
Beaucoup de monde sur les plages et dans les rues biarrotes et luzoises.
Devant cette déferlantre de foules vacancières, j'ai donc décidé de dissoudre l'assemblée... Non, j'ai donc décidé de me barrer dans la Nièvre. Comme chaque année à cette période !
Mais une fois rendu dans la Nièvre, je me suis dit : "Et pourquoi ne pas aller faire un p'tit tour dans le Berry, et plus précisément dans le Cher, et plus précisément dans le Cher de l'Est."
Voilà, tout simplement... Deux heures pour résumer un titre que tout le monde avait compris.

Alors, bon, eh, oh, d'accord, mais... le Berry, c'est quoi, c'est qui , c'est où, comment, pourquoi ?


LE BERRY
le berry

Eh bien, le Berry n'est pas une région, mais une Province historique de l'Ancien Régime dont la structure administrative disparaitra avec la Révolution française. Le Berry fait partie de la région Centre et comprend deux départements qui sont le Cher et l'Indre bien connu pour son cochon et son violon... Hein ? Ah non, je me gourre. L'Indre, bien connu pour son pâté de pommes de terre, ses fromages de Valencay ou Pouligny et sa lentille verte.

Issoudun, sur la route des éoliennes (36)

Route de la lentille verte du Berry


Que faire dans le Berry ?
Tu peux faire plein de trucs. Et même des trucs qui ne sont pas forcémeent marqués sur les guides touristiques, comme faire du vélo, du pédalo, de la voiture,... Mais ce genre d'activités peut être pratiqué partout. Alors, que peut-on faire de plus prcéis dans le Berry ?
En parcourant l'Indre, par exemple, tu peux te rendre dans le pays de George Sand (La Châtre, Nohant-Vic, Gargilesse,...) ou de Gérard Depardieu (Châteauroux). Tu peux également visiter le château de Valencay, la Vierge dorée au bras tendu d'Argenton-sur-Creuse, les peintures de l'église Notre-Dame du Menoux,...
En parcourant le Cher, tu peux aller voir la cathédrale de Bourges, les vignobles de Sancerre, les maisons à colombage d'Aubigny-sur-Nère, le château de Culan, le centre de la France à Bruères-Allicamps, la cathedrale de Jean Linard à Neuvy-Deux-Clochers, le Bar Truck C'est l'occaz !...
Hein ? Quoi ? Comment ? Bar truck ? Oui, voilà un défi original (si, si) à relever : trouver le Bar Truck C'est l'occaz ! quelque part dans le Cher et y boire une bière.

Mais qu'est-ce que le Bar Truck C'est l'occaz ! ?
Ben ouais, parce que c'est bien gentil de vouloir le trouver, mais si on ne sait pas ce que c'est, c'est pas gagner !

BAR TRUCK C'EST L'OCCAZ !
Farges-en-Septaine, Bar Truck, c'est l'occaz
Créé en 2018 par Sébastien Cherrier, le bar truck C'est l'occaz est un camion aménagé en bar (comme son nom l'indique) et qui se rend dans divers villages de l'Est du Cher où les bars ont disparu. L'idée : redonner de la vie, du lien social, dans des bourgs ruraux où le commerce de proximité se fait rare, et notamment les cafés.

Après plus de deux ans d'existence, Sébastien et son camion aménagé se rendent dans plus de 15 villages différents chaque soir.
"Ce qui a fait le succès de C’est l’occaz, c’est le look. Celui du véhicule, à la carrosserie couverte d’une couche de rouille savamment maîtrisée à la mode « rat’s », mouvance dont le principe est de personnaliser son auto avec une apparence plus qu’usagée. Et aussi le look de Sébastien, qui arbore barbe et tatouages." LE BERRY
Véritable lieu de rencontre entre gens du village ou du village voisin, venus boire un verre ou deux pour parler, échanger, passer un moment ensemble entre gens de tous âges, de tous styles.

Parfois, d'autres activités viennent se greffer à son camion (des musiciens, un camion pizza,...).


Aaaah que c'est beau ça, bordel !!!!

En période de Covid, faut-il rester chez soi ? Oh que non ! Allez, on se lance à la recherche du bar truck.
Pour l'approcher, une seule possibilité : savoir où il sera posté ce jour. Son programme est disponible sur Facebook (Bar truck c'est l'occaz). Eh oui, le réseau social, cela peut servir à cela aussi. Aujourd'hui, Sébastien, sa femme Véronique et son bar tuck seront à Farges-en-Septaine... ????... Ah ?! C'est où, comment y aller ? Une carte vite !

carte


OK, bon, étant donné que le plus court chemin entre deux points est la ligne droite, on va en profiter pour faire quelques détours puisqu'on n'est pas pressé, c'est les vacances.

NEVERS → FOURCHAMBAULT → CUFFY → LE GUETIN → LA GUERCHE-SUR-L'AUBOIS → GROSSOUVRE → SANCOINS → BLET → CHARLY → La Coinche → OUROUER-LES-BOURDELINS → CORNUSSE → RAYMOND → BENGY-SUR-CRAON → NERONDES → LAVERDINES → VILLEQUIERS → Feez  COUY → CHAUMOUX-MARCILLY → GRON → VILLABON → AVORD → FARGES-EN-SEPTAINE

carte 2
AH BEN VOILA !

 

C'est parti !

Je quitte Nevers, préfecture de la Nièvre.
Mais avant cela, j'ai eu un éclair  -Roc Eclerc- ! Je me suis dit : "Mais tiens, je ne suis jamais allé au cimetière Jean Gautherin ?!"
En même temps, ce n'est pas trop le truc que l'on se dit tous les jours, surtout quand on est en vacances.
Imagine :
TOI : "- Tiens , Chérie, et si on allait au cimetière Jean Gautherin à Nevers pour les vacances ?"

Hein ? Hein ? Hein ? Ben on. On préfère la plage, la montagne, la Creuse !
Bon ben moi, je suis quand même allé au cimetière Jean Guatherin car je voulais voir la tombe de Pierre Bérégovoy.

Nevers, cimetière Jean Gautherin, tombe de Pierre Bérégovoy (58)           Nevers, cimetière Jean Gautherin, tombe de Pierre Bérégovoy

Député, Ministre de l'économie, puis Premier Ministre sous Mitterrand (du 2 avril 1992 au 29 mars 1993), il fut aussi maire de Nevers pendant dix ans jusqu'à son suicide le 1er mai 1993. Bon, on ne va pas revenir sur les tourments politiques et accusions rencontrés par l'homme dans les derniers jours de sa vie.
Sur la pierre tombale sous laquelle il repose aux côtés de sa femme, il y a cette inscription :
"Parti ? Vers où ? Parti de mon regard, c’est tout."

À quelques mètres de cette sépulture, il y a la tombe de Jean Beyl, dont le nom ne parle peut être pas à beaucoup de gens. Pourtant...

Nevers cimetière Jean Gautherin, tombe de Jean Beyl (58)"Dans les années 50, l’entreprise Beyl fabrique des vessies de ballons. Elle est devenue depuis un constructeur de vélos de courses haut de gamme équipant les grands champions. En 1960, Look qui existe depuis 9 ans, va sortir de l’anonymat. Son fondateur, Jean Beyl, est passionné de ski. A la fin des années 50, il se casse deux fois la jambe, le même hiver. On est encore à l’époque où la chaussure est fixée sur le ski par des lacets. Jean Beyl invente alors la première fixation à plaque, qu’il baptise « antifracture ». Très vite, elle s’impose comme une innovation majeure et va équiper les skis haut de gamme. C’est le début de la légende… (...)
En 1963, la première fixation Pivot de la marque voit le jour : la N17.
En 1968, aux Jeux olympiques de Grenoble, Jean-Claude Killy remporte trois médailles d'or (slalom, slalom géant et descente) avec la N17." C'EST LA VIE

 

 

Allez, je quitte le cimetière pour passer dans un premier temps à Fourchambault.
Pour rester dans la catégorie cimetière, je passe devant un magasin de pompes funèbres qui propose d'égayer un peu les pierres tombales. Ici, par exemple, nous avons un bel exemple de panda....

Fourchambault, pompes funèbres (58)         Fourchambault, pompes funèbres

C'est étrange cet intéret pour les cimetières alors que la mission de ce périple tortueux est de trouver des gens qui ont eu l'idée de redonner vie aux villages.

BON,
RESSAISISSONS-NOUS !

Un peu plus loin, toujours à Fourchambault, c'est le centre-ville avec un rond-point pas banal, un panneau rappelant que la ville accueillit les usines Vespa et... un coiffeur-jeu de mots.


FOURCHAMBAULT
fourchambault rond point

fourchambault, vespa        Fourchambault, coiffeur

"C'est en novembre 1950 que s'ouvrent les Ateliers de construction de motocycles et d'automobiles (ACMA) à Fourchambault. L'entreprise est alors chargée de la fabrication des Vespa (Piaggio), puis de 1957 à 1962 de la fabrication de la Vespa 400, petit véhicule urbain performant. (...)
En avril 1953, la 100 000ème Vespa sort des ateliers de l'ACMA et en 1954, la 150 000ème Vespa made in France est célébrée. Côté automobile, environ 31 000 Vespa 400 sortent des ateliers.
Le développement de la production entraînait une augmentation considérable de l'effectif des ateliers qui vont employer jusqu'à 2 800 salariés en 1958. Parallèlement, la ville de Fourchambault bénéficiant de cet essor, sa population atteint 6 242 habitants en 1962, nécessitant la construction de plus de deux cents logements, une école primaire et une école maternelle.
Malheureusement, à partir de 1956, la concurrence avec les autres voitures et les problèmes économiques liés à la guerre d'Algérie entrainent une forte baisse de la demande et une augmentation importante des stocks. La production ralentit progressivement jusqu'à la fermeture définitive des ateliers le 31 décembre 1962." WIKIPEDIA

Je longe les grands batiments presque vides qui ont acceuilli cette production légendaire.

vespa google map         vespa google sat

Aujourd'hui, après avoir accueilli la production du Lorraine (car de tourisme) par Iveco, le lieu accueille la FPT Powertrain technologies.
Fourchambault a longtemps été une ville à forte activité industrielle. D'ailleurs, elle doit son son origine à la création, en 1821 d'une usine métallurgique par Louis Boigues, son frère Guillaume et leur associé Jean-Georges Dufaud sur le site de Fourchambault qui devient commune le 3 mai 1855.


Je quitte Fourchambault en franchissant la Loire par le pont métallique reliant la Nièvre au Cher. Direction Cuffy, puis Le Guétin.
Cette commune est connue notamment pour son magnifique pont-canal sur lequel le canal latéral à la Loire enjambe l'Allier.

"Le pont-canal du Guétin, inauguré en 1838, permet au canal latéral à la Loire de franchir l'Allier par 18 massives arches en pierre d'Apremont-sur-Allier et décor de brique. Cet ouvrage est remarquable par ses dimensions : 343 mètres de longueur. Deux écluses pallient une dénivellation de 9,5 mètres. Aujourd'hui, les bateaux de plaisance sont les principaux utilisateurs." BERRY PROVINCE

Le Guétin, pont canal (18)           Le Guétin, pont canal


C'est également ici qu'avec mes parents, nous faisons une pause déjeuner à L'Auberge du Pont-Canal afin d'y goûter la friture de Loire, puis un fromage blanc régional.

Le Guetin, auberge du Pont Canal, friture(18)         Le Guetin, auberge du Pont Canal, dessert (18)

Avant cela,
à l'apéritif, nous avons pris un Beurdin.
Le Guetin, auberge du Pont Canal, menu (18)

Et un Beurdin  -à part un apéritif-, sais-tu ce que c'est dans l'Allier ?
Eh bien, c'est un simplet, un idiot du village, celui de qui on se moque. Mais cela n'est pas définitif. En effet, pour te débeurdiner, tu peux te rendre au débeurdinoire de l'église de Saint-Menoux, entre Moulins et Bourbon l'Archambault.

Eglise de Saint-Menoux à ne pas confondre avec l'église du Menoux qui, elle, se situe dans l'Indre, et donc dans le Berry. Cette petite église est connue pour ses fresques modernes exécutées par Jorge Carrasco.

BON BREF : on est où là ?
Au Guétin !
Et on va où ?
Trouver le bar truck C'est l'occaz !
Ok !


Friture et fromage mangés, beurdin bu !
Je quitte Le Guétin, direction plein Ouest par la D976. Quelques kilomètres plus tard, j'arrive à La Guerche-sur-L'Aubois.
Je traverse le centre-ville où beaucoup de magasins semblent fermés et/ou à vendre...

La Guerche-sur-l'Aubois, abattoir à vendre (18)            La Guerche-sur-l'Aubois, fresque (18)

La Guerche-sur-l'Aubois, spécialiste de la meringue(18)          La Guerche-sur-l'Aubois, regards photographiques (18)

Un petit coup de coeur pour ce magasin :
La Guerche-sur-l'Aubois, les pieds dans l'eau 1(18)
                   La Guerche-sur-l'Aubois, les pieds dans l'eau 2(18)

La Guerche-sur-l'Aubois est (était) également une des 46 communes de la région Centre-Val de Loire visitée par le Cinémobile.
Ah ? C'est quoi ça, le Cinémobile ?
Eh bien, c'est comme un bar Truck, mais à la place d'un bar, tu as une salle de cinéma.
"En une heure, le Cinémobile, camion super-lourd, se transforme pour offrir tout le confort d’une vraie salle de cinéma de 80 ou 100 places, assurant des conditions de projection et de confort de grande qualité : une cabine de projection complète équipée en numérique, une salle équipée d’un système de chauffage et de climatisation, et d’une sonorisation Dolby, un accès pour personnes à mobilité réduite, un régisseur-projectionniste qualifié assure l’ensemble de la prestation technique : conduite du véhicule super-lourd, installation des équipements, projection, nettoyage de la salle. Il joue un rôle primordial dans l’accueil du public.
La 
salle peut être utilisée jusqu’à 18 heures par jour. La configuration et les équipements du Cinémobile permettent de créer une ambiance intimiste propice à l’écoute et à l’échange comme des projections, avec accueil d’intervenants pour 
rencontrer le public." CINEMOBILE

Et voilà : les trois camions de Cinémobile se rendent dans les villes et villages qui n'ont pas de cinéma. Encore une autre façon d'apporter de la vie dans une commune.

 

Je quitte La Guerche-sur-L'Aubois pour prendre maintenant la direction de Grossouvre.
Pourquoi ? Eh bien, tout simplement parce que le nom m'interpelle.

Grossouvre, panneau (18)

À part prendre en photo le panneau, tu peux également te rendre à la Halle de Grossouvre où se trouve l'un des plus grands espaces pédagogique dédié à l'industrie métallurgique.

Je quitte Grossouvre. En route et en pleine campagne, je croise des bottes de paille emballées dans un plastique coloré...

Froidefront, couleurs de paille (18)


Et voici que je passe à hauteur du panneau de
la ville la plus ronde de France...
Sancoins, panneau (18)

Oui, tu l'as ? Le jeu de mots, là ? Sancoins = cercle = rond = ville la plus ronde. Hein ? Hein ? Hein ?Je crois que j'ai lu cette "blague" sur un emballage de Carambar en 1986.
Ouais bon, on continue en empruntant la grande ligne de la route D2076. Juste avant la commune de Blet, je tourne sur la droite pour me rendre dans le village de Charly car son nom me fait penser à la chanson de Johnny Hallyday...

"J’irai dans les bars Où nous allions le soir Pour dire que tu ne viendras plus Je boirai dans ton verre..."
Eh mais c'est vrai qu'à l'origine de ce billet, c'est quand même de se rendre au bar Truck C'est l'occaz ! pour boire un verre !
Je ne vais pas partir d'ici sans prendre une photo du panneau. Le problème, c'est que quelqu'un a volé le seul panneau qui indique l'entrée dans la commune...

CHARLY
Charly, panneau, mais où est le panneau (18)
Mais où est (le panneau de) Charly ?

J'ai cherché dans le village, mais je n'ai trouvé que de belles maisons en pierres apparentes, un ruisseau aux eaux stagnantes vertes et un panneau indicateur de randonnée.

Charly, centre-village et rivière (18)             Charly, tourisme (18)

Je suis alors sorti de Charly, mais rien ! Je n'ai pas trouvé d'autre panneau si ce n'est celui d'un lieu-dit situé à 1,5 km de la commune.

La Coinche, panneau (18)

Tant pis pour le panneau d'entrée, profitons de ce passage dans la commune pour aller visiter l'église Notre-Dame dans laquelle se trouvent de belles fresques murales en son choeur.
Malheureusement pas possible d'aller les photographier car, avec la multiplication des vols dans les édifices religieux, beaucoup d'entre eux sont fermés dans la région.
Et pour en finir avec Charly, on pouvait également penser à Charlie Chaplin, Charlie Parker, Charlie Oleg, Charlie et la Chocolaterie, Charlie des Drôles de dames,... Bon, on arrête !

DONC je continue.
Direction Ourouer-les-Bourdelins. Juste avant d'arriver dans la commune, je croise ce panneau, dans un fossé.

Ourouer-les-bourdelins, moulin de Chalivoix les noix (18)
Ce moulin ne se visite pas. Il est en pleine restauration.

Ourouer-les-Bourdelins, Chalivoy-les-Noix... Des noms de ville qui sonnent comme ceux que l'on peut croiser dans le Groland.


Pour continuer dans les noms de villages rigolos, je me dirige maintenant à Cornusse. Ben oui. Bon, je n'éclate pas de rire non plus en lisant ce nom, mais je sais pas... Cornusse...

Cornusse, panneau (18)

Mais Cornusse a plus d'un tour à son arc.
Je me suis retrouvé ici par hasard, et le hasard de la route m'offre deux découvertes dans cette petite commune de 268 habitants.
Premièrement une, elle est située sur l'ancienne ligne de démarcation.

Cornusse, ligne de démarcation (18)"Véritable frontière imposée par l'occupant allemand à la France lors de l'Armistice du 22 juin 1940, la ligne de démarcation s'étend sur 1200 km depuis la frontière suisse jusqu'à la frontière espagnole. Elle traverse alors 13 départements, dont celui du Cher, de Thérioux à Mornay-sur-Allier.
Le territoire situé au nord de cette ligne est en "zone occupée" par les forces militaires et policières allemandes, au sud, la zone dite "libre", demeure sous le seul contrôle du régime du gouvernement français de Vichy.
À l'image du reste du pays, la zone occupée dans le Cher est la plus peuplée et la plus industrialisée, mais son ravitaillement dépend largement de la zone sud, plus rurale. (...)
Outil de contrôle et de surveillance, la ligne de démarcation supprime de fait la liberté de circulation du courrier, des marchandises et des personnes. Postes de garde allemands et français matérialisent cette ligne sur les routes et voies ferrées. Toute personne désirant franchir cette frontière doit présenter un "laissez-passer" délivré par les autorités allemandes.

carte ligne de démarcationCertains ne peuvent se procurer ce laissez-passer et cherchent dès lors à franchir la ligne clandestinement : prisonniers de guerre évadés, aviateurs alliés, résistants, réfugiés, juifs persécutés,... Ces clandestins sont aidés par des frontaliers, le plus souvent par solidarité, puis par volonté de résister. De véitables fillières d'aide au passage clandestin sont organisées, pouvant fabriquer par exemple des faux papiers.(...)
Le 11 novembre 1942, à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands envahissent la zone non-occupée afin de protéger les côtes méditerranéennes. La ligne de démarcation perd son rôle de frontière, les mesures de contrôle sont progressivement levées au cours de l'année 1943, mais les distinctions administratives entre les deux zones persistent jusqu'à la Libération." CONSEIL GENERAL DU CHER

Et c'est en cherchant la route de Raymond que je suis tombé sur cette magnifique fresque, peinte sur un mur de la mairie, vers le centre-ville de Cornusse.

Cornusse, fresque

Cornusse, fresque (18)         Cornusse, fresque les clés du temps, insta (18)

Celle-ci est à l'air libre et visible en permanence.
Elle a été réalisée par deux artistes originaires du Lot, Paul et Rémi sous le nom de Sismikazot, en 2016. Son titre "Les clés de la vie". cette fresque a pour thème la transmission des valeurs de la vie, symbolisées par des clés. Elle a été travaillée à partir d’une photo d’un habitant emblématique du Berry : Fernand, de Bengy-sur-Craon, qui a servi de modèle aux artistes qui ont travaillé pendant une semaine sur cette oeuvre, par tous les temps.
Tu peux retrouver l'histoire et la conception de cette fresque en cliquant sur ce lien : SISMIKAZOT, Les clés de la vie.

Allez, je repars après avoir découvert ces surprises. Direction Raymond.

Raymond, panneau (18)

Google map m'indique qu'il y a là un restaurant portant le nom de "Le Far West", mais quand j'arrive sur les lieux, le restaurant s'appelle en fait "La Grange".
Je continue par des routes bordées de grands champs un peu désertiques par cette forte chaleur. Passage à Bengy-sur-Craon ; petit village ayant connu quelques belles constructions historiques : une mosaïque découverte dans une villa gallo-roamaine (invisible aujourd'hui), une église romane (brûlée pendant les guerres de Religion).
Je continue en direction de Nérondes.

Ah tiens, sur le bord de la route,
il y a une caravane qui n'est pas à vendre.
Néronde, pas à vendre (18)

Je prends plein Nord avant d'arriver à Nérondes, direction Laverdines, puis Villequiers.


VILLEQUIERS
Villequiers, église, médaillon Jeanne d'Arc

Alors, le premier truc qui m'a marqué en entrant dans le village, c'est sa propreté. On a l'impression que tout a été balayé centimètre par centimètre, puis repeint pour ne laisser entrevoir que des façades de maisons en pierres apparentes. Comme tout est clair, il est alors très facile de remarquer sur l'un des murs de l'église la plaque hommage au passage de Jeanne d'Arc dans la commune en octobre 1429. Villequiers s'appelait encore alors Montfaucon-en-Berry. Et le faucon, il se trouve dans l'église...

Villequiers, église, le faucon (18)        Villequiers, église, le faucon

...mais cela n'a strictement rien à voir puisque le nom de Montfaucon provenait du propriétaire des terres d'alors -Moyen-Âge- et qui portait le nom de... de... BEN ALORS ? Y'en a pas un qui suit !? Le nom de... de... Monfaucon ! Ben oui. C'est en 1666 que le nouveau propriétaire de la ville  -Louis-Marie d'Aumont, marquis de Villequier-  obtint de Louis XIV le changement de nom de Monfaucon en celui de Villequiers. On peut alors penser au village de Villequier en Seine-Maritime où l'une des filles de Victor Hugo, Léopoldine, et son mari, Charles Vacquerie, se sont noyés dans la Seine en 1843, suite au chavirage de leur canot à voile consecutif à un fort coup de vent. Cette disparition du jeune couple occupera une place centrale dans le recueil "Les contemplations" publié par le poète en 1856, marquant une césure dans la vie de Victor Hugo.
Mais comme on peut le voir, le Villequier de Seine-Maritime ne prend pas de S, mais cette commune a également appartenu à la famille Aumont.
BREF : Ola, on est parti loin là !
Pour revenir à Jeanne d'Arc, elle passa donc deux semaines ici avant de partir pour reconquérir Saint-Pierre-le-Moûtier et essayer, mais sans succès, de reprendre La Charité. C'est de Monfaucon qu'elle partit pour continuer la lutte et terminer sa mission par le martyr sur le bûcher de Rouen en 1431.

Je reprends la voiture. Direction plein Nord.
Sur le bord de la route, à la sortie de la ville, isolé mais à l'ombre sous de grands arbres, le lavoir.

Villequiers, lavoir           Villequiers, lavoir (18)

Les lavoirs sont les rares endroits où il y a encore de l'eau. Avec ces grands espaces et ces immenses champs, cette partie du Berry est bien touchée par la sécheresse. Le peu d'herbe qu'il reste est jaune, les arbres perdent leurs feuilles déjà orangées, comme si nous étions en automne.


Quelques kilomètres plus tard,
un lieu-dit au nom rigolo...
Feez, panneau (18)

...et puis j'arrive à...
Couy, panneau (18)

Quand on commence à faire des recherches sur ce qu'il y a à voir à Couy, très vite, on tombe sur l'horrible fait divers qui s'y déroula en 2009 : le meurtre d'un couple homosexuels, Guy Bordenave et Luc Amblard (habitants de Couy) par Claude Juillet et Christophe Rayé.
"Claude Juillet fréquente Marie-Laure Bordenave, la soeur de Guy, depuis 2003. Leur relation prend une tournure difficile quand cette dernière lui demande de quitter le foyer.
Claude Juillet vit mal cette situation. Il attribue la raison de leur éloignement à l'influence de Guy Bordenave et de Luc Amblard sur sa compagne. 
Avec son complice Christophe Rayé, ils passent à l'action. Le 7 mars 2009 au soir, ils rendent visite au couple. Luc et Guy sont frappés et baîllonnés. Puis, ils repartent avec eux en voiture. Ils s'arrêtent à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre.
Ils déposent les deux hommes dans un trou creusé quelques jours auparavant. Guy Bordenave et Luc Amblard sont placés assis face-à-face, toujours baîllonnés. Ensevelis vivants, ils mourront d'asphyxie.
Trois jours après la disparition, les proches du couple commencent à s'inquiéter. Pour leur entourage, il est anormal que les deux hommes partent sans prévenir. Les gendarmes fouillent les environs sans trouver la moindre trace. 
Trois semaines après que le couple se soit volatilisé, deux suspects sont arrêtés par les enquêteurs : Christophe Rayé et Claude Juillet. Des traces de l'ADN de l'un des deux disparus sont retrouvés chez ce dernier.
Christophe Rayé et Claude Juillet sont tous les deux mis en examen pour enlèvement et séquestration suivi de mort. Mais impossible de parler de crime tant que les cadavres n'ont pas été retrouvés.
Claude Juillet finit par révéler aux gendarmes le lieu où il a enterré les victimes. Les corps de Guy Bordenave et Luc Amblard sont déterrés le 9 juin 2009, près de trois mois après leur enlèvement."  FRANCE 3 REGIONS

Bon ben... Y'a pas autre chose à dire sur Couy ? Euh... Tiens, par exemple, comment appelle-t-on les habitants de Couy ? Hein ? Hein ? Hein ?
Eh bien, ce sont les Coiatiens ! Voilà. Ensuite ? Eh bien, d'après un panneau touristique installé sur les abords de l'église Saint-Martin, l'histoire de la commune de Couy remonte à l'occupation gallo-romaine. Le VIème siècle marque ensuite l'époque mérovingienne dont témoignent aujourd'hui quelques vestiges, notamment des sarcophages exhumés.

Bon, ben, on va continuer. Direction la Nationale 151. C'est sur cette route que j'ai fait la photo-bandeau du blog il y a un peu plus de 13 ans...

SUR LA ROUTE                       bande 66


Je quitte la Nationale un peu plus loin pour prendre la direction de Gron.

Gron, panneaux

Ah oui, il y a un double affichage. On pourrait croire à une publicité pour de la bouffe pour chat, mais non : nous sommes bien à Gron, petit village du Cher situé à 215 mètres d'altitude.
Je repars plein sud direction Baugy, ville de 1700 habitants qui possède le plus grand marché de Noël du Cher. Mais là, aujourd'hui, ce n'est pas de saison. Je continue donc jusqu'à Avord.
Je passe devant l'église où deux objets disposés devant la porte m'intriguent.


AVORD
Avord, Eglise Saint-Hugues (18)

Discrète, légèrement retirée de la vie du centre ville, l'église Saint-Hugues date du XIIème siècle. Les deux objets aposés devant sa façade sont des sarcophages.

Avord, Eglise Saint-Hugues, entrée et sarcophages (18)                  Avord, Eglise Saint-Hugues, sarcophages (18)

Ce sont des sarcophages mérovingiens datant du VIIème siècle après J.C.
Découverts début 1991 lors de la construction d'un supermarché à proximité de l'église. Ils étaient au nombre de 11. La plupart des sarcophages contenaient des restes de squelettes, les pieds tournés vers l'Est selon la tradition des inhumations du haut Moyen Age.
La nécropole semble s'étendre sur un grand secteur autour de l'église du village et même sous l'emplacement actuel de l'église.

 

Avec toutes ces villes et villages traversés, j'en oublierais presque la mission initiale qui était, rappelons-le : aller au Bar Truck C'est l'occaz ! boire une bonne bière en se rendant à Farges-en-Septaine.
Eh bien, enfin !, après tous ces détours et ces kilomètres, j'arrive à Farges-en-Septaine, ville natale d'Elisabeth de la Trinité.


FARGES-EN-SEPTAINE
Farges-en-Septaine, église (18)

Oui non, là, comme tu peux le voir, ce n'est pas le camion du Bar Truck, mais bel et bien l'église du village, l'église Notre-Dame, située  -comme la mairie et la place-  au centre du village.

Et c'est juste en face de l'édifice religieux que Sébastien et Véronique sont postés pour accueillir le sgens désireux de venir boire un verre en toute simplicité.

Farges-en-Septaine, Bar Truck, c'est l'occaz (18)

Je me gare non loin de l'église et j'avance vers le Bar Truck facilement reconnaissable avec son look Rat's.
Il est 18h12, ils viennent juste d'ouvrir. Personne pour le moment.

Farges-en-Septaine, Bar Truck, c'est l'occaz

Une enceinte placée derrière les tarifs des consommations diffusent des musiques pop.
Quelques tables et chaises sont aposées dans la petit jardin jouxtant le camion.
Je me pose à côté de Véronique et Sébastien pour demander une petite bière.
SEBASTIEN : "- Vous voulez la bière du Bar Truck ?
JENORME :"- Ah ben oui, tiens."

Farges-en-Septaine, Bar Truck, c'est l'occaz

Très bonne bière brassée par une microbrasserie indépendante de Menetou-Salon, spécialement pour le Bar Truck.
Nous commençons à discuter d'un peu de tout : de l'idée originelle et géniale de monter un bar ambulant pour se rendre dans les villages qui n'ont plus de commerce, de l'investissement que cela demande tant physique que financier, des liens que cela créé, des idées qui en découlent, des projets, puis aussi l'actualité, la covid,...

"Ce brocanteur et boxeur à ses heures a métamorphosé son Renault Trafic de 1991 affichant 243 000 bornes au compteur en un révolutionnaire café sur roues. Tous les soirs de la semaine dans un patelin différent du Cher privé de pressions, l'ex-travailleur social désormais micro-entrepreneur en tongs ouvre les portes de son véhicule utilitaire. (...)
Grâce à lui, « des gens qui habitaient la même rue mais ne se parlaient pas ont appris à se connaître ». Il possède une licence 3 qui l'autorise à écouler tous les alcools ne dépassant pas les 18°. (...)
Des retraités, des paysans, des ouvriers, des profs, un employé municipal, une céramiste, un maître international de jeu de dames, une serveuse de restaurant… viennent refaire le monde chez lui. (...) Une guitare et un harmonica sont mis à disposition des consommateurs-musiciens." LE PARISIEN

Farges-en-Septaine, Bar Truck, c'est l'occaz

BREF : de prime abord, une idée toute simple et tout simplement géniale.
Vers 19h20, les gens commencent à arriver pour venir boire l'apéro et se retrouver. Certains sont des habitanst de Farges-en-Septaine, d'autres viennent de villages voisins.
Je quitte tout ce beau petit monde pour reprendre la route, direction Nevers.

 

 

 

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