Et si des amis-voisins Basques venaient dans la Nièvre..., épisode 2 (64-58)

Des amis-voisins basques ont décidé qu'ils aimeraient bien voir à quoi ressemble la Nièvre.
Pas de soucis, on y va, c'est parti pour quatre jours de découvertes intensives et de rencontres.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Dans l'épisode précédent, Cécile, Sylia, Xabi, Jean-Paul et moi-même avons parcouru un peu plus de 700 kilomètres pour ralier Mouguerre à Nevers.
Et c'est à cet instant précis que je me rends compte que dans le précédent billet (Et si des amis-voisins Basques venaient dans la Nièvre..., épisode 1), je n'avais pas mis de carte ! Et ça, c'est intolérable.

REPARONS CETTE ERREUR
DE SUITE !

Au cours de ce trajet, nous avons fait quelques petits détours par Oradour-sur-Glane la martyrisée, puis l'église Notre-Dame du Menoux l'illuminée...

        

...avant d'emprunter la route de la lentille verte et des ventilos géants....

        

...pour rejoindre enfin Nevers, préfecture de la Nièvre.

        

Nevers, Nevers... "C'est un joli mot français, Nevers", "C'est un mot comme un autre, comme la ville". "Hiroshima, c'est ton nom", "Ton nom à toi est Nevers".
Oui, Nevers souvent citée par les littéraires pour être le lieu éloigné, le théâtre de l'action d'"Hiroshima mon amour", roman de Marguerite Duras adapté au cinéma par Alain Resnais en 1959.
Nevers, never. Nevers, jamais. Voilà, voilà. Bon, je passe sur la bande annonce du film qui fout une pêche d'enfer et qui ne dessert pas vraiment Nevers.

Quand on parle de Nevers au cinéma, on pense beaucoup à Duras-Resnais, mais pas assez aux arcandiers de Manu Sanchez.

L'HISTOIRE
À quelques kilomètres de Nevers sur les bords de la Loire, trois jeunes désœuvrés, Tonio, Bruno et Hercule rêvent d'échapper à leur sort d'éternels perdants. Après avoir volé un rouleau de cuivre à leur ami ferrailleur qu'ils échangent contre une vieille Mercedes, Tonio décide de voler le corps de Bernadette Soubirous qui demeure telle la Belle au bois dormant dans un cercueil de verre au cœur de l'église Saint-Gildard à Nevers. Mais le kidnapping ne se passe pas comme prévu et les trois larrons jettent la chasse dans la Loire avant de décider de suivre le fleuve jusqu'à Saint-Nazaire pour ensuite rejoindre le Brésil...

C'est un road-movie pas banal. Avec un titre qui ne parle pas forcément à tout le monde. dans la Nièvre, un arcandier, c'est bien connu, il s'agit de façon formelle d'un petit commerçant qui fait tous les métiers ; travailleur qui peine à obtenir des bénéfices. Mais dans le langage des rues neversoises, c'est plutôt... comment dire... pas un truand, pas un saligo... mais... un gars qui fait des combines qui ne marchent pas toujours.

BREF : nous, notre road-movie fait une pause ici pour le moment.

Cécile, Xabi et Sylia ont réservé un appartement rue de l'Oratoire, non loin de la rue où fut tournée une très petite partie du film d'Alain Resnais. Au bout de la rue de l'Oratoire (enfin, ça dépend d'où tu la prends), il y a un des monuments prépondérants de la ville. C'est le Palais Ducal.

Aaaah, y'a quelqu'un qui a mis un gros "Nevers" devant le Palais Ducal.
Du coup, on ne le voit pas bien.

Là, c'est mieux.

Mais qu'est-ce que ce palais aux allures de château, ici, en plein centre-ville de Nevers ?
Explications.
Château des XVème-XVIème siècles édifié par Pierre de Courtenay, il a été la résidence des comtes, puis des ducs de Nevers. Il ets considéré comme l'un des premiers (sinon LE premier) châteaux de la Loire. Il abrite aujourd'hui des espaces d'expositions et de réceptions de la ville, la salle du conseil municipal et un étonnant aquarium de poissons ligériens.
C'est également sur la grande esplanade du Palais Ducal qu'eut lieu la cérémonie des obsèques de Pierre Bérégovoy après son suicide le 1er mai 1993. On se souvient des mots du Président de la République François Mitterrand : "la capacité de l'homme d'Etat, l'honnêteté du citoyen qui a préféré mourir plutôt que de subir l'affront du doute. Courroux pour ceux qui avaient osé semer le doute. Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie au prix d'un double manquement de ces accusateurs aux lois fondamentales de notre République." 

BREF : une fois les amis-voisins installés dans leur appartement rue de l'Oratoire et que nous ayons profité quelques minutes de la terrasse avec vue imprenable sur les remparts..

....nous prenons le temps de nous rendre sur les bords de Loire en ce beau dimanche de juillet pour aller boire un verre à La Guinguette des bords de Loire.

 "Guinguette", un mot que l'on entend un peu partout de nos jours. Dès qu'un pseudo-bar se monte au bord d'un cours d'eau PAF : c'est une guinguette.
Mais est-ce vraiment le cas ?

Pour le savoir dans une recherche pas trop longue afin de connaitre le vrai sens du mot Guinguette ; du lieu bien franchouillard et bobo au havre convivial, populaire et enthousiaste.

D'après Le Larousse qui a grandi, une guinguette est  un "Café de banlieue, où l'on va boire, manger et danser les jours de fête."
Ah ouais ? Ben putain, il s'est pas foulé Larousse ?!

Si nous allons lorgner du côté de Wikipedia, nous nous apercevons que la guinguette est à l'origine un cabaret populaire de banlieue parisienne où l'on pouvait également se restaurer. Ce n'est que vers la fin du XVIIIème siècle que les guinguettes commencèrent à vraiment se distinguer des simples débits de boisson en proposant leur activité de petits bals musette relativement bon marché.
Mais quelle est l'origine du mot "Guinguette" me demanderas-tu... Hein ? Hein ? Mais oui, tu me le demandes, et tu as bien raison.
Eh bien, saches que le mot "guinguette" viendrait de "guinguet" qui désignait un petit vin blanc aigre, jeune, parfois pétillant, et bon marché produit autrefois en région parisienne.

Mais si nous continuons nos recherches pour aller voir du côté du site Le bonbon, on découvre que le mot "guinguette" vient du mot "guinguet" qui désignait un petit vin issu des vignes dépendant du clos guinguet, sur les pentes de Belleville. Ah ? Pas pareil. Belleville, on est dans Paris, et pas en banlieue.
Le bonbon continue en nous expliquant que c'est pour éviter la taxe sur le vin effective à Paris que les guinguettes se sont déplacées en périphérie. Pas de taxe DONC vin moins cher.
Une autre hypothèse serait que le vin passablement vert qui y était servi faisait "guinguer", c'est-à-dire danser, faire la fête pour ceux qui le buvaient.

Mais quand on parle de Guinguette,
certains penseront de suite à...

Maaaaaaaiiiiissss si les guinguettes furent les rendez-vous des dimanches pour aller boire un coup en guinchant jusqu'au milieu du XXème siècle, elles connurent ensuite un léger déclin de par les mesures de sécurité et d'hygiène quant à la qualité des eaux voisines.

Cependant, ne voilà-t-il pas que dans les années 1980, la guinguette revient au goût du jour pour son esprit campagne, détente, bord d'eau, danse, convivialité. On aime s'y retrouver pour manger un bout pas cher, boire un coup tranquille et faire quelques pas de danse aux sons de l'accordéon  -certes-  mais aussi d'autres morceaux plus récents joués par un orchestre ou un DJ. Oui, les années 1980 sont passées par là avec leur lot de slow, de refrains redondants et d'artistes d'un titre... ou plutôt d'un tube, comme les nommait Boris Vian.

Et tiens, d'ailleurs, d'où vient le mot tube pour qualifier ces chansons d'un été, ou d'une année, qui restent ensuite dans les têtes et les mémoires.
Eh bien, justement, c'est Boris Vian, artiste français écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique français, né en 1920 et mort en 1959... Tiens, - comme ça au passage, pendant qu'on y est-  tu sais comment il est mort Boris Vian ? Non ?

"Le matin du 23 juin 1959, J'irai cracher sur vos tombes, film inspiré de son roman, est projeté au cinéma Le Marbeuf près des Champs-Élysées. Vian a déjà combattu les producteurs. Il est convaincu que l'adaptation n'a pas de style, et il a publiquement dénoncé le film, annonçant qu'il souhaitait faire enlever son nom du générique.(...)
Boris ignorera toujours ce qu'est devenu son roman à l'écran : dès le générique de début, quand apparaissent les mots « D’après le roman de Vernon Sullivan, traduit de l’américain par Boris Vian », il se lève en s'écriant « Ah, non… » et s'effondre dans son fauteuil sans connaissance. Il meurt avant d'arriver à l'hôpital Laennec, à la suite vraisemblablement d'une fibrillation ventriculaire." WIKIPEDIA

Ben oui. Il a vécu vite, il est mort vite. Quelle vie incroyable ! Et quelle mort ?!

BREF : de quoi on parlait déjà ?
Ah oui, les guinguettes... Les années 1980... Les tubes... Sachant que Boris Vian est décédé en 1959 et qu'il n'a pas connu les grands tubes que sont "Born to be alive", "Est-ce que tu viens pour les vacances ?", "Les démons de minuit", "T'es OK", "Besoin de rien, envie de tabac",... et j'en passe.
DONC tube, pourquoi ?
Eh bien, cette expression  -ce rapprochement-  vient de Boris Vian qui qualifiait certaine certaines chansons éphémères mais pas trop comme ça : "Les paroles sont creuses, comme un tube."

Voilà ! On a bien avancé, là.

Nous nous posons donc à une des nombreuses tables proposées en extérieur avec une belle vue sur la Loire, sous les platanes.

Et puis, tranquillement, l'ambiance nous imprègne. Les gens passent avec le sourire. Certaines et certains endimanchés. C'est le rendez-vous de la semaine où on vient boire un verre, manger un bout peut être, écouter de la musique, voir les gens danser, s'amuser, rire, parler, regarder... Tous les âges  -ou presque-  sont représentés dans cet endroit qui prend aux tripes des souvenirs.
Nous nous amusons sympathiquement de ce beau ballet. C'est chouette. Ces gens qui viennent ici passer un  bon moment. Cela me rappelle les boums de mon enfance, mais inversées. Aujourd'hui, ce sont des personnes d'un certain âge qui viennent boire un verre, danser, se faire remarquer discrètement... Cette femme qui danse agitée sur la piste, puis entre les tables pour ramener du monde sur la piste. Cette femme seule, bien habillée, colorée, maquillée, lunettes de soleil, orangeade qui attend une musique ou juste un regard, une rencontre, un mot... J'adore. Sous le charme de ces vies, de ces présences éphémères ; le temps d'un verre ou deux à la guinguette.

Toujours est-il que même après plus de 7h30 de route, il n'a pas fallu attendre longtemps pour que les amis basques, emportés par l'ambiance de la guinguette neversoise, se lèvent pour aller guincher sur... sur... La Petite culotte et leur tube "La Goffa Lolita", repris par le groupe en place sur scène en ce dimanche nivernais.

      

Et puis, on redescend un peu avec un petit slow.

De l'accordéon, ou autre. Mais enlacés. Rapprochés. Des invitations concrétisées aux tables voisines. Des refus parfois aussi. Mais toujours avec ce sentiment de plénitude ambiante. C'est pas grave. C'est bien d'être ici.
Je reste à table et j'observe ce manège de la vie. C'est beau.

Maaaaaaaaaaiiiisssss, eh oh ! On doit repartir pour aller manger chez la familia, du côté de Varénnes-Vauzelles, ville bien connue pour son rond-point avec une locomotive dessus.

Pourquoi une locomotive sur un rond-point ici, à Varennes-Vauzelles, me diras-tu ?
Eh bien... Ouais, bon. J'en ai déjà parlé sur le blog.
En attendant, retrouvons la famille pour un super dîner faits de produits locaux, de légumes du jardin et de discussions diverses et variées...

          

Le lendemain, nous quitterons la ville, mais pas la Nièvre.

LE LENDEMAIN

Morgane et McFly nous ont invité à un barbecue dans un edroit un petit peu idyllique, mais dont je tairais le nom, l'endroit et la position géographique. Mais c'set dans la Nièvre. Parce qu'il n'y a pas besoin  -parfois-  d'aller à Pétaouchnok ou à l'autre bout de la planète pour être bien et dépaysé. Bon, par contre, c'est vrai qu'au niveau culture, c'est pas là que tu vas apprendre d'autres langues, d'autres façons de vivre ou de manger.
Non, nous, si nous sommes venus dans cet endroit merveilleux et reposant, c'set pour voir Morgane et McFly, ainsi que pour faire un barbecue. Ben ouais. Mais ici.

        

Oui, tous les éléments sont rassemblés pour passés un bon moment. Le calme, l'eau, la nature, les oiseaux, les carpes qui sautent au loin, les canards qui passent, les oies qui crient et Masaï qui sourit.

      

Tout le monde est en place.
     

Quelques selfies souvenir...
        

Et on peut lancer le barbecue !
       

Puis,
petite pause sieste et contemplation.
      
     

Et puis, c'est l'heure du goûter et des animations. Morgane et McFly ont tout prévu : Mölkky, pétanque, fléchettes, tirer au lance-pierre sur les carpes de l'étang, faire de la mobylette ou encore promenade en barque...

      
      

Le temps passe vite quand on est bien...
La fin de journée est déjà là et il faut repartir pour regagner Nevers.

DANS NOTRE PROCHAIN EPISODE

Le séjour est court, il faut en profiter. Cependant, ce sont les vacances, il ne faut donc pas risquer d'être encore plus fatigué que lorsque nous sommes arrivés. Mais il y a tant de gens et de choses à voir dans la Nièvre et le Morvan...