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LE VOYAGE DE JéNORME
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6 novembre 2019

BAYONNE, FESTIVAL POINT DE VUES ART IN THE STREET 2019, périple 1 (64)

Et c'est déjà la troisième édition du...
Oui, bon, "troisième" en même temps, c'est pas non plus, euh, hein... Ce n'est que la troisième aussi.
Mais, déjà, c'est bien
troisième ! Troisième édition ! Combien de festivals et autres manifestations culturelles n'ont pas dépassé le seuil des une ou deux éditions ? Hein ? Non, mais je te le demande : combien ?

Quand soudain, ne voilà-t-il pas...


DONC : c'est déjà la troisième édition du "Festival Street art-Points de vue" de Bayonne qui, pour l'occasion, en cet an de grâce 2019, s'est rebaptisé "Festival Points de vue- Art in the street". Eh ouais, rien n'a voir !
Organisé par l'association Spacejunk -réseau unique de centres d'art dédié au Street art- , l'un des nombreux intérêts de ce festival est de "mettre un peu d'art dans sa vie et un de vie dans son art", comme l'aurait si bien dit Louis Jouvet qui, une fois encore, n'a pas pu venir cette année pour des raisons personnelles nous rappelant qu'il est décédé depuis le 17 août 1951. 17 août 1951, déjà ????
Bon, comme Louis Jouvet n'a pas pu venir encore cette année à ce magnifique festival plus silencieux que le Hellfest de Clisson, je propose alors que l'on remplace le mot "vie" de la citation ci haut par le mot "ville" : mettre un peu d'art dans sa ville et un peu de ville dans son art. Oh oui, c'est bien ça !
Et pour soutenir cette nouvelle citation, une fois n'est pas coutume... deux fois non plus d'ailleurs..., nous allons déambuler à la recherche et à la découverte des multiples fresques réalisées cette année dans les multiples rues de cette bonne vieille ville de Bayonne, fière patrie du pays basque, et non du Béarn, comme l'a dit récemment une certaine sommité politique...

dessin Marco Large
Dessin : Marc Large

Et tant qu'on y est : puisque nous parlons "art", comment, en cette année 2019, ne pas parler des 500 ans de la mort de Leonard De Vinci ? Hein ? Non, mais je te le demande : comment ? Hein ? Non mais... T'es là, tu viens de bosser toute la journée, tu sors du taf et là, tu te dis : "Putain, mais comment ai-je fait aujourd'hui, en cette année 2019, pour ne pas parler une seule fois de la journée des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci ?????"
Eh bien, peut être que tu n'en as pas parlé, tout simplement, parce que tu as d'avantage pensé aux 20 ans de l'album "Darkdancer" du groupe Les Rythmes digitales. Ben oui, parce que si Leonard était encore en vie aujourd'hui, il aurait 500 ans certes, mais peut être qu'il aurait eu envie de faire une petite pause pour fêter cela. Il n'aurait pas toucher un pinceau, aurait dit à François 1er de se détendre un peu, puis il serait allé posé son cul d'artiste dans un bon rockin'chair en rotin pour savourer une petite Suze Cassis. Et là, une fois bien posé, en place, il aurait peut être... "je dis bien peut être" (comme le disait Annie Girardot lors de la Cérémonie des César en 1996... 1996, déjà ?!!!!), il aurait peut être pris son walkman (ben oui, un walkman, oui ! Année de création : 1979. 1979 ?!!!! Putain, déjà !!!!!), il l'aurait posé les deux écouteurs sur ces oreilles pour écouter le seul et unique album de ce groupe qui n'a jamais réellement existé.

les rythmes digitales"Dès la pochette à l’aérographe, réalisé par Philip Castle (auteur du visuel d’Orange Mécanique et de Nights Out de Metronomy, tiens tiens), le ton est donné : canette de pepsi bionique, cheveux rouge flashy, montre casio stylisé et Golf GTI nous convient à une fête quatre-vingt fantasmée et vue à travers des clips télévisés et de la réclame publicitaire." SECTION 26

Ohlalalalala, 20 ans déjà, que le temps passe vite ! Et toujours la même faute d'orthographe ! C'est ce qui m'avait interpellé lors de la sortie de ce premier et seul album du groupe qui n'en est pas vraiment un. "Les rythmes digitales"... On ne dit pas "Les rythmes digitaux" plutôt ? Toujours est-il que "Les rythmes digitales", ce n'était qu'une seule personne : Stuart Price. Connu aujourd'hui comme compositeur et producteur de musique dite électronique, Stuart Price a travaillé sous différents pseudonymes avec et pour les plus grands, tels que Madonna, New Order, Coldplay, Depeche Mode,...
BREF : "Loin d’être le monolithe annoncé, Darkdancer pioche sans distinction dans la joyeuse décennie mêlant dans un même élan hédonisme House, Synth Pop, Electro-Funk et toutes les déclinaisons entre ces genres." SECTION 26
C'est vrai qu'il est étonnant cet album. Je me souviens que nous l'écoutions en boucle quand j'habitais Nevers et que je me rendais souvent à Paris chez les amis Canon. Des sons synthétiques, des rythmes de basse poussées, des mélodies bien ancrées. Il n'était pas rare que nous nous lancions dans des chorégraphies complètement aléatoires en rapport avec cette musique virevoltante, souvent tournant en boucle dans un même morceau. Les bras s'agitaient dans tous les sens pendant que les jambes faisaient des arcs de cercle peu assurés. Mais pour mieux se rendre compte de l'effet, écoutons tout de suite un extrait de l'album avec le titre "Jacques your body" qui n'est pas un hommage à Jacques Chirac... Quoi qu'en même temps, pourquoi pas.

 

Voilà pour l'hommage rendu à Leonard De Vinci, revenons à présent à l'évènement qui fait le titre de ce nouveau billet : le festival Point de Vues, art in the street.
Alors, soyons bien d'accord : il ne s'agit pas ici de peindre des Joconde partout, aux quatre coins de la ville ! Non ! Joconde trash, Joconde licorne, Joconde babos, Joconde sportive, Joconde punk,... EH OH : c'est pas les playmobil là !? Les playmobil, rappelons-le, créés en 1974 par les Allemands Hans Beck et Horst Brandstätter. 1974, déjà ?!!!!!
Le festival Points de vue, art in the street a changé de nom, mais pas de festivités. Cette année encore, il proposait diverses activités sous l'impulsion du centre d'art SpaceJunk, soutenu par la ville.
"(...)Ce festival atypique se propose d'abolir les frontières et de lancer des passerelles entre un art contemporain plus institutionnel et un art de la rue, un art du mur, devenu référence artistique mondial aux XXème, puis au XXIème siècles. Invitant des artistes en résidence pour peupler les murs et les recoins de la ville de fresques, graffs et installations tantôt engagées tantôt poétiques, Spacejunk a offert à Bayonne un quatrième musée à ciel ouvert.
Un circuit à découvrir ou redécouvrir et des artistes à rencontrer in situ pendant leur création en direct, mais aussi au village du festival où animations, ateliers, concerts, expos et food trucks proposent aux grands comme aux petits un moment automnal et convivial autour de la création contemporaine." JEAN-RENE ETCHEGARAY, maire de Bayonne

Du 16 au 20 octobre 2019, différentes manifestations ont eu lieu dans la ville. Projections de films au nouveau cinéma L'Atalante, maintenant situé sur les bords de l'Adour, au bout du quai de Lesseps (si tu viens de l'Ouest... parce que si tu viens de l'Est et que tu vas jusqu'au bout du quai, tu vas le louper), des concerts, des soirées spéciales, comme celle consacrée à la musique congolaise, des ateliers, des expos et des circuits dans la ville pour découvrir les "anciennes" et nouvelles fresques.

Ici, aujourd'hui, nous ne nous concentrerons encore que sur les fresques réalisées ici et là par les différents artistes dans divers lieux de la ville de Bayonne.


C'EST PARTI !!!


Rapide coup d'oeil sur les fresques réalisées au cours des deux années précédentes et dont nous avons déjà parlées :
BAYONNE, BALADE ET STREET ART POINTS DE VUE 2017 (64)
BAYONNE, À LA RECHERCHE DES FRESQUES DU FESTIVAL STREET ART POINTS DE VUE 2018, périple 1 (64)

BAYONNE, À LA RECHERCHE DES FRESQUES DU FESTIVAL STREET ART POINTS DE VUE 2018, périple 2 (64)

Bayonne, Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, C215 (64)Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque Dourone (64)Bayonne, Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, détails (64)Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque DEIH (64)
Bayonne, Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, détails (65)
Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque, RNST (64)Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, Vek Van Hillis (64)Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Grand Basque, avenue de Bourroua, par Pixel Pancho (64)
Bayonne, Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, C215 (72)
Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque Sismikazot (64)Bayonne, Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, RNST(67)Bayonne, Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, C215 (66)
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Ecole Jules Ferry, rue de l'Esté, par Untay (64)
Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque, Sebas Velasco Xabier Anunzibai (64)Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Mounédé, par Koz DosBayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue du Brigadier Muscar, par Koralie
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Mantra (64)
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Place du Polo Beyris, par Remy UnoBayonne, festival Street art Point de vue 2018, Poste électrique revisité par Landroid (64)Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, quai de Lesseps, ancien CCAS, par Deuz
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Habas La Plaine, avenue Pinatel, par Fermin Moreno
Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue Albert 1er, par TaroeBayonne, festival Street art Point de vue 2018, Rue des Visitandines, par AnonymousBayonne, festival Street art Point de vue 2018, Résidence Breuer, Hauts de Sainte-Croix, par Pantonio

VOILÀ !

Eh : c'est qu'il commence à y en avoir de l'art dans les rues et sur les murs de Bayonne ! C'est chouette ! Et puis, attention : ce sont pour la grande majorité des grands noms du street art qui ont réalisé ces oeuvres.

Et cette année alors ?

Eh bien, tout d'abord, avant de partir à l'assaut de la ville tel un lapin en rut sans savoir où il va aller ni ce qu'il va avoir, il faut peut être quand même un peu se préparer un petit itinéraire grâce à la carte fournie avec le programme du festival. Celle-ci permet d'aller à l'essentiel, tout en nous permettant de divaguer aussi dans la ville vu la distance existant entre les oeuvres.

Le plan, on le trouve également sur internet et sur le site du festival : POINTS DE VUE.
Vu que je ne sais pas combien de temps va rester en ligne le programme de cette année, je préfère te coller là le plan copié-collé.

carte street art

Oui, OK, je sais : on ne voit pas très bien, c'est pas très précis. Mais attttteeennnnndddds !, comme dirait Michel Leeb dans son sketch "L'africain", écrit en 1983. 1983, putain, déjà !!!! Ah dis donc, quand on regarde ce sketch, on se dit qu'à l'époque, on pouvait tout dire, hein ? Hein ? Hein ?
OK, très bien. Maintenant, relions les uns aux autres les points symbolisant les lieux où se produisent les artistes de cette année afin de créer un parcours.
Il y existe déjà 57 oeuvres issues des précédentes éditions du festival. Cette année, ce sont 15 nouvelles fresques qui vont venir s'ajouter au palmarès et à notre déambulation. Bon, eh, on ne va toutes les refaire. On va juste se contenter d'aller regarder les fresques de cette année 2019. 2019, la vache, déjà !!!!
Après consultation de la carte, mesdames et Messieurs, j'ai l'honneur de vous présenter mon itinéraire.

1) METHYL'MNE, 30 rue Albert Thomas.
2) ETIEN', école Malégarie
3) HOW&NOSM, 28 avenue de Mounédé
4) ENAER, 7 avenue de Mounédé
5) EXPOSITION MONKEYBIRD, quai de Lesseps
6) NEVERCREW, 6 place de la République
7) ELLA&PITR, 17 petite rue de l'Esté
8) FANAKAPAN, 15 rue Marengo
9) ELLA&PITR, Carreau des Halles
10) SEVERIN GUELPA, Bastion Royal
11) AHENEAH, 11 allée de Glain
12) ADOR, 23 avenue du Docteur Léon Moynac
13) MIKA, 1 avenue André Grimard, stade Jean Dauger
14) ZALEZ, 10 rue Alberic Poitreneau
15) ALECRIM, 33 avenue du Quai Resplendy

Après re-consultation du programme, il n'y a en fait que 13 nouvelles puisque Monkeybird est une exposition temporaire, tout comme la performance de Séverin Guelpa.

Commençons notre périple
en restant sur la face Nord de l'Adour ;
 autrement dit la rive droite.
carte A
Oui parce qu'il faut regarder dans quel sens va l'eau d'un fleuve
pour pouvoir dire qu'elle est la rive droite et quelle est la rive gauche.
Donc la rive droite se trouve à droite quand tu vas en direction de l'océan.
Tu as compris ? Parfait. Moi, j'ai eu du mal.

 

Et nous commençons de suite avec la première fresque du parcours : celle de METHYL'MNÊ au 30 rue Albert Thomas.
Pour s'y rendre, j'ai du passer devant le stade Didier Deschamps. Ça alors, je ne savais pas qu'il était mort... Hein ? Ah non, il n'est pas mort. Y'a pas besoin d'être mort pour donner le nom d'un stade à quelqu'un. Regarde Alain Giresse à Langoiran, ou encore le stade de la Licorne à Amiens. Et si, et ouais : les licornes sont vivantes, comme nous tous.
Bon allez, arrêtons avec les licornes et mettons les choses au point : si le stade Didier Deschamps s'appelle ainsi, c'est parce que l'entraineur de l'équipe de France de football est né à Bayonne en 1968. 1968, déjà !!!
Et maintenant que ceci est dit, retrouvons le travail de...

METHYL'MNÊ
30, RUE ALBERT THOMAS
Bayonne, ceci n'est pas une fresque (64)

Ah ouais, bon... C'est étrange. C'est pas vilain, mais... bon... Cherchons à analyser ce travail pour tenter de comprendre quelque chose. Mais est-ce bien le but de comprendre quelque chose finalement ? Ne peut-on pas laisser l'oeuvre parler d'elle-même sans forcément ajouter une signification, ou un attachement à quelconque autre art ? Hein ? Non, mais what te fuck quoi ? Ouais, c'(est ça aussi l'art : quelque chose qui peut rester en suspens ! Ouais !
Tous ces écrits, cela me fait penser à Basquiat. Mais ces déclarations d'amour à Jesus et à Dieu, je trouve cela un peu réfractaire. Le choix de ce fond marron est original, cela fait ressortir le tout. J'aime beaucoup les lignes noirs, mauves et saumon derrière, cela fait ressortir les contrastes avec ce mur blanc. Et je trouve provoquant et sarcastique la présence de cette pancarte rouge "Interdit au public".

Pendant que je scrute en long, en large et en travers cette intrigante composition artistique, une personne s'approche de moi, reste un peu, me regarde regardant l'oeuvre face à moi. Puis s'approche encore un peu. Peut être que elle aussi cherche des réponses ou des explications à cette fresque.
LUI : "- Vous faites le parcours du festival Street art ?
MOI : "- Oui, certes.
LUI : "- Vous savez que vous n'êtes pas devant une des fresques du festival...
MOI : "- Hein ?
LUI : "- Ce devant quoi vous vous êtes arrêter et que vous prenez en photo depuis tout à l'heure, ce n'est pas une des fresques réalisée pour le festival...
MOI : "- Ouais... Euh... je sais, mais j'aime bien quand même. On n'est pas obligé non plus de s'extasier seulement sur les fresques du festival. On peut aussi vagabonder un peu autour des lieux, des trucs... Hein... C'est pas interdit que je saches. on est en France, tout de même ! On n'est pas euh au Liban, hein ?!
LUI : "- Oui. D'accord. La fresque de Methyl'mné est un peu plus loin, au numéro 3, pas au numéro 30. Bonne journée."

Ouais bon, ça va. Je reste un peu devant... devant... le truc marron là ; histoire de ne pas perdre complètement la face. Puis, une fois que l'intervenant a repris son scooter pour aller diffuser sa bonne parole ailleurs, je m'en vais direct au numéro 3 de la rue Albert Thomas. Ouais parce que la rue, j'ai bon quand même. On en peut pas se planter sur tout non plus. Et d'ailleurs, tiens, puisqu'on y est : qui était Albert Thomas ?
Eh bien Albert Thomas est né en 1878 pour mourir (je ne suis pas sûr que l'on dise les choses de cette manière) en 1932. C'était un homme politique français qui se distingua, entre autres, pour son organisation du travail ouvrier et de la production d'armements pendant la Première Guerre Mondiale. Il a fait d'autres choses après, mais là, nous n'avons plus le temps car nous voici devant la fresque de...


METHYL'MNÊ
3, RUE ALBERT THOMAS

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE prepa

L'artiste lyonnaise de 33 ans officie sur les murs blancs du local hébergeant l'école de cirque Oreka ("équilibre" en basque); un lieu d’échanges autour des arts du cirque : aériens, jonglerie, acrobatie, équilibre sur objets... Si METHYL'MNÊ a été choisie pour cet endroit, c'est parce que le travail qu'elle veut fournir ici va représenter le mot "équilibre" avec ces artistes évoluant entre ciel et terre.
Lorsque j'arrive la première fois, METHYL'MNÊ (de son vrai prénom Adeline) est encore en plein travail. Beaucoup de passants et de curieux s'arrêtent pour regarder l'évolution de son travail ou pour échanger quelques mots avec elle.

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE prepa (64)              Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE, prépa

Quelques jours plus tard, je repasse.
TERMINÉ

a Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE (64)B Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE

Alors qui est METHYL'MNÊ ?
Lisons le petit résumé fourni par le programme du festival.

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE"Methyl'Mnê, cette 'illustratrice urbaine' originaire de Lyon aime donner la définition suivante pour se présenter :
"METHYL'MNÊ : def. Nom propre féminin, inspiré du bleu de méthylène fréquemment utilisé comme marqueur afin de tester la perméabilité d'une structure".
Cette jeune artiste est aussi illustratrice. Diplomée de l'Ecole Emile Cohl, elle a été résidente de l'atelier partagé la Mezz pendant six ans, où elle rencontre différents acteurs artistiques entre arts graphiques et contemporains, arts vivants et artisans. Les différents univers dont elle s'inspire donnent naissance à des collages représentant des mondes de papier, illustrés, reliés.
De l'édition à la création murale, METHYL'MNÊ file la métaphore grâce aux équilibristes et avec plaisir la voilà invitée sur les murs d’une école de cirque ! Inspirée par les photos des élèves de l’école, les narrations extravagantes de James Thiérrée et plus récemment par Ma Mi Reille, de la compagnie Amaru, une amie de l’artiste, en tissus aérien, elle a dans l’idée, comme Ma Mi Reille de tricoter les mémoires, entretisser les pistes d’étoiles et les racines mythologiques de la terre basque. Joaldunak, Hartza, les hommes Ours d’ici et Mamuthones d’ailleurs, dont les pas et les cloches dans le bassin européen font résonner depuis la nuit des temps, font appel au réveil de la terre à la fin de l’hiver…" 
POINTS DE VUE

Plus d'informations sur son travail sont fournies par le site Street art urbain où l'artiste nous parle de son travail :
"(...)Le choix des objets mécaniques que je recycle vient de l’univers « steampunk » qui m’a aussi beaucoup influencée. Ce sont pour la plupart des objets du mouvement. On trouve dans certaines de mes créations des objets liés à l’univers magique de « mana ». La notion de mana, concept polynésien que l’on retrouve sous différentes appellations dans d’autres peuples, est l’émanation de la puissance spirituelle du groupe, qui contribue à le rassembler. Ces objets sont par exemple des attrapes-rêves que je fabrique moi-même, avec en leurs centres des bouches d’oursins, ce sont des fourmis amazoniennes prises dans l’ambre… On peut rapprocher cela du paganisme et des cultures primaires. Ces sujets sont très ancrés dans ma recherche actuelle. En ce qui concerne mes techniques, j’utilise de l’acrylique, de la bombe au pochoir, du feutre, du Posca, du crayon, du tissage, de l’assemblage, du collage, du photomontage…(...)
J’étudie ce que j’appelle « le rêve de l’humanité », c’est-à-dire le fait que des iconographies similaires ont émergé aux extrémités du monde, issues de peuples qui ne se sont jamais rencontrés. On observe ce phénomène au sein de mythologies très anciennes, sur les thématiques primaires que sont le culte des astres, du végétal, de la nature et des animaux. Pour représenter la lune et le soleil, par exemple, les mêmes motifs traditionnels se retrouvent Amérique du Sud et au nord de l’Afrique.(...)"
 
STREET ART URBAIN

Tu peux également te rendre sur son site internet pour prendre connaissance de son travail en différents lieux : METHYL'MNÊ.

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE            Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque METYL'MNE

Je prends la direction du second lieu choisi dans mon périple street art. Pour cela, il faut aller sur les hauteurs de Bayonne, dans le quartier prénommé Hauts de Sainte-Croix.
Ce quartier rénové "récemment" abrite 3803 habitants très exactement, répartis sur 26 hectares. J'ai recompté hier. Je passe de petites rues étroites dans le bas de Bayonne à des artères plus larges, plus aérées et végétalisées... ça se dit ? Oui ? Non ? Ce que je veux dire, c'est qu'il y a beaucoup d'arbres et de carrés de pelouses. BREF : beaucoup de verdure ; ce qui rend l'endroit calme.
À hauteur de l'avenue André Malraux, je passe devant d'étranges habitations.
        Bayonne, avenue André Malraux, habitations (64)

Mais l'ensemble architectural que l'on remarque de suite en arrivant dans ce quartier -et qui servent de point de repère visuel, un peu comme l'étoile polaire-, ce sont les sept grands bâtiments blancs hauts de douzes étages, accueillant 1100 logements.
Ce sont les résidences Breuer, du nom de l'architecte hongrois concepteur du projet Marcel Breuer, dont nous avons déjà parlé l'année dernière (cf : BAYONNE, à la recherche des fresques du festival Street Art Point de Vue, périple n°2). Elles furent édifiées entre 1963 et 1974 par les architectes Marcel Breuer et Robert F. Gatje.

MARCEL BREUER
marcel_breuer_portraitNé en 1902 et décédé en 1981, Marcel Breuer fut un architecte et designer de mobilier, moderniste influent, intéressé par les constructions modulables et les formes simples. Élève de l'école Bauhaus de Weimar en Allemagne, il est notamment le créateur de la  "chaise B3" plus connue sous le nom de Wassily Chair la première chaise en tubes d’acier pliés créée en 1925 pour Wassily Kandinsky, inspirée en partie par un guidon de vélo. Les années suivantes, il exerce à Berlin, où il crée des maisons et des espaces commerciaux, ainsi que de nombreux meubles tubulaires en métal, encore produits aujourd’hui. En 1935, il part à Londres pour fuir les persécutions des personnes juives par les nazis. Il travaille pour l’entreprise Isokon, l’une des premières manufactures qui introduisit le design moderne au Royaume-Uni. Il crée sa chaise longue et expérimente le contreplaqué moulé avant d'émmigrer aux États-Unis en 1937. Il établit sa propre entreprise à New York en 1941 où il réalise des maisons et des villas avant de revenir en Europe dès 1953. On lui doit des constructions diverses, telles que le siège de l'UNESCO à Paris, le siège de la société IBM à La Gaude, la station de sports d'hiver à Flaine,...
Pour lui, "Si l'architecture doit être le reflet de la vie et l'aider ,elle doit se préoccuper des différences provoquées par des besoins contradictoires,des contrastes d'échelle,de conditions et de personnalités".
Il est l’une des figures incontournables du design grâce à des œuvres mythiques et intemporelles.

C'est au pied de l'un de ces bâtiments que je me rends pour trouver l'école Charles Malégarie ; du nom de cet ingénieur français (1886-1963) qui fut directeur de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité et membre de l'Académie des sciences morales et politiques.
L'école est blottie dans la verdure, entre les hauts immeubles des résidences Breuer et le centre aquatique. C'est sur les façades de cette école primaire que l'artiste ETIEN' a composé sa fresque.

 

ETIEN'
Ecole Malégarie
Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque ETIEN (64)

Par anamorphose, ETIEN' a transformé l'extérieur de l'école primaire en gigantesque aquarium dans lequel évolue un poisson géant. De la couleur, de l'originalité sur ce bâtiment gris et pluvieux qui semblait abandonné alors que des enfants viennent y faire leurs pas dans l'enseignement public.
"Artiste autodidacte, son premier métier de peintre en lettres lui apporte une technique solide et lui donne le goût du travail bien fait. Figuratif et innovant par passion, toujours attentif à la rigueur d'exécution de ses oeuvres ETIEN' reste constamment à la recherche de propositions graphiques inattendues.
Sa pratique du graffiti depuis 1996 le fait s'inscrire dans le mouvement plus généralisé du street-art, notamment au travers de fresques audacieuses ou d'anamorphoses surprenantes. Ne suivant aucune mode, il s'essaye le plus souvent possible à de nouvelles techniques et aborde les sujets les plus divers pour ne suivre que ses envies." STREET ART FEST

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque ETIEN            Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque ETIEN

Pour en savoir plus sur son travail et son univers, son site : ETIEN'.

 

Il est certainement beaucoup plus intéressant et pratique de faire le parcours des fresques à vélo, mais que veux-tu, j'ai pris la voiture, histoire de répandre un peu de gaz carbonique sur ma route. Je longe à présent les hauts immeubles des résidences Breuer pour me rendre à la prochaine fresque. Celle-ci se trouve dans l'avenue de Mounédé où, l'année dernière, deux artistes avaient composé deux fresques intrigantes.

Points de vue Street art festival Bayonne                 Points de vue Street art festival Bayonne
Fresque de Kos Doz et fresque de Pantonio

Une fois arrivé au rond-point séparant l'avenue du 14 avril 1814 de l'avenue Mounédé, on ne peut pas la louper. Monumentale ! Grandiose ! Colorée !
Elle est l'oeuvre de deux frères jumeaux.

 

HOW&NOSM
28 avenue de Mounédé
Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque How et Nosm

Oui : de la couleur, des formes et surtout un travail sur une surface de... de... je sais pas. Mais qui monte à une hauteur de 42 mètres.

"Raoul et David Perre sont deux frères jumeaux connus sous les pseudonymes de HOW & NOSM. Nés à la fin des années 1970 au Pays Basque, ils sont célèbres pour leurs larges fresques murales dans le monde entier.
C'est à la suite d'un déménagement à Düsseldorf en Allemagne que Raoul et David s'intéresse au graffiti à l'âge de 13 ans et apprennent les rudiments du lettrage traditionnel. Les jumeaux travaillent principalement à la bombe sur de gigantesques compositions qui ressemblent à des labyrinthes en 3D dans lesquels évoluent d'étranges personnages. Leur style, dépouillé et minutieux se démarque par l'utilisation quasi exclusive du rouge, noir et blanc. Des couleurs, initialement choisies pour des raisons pratiques qui sont devenues leur signature." POINTS DE VUE

Ici, à Bayonne, ils ont utilisé bien d'autres couleurs.

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque How et Nosm (64)            Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque How et Nosm

Pour se rendre compte du travail,
tout de suite un petit Time laps
sur la conception de cette gigantesque fresque.

Résidents à New York city avec leur famille respective depuis 1999, ils participent à la création de larges fresques murales avec le TATS CRU qui s’impose sur la scène de Brooklyn et tient tête aux fresques du FX CREW. Cette saine compétition donne lieu à de grosses productions et influence de nombreux artistes de l’époque comme SEEN UA.
Grâce à leur art, ils voyagent dans le monde entier avec plus d'une soixantaine de pays au compteur afin de faire connaître la culture du graffiti.
En 2010, parmi les expériences originales, ils participent au Boneyard project  dans un grand cimetière d’avions de l’armée. Sous la bienveillance de l’état major, Ils s’initient à la version contemporaine du 'nose art', peintures apparues sur les avions dès la première guerre mondiale pour donner une identité et renforcer le morale des militaires.

Mondialement reconnus, ils participent aujourd'hui à de nombreux festivals, foires et rencontres. Ils sont également exposés dans de prestigieuses galeries et divers musées, tels que les musées d’art contemporain à Milan et Mexico city.
Tu peux retrouver leur site : HOW&NOSM.
Pour Bayonne, retour à une fresque monumentale, baptisée "Our beloved Land".

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque How et Nosm"L’idée de l’œuvre qui sera faite lors du festival
est de témoigner du respect et de la gratitude
du peuple basque envers sa terre.
Il s’agit aussi de mettre en valeur
la manière dont le peuple perpétue
son impressionnante tradition et son histoire,
ainsi que la manière dont elles ont été transmises à la jeune génération."
POINTS DE VUE

 

 

 

 

 

 


Ah ? Eh ben, je n'ai pas vu tout cela. Il aurait peut être fallu que je prenne un peu plus de temps pour décortiquer chaque élément, mais je vois au loin un homme me regarder avec insistance. Contrairement à tout à l'heure devant la non-fresque de METHYL'MNÊ, il me semble être bel et bien devant une authentique fresque réalisée pour le festival. Je ne pense donc pas que cet homme est là pour me dire le contraire. Je regagne ma voiture garée sur le parking, non loin du camion d'où semble sortir l'homme question. ce dernier s'approche de moi, torse poil avec un bâton à la main. Ah ? Qu'est-ce qu'y veut lui ?
LUI : "- Vous prenez des photos là ?
MOI : "- Oui, je prends des photos de la fresque.
LUI : "- Que de la fresque ?
MOI : "- Ben oui, que de la fresque. Vous voulez les voir ?
LUI : "- Non. Que de la fresque !"
Et il repart en direction de son camion, bâton à la main.
Analysons à présent cette rencontre. Ce gars semble faire partie des services de la ville puisque son camion est un camion de la ville. Alors que fait-il avec cet air menaçant ? Peut être surveille-t-il le fait que personne ne prenne de photos des appartements des résidences Breuer ?
Je ne sais pas.

J'ai pourtant pas une gueule de pervers
avec mes lunettes de soleil ?

Hein ? Hein Hein ?
Jénorme pose devant la fresque de How et Nosm, Bayonne 2019


Je reprends la route... pour ne pas aller bien loin.

Je descends l'avenue Mounédé, très végétale avec tous ces arbres et ces pelouses. Sur la gauche, je tourne en direction de l'avenue du Béarn pour rejoindre la Place des Gascons et la CPAM de Bayonne. Face au parking de cet organisme public, une vision soudaine.

FANAKAPAN
Place des Gascons
Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque FANAKAN (64)

Mise en avant sur le recyclage avec ces "flèches d'acier"tournoyant autour des fenêtres du bâtiment.
"Fanakapan est un artiste de rue prolifique basé à Londres, connu pour la création de visuels hyper réalistes d'objets de la vie réelle. Sa main libre, ses talents de peintre en aérosol et la combinaison incomparable d'ombres et de reflets réfléchissants qu'il ajoute à ses œuvres d'art absolument ahurissantes lui ont valu une réputation remarquable dans la scène artistique contemporaine urbaine. Fanakapan a collaboré avec URBAN NATION en contribuant à un projet de mur communautaire en 2018.
En regardant l’œuvre de Fanakapan de loin, l’œil humain pourrait être amené à croire qu’il se concentre sur un objet réel. En fait, ses créations 3D de sujets à base de ballon en feuille d’hélium sont si réelles qu’il est souvent nécessaire de recourir au sens haptique pour réaliser qu’elles ont été peintes à la bombe sur un mur. Ayant commencé par travailler au pochoir dans sa ville natale de Dorset, cet artiste autodidacte ayant une formation en fabrication d'accessoires, a commencé à travailler avec la peinture au pistolet au début des années 2000. Au fil des ans, il est devenu l'artiste extraordinaire qu'il est aujourd'hui. Malgré certaines de ses œuvres d'art faisant allusion à des messages plus larges, il souhaite que les gens y lisent ce qu'ils pensent qu'il devrait représenter." URBAN NATION

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque FANAKAN                Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque FANAKAN

Nous retrouverons l'un de ces ballons hélium peint un peu plus tard dans les rues du Petit Bayonne.
Aujourd'hui, FANAKAPAN parcourt le monde entier et distille ses oeuvres suivant ses humeurs.
"Certaines de mes œuvres ont une signification cachée en fonction de ce que je peins ou de l'endroit où je le peins. J'aime généralement que le spectateur lise ce qu'il veut. Je reçois des suggestions assez étranges de différents esprits et cela me plaît comme ça." FANAKAPAN
Tu peux retrouver son travail en allant sur son compte Instagram : FANAKAPAN.

Je reste encore un peu dans le quartier des Hauts-de-Sainte-Croix.
À quelques mètres de là, de retour sur l'Avenue Mounédé au numéro 7, c'est sur le côté d'une façade d'immeuble de quatre étages, en bord de route, que je découvre le travail d'ENAER.

 

ENAER
7 avenue de Mounédé
Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque ENAER (64)

Bon, eh, je veux pas être méchant, mais quand je suis passé devant, je croyais qu'elle n'était pas finie cette fresque, baptisée "Sétérovision" Ça bave un peu là, sur la casquette, sur le col blanc ; et pis y'a une trainée orange étrange là, en haut, à droite. Mais finalement non, c'est fini, c'est normal. Enfin, je crois. Quand je me trouve face à quelque chose que je ne comprends pas, parfois, j'aime bien en savoir plus. Voyons ce qui dit sur cet artiste.
"Parisien d'origine, ENAER vit et travaille à Montpellier. Artiste issu du graffiti, sa passion pour le dessin le mène à explorer différents domaines comme la décoration d'intérieur ou encore le graphisme. Une polyvalence qui se retrouve dans ses créations, chacune explorant le genre du portrait mêlé à la spontanéité et au dynamisme du style graphique. Régies par des répétitions et décalages de lignes et de formes, ses oeuvres laissent paraître une cadence de composition futuriste, son geste concernant le mouvement du trait de construction et sa vitesse." POINTS DE VUE

Bon, ok j'ai pas tout compris, mais d'accord. Tu peux retrouver son travail sur son compte Instagram : ENAER.

 

Je quitte le quartier des Hauts-de-Sainte-Croix pour descendre vers le centre de Bayonne, sur la rive droite de l'Adour, quartier Saint Esprit.
Je me gare dans la rue Denis Etcheverry, non loin de l'ancien cinéma L'Atalante. Ce cinéma d'art et essais bayonnais a déménagé dernièrement sur les rives de l'Adour, sur le quai de l'Amiral Antoine.
Perpendiculaire à la rue Etcheverry, une petite rue s'en va vagabonder derrière les façades blanches des bâtiments. C'est la Petite rue de L'Esté. Elle alterne plusieurs bâtiments et petites maisons, appartements. Quelques cours intérieures fermées et calmes s'éloignent de la rue principale. C'est dans un petit jardin public (très petit) qu'ELLA&PITR ont conçu l'une de leurs deux oeuvres réalisées cette année à Bayonne.

 

ELLA&PITR
17 Petite rue de l'Esté
Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque ELLA PITR

On ne peut pas louper cette grande fresque. il faut dire que les deux artistes sont connus pour ce genre de réalisation.
"ELLA&PITR se sont rencontrés alors qu'ils collaient chacun de leur côté sur les murs de Saint Etienne et ne se sont plus jamais quittés. Couple à la vie comme à l'atelier, ils donnent à leurs dessins le charme d'une complicité créatrice et transforment les murs et les toiles en portes ouvertes sur les territoires de leur imaginaire.
En 2012, le duo intègre le principe de l'anamorphose puis commence à peindre leurs 'Colosses' à travers le monde : des personnages géants dont la dimension peut atteindre jusqu'à 21 000 m2.

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque ELLA PITR              Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque ELLA PITR

Ils sont notamment à l'origine de la plus grande fresque d'Europe réalisée à Paris en 2019." POINTS DE VUE

Nous parlerons d'eux un peu plus tard avec leur seconde fresque monumentale réalisée au carreau des Halles.
Leur site internet est ici : ELLA& PITR.

 

Continuons à présent notre errance à pied. Mais oui, c'est bon pour la santé, c'est bon pour la terre, c'est bon pour le climat et tout ça, et tout ça.
Nous sommes dans un quartier où plusieurs fresques ont été réalisées ces deux années précédentes.

Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque DEIH (64)Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque, RNST (64)Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, fresque, Sebas Velasco Xabier Anunzibai (64)Bayonne, festival Street art Point de vue 2018, Ecole Jules Ferry, rue de l'Esté, par Untay (64)
DEIH, RNST, Sebas Velasco et Xabier Anunzibai, UNTAY

Je rejoins la rue Sainte-Catherine où se trouve le local de SpaceJunk. C'est également une des rues les plus populaires de Bayonne où se côtoient restaurants du monde, brocanteurs, hôtel, bars, épicerie, bouquiniste, associations,... L'année dernière en octobre, l'association Sainte Catherine organisait encore "Saveurs d'ailleurs". La rue invitait alors à découvrir et déguster des plats typiques de Tahiti, du Portugal, de la Tunisie, de la Réunion, d’Arménie, du Japon, d’Amérique latine, du Maroc, du Pays basque ; le tout rythmé par des danses et musiques du monde.
Dans certains recoins de la rue, des grafs réalisés les années précédentes sont toujours présents...

Bayonne, rue Sainte Catherine, brocante (64)         Bayonne, Bayonne, Festival Street Art Point de vue 2017, RNST(67)Bayonne, rue Sainte Catherine, petie fresque 2018 (64)Bayonne, rue Sainte Catherine, petit détail 2017 (64)Bayonne, rue Sainte Catherine, petie fresque 2018

Un petit passage devant la monumentale fresque "Always lost in the sea" de Veks Van Hillis, rue du Couvent.

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque VEK VAN HILLIK, 2017 (64)        Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque VEK VAN HILLIK, 2017
"Dans les eaux froides et profondes de l’océan, le poisson phare s’avance.
Dans son ondulation sans fin, le jour et la nuit se confondent.
Pour lui, rien n’est plus important que sa ronde.
Contre les courants mauvais, contre la mer agitée au-dessus, contre les vagues
qui le remuent, sereinement il suit sa route balisée.
Dans les eaux froides et profondes de l’océan, le poisson phare s’avance.

Son œil en cercle grand ouvert devine tout ce qui vient et rien ne saurait le dévier de son chemin. Au travers des bancs de poissons qui défilent, des rayons de soleil qui percent, de l’épaisseur des eaux qui bouillonnent et grondent, ses nageoires écarlates inlassablement le propulsent toujours devant, toujours plus loin, ni fuite ni point. Son œil en cercle grand ouvert devine tout ce qui vient et rien ne saurait le dévier de son chemin.
Sur son dos écaillé repose son trésor. Le vieux phare rouge et blanc scintille de sa lumière d’or par tout temps, à toute heure. De la surface des flots il dépasse. Mis en mouvement par le poisson qui le porte, le phare tournoie sans cesse, éclairant les navires et leurs équipages. Le danger des côtes leur est ainsi révélé. Sains et saufs, ils passent au large du péril. Sur son dos écaillé repose son trésor." 
LA VOIX DE L'ART URBAIN

Au bout de la rue Saint-Catherine, il y a la place de la République, faisant face à la gare SNCF. Tout ce quartier a été complètement renouvelé avec l'arrivée du trambus.

Ce n'est pas un tramway, ce n'est pas un bus :
c'est le trambus.
trambus

En longeant les façades des nouveaux commerces de cette place en direction des rives de l'Adour, j'arrive à hauteur du n°6 de la place. Un petit regard en l'air et...

 

NEVERCREW
6 place de la République
Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW, prépa

Ah mince,
c'est pas fini.

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW, prépa (64)            Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW, prépa

"Christian Rebecchi et Pablo Togni forment NEVERCREW, un duo de Street artists helvétiques créatifs et engagés. Leur truc : réaliser des oeuvres monumentales, lumineuses et colorées pour dénoncer de la façon la plus voyante possible tout ce que l'homme a de petit, de noir et de sombre ! Un travail artistique brillant et aussi beau pour les yeux que bon pour le cerveau ! La plupart des créations de NEVERCREW représentent des animaux perdus, en mauvaise posture ou emprisonnés.
Chaque peinture dénonce à sa manière les malheurs endurés par la nature à cause de l'activité humaine. C'est cash et direct, tout en étant poétique et surréaliste." POINTS DE VUE

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW, prépa            Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW, prépa

Quelques jours plus tard...
Le camion-grue a disparu et la fresque est terminée. Elle porte le titre "Tide" ("Marée" en anglais).
De prime abord, on y voit un empilement de baleines bleues et grises. Pourquoi ? Comment ? Qui ?
Ma première réaction a été de me dire que la pêche (ou la chasse) à la baleine a été une des activités les plus importantes de la région bayonnaise ; surtout à Biarritz et Anglet.
L'animal chassé était la baleine Sarde, 20 mètres de long pour 27 000 kilos d'huile et 1500 kilos de fanons. Cela permettait de s'approvisionner en viande, en matières grasses et en huile (pour l'éclairage). Il n'était pas rare de voir les Bonnes soeurs de Bayonne récupérer avec l'aide des évêques la langue de l'animal, véritable morceau de choix. Quant au sperme, il était récupéré pour confectionner le spermaceti et approvisionner les fabricants de cosmétiques et de remèdes divers. La baleine produisait également l'ambre gris, une concrétion fabriquée dans l'intestin des cétacés et qu'ils rejetaient en s'échouant sur les plages. Les vertèbres servaient de sièges ou de tables, et les côtes facilitaient l'édification des maisons.

Alors, quand on voit cet empilement de baleines réalisé sur un des murs les plus visibles de la place de la République de Bayonne, que faut-il en penser ? Hommage ou dénonciation ? Lisons ces quelques lignes sur la pratique de la chasse à la baleine :
"
Dès que s'élevait la fumée annonciatrice, de toutes les plages s'élançaient les embarcations, les uns souquant ferme sur leurs avirons, les autres préparant leurs harpons, dont chacun portait une marque distinctive, indispensable lors du partage des proies. Arrivés à portée, à l'instant décisif, les harponneurs lançaient leur armée meurtrière avec une précision quasi mathématique. La bête blessée cherchait son salut dans la fuite, plongeait, dévidant derrière elle le filin la reliant à la barque, l'entraînant à travers vague et écume, faisant surface pour replonger, donnant de terribles coups de queue pour se débarrasser de ces intrus. Il fallait faire preuve d'un courage peu ordinaire pour ne pas lâcher prise; à la mort de l'animal, le calme revenu, pour ceux qui en réchappaient, quelle baleine !(...)

La chasse s'intensifiant, les baleines se raréfièrent, force fut de les suivre, de plus en plus loin, avec des bateaux de plus en plus importants.(...)"  PAYS BASQUE AVANT

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW

Lisons ces quelques mots donnés par les artistes sur leur site internet :
"Pour ce travail, qui fait face à l’Adour et à l’un des côtés du pont Saint-Esprit, en relation avec la relation passée que Basques entretenait avec les baleines, nous avons travaillé sur l’idée de déplacement, de transformation, d’évolution et de mouvement.
Ici, sur un premier plan, nous voulons ensuite rappeler l'acte humain consistant à comprimer la nature par l'exploitation, la pollution et l'appropriation physique de l'espace. Les sept baleines, nageant simultanément dans leur élément et couchées sur le sol humain, sont représentées dans un moment d'équilibre entre naufrage et flottement, entre effondrement et mouvement, entre profondeurs et surface, entre attraction et répulsion, entre saleté et propre, dans un instant délicat et spécifique qui montre l'urgence, mais pourrait encore permettre de choisir la direction." NEVERCREW

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW          Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, fresque NEVERCREW

Tu peux retrouver les différents travaux de ces deux artistes sur leur site : NEVERCREW.

Cette oeuvre me rappelle celle réalisée par María López et Javier de Riba, en 2018, place Patxa. Magnifique oeuvre à deux regards. De jour, c'est une grosse baleine blanche sur fond noir qui domine. Puis, au fur et à mesure que la lumière baisse et que la nuit approche, un autre motif approche grâce à la peinture phosphorescente appliquée sur le dessin de la baleine...

María López et Javier de Riba, baleine 1          María López et Javier de Riba, baleine 2
Photos : Reskate Studio

Là aussi s'agissait-il d'un hommage aux valeureux pêcheurs basques partant affronter vents et marées pour ramener les cadavres des cétacés ou une "dénonciation" des conditions de pêche ? Sur le site de ces artistes, quelques mots sur cette étonnante fresque :
"L'extinction commerciale de la chasse à la baleine dans la mer Cantabrique a fait naviguer le basque vers de nouvelles destinations, ce qui a créé de nouvelles langues telles que le basque-islandais et l'algonquin-basque. Sur la place Patxa, où les habitants et les visiteurs se rassemblent, célèbrent et promeuvent la culture basque." RESKATESTUDIO

 

Je reprends mon vagabondage en oubliant d'aller voir les grafs de RUBBISH, un artiste autodidacte qui pratique le "paper-cut", des dentelles de papier collées sur les murs bayonnais ; que tu peux retrouver sur le quai Amiral Bergeret. Une démarche originale comme nous le rappelle le programme Points de vue :
"Ses réalisations sont de véritables dentelles sur papier noir inspirées d’esthétiques telles que le Symbolisme,  l’Art Nouveau ou encore le Tatouage, qu’il expose par collage dans les rues. Son parcours atypique de garde forestier le mènera finalement à la pratique du pochoir dont il se démarquera en étant l’un des premiers en France à inverser la méthode et en collant directement son pochoir dans les rues. Ainsi, le pochoir initialement outil de création devient l’oeuvre d’art en elle même."

Je longe les rives droites de l'Adour, direction plein Ouest pour rejoindre le DIDAM, situé juste après le cinéma L'Atalante ; non loin du quai de Lesseps.
Autrefois, ce quai hébergeait notamment l'hôtel des Douanes, comme le rappelle une plaque discrète apposée sur l'une des façades.

Bayonne, quai de Lesseps (64)                   Bayonne, quai de Lesseps comptoir agricole (64)

"Cet édifice de style Napoléon III fut construit en 1860. Il abritait l'Hotel des Douanes du Second Empire au coeur de l'activité portuaire animée par la Marine à voile vers l'Afrique et les Amériques qui exportait vins, jambons et céréales et importait bois précieux, café ainsi que la fameuse fève de Cacao qui fit la réputation de Bayonne.
Il a été sauvé de l'oubli et réhabilité en 2003 suivant les conseils éclairés du Service des Bâtiments de France."

Aujourd'hui, et déjà depuis quelques années, ces bâtiments sont cloisonnés, fermés, bouclés. Des murs de parpaings ont remplacé les portes d'entrée. L'activité a disparu. Seul un centre de fitness, lui aussi discret, perdure en lieu et place de l'ancien bar-restaurant Le Vincennes.
Le centre communal d'action social est lui aussi plus discret que l'année dernière. Je ne sais pas non plus si les anciens locaux vides du CCAS accueillent toujours les migrants et réfugiés en transit via l'association Diakite. Je crois qu'elle a disparu car l'Etat n'a pas voulu financer la structure d'accueil...

J'arrive devant le DIDAM.
Le DIDAM est un espace d'art contemporain géré par la Ville de Bayonne qui propose une programmation de cinq expositions par an dédiées à la photographie : projets d’artistes régionaux et grands noms de la photographie nationale et internationale. Pour le Festival Points de vue - art in the street, l'établissement reçoit l'exposition MONKEYBIRD.

MONKEYBIRD
6 quai de Lesseps
Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, Monkeybird

C'est une exposition intrigante, composée de noir et de blanc dans un espace silencieux. Le regard est de suite interpellé, mais je préfère laisser parler les autres à ce sujet...

Bayonne, Festival Street art Points de vue 2019, Monkeybird (64)MONKEYBIRD CREW, Singerie oisive
"MONKEYBIRD est l'association de deux artistes français originaires de Bordeaux, Blow l'oiseau et Temor le singe (Louis et Edouard), qui retransmettent des thèmes sociaux en fables murales, grâce à la représentation d'animaux totem à la symbolique élaborée.
L'oiseau est utilisé comme personnification de l'âme humaine d'où découlent les notions de liberté, d'évasion et de jeux d'esprit. Le singe renvoie à la condition humaine primitive et aux moyens mis en oeuvre pour résister à  notre propre nature. Il fait par conséquent écho aux principes d'architectures et d'appareil social.
Les MONKEYBIRD encouragent l'homme à trouver un juste équilibre, entre ses obsessions matérielles et ses fantasmes de liberté, afin de se construire en tant qu'animal social.
Leur inspiration est principalement tirée d'oeuvres sacrées ou lyriques telles que les enuluminures, les vitraux, l'ornementation architecturales, mais aussi des illustrations fantastiques de la période 'Arts and Crafts' ou des étampes japonaises.
Les deux artistes commencent à travailler dans la rue avant d'investir les murs des musées et institutions. Ils n'avandonnent pas pour autant leur premier lieu d'expression et multiplient les techniques et les expériences plastiques en fonction de l'espace sélectionné : pochoirs, gravures, linogravures, recherches de soustractions de la matière, dessins, découpages ou affiches en toile de verre." POINTS DE VUE

C'est interpellant. Je ne sais pas comment dire. Est-ce qu'il faut dire quelque chose ? Ces singes, ces oiseaux, ces lignes blanches et noires avec ces paysages de citadelles...
"Notre travail est assurément anthropique. On parle de l’homme et de sa dualité en tant qu’animal social, balancé entre l’instinct et la conscience. On veut suggérer par le symbole, qui révèle certains modes d’opération de l’esprit humain, si constants au cours des siècles et si généralement répandus, qu’on peut les tenir pour fondamentaux.
En lui-même, le symbole définit la spécificité humaine : cette capacité à sublimer la matérialité de son existence et à s’affranchir du déterminisme de la pulsion. On utilise une imagerie ancienne mais intemporelle, des éléments d’architecture, d’astronomie, qui sont des sciences de l’homme, en quête de sens." ARTISTIKREZO

On peut découvrir une de leur fresque réalisée en 2016 au 16 avenue Jean Jaurès de Bayonne, portant le titre "Le passeur".

 

Après ce petit moment de recueillement, je retrouve les quais de l'Adour pour rejoindre la voiture.

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous traverserons l'Adour... ♫ "Adour A St Sever elle s'étire ♪ A Dax elle coule de plaisir, ♫ Adour Lorsqu' elle entend chanter le soir 🎶 La Belle Dacquoise à l'oeil noir, Adour 🎶 Mais à Port-de-Lanne l'attend, ♫ Le gave de Pau son amant, ♪ Adour Jusqu'à Bayonne 🎶 Ils se préparent A vivre la plus belle histoire, d'AMOUR !!"♫... afin de rejoindre Petit et Grand Bayonne, ainsi que d'autres quartiers moins touristiques où les artistes du Festival Points de vue-art in the street ont composé leurs fresques.

 

 

 

Commentaires
J
Thank you Daniel.
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