Les églises sont ouvertes : TERNANT (58)

Quel titre fracassant ! "Les églises sont ouvertes".
En ce mois d'avril 2021 où la pandémie de covid19 continue de sévir dans le monde entier sauf en Israël et que l'on va célébrer Pâques plus grande fête chrétienne, cela pourrait paraitre provocant de dire cela.
Ah ouais, les églises sont ouvertes, mais pas les salles de concert, ni les restos, ni les musées, ni les bars !
Mais qu'ai-je bien voulu dire par ce titre, surtout en ajoutant le nom mystérieux de Ternant ?
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Dis don' : c'est long la Covid là , hein ?!
Il y a un an on se disait : "Nous sommes confinés, faut pas bouger sauf pour aller acheter du PQ. Ok. Ça dure deux mois l'enfermement. Ok. S'il faut ça pour mettre fin à cette pandémie."
Eh, mais ça fait un an que ça dure. Bon, Ok, on est un peu plus dehors que l'année dernière, mais eh !
Couvre-feu, confinement départemental, fermeture, ouverture, fermeture, surface de vente, éducation, culture, sport, fermeture, pas plus de 6 à table et dehors, couvre-feu,...

Il y a quelques jours, la Nièvre apprenait qu'elle était à nouveau confinée... enfin, confinée... comment dire ? T'as le droit de sortir sans autorisation et sans limite de temps avant 19 heures dans un périmètre de 10 kilomètres autour de ton domicile sans être plus de 6.
Nous sommes devenus des mathématiciens.

             

Il est également interdit aux Nivernais de sortir de leur département. Confinée, mais pas trop. Si. Pestiférés oui aussi. Pas pouvoir bouger à moins de 10 kilomètres de chez toi, être revenu avant 19 heures, ce n'est quand même pas une situation normale.
La Nièvre, vert pays des eaux vives, avec ses grands espaces, ses usines et ses commerces qui ferment, ses habitants qui partent. Oui, la Nièvre est confinée. Ne serait-ce pas en rapport avec le manque d’hôpitaux dans le département plus que par propagation inquiétante du virus ? Il y a une dizaine d'années, je me souviens être allé à Clamecy pour constater la fermeture de la maternité. Déjà, en 2008 (et même dès juin 2007), on parlait de désertification : Pause élections et Pas de poisson d'avril. Et qu'est-ce que les politiciens ont fait, qu'ils soient de droite ou de gauche ? Ils ont continué à supprimer des établissements publics, hospitaliers et éducatifs. fermetures des cliniques, des hôpitaux, des écoles de proximité. Et aujourd'hui, que se passe-t-il avec cette crise du Covid (acr c'est aussi une crise)...

          

J'étais dans la Nièvre il y a quelques semaines. J'ai eu plaisir à parcourir les routes de campagne, traverser les petits villages. Certes, bars et restaurants étaient déjà-encore fermés ; tout comme les lieux culturels tels que les musées, les salles d'expositions, les cinémas et autres salles de concert.

Que faire alors ?
rester chez soi et jouer à la play ? Rester chez soi et regarder des séries sur Netflix ?
Non, on va sortir ; même si à 18 heures, il faut être rentré !
C'est ainsi que je me suis souvenu des propos d'Alice, la mère de McFly, qui m'invitait à aller voir une petite curiosité du département : le triptyque de Ternant.
Kesaquo ? Ternant ? Triptyque ?
"Toi qui aime découvrir des choses, des lieux insolites, vas-y, c'est rigolo."
OK, il ne m'en fallait pas plus pour prendre la voiture en ce mois de février 2021. De toute façon, que faire d'autre ?

C'EST PARTI !

Pour aller de Nevers à Ternant, il faut tout de même concocter un petit itinéraire. Déjà, parce que je ne savais pas du tout où se trouvait cette petite commune nivernaise ; et puis, ensuite, quitte à faire des bornes, autant que le périple soit instructif en choisissant d'autres lieux à visiter, ouverts.
Je regarde sur une carte où se trouve Ternant et puis j'élabore mon trajet.

VARENNES-VAUZELLES→ SERMOISE → CHEVENON → FLEURY-SUR-LOIRE → AVRIL-SUR-LOIRE → DECIZE → FOURS → SAVIGNY-POIL-FOL → TERNANT            70 km

Je quitte Varennes-Vauzelles et Mimine, bien installée dans son couffin trop petit.

Cette fois-ci, je prends la direction du sud de la Nièvre avec passage à hauteur de l'ancienne piscine de la Jonction, transformée en une sorte de parc-jardin après avoir été laissée quelques années à l'abandon.

        
Piscine en 2018                                                                       Piscine en 2021

Un petit passage devant ce bar au nom énigmatique
qui se trouve à quelques mètres de l'ancienne piscine.

Pourquoi "Le 111" ?
Alors, en très peut de temps de recherches, j'ai tout de suite atterri sur un site internet d'astrologie qui nous dit que le 111 est le chiffre de notre ange gardien. Un chiffre par lequel il tente de nous dire quelque chose. Et si le chiffre 1 est le chiffre du commencement, le triple 1 serait alors celui d'un nouveau départ.

Bon, là, en ce moment, si le nouveau départ se trouve au comptoir de ce bar fermé, c'est foutu.
Je reprends ma route en sortant de Nevers. Direction la campagne en suivant le canal latéral à la Loire -qu'il ne faut pas confondre avec la canal du Nivernais. Pour cela, j'emprunte la Départementale n°13... Ah ? Un autre chiffre interrogatif.

Pourquoi le numéro 13 porterait-il malheur ?
"La peur du nombre 13 ? La triskaïdékaphobie. Et celle du vendredi 13 ? Prononcez bien les syllabes : la paraskevidékatriaphobie. Le nombre 13 tient une place particulière dans la symbolique des nombres : dans une grande partie du monde occidentale, il est associé à la malchance. Alors pourquoi la superstition veut-elle que le nombre 13 soit négatif, en France ou en Angleterre, là où en Italie il est considéré comme un porte-chance ? De l'autre côté des Alpes, c'est en effet le nombre 17 qui est de mauvais augure. En cause ? En chiffres romains, 17 s'écrit XVII, l'anagramme du mot latin VIXI, c'est-à-dire "J'ai vécu"... et par extension "Je suis mort".
Aussi improbable que cela puisse paraître, c'est tout simplement parce qu'il suit le nombre 12 que le nombre 13 porte malchance. Et ce depuis l'Antiquité. (...) Et puisque 13 suit 12 de 1 seulement, il est au-delà de la complétude : il est jugé peu fiable et opposé au divin, et par extension maléfique.(...)
La superstition vis-à-vis du nombre 13 trouve ses origines dans la religion chrétienne : il est lié à la Cène, lorsque les douze Apôtres se réunissent autour de Jésus. Judas, le traître, porte le nombre d'apôtres à treize. (...) Pierre Ropert pour FRANCE CULTURE

Cette route D13 m'amène à traverser des villages tels que Chevenon et Fleury-sur-Loire.
Au printemps, les bords du canal latéral à la Loire au niveau de Fleury se colorent. La maison éclusière expose son plus ensemble de fleurs et le bar du canal sort ses tables et chaises afin que l'on profite de ce coin de nature en sirotant un verre ou en mangeant un bout.
Bon, là, en ce moment, c'est plutôt calme au niveau de l'écluse.

       

De l'autre côté de la D13 se trouve une belle petite chapelle romane
dans laquelle on ne peut rentrer.

En même temps, ce billet a pour titre "Les églises sont ouvertes", et non "Les chapelles romanes sont ouvertes".

Juste à côté, la nature a repris ses droits sur une maison laissée à l'abandon.

           

Je quitte la D13 qui se termine mystérieusement. Comme ça, d'un coup, elle devient la D116.

Passage à proximité d'Avril-sur-Loire
vu que nous sommes en avril PAF
où je jette un oeil sur cet ancien café-casse-croute
en bord de canal...
                  

Un peu plus loin, vers l'église,
une scène immobile avec le lavoir et une chaise.

Je poursuis ma route en direction de Decize
quand tout à coup, un ange passe...

Ah non, c'est un veau.

J'arrive à Decize.
C'est ici que se fait la jonction du canal latéral à la Loire avec le canal du Nivernais. Eh ouais, ça te la coupe ça ?! La ville est également au confluent de l'Aron et de la Loire. Et paf ! On pourrait alors se dire que Decize est un peu la Venise de la Nièvre, comme Montargis est la Venise du Gatinais, comme Annecy est la Venise des Alpes, comme... Mais non ! Decize reste Decize. Decize est la Decize de la Nièvre.
Et Decize, ce ne sont pas que des cours d'eau.
Toutefois cependant pourtant encore que et quand bien même, on ne peut pas se rendre dans cette commune nivernaise de quelques 5000 habitants sans parler de ce qu'il s'y passa il y a de cela maintenant plus de 1500 ans. Et pour parler de cela, il faut se rendre à l'église Saint-Aré sur les hauteurs de la ville.
Pour trouver cette église, on peut bien sûr suivre les panneaux routiers qui indiquent sa position, mais on peut aussi se lancer sur le parcours touristique créé par l'office du tourisme et illustré par quelques triangles métalliques posés au sol, comme celui-ci :
      

C'est rigolo, hein, comme logo. Je n'arrive pas à savoir de quel animal il s'agit. Un chat, un poisson, une sirène, un poisson-chat ?
Bref, comme pour dans d'autres villes comme Arles (circuit Van Gogh) ou Aix-en-Provence (circuit Cézanne), tu peux visiter Decize en suivant ces petits triangles cloués au sol et qui t'amèneront àa la rencontres des curiosités de la ville.
Et nous voici donc devant l'église Saint-Aré. Oui : Saint.... plus loin, Aré. Pas Saint-Taré, que l'on pourrait croire comme étant le saint des fous... alors que non. Le saint des fous (ou malade mentaux), c'est saint Mathurin, également appelé Mathurin de Larchant. Saint Mathurin est également le saint des personnes atteintes de troubles neurologiques, des clowns, des marins, en Bretagne, des potiers d'étain à Paris.
Bon, revenons à Decize et à notre église. La voici.

Rappelons-le : ce billet a pour titre "Les églises sont ouvertes".
Bon, là, c'est un mauvais choix puisque l'église Saint-Are est fermée.
     

Mais cela ne doit pas nous empêcher de parler de cette incroyable histoire qui se produisit ici, à Decize, sur les bords de la Loire, il y a maintenant plus de 1500 ans... hein ? Oui, je sais, je l'ai déjà dit, mais quel suspense ! Non ? Là, la lectrice, le lecteur est pris dans un tourbillon de questionnements : mais que s'est-il passé de si incroyable à Decize il y a 1500 ans ? Une météorite ? Une épidémie ? Un miracle ? Et est-ce que ce saligaud de Jénorme va le dire ?

SUSPENSE !!!

Oui, je le disais plus haut : une Loire à Decize, rendue bien mystérieuse grâce à un homme. Mais qui était cet homme ? Eh bien, puisque nous sommes devant l'église qui porte son nom, maintenant on peut le dire : son nom était Are, Saint-Aré, également connu comme l'évêque Aregius.

"Aregius (ou Aridius) a vécu au VI^e siècle, période troublée où la Gaule est plusieurs fois réorganisée, où le christianisme se répand lentement, entre deux schismes, entre la démission forcée d'un pape, l'excommunication de ses rivaux et les pressions des chefs militaires (Bélisaire, Clovis...)" HISTOIRE DE DECIZE

OK, bon, on va pas non plus faire tout l'historique de la Gaule. Allons à l'essentiel de notre recherche.
Aregius fut nommé évêque de Nevers de 548 à 558.
"Aré étant tombé malade audit Nevers, et se sentant appelé de Dieu, ayant convoqué grande partie de son clergé et du peuple, ordonna qu'après son trépas son corps fût mis dans un bateau ou nacelle sur la rivière de Loire, sans aucune personne, et que Dieu disposerait du lieu de sa sépulture …… son corps fut mis dans une nacelle, sur ladite rivière de Loire étant alors fort grande, et sans aucun qui la conduit. Ladite nacelle monta le cours de l'eau jusqu'à sept lieues au lieu de Decize jusqu'où suivit la plus grande partie dudit clergé et du peuple ravis de ce miracle, louant Dieu et invoquant leur saint patron, duquel le corps fut honorablement inhumé au lieu de Decize, qui en porte son nom. Peu après, fut bâtie une grande église paroissiale, comme elle se voit à présent." GENNIEVRE.NET

Et voilà !
Mais comme je l'ai déjà dit trois fois, l'église est fermée. Nous ne pourrons donc pas voir la statuette de pierre décapitée du XVIème siècle, un retable en pierre sculpté du XVIème siècle de 80 cm de haut pour 150 cm de large, 18 stalles en bois taillé du XIXème siècle,...
Je quitte le centre-ville de Decize en me rappelant que dans le cimetière de la commune est enterrée une personnalité du monde de la chanson. Je décide de m'y rendre.
Oui, je sais, église, cimetière, c'est pas très rigolo tout ça, mais c’est ouvert. Enfin... sauf certaines églises.
Quelques minutes plus tard, j'arrive au cimetière. La tombe que je cherche est celle de Marguerite Monnot. Ce n'est jamais évident de trouver une sépulture au milieu de tant d'autres quand on n'a pas d'indication d'allée. Je tourne un peu au hasard dans les artères en perpendiculaire. Je croise la tombe originale d'un soldat tombé à l'âge de 20 ans lors de la Première Guerre mondiale à Gosselmingen...

J'aperçois également une sépulture verte,
ce qui n'est pas courant dans un cimetière...

Ou encore cette sépulture avec ce message humoristique...

Non, bon, pour la dernière, ce n'est pas dans le cimetière de Décize.
Je tourne toujours. C'est un peu indécent. Le seul indice que j'ai pour trouver la tombe de Marguerite Monnot, c'est qu'une lyre est apposée sur la pierre tombale. Après quelques minutes de recherches, je trouve.

          

Mais qui était Marguerite Monnot, née à Decize, le 28 mai 1903 ?

MARGUERITE MONNOT
Eh bien, Marguerite Monnot, également appelée La Guite, a été baptisée en l'église de Saint Aré... Ça, c'est pour donner une notion de fil rouge à ce billet...
Née d'un père musicien donnant des leçons particulières de piano, violon, violoncelle, flûte, clarinette et mandoline, sa mère était institutrice et enseignait la musique aux débutants. De là à dire que le destin de Marguerite était tout tracé n'était pas si évident. Mais, il n'empêche, qu'elle se dirigea très tôt vers la musique. Musicienne précoce avec une excellente mémoire auditive. À 3 ans, elle compose sa première oeuvre, "Bluette", puis se produit en public à 3 1/2 ans à Paris, accompagnée d’une chanteuse sur une berceuse de Mozart. S'en suivront plusieurs concerts en public jusqu'à l'âge de 12 ans où elle rencontre Camille Saint-Saëns, qui dit d’elle : "Je viens d’entendre la meilleure pianiste qui existe".
Durant la première guerre mondiale, la musique disparait un peu. Marguerite et sa mère deviennent alors écrivaines publics pour les militaires démobilisés qui veulent donner des nouvelles à leurs familles.
En 1935, elle compose avec l’accordéoniste Juel la musique de la chanson "l’Etranger", qui lui vaut une grande reconnaissance publique. La même année, elle fait une rencontre décisive pour sa vie et sa carrière. Chanteuse débutante, Edith Piaf a 20 ans. Sa voix extraordinaire bouleverse Marguerite qui décide d'écrire pour elle. C'est le début d'une amitié et d'une collaboration artistique de 23 ans. Elle écrit pour elle plus d'une centaine de chansons, dont "Mon légionnaire", "L'hymne à l'amour", "Les amants d'un jour", "Milord"... parmis les plus connues.

À partir de 1942 et jusqu'au milieu des années 1950, elle composera la musique de plusieurs chansons écrites par le journaliste-parolier Henri Contet ("Tu es partout", C'est merveilleux", "Le chant du pirate",...).
En 1956, elle compose également la comédie musicale Irma la Douce qui sera l'une des rares comédies musicales françaises à triompher au Royaume-Uni et aux États-Unis.
En 1959, le vent tourne subitement. Charles Dumont compose la musique de "Non, je ne regrette rien". Edith Piaf ne jure alors que par lui et lorsqu'elle se produit à l'Olympia en 1960, elle retire de sa prestation onze chansons composées par Marguerite pour les remplacer par celles de Dumont.
L'année d'après, en octobre 1961, elle refuse de soigner un inquiétant mal de ventre qui s'avérera être une crise d’appendicite. Celle-ci se transforme en péritonite aigüe. Marguerite Monnot tombe dans le coma. Elle ne se réveillera jamais et meurt le 12 octobre 1961 dans le 14ème arrondissement à Paris.

Allez, c'est la tête emplie des chansons du premier tandem d'auteur-compositeur féminin dans l'histoire de la chanson. que je quitte le cimetière pour reprendre la voiture afin de rejoindre, j'espère, la commune de Ternant.

Après Decize, je prends la direction de Fours qui se trouve à 45 kilomètres de Moulins, dans l'Allier. Ce qui explique l'expression "On ne peut pas être à Fours et à Moulins." Ben ouais, voilà, c'est dit.
Je suis la D981. Belle route, large, bien entretenue. Elle propose de belles vues panoramiques sur les premiers sommets morvandiaux. Je tourne à droite pour emprunter la D260 qui m'amène à traverser la commune de...

Ah oui, c'est pas banal comme nom de commune ! On pourrait se questionner, s'interroger sur l'origine de ce nom, mais le temps presse et le couvre-feu ne va pas tarder à nous rappeler que nous n'avons rien à faire ici à une telle heure quand on habite à Nevers. Toutefois, on peut dire que les habitants de Savigny-Poil-Fol sont appelés les Peiffolisaviniens.
En passant devant un bâtiment électrique situé à l'entrée, je constate que Savigny-Poil-Fol est un village qui vit, entre autre, de l'élevage bovin.

Autre anecdote, c'est ici, à Savigny-Poil-Fol que débute le dernier roman de René Fallet, "L'angevine", en 1982.  Renée Fallet à qui nous devons également "Les vieux de la vieille", "Un idiot à Paris", "Le Beaujolais nouveau est arrivé" et... et... "La soupe aux choux".
Autre création de cet auteur-poète de terroir : une course cycliste, Les boucles de la Besbre.
Après avoir suivi le Tour de France 1967, René Fallet a créé avec un ami, Robert Sausa une pseudo-course cycliste en 1968, Les Boucles de la Besbre au règlement particulier puisque les échappées étaient interdites, le vainqueur connu d'avance et les arrêts-bistrot obligatoires. La première édition a eu lieu le 20 août 1968 et la dernière en 1976. Michel Audiard et Jean Carmet entre autres ont participé à cette course, René Fallet l'a gagnée en 1970 (Sources : Wikipedia).

Cinq kilomètres plus tard, j'entre dans le village de Ternant... en voiture.
Tout est calme. Silencieux. C'est un petit village situé sur un flanc de collines, cerné par les champs. Posé ici. Crise sanitaire oblige, pas un bar, pas un restaurant, pas un commerce ouverts. Juste l'église, là, trône fièrement sur le bord de la route principale. C'est l'église Saint Roch.

TERNANT

Elle doit son nom à Saint Roch (ah oui), saint patron des pèlerins et de nombreuses confréries ou corporations, telles que les chirurgiens, dermatologues, apothicaires, paveurs de rues, fourreurs, pelletiers, fripiers, cardeurs, et aussi le protecteur des animaux. Rien que ça !
C'est en son sein intérieur que se trouve notre objectif du jour : le fameux, le mystérieux, les intrigants retables de Ternant, encore appelés les fameux, intrigants et mystérieux triptyques de Ternant.

Pour l'histoire, il s'agit de deux remarquables trityques en bois sculpté peint et doré, datant du XVème siècle, oeuvre d'un atelier flamand pour l'un (Le retable de la Vierge) et certainement d'un atelier barbançons pour l'autre (Le retable de la Passion).
Autres particularités de ces deux oeuvres, elles s'animent dès que l'on met un peu d'argent dans un réceptacle prévu à cet effet.

ALLEZ,
ENTRONS MAINTENANT !

Bon, ben merde alors ! Ah non, mais... Euh... dégouté là... J'ai fait 70 bornes pour constater que je n'avais pas de pièce de 2 euros ! Ooohhhhh !!!
Et puis pas moyen de faire de la monnaie quelque part ! Les bars sont fermés, les commerces aussi ! Je vais pas aller faire des voisins. Surtout qu'"ils ne voudront peut être pas m'ouvrir de peur de choper la Covid. Ooooooh.... C't'arnaque ! Merde.
Il ne reste plus qu'à prendre quelques photos de ces magnifiques objets, classés Monuments Historiques en 1881...

LE RETABLE DE LA VIERGE

Réalisé entre 1444 et 1454, le retable de la Vierge est en bois peint doré. Il serait l'œuvre d'un atelier flamand et a été plusieurs fois restauré
Il a été commandé par Philippe de Ternant, chambellan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, Chevalier de la Toison d'or et son épouse Isabeau de Roye pour orner la chapelle de leur château, consacrée à Notre-Dame.
Haut de 1,58 mètre, large de 3,15 mètres, il est formé de huit panneaux dont cinq dans la rangée inférieure et trois dans la rangée supérieure. Les panneaux de la rangée inférieure représentent successivement, de gauche à droite, Philippe de Ternant (le donateur) portant le collier de Chevalier de la Toison d'Or, l'Annonciation, la Dormition (représentée en 4 épisodes dans le grand panneau central ainsi que dans le panneau situé immédiatement à sa droite) et enfin Isabeau de Roye, la donatrice. Les trois panneaux du registre supérieur représentent, au centre, l'Assomption et sur les deux côtés, le Couronnement de la Vierge Marie. (Sources : WIKIPEDIA)

LE RETABLE DE LA PASSION

Réalisé vers 1460 en bois sculpté peint et doré, le retable de la Passion est haut de 2,38 mètres et large de 5,45 mètres. Il a été vraisemblablement commandé par Charles de Ternant, fils de Philippe de Ternant, compagnon d'enfance de Charles le Téméraire. Il était destiné à orner l'église de Ternant dont la construction avait été décidée en 1448. Il est formé de neuf panneaux qui représentent, de gauche à droite, Jésus en prière au Jardin des Oliviers, le Portement de Croix, la Montée au calvaire, la Crucifixion (panneau central de plus grande dimension) avec en bas la scène de la Pâmoison de la Vierge, puis la Mise au tombeau, Jésus descendant aux limbes pour y délivrer les âmes des Justes et, panneau le plus à droite, la Résurrection (Sources : WIKIPEDIA).

           

Il est difficile de photographier ces oeuvres car elles sont protéger par des épaisses vitres qui reflètent les alentours. J'ai cherché sur internet si quelqu'un avait filmé les triptyques en mouvements, mais rien ! Cela reste un mystère. Peut être qu'elles ne bougent pas...

En attendant, si tu dois te rendre à Ternant et que tu veux voir les retables s'animer, surtout... n'oublies pas de prendre des pièces de 2 euros !

        

Je ressors de l'église Saint Roch. Il me faut maintant me hater afin de rejoindre Nevers dans les délais horaires imposés par le couvre-feu.

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Je viens d'apprendre que le Pays Basque est à son tour confiné, dans les mêmes conditions que la Nièvre.
Une bonne occasion pour, à notre tour, découvrir les églises et autres lieux ouverts dans un périmètre de 10 km autour de chez soi...