En route pour le lac d'Ansabère, part 2 (64)

Souvenons-nous : dans l'épisode précédent, Jénorme se rendait dans les Pyrénées afin de vérifier que les Pyrénées-Atlantiques n'étaient pas qu'Atlantique. Et pour se faire, il a décidé de se rendre au lac d'Ansabère, petit lac de montagne, situé dans le magnifique cirque de Lescun.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

Nous avons quitté Anglet...

...puis nous sommes passés par de petits villages
avant d'entrer dans la vallée d'Aspe
pour prendre de l'altitude et rejoindre Lescun
dans un premier temps...

Puis le parking de Masousa d'où part le sentier
en direction des cabanes et du lac d'Ansabère.

Après plus d'1h30 de marche sur chemins et sentiers
au milieu des montagnes...
         
         

...nous avons atteint les Cabanes d'Ansabère
à quelques 1565 mètres d'altitude.
   

   

DE NOS JOURS, MAINTENANT

Maintenant, plusieurs possibilités.
Soit nous prenons à droite et nous nous dirigeons alors vers les pics de Pétragème et d'Ansabère.
Soit nous prenons à gauche en suivant le sentier menant aux lac d'Ansabère et d'Acherito.
Autrement dit, une voie aérienne ou une voie "aquatique".
Et comme l'annonce le titre de ce billet, c'est vers le lac d'Ansabère que nous nous dirigeons.
DONC à gauche toute.

Nous passons au dessus des cabanes, puis devant un gros rocher dans lequel est encastrée une porte.
Il s'agit du fumoir ; là où le berger laisse reposer ses fromages.
Nous quittons le large chemin qui nous a mené du parking de Masousa aux cabanes pour suivre un sentier étroit.

1,7 kilomètre sépare ces deux lieux. Le sentier, lui, va nous faire passer de 1570 mètres à 1855 mètres d'altitude, soit un dénivelé de... de... de... EH OUUUIII : 285 mètres très exactement ; soit un peu plus d'un quart du dénivelé total de la randonnée. Aaaah, les chiffres, c'est bien quand on est en rando. T'es tranquille, tu écoutes le silence de la montagne, et puis PAF, d'un coup, une petite session de chiffres et de calculs !

BON BREF !
En bas du petit sentier, sur la gauche, le gave d'Ansabère ruisselle tranquillement.
Sur la droite, les Aiguilles d'Ansabère jouent à cache-cache avec les buttes herbeuses.

             

Un peu plus haut, le sentier rejoint le Gave d'Ansabère.

Je décide de faire une petite pause non loin d'une petite flaque dans laquelle se reflètent quelques pics du cirque de Lescun.

On est bien là, face aux aiguilles. Grace au zoom de l'appareil photo, je les scrute dans le détail.
Une petite révision de la géologie des Pyrénées.

"Si les Pyrénées sont une montagne jeune — datant d'environ 40 millions d'années — née de la collision de deux plaques terrestres, l'espagnole et l'européenne, elles sont tout de même le résultat de 500 millions d'années de façonnage des paysages. Le massif est composé de roches très  anciennes formées par la transformation des dépôts de sédiments pendant des centaines de millions d'années. (...)
L'érosion glaciaire, assez récente (1 million d'années), a façonné les reliefs actuels, créer les larges vallées nord-sud caractéristiques de la chaîne, les cirques et les très nombreux lacs pour la plupart d'ailleurs d'origine glaciaire." LES PYRENEES

Autrefois donc, des mers peu profondes occupaient alors les plateaux avant le soulèvement et la collision des plaques ibérique et européenne , travaillant et recouvrant la roche calcaire et sédimentaire qui compose le cirque de Lescun. Ce fut ensuite un glacier qui recouvrait toute cette zone, du Pic d'Anie (2504m) à la vallée d'Aspe, soient plus de 50 kilomètres de long pour 200 mètres d'épaisseur. Cee sont les mouvements de ce glacier qui ont érodé et façonné la roche. 

Nous avons également une belle vue sur la Table des Trois Rois (2421m)
sur les flancs de laquelle passent les nuages...

...qui s'en vont s'amasser sur les cimes des montagnes Est de la Vallée d'Aspe.

Situé sur la frontière franco-espagnole, la Table des Trois Rois doit son nom à sa localisation à la jonction des royaumes médiévaux de Navarre, d'Aragon et de France (Béarn). Eh oui, rien à voir avec une légende en rapport avec, par exemple, les rois mages.

Après cette petite pause contemplation, je reprends le sentier avec les pics du lac de la Chourique (2124m) et de Laraille (2147m) en visu.

Comme toujours dans ces moments de montée vers un lac d'altitude, on croit voir la cuvette abritant l'étendue d'eau... mais non. Il y a toujours une autre cuvette à franchir.
On en profite alors pour faire des petites pauses et regarder le paysage autour ; comme par exemple, euh, ben tiens, là-bas, un arbre.

Derrière nous, toujours le pic de Pétragème (2255m), les belles Aiguilles d'Ansabère (2377m) et la table des Trois Rois (2421m) qui doit son nom à... ah merde, je l'ai déjà dit.

La montée est de plus en plus raide. La petite symphonie aquatique du Gave d'Ansabère s'est quelque peu éloignée. Mince. Le Gave part pourtant du lac DONC si je ne l'entends plus, cela veut dire que je ne suis pas encore arrivé. Une butte. Qu'y a-t-il derrière ? Suspense...

Ah mince : de la neige ! Mais peut être que le lac n'est pas dessous cette épaisse couche de neige ? Peut être que le lac est juste derrière ? Continuons...

Aaaaaah, le voilà !

J'avais souvenir que ce lac n'était pas très étendu. À cette époque (nous sommes en mai), il y e encore de la neige et la canicule d'été n'a pas fait son petit travail de sape.
Ce serait l'endroit parfait pour profiter de l'une des plus belles vues sur les aiguilles en se mettant les pieds dans l'eau, mais là, non. Trop froid. Je vais plutôt rester les pieds sur terre avec une petite bière.

Petit point chiffres ! Ouuuuuaaaaaiiiisss, des chiffres !!!
Nous avons parcouru 7 kilomètres avec un dénivelé de 890 mètres, en passant de 965 à 1855 mètres d'altitude. Le tout en 3h30 environ, tranquille.

            

Situé à 1855 mètres d'altitude, le lac d'Ansabère a une superficie de 0,2 hectares ; évoluant suivant les saisons et la météo. C'est le lac d'Ansabère qui donne naissance au Gave d'Ansabère  -que nous avons suivi pendant presque toute cette randonnée-  qui s'en va se jeter dans le Gave de Lescun qui lui même va ensuite se jeter dans le Gave d'Aspe qui lui-même va se jeter dans le Gave d'Ossau et former le gave d'Oloron qui s'en va ensuite rejoindre le Gave de Pau pour former les Gaves réunis qui s'en vont se jeter dans l'Adour qui, elle même, n'est-ce pas, va se jeter dans l'océan Atlantique à hauteur de la Barre d'Anglet.... En clair, de là où nous sommes partis pour rejoindre le cirque de Lescun, soient environ 160 kilomètres.

L'Adour à La Barre

Lac d'Ansabère dans le cirque de Lescun

Après quelques minutes passées au bord du lac, je prends le sentier de retour... qui est le même que celui de l'aller.
Contrairement à la dernière fois où j'étais venu ici (cf : Lac d'Ansabère-Lac d'Acherito, part III), en raison de la neige encore présente sur les cimes et les cols, il est impossible aujourd'hui de se rendre au lac d'Acherito situé de l'autre côté des montagnes.

Un dernier regard sur le beau panorama...

...et je redescends dans la vallée.

 
Une petite vidéo pour résumer ce périple.