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LE VOYAGE DE JéNORME
LE VOYAGE DE JéNORME
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27 décembre 2018

KALININGRAD TOUR : De Klaipeda (Lituanie) à la mer Baltique (Pologne)

Écoute, on va pas se mentir : cela fait maintenant plus de cinq ans que je tente de relater ce voyage que nous fîmes, Maître Arnaud et moi-même, en 2013 et nous n'en voyons toujours pas la fin. À moins que, eh tiens, là, ce ne soit le dernier billet sur cette épopée fantastique qui nous amena de la Nièvre à cette enclave territoriale russe qu'est l'Oblast de Kaliningrad d'où émergeait et émerge encore ce surréaliste mais bien réel banc de terre qu'est l'Isthme de Courlande.
Quand soudain, ne voilà-t-il pas...

 

Comme je n'ai pas parlé du Kaliningrad Tour depuis le mois de juin 2018, une petite révision s'impose pour comprendre le pourquoi du comment avec des parce que qui expliquent cela.

 

 

RÉSUMÉ !

C'était en février 2013. Le temps était à la neige dans la vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques, France. Avec Maître Arnaud, ami de routes et de chemins lointains, nous avions rejoint le Bar Communal de Borce pour boire quelques bières belges aux sons d'une musique tranquille ; le tout devant un bon feu de bois aménagé dans cette belle cheminée dominant la salle. (...)
Maître Arnaud avait soudainement lâché ses fléchettes pour lancer quelques mots surprenants et inattendus :
MAÎTRE ARNAUD : "- Mais moi, il y a un endroit qui m'énerve dans ce monde là, je ne comprends pas ce que c'est, je ne sais pas ce que ça veut dire ni ce qu'il s 'y passe, c'est ce truc là !!!! Au milieu de la mer Baltique !!! Une route ou je sais-pas quoi lààààà !!!!! Regarde !!!!"
Pour illustrer ses paroles soudainement violentes, il se saisit de son I-Phone et me montra en deux temps trois mouvements une carte. (...)
Je lui répondassâsses alors :
JENORME : "- Le mieux c'est d'aller y voir nous-mêmes !"
Et voilà ! Le projet était lancé ! A ce moment précis, dans le bar communal de Borce où crépitait le feu de cheminée devant lequel s'était posé ce magnifique chien aux yeux de vairon comme David Bowie, nous ne savions pas ce qui allait nous attendre, combien de kilomètres il allait nous falloir parcourir, quelles villes et quels pays nous allions traverser, quelles personnes nous parviendront à rencontrer pour nous indique le bon chemin... Non, nous ne savions rien et c'était tant mieux (...)

Quelques mois plus tard, un itinéraire était plus ou moins dressé. Jetons un petit coup d'oeil sur la carte pour mieux comprendre de quoi il retourne.

la carte
Carte : Google maps

L'objectif principal étant d'atteindre l'Isthme de Courlande,
ce banc de terre au milieu de la mer Baltique.
Isthme de Courande
Carte : Google maps

FIN DU RÉSUMÉ

 

Voilà ! C'est clair, limpide, fluide, pas de problème, on a tout compris !
Lors du précédent billet titré "KALININGRAD TOUR : De Zelenogradsk (Russie) à Klaipeda (Lituanie)", Maitre Arnaud et moi-même avions roulé en voiture sur le fameux Isthme de Courlande ; ce qui était, il faut bien le dire, notre objectif principal. Oui, nous avons roulé dessus en bagnole ! Oui, je sais, gnagnagni protéger l'environnement, gnagnagna pollution, gnagnablabla on va tous crever, blablabla préserver la planète !!!! Oh eh : on va se taper 98 bornes de dunes et de forêts préservées à pinces. D'ailleurs, je te rappelle qu'il faut que l'on se magne un peu le cul parce que Maitre Arnaud doit être dans trois jours à Oloron-Sainte-Marie pour passer un entretien d'embauche. DONC préserver la planète, rouler à pied, tout ça, eh ben on verra ça un autre jour. De toute façon, eh oh... de toi à moi, c'est foutu : on va tous crever !

C'set donc sur ce message d'espoir que je t'annonce que nous sommes le 1er août puisqu'il n'y a que 31 jours dans le mois de juillet.
DONC : lors du précédent billet, nous avons quitté ce sympathique hôtel de Zelenogradsk où FrüchstückMan, le cuisinier de l'hôtel, s'était levé exprès à 6 heure du mat pour nous faire un petit déjeuner spécial que Maître Arnaud a tout simplement ignoré en préférant aller s'enfremer dans sa chambre. Pauvre FrüchstückMan qui, peut être, au moment où je rédige ces mots, n'a toujours pas compris ce qu'il s'est passé. Peut être qu'aujourd'hui il a changé de métier, déteste les Français et a décidé de s'isoler sur une île déserte ou de monter un parti fasciste dans le nord de la Russie.

BREF ! Après cette déconvenue, nous avons roulé sur l'isthme de Courlande en passant en douceur de la Russie à la Lituanie avant de nous retrouver non pas dans le port d'Amsterdam, mais dans celui de Klaipeda afin de prendre un ferry devant nous ramener à Sassnitz, en Allemagne du nord. Après tout, on a bien dit Allemagne de l'Est et Allemagne de l'Ouest, je ne vois pas pourquoi on ne dira pas Allemagne du Nord et Allemagne du Sud.
Pas le temps de visiter Klaipeda qui porte le nom de Memel en allemand... ?... ?... Véridique. En allemand, Klapeida s'appelle Memel. Voilà, c'est comme ça. Rien à voir de prime abord, mais cela s'explique par le fait historique que Klaipeda a longtemps été disputée entre le royaume de Lituanie et les chevaliers Teutoniques. La Paix du lac de Melno en 1422 fixa les frontières du duché de Prusse et de la Lituanie ; Memel restera en Prusse jusqu'à la défaite allemande à la suite de la Première Guerre mondiale.
DONC : pas le temps de visiter la troisième ville de Lituanie, il faut de suite foutre la bagnole dans le ferry.

C'est lui !
Klaipeda, le ferry (Lituanie)

Et comme tout va très vite, nous avons déjà quitté le quai. Soyons bien d'accord, il n'y a pas que la voiture sur le ferry, nous somme smontés aussi. Ah ben eh, on s'est pas fait chier à passer la frontière russe avec la voiture pas déclarée pour la voir partir seule sur le ferry sans nous !

Le ferry quitte le port. Une longue et lente évolution commence alors pour sortir complètement du port de Klaipeda. Plus de 4 kilomètres pour sortir de cette langue maritime qui sépare l'enclave de Klaipeda de la mer Baltique.
C'est alors une série d'objets, de machines et de batiments colorés qui se succèdent devant nos yeux presque éblouis, mais pas tant que ça non plus, oh eh faut pas pousser, on n'est pas au casino de Pougues-les-Eaux non plus ! Disons que nos yeux sont plutôt interpellés, intrigués et ébahis car, oui, c'est toujours fascinant de voir une succession de containers et de quais depuis un ferry qui navigue à 2 km/h. C'est un peu comme si on n'avait pas le choix.

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues (Lituanie)

I) Klaipeda, vue sur la ville depuis le ferry, immeuble          I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, container (Lituanie)

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, containers (Lituanie)         I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, citernes (Lituanie)

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, usine (Lituanie)         I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues         I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, grues

I) Klaipeda, vue sur le port depuis le ferry, immeuble (Lituanie)

C'est beau quand même... Hein... Tu sais, ça me fait penser à une anecdote.
Il était une fois Nick Canon qui découvrait en exclusivité le dernier album de Rammstein. Cet album, c'était Mutter, troisième album du groupe, sorti en 2001. Il l'avait acheté à l'époque où on ne téléchargeait pas à tout va. A chaque fois que l'on achetait un nouveau CD, il fallait que l'on se trouve un trajet à faire en bagnole pour l'écouter. Bon, là, en l'occurrence, Rammstein sortait Mutter et nous avions décidé d'aller à Auschwitz. Aucun rapport. Et le trajet était suffisamment long (1542 km) pour écouter autre chose. D'ailleurs, en 2001, il y avait une belle actualité musicale puisque Jean-Jacques Goldman sortait son dernier album studio ("chansons pour les pieds") ainsi que Noir Desir (pour une autre raison) avec "Des visages défigurés".

BREF ! Nous partions vers Auschwitz avec l'album Mutter de Rammstein dans le poste. Nick Canon était attentif au moindre son, à l'évolution du rythme. Il sortit de son silence lorsqu'il entendit le son d'une voix synthétique fulgurante lors de la fin du morceau "Sonne". C'est à ce moment précis lorsque la 'voix' s'éteignit qu'il prononça ces seuls mots : "Ah ben... on peut pas dire que ce soit beau, mais... comment dire... boh non, faut rien dire en fait, on sait pas."


VOILA !

Ben ouais, quoi. On peut... non, mais franchement, est-ce que l'on peut s'émerveiller de choses simples et, à la fois, pas si simples que ça ? Certains sont fascinés et éblouis par le château en carton pâte de La Belle au bois dormant dans les parcs Disneyland, eh ben nous, là, à ce moment précis où il n'y a rien d'autres à voir, avec Maître Arnaud, ce sont les quais marchands du port de Klaipeda qui nous fascinent. Chacun son truc !
Sur cette dernière photo ci-haut, on peut voir l'un des immeubles les plus connus de la ville : le K-center ou K-Tower, dont l'architecture globale ne nous liasse aucun doute sur l'origine de son nom.

K TowerJ'ai voulu savoir quelles étaient les activités existantes dans cette tour remarquable, mais je n'ai rien trouvé à part des mecs qui sautent à vélo de son sommet. Mais apparemment, cette tour de 236,22 pieds, -soit 71,999 mètres de haut- hébergerait aussi des boutiques et un hôtel de luxe avec pisicne en terrasse sommitale. Construite entre 2004 et 2006, elle possède également trois ascenseurs et 250 places de parkings ; ce qui m'amène à conclure que quand on n'a pas plus d'informations que ça à dire sur un monument autant fermer sa gueule et passer à autre chose.

 

MAIS MAIS MAIS... ça y est : nous quittons Klaipeda, son port et la terre proche. Nous naviguons à hauteur du bout du bout de l'Isthme de Courlande, côté Lituanie.

sortie de klaipeda 1

Attends, on ne voit pas très bien.
sortie de klaipeda A

Attends, on ne voit pas très bien.
Klaidepa, sortie du port (Lituanie)

Attends, on ne voit pas très bien.
Klaidepa, sortie du port, isthme de Courlande (Lituanie)

Attends, on ne voit pas très bien....
Klaidepa, sortie du port, dernière bouée (Lituanie)

Ouais, merde, trop tard,
on ne voit plus rien !


Bon bref, nous quittons le port, la terre ferme pour nous lancer sur les flots pour le moment calmes de la mer Baltique, laissant derrière nous grues et containers colorés.

 Klaidepa, sortie du port

La question cruciale se pose à présent :  qu'est-ce qu'on va bien pouvoir foutre sur ce ferry pendant ces quelques 16 heures de traversée maritime ?
Attention, il faut savoir qu'il existe plusieurs sortes de ferry sur la compagnie que nous avons choisie et qui n'est autre que la DFDS.
Tu as le CClass (mais il ne fait pas le parcours Klaipeda-Sassnitz car il est trop petit), le Calais Seaways (comme son nom l'indique, il ne dessert que les trajets allant ou partant de Calais donc on ne l'a pas pris), le Côte d'Albatre (mais il ne navigue qu'au large de la côte d'Albatre entre Dieppe et Honfleur), le Crown seaways, le D-Clas, le King Seaways, le Malo Seaways, le... oh mais putain, on s'en fout !
Toujours est-il que suivant ton trajet et suivant le ferry que l'on t'impose, tu n'as pas les mêmes services à bord.
Par exemple, si le Princess seaways possède plusieurs restaurants et bars ainsi qu'un casino, des boutiques à gogo et un cinéma pour ses 1500 voyageurs, le Calais Seaways, lui, propose un espace enfants et la wifi gratos.
En ce qui nous concerne, je ne sais pas sur quel ferry nous avons embarquer, mais la première chose qui nous vient en tête est... se rendre au bar le plus proche afin de commander une grosse bière.
Apparemment, sur le navire, il y aurait deux bars. Un grand jeu de pistes commence en allant de couloirs en couloirs pour finalement nous retrouver sur le pont et remarquer que le bar était juste derrière nous lorsque nous regardions les grues de Klaipeda s'éloigner. Maître Arnaud s'occupe d'aller au ravitaillement, mais ce n'est pas si évident que cela de ramener les deux bières pour les boire sur le pont car il y a beaucoup de vent.

MISSION ACCOMPLIE
L) Sur le ferry, bière (Lituanie)

 

Et maintenant que faire ?
Nous sommes au milieu de la mer. Pas de piscine en vue, pas de sauna, pas de hammam, pas une piste d'athlétisme ! Putain, on va se faire chier.
Et maintenant, que faire ?

1) Regarder le ciel.                                           2) Regarder si il y a bien un sous-marin de sauvetage.
M) Sur le ferry, nuages (Lituanie)
                L) Sur le ferry, sous-marin (Lituanie)

3) Constater qu'il y a une piste d'atterrissage          4) Vérifier que la tour de contrôle fonctionne bien.
pour hélicoptère      
Sur le ferry, piste d'atterrissage de treuil (Lituanie)               Sur le ferry, vue sur le pont

5) Contrôler qu'il y ait des gilets de sauvetage.
Sur le ferry, vue sur le pont (Lituanie)

Mais putain, qu'est-ce qu'ils foutent assis sur la malle à gilets, eux !!!!


6) Se reprendre une bière en attendant de voir le soleil se coucher sur la Baltique.
Sur le ferry, coucher de soleil et bière (Lituanie)

Et le spectacle peut commencer.
Nous sommes quelque part entre Klaipeda et Sassnitz lorsque le soleil décide de nous fausser compagnie pour laisser place à la nuit.

Sur le ferry, soleil et mer Baltique (Lituanie)

Sur le ferry, soleil et mer Baltique               Sur le ferry, soleil et mer Baltique

Nous nous attendons à un magnifique coucher de soleil, disparaissant là-bas, sur cette ligne d'horizon aquatique. Et... et... ah ben merde, d'où ils sortent ces nuages ?!

Sur le ferry, coucher de soleil sur mer Baltique
Sur le ferry coucher de soleil sur mer Baltique (Lituanie)
                Sur le ferry coucher de soleil sur mer Baltique (Lituanie)

Sur le ferry, coucher de soleil sur mer Baltique (Lituanie)

Sur le ferry, coucher de soleil sur mer Baltique

Ben voilà, c'est malin : maintenant il fait nuit.
Avant de quitter le pont car il n'y a vraiment plus rien à faire, nous nous livrons à quelques vérifications de routines afin de faire une traversée tranquille. C'est bon, il y a bien des bouées de sauvetage ainsi que des canoës. Apparemment, ils viennent tous de Kaunas.

Jénorme nous montre les bateaux de sauvetage du ferry allant de Klapeida à Sassnitz (Lituanie)                 Q) Sur le ferry, bouée de sauvetage (Mer Baltique)

Alors, oui, je te vois venir :
"Ouais eh oh, connasse, quoi !"

Non ! Pas Kaunas, mais Ka-unas. Ce n'est pas une insulte lituanienne, mais bel et bien le nom de la seconde plus grande ville du pays, et le plus important port fluvial des pays baltes, sur le Niémen, fleuve de 937 kilomètres qui prend sa source en Russie pour ensuite traverser la Bielorussie et se jeter dans la lagune de l'Isthme de Courlande.
Kaunas se trouve à 215 kilomètres au Sud-Est de Klapeida.

carte kaunas
Carte : Google maps

Et que trouve-t-on à Kaunas à part des boués et des canoës de sauvetage ?
Eh bien, déjà, il faut savoir que cette ville est souvent passée de pays en pays. Tour à tour polonaise, allemande, russe, lituanienne, elle porte donc plusieurs noms : Kowno en polonais, Kovno en russe, קאוונע (Kovne) en yiddish et Kauen en allemand.
Elle fut également marquée par le massacre des 37 000 Juifs du ghetto de Kaunas envoyés dans plusieurs camps de concentration et d'extermination, ou fusillés au tristement célèbre Neuvième fort. Seuls 3000 Juifs de ce ghetto ont survécu à ces exactions nazis.
Bon, euh, sinon, à Kaunas, on peut visiter le château de Kaunas du XIVème siècle, la Maison du Diable ou encore le musée du KGB.
Bon, laissons plutôt je-sais-pas-son-non et son accent canadien nous en parler.

Ok, très bien, mais qu'est-ce qu'on mange à Kaunas ?
Eh bien, comme un peu partout en Lituanie, tu auras le choix entre des oreilles de cochon grillées, du hareng mariné ou fumé, servis avec des patates bouillies, des champignons marinés, du choux ou de la betterave ou encore des raviolis géants (Koldunai) ou de la soupe de betterave, chaude ou froide (saltiborscioi).

Parfait.
Nous quittons donc le pont aller errer dans le labyrinthe des couloirs du ferry et des nombreuses (ou pas) activités qu'il nous propose.

Sur le ferry, dans le couloir (Mer Baltique)

C'est beau ces couloirs apparemment sans fin. On se croirait dans Shining.

Oui, ben écoute : dès que je vois un couloir, je pense à Shining, c'est comme ça, et, crois-moi, c'est pas toujours facile.
Et là, tu meures d'envie de me poser la question : "Mais qu'est donc devenu ce genre garçon qui faisait du vélo dans les couloirs infinis de l'hôtel Overlook ?" N'est-ce pas ? Nous aurions pu nous poser la question "Mais que se sont devenues les soeurs jumelles que voit apparaître Danny dans le film ?". Mais nous nous étions déjà posés la question lorsque nous étions à l'hôtel de Kaliningrad (KALININGRAD TOUR : De Kaliningrad à Zelenogradsk (Russie))

shiningDANNY LLOYD
Né le 1er janvier 1973 à Chicago, il n'a interprété qu'un seul grand rôle au cinéma, à l'âge de six ans : celui de Danny Torrance dans Shining.
Kubrick avait demandé à Leon Vitali acteur dans le film Barry Lyndon de parcourir les États-Unis avec une caméra vidéo à la recherche d'un jeune garçon pour l'interprétation de Danny. De retour au Royaume-Uni, il va visionner avec le réalisateur cinq mille figurants. Danny Lloyd alors âgé de six ans a été retenu.

Pendant tout le tournage du film, Kubrick ne révéla jamais à Danny qu'il s'agissait d'un film d'horreur, pour que le jeune acteur ne soit pas déstabilisé par l'horrible scénario. Il ne découvrit la teneur du film que lorsqu'il le visionna pour la première fois, à l'âge de dix-sept ans.
Il est aujourd'hui professeur de biologie au Jefferson Community College de Louisville dans le Kentucky.

Voilà.

Sinon, il faut le savoir : l'hôtel de Shining, si mystérieux et inquiétant, est en fait le Timberline Lodge. Il se trouve sur le côté sud du Mont Hood, dans l'Oregon, à environ 96 kilomètre à l'est de Portland, à 1816 mètres d'altitude. Seuls les extérieurs ont été filmé là-bas. Le prix des chambres est compris entre 135 et 269 euros. Impossible de réserver la chambre n°237 puisqu'elle n'existe pas. De plus, dans le livre de Stephen King, c'est la chambre n°217 dont il est question. L’hôtel a demandé à Stanley Kubrick de prendre un autre numéro afin de ne pas effrayer les clients.
Mais sinon, il faut le savoir aussi : l'hôtel qui a inspiré Stephen King pour l'écriture de son roman est le Stanley, situé à Estes Park dans le Colorado.
"Ouvert en 1909, le Stanley, d’architecture géorgienne coloniale, inscrit au registre national des monuments historiques, est réputé pour être l’un des hôtels les plus hantés d’Amérique. C’est lui qui a inspiré Shining à l’auteur Stephen King, après une nuit dedans, presque seul. Il n’a pas dormi n’importe où. Il a dormi dans la chambre 217.
C’est là que la chef des femmes de ménage, Elizabeth Wilson, le soir du 25 juin 1911, a été grièvement blessée. En plein orage, alors qu’elle allumait les lampes à acétylène, une violente explosion l’a projetée à l’étage inférieur. Elle a été grièvement brûlée et a eu les chevilles brisées. Mais elle a survécu. Depuis les années 50, son fantôme hanterait toujours la célèbre chambre 217. Les hôtes bénéficieraient régulièrement de services « non-inclus » dans leur package. Des objets déplacés et des bagages déballés… Il semblerait que Jim Carrey n’ait pas particulièrement apprécié. Il a décampé à peine deux heures après y être arrivé alors qu’il devait y dormir pendant le tournage de Dumb & Dumber.
Elizabeth ne serait d’ailleurs pas le seul esprit des lieux. Les propriétaires, les Stanley, marcheraient régulièrement dans le lobby ou joueraient du piano dans la music room. Le quatrième étage serait celui des enfants, qui galopent dans le couloir. (...)" A LA FIN DE LA ROUTE

 

 

Le prix de la chambre varie de 146 à 316 euros.
Il faudrait faire un film, genre Shining, qui se passe sur un ferry plutôt que dans un hôtel. Hein ? Mais oui. Quels sont les films qui ont parlé de catastrophes maritimes à bord d'un ferry ? Aucun ! Mais oui. Bon, OK, on a eu des films de catastrophes maritimes, mais c'est pas pareil. Voyons... Atlantique, latitude 41° en 1958, Panique à bord en 1959, Le sous-marin de l'apocalypse en 1961, Terreur sur le Britannic en 1974, Sauvez le Neptune en 1978, SOS Titanic en 1979, Lame de fond en 1996, Titanic en 1997, En pleine tempête en 2000, K-19, le piège des profondeurs en 2002, Poseidon en 2006.
Par contre, il n'y a pas eu de film sur le paquebot Wilheim Gustloff qui est, pourtant, la plus grande catastrophe maritime de tous les temps avec 10 582 morts lors de son torpillage en mer Baltique, entre Gdynia et Hambourg, par un sous-marin russe le 30 janvier 1945.
Étrangement, il me semble qu'au moment où nous évoquons cette catastrophe, nous ne sommes pas loin de la latitude verticale (je sais pas comment on dit) sur laquelle se trouve le port de Gdynia... Bon... ben... de quoi parlait-on déjà ?

AH OUI,
le couloir du ferry !
Sur le ferry, dans le couloir (Mer Baltique)
Shining, film catastrophe tout ça !

Nous voguons au hasard dans les méandres labyrinthiques de ces couloirs verticaux. Parfois, un croisement nous permet de faire un arrêt devant un plan du ferry que nous ne comprenons pas. D'autres fois, nous constatons amèrement que les bureaux de renseignements du ferry sont fermés.

Sur le ferry, fermeture (Mer Baltique)

 

C'est un truc à devenir fou,
comme Jack Torrance !!!!!!!

Jénorme découvre sa tronche dans un miroir du ferry allant de Klaipeda à Sassnitz (Lituanie)

Mais finalement, après quelques tours et détours, nous parvenons à trouver un bar... le seul bar encore ouvert à cette heure-ci. Il est 22h30 et il doit fermer à 23 heures. Nous entrons.

Sur le ferry, le bar, version Hopper (Mer Baltique)

Avec un peu d'imagination, les couleurs et la scène me font pense à un tableau du peintre américain Edward Hopper ; un peu comme celui-ci... le plus connu, Nighthawks (1942).

edward Hopper
Edward Hopper, Nighthawks (1942, exposé à l’Art Institute of Chicago) / Edward Hopper [Public domain], via Wikimedia Commons

Si, si, si. Y'a un truc! Je sais pas moi, ça pourrait être le contre-champs du tableau ! La salle du fond que l'on ne voit pas, que Hopper n'a pas peinte car il n'avait plus de gouache, je sais pas, un truc dans le genre !!!
Et pis, tiens, pour mieux le comprendre, profitons de cette traversée de la Baltique pour étudier d'un peu plus près le travail du peintre.

Surnommé "peintre de l'Amérique mélancolique", Edward Hopper est né en 1882 à Nyack. Entre 1906 et 1910, il fait plusieurs séjours à Paris durant lesquels il part flâner dans les rues, peint et dessine ce qu'il voit, comme il le fera toute sa vie, des monuments, des ponts, des scènes de la vie quotidienne des parisiens. De retour à New York, il devient illustrateur pour des revues économiques et commerciales. Une grande partie de son oeuvre exprime la nostalgie d'une Amérique passée, ainsi que le conflit entre nature et monde moderne. Ses personnes sont le plus souvent esseulées et mélancoliques. Ses oeuvres sont également très "cinématographiques". Alfred Hitchcock, notamment, s'inspira de "La maison près de la voie ferrée" pour la demeure de Psychose, ou encore de Fenêtres la nuit (1928) pour Fenêtre sur cour.
Pour Nighthawks (Oiseaux de nuit), le peintre dit s'être inspiré d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, "Les tueurs" (1927) ; l’histoire de deux tueurs à gage qui attendent leur victime, un ex-boxeur, dans une brasserie. On parle aussi de l'influence du tableau de Van Gogh, Café de nuit (1942), où l'on retrouve la lumière jaunatre de la toile du peintre hollandais.
Le lieu choisi est un comptoir-lunch (bar-restaurant typique américain ouvert toute la nuit), appelé Le Phillies. D'après Hopper, ce bar-restaurant se trouvait au n°70 de la Greenwich Avenue à New York. Aujourd'hui, c'est un fleuriste qui occupe les lieux... parait-il, d'après les recherches approfondies de Popspotsnyc.
Quatre personnes à son bord.
Un barman, tout de blanc vêtu, semble être à l'écoute sans avoir de réponse.
Un couple qui fait face et dont la femme n'est autre que Josephine Hopper, la femme du peintre. Quant à l'homme au chapeau à ses côtés... On se questionne alors sur ce que la femme tient dans sa main droite : un sandwich, un paquet de cigarettes, une liasse de billets,... ?
L'homme de dos est le plus mystérieux... parce qu'il est de dos, ouais ok d'accord, très bien... mais peut être aussi parec que c'est celui qui rappelle le plus en mémoire la nouvelle d'Hemingway. Un tueur à gages ? Un repenti ? En attente de quelque chose ? Mais quoi ???
Et pourquoi ce tableau me fascine tant ? Cette ambiance lourde ? Ces protagonistes dont on ignore tout ? Cette caisse enregistreuse solitaire dans l'ombre de la vitrine d'en face ? La nuit ? Les couleurs ? Cette rue déserte dehors ? Et nous sur ce ferry ? C'est horrible de se dire que si l'ambinace sur le ferry ne nous plait pas, nous ne pouvons pas prendre la bagnole pour aller dans une autre ville ; chose que nous avons toujours faite depuis que nous sommes partis de Nevers.
C'est vrai ! Un bar ne nous plaisait pas à Berlin, on sortait et on allait dans un autre. Une ville de Pologne de nous inspirait pas pour dormir ? On reprenait la voiture et on allait dans une autre bourgade. Et cette plage où on ne sert pas de Mojito ? Eh ben, on se casse et on va à la prochaine ! Mais là, ce soir, ici, sur ce ferry qui se meut, nous sommes comme retenus en otage ! Nous bougeons malgré nous et, cependant, nous ne pouvons pas aller plus loin qu'entre ces murs de ce vaissau maritime mouvant....

"LABAS VAKARAS.
JÜS NORITE Ką NORS GERTI ?"

Hein ? Quoi ? Comment ? Qui nous parle ? Que se passe-t-il ?
Nous tournons la tête en direction du comptoir, c'est à dire à l'opposé de cette salle vide du bar du ferry et nous tombons sur un homme tronc... enfin, c'est un barman dont le corps est caché par le comptoir. Il nous regarde en essuyant des verres. Je ne sais pas comment ils font les barmens, ils ont toujours des verres à essuyer.

"LABAS VAKARAS.
JÜS NORITE Ką NORS GERTI ?"

Nous nous approchons de lui. Son regard ne baisse pas. Ile ne nous quitte pas des yeux. Je pense qu'il a compris que nous avons bu quelques bières dans un autre bar... dans l'autre bar du ferry et que là, nous sommes plus en mode digestif que mode apéritif. Au petit comptoir de quelques 3 mètres de large, il y a là un couple et un homme seul. incroyable coïncidence, comme dans le tableau de Hopper.
Nous nous posons au comptoir en prenant soin de ne pas louper de nous asseoir sur les tabourets de bar.

"LABAS VAKARAS.
JÜS NORITE Ką NORS GERTI ???"

Dans un premier temps, il est de suite important de mettre fin à la répétition de cette phrase dont on entrave que dalle la moindre signification.

"SORRY, WE DON'T SPEAK..."

Pas le temps de finir la phrase, le serveur de 30-40 ans environ, au visage jovial et aux cheveux plaqués châtains, nous répond :

"GOD EVENINGUE.
YOU VANT TOU DRRRINKUE SOMETHINGUE ?"

Cette phrase rassurante que nous comprenons nous amène à prendre conscience de pas mal d'autres paramètres de la salle. Tout d'abord, la lumière est bien présente, les canapés sont vides, mais surtout, il y a de la musique qui sort de quelque part. Mais nous ne parvenons pas à savoir d'où, ni de ce qu'il s'agit. Il semble que cela soit une compilation de musiques traditionnelles de Lituanie, parfois entrecoupées de reprises de standards de chansons internationales à la sauce russe.
Une fois bien assis et en place, nous commandons deux bières. Apparemment, à cette heure-ci  -il est 22h36-, il ne peut rien nous servir d'autre. A moins que cela ne soit notre allure aléatoire qui lui fasse peur. Oh eh, ça va ! Ils vont pas nous virer du bar du ferry ?!!! Tiens, d'ailleurs, est-ce qu'il y a une prison ou une cellule de dégrisement sur ce rafiot ?
Bon... passons... Nous nous installons. Nous faisons semblant de regarder le décor environnant, comme le serveur fait semblant d'essuyer pour la 15ème fois ses verres propres. Et puis.... oh merde ! On peut parler ?! Nous engageons la discussion de façon prétentieuse et égocentrique par la phrase "Nous sommes Français. Qu'est-ce qu'il y a à voir en Lituanie ?" Ben oui, il faut bien commencer par quelque chose et je trouve que cette phrase est bienvenue quand tu es sur un ferry qui se trouve au milieu de la mer Baltique pour prendre la direction d'un port allemand ; cela un peu genre "Dis don', qu'est-ce que nous aurions pu voir en Lituanie si nous étions restés plus de deux heures parce que là maintenant il faut que l'on se dépêche d rentrer en Nièvre récupérer la voiture de Maître Arnaud pour qu'il aille postuler pour un boulot dans la vallée d'Aspe ?"
Dans una glais aussi approximatif que le notre, soutenus par des gestes rappelant ceux que faisait cette femme aux cheveux longs blonds de l'émission "Mes mains ont la parole", nous parvenons à nous comprendre et à apprendre pas mal de choses sur la Lituanie et sur le boulot de barman sur un ferry. Maintenant, je t'avouerai franchement que je ne me souviens pas de tout, mais il est sûr qu'en Lituanie, le sport roi est le basket, que les chanteuses préférées des Lituaniens sont Alizée et Patricia Kaas et que.... je sais plus après... de toute façon....

MES UZDAROME !!!!

Ce qui en anglais se traduit par...

WE'RE CLOSING !!!!

En d'autres termes, le bar ferme,et part la même occasion ce qui restait d'activité sur le ferry. Le rideau de fer est tombé entre le bar et le couloir.

Oh putain encore ce couloir !
Sur le ferry, dans le couloir (Mer Baltique)
Non, non, ce n'est pas la même photo que tout à l'heure,
tous les couloirs sont comme ça !!!!
Ça m'rend dingue !!!!!

 

Nous naviguons un peu, comme à la recherche d'un petit détail incongru ou de quelque chose d'original que personne n'aurait vu. Mais non, après quelques trois minutes d'errance, nous abdiquons. En fait, il semblerait bien que nous soyons fatigués. Il faut dire que le petit déjeuner de FrüstückMan est loin... surtout pour Maître Arnaud. Il est temps de regagner la chambre ou le box ou... je ne sais pas comment on dit pour ces lieux dans lesquels on dort lorsque nous sommes dans ces structures métalliques flottantes.
Après pas mal de détours et de doutes... oui, oui, il faut le dire : on ne parvenait plus à trouver notre lieu de couchage, bordel ! Putain, on ne se perd pas à Gdansk, on ne se perd pas à Berlin, on ne se perd pas en Russie mais on ne parvient pas à retrouver notre piaule sur un ferry !!!!!

ALLEZ :
ON Y EST !

Sur le ferry, chambre (Mer Baltique)

Je prends place sur le lit du haut. J'entrouve le rideau de l'unique fenêtre pour apercevoir le paysage composé à 100% de mer Baltique.
La lune étend ses rayons lumineux inexistants sur la Baltique. Pas de photos à poser ici car la smartphone ne savait pas où faire le point : sur la mer ? Sur la lune ?
Dans la tête, "Blue Moon" d'Elvis Presley. Je ne comprends pas bien cette omniprésence de la culture américaine dans ma tête ici, au milieu de la Baltique, sur ce ferry. Un peu comme quelque chose de rassurant au cas où le ferry s'échouerait. Je ne vois pas trop pourtant ce qu'il y a de rassurant dans la culture américaine... enfin, surtout celle d'aujourd'hui...

 

BONNE NUIT !

 

 

DANS NOTRE PROCHAIN ÉPISODE

Nous regagnerons peut être la terre ferme, non loin de Prora avant de prendre l'ultime route qui nous ramènera dans la Nièvre afin de terminer cet incroyable périple.

 

 

 

 

 

Commentaires
H
Bonjour,<br /> <br /> J'aurais bien aimé en savoir un peu plus sur la passion du barman pour Alizée, vous ne semblez pas en tenir cas, ce qui est dommageable. Je vous rappelle que ce sont nos impôts qui payent votre blog.<br /> <br /> Bien cordialement<br /> <br /> Lorie.
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